Thursday, September 14, 2023

Le Passage Reticent du Temps: Les "Empreintes de Pas" de Nacer Amari - dans la serie "La Flute et l'Echo"

          Une photo en blanc et noir du 10 septembre 2023, de la part du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, se presente telle une aquarelle, pour y voir les impressions stylistiques d'un pinceau fin qui laisse ses traces calmes, reflexives. La photo montre des empreintes de pas, de pieds nus, qui viennent de traverser un pont en bois, de qui se note son effet vieilli par l'usage et le temps. Les empreintes sont faites en eau, ce qui rend tres clair le contour des pieds qui y ont passes. Cette photo en augmente son esprit reflexif, etre faite en noir et blanc, et de montrer le pont de la point de vue des pieds. "Empreintes de pas" possede un minimalisme qui rappelle a une peinture zen, de qui l'esthetique reflexive cherche a exprimer sa philosophie de tolerance, d'inclusion, de paix. Ce que le photographe Nacer Amari reussit a unir a travers son image "Empreintes de Pas" nous accueille au monde zen, ou les empreintes humaines comme expression visuelle artistique ont un symbolisme qui remonte aux racines au Veme siecle B.C., du bouddhisme en Inde, et sa diffusion de son culte, a travers l'Asie du Sud et le continent sub - indien, ainsi que la Chine, et a travers de communautes diaspora de beaucoup de pays du monde, comme ici a Olympia qui a une communaute bouddhiste d'origine du Vietnam tres active. Dans le monde de symbolismes visuels, les empreintes de pas sont vus comme evidence physique, qu'on a une presence, qu'on a traversee un chemin. Dans un sens figuratif, une empreinte de pas est evidence de la presence ou influence de quelque chose, ou de quelqu'un. Il y a une peinture surrealiste de la part de l'artiste russe Prevedentsev Gennady (1950), de Krasnodar, en Russie, ou il vit et travaille, et qui a fait des expositions en Yougoslavie, Allemagne, le Cypre et l'Ethiopie: la peinture s'appelle "Empreintes du Temps", et revele une influence marquante du style du peintre surrealiste espagnol, Salvador Dali (1904 - 1989), specifiquement la peinture de Dali de 1931, "La Persistance de la Memoire". La peinture de Prevedentsev Gennady, montre une empreinte d'un pied geant rempli d'eau, et avec des restes d'une grande horloge qui s'etend a travers la longueur de cette empreinte, dans un desert vide autre que la presence d'un coucher de soleil brillant qui illumine son horizon. Cette empreinte geante parait suggerer une ambiance spirituelle, de mystere, et le desir de le comprendre, le resoudre. Faire des peintures, des sculptures, larges, meme tres larges, d'empreintes, on trouve dans les sculptures immenses du Bouddha, en Yangon, Myanmar, une statue du Bouddha allongee, de 66 metres, qui montre les pieds geants avec sur la plante des pieds, en dessins symboliques, les 108 points du caractere divin pour permettre atteindre l'ultime transcendance spirituelle. La veneration des empreintes spirituelles des plantes du pied du Buddha, sont un theme important, qu'on voit repetee en images, a travers les temples buddhistes de l'Asie du Sud et de la Chine. L'importance de laisser des empreintes historiques - culturelles trouve un exemple aussi dans une statue geante de l'empereur romain Constantine I (c.272 A.D. - 337 A.D.) qui regneait de 306 - 337 A.D. et qui est vu comme l'empereur qui a marquee la transition de l'empire romain de l'Antiquite, vers le Moyen Age. Cette statue, avant de se trouver en pieces, etait dit d'avoir une hauteur de 12 metres. Ce qui reste de son immensite, sont, la main droite, la tete qui a une hauteur de 2 metres et demie, et les pieds qui mesurent chacun plus de 2 metres. Certainement, on peut voir le symbolisme des empreintes de longue duree qu'avait laissees cet empereur, et meme en pieces demontees, l'effet est impressionnant et aussi deroutant. 

           "Empreintes de Pas" de l'artiste visuel Nacer Amari avec la texture de la traversee usee le point dominant, prend charge des empreintes mouillees qui sur elle avancent, dans un rythme reflexif, comme les notes d'une feuille de musique. La traversee dans ses lignes grises - blanches comme faite a l'eau et une encre legere, se parait meme a un clavier de piano, mis debout comme une echelle, un symbolisme qui ajoute une certaine energie musicale aux empreintes des pas de pieds nus, qui avec leur ombre foncee font un beau contraste visuel avec le gris ombree claire des planches que les empreintes fraiches et ephemeres traversent. Il parait y avoir meme une complicite entre la traversee patiente et les empreintes resolues des pieds, ils se touchent mutuellement, sont tous les deux chemin et but, defi et resolution. Un motif central de la philosophie zen qui a ses origines dans les aspirations spirituelles bouddhistes, est la capacite et la liberte qui s'en suit, de vivre dans le moment, ne pas avec indifference ou impatience, mais avec la sagesse de se savoir une partie integrale de l'immensite de l'univers dans toutes ses manifestations. Vivre dans le moment, qu'il soit penible ou sublime, permet de voir clair, de vivre avec vision et charite, avec tendresse et sagesse, avec tolerance et optimisme. Les empreintes de pas qu'on ainsi arrive laisser, ont un impact, qui depasse les manies de l'ego. La patience est une necessite de laquelle je m'en ai vu lui voir me guider d'un passe dur vers un present d'equilibre, de paix interieure, cette traversee m'a ete rendu accessible grace aux empreintes me laissee par le coeur et esprit eternels Berberes de la Kabylie. Le passage reticent du temps, adoucit ses exigences dans l'accueil genereux et tolerant que j'ai decouvert sur les rives de l'Algerie, qui m'ont menee le chemin de poete, vers la Kabylie, qui depuis me traduit les melodies de ma muse en espoir, en courage, en joie, en visions libres, sures de leurs notes, de leur destin. Ce poeme est en hommage de "Empreintes de Pas", dans laquelle Nacer Amari sait unir ses sensibilites artistiques a la perspective intemporelle et profonde, ancienne et resistante kabyle qui sait maintenir l'equilibre entre une serenite spirituelle, et une chaleur de coeur courageuse et fierement libre. Le nom du poeme est une reflection de ce courage, de cette charite et sa sagesse: 


Le Passage Reticent du Temps 


Entre ombre et lumiere, les empreintes que laissent nos pas se revelent, peintes avec le pinceau ephemere que nous laisse pour sa traversee precaire, le pont du destin. 

Ce pont qui unit le temps et son passage, cette eau qui coule, cette riviere, entre hier et demain, qui laisse ses traces, ses memoires de nos pas sur son chemin. 

*****    

Entre ombre et lumiere, les empreintes que laissent nos pas se revelent, et si ces pas ne restent que pour une duree mesuree, avec un peu de chance, leurs empreintes illuminent les pas de la personne suivante, qui trouve du courage, de l'espoir de savoir que le chemin a faire est faisable. 

*****

Si par hazard les empreintes de pas sont celles d'une personne qui connait les defis de notre vie, de notre coeur, ses joies, ses douleurs, leurs traces non seulement vont guider ce qui apparait comme sentier a suivre, a surmonter, elles vont aussi dessiner les melodies et leurs resonances, de nos reves, de leurs mysteres. 


Trudi Ralston

"En fait, ton ame et la mienne sont une et la meme, on apparait et disparait l'une dans l'autre."                       - Rumi -  (1207 - 1273)



       

Thursday, September 7, 2023

La Senteur Attardante des Couleurs de l'Esprit: Les Elements Transcendentals de "BOUANDAS" de Nacer Amari - dans la serie "La Flute et l'Echo"

              Au printemps de 1452, une jeune femme celebataire de 25 ans, Caterina, se prepare pour la naissance de son premier enfant dans le village de Vinci, a Anchiano, en Tuscanie, en Italie. L'enfant etait le fils illegitime de Ser Piero da Vinci, un notaire de Vinci, qui travaillait a Florence, et qui 8 mois apres la naissance de son fils Leonardo, se marie avec Albiera, la fille de 16 ans, d'un notaire riche de Florence. L'enfant serait connu dans le monde comme le genie de la Renaissance italienne, le polymathe Leonardo da Vinci. Tres peu se sait de la mere de Leonardo, autre qu'elle etait consideree ne pas eligible de devenir l'epouse de Ser Piero da Vinci, et la figure de sa mere de Leonardo restera un mystere et une absence irresolues, de qui son impact reste un sujet de discussion et controversie. En 1473, a l'age de 21 ans, Leonardo da Vinci fait un de ses premiers dessins, de son village natal, une vue panoramique, lourd en nostalgie, et riche en abondance de details minutieux, precis. Ce dessin de la Vallee d'Arno, des alentours de Vinci, est venu a ma memoire, voyant un paysage panoramique du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie. Sa photo en couleurs, "BOUANDAS", du 2 septembre 2023, a cette qualite de la perspective nostalgique, que permet la vue a distance. Cette photo emet une ambiance tres spirituelle, ou les details precis des batiments, des montagnes dans la distance, creent une atmosphere de tranquilite, de serene contemplation, ou les lignes horizontales unissent les nuages blancs a l'expansion bleu brillant du ciel, dans un geste protectif envers la verdure des collines et ses maisons blanches qu'elles embrassent. Tout dans ce tableau precis et reflexif invite y rester, y contempler sa beaute, son esprit calme, pour la facon que le photographe a su capter les couleurs et les lignes, qui unissent tous les details de son paysage, pour ainsi creer une sensibilite visuelle saturee de nostalgie. C'est cette sensibilite profonde, autant visuelle qu'esthetique, de ce tableau qui exerce une fascination incontestable sur le spectateur, qui sera au centre de cet article, une sensibilite liee au desir de l'appartenance, a l'importance de racines culturelles, et liee ainsi a l'esprit de la Kabylie, qui sait maintenir son identite depuis la nuit des temps, malgre les defis considerables et persistants. Les mots du photographe sont une belle introduction a cette exploration, quant a la vision et son attraction de "BOUANDAS": 

            "Je voulais te parler de ma derniere photo, qui nous montre un beau paysage de BOUANDAS, c'est une commune de Setif et frontaliere a Bejaia. Je l'ai vu pour la premiere fois durant une sortie photographique avec des amis du salon africain de la photographie. J'etais ebloui par ce magnifique paysage au couleurs degradees, sa nature et ses habitants genereux et sympas." Ses mots du photographe sont une synthese du village kabyle, qui est au centre de la beaute de sa nature abondante, de ses montagnes sentinelles, qui reverberent a travers leur silence ancien et intemporel, l'histoire courageuse et fiere de la Kabylie. Si les montagnes en Kabylie en sont son esprit, le village kabyle en est son coeur battant. C'est difficile pour moi de voir, de regarder, de sentir cette verite, sans etre envahie d'une douleur au coeur, d'un mal du pays pour la terre Berbere qui m'a liberee des chaines d'un exile culturel et spirituel, qui a duree toute une vie pour m'en voir ne plus prisonniere de son poids, de sa solitude, de sa torture de mon ame vagabond depuis mon adolescence, a peine terminee mes etudes de secondaire en Flandes, ou je suis nee et ou j'ai grandie. J'ai toujours eue un grand interet dans la vie du polymathe Leonardo da Vinci, pour le fait que cet homme a su surmonter cette douleur de ne pas etre permis d'etre membre legitime de sa famille. Revoir son dessin des alentours de son village de naissance, et voir maintenant le tableau "BOUANDAS" du village kabyle du photographe d'Aokas, Nacer Amari, me remplit avec une vague de nostalgie, de desir pour un second sejour en Kabylie, et avec une profonde vague de reconnaissance, tres emouvante, que si j'ai perdue a ma terre natale - a un age encore trop jeune pour comprendre l'enormite que serait cette absence si longue et irreversible, augmentee par la perte de ma famille aussi - j'ai recue une seconde chance, dans le coeur accueillant de la Kabylie, qui m'accomapgne ma muse sure et confiante depuis 2017, et c'est depuis 2019, que la photographie et sa qualite unifiante et narrative inclusive, a travers son esprit et esthetique qui unit l'universel a l'esprit kabyle, de l'art de Nacer Amari, que l'energie de mes inspirations trouve son expression la plus comprehensive, la plus complexe, la plus vibrante et claire. Ce n'est pas en Europe, ni aux Ameriques, mais en Afrique, en Afrique du Nord, en Algerie, en Kabylie, que mon ame de poete, qui a voyagee dans beaucoup de pays de cette terre - sans jamais avoir y trouvee un accueil, une identite retrouvee, une voix, une dignite - que je me sens libre, entendue, ecoutee, et inspiree. La Kabylie m'a introduit a moi - meme, cette inconnue qui apprend comment exprimer tout cet espoir, cette fierte, de ne plus devoir vivre dans un film silent comme poete, comme artiste, mais de savoir a fond, que ma voix de poete, d'ecrivaine, est fort, et reverbere sur terre Berbere, qui m'entend, un livre, un poeme, une piece d'art a la fois, qui me permet que fleurisse ma passion creative, et ses racines resistantes que me revele, m'heberge, le coeur et l'esprit kabyle. "BOUANDAS" m'infuse le coeur avec le souhait sincer, de m'imaginer pouvoir vivre plus proche de l'Afrique du Nord, de pouvoir y visiter regulierement a la Kabylie, de pouvoir lui celebrer a haute voix dans le partage de mes poemes, de mon art, de mes livres qu'elle inspire. C'est un destin bizarre, de perdre a un pays, a une famille entiere, pour retrouver mon coeur, lui voir guerir, fleurir, sur terre Berbere, et de souffrir tant de lui savoir si loin en geographie, et si intimement proche en coeur, en inspiration. Je pense aux mots du genie kabyle Fellag, qui a dit dans un de ses brillants spectacles, "Djurdjurassique Bled": "Si tu tires a un oranes, il tire la Bourgogne avec, et les bretons, c'est des cousins". Si tu tires a mon coeur, plus que quelques minutes, derriere les sourires, et leur effort, tu commenceras a voir des larmes, pour le pays de l'Algerie, pour son esprit, qui m'apprend a vivre libre, chaque jour a nouveau, a continuer de reclamer mon identite, ma dignite, ma fierte, mon espoir, comme poete, comme personne, si fatiguee de cette vie d'exile, m'imposee quand je ne savais meme pas comprendre les consequences monumentales de son chemin long, impitoyablement seul. "BOUANDAS" s'etale dans toute la solennite puissante de l'espoir, devant mon coeur qui s'est battu si longtemps contre l'oubli, contre le mepris, contre le desespoir d'une solitude si epaisse, comme un brouillard duquel on n'arrive pas pas de lui trouver sa sortie. C'est la Kabylie qui a compris, qui voit, qui sait, que son coeur Berbere et mon coeur flamand partagent un destin de qui son histoire sait s'exprimer avec chaque fois plus de verite et pertinence litteraire - artistique. "BOUANDAS" de Nacer Amari est une photo transcendentale, qui vibre avec la senteur attardante de l'esprit, qui encourage, qui celebre la sagesse ancestrale kabyle de la communaute, de son coeur eternel : le village ou le doute de l'identite n'existe pas, ou le temps respecte les saisons, ou le rythme de la vie ecoute la nature et ses lois. Si la terre va survivre le chaos grandissant du XXIeme siecle, ce sera parce que l'etre humain se rendra compte, que sans le village et son coeur, son esprit, ses mythologies, l'etre humain se vide, se perd. Sans la Kabylie, mon coeur, mon ame de poete n'aurait jamais retrouvee le chemin vers son expression, sa voix, ses ailes, n'aurait jamais recue la grace de renaitre de ses cendres, pour celebrer la terre et les rives qui sont depuis ou mon coeur et esprit resident, vivent. 

Trudi Ralston 

L'information sur la vie et l'art du polymathe Leonardo da Vinci (1452 - 1519), courtoisie de ma copie du livre excellent de l'ecrivain et historien anglais, Charles Nicholl (1950), "Leonardo da Vinci: Flights of the Mind", ("Vols de l'Esprit"), de 2004, 622 pages, de publications Viking Penguin, Inc. Ce livre a aussi des magnifiques illustrations, de beaucoup des dessins et peintures importantes de Leonardo da Vinci.           

Friday, September 1, 2023

Quand les Arbres Ecoutent: dans la serie "Les Blessures de Chiron" dediee a Nacer Amari

              Cela reste une possibilite parfois douteuse a prouver, qu'un repas riche en epices tard le soir, peut donner des reves inquietants, troublants, ce qui fut le cas pour moi hier soir. Le monde de mes reves, est tres complexe depuis mon enfance, une sorte de films fantaisie baroque, dans le style du cineaste italien Federico Fellini (1920 - 1993) souvent confusant et angoissant, qui combinent la memoire, les reves, la fantaisie. Le reve hier etait d'un sujet et symbolisme qui me visite regulierement, le manque de mon pere, qui est mort en 2008, suite de complications de l'Alzheimer, une maladie horrible. Dans ces reves, je cherche a mon pere, dans une serie de voyages en train interminables, ou je ne reussis pas de lui rencontrer, mais ou son esprit me parait proteger, essaie de me rassurer, de me guider. Me reveiller et liberer de ces reves stressants, me laisse pour plusieurs heures comme suspendue entre le monde concret et le monde de l'esprit, duquel le monde des reves parait faire une partie integrale. Je retrouve la paix interne au jardin dans ces moments, en compagnie ces jours, d'un chat du voisinage, qui m'a adoptee apres le retour de la Tunisie en mai 2023, un chat tres silent, calme, respectueux. Je lui ai donnee le nom de Zora, pour les dessins exotiques de sa fourrure et la couleur vert de menthe de ses yeux qu'a ce chat calicot, aussi dit tricolore ou chat ecaille de tortue. Apres quelques jours de pluie bien venue, le soleil repand aujourd'hui sa lumiere sous un ciel bleu clair. Apres une exploration et observation precaires des ecureuils qu'aime faire Zora, a l'autre cote de la cloture du jardin, je notais le son agreable d'une brise chaude et legere, qui dansait a travers les couronnes des grands arbres et sapins autour. Recuperant petit a petit du mauvais reve, j'avais fort l'impression que les arbres et leur silence m'entendaient, m'ecoutaient et voyaient meme la conversation interieure, qui me permettait retrouver la paix interieure, de laisser les images douloureuses en ombres et lignes opaques de mon pere, qui j'avais aimee beaucoup, et qui est mort tres loin de moi, privee de nous dire adieu, a travers des circonstances de famille qui feraient grimacer a l'esprit de l'ecrivain Fiodor Dostoievski (1821- 1881) meme, et il en savait pas mal des souffrances humaines. Les arbres au jardin, qui m'entouraient comme la danse dans un cercle, me rappellaient a un choeur grec d'une tragedie de Sophocle, et me faisaient penser a ma Kabylie, qui m'avait donnee ma voix de poete, qui me sait chasser les fantomes et chagrins du passe.  C'est au coeur accueillant de ma Kabylie, a sa nature, a son histoire, a son peuple genereux, a son coeur, a mes amities kabyles, a mon collegue Berbere, le photographe Nacer Amari, que je dedique ce poeme: 


Quand les Arbres Ecoutent


Les jours difficils, quand le soleil s'obscure et peint mon sommeil avec des reves ou domine le theatre de peines, de chagrins, c'est l'espoir de savoir que le matin arrivera, et que j'y verrai le ciel et les arbres du jardin, qui me vont chanter dans la brise, du coeur kabyle, de ses memoires, de sa nature libres. 

***    *     ***

Ce poids lourd de tants d'annees d'exile pour ma muse, de tants de pertes et defis avec la solitude la seule compagne fidele, quand mes poemes a peine ont survecus le mepris et la haine, l'indifference cruelle. C'est comme le savait Kahlil Gibran, guide de mon adolescence, que les caracteres forts se forgent dans les malheurs et ce que de nous ils demandent.  

***    *     ***

Les arbres en Kabylie, ses cypres, ses oliviers, savent survivre les traumes, leur causee par une histoire qui a laissee ses traces, ses cicatrices sur leurs troncs, leurs racines, de tants d'invasions, de trahison, de guerres, les transforme en sculptures fieres, qui sont aujourd'hui les sentinelles des montagnes, des villages, qui parlent avec solennite et reverence du courage Berbere, a travers les couleurs et rites des saisons, des chants de sa lune et de ses etoiles. 

***    *    ***

Les blessures me laissee sur le chemin d'une vie difficile, se guerissent grace a l'esprit kabyle, et grace a l'exemple des legendes de Chiron, qui est pour ma muse centaure Berbere, qui sauvegarde et protege le monde de mes poemes, de mes livres, les libere, les heberge sur sa terre sure, la, sur les rives ou le passe perd son pouvoir lugubre, et m'invite a la fete ou fiers mes poemes et mon coeur s'unissent, a la Kabylie, a sa sagesse, a ses mysteres. 


Trudi Ralston

"Beaucoup d'entre nous, passent la vie entiere, fuyant les sentiments, sous l'impression erronee, qu'on ne peut en tolerer la peine. Mais tu as deja subie la peine. Ce que tu n'as pas encore fait, c'est de sentir tout ce que tu es, au - dela de cette peine." -  Kahlil Gibran ( 1883 - 1931) 

Wednesday, August 16, 2023

Les Raisins de l'Espoir: Les Resonances Idylliques dans le Portrait "Akli" de Nacer Amari - dans la serie "La Flute et l'Echo"

             La photographie est un art visuel complexe, car dans les mains d'un photographe qui comprend les gradations de nunaces que cet art sait evoquer, il y a toujours plus a voir que le directement visible. Le monde de la portraiture se prete a la merveille pour ces possibilites de subtilites, pour permetttre ces bords flus des fois entre peinture et photographie de se rencontrer, de s'unir, comme est le cas dans un portrait en noir et blanc du 12 aout 2023, "Akli" du photographe berbere d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie. Le portrait brille avec une joie de vivre, et les mots du photographe sont une bonne introduction pour souligner le contexte de ce tableau: "Ce portrait, c'est Akli. Il est d'Aokas aussi et la signification de son nom, tu la connais deja. C'est un homme gentil, sympa, tres bavard. C'est un francophone vu qu'il a vecu en France." Je me rappelle d'articles que j'avais ecrits anterieurement, qui se dediquent a sa photographie, que Nacer Amari m'avait expliquee que le nom Akli veut dire "esclave", et que ce'st un nom qu'on donne a un enfant pour lui proteger du mauvais oeil. "Akli" dans ce portrait joyeux, se voit bien a l'aise, mais alerte en meme temps. Ce qui est au centre de ce portrait en noir et blanc, sont les yeux brillants, et le sourire confiant, et ce qui aussi attire l'attention est la grappe de raisins dans la main du protagoniste, qui paraissent complice a sa joie, son aure de confiance detendue, contagieuse. Un des traits des portraits du photographe Nacer Amari est qu'ils ont cette qualite tres convinquante, de raconter, de partager plusieurs scenarios, qui se revelent lentement, telles des couches de peintures construites avec beaucoup de technique, de patience, de vision. En fait, ce portrait, plus qu'on le voit, plus qu'il rappelle beaucoup a la technique du peintre americain Maxfield Parrish (1870 - 1966) de l'etat de Pennsylvania, qui etablit une renommee internationale, et de qui son influence continue jusqu'a aujourd'hui, pour ses peintures ou il savait donner une intensite a travers l'application de plusieurs couches blanches et bleues, dans ses peintures, et qui prenait des photos et faisait des maquettes de ses peintures de ses paysages auxquels il se dedique a partir de 1935. Ses premieres peintures etaient faites en noir et blanc, en plus, et le portrait "Akli" a des resonances avec le style romantique - idyllique pour lequel Maxfield Parrish etait fameux. Ce peintre faisait des illustrations pour des magazines et des livres, parmi eux ses illustrations de 1909 pour un edition de "Mille et Une Nuits" et son invention d'une couleur bleue bien unique a meme son nom, le bleu Parrish, qui donnait une ambiance spirituelle et de reve a son art. Donc, cette finesse technique en blanc et noir est une des premieres couches de ce portrait berbere de Nacer Amari. Une seconde couche qui merite etudier, est la couche stylistique des raisins, qui sont un element classique, et dans les mains d'un protagoniste berbere comme l'est "Akli", ces raisins evoquent plein de symbolisme, car l'Algerie a une viticulture, ainsi que'une culture de vinification tres productive, et aussi tres ancienne, qui remonte a leur introduction par les commercants de l'ancien Phenicie, cette culture de marchands de la mer energiques infatigables, qui fleurissait entre 2500 B.C. et 64 B.C., et qui a donnee naissance a Carthage, fondee par la reine Dido en 814 B.C. , et a a Sidon, a Tyre, a Byblos. La destruction fatale de Carthage, en 146 B.C. aux mains des forces armees de l'empire romain, de qui ces ruines j'ai pu visiter en compagnie du photographe en mai 2023, et qui se trouvent dans une suburbe de la capitale de Tunis en Tunisie, a su maintenir un degre de dignite, grace aux rois berberes de la Numidie. Les incendies horrifiantes mises par les romains, avaient laissee en cendres la majorite des livres de litterature, science, et histoire de Carthage, de sa grande culture et connaissance, et ce qui a survecu des livres puniques, suite de la Troisieme Guerre Punique desastreuse qui aneantirait a Carthage, et une des villes les plus riches de la region de la Mediterranee, en 146 B.C., serait securisee sous forme de ses "Libri Punici", dans la grande bibliotheque du roi berbere Juba II, qui regneait de 25 B.C a A.D. 24, et qui etait le petit fils du roi berbere Hiempsal I, de la Numidie, et le mari de la fille de la pharaoh Cleopatre. Juba II etait un savant et auteur en grec d'au moins neufs livres.  L'empire romain n'est plus, mais les berberes et leur culture continue dans une chaine ininterrompue historique - culturelle et linguistique aussi, etant une des langues les plus anciennes sur terre, qui est active, vivante jusqu'a aujourd'hui. La culture de la cultivation de raisins, la viticulture, ce qui est la production de raisins pour la production de vins apres, et la vinification, ce qui est le processus de faire des vins de ces raisins, furent introduites en Afrique du Nord par les pheniciens, et fleurit en Algerie depuis, pour avoir un climat ideal dans le nord du pays pour cette culture de la cultivation de raisins et sa cultivation precise et exigeante de vins. En fait, l'Algerie est le second plus grand producteur de vins, qui se produisent en 7 regions du pays: Coteaux de Tlemcen, Monts du Tessalah, Coteaux de Mascara, Collines de Dahra, Coteaux du Zaccar, Medea, et Ain Bessem Bouira. Les raisins les plus connus en Algerie inclurent: Carignan, Grenache, Cinsault, et Alicante Bouchet, qui se cultivent pour la production des vins rouges et des vins roses. Les vins de l'Algerie sont connus pour leur couleur profonde, leur arome riche et leur faveur corsee. Interessant de noter alors, que la viticulture en Algerie, qui en ce moment compte 70 caves de vinifications, et qui continue a gagner importance, a des racines tres anciennes, pheniciennes, qui se doivent a la proximite et influence de Carthage, de qui ses ruines fameuses sont des sites sous protection de l'UNESCO, qui est l'acronyme pour l'Organisation des Nations Unies pour l'education, et la culture et sa protection des sites d'importance culturelle mondiale, etablie en 1945. La joie de vivre est associee avec le vin, et les raisins qui permettent la production du vin, et cette joie de vivre remonte aux racines du vin et des raisins, comme symbole du dieu grec et apres romain, de Dionysos, le dieu de l'abondance, de la fete et de la fertilite, qui etait celebree dans les rites dionysiaques aussi connu sous le nom romain de ce meme dieu, Bacchus en latin, comme bacchanales. Le dieu Dionysos se trouve dans les sculptures anciennes de lui et dans les peintures lui faites, portant une couronne faite de guirlandes de raisins et avec un goblet de vin dans les mains. Cette joie de vivre symbolique est representee dans le portrait "Akli", dans les yeux, et le sourire, et dans la grappe de raisins que nous montre et partage le protagoniste, qui fait face au photographe avec confiance detendue, une confiance qui le photographe sait transmettre avec elegance au spectateur.  

            Une troisieme couche symbolique - esthetique, de ce portrait qui maintient sa fascination avec aisance, est une couche d'importance sociale culturelle. Ce portrait de cet homme berbere d'Aokas, avec son regard franc et joyeux, son chapeau qui ensemble avec sa chemise de couleur foncee, unit la palette noir - blanc du portrait, evoque aussi le respect envers sa personne, une personne qui est fier de sa communaute, ses liens avec sa culture berbere, son histoire, ses racines, ses defis. La presence de la grappe de raisins rappelle a un livre tres fameux, de l'ecrivain americain pour lequel il a recu le Prix Nobel pour la Litterature en 1962: "Les Raisins de la Colere." L'ecrivain fut John Steinbeck ( 1902 - 1968), un auteur qui  avait un grand interet dans les defis des communautes et familles en detresse pendant la Grande Depression globale des annees 1930, quand le gouvernement du pays des Etats Unis a reagi avec une indifference choquante envers la grande misere de sa population. John Steinbeck a addressee ces injustices dans ses livres comme "Les Raisons de la Colere", sur les abus que souffraient pendant ces annees dures, les travailleurs des recoltes de fruits en Californie, malgre les promesses leurs faites par les proprietaires, et dans "Des Souris et des Hommes" de 1937. Il a recu le Prix Nobel pour sa facon brillante et franche de decrire les defis du destin, de l'injustice sociale que doivent affronter ses protagonistes, et pour ses efforts et son courage, l'auteur se mettait souvent en problemes de critiques odieuses et traitement hostile et menacant de la part des authorites du pays, ce qui lui comblait, mais qui ne lui a jamais fait arreter ses efforts ou la continuation de ses livres. Le portrait "Akli" lui fait par le photographe Nacer Amari est une celebration brillante du caractere berbere, qui sait unir, a travers les milliers d'annees d'invasions et influences de tants de cultures, des pheniciens, des vandales, des romains, des espagnols, des turques, des francais, de comment garder intacte l'heritage berbere, dans ce cas, l'heritage kabyle. Il y a une energie d'infatigable determination, de resistance, de courage, d'esprit d'accueil, de chaleur et de charite, de patience, de sagesse, de tolerance, du sens de l'humour aussi, de fierte identitaire, culturelle, mythologique, d'amour pour la terre, ses recoltes, pour la nature, et ses montagnes, pour la musique, pour la famille. Ce portrait est tres interessant comme document artistique - culturel de l'esprit kabyle, pour la facon geniale et sans presumir, que le photographe d'Aokas sait presenter la complexite, les multiples couches de sa Kabylie dans le personnage de son protagoniste "Akli" qui parait etre pret de nous inviter a nous asseoir, partager les grapes appetisantes, et nous regaler avec un tas d'histoires, de sa vie, de la Kabylie, de sa facon de voir le monde a travers sa perspective philosophe, qui observe le theatre du monde, et y prend sa place avec curiosite et une bonne dose d'optimisme. Ce portrait unit l'esthetique precise des peintures en noir et blanc de Maxfield Parrish, le symbolisme de la viticulture dans la presence de la grappe de raisins, qui ainsi celebre l'esprit resistant et optimiste kabyle, et reussit d'y aussi celebrer la fierte identitaire pour l'echo de John Steinbeck qu'on entend dans l'energie subtile que sait communiquer le photographe Nacer Amari a travers ce portrait "Akli" quant a l'importance de la preservation de la dignite humaine et culturelle a travers l'interet et le respect pour tous les peuples de la terre. 

Trudi Ralston 

La recherche sur l'histoire de la viticulture et la vinification en Algerie, courtoisie de Wikipedia, ainsi que l'information sur le peintre Maxfield Parrish, sur l'ecrivain John Steinbeck, et sur Carthage et la Phenicie, et sur le roi berbere Juba II. 

Saturday, August 12, 2023

Sous le Signe d'un Symbolisme Magnetique: Le Portrait "Madjid" de Nacer Amari - dans la serie "La Flute et l'Echo"

             La portraiture dans la photographie permet au artistes visuels talentueux d'explorer et peindre avec emotion et precision, le monde de leurs protagonistes. La vue la plus fascinante dans ce monde, est la vue interieure, et cette vue se revele a travers la qualite de la lumiere dans le regard, dans les yeux que sait reveler, acceder le photographe avec ses sensibilites aesthetiques, la technique de sa camera. Cette verite se peint avec competence artistique dans le portrait "Madjid" du photographe Nacer Amari de Tassi Photographie, du 10 aout 2023. Ce portrait impressionne beaucoup pour l'energie et son charisme du regard, que l'artiste visuel sait mettre au centre comme une lumiere focale, qui illumine tout le portrait en noir et blanc, ne pas evident, vu du fait du chapeau et les lunettes tres visibles qui entourent le visage captivant du protagoniste. Les mots du photographe donnent le contexte qui souligne la qualite charismatique du portrait: "Alors, effectivement mon portrait nous parle de "Madjid", avec son grand chapeau de paille, c'est un militant des causes justes, de libertes et des droits de l'homme. Un homme silencieux, sincer et juste. C'est le fils d'Aokas." Le regard dans ce portrait revele une personne d'un caractere profond, qui valorise la charite, la sagesse active. Ses lunettes grandes aussi, ne diminuent rien du charisme de son regard benevolent, qui exprime un esprit de sensibilites decisives, bien definies. Son chapeau grand de paille est interessant, et invite du respect, pour la facon sure de le porter. C'est cette confiance, libre de toute arrogance, de toute presupposition, qui invite une exploration du symbolisme du chapeau, de son histoire ancienne qui remonte a l'Egypte et la Mesopotamie anciens. Un des exemples evidenciaires les plus anciens de la presence de chapeaux, remonte a un chapeau de l'ere de Bronze, que portait un homme a qui l'archeologie donne le surnom de "Otzi", ou son corps et son chapeau congeles etaient decouverts dans une montagne entre l'Autriche et l'Italie, ou ils etaient depuis environ 3250 B.C. Otzi portait une casquette d'une peau d'ours, assemblee de plusieurs pieces, se rassemblant en essence a une casquette de fourrure russe, sans les rabats. Une des premieres images d'un chapeau apparait dans une peinture d'un tombeau de Thebes en Egypte ancien, et date d'environ 3200 B.C. L'image montre un homme portant un chapeau de paille de forme conique. Les chapeaux etaient commun en Egypte ancien, et beaucoup de personnes de la classe aristocrate egyptienne se rasaient la tete, puis la couvraient avec une coiffe, pour les aider de rester frais. Les anciens mesopotamiens portaient des chapeaux coniques ou des chapeaux qui avaient la forme d'un vase inverti. D'autres chapeaux anciens inclurent le Pileus, une simple calotte cranienne, et le chapeau phrygien, un royaume ancien de l'Anotolie qui est aujourd'hui la partie ouest - centrale de la Turquie, et qui etait le chapeau que portaient les esclaves liberes en Grece et Rome. La Phrygie avait des rois de renommee legendaire, comme le roi Midas (2000 B.C), le dernier roi de la Phrygie, avant que le royaume devint une partie de la Lydia, puis de la Persie, et apres de l'empire d'Alexandre le Grand, l'empire romain et l'empire byzantin. C'est le roi Midas que celebre le poete romain Ovide (43 B.C -  17 /18 A.D.) dans ses "Metamorphoses", avec la legende que le roi avait recu de Dionysos, le dieu de la fete et de la fertilite, le pouvoir de rendre tout en or, un pouvoir que Midas decouvrerait vite comme regrettable. Interessant de noter, que la langue phrygienne est dite d'avoir des liens dans son alphabet avec l'alphabet ancien grec, et fut une langue vivante jusqu'au 6ieme siecle A.D. Ce chapeau phrygien deviendrait le symbole de la liberte dans les revolutions americaine de 1776, et francaise de 1789, comme on peut voir dans les peintures et sculptures de cette periode. Il y a aussi le chapeau grec ancien petasas, le premier chapeau qui avait un bord. 

             Porter un chapeau est un signe de plusieurs fonctions que ce vetement possede: son port peut etre pour se proteger, contre la chaleur, la pluie, le froid, et certains chapeaux sont des casques qui offrent de la protection sur les chantiers de travail. Il y a les chapeaux que portent les personnes dans le monde de soins medicaux, et les chapeaux de ceremonie, qui indiquent les postes qu'occupe une personne dans le systeme judiciaire, academique, policier, militaire. Il y a les chapeaux et couvre tete qui sont une expression culturelle, religieuse, artistique, et de style de mode, de couture, et qui distinguent les sexes et leurs roles dans les differentes cultures et leurs communautes. Il y a les chapeaux qui indiquent le status et l'hierarchie, et qui dans ce sens peuvent etre une forme de separation des classes, une forme de racisme, d'inegalite sociale et economique. Quand j'etais enfant, les rites catholiques postulaient que les filles adultes et les femmes se mettent un chapeau pour entrer a l'eglise, et que les hommes adultes et jeunes hommes s'enlevaient le chapeau ou la calotte avant d'y entrer. La plupart des religions exigent le port d'un chapeau ou foulard pour recevoir permission d'entrer leurs batiments. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les chapeaux des officiers de Gestapo et de la SS des nazis, avec le symbole du crane etaient des symboles effrayants de la terreur du regime meurtrier. Ces chapeaux et leur symbolisme macabre inspiraient un charisme fatal, qui ainsi justifiait la mort de millions de leurs victimes innocents. C'est difficile a croire, que le monde aujourd'hui risque a nouveau cette obsession monstre avec l'uniformite, l'intolerance, la classification selon race, couleur, peuple, identite, mythologie et histoire. Le portrait "Madjid" de Nacer Amari est une celebration qui fait un merveilleux contraste, un antidote, pour montrer un homme qui possede un charisme, un magnetisme positif, benevolent, qui inspire le courage, la charite, la camaraderie, la sagesse active. Il y a une chaleur et profondeur qui invite le spectateur de participer a sa vision, a sa conviction de vouloir sauvegarder la dignite humaine, le droit a cette dignite, a une vie ou il y a de la place ample pour l'espoir, le partage, sous le signe d'un charisme qui ne cherche pas a dominer, a faire du mal, mais qui cherche a inclure, a proteger, a creer, a travailler vers un futur valable, croyable. Le chapeau grand de paille, lui entoure a "Madjid" tel les rayons d'un soleil, telle une energie humilde et efficace, sincere, qui fait honneur a son esprit et sa vision, evidentes dans le regard clair, ouvert, de ses yeux, qui voient ne pas avec un desir pour controler, pour dominer, mais pour inspirer la confiance, l'importance de travailler ensemble pour le bien de l'humanite, pour une chance a une vie qui vaut l'effort de defendre, de vivre, de lui proteger tous ses membres, a base de leur valeur intrinseque comme etre humains. Le monde a besoin de personnes comme le celebre le portrait "Madjid" du photographe kabyle Nacer Amari. Des personnes qui possedent et exercent un magnetisme, un charisme benevolent, car il y a en ce moment une abondance effrayante dans le monde, de personnes trop pretes a trahir leur humanite et celle d'autrui au nom d'un charisme et d'ideologies qui cherchent a detruire ce qui reste d'une chance pour renverser les bruits de ceux qui reclament le chaos. Ceux qui voudraient beaucoup qu'on se mette tous des casques ou chapeaux ne pas evident d'un coeur benevolent, charitable, mais d'une obsession qui ne cherche que la division, la haine, le mepris, a un moment dans l'histoire ou la planete et l'humanite se trouve en crise ecologique, sociale, ideologique, qui a deja des impactes stressantes pour ne pas dire alarmantes, sur la securite de l'economie globale et qui risque la continuation de l'instabilite politique exponentielle que cet desequilibre risque declencher, surtout pour les peuples et les cultures de pays rendus vulnerables aux gouvernances des pays riches et dominants, qui ont perdu tout sens de responsabilite morale et sociale envers une cooperation et communication globales dignes, humaines et egalitaires.  

Trudi Ralston

La recherche sur l'histoire du chapeau et son symbolisme, courtoisie de Wikipedia. 


      

             

Wednesday, August 9, 2023

Le Secret du Vautour - dans la serie "Les Blessures de Chiron"

            Souvent dans la vie, ce qui nous affronte comme defis, comme blessures, restent invisibles, sont des douleurs, des peines qui se recuperent en cachette camouflee, en silences et ses agonies de cris ne jamais exprimes, ne jamais entendus. Si le bien parfois s'habille en costumes theatrales, se deguise pour se donner du courage, pour renforcer ses energies, le mal connait bien les effets de poses dramatiques, de se presenter de facon ingenieuse les intentions odieuses. Dans ce sens, le vautour, consideree une creature abominable, est un animal qui dans la nature est benefique, contraire a sa mythologie, comme dans la mythologie grecque, ou Zeus transforme deux de ces ennemis, Aegypius et Neophron en vautours, de qui se derive le nom du vautour egyptien, Neophron percnopterus, ou le mot "percnopterus", se refere au nom latin scientifique pour indiquer un vautour. Le vautour remplit une fonction tres necessaire, sans lui les bacteries des animaux morts causeraient des maladies graves aux populations humaines, et en fait, 16 des 23 especes de vautours de la terre sont sous protection, suite a la destruction croissante de leur habitat, de la pollution, de pesticides, de braconnage, d'empoisonnement, des effets desastreux du changement du climat global: le condor des Andes; le vautour moine de l'Eurasie; le vautour de l'himalaya; le vautour barbu de l'Europe, l'Asie et l'Afrique; le vautour oricou de l'Afrique; le vautour du Cape de l'Afrique du Sud; le vautour egyptien; le vautour a tete blanche de l'Afrique Sub - Saharienne; le vautour au dos blanc du Sahara et de l'Afrique du Sud; le vautour Ruppell; le vautour Necrosyrte Monachus de l'Afrique Sub - Saharienne; le vautour indien; le vautour a long bec de l'Asie du Sud; le vautour indien au croupion blanc; le vautour a tete rouge du subcontinent indien; et le condor californien. Ses especes de vautour sont tous sous la protection de la UICN, l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature, etablie en 1948 a Fontainebleau, France, avec son quartier general a Gland, en Suisse. Sans ces oiseaux souvent a tort maudits, il y a un desequilibre destructif en populations de faune, il y a un grand risque de maladies et infections dangereuses pour les populations fauniques et le betail de laquelle depend l'etre humain pour sa nourriture, et de maladies dangereuses pour l'etre humain, comme la rage, et la disparition croissante d'especes de vautours sur terre, contribue a des degats de millions chaque annee, pour les pays ou les vautours etaient avant en abondance suffisante, a cause du besoin de combattre les effets dangereux de charogne quand on lui laisse sur place, a cause de manque de vautours, de qui leurs populations voient un declin mondial alarmant, comme en Asie dans les annees 1990, quand le declin des vautours etait a 99%, suite de surtout empoisonnement pour l'idee a tort que les vautours presentaient un danger au betail.

            Pour lui mettre dans un contexte symbolique, le vautour mythologique auquel se dedique mon poeme, est celui qui chasse la personne vulnerable, qui accelere le processus de la mort, suite de forces epuisees, de manque de nourriture, d'eau, suite de blessures, comme est le cas dans tants de guerres civiles en ce moment, et le sort de millions de refugies nies la protection, y compris aux Etats Unis, ou les refugies du Mexique et l'Amerique Centrale sont nies maintenant meme les bouteilles de l'eau qu'avaient mis des personnes charitables, pour ainsi rendre encore plus desesperee la traversee dangereuse et epuisante, et de decourager encore plus les defis considerables de croiser la frontiere vers les Etats Unis. Le meme vautour en chaire et apparence humaine, qui se voit souvent dans les films, dans les contes anciens, le vautour qui essaie de lui enlever l'heros, le vagabond, le prisonnier, le rebelle, de sa force vitale, de sa victoire sur les defis impossibles, les circonstances dangereuses, ou l'espoir risque lui abandonner. Ces jours, le monde parait etre rempli de vautours en forme humaine, on dirait que c'est une epidemie, au niveau ecologique, politique, sociale: on en est a un point ou on se croit dans une piece de theatre mal concue, mal dirigee, ou le mal s'applaudit, et le bien et le courage sont vus avec du mepris, comme je note dans les attitudes desastreuses des politiques ici. Ce poeme s'appelle "Le Secret du Vautour", et je le dedique au coeurs qui essaient, chaque jour a nouveau, de donner du courage, de l'espoir, qui se battent avec vision et energie, contre le mal qui parait s'epandre d'une facon qui laisse la crainte que la race humaine se prepare de repeter les horreurs qui ont menee a la Seconde Guerre Mondiale, car l'ambiance ideologique sur notre planete envahie ces premieres decennies du XXIeme siecle de cette anthropocene douteuse, commence a avoir l'odeur ecoeurante de l'intolerance des annees 1930 quand en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Amerique Latine, le spectre du fascisme a repandu son regne de terreur. Ce poeme est un appel au courage, a l'espoir, a la dignite, a la force interieure qui refuse d'accepter le mal comme inevitable: 


Le Secret du Vautour


Sur des ailes lentes, lourdes, laissant son ombre noire sur le ciel diaphane et ses etendues, le vautour regarde, attend, decide, de quand s'approcher a ses victimes. 

Les yeux couleur d'acier brillant recemment forge, le bec en metal scintillant dur, les pattes noueuses, en griffes mortelles, il descend, il comprend que la peur qu'il inspire est une de ses armes les plus sures. 

En bas, les pauvres creatures tremblent, savent que l'epreuve pour la survie n'est plus en equilibre, et continuent de se battre, comme le guerrier moribund, qui refuse qu'on lui enleve son courage, sa chance. 


*****  **   *****

Le vautour se croit maitre, sur la vie, sur la mort, et dans la nature, et ses lois strictes mais necessaires, le vautour a sa place, et sa presence implacable a ses raisons, dans le rythme ancien et ses mysteres qui tient en equilibre la planete. 

Mais le vautour humain, qui se deguise en leader aux intentions troubles, en individu qui mascarade comme benevolent le droit de diriger le destin d'autrui, d'hommes, femmes et enfants qui lui entourent, cette creature a un secret qu'il ne veut pas que ses victimes lui decouvrent: 

Sans l'innocence de ses victimes qui ne reagissent pas a temps pour eviter ses griffes, ce vautour humain se trouverait sans chance, devrait admettre que sans le coeur vulnerable du bien, l'appetit pour le mal qui domine le vautour humain, deviendrait qu'une ombre, une poussiere de ses miserables illusions macabres. 


*****   **   *****

Ce qui est un grand probleme ces jours pour la terre, est que les mal et ses acolytes s'organisent de chaque fois de facon plus sinistre, et que le bien pense, de facon tres naive, que cela n'est que passager, que l'esprit et les mots pacifiques, la raison et l'histoire et ses antecedents en avertissement, seront une arme suffisante pour combattre les serviteurs de ceux qui voient dans le mal l'ultime pouvoir, l'ultime gloire.  


Trudi Ralston

La recherche sur les especes de vautours en danger d'extinction, courtoisie de Wikipedia. 




 

Friday, August 4, 2023

Une Chaine Ininterrompue: La Sagesse Courageuse dans le Portrait "Amghar" de Nacer Amari - dans la serie "La Flute et l'Echo"

               La memoire est une faculte etonnante de l'esprit, qui nous permet cataloguer et visiter les images et leurs circonstances des experiences de notre vie, de nous rappeler des moments qui remontent a notre enfance, notre jeunesse, et pour les personnes qui recoivent la grace de vivre longtemps et en bonne sante, jusqu'a une age avancee.  Un portrait en noir et blanc de l'artiste visuel d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, du 28 juillet 2023, au titre "Amghar", et ecrit en Tifinagh, a beaucoup a dire sur le contexte de la memoire. Son titre "le Vieillard" de ce portrait envoutant est d'un homme de qui ses habits soigneux et sa pose indiquent une personne fiere et reflexive, qui possede un sang froid et un esprit qui observe, et qui met ses observations dans le contexte des experiences de sa vie. Son esprit reflexif se concentre dans le regard lointain, que le photographe a su faire le centre du portrait de son protagoniste, sans que les lunettes du vieillard digne limitent le magnetisme du regard interieur, averti. Ce vieillard le photographe nous montre assis, les mains detendues autour de sa canne sur laquelle il appuie avec calme les mains jointes. Ce portrait montre le vieillard possedant une personalite tolerante envers les hauts et les bas de la vie, un esprit resistant face aux defis, et une attitude courageuse face aux obstacles tetus et les stress inevitables que la vie nous donne, ainsi qu'une perspective humilde qui prefere ne pas permettre l'amertume avoir la derniere parole. Ce portrait "Amghar" sobre et peint avec perspicace psychologique, rappelle l'importance qu'ont dans la communaute les personnes agees, pour la richesse de leurs experiences, de leurs points de vue, qui s'etend du passe vers le present, une perspective qui fait penser a l'expression en latin "Virtus ardens": "le courage sous la feu." Ma vie ici aux Etats Unis me permet rarement des echanges avec des personnes agees. Mes deux parents ainsi que les deux parents de mon mari sont morts depuis des annees, et le voisinage aussi a peu de personnes vieilles. C'est la memoire qui me permet visiter les souvenirs de personnes agees de mon enfance, du village ouest - flamand ou j'ai grandie, et de ma famille, c'est a dire mes grandparents maternels et paternels. Ma grandmere paternelle, Celina, je me rappelle tres bien, sa presence imposante, ses contes de la Seconde Guerre Mondiale quand elle a perdue a son mari quand il n'avait que 43 ans, ses mains habilles quand elle faisait ses coutures, son sourire, sa voix meme, et sa facon de m'encourager. Mon grandpere paternel Guillaume etait le maire du village a cote, un homme serieux, silent, toujours vetu comme s'il allait a une fete de mariage ou autre function celebratoire. Je me rappelle la senteur de ses cigares qu'il fumait quand on lui faisait visite, et comme etait sa personalite taciturne en contraste avec la personalite de ma grandmere maternelle, qui etait tres sociale. Je n'ai plus des grandparents, mais voir ce portrait "Amghar" du photographe kabyle Nacer Amari me permet me rappeler a eux, ce que j'ai appris de les connaitre comme jeune enfant et adolescente, ce qu'ils m'ont apportees, en connaissances, en avertissements, en partage de leurs experiences. 

               Ce portrait met aussi en valeur l'importance des personnes agees, qui donnent une chaine ininterrrompue a la communaute du village, de la famille, quant au sens de l'histoire de leur vie, qui nous font comprendre le contexte de nos propres vies, du passe, et de comment faire face avec intelligence au present et au futur. Je pense encore souvent aux mots de sagesse de mon pere, de ma grandmere, a la determination de ma grandmere Celina de rester positive et resistante apres se trouver veuve avec quatre enfants a l'age de 38 ans, a la fierte de mon grandpere Guillaume de ne pas se laisser detruire par la tristesse apres la mort de son epouse, une artiste peintre et musicienne, que je n'ai pas connu bien, comme elle est morte quand j'avais a peine 5 ans. Je me rappelle de personnes agees de mon village, comme le jardinier Arthur Naert, qui a l'age de 84 ans, travaillait avec une alacrite efficace de l'aube jusqu'au soir, 8 a 10 heures, et m'a laissee la memoire de son rire, de sa force et energie physique considerable, sa personalite tranquille, la lumiere de joie dans son regard quand il se rappelait une histoire marrante. Je me rappelle au vieux cure de notre village, qui portait son habit noir long, qui lui donnait pas mal de defis logistiques quand il se mettait sur son velo apres avoir bu une bonne quantite de vin ou whiskey a la maison, ce qui etait un puzzle intrigant comme jeune enfant de qui les soeurs catholiques de l'ecole primaire du village consideraient la boisson alcoolisee une virtue douteuse pour un membre de l'eglise. Le vieux cure donnait des sermons parfois effrayants, ou il paraissait se facher et s'impatienter avec la congregation, ce qui m'a laissee avec une impression que le cure aurait bien aime etre acteur de theatre, selon que je pouvais diviner de ses gestes et declarations a haute et puissante voix, qui reverberaient avec pas mal d'insistance. Je me rappelle le maire de notre village, Maitre Rabouw, de qui sa moustache blanche enorme me fascinait, ainsi que sa grande pipe et ses costumes tres elegants. Comme enfant, les personnes agees me fascinaient: ayant une mere tres occupee avec son monde social, les vieilles personnes etaient souvents celles qui etaient pretes a m'ecouter, a partager leurs contes, et de donner veracite et interet a mes propres contes, questions, doutes. Ils avaient toujours quelque chose a dire, a m'apprendre, et je crois que le respect etait mutuel, que ces vieux et vieilles personnes sentaient que j'etais une enfant seule, qui avait beaucoup de choses a digirer, qui chercheait de donner un sens a son monde, aux contradictions, aux indifferences de sa mere. Pres d'eux et elles, j'etais une egale, une enfant serieuse, qui ne les voyait pas le physique qui se ralentait, ou la sante deja moitie compromise, ou la tristesse de certaines pertes tragiques, mais qui leur voyait le tresor de leurs experiences, de leur point de vue, de leur patience envers moi, enfant inquiete, de qui les mauvais reves lui hauntaient des l'age de dix ans, quand le mepris et l'indifference de ma mere envers moi et mon frere et deux petites soeurs s'annonceait chaque fois plus fort. Je me rappelle le salon de mon grandpere, qu'il avait laissee intact apres la mort de son epouse, et ou je me cacheais en secret pour lire mes magazines favories sur l'archeologie de l'Egypte et de la Persie anciens quand j'avais 13 ans. Je me rappelle le silence absolu de cette chambre, suspendu dans le temps et un style de la fin du XIXeme siecle, avec ses muebles un peu bombastes et hors de contexte contemporain. De ma grandmere paternelle, je me rappelle qu'elle m'emmenait aux magasins ou elle achetait les tissus pour ses coutures, et la memoire de lui observer travailler sur un manteau, une robe, un tailleur, une jupe. Je me rappelle que c'etait ma grandmere qui m'avait achetee un livre de pirates, qu'elle savait que j'avais vu au magasin ou elle m'avait emmenee. De mon grandpere, je me rappelle ses funerailles, qui etaient elaborees et qui reunissait toute la famille, de pres, de loin. Je me rappelle la dignite imposante qui se montrait dans son visage aussi dans la mort, et comme lui voir ainsi, ne me faisait pas peur, mais me laissait avec un interet profond envers le mystere de la mort, son silence solennel et incomprehensible. 

               "Amghar" de Nacer Amari est un portrait qui a beaucoup a dire, sur la richesse de la culture kabyle, qui valorise le sens de la communaute, de la continuite mythologique et sociale que donne le village, la famille, et les personnes agees. Dans la portraiture du monde visuel de la photographie et de la peinture, le regard est au centre du pouvoir affectif et artistique que sait evoquer, creer un portrait. Le regard est l'energie, la source magique qui permet a l'artiste visuel d'etablir une communication avec le protagoniste, de generer un message affectif, qui permet admission au monde interieur de la personne qui se trouve face a son tableau, face a sa camera. Un regard averti, introvertif comme dans le portrait du vieillard, invite le spectateur au monde interieur, reflexif du protagoniste, et en meme temps lui laisse aussi sa privacite, ses secrets, de qui le regard lontain suggere ses couleurs, ses histoires, de facon discrete, qui nous invitent de les imaginer, de les comparer a nos histoires, nos secrets, et qui etablissent un lien de sympathie entre le spectateur et le protagoniste du portrait et entre le photographe et son sujet, et le photographe et son public. Ce rythme de complicite est ce qui rend la portraiture dans le monde des arts visuels si captivant et imperieux. Un article du 21 avril 2020, "The Secret of Eyes in Portrait Photography", "Le Secret des Yeux dans la Portraiture Photographique" voit "les yeux comme l'ecran double qui interprete toute experience psychique - physiologique dite affective."  Cet ecran double des yeux interprete autant qu'il permet communiquer, ce qui ajoute depuis l'antiquite une fascination au monde du portrait, comme le realisme envoutant des bustes romaines, des fresques funeraires anciennes egyptiennes et grecques, qui allaient s'exprimer a partir du XIXeme siecle, dans les portraits de la photographie et ses techniques ingenieuses. L'art du portrait continue de garder et augmenter son importance artistique - culturelle et historique, pour permettre une vue claire, perspicace, complexe et complice dans l'etre humain et ses dilemmes, ses contradictions, ses joies et ses tragedies, et ses mysteres, qui lui accompagnent de sa naissance jusqu'a l'age avancee. "Amghar" est un magnifique portrait, sobre, envoutant, et qui sait unir ce trait unique du photographe Nacer Amari, de qui ses portraits kabyles sont toujours une affirmation de la culture Berbere, et une expression de les comprendre et voir dans le contexte universel de l'experience humaine. Chacun de ses portraits est une chance de pouvoir estimer l'experience de son protagoniste dans le contexte de notre propre experience, et dans ce sens, ses portraits sont aussi un appel a la fraternite, a l'urgence de respecter toutes les cultures, et leur heritage, leur sagesse, leur beaute, pour unir les peuples de differentes cultures et pays, au lieu de les diviser, de les aliener. Quant a mon experience avec la culture Berbere, elle continue a m'enrichir l'inspiration et l'experience poetique et intellectuelle - sociale de facon exponentielle, comme en temoignent mes nombreux livres et mon art qui lui celebrent.  

Trudi Ralston 

L'information sur le regard dans les portraits, courtoisie de Wikipedia, et de l'article "The Secret of Eyes in Portrait Photography", du 21 avril 2020, dans 12clicks.com