Monday, August 16, 2021

Le Coeur est Un Enfant Orphelin - dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

 Le coeur est un enfant orphelin, qui souvent ne comprend pas ce qui lui arrive, qui se trouve sans defenses, dans un petit navire, essayant de survivre les tempetes et coleres de la mer, qui dit merci au soleil, a la lune et ses etoiles, et leur dedique humildement ses souhaits fervents. 

Le coeur est un enfant orphelin, qui s'habille du courage, du sourire quand il recoit le moindre des chances au bonheur, il est l'enfant orphelin qui oublie vite le chagrin souffert, quand la lumiere et la chaleur de l'espoir lui visitent, lui disent bonjour, de ne pas abandonner les reves. 

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Le coeur est un enfant orphelin, qui a travers les defis, les insultes, les incertitudes, garde sa dignite, garde le courage, et qui danse, qui chante, meme apres etre brise en deux des dizaines de fois, quand la gentillesse lui laisse son adresse, lui permet de croire que ses visions ne sont pas juste des illusions. 

Le coeur est un enfant orhpelin, qui continue sur le chemin, seul et dur, vers le moment, meme s'il soit bref, ephimere, de l'amitie sincere, de l'amour inclusif, de la tendresse et de l'appartenance, de tout qui rend fier et heureux, sur et confiant sur cette terre. 

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Le coeur est un guerrier resistant, qui avance, guerre apres guerre, pour se rassurer la survie, pour se securer la joie, la passion sublime, de se trouver face a un autre coeur, qui lui accueille, qui lui voit la beaute de son esprit, les plaisirs et les peines, qui lui enleve la solitude et ses chimeres. 

Le coeur est un enfant orphelin, qui cherche avec determination, n'importe les blessures de batailles pour sa liberte, qui embrasse, qui partage, et qui donne, meme quand il a donne deja tout, pour pouvoir vivre, que ce soit juste pour un moment, la ou il ressent son coeur battre tout pres d'un autre coeur. 

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Le coeur est un enfant orphelin, qui croit que l'impossible n'existe pas, qui chaque jour a nouveau a le regard vers la porte, d'ou un jour, il espere, il verra les yeux, le sourire, qui lui vont guerir toutes les blessures, vont secher toutes les larmes, vont laisser a ses pieds le regal de mots gentils, de baisers, de bras ouverts.


Trudi Ralston

Saturday, August 14, 2021

Terre Fertile: La Main Charitable - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

Quel courage a une graine, de se permettre entre enterree dans la terre, d'y rester dans le noir et attendre, pour recevoir l'energie pour se liberer de son confinement, et de se diriger vers la lumiere. Toute petite d'abord, a peine visible, elle attend, elle espere, et avec un peu de chance, un peu d'eau et chaleur du soleil, un peu de repos de la lune, un peu de soulagement d'une douce brise, la graine atteint son but, d'etre fleur, arbuste, ou arbre. 

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Sans recevoir du courage, sans la charite, respect et soutien de famille, de camarades, nos desseins risquent l'echouement, risquent de ne pas atteindre l'hauteur de ses capacites, de ses reves. Sans l'eau de l'amitie qui nourrit nos espoirs, nos visions, sans la lumiere et chaleur et hebergement pour nos exploits, on ne connaitrait pas tout de nos dons, de ses joies, sans ces mains precieuses, charitables, qui nous encouragent, qui nous voient la soif. 

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Partout en Kabylie, on vient a l'aide, de toutes ces personnes qui on perdu tout dans les incendies de tants de villages, on s'unit pour donner espoir, soutien, hebergement, dignite, a ceux qui ont perdu tout dans les ravages des flammes. L'esprit genereux du peuple kabyle est legendaire. Quel courage face a des defis qui feraient ecrouler de manque d'energie et initiative a tants d'autres dans des circonstances si exigeantes, ces mains charitables qui voient a autrui comme etre membres de la meme grande famille de la terre.

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Les mains charitables kabyles, qui apportent de l'espoir, comme une eau pour la terre et ses graines qui attendent la chance de fleurir, de donner, de partager, sont le miracle, chaque jour a nouveau, qui assure que la vie renaitra encore, et encore. Le coeur kabyle comprend, malgre touts les efforts malevolents de le contredire, que unis on peut vaincre tout, meme les artifices les plus detestables. L'amour gagne chaque fois, en sagesse, en courage inebranlable, ce n'est pas le mal qui aura en Kabylie la deniere parole.    


Trudi Ralston  


  

Friday, August 13, 2021

Page Blanche: L'Espace pour L'inspiration - dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

              Hier soir, j'ai entendue un grillon au jardin, un son qui me rappelle les etes au Texas. En fait, les temperatures ici cette ete, s'approchent et certains jours, meme depassent les temperatures dans le sud du pays, comme depuis plusieurs jours on depasse les 35 degres Celsius, et hier on a atteint 100 degres Fahrenheit, qui est 37 degres Celsius. Ceci fut moins intense que quand on a atteint  il y a quelques semaines, 108 degres Fahrenheit, ce qui est 42 degres Celsius, et une temperature historique pour le mois de juillet ici dans le nord - ouest de la region Pacifique des Etats Unis. Le grillon etait apparemment bien content de chanter chez nous au nord, a partir de maintenant. Aujourd'hui aussi, il y avait une odeur de fumee sur la brise, venant des incendies au Canada, la frontiere avec la province de British Colombia est a juste quelques heures en voiture d'Olympia. Au bord du jardin, qui mene vers la foret, etait assis une chouette barree, en plein jour, a trois heures et demie de l'apres - midi. C'etait la seconde fois cette ete, de recevoir la visite de la jolie chouette, qui est un symbole de la protection dans la culture amerindienne de la region ici. Ses yeux grands noirs se voyaient un peu deconcertants, comme venant d'un voyant, un emissaire du monde des esprits. Elle n'etait pas du tout genee par ma presence, et comme je savais qu'elle represente la protection, je lui ai demandee de proteger a ma famille berbere en Kabylie, de leur proteger contre tout le stress et traume qu'apportent les incendies dans le nord de l'Algerie, comme je l'avais demandee de proteger a ma famille berbere contre les ravages de la pandemie, le long la premiere visite du hibou au jardin. La chouette me donnait l'impression de m'ecouter, je lui ai fait ma demande a haute voix, en rythme tranquil, respectueux. Elle est restee apres ma demande, pour encore une autre demi - heure, presque immobile, sauf pour se tourner la tete quelques fois, comme a un rythme au ralenti, avec la nonchalance d'un predateur inconteste, tres sur de lui. C'etait rassurant de voir ce bel oiseau, la, dans ce vieux pommier au bord du jardin, s'envoler apres vers la foret, ses ailes aux beaux dessins marrons clairs, grandes etendues, silencieuses, et de le savoir proche, un symbole ancien, confiant, dans un monde hors d'equilibre. 

              Je pensais a ma Kabylie, a l'espace pour l'inspiration qu'elle est pour mes poemes, cette espace ouverte, qui rend visible, audible, les myriades notes et couleurs pour mes spoemes, auxquels elle me donne ainsi la vie, la liberte, comme se trouver a chaque fois face a une nouvelle page blanche, qui adoucit le bruit du monde. Un monde qui a un appetit vorace pour le chaos, pour la destruction, qui rend stupefait face au degre du desequilibre qui prend incarnation en ce moment sur notre planete. C'est a ma famille berbere courageuse et genereuse, qui vit en Kabylie, si lourdement eprouvee en ce moment, que je dedique ce poeme: 


Page Blanche


Le monde en ce moment fait beaucoup de bruit, autant ici qu'en Kabylie, tants d'innocents qui payent le prix pour l'inconscience de pouvoirs qui n'ont que de mauvaises intentions, de troubler les eaux pour toutes ces personnes courageuses et sinceres, qui cherchent a comprendre, a survivre le chaos, d'une nature violee, de l'avarice et ses culpabilites, qui font souffrir, qui tuent la decence, lui cherchent a etouffer l'esprit et le corps.  

Moi, je vis loin de mon pays de naissance, je suis une flamande qui dans ce pays grand ici, n'a que connue l'indifference envers les reves de mes poemes, de mes souhaits pour l'appartenance, pour une identite, pour une voix, pour un peu de reconnaissance, de l'espoir, loin de mes origines, et quelle grace pour ma muse, apres tants d'annees d'incertitudes, de solitudes, de trouver sur les rives de l'Afrique du Nord, en Algerie, en Kabylie, les melodies pour mes inspirations. 

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La terre brule ici, au Canada, en Grece, et en Algerie, la terre est malade, un peu partout, et cette pandemie n'aide rien, rend intolerant, rend impatient, on risque d'oublier notre humanite. La solidarite kabyle est a admirer, pour aider ceux qui sont malades, qui sont sans abri, un pays qui a deja souffert tants de blessures pour tants d'annees. Quand je pense alors a l'Algerie, je pense a son courage, a son refus de se rendre au cynisme, au desespoir. 

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L'Algerie, et la Kabylie, sont pour moi dans les exemples de mes collegues, de mes amis, face a l'enormite des problemes qui poursuivent et tourmentent le pays, la page blanche qui me guerit le coeur de poete qui sans son accueil, n'aurait jamais trouvee son destin, son but. La page blanche, elle est pour moi, chaque jour a nouveau, du matin jusqu'au soir, qui me donne les couleurs de la joie, de l'espoir, qui me donnent la conviction que malgre le noir du monde en ce moment, c'est la lumiere qui vaincra finalement. 

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Ma page blanche pour mes poemes, je lui vois les couleurs berberes, le rouge, le jaune, le bleu, le vert, d'un peuple fier, et resistant, qui cherche a surmonter des defis grands et insistants, qui me donne un chez moi pour mon esprit vagabond flamand, et qui combat depuis des milliers d'annees, les contradictions d'un destin et liberte lui promis et si souvent niee. Cest l'Algerie, et la fiere Kabylie, qui sont pour mon coeur de poete si longuement seule, et oubliee, l'ultime grace, l'ultime bonheur. 


Trudi Ralston 

" Quand tu te sens loin, je m'imagine un horizon, sans besoin de mots. Je sais que je t'y trouverai, la, pres de cette lune, faite par toi, et illuminee pour moi." 

Ces mots sont ma traduction de l'espagnol, du second verset de la chanson italienne, " Por ti, volare"  ecrit en 1995, par Francesco Sartori, avec les mots de Lucio Quarantotto, et que le chanteur d'opera pop italien Andrea Bocelli (1958) a rendue fameuse dans beaucoup de pays, comme la France, l'Allemagne et la Belgique.  



  

Sunday, August 8, 2021

Les Sculptures au bord de l'Autoroute: dans la serie "La Colombe" dedicacee a Nacer Amari

            Les nuages ce matin au jardin faisaient un effort pour absorber telles des boules de coton, les echos qui coulaient comme un liquide au bord d'un ciel lourd et humide. Mes pensees paraissaient etre sous l'influence d'une legere gueule de bois, suite d'une reunion joyeuse, un diner a Seattle, pour celebrer la fin de ses etudes de maitrise pour mon fils et ses copains et copines etudiantes en litterature. Assis ensemble autour d'une grande table ronde, dans l'ombre du jardin ample et tranquil d'un restaurant ou on n'entendait guere le bruit du trafic de la ville, on avait passes des heures agreables, en conversation sur la litterature, sur la vie et ses contradictions et defis, et reussis d'oublier pour la plupart des conversations et echanges amicales, le monde du chaos de la pandemie. Le chemin d'Olympia vers Seattle prend environ une heure et demie, y compris le trafic et ses detours parfois a cause d'accidents, comme ce fut le cas hier soir en route vers la celebration. Ce matin, les impresssions de la reunion m'ont visitees avec une insistance d'un chant, et d'images, qui m'ont inspirees de les partager, de les rendre visibles, audibles. L'autoroute du monde moderne a une couleur dominante de gris, qui comme un serpent d'un dessin aquarelle sur une grande page longue s'etend avec une repetition troublante. A travers la fenetre de la voiture, je me sentais comme une enfant, contente de detourner le regard de l'effet hypnotisant de la route grise, pour admirer les grands nuages blancs et bleu fonces qui flottaient au- dessus de la monotonie de l'autoroute comme des lamentins egares, desorientes. Au bord de l'autoroute, ils y avait des placards qui disaient: " Evitez les incendies. Eteingnez vos cigarettes dans le cendrier". Comme pour souligner l'urgence de cet avertissement, tout le parcours du bord de l'autoroute, des colonnes d'arbres noirs, brules, morts, faisaient la file comme des sculptures hantees, contortionnees dans des lignes de silhouettes d'encre noirs, sur le papier long, gris de l'aquarelle de l'autoroute qui se peigneait devant mes yeux comme une hallucination. Je pensais aux nouvelles "La Preface du Negre" (2011) de l'ecrivain algerien Kamel Daoud (1970), de qui j'avais lu tous ses livres, mais cette collection de nouvelles, m'est restee le plus long dans l'imagination et la tete. Le conte "Minotaure 504" me visitait, ce matin, me rappellant la route vers Seattle, la cacophonie de bruits repetitifs de l'autoroute, le serpent ondulant gris de voitures avancant vers un horizon aveugle, ce conte d'un chauffeur de taxi a Alger, et son monologue hallucinant sur sa vie, qui me revisitait comme la voix pour la memoire de la route vers Seattle hier soir, qui avait aboutie dans une reunion ou le gris serpent gourmand de l'autoroute fut oubliee une fois reunis avec les etudiants et leurs familles a un restaurant qui avait su creer une ambiance bucolique, avec des tables au milieu d'une pelousse grande, avec des arbres verts et des petites cascades, entourees de fleurs. Comme sortir d'une scene de theatre pour entrer une autre, comme ca, sans pause, sans hesitation. 

              C'etait rassurant, d'etre assis ensemble, et de celebrer l'espoir, et de participer dans les conversations, et de decouvrir, que le partage de ma decouverte de la culture berbere de l'Algerie, de la Kabylie, et ses artistes photographes, en 2017, qui me trouve prete de publier cette semaine un troisieme livre sur l'art du photographe berbere d'Aokas, Nacer Amari, un livre au titre de "La Colombe" suscitait un interet vif de la part des etudiants. J'avais la chance de leur expliquer que c'etait l'Algerie qui m'avait ecoutee la voix, et que c'est la Kabylie qui est la source de mon inspiration pour mes poemes, aritcles, et livres. J'etais admis dans ce circle enthousiaste de leurs conversations, par leur interet dans ma passion evidente et vive pour la culture berbere de l'Afrique du Nord, pour ma fierte envers etre ambassadeur de l'Algerie, de sa culture berbere riche, de son peuple resistant, du coeur grand et genereux berbere, qui m'avait enlevee de l'isolation et solitude ou je me sentais avalee par ses villes de beton des Etats Unis, de son indifference, comme le chauffeur dans le conte de Kamel Daoud. La Kabylie m'avait liberee du spectre post - moderniste qui envahissait les Etats Unis, comme il envahit les contours de la planete, et la communaute d'artistes photographes berberes de la Kabylie, m'avait montree le chemin de retour vers mon ame, vers mon coeur, vers le sens de l'appartenence du village kabyle, vers les origines et memoires de mon village natal ouest - flamand, et ses importants apprentissages de la part de membres de ma famille, comme mon pere Charles - Louis Desender (1930 - 2008)) qui m'a allait apprendre sur la photographie, comme mon oncle peintre Frans De Cauter ( 1920 -1981), comme ma Nanou Julienne Donatus, comme ma grand mere paternelle Celina Dujardin. En Kabylie, j'ai l'honneur d'etre accueillie comme une membre de sa famille de coeur, d'avoir fait le voyage a travers le centre de l'histoire de ma vie, comme poete, et pouvoir comprendre le chemin suivi, et de voir la route du present, du futur, heureuse, de me savoir au centre du coeur berbere de la Kabylie, en Algerie. Depuis, mes poemes et articles, mes livres reverberent de cette joie, de cette grace, de m'avoir retrouvee ma voix, mon destin d'ecrivaine, de poete, dans la culture  berbere de l'Afrique du Nord, en Algerie. Le livre "La Colombe" celebre mon admiration et reconnaissance envers la photographie de Nacer Amari de Tassi Photographie: son esprit d'espoir et courage d'etre une lumiere brillante sur l'autoroute et ses ombres menacantes, qu'est le monde en ce moment d'incertitudes voraces, d'etre les images, leurs melodies et rythmes joyeux qui accompagnent et donnent clarte, sens, identite a ma voix de poete, a travers la beaute, la richesse, la sagesse, la generosite, le poids de l'importance de son art, qui mettent au centre l'esprit, la mythologie transformative, le coeur universel et eternel berberes.  

Trudi Ralston

L'information sur le conte "Minotaure 504" de l'ecrivain Kamel Daoud, courtoisie de ma copie de son livre de nouvelles, "La Preface du Negre", Editions Barzakh, Alger, 2008, 2010, et Sabine Wespieser editeur, 2011. ACTES SUD, 2015.     

Friday, August 6, 2021

A Un Rythme Visuel au Ralenti: Le Portrait de Lumiere Introspective de Nacer Amari - dans la serie "La Colombe"

            Des moments de crise, d'interruption des routines et des habitudes qui nous definent en part notre vie, comme des mouvements qui unissent les lignes entre les etres humains, leurs familles, leurs communautes, leur pays, son passe et son present, ont un effet bien specifique sur l'energie physique et affective, mentale. Mon mari et moi ont un copain de nos annees d'etudes universitaires au Texas, qui avant la pandemie voyageait tout le temps, dans beaucoup de pays. Il a de la famille au Mexique, et pour arranger des affaires de famille qu'il considerait importantes, il a decide en mai, d'y retourner pour quleques mois, mais il etait bien inquiet de sa decision, vu la condition instable du Mexique, qui est encore plus precaire depuis le debut de la pandemie. On etait inquiet pour lui, et il nous rassurait de donner de ses nouvelles. Apres presque 3 mois, on a appris qu'il est de retour. Pour presque trois mois, il n'avait donnee aucune nouvelle. Ce qui fut bizarre, fut sa facon de ne pas expliquer ce silence. De notre part, on l'accepte, malgre une certaine confusion, apres que notre copain a dit que ce voyage etait "la pire experience de sa vie". Le silence apart ca, continue, et on lui a dit que quand, et si, il veut nous parler, on est la. La pandemie au Mexique devient de plus grave, et peut - etre le stress d'y etre dans le chaos politique et sanitaire, lui a suscite a notre copain le besoin de ralentir le rythme du monde, et l'observer pour un temps, sans trop rien dire. Le portrait en noir et blanc du 3 aout 2021 au titre de "La Voie de la Sagesse", du frere du photographe Nacer Amari de Tassi Photographie, revele l'importance de l'introspection. Le portrait a une aura qui lui revele etre d'un homme qui possede une grande capacite pour l'introspection: son regard n'est pas vers le spectateur, les yeux sont detournes. Dans ce portrait le photographe nous invite de facon tres respectueuse a la vision interieure de son protagoniste, et sait creer ainsi un rythme visuel au ralenti. Cet effet du portrait a une grande attraction, pour la condition du monde et l'incertitude et angoisse que cause la pandemie, sur notre terre qui est deja sous un stress immense a cause de problemes ecologiques, economiques, et politiques. Voir pour un moment au monde a un rythme au ralenti, est une facon de trouver le temps, la chance de comprendre l'intensite du monde en ce moment: la vitesse exponentielle des crises qui se suivent, pour lesquelles l'esprit et coeur humain cherche un contrepoids, comme la decision de ralentir le processus et la facon qu'il lui affecte la perception intellectuelle et affective, tel on fait parfois dans des videos ou films, pour creer une impression de nostalgie, de reflection, de desir pour comprendre, de guerir, d'assimiler, d'alterer, d'expliquer, les evenements troublants qui nous envahissent.  

              Le regard du protagoniste qui est averti est un sujet dans la portraiture de la photographie et de la peinture qui met au centre du tableau l'enigme de la personne, et qui permet le spectateur de s'approcher a son espace privee, que cherche a partager discretement le portrait concu a travers cette perspective interieure.  Marcus Bunyan, dans un article fait pour des portraits en noir et blanc a la Gallerie Nationale de Victoria, a Melbourne en Australie, entre le 30 septembre 2011 et le 4 mars 2012, au titre de "Looking at Looking", ce qui se traduit comme " Regarder ceux qui Regardent" a faite cette observation: " Le paradox est que plus qu'on cherche a fixer notre vision du monde, et la controler, moins qu'on est sur qui on est, et quelle est notre place dans ce monde." Les portraits ou le regard est averti a une longue histoire, qui remonte a l'Antiquite, ou les visages dans la sculpture de personnes etaient l'equivalent du portrait dans la peinture et le deviendraient avec l'arrivee de la photographie moderne, comme la sculpture du jeune Antinous de 130 - 138 A.D., fameux pour le regard modestement averti, decouvert en Syrie en 1879, qui fut fait pour l'empereur Hadrien, et la statue de la deesse romaine de la chasse, Diane, au musee du Louvre, une statue decouvert a la villa aussi de l'empereur Hadrien, a Tibur, ou la deesse a aussi le regard averti.  Le portrait en noir et blanc de Nacer Amari auquel le photographe berbere donne le titre "La Voie de la Sagesse", est une belle reponse a ce paradox, car le regard averti du protagoniste  reflete de derriere des lunettes, un visage calme, ou on entrevoit les yeux, qui regardent vers le loin, de facon reflexive, ce qui est soulignee par la position des doigts des mains sur le menton, et par la reflection d'une lumiere qui parait etre celle d'un pinceau d'aquarelle, qui se concentre sur les mains et qui descend vers la poitrine. Ce portrait a un beau contraste entre les lignes precises, du visage, des mains, des habits, du chapeau, et l'effet de lumiere fluide, joyeuse, qui rappelle l'art du peintre americain John Singer Sargent (1856- 1925), qui vivait et travaillait en Italie, et en Angleterre. Il etablit une renommee mondiale pour ses portraits de grandeur nature, dans le style de l'impressionnisme et du neo - classicisme. Il etait aussi connu pour ses aquarelles, et pour sa facon qu'il y savait insuffler ces peintures avec une lumiere qui evoquait une energie agile, legere. Le portrait de Nacer Amari "La Voie de la Sagesse" a ces deux elements: l'intrigue du regard averti, pensif, et une lumiere d'une energie joyeuse, qui ensemble creent un tableau ou il y a un merveilleux jeu d'equilibre entre une philosophie de sobre introspection, et une lumiere exuberante qui exprime un espoir confiant.  Ce portrait "La Voie de la Sagesse" exprime une solide harmonie intellectuelle et artistique de la part du photographe d'Aokas, qui inspire a travers cette composition en noir et blanc, une perspective saturee d'une tranquille determination. C'est un point de vue rassurant dans un monde hors de son centre, ou les ombres de l'incertitude se collent a la peau autant qu'a nos esprits et coeurs avec une agacante insistance. 

Trudi Ralston

La recherche sur le regard averti dans la portraiture, dans la sculpture, la photographie et la peinture, courtoisie de Wikipedia, ainsi que l'information sur le peintre americain John Singer Sargent. 

Monday, August 2, 2021

L'Entente: Point de Repos - dans la serie "La Maison aux Fenetres Invisibles" dedicacee a Nacer Amari

                    Cette ete, malgre des jours ou il y avait une chaleur de temperatures historiques pour notre region, de 42.2 degres Celsius pendant la journee, ce qui est 108 degres Fahrenheit comme on calcule les temperatures ici, et 90 degres Fahrenheit le soir, donc 32.2 degres Celsius, et tres peu de pluie, en fait cela fait 55 jours sans pluie maintenant, le plus longtemps de jours sans pluie ici poir le mois de juillet, depuis 1945, malgre tout ca, on a tres peu d'incendies a l'ouest des montagnes ou on vit. L'est de l'etat de Washington par contre, a beaucoup d'incendies cette ete, tellement que tout l'est de l'etat est sous couvre feu, et toutes les routes vers l'est sont fermees. Aujourd'hui, il y a un ciel d'une belle couleur bleue pale, avec des tout petits nuages, qui se paraissaient a des boucles de cheveux blancs, comme si le ciel s'avait vielli, comme ca, d'un jour a l'autre, s'avait fatigue du monde, comme cela arrive a certaines personnes qui souffrent des traumes intenses, de guerre, de chagrin, et de qui leurs cheveux d'un jour a l'autre changent, deviennent blancs comme la neige. La lumiere du soleil aussi, etait bizarre, d'une intensite jaune presque neon, qui faisait mal aux yeux, comme si le soleil etait une boule a une discotheque de qui ses rayons aveuglissantes se refletaient d'une facon obsessive, repetitive. Le ciel et le soleil donnaient l'impression d'etre deux copains ivrognes, qui cherchaient a se trouver un lit et une chambre ou ils pourraient fermer les rideaux et se cacher sous les draps pour un jour, oublier la nausee, le mal de tete, le bruit, les filles de la nuit anterieure de qui ils ne se rapellaient deja plus leurs noms. Le jour paraissait de s'avoir leve a l'envers. Je pensais a toutes ces personnes, toutes ces familles, dans les ombres des grandes villes du pays, dans les communautes de villages pauvres et perdus, invisibles du Sud du pays, dans des etats comme Kentucky, Georgia, Alabama, Mississippi, ou dans les villages desoles des etats du grand Nord, comme Wyoming, North Dakota, South Dakota, ou les pauvres souffrent a cause de la pandemie, qui les trouve encore plus isolees qu'avant, avec pertes de travail, qui leur cause de perdre leur maison, leur dignite, et les met a la porte de la faim. Ce grand pays, qui se dit etre democrate, a dans notre population de 333 millions de personnes, 45 millions de personnes maintenant qui ont faim, qui recoivent leur nourriture d'organisations charitables, de citoyens charitables, qui decident que comme le gouvernement fait semblant d'addresser le probleme croisant, et font le moins possible, d'aider tous ces hommes, femmes, et enfants, aux Etats Unis qui sans eux risqueraient de souffir la malnutrition, la faim, surtout les enfants tres jeunes, et les personnes agees, qui vivent seuls, ne conduisent plus, ou ont une sante mentale et physique fragiles. Le systeme de transport public est minable ici, il y a un systeme de bus tres erratique et inadequate, et tres limitee en horaire et distances. Meme a Olympia, la capitale de l'etat de Washington State ou on vit, les bus ne vont que rarement aux suburbes. En Europe, en Scandinavie, au Japon, le systeme de bus , de metros, de trains est tres moderne, efficace, bon marche, et unit tous les differents districts, leurs provinces, leurs villes et villages. Ici, sauf avec quelques exceptions dans les grandes villes de l'Est, comme a New York, Boston, Philadelphia, si on n'a pas de voiture, on devient dangereusement isolee et vulnerable quant a mobilite. La pandemie a illuminee cette realite triste, qui rend la vie pour des millions de personnes et familles deja au bord de la pauvrete, tragiquement lourde, et au risque de se trouver sans emploi, sans transport, sans abri, sans nourriture. Depuis le debut de la pandemie, il y a maintenant 25% de la population amerindienne du pays qui n'a pas de securite nutritive, et 20% de la population noire. Ces chiffres sont une honte, un outrage, mais le gouvernement federal a decide d'augmenter le budget pour le Departement de la Defense de 25 milliards. Ces 25 milliards de dollars, se traduiraient en des millions de chances pour des maisons et des repas et des enseigmenents pour augmenter les chances a un emploi, vers la dignite et de l'espoir pour des millions de personnes. On critique vite ici d'autres pays ou le peuple confronte des gouvernements indifferents, egoistes, qui s'enfouent des besoins de leurs droits, a une vie decente, mais les Etats Unis n'est sont pas mieux que leurs rivales, comme le pays prouve chaque jour a nouveau. Les jeunes gens ici, ceux qui ont eu la chance de se permettre une education universitaire, qui ici est tres chere, ces jeunes qui ont un esprit democrate, se degoutent par les inegalites sociales, le racisme ecoeurant, la corruption et avarice politique, le manque de volonte de la part des leaders meme parmi les democrates, et revent de quitter le pays, d'aller au Canada, en Europe, en Australie, au Japon. Mon fils et ses amis sont tres decus dans l'esprit du pays ici, dans l'apathie du gouvernement, et l'obsession avec un mouvement vers un fascisme dangereux et ses ideologies qui justifient la haine, le racisme, l'avarice, la force sans limites, la destruction de l'environnement, et l'inegalite sociale. 

                     Dans cette ambiance qui est devenu encore plus agacante et troublante, depuis la realite deprimante de la pandemie du Covid, connaitre a des personnes qui nous rendent visite dans les silences tranquils de notre etre, de notre esprit, de notre coeur, qui y laissent une melodie d'espoir, une couleur de joie, un sourire, une etreinte douce pour nos reves, nos souhaits, qui y laissent un cri de courage, est un regal, precieux comme un coffre au tresor l'etait pour les pirates de mes livres d'enfance. C'est a ces rares personnes, de qui celles qui me sont les plus cheres, vivent en Algerie, en Kabylie, que je dedique ce poeme: 


Point de Repos 


Dans le monde, de tants de restrictions, dangers, et contradictions, ou c'est rare d'avoir un moment de detente, et s'eloigner brevement de toute pensee d'angoisse autour le futur incertain a cause de cette pandemie et ses urgences, il y a ceux qui savent rendre visite a nos silences, qui les habillent de leur tranquille presence. 

Ces esprits calmes, font face aux defis, au mystere de la perte et du chagrin, avec patience, avec tolerance, cet abri que donne le coeur gentil, pres de qui on se retrouve le sourire, le courage, dans la solidarite de moments difficiles, de moments de joie, ou on se rend compte d'etre tous membres de la meme famille grande. 

                                                                * * * * * * * * * * * * * * 

Il y a des rencontres qui suivent un chemin qui sait vaincre toute distance, qui voit au - dela des limites de circonstances, qui permettent de se voir, de se comprendre a travers le langage universel que se parlent entre eux les esprits des animaux, des arbres, le langage que s'echange l'hibou avec les sapins, les abeilles et les papillons avec les fleurs: il y a des ames soeurs qui se celebrent, a travers le beau mystere des messages que leur laissent les nuages. 

                                                                  * * * * * * * * * * * * * *

Savoir que sur cette terre de milliards et milliards de personnes, un jour de grace, on voit sur le chemin long et si souvent seul sur cette terre, s'approcher vers nous ces etres qui se rappellent meme avant de nous connaitre, la clef des melodies, de nos joies, de nos douleurs, et de qui on reconnait la voix et les couleurs de leurs reves, le matin au moment de la fraicheur a l'aube, et la nuit sous le regard complice souriant de Tiziri, la lumiere de la lune berbere. 


Trudi Ralston 


 

  

Sunday, August 1, 2021

Pantomime - dans la serie "La Maison aux Fenetres Invisibles" dedicacee a Nacer Amari

Entre l'angoisse du monde et ses delires, entre voix supprimees et mains qui s'unissent et decident de ne pas abandonner l'espoir, entre larmes qui s'habillent comme sourires, voila cette danse silencieuse du poete et de la pantomime, que je dedique a ma famille de coeur, si loin, si proche, en Algerie: 


Pantomime 

Si j'avance sur cette scene de theatre, ou la lumiere qui y entre est si violente, que je vois a peine que tu avances de l'autre cote pour me rencontrer au milieu, pourras - tu m'entendre les gestes que communiquent mes poemes, que le chaos du monde essaie de leur noyer les mots dans leur bruit toxique?

Toi aussi, tu avances, sur cette scene de theatre, ou les rideaux sont lourds et noirs, et t'etouffent les couleurs que tu y laisses, telles des fleurs pour mes poemes, que tu partages, que tu illumines avec les images que tu dessines des hommes, femmes et enfants kabyles, a travers la perspective de ta camera.

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C'est la pantomime d'images qui cherchent de ne pas se perdre sur le sentier ou te rencontrent mes poemes qui dans tes photos, tes visions precises, entendent la voix qui donnent naissance aux poemes qui sans les lignes en noir et blanc, en couleurs de tes photos, tes portraits et natures mortes n'auraient pas trouvee la verite et sagesse du coeur et de l'histoire berberes. 

C'est en Kabylie, en Algerie, sur cette scene ou le bruit etourdissant reverbere a travers le monde, qu'il y a cette pantomime, d'une poete flamande et un artiste berbere, qui ensemble, savent donner couleurs, melodies et mots, pour unir les images a la declaration que l'esprit berbere a le coeur qui bat au rythme du courage, de la resistance, de la charite, qui dechire le silence noir et y laisse un brillant arc en ciel. 

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La pantomime du poeme, et de l'image, qu'il continue sur cette scene, entre ombre et lumiere, pour laisser son heritage, que le mal, ce polymorphe ecoeurant, pourtant ne peut faire rien quand on trouve le moyen de crier, de peindre, meme la voix muette et les yeux aveugles, les mots et la danse que les esprits libres partagent. 

Cela m'a pris toute une vie pour atteindre les rives de l'Algerie, pour y decouvrir la richesse de son coeur immense, d'apprendre que mes poemes ont leur voix dans la culture kabyle. Sans elle, je n'ai pas la voix libre, je ne vois pas les couleurs des melodies fieres, de me savoir membre de la grande famille berbere, de me sentir  accueillie, ne plus blessee, ne plus seule, unie a son coeur de guerriere eternelle.   


Trudi Ralston