Friday, December 27, 2024

Le Realisme comme Acte de Courage: Le Portrait "Aamouche, l'Artiste" de Nacer Amari - dans la serie "Les Blessures de Chiron"

             Dans l'histoire du monde, les moments souvent les plus difficils, sont en meme temps aussi les moments de transition, de revelation, de naissance de mouvements qui cherchent de comprendre, d'unir,  de definir, de transformer, de donner des nouvelles directions, interpretations a l'existence humaine et ses myriades de manifestations. Les arts se trouvent toujours prets pour la bataille, pour donner expression aux complexites deroutantes de la vie. Un portrait en noir et blanc du 20 decembre 2024 de l'artiste visuel Nacer Amari de Tassi Photographie, est une merveilleuse synthese de ce phenomene et les mots d'introduction du photographe sont une opportune ouverture pour etudier la beaute dynamique et energie reflexive qui unit deux mouvements du XVIIieme et XIXieme siecles, qui allaient devenir les racines des mouvements de l'impressionnisme et du realisme, et aussi du cubisme et du surrealisme du XXieme siecle: "Pour mon portrait "Aamouche", il nous raconte l'histoire d'un grand artiste d'Aokas qui joue professionnellement a la guitare. Photographie au grand plan pour voir de pres les details de son visage qui chacun nous raconte une histoire, a commencer par ses yeux qui cachent une profonde tristesse. Le sourire permanent sur les levres... " Le contact visuel direct, sa franchise, rappelle les portraits du peintre de l'Age d'Or des Pays - Bas, Frans Hals (1580 - 1666), de naissance de la ville d'Antwerpen, dans la partie flamande de la Belgique d'aujourd'hui, qui allait travailler et vivre dans la ville de Haarlem dans le nord du territoire des Pays - Bas sous regne de l'Espagne, pour echapper le chaos dans le Sud de la region sous occupation. Inclus dans la periode baroque qui dominait le XVIIieme siecle, les peintres du Nord trouvaient une expression unique dans le realisme, de qui Frans Hals etait un maitre. Cette passion pour le realisme dans ses portraits, allait changer la portraiture radicalement, et allait lui donner une grande popularite internationale - un des portaits les plus fameux fait par Frans Hals fut du philosophe francais Rene descartes (1596 - 1650) - qui continue de nos jours. Les protagonistes dans les portraits de Frans Hals brillent avec une energie vitale, souvent ayant une lueur amicale dans les yeux, ou d'un sourire sur les levres, autant dans ses portraits que dans ses auto - portraits. Frans Hals savait saisir l'instant, le moment precis dans la vie de ses sujets, avec une intuition rare. Cette sensibilite affinee, elle est visible dans le portrait "Aamouche": elle est au centre de ce portrait vibrant, captivant. Frans Hals etait connu pour savoir exprimer le ton exact, la lumiere, l'ombre. Un don qui es evident dans la portraiture du photographe Nacer Amari, et certainement avec une confiance et elegance rassuree dans le portrait "Aamouche, l'Artiste". Plus tard dans sa vie, Frans Hals change sa technique vers des coups de pinceaux libres, delies, pour ses portraits, ce qui etait vu anterieurement comme un defaut, et qui allait influencer l'oeuvre des peintres impressionnistes, y compris de Claude Monet (1840 - 1926), Edouard Manet (1832 - 1883)), du peintre allemand Max Liebermann (1847 - 1945), du peintre americain James A. McNeil Whistler (1834 - 1903). De nos jours, les jeunes peintres continuent de trouver de l'inspiration dans la technique innovante des coups de pinceaux libres de son art, et ses peintures se trouvent dans des collections privees et dans des musees partout dans le monde: a Haarlem, a New York, au Louvre a Paris, a De Hague, a Rotterdam, a Boston, a Amsterdam, a Londres. L'autre talent de l'art de la portraiture dans la peinture, auquel me rappelle le portrait "Aamouche" de Nacer Amari, est celui du peintre francais Gustave Courbet (1819 - 1877), connu pour le realisme franc de son art, comme dans son portrait "Les Casseurs de Pierres " de 1849.  Gustave Courbet voulait s'eloigner du monde de la fantaisie du mouvement du Romanticisme, et sous l'influence des maitres de l'Age d'Or du Nord, specifiquement de Frans Hals et de Rembrandt van Rijn (1606 -1669), qu'il admirait beaucoup, Gustave Courbet reussit de mettre fin a la philosophie du Romanticisme dans la peinture, dans la portraiture. Il voulait surtout peindre les personnes abusees par le capitalisme, et exprimait un interet vif dans le sort des ouvriers et des pauvres, ce qui lui mettait souvent dans des problemes aves les authorites. Il etait a l'avant - garde du mouvement realiste dans la peinture francaise du XIXieme siecle, et avec le passage du temps, les critiques acceptaient son esthetique qui se concentrait sur la realite souvent dure, penible de la vie pour les classes non - privilegiees. Le realisme, fut dans la peinture de ce moment, un acte de courage esthetique et sociale - politique. Claude Monet admirait l'art de Gustave Courbet, et lui dedie une peinture, son interpretation de "Le Dejeuner sur l'Herbe" de 1865 - 66, sa vision de la peinture du meme titre de la peinture d'Edouard Manet de 1862 - 63. Courbet est dit d'avoir ecrit dans une lettre: "J'ai toujours vecu en liberte; laisse - moi finit ma vie libre; quand je serai mort qu'on dise de moi: il n'appartenait a aucune ecole, aucune eglise, aucune institution, aucune academie, certainement pas a aucun regime sauf le regime de la liberte." Ensemble avec le peintre Paul Cezanne (1839 - 1906), Gustave Courbet allait preparer le mouvement du cubisme du debut du XXieme siecle, et l'importance de l'influence de Courbet fut annoncee par le poete qui etait la voix des cubistes, le poete polonais - francaix Guillaume Apollinaire (1880 - 1918), qui allait tomber victime de la pandemie de la grippe espagnole de 1918, a l'age de 38 ans. Le critique d'art, romancier, poete et peintre anglais John Berger (1926 - 2017), qui allait vivre en France pour 50 ans, admirait aussi le talent de Gustave Courbet et son influence durante: "Aucun peintre savait insister de maniere si absolue, la densite et le poids de ce qu'il peigneait." Cette insistance sur la realite materielle donnait a ses sujets de la dignite, ce qui est tres evident dans ses portraits de la classe ouvriere, et aussi dans ses portraits de femmes nues, comme "Femme nue avec Chien" de 1851, "Le Font" de 1862, "Les Bas Blancs" de 1864, et surtout dans le portrait "La Femme dans les Vagues" de 1868, ou la peau du corps nu montre tous les details precis d'etre trempee dans l'eau froide, avec une franchise erotique realiste, ou on sent un respect et interet profond envers la protagoniste de la part du peintre. Cette franchise erotique allait culminer dans le tableau d'un nu feminin, "L'Origine du Monde" de 1866, qui celebre le sexe feminin, et resterait interdit d'etre mis dans un musee ou exposition publique, jusqu'a l'annee 1988, quand la peinture si longuement tabou, fut introduit et exposee au musee de Brooklyn a New York, et en 1992 dans l'exposition Masson, a Ornans. Depuis 1995, la peinture est visible au musee d'Orsay. Le debat controversiel sur qui aurait pu etre la modele protagoniste qui avait inspiree la peinture, resultait dans des speculations longues, et on attribue la commande de la peinture a Kahlil - Bey, un diplomate turc, ancien ambassadeur de l'Empire Ottoman a Athenes et Saint - Petersbourg fraichement installe a Paris. Le realisme comme acte de courage a dans les peintres Frans Hals et Gustave Courbet des antecedents importants de qui leur influence continue de nos jours, dans l'art de la portraiture dans la peinture et dans la photographie. Ce respect rebelle envers le sujet, cette insistance sur le realisme, qui unit matiere et esprit, avec une technique qui rend visible le monde interieur sans diminuer la force et energie vitale, physique, est un trait qui est tres visible dans le magnifique portrait "Aamouche, l'Artiste" du photographe d'Aokas Nacer Amari, qui reussit encore de facon magistrale, de capter l'essence de son protagoniste, son exuberance, sa passion artistique et considerable, exprimee avec une acuite visuelle affinee. "Aamouche, l'Artiste" unit le realisme et la force interieure des portraits de Frans Hals avec la reflection confiante, audace du realisme materiel sensuel des portraits de Gustave Courbet, et le resultat est simplement sublime. 

Trudi Ralston 


La recherche sur les peintres Frans Hals et Gustave Courbet et leur influence sur l'evolution du realisme, et les mouvements modernistes de l'impressionnisme et du cubisme, courtoisie de Wikipedia. 

Wednesday, December 25, 2024

La Marche du Loup Blanc - dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi" dediee a Nacer Amari

             Dans la mythologie amerindienne et norse aussi, la presence du loup blanc indique la force interieure, l'intuition, le courage de suivre son propre chemin, en etant en meme temps membre de la communaute. Le loup blanc est symbole de la confiance nee de la conviction que la seule liberte existe en suivre l'appel de la voix interieure, pour trouver et pouvoir suivre les indices qui guident le destin, lui rend clair, permet de vivre une vie authentique, qui ne se soumet pas la volonte. Accepter la solitude pour achever cette liberte est inevitable, est le sentier exigeant sur cette marche vers une vie ou on ne se soumet a personne, et ou on refuse avec egale conviction d'etre maitre du destin d'autrui. Ce matin de Noel ici, avec sa pluie de retour, qui se colle aux troncs noirs des arbres comme une soie transparente, epaisse, je pense a la Kabylie, et je sens vibrer les melodies de la voix vibrato du rebelle Matoub Lounes dans mon coeur, qui sent si fort les jours de fetes ce manque du pays pour la terre qui m'a donne ma voix de poete. On ne s'habitue jamais a l'exile, c'est une blessure qui se ferme, et s'ouvre de sa propre guise, sans avertissement, sans remede, que de lui laisser couler a travers le sang, de le tolerer, jusqu'a ce que passe sa fureur, sa douleur. Le manque de famille, d'histoires a partager, d'ambiances a vivre, de sentir l'absence de soeurs, de frere, de tantes, d'oncles, de cousins, de neveux, de nieces, de devoir rester muet dans ce chagrin qui coule vers l'eau invisible de larmes ne pas vus, ne pas admises, m'a fait penser fort au loup blanc, et comme la Kabylie m'a appris, et m'apprend la chance guerir ces blessures, pensant a elle, a sa musique, a sa culture, a ses defis, a ses propres blessures et ses luttes pour garder son identite, sa liberte, sa voix, emet une senteur de confort, comme d'un encens doux, calmant, au feu brulant de la solitude dans ce pays immense ici, qui cherche a rendre chaque fois plus ephimere, frele, l'ame et le courage. Le loup blanc, qui me guide, qui m'accompagne, qui m'apprend a tolerer l'effort que demande cette marche sur laquelle je me trouve comme loup blanc en entrainage, il est Berbere, il est specifiquement kabyle: je dedie ce chant - poeme a la Kabylie, a mon collegue artiste - photographe d'Aokas, Nacer Amari:  


La Marche du Loup Blanc


La pluie tombe, continue ses chuchotements sombres, traine son manteau transparent derriere le rideau du ciel gris lourd comme du plomb. Le soleil, il apparait ici en hiver rarement, comme un esprit benevolent brillant, que le vent du Nord chasse apres impatiemment. 

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Dans ces moments de gene, de doute, le fardeau d'une solitude qui comme une ombre tetue se met dans mon esprit en exile, la voix du rebelle kabyle Matoub Lounes me rappelle que mon coeur s'heberge dans l'accueil de l'ame Berbere, y recoit son absolution, sa grace, son sommeil liberee de la torture de fantomes narquois.  

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Sa voix forte, sure, sans excuses, vibre dans mon coeur, me fait chanter sur le rythme de ses melodies, de flute, qui parle d'un destin libre de chaines, libre d'illusions. Le loup blanc est mon inspiration, sur cette marche vers les rives, ou resident mes poemes, qui m'y attendent, pour se reunir au coeur immortel, guerisant kabyle.   

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Le temps, il coule, parfois comme des molasses, parfois avec la vitesse d'une cascade en printemps, et moi je me trouve entre les deux, parfois en agonie, parfois dans la joie que sait donner l'espoir du courage, qui lave tout dans ses visions claires. 

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Tel un petit radeau prisonnier des caprices des tempetes que s'amuse a faire de nos reves le destin quand il s'ennuie et s'impatiente, j'avance, je recule, sur le souffle des vagues que se dessine le ciel et la lune. Entretemps, mes SOS continuent, leurs cris de detresse, de fiere resistance, en route vers la terre qui me comprend. 

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La pluie ici continue, mais je vois dans son visage, le soleil kabyle qui me sourit de loin, qui m'encourage, et je sens, dans le silence de plomb qui fait l'echo de mes pas, que le coeur kabyle m'accompagne, me donne le regal de l'ultime sagesse sur cette terre: la charite qui libere, qui sait surmonter toute oppression.     


Trudi Ralston

Friday, December 20, 2024

Une Question d'Equilibre: Les Portraits "JMCAOKAS - premier groupe poussins" de Nacer Amari - dans la serie "Les Blessures de Chiron'

              Un album grand du groupe poussins JMCAOKAS du 14 decembre 2024 de la part du photographe Nacer Amari de Tassi Photographie, est une celebration de la philosophie associee avec les arts martiaux: l'importance de l'quilibre entre corps et esprit. J'ai une appreciation et respect profonds pour la discipline qu'exige l'etude des sports martiaux, ayant gagnee la ceinture noire dans l'art martial coreen du Tae Kwon Do. Pendant mes etudes universitaires au Texas, un de mes amis italiens avait la ceinture noire dans la discipline martiale japonais du judo, et le voyant en combat quelques fois, m'a fait comprendre la beaute et complexite unique de cet art du monde des sports. Le judo a ses origines au Japon, et est un sport olympique introduit aux Jeux Olympiques de 1964 a Tokyo, et est un art martial de combat a mains nues, et la forme dominante de lutte ou catch de competitions internationales. Son fondateur en 1882 fut Kano Jigoro (1860 -1938), et le judo allait se distinguer des autres formes predecesseurs, Tenjin Shinyo - kyo et Kito - ryo  pour son accent sur "randori", le combat libre, au lieu de mettre l'accent sur "kata", des formes reglees a l'avance, ensemble aussi avec la suppression des elements de l'entrainage de la frappe et aux armes. Le judo reussit de gagner la dominance sur l'art martial jujutsu et ses ecoles, apres que la Prefecture de police de Tokyo organisait des tournois scolaires judo. Un combattant judo s'appelle "judoka"et l'uniforme "judogi". L'attention du judo est en venir aux mains, la lutte, le combat au sol, et ce'st un sport qui se pratique mondialement. C'est un art martial que demande le contact en pleine concentration, et de qui son but est de jeter l'adversaire, l'immobiliser, le ceinturer, ou lui forcer la soumission avec un blocage de joint, ou une prise d'etranglement. La philosophie du judo se centre autour de deux principes: "Seiryoku", ce qui se traduit comme "opportune utilisation de l'energie" et "Jita - Kyoei", qui veut dire "Bien - etre et benefice mutuels." Le fondateur Kano Jigoro, etait un polymathe et educateur, et aussi un membre officiel du gouvernement Shogunat japonais. L'incitation pour sa fondation de l'art martial du judo fut l'intimidation qu'il souffrait a l'age de quatorze ans a son internat. Ce fut a l'epoque ou l'art martial du jujutsu traditionnel avait perdu sa popularite au Japon, sous l'influence de l'Occident, et cela lui allait prendre plusieurs annees a Kano Jigoro avant qu'il trouve un instructeur qui voulait lui entrainer. Kano Jigoro avait  une vision "d'unir l'idee de la douceur avec la durete": '"si on resiste un combattant plus puissant, on perd, mais si on s'adapte, et evade les attaques de l'adversaire, ceci va lui causer de perdre son equilibre, sa puissance sera reduite, et on va gagner le combat." Cette technique permet qu'un combattant plus faible, sait vaincre un adversaire nettement plus fort. Kano Jigoro change aussi le nom de l'art dans lequel il avait fait son entrainage, le jujutsu, et l'appelle avec les changements faits par lui: "Judo", car le mot "Jujutsu" met l'attention sur la facon, l'art du combat, tandis que le mot "Judo" implique "route, sentier", et illumine un lien avec la philosophie Tao chinoise pour ainsi indiquer une origine commune que veut suivre le judo. Un autre composant ou element du judo sont les "kata", les formes, qui sont des modeles convenues a l'avance, qui se pratiquent pour la plupart avec un partenaire, et il y a dix formes de kata reconnues dans le judo: 1) de jeter, 2) de lutte, 3) de caractere decisif, 4) de l'auto - defense 5) de gentilesse et flexibilite 6) de force 7) les 5 kata avancees 8) les formes traditionnelles 9) les formes d'efficacite maximale 10) les methodes de l'auto - defense pour les femmes. Le judo pour les femmes fut introduit comme evenement de demonstration aux Jeux Olympiques en 1988 a Seoul en Coree du Sud, et deviennent un evenement officiel de medailles aux Jeux Olympiques de 1992 a Barcelone en Espagne.  Le judo fut introduit comme sport paralympique en 1988 a Seoul pour les hommes, et pour les femmes en 2004 a Athene en Grece. 

              Ce qui attire l'attention dans l'album des portraits "JMCAOKAS - premier groupe poussins" du photographe d'Aokas, Nacer Amari  est la dignite et respect que chaque portrait montre envers les jeunes athletes. La grande quantite des portraits de jeunes garcons et filles sont chacun une celebration de leur caractere, de leur enthousiasme et de leur fierte de faire partie de cette ecole, de son esprit, de sa philosophie, qui inspire la poursuite de l'equilibre, de la balance entre la force physique et la force mentale. L'entrainage dans l'art martial exige beaucoup de resistance, comme j'ai pu apprendre moi - meme, cela demande une exploration de notre centre interieur, demande qu'on fait face a nos incertitudes, nos peurs, et c'est une experience transformative qui change profondement notre confiance et notre perspective. Les portraits "JMCAOKAS - premiers groupe poussins" montrent cette confiance naissante et grandissante, qui se rend plus forte avec chaque technique maitrisee, chaque combat, chaque entrainage. Je souhaite bonne continuation a l'ecole du judo d'Aokas, de qui le photographe donne dans ses mots leur origine: "L'ecole du judo d'Aokas est frequentee par plusieurs generations. Elle a ete cree en 1975 par Mr Kessout Ahmed, le pere spirituel du judo d'Aokas. Ce dernier est l'oncle de Fifi, c'est a dire, le frere de son papa. Le president de l'ecole m'a solicite pour photographier les athletes et j'ai repondu tout de suite oui, avec un grand plaisir." C'est merveilleux que les jeunes athletes d'Aokas recoivent cette chance d'un apprentissage ancien d'equilibre, qui dans le monde moderne et ses demandes complexes, donne a ces jeunes athletes un sens de communaute et un sens solide de bien - etre, de dignite, de courage, de partage. 

Trudi Ralston 


La recherche sur les origines de l'art martial du judo, ses techniques et sa philosophie, son fondateur et son importance mondiale comme sport de combat, courtoisie de Wikipedia. 








   

Saturday, December 14, 2024

To Make a Difference / Faire une Difference: dans la serie "Au - dela des Ombres de demain"/"Beyond the Shadows of Tomorrow"

             L'autre jour, entre tempetes de pluie et froid, j'ai fait le velo pour une heure, et le soleil a du etre d'accord avec cette determination tetue de ma part, car il est sorti pour m'accompagner et a meme fait un effort de chasser les nuages gris qui s'etendaient en haut dans le ciel silent. Pour me donner du courage pendant cette pause de mes ecrits et leur recherche, j'ai ecoutee une musique d'un concert fait en Australie en 1997, de la part du groupe anglais - australien The Bee Gees qui etait tres fameux dans les annees 1970 - 1980, dans ce moment ou ils on su faire la transition de la musique rythmique disco a des melodies plus emouvantes et profondes, qui etaient un melange d'influence de la musique a capella des annees 1950 et de la musique Rhythm & Blues. Les freres Gibb, Barry, Robin, Maurice et Andy - qui etait plus jeune et allait suivre une carriere solo - formaient leur premier groupe en 1958, et allaient etablir une renommee mondiale, pour la qualite unique de leurs voix harmonizantes en trois parties, et vendre plus de 120 millions de disques, pour devenir le 3ieme groupe le plus reussi apres The Beatles et le groupe americain entierement feminin The Supremes de Diana Ross, Florence Ballard and Mary Wilson.  Ecoutant ce concert avec ses chansons emouvantes, ces ballades de pertes, de courage, de joie et de chagrin, etait un voyage aussi dans le temps, vers mes annees  d'etudes a l'Universite de Texas a Austin, la capitale de l'etat, quand un groupe de nos amis d'une grande diversite de pays et cultures, allait danser ensemble les weekends, amis de l'Inde, du Bangladesh, du Maroc, de la Bolivie, du Japon, de la France, de la Belgique, pour jouir de la sensation de la joie de se sentir unis a travers les frontieres, des traits culturels et politiques. La voix surtout de Barry Gibb (1946), qui est le seul des freres Gibb encore en vie, ses trois freres sont morts, Robin Gibb (1949 - 2012), Maurice  Gibb ( 1949 - 2003) et Andy Gibb (1958 - 1988), m'a inspiree ce poeme, qui resonne avec cet optimisme et emotion, cet esprit qui cherche a toujours voir le cote positif face aux defis de la vie: 

           The other day, between rain showers and cold weather, I rode my bicycle for an hour, and the sun must have agreed with my stubbornness because she came out to accompany me and even made an effort to chase the grey clouds that stretched out high in the quiet sky. To give myself courage during this pause from my writing and its research, I listened to a music concert done in Australia in 1997 by the British - Autralian group The Bee Gees, who were very famous during the 1970's and 1980's, in that moment of time where they were able to make the transition from the rhythmic disco music towards deeper and more moving melodies that were a blending of the a Capella music of the 1950's, and the music of Rhythm & Blues. The Brothers Gibb, Barry, Robin, Maurice and Andy - who was younger and ended up pursuing a solo career - formed their first group in 1958, and would establish a world wide fame, thanks to the unique quality of their three way harmonizing voices, et would sell more than 120 million records to become the third most successful band after The Beatles and the all female American band The Supremes with Diana Ross, Florence Ballard and Mary Wilson. Listening to the concert with its moving songs, its ballads of loss, courage, joy and sorrow, was a trip back in time, to the years of my studies at the University of Texas at Austin, the capital of the state, when a group of our friends from a big diversity of countries and cultures, would go dancing together on the weekends, friends from India, Bangladesh, Morocco, Bolivia, Japan, France, Belgium, to enjoy the sensation of joy to feel united across borders, cultural traits and politics. The voice especially of Barry Gibb (1946), who is the only one of the Brothers Gibb sill alive, his three brothers are dead, Robin Gibb (1949 - 2012), Maurice Gibb (1949 - 2003), and Andy Gibb (1958 - 1988), inspired me this poem, that resonates with this optimism and emotion, this spirit that always looks to find the positive side to the challenges in life: 


To Make a Difference/ Faire une Difference 


It probably makes no difference, when you see the state the world is in, all the chaos and sordid violence and cruelty, that leaves the soul often numb and confused. Yes, it probably makes no difference, to all the noise that's out there around every corner of the globe, where the rich keep getting richer and the poor are getting thrown away and ignored. 

Cela ne fait probablement pas une difference, vu la condition dans laquelle le monde se trouve, tout le chaos et la violence sordide et cruaute, qui laissent l'ame souvent etourdi et confus. Oui, cela ne fait probablement pas une difference a tout le bruit dans tous les coins du monde, ou les riches deviennent plus riche encore et les pauvres on jette et ignore.  

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The world is getting ready to explode, all the horrors of the last century do not seem to stop the greed and lust for power that destroys, that erodes what gives humanity its purpose of dignity and hope. Only madmen seem to be in control, and they seem bent from one pole of the earth to the other, to turn to smoke and ashes all those they deem are opposed to their insanity. 

Le monde est pret a s'exploser, toutes les horreurs du dernier siecle ne paraissent pas arreter l'avarice et l'appetit pour le pouvoir qui detruit, qui erode ce qui donne a l'humanite son but de dignite et espoir. Seuls les fous sont en charge, et ils ont l'intention d'un Pole a l'autre de la terre, de rendre fumee et cendres a tous ceux qu'ils pensent s'opposent a leur folie. 

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Sometimes, it is hard to see beyond all the nightmare scenarios, as if we are living in a very bad dystopian movie, where the director has lost all reason, all decency, where the only thing that seems to matter is how twisted the plot can be, how close we can bring the world to its knees, and wipe away all traces that the earth once was a place where harmony was a possibility. 

Parfois, il est difficile de voir au - deal de tous les scenarios de cauchemars, comme si on vivait dans un tres mauvais film dystopique, ou le realisateur a perdu toute raison, toute decence, ou la seule chose d'importance parait etre combien on peut deformer l'intrigue, combien proche on peut mettre le monde a genoux, et enlever toutes traces que la terre etait une fois une place ou l'harmonie etait une possibilite. 

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As for me, as far as I can see, the only thing worth remembering will be, that if we are lucky, in spite of all the broken parts that we are left with, all the dreams destroyed, that we may able to say, I know, all may seem lost, but thankfully, I was loved, and I loved, no matter the odds, no matter the cost, perhaps that is all our souls will be able to retrieve, as we come to the end of this part of human history. 

Quant a moi, pour autant que je puisse voir, la seule chose qui vaudra la peine de se rappeler, sera, si on a  de la chance, malgre toutes les parties cassees qui nous restent, avec tous les reves detruits, qu'on pourra dire, je sais que tout peut etre perdu, mais, heureusement, j'ai ete aimee, et j'ai aimee, n'importe les defis, peut - etre ce sera la seule chose que notre ame pourra sauver, quand on arrive a la fin de cette ere de l'histoire humaine. 

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It may make no difference to those who seek to conquer and destroy the gentle and the vulnerable, who are high on war and its profits and machines, but as for me, when it is time to leave this planet, to join the spirit world, I am glad I can say, that I loved with all I had, and that in return I know with gratitude and joy, that I was loved so completely, no matter all the broken, hurt parts that somehow survived in me. 

Cela se peut que cela ne fait pas une difference a ceux qui cherchent a regner et detruire les gentils et les vulnerables, ceux qui sont high de la guerre et ses profits et machines, mais quant a moi, quand il sera temps de quitter cette planete, je suis heureuse que je peux dire, que j'ai aimee avec tout ce que j'ai, et de savoir a mon tour avec gratitude, que j'ai ete aimee tellement completement, n'importe toutes les parties brisees, blessees, qui ont survecue en moi d'une maniere ou autre. 

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So, here's to you, my Kabylie, here's to you who took a chance on me, who gave my poet's heart its voice, its dignity, so that when my life is done, I can rise up to where the spirits roam, and say with a loud and proud voice, that I know I lost so very much, but it was all given back to me, because of a people and its heart, in Kabylie, that made sure that I made a difference, that I was heard, and loved and not forever lost. 

Voici, pour toi, ma Kabylie, pour toi qui a pris une chance avec moi, qui a donnee a mon coeur de poete sa voix, sa dignite, pourque quand ma vie se finit, je peux monter vers ou les esprits vivent, et dire a haute et fiere voix, que je sais que j'ai perdue tellement, mais tout m'a ete redonnee, grace a un peuple et son coeur, en Kabylie, qui a assuree que j'ai fait une difference, que j'etais entendue, et aimee, et ne pas a jamais disparue. 


Trudi Ralston

"Only love and death change all things./ Seulement l'amour et la mort changent toutes choses." - Kahlil Gibran (1883 - 1931)








                

Friday, December 13, 2024

Allumer le Feu du Courage/ To Light the Fire of Courage - dans la serie "Au - dela des Ombres de Demain" / "Beyond the Shadows of Tomorrow"

             En route pour un examen medical de routine, de mammographie, le chemin et tout y compris, les voitures, le ciel, les arbres, les personnes dans les voitures, les voitures memes, paraissaient des dessins d'aquarelles faits dans les nuances hesitantes de juste une couleur: gris. L'edifice de la clinique etait a l'autre bout de la ville, et une fois a l'interieur, l'ambiance prennait des couleurs plus joyeuses, avec les decorations pour la saison de Noel: des guirlandes de papier rouge et argentees, des petites lumieres clignotantes illuminants les guichets des differents departements de services: le labo, les cas d'urgence, la radiologie, les vaccins, la therapie physique, la chirurgie, les bureaux des medecins traitants et de famille. L'infirmiere qui m'a aidee dans la mammographie etait tres gentille, patiente, respectueuse, detendue. Elle a reussie de me faire oublier ma nervosite, malgre que l'examen, comme chaque annee etait routine, autre que c'etait dans mon dossier medical, que ma grand - mere paternelle est morte suite d'un cancer du sein vers la fin des annees 1970, avant l'invention de la procedure preventive de la mammographie. Je n'avais pas le coeur de lui dire que j'avais ma mere et une de mes soeurs mortes de cancers differents, ainsi que trois des freres et une des soeurs de ma mere. Il y avait pas mal de monde, et ce qui m'a impressionnee c'etaient les sourires qui m'etaient retournee des gens, vieux, jeunes, enfants, secretaires, infirmieres, medecins, dans ces moments souvent bizarres et un peu tristes, de voir la fragilite de la sante humaine, ses incertitudes, le besoin de la sauvegarder, tout en devoir naviguer le systeme chaque fois plus complexe et difficile d'en comprendre la bureaucratie, et ses justifications qui risquent de devenir plus exigeants sous les dirigeants prets a controler le pays au maximum profit exclusivement pour eux et leurs cliques et ne pas pour les besoins de la sante et bien - etre de la population, une fois qu'arrive le Nouvel An. Je pensais aux chansons gospel et soul des annees quand ma voisine noire Shelia m'emmenait avec elle a son eglise Baptiste du Sud, ou le rite spirituel a au centre la profonde et emouvante musique nee des racines des chants et rythmes africains des centaines de milliers de personnes de l'Afrique volees de leurs pays, de leurs terres, villages, familles, et vendues comme esclaves, comme marchandise par les colons americains pour le profit et la gloire suspecte du pays qui depuis parait perdre un peu plus de son ame, de son humanite, avec chaque nouveau jour. Je pensais au sourire, qui etait un acte de courage, de volonte, de ma part, de la part de tous les patients a la clinique ce matin, de tout le personnel medical, de ne pas ceder au pessimisme paralysant, a la froideur de l'indifference, au cynisme du doute, a l'incertitude qui sont une partie integrale du monde incertain des defis medicaux, et ce poeme, inspiree par les melodies des chansons du gospel music, s'est mis a chanter dans mon coeur, une chanson de couleurs chaudes, dediee a l'espoir, au courage, ce jour gris, sombre: 


            On the way for a routine medical exam, of mammography, the road and everything in it, the cars, the sky, the trees, the people in their cars, the cars themselves, seemed drawn in watercolor made in just one hesitant color: grey. The clinic's building was on the other side of town, and once inside, the atmosphere took on more joyous colors: paper streamers in red and silver, little blinking lights tacked up to the counters of the different departments and their services: the lab, urgent care, radiology, vaccinations, physical therapy, surgery, general medicine's and family doctors' offices. The nurse who assisted me in mammography was very kind, patient, respectful, relaxed. She succeeded in making me forget my nervousness, even though the exam, as every year, was routine, other than that it was noted in my medical history that my paternal grandmother had died from breast cancer, towards the end of the 1970's. I did not have the heart to tell her that my mother and one of my sisters died from different cancers, as well as three brothers and a sister of my mother as well. There were quite a few people, and what impressed me were the smiles that people returned me, old, young, children, secretaries, nurses, doctors, in those moments often bizarre and somewhat sad, to see the fragility of human health, its uncertainties, the need to protect it, and to have to navigate a system and its bureaucracy each time more complex and difficult to understand, and its justifications that threaten to become more demanding under the leadership of those ready to take over the country in the coming year. I thought of gospel and soul music, the years that my black neighbor took me to her Southern Baptist church where the spiritual music is at the center of a music born of the African roots of the hundreds of thousands of people taken by force from their homes to be sold as slaves, as merchandise, for the profit and dubious glory of a country that seems since then to lose each day another piece of its soul, its humanity.  I thought of the smile, that was an act of courage, on my part, and the part of all the patients at the clinic this morning, of all the medical personnel, to not to give in to a paralyzing pessimism, to the coldness of indifference, to the cynicism of doubt, uncertainty, that are an integral part of the world of medical concerns, and this poem, with the melody of a gospel song, started singing in my heart, a song of warm colors, dedicated to hope, to courage, on this grey, melancholic day:    




Allumer le Feu du Courage/ To Light the Fire of Courage


When your heart feels heavy, weighed down like a paper bird in pouring rain, reach deep down into your soul, and find that spark, that chases the cold, that mends the pain, that melts doubt, that chases fear: reach deep into your soul, and smile, to light the fire that gives courage. 

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Quand ton coeur sent un poids de plomb s'installer dans sa maison, lourd comme la pluie torrentielle que doit combattre l'oiseau frele, atteinds la profondeur de ton ame, pour y trouver le feu qui guerit la douleur, qui disparait le doute, qui chasse sa peur: donne le sourire, et allume dans ton ame, la flamme qui donne le courage. 

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Every smile you give, unites with another smile, to lighten the burden of a heavy day, to chase it even if just for a moment, or perhaps longer, and all those sparks coming from the heart unite along the way, to start a warm, big fire of a community of hearts that together fight the despair the darkness so much wants. 

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Chaque sourire que tu donnes, s'unit avec un autre sourire, pour soulager la douleur d'un dur chagrin, pour le chasser, meme pour juste un moment, ou possiblement plus longtemps, et toutes ces etincelles venant du coeur s'unissent le long le chemin, pour construire le feu grand d'une communaute de coeurs qui se battent ensemble contre le desespoir que creve le mal avec tant d'ardeur. 

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So, on those days somber with the weight your heart has to bear, remember to give with much love and kindness, all the smiles you can muster to those all around you, who also have their burden to carry, that you cannot know. And something wonderful will happen, you will feel and live it: your own sorrow will become lighter with every burden you help shoulder that day, and all the difficult days ahead. That is what happens when you light the fire of courage that lives deep in your heart and soul.  

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Donc, ces jours sombres pour le poids que ton coeur doit tolerer, rappelle - toi de donner tout l'amour et la gentillesse de ton coeur a ceux qui t'entourent et souffrent, qui eux aussi ont leur fardeau a porter, et que tu ne peux pas voir. Quelque chose magique t'arrivera, que tu vas sentir et vivre: ton fardeau a toi deviendra plus leger avec chaque poids autrui que tu aides a soulager ce jour, et tous les jours durs qui suivent. C'est ce qui se passe quand tu allumes le feu du courage qui vit au fond de ton coeur, de ton ame. 


Trudi Ralston  




Wednesday, December 11, 2024

What The Bird Singing in The Forest Wanted me to Know: in the series "Beyond The Shadows of Tomorrow"

              This poem is also a song, to be heard with a blues melody, both melancholic, proud and strong, and also gentle, reflective, kind and warm. I dedicate it to the free, resilient, knowing, warm Spirit of my Kabylie:

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             It was a cold, clear day, the kind that makes the naked trees ache as the sun quietly arches its light across the sky's pale blue frame, as I was going my way across the frosty blades of grass along the stone path waiting for that moment where I would hear nature's voice have its say. 

                                                                           

             I heard the song of a Spirit bird echoing its melody as it flew from branch to branch of a tall evergreen tree, and that bird must have read my mind's musings because this is what my heart started to feel it say: 


             "Hear me, human standing there so alone and full of interest and curiosity, as you try to decipher the notes of my song to you, hear me, and heed my words, for I am a Spirit bird. I've come a long way on tired wings, through storms and darkness, through sun and rain, so listen to my refrain:


             If it is real, the warmth that fills your soul, the fire that lights your heart, it must also set them free. The world is full of illusions, and love's intentions too can be dressed as such, can be in disguise to gain your trust, to blind your poet's spirit so weary from so much travel, so, beware, and do not mistake its flowing shadows for healing light.


             If it is real, human child, so hungry and tired of fighting so proud and hard for so long, against the dragons of the seven seas, if love is real, it sets free. Oh, if it is real, it does not weigh you down, it does not demand or control, it does not envy, or imprison, oh, no, when it is real, it sets you, oh, so free. 


            But the world has so many clever rules, that make us believe that all else is taboo, that a heart that is light and free, is a threat to society. The world does not want the heart of the poets and the artists to be free, no, it wants to put them in cages, heart, soul and spirit, and paint their voice with the tin that shutters, that echoes its woes, that will numb the heart longing to be free. 


            But know, human child, that my wisdom is true, and you will know so when you listen closely to my song: when love is real, is deep, is free, it will feed and heal your heart's hunger, its dreams, its spirit its soul..."  And I left the forest, knowing, without a doubt, the truth, eternal and strong, of the magical bird that left me the words to its beautiful song. 


             So, now when I go see the tree, and the magical bird that there painted me its dream, I can sing with conviction what my heart wanted so much to hear: "If it is real, if it is true, love will make your spirit soar, it will give your soul wings, all its heavy chains will break, all its painful illusions flee, and you will know the ecstasy that no tyrants can rule, you will live, breathe and know, that love that sees the heart and the soul, sets free, free as a bird in this world, and the worlds to be." 



Trudi Ralston 

"I hold this to be the highest task of a bond between two people: that each should stand guard over the solitude of the other." Rainer - Maria Rilke (1875 - 1926) 



              


         

Tuesday, December 10, 2024

L'Instance du Shaman: Briser le Sort - dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi" dediee a Nacer Amari

              "Plus silencieux que tu deviens, plus tu peux entendre." Ces mots du poete Sufi Jalal al - Din Muhammad Rumi (1207 - 1273), me visitent en pensant au phenomene resurgissant depuis les annees 1960, des shamans, ces hommes et femmes des cultures anciennes de l'Asie du Nord, particulierement de la Siberie, de la Mongolie; de l'Afrique Ouest, Central, Sud et de l'Est: dans l'Ethiopie, le Sudan, la Somalie, la Nigeria et en Ghana, en Tanzanie; et des cultures amerindiennes des Ameriques. Dans un monde envahi par le phenomene exasperant du charlatan, de qui leur abondance parait devenir exponentiel dans tous les domaines, l'idee du shaman donne la possibilite d'une vue et d'un chemin positif, actif, sincer, qui neutralise les degats que la terre souffre en ce moment, ce desequilibre qui jette a cote le monde spirituel pour glorifier le monde materiel. Le role du shaman est complexe, difficile, car ce n'a jamais ete evident de voir clair dans la vie humaine et ses myriades de contradictions. L'idee du shaman comme guide spirituel qui comprend le besoin pour l'equilibre entre nature et etre humain, entre matiere et esprit, etait pour moi une abstraction, parfois rendu brevement visible dans les films commerciaux de Hollywood la seconde partie du 20ieme siecle, qui de facon souvent bien superficielle et raciste, exploraient le conflit tragique entre les colons anlgais - americains et les tribus amerindiennes, de qui les Etats Unis allaient enlever brutalement leurs terres et leurs droits a leurs mythologies et existence culturelle et sociale. Vers la fin des annees 1970, quand j'etais etudiante a l'Universite TCU a Fort Worth - une heure a l'ouest de Dallas - au Texas, un ami m'a introduit aux livres d'un ecrivain de naissance du Perou, qui allait introduire et rendre populaire aussi et de facon serieuse intellectuellement, le phenomene ancien spirituel du shaman: Carlos Castaneda (1925 - 1998), anthropologue, ecrivain, qui avait recu son doctorat en anthropologie de l'Universite de la Californie a Los Angeles, UCLA, et qui a partir de 1968 publie une serie de livres qui se dediquent a l'enseignement lui appris de la part d'un shaman Yaqui, une culture amerindienne du Nord du Mexique, connu pour son desert qui couvre les regions Sonora et Baja California, et qui s'etend dans une partie des etats de l'Arizona et de la Californie et qui couvre une region de 260,000 km2. Ce shaman, au nom de Don Juan Matus, fut le protagoniste de ses livres de Carlos Castaneda, qui au moment de sa mort en 1998 avaient vendu plus de 8 millions exemplaires et etaient traduits en 17 langues. C'est le sujet de ces livres qui etaient au centre de ses etudes de doctorat. J'en ai lu les 3 premiers : "Les Enseignements de Don Juan: Une Connaissance Yaqui"; "Une Realite Apart"; "Voyage a Ixtlan". L'auteur reussit de nous mettre dans le monde complexe, variee, multi - dimensionnelle qui navigue la realite concrete et la realite spirituelle, cachee pour les personnes ne pas conscientes de sa presence, de sa sagesse, de ses connaissances anciennes, profondes. Le shaman a comme mission de negocier les degats que cause le desequilibre entre le monde materiel et le monde spirituel, et ceci de facon resolue, decisive, et en meme temps, sans brusquer les frontieres et leurs lois qui separent ces deux mondes. La popularisation dans la litterature de l'Occident de l'idee du shaman comme intermediaire important entre le concret et le spirituel, entre le monde visible, et le monde invisible, sans l'aide des moyens et des connaissances spirituelles du shaman, fut revolutionnaire, et fut prophetique aussi, car plus que le monde postmoderne court vers l'abime, a une vitesse qui risque chaque jour devenir plus irrevocable, plus que l'anthropologie et ses etudes et interets comprennent que la sagesse du shaman, et la discipline du shamanisme ont une place reelle qui ne peut plus etre niee, ou etre contestee, quant a la necessite de retrouver un equilibre pour l'etat precaire ecologique - sociale - politique - culturelle - economique dans laquelle la planete se trouve en ce moment. Le phenomene du shamanisme occupe une espace d'interet, qui examine son histoire, sa connaissance, sa verite, son urgence et que le monde de l'anthropologie ecologique - medicale prend au serieux comme sujet d'exploration intellectuel ces dernieres cinquante - soixante annees. Le shaman est le guerisseur, le contraire du charlatan, qui lui cherche le profit, le pouvoir, et de qui son truc est la deception, la manipulation. Le mot charlatan a ses origines etymologiques dans l'italien: "ciarlare" veut dire "parler sas arret, sans essence", comme un "cerratano", un resident du village Cerreto, dans la region d'Ombrie, qui etait connu au 16ieme siecle d'avoir eue une quantite de charlatans. L'idee du charlatan s'est introduit dans le theatre de la Commedia dell'arte, qui allait etre adoptee dans les pieces de theatre de comedies, comedie - ballets, farces et tragi - comedies, comme "Tartuffe", "Le Misanthrope", "L'Avare", "Le Malade Imaginaire" - qui fut sa derniere piece de theatre, duquel il etait aussi l'acteur principal -  du dramaturge, acteur et poete francais Jean -Baptiste Moliere (1622 -1673). Moliere etait aussi l'acteur dans la tragedie du dramaturge francais de Pierre Corneille (1606 - 1684) - de qui son oeuvre theatrale le plus celebre fut "Le Cid" (1621) - "La Mort de Pompee" (1642) ou il jouait le role de Jules Cesar. De nos jours, il est difficile de ne pas associer presqu'immediatement la plupart des leaders contemporains avec l'idee du charlatan, malheureusement. Rares sont les dirigeants de nos jours, de pres, de loin, qui inspirent par leur sagesse et esprit astucieux la confiance et l'espoir. Le shaman occupe aussi une espace precaire, dans son role de guide et guerisseur spirituel, pour se trouver avant son entrainage long et difficil, seul, mal compris: c'est lui le guerisseur aux blessures au coeur et ame, qui ainsi apprend la sagesse de la connaissance spirituelle, de la charite, de la vision intellectuelle inclusive, de l'esprit tolerant, libre de tout egoisme, ce qui me rappelle les mots qu'est avoir dits un shaman mongolien: "Ne t'enfais pas si certaines personnes ne t'aiment pas. Plus authentique que tu deviens, dans ton esprit et ses visions, son essence, plus grande devient la chance que le monde ne t'aimera pas, parceque le monde pense purement avec l'ego, duquel il est le but du shaman de s'en liberer." Le shaman apprend alors, avant de pouvoir commencer les annees de son entrainage, la peine de la solitude, de l'isolation, et du mepris aussi que ceux emmenent. La definition d'un shaman est : une personne vu comme ayant la capacite d'acceder et avoir influence au monde des esprits benevolents ainsi que mauvais, en particulier, mais ne pas exclusivement, de certaines cultures de l'Asie du Nord - la Siberie et la Mongolie -, de l'Afrique de l'Est, Nord - est, Central et du Sud, et des Ameriques, comme - la culture Yaqui du Nord du Mexique, et les cultures amerindiennes du continent. Le shaman sait voyager vers le monde des esprits avec le moyen de la transe et la pratique de la guerison du corps et de l'ame. De nos jours, le monde du shaman a l'attention des scientifiques d'une variete de disciplines: l'anthropologie, l'archeologie, l'histoire, la philosophie, les etudes religieuses - mythologiques, la psychologie. L'etymologie du mot shaman a ses origines dans le mot Sanskrit "sramana" pour indiquer une personne errante, ou un saint homme. Le mot se repandait dans beaucoup de langues de l'Asie Centrale ensemble avec le bouddhisme. Le mot apres fut inclus dans l'echange russe avec les peuples originaires de la Siberie. Le mot ecrit comme "shaman" est dit d'avoir problablement ses origines de la langue Tungunsic Evenki du Nord de l'Asie. L'historien de la Romanie, et professeur de l'histoire, ecrivain, philosophe Mircea Eliade (1907 - 1986), definit le "shamanisme"comme "Une technique pour atteindre l'extase spirituelle ou religieuse." Une des tribus de l'Asie qui a su garder la pratique du shamanisme libre d'influences exterieures, grace a leur existence isolee, est la tribu Tuva, dans le Sud de la Siberie. 

             L'anthropologue interpretatif et symbolique britannique Victor Turner (1920 - 1983) et ses collegues explorent un phenomene shamanique dit "la crise d'initiation shamanique", qui est un rite de passage pour les shamans en entrainage, et qui se declenche avec une maladie physique ou une crise psychologique que souffre le shaman debutant. Suite de cette crise, le shaman atteint le statut du guerisseur que lui donne l'experience de ses propres blessures, physiques et psychiques: ses souffrances, ses conflits, ses pertes, lui permettent d'etre le guerisseur qui soigne les blessures physiques et psychiques des autres. Il devient un guerisseur beni, saint, que la douleur et le chagrin, la solitude, l'isolation lui a appris entree au monde des esprits, des animaux esprits guides, comme l'aigle, le loup, l'hibou, le cerf, la tortue, le corbeau, le tigre, le lion, l'antelope, l'impala. Une fois fini son entrainage, le shaman recoit aussi l'aide de reves visionnaires, qui lui donnent des messages, lui eclaircissent le chemin a naviguer entre le monde concret et le monde invisible des esprits. L'evidence la plus ancienne d'un tombeau d'un shaman se trouve dans la republique checque de nos jours, et date de l'ere paleolithique, de c. 30,000 B.C. Comme dit dans l'introduction de cet article, le shaman et le shamanisme ont une relevance de nos jours, avec les problemes graves ecologiques qu'affronte la race humaine de l'anthropocene - commencee avec le debut de la Revolution Industrielle aux Iles Britanniques vers 1830 - avec le changement du climat de la terre vers des temperatures dangereuses pour la survie des recoltes et les oceans et rivieres et leurs ressources, pour la disponbilite de l'oxygene suite des incendies croissantes qui detruisent les forets du monde, suite de la pollution qui detruit l'oxygene deja precaire. Le shaman et ses pratiques cherchent de retrouver l'quilibre entre le monde naturel, spirituel et le monde des societes humaines. Malgre cet interet resurgissant dans le phenomene ancien du shaman, le shamanisme est en voie de disparition dans beaucoup de cultures deja marginalisees, comme le sont les peuples Tuva de la Siberie. Pour tirer l'attention au besoin de revivre le shamanisme du Tuva, il y a maintenant en Siberie les mois de juin, un festival international qui celebre les shamans de Tuva, "L'Appel des 13 Shamans". L'anthropologie medicale de nos jours attire aussi l'attention a la valeur des shamans dans le contexte d'un monde en chaos, en crise: le shamanisme indique un lien proche avec les circonstances culturelles et sociales d'une societe. L'idee du corps dans ce contexte est multi - dimensionnelle dans ces processus. Deux anthropologues fameuses qui adherent a l'importance de l'anthropologie medicale associee avec le shamanisme et ses interpretations perverses en tiree par l'Occident et le colonialisme et les abus de l'industrialisme global, sont l'anthropologue americaine Nancy Scheper - Hughes (1944), qui a une renommee mondiale pour le courage de ses livres audacieux, de qui leur contenu cause parfois des reactions menacantes, pour les sujets controversiels qu'elle decide affronter et etudier. Elle a un doctorat en anthropologie culturelle et medicale de l'University de la Californie a Berkeley, longuement un bastion de liberalisme intellectuel. Elle et sa collegue canadienne Margaret Lock (1936) voient le corps humain comme ayant trois parties: le corps individuel, qui raconte l'histoire de sa sante personnelle; le corps social, qui a ses liens avec les valeurs sociales et culturelles; et le corps politique, qui reflete sur le corps phsyique et social - culturel, l'influence des structures du pouvoir de la communaute, du pays. Pour ces deux anthropologues astucieuses, la medicine d'une communaute et les soins que recoivent ou sont nies ses membres d'hommes, de femmes et d'enfants, a des liens forts autant avec la culture et ses moeurs qu'avec la connaissance medicale scientifique. Nancy Scheper - Hughes a une liste impressionnante de livres qui addressent ces recherches et ses conclusions souvent tristes et troublants quant a la realite amere et cynique des services sociales et de la sante que recoivent les communautes marginalisees par l'industrie des societes pharmaceutiques du monde, qui profitent des pauvres, et par les structures de dominance economique et sociale qui les aident de maximaliser les profits de milliards de dollars chaque annee: "La Mort sans Larmes: La Violence de la vie Quotidienne au Bresil"; "Saints, Savants et Schizophrenie en Irlande"; "La Violence dans la Guerre et dans la Paix"; "La Violence dans les Marges Urbaines". Elle traite avec une attention precise les abus de l'industrialisme qui continue de justifier ses profits globales monstres en sacrifiant les peuples et les populations les plus vulnerables, victimes du neo - colonialisme et son cycle repetitif de pauvrete, de violence, d'ideologies extremes, d'oppression, d'isolation et desespoir, du chaos de guerres opportunistes, de destruction d'infrastructures, de manque de chances de l'education, d'un futur digne, humain. L'idee du shaman qui guerit les souffrances de sa communaute, que ce soit dans la foret Amazone du Bresil, ou dans les reserves des tribus amerindiens des Etats Unis, du Mexique, du Canada, que ce soit dans les plaines de la Mongolie, dans la savannah et les forets de l'Afrique, dans les jungles urbains des personnes de cultures isolees dans les ghettos des grandes villes du monde, parait plein d'espoir, plein de promesse de la chance de commencer de guerir les maux graves de notre monde, de la terre et de ses cultures et peuples envahis, trahis. Le shaman est le guerisseur, celui qui guerit grace a l'experience transformative de ses propres agonies, physiques, psychiques. Le monde des arts aussi, a ses shamans, ses visionnaires qui sont intrepides, qui ne connaissent pas le manque de courage, la peur, l'ego et ses limitations, ses illusions, ses mirages. Pour moi, la Kabylie est symbole du pouvoir de l'esprit du shaman: elle m'a vu les blessures au coeur, a l'esprit, les longues annees de mepris, qui accompagnent la solitude et l'isolation sociale - culturelle, et elle m'a guerie, et ne jamais de facon plus profonde, plus reelle, plus concrete et spirituelle, comme en temoignent mes 6 derniers livres des 5 dernieres annees, que dans l'art et le lien professionnel - artistique avec mon collegue kabyle, le photographe Nacer Amari de Tassi Photographie, qui m'a fait comprendre la sagesse des mots du poete Sufi Rumi, lui aussi un shaman, qui avait connu la souffrance, la perte, le mepris, la solitude et l'isolation, et qui avait pris la decision de devenir un guerisseur de blessures au coeur, a l'esprit: "Peut - etre on cherche parmi les branches pour ce qu'on ne peut trouver que dans les racines." J'ai fort l'impression que les lecons que j'apprends de mon collegue, me permettent avoir une vue priviligiee dans le monde complexe, liberant du shaman debutant.

Trudi Ralston


La recherche sur le sujet du shaman, et son contraire le charlatan, et sur l'anthropologie culturelle et medicinale, et sur les origines du shaman et l'interet dans le phenomene du shamanisme, dans la seconde partie du 20ieme siecle et de nos jours, ainsi que sur l'ecrivain et anthropologue peruvien - americain Carlos Castaneda, et sur l'anthropologue americaine Nancy Scheper - Hughes et l'anthropologue canadienne Margaret Lock, et leurs livres, recherches et observations, courtoisie de Wikipedia. 

Saturday, December 7, 2024

Le Sourire des Nuages en Hiver, se peint autour des Yeux: dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi" dediee a Nacer Amari

             La nature quand on prend l'habitude de lui ecouter ses silences, nous apprend si on lui approche ses esprits avec beaucoup de patience, les mots et leurs sons de sa langue, qui devient audible, visible, de la meme facon que les traces d'un caillou mis dans l'eau revelent leurs lignes circulaires, desquelles la brise nous traduit ses senteurs, la saison de leurs provenances. Le ciel cette apres -midi, avait mis un rideau lourd de nuages epais, d'une texture de velours gris pale, qui me rappellait un pantalon de mes annees au lycee en Flandes, un pantalon de velours doux, qui etait un contraste charitable avec l'uniform de tissu rigide et mince en carreauxs petits blancs et bleu, avec l'insigne de l'ecole, qui avait le poids d'un marquage, un symbole de la discipline implacable que chercheait imposer a ses eleves la directrice, une femme peniblement desagreable. J'ecoutais l'album d'Idir de 1991, "A Vava Inouva", et les chansons "Isefra", et "Cfiy" avec leur melodies de flute nostalgique, qui me rappelait la flute des Celtes, me touchaient le coeur avec ce mal de pays pour la Kabylie, qui rarement me laisse. Les nuages s'etalaient, lentement, et leur dessin avait l'effet de rides que laisse le sourire dans le visage des personnes genereuses et charitables. Le visage Berbere, meme dans ses moments de reflection melancholique, a cette signature des rides du sourire, qui se peint dans les nuages au jardin aujourd'hui, comme un rappel du soleil qui pour quelques heures avait su enlever le froid des derniers jours. Le visage que touche le soleil se voit different, se voit plus en equilibre avec la vie et ses hauts et bas, et le soleil prefere un visage qui aime sa chaleur. Meme les nuages du Nord ici le savent. 

            Quand on manque le soleil, on pense a sa lumiere, sa chaleur, surtout ces jours ou les nuages n'ont pas voulu ouvrir leurs rideaux derriere lesquels ils ont pris l'astre solaire en otage. A partir de novembre, il fait noir ici a 4:30 de l'apres- midi, et parfois je m'imagine que les lumieres electriques de la maison sont en fait le soleil, venu nous rendre visite. L'hiver et ses jours brefs en lumiere et longs en obscurite, m'a fait revisiter les cultures anciennes qui avaient une reverence pour le soleil: l'Egypte ancien, l'Empire Inca du Perou, les cultures amerindiennes des Grandes Plaines, et du Sud - Ouest, et aussi du Pacifique Nord - Ouest. La mythologie autour du soleil de l'Egypte ancien, cette civilisation qui des milliers d'annees plus tard continue de fasciner le monde avec la splendeur de son architecture, de la complexite et sa profondeur autour du culte du monde des esprits, de la brilliance de son art, de ses connaissances astronomiques, de ses rites funeraires, de l'univers envoutant des hieroglyphes, des tresoirs luxuriants de ses pharaons et leur puissance. L'empire Inca du Perou venerait aussi le soleil comme etre un dieu puissant: Inti, qui comme le dieu soleil Ra de l'Egypte ancien, etait au centre de leur mythologie et cosmologie. Ce qui est extraordinaire quant a l'Egypte ancien, est la duree de sa civilisation: de 3100 B.C. jusqu'a 30 B.C. tandis que l'Empire Inca etait du 13ieme siecle, jusqu'a sa destruction en 1572 A.D. aux mains des colons espaganols, qui allaient assurer la disparition presque totale de toute la connaissance astronomique, scientifique et agriculturelle - economique avancee des Inca, en plus d'enlever tous les tresors en or massif des rois Inca en Espagne. Pour les cultures amerindiennes des Grandes Plaines de ce qui est aujourd'hui les Etats Unis, comme les tribus de la culture Shoshone et Sioux, la veneration du soleil etait et reste central dans la mythologie, dans la pratique chaque annee de la Danse du Soleil, qui etait interdit aux Etats Unis de la part du gouvernement federal, de 1883 jusqu'a 1978, quand le Congres a permis la re - introduction de la Danse du Soleil avec l'AIRFA: l'Acte de la Liberte Religieuse Amerindienne. La danse est rigoureuse, et exige une grande concentration et resistance physique et mentale de la part de ses participants, et dure plusieurs jours et nuits, pendants lesquels les danseurs ne mangent et ne boivent rien. La Danse du Soleil est vu comme un rite de purification, et de communication avec l'esprit du soleil, sa sagesse, sa permanence. Il y a une quinzaine d'annees, j'ai fait brevement la connaissance d'un homme amerindien qui vivait ici a Olympia, et participait a la Danse du Soleil, c'etait presque etrange de lui parler, il travaillait dans un magasin, inconnu, presqu'invisible, mais quelque chose en lui disait qu'il appartenait a un autre monde. Je lui ai parlee juste quelques fois, et apres il a du changer de travail, car il n'etait plus au magasin. Je me rappelle qu'il appreciait que j'avais notee en lui une aura differente, et j'espere qu'il a pu se reconcilier avec son fils, de qui il vivait loin. Les cultures amerindiennes du Sud - Ouest aussi, Hopi et Navajo, venerent le soleil, et c'est tres satisfaisant de savoir que depuis les annees 1960 - 1970, les cultures amerindiennes vivent une renaissance de leurs mythologies et ses expressions, surtout pour les jeunes des tribus, si longuement marginalisees et isolees. Cette renaissance se traduit aussi dans un interet nouveau dans les langues amerindiennes de la part des tribus et leurs jeunes, ce qui est tres important, car aussi longtemps qu'un peuple maintient sa langue, elle saura sauvegarder son heritage, son histoire, sa mythologie et ses traditions. Parfois, les jours de nuages et pluie grise, voyant la circulation maniaque des autoroutes ici, leur anonymat troublant, et le caractere de repetition hallucinante des suburbes, je me demande: pour ca, ce pays et son gouvernement colon anglais, a fait le massacre des tribus amerindiennes, ces cultures en equilibre avec la terre et le ciel? Cela me parait irreel. Et parfois, quand sur la route, le soleil chasse avec son cercle de feu d'or les nuages aussi gris que la route, l'espoir me revient, que peut - etre le cauchemar de l'industrialisme et ses crimes et abus, cedra a la renaissance d'un monde, d'une terre en equilibre, ou on pourra entendre a travers tout le pays les chants de rites geurisants, venants des voix d'hommes fiers et libres, qui comprennent la paix interieure profonde qui accompagne la connaissance et son respect envers une vie ou le monde concret et le monde spirituel sont en harmonie. Je crois que le soleil aussi attend avec impatience ce moment, que le vide et son neant disparaissent du coeur humain, et que le soleil peut lacher sa colere, peut se detendre a nouveau, finalement. Oui, une idee poetique, peut - etre naive, mais, les anciens egyptiens, les Inca, les Sioux, les Hopi, les Navajo voyaient et voient beaucoup de verites profondes quant a la cosmologie et la balance entre esprit et matiere, que notre arrogance et avarice et obsession avec l'ego, a fait oublier, avec le resultat que le monde court vers l'abime a une vitesse alarmante, aveugle, sourd, dur, vide, et ceci sans ni une ombre ou trace de se recuperer l'ame si on n'arrive pas de briser le sortilege paralysant de l'indifference et le manque de courage, avec lesquels les serviteurs du mal savent manipuler ce qui reste de leaders decents, de shamans resistants, de visionnaires resolus sur la planete en ce moment.  

Trudi Ralston 


L'information sur les Inca, sur la Danse du Soleil des tribus amerindiennes, courtoisie de Wikipedia. 

Saturday, November 30, 2024

Les Mots du Silence, ils Dansent: dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi" dediee a Nacer Amari

             Le mois de novembre ici au Pacifique Nord - Ouest dont l'etat de Washington State fait une partie, nous apporte cette annee une quantite grande de jours et nuits de pluie, souvent torrentiale avec du vent, qui se met a siffler avec une certaine impatience, dans les couronnes hautes et fieres des sapins qui nous entourent dans cette region de la foret tropicale temperee. C'est la saison ici de l'incertitude climatique, pour le fait que les racines de ces hauts sapins se trouvent souvent sous stress du manque de l'eau de la secheresse qui devient de plus en plus frequente, et qui fait tomber les arbres aux racines compromises, une fois qu'arrive la saison des pluies et du vent. L'hiver s'aproche ici, lentement, comme si son esprit a besoin deja de repos, ayant du se battre contre la pluie, et pour la sauvegarde des arbres et des animaux de la foret, qui eux seront contents, que la saison de la chasse s'acheve dans quelques semaines. L'hiver est aussi la saison des silences, comme si tous les animaux, autre que les oiseaux migratoires, se sont fait leur valise, et sont partis voir de la famille dans les contraints chauds et accueillants des pays du Mexique et l'Amerique Centrale et du Sud. Ceux qui restent, je donne a manger ces jours maigres et gris: les cerfs, les raton - laveurs, les opossum, les ecureuils, les oiseaux petits, les chats solitaires. Les arbres paraissent tous se camouffler un peu, dans des manteaux lourds de silence, et pourtant, leur esprit me parle, m'accueille avec tact et respect, comme il sent que la nature et ses animaux me sont comme une famille spirituelle, qui absorbe l'histoire de mes solitudes et leurs enigmes. La pluie et le gris du ciel qui l'accompagne, cache le soleil, et je me mets des pullovers de couleurs brillantes, orange, rose neon, turquoise, pour dire a l'astre solaire: "je sais que tu es la, tu me manques, ta chaleur, ta lumiere, et voila que je te visite en couleurs que tu aimes." La lumiere est precaire ces jours de novembre, le soleil se leve tard, et se couche a 4:30 de l'apres - midi, c'est suffoquant, tout ce noir, tout ce silence ettouffant, si loin des silences langoureuses de l'ete. Ce poeme exprime cet effet du silence de l'hiver ici, ses murmures, ses chuchotements des esprits dans la foret, qui racontent une histoire, de l'espoir, du courage: 


Les Mots du Silence 


Les mots du Silence, ils dansent dans l'espace grande du ciel, ou personne ne les entend, sauf les eprits anciens qui comprennent les gestes et sa sagesse du courage, ses espoirs, ses chagrins. 

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Les mots du Silence, ils voyagent dans le temps, laissent les traces visibles des pas surs des rebelles, de leur coeur trop grand pour les confins que demande le monde, ses lois et ses bruits du chaos avec lesquels l'ordre s'etend. 

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Les mots du Silence, ils resonnent comme les notes d'un xylophone, clairs, transparents ils tombent comme des etoiles brillantes dans la voix supprimee des poetes, des shamans, des enfants de la terre, qui font des fleurs, des guirlandes avec leurs cris, leurs larmes, leurs sourires, que le soleil seche et garde, et que la lune la nuit lave, soigne. 


Trudi Ralston


"Peut - etre, on cherche parmi les branches ce qui se trouve seulement dans les racines."                               - Jalal al - Din Mohammad Rumi, poete Sufi (1207 - 1273). 

Thursday, November 28, 2024

Sur les Ailes de l'Esprit: La Legende du Guerrier Immortel - dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi" dediee a Nacer Amari

              La saison de la chasse ici dans l'etat de Washington State, approche sa fin: elle court du debut du mois d'aout jusqu'au milieu du mois de decembre. La liste des animaux pour lesquels on peut obtenir un permis pour la chasse est vaste: trois especes de cerf; le wapiti ou cerf grand; l'ours; le lynx roux; le raton - laveur; le coyote - qui recoit la distinction douteuse qu'on peut le chasser toute l'annee - ; la belette; le castor; deux especes de lapin; plusieurs especes de canard; et la loutre. Pour les armes, c'est pour la plupart le fusil, et pour le cerf, le cerf grand, c'est l'arc aussi et la fleche. Faire la chasse avec l'arc et la fleche est vu comme un art, parceque il faut s'approcher tres proche a l'animal, comme le savaient faire les chasseurs des tribus amerindiennes, qui apres de tuer l'animal, disaient une priere, et remerciaient l'animal pour lui donner de la nourriture a lui et sa famille. Dans le voisinage ici, il y a pas mal de chasseurs, apres tout, la chasse a Washington State est un commerce auquel participent 300,000 chasseurs, avec un revenu annuellement, de 1.1 milliard de dollars. J'avoue que le retour de l'absence des coups de fusil de chasse que j'entends ces mois de la chasse, m'est precieux, car je sais que peu sont les chasseurs de nos jours, avec l'exception d'un voisin en face de nous, qui savent faire la chasse avec l'arc et des fleches, et qui montrent un respect profond pour l'animal qu'ils tuent. La spiritualite dans la necessite de la violence, comme le pratiquaient les cultures originaires des Ameriques, les cultures amerindiennes, qui faisaient la chasse pour la survie de leurs familles, de leurs tribus, est un trait qui trouve de nos jours une renaissance dans les tribus du pays des Etats Unis, qui ont su survivre le genocide systematique du XIXieme siecle et la marginalisation du systeme de reserves qui leur relegueait a une vie de pauvrete, de manque de ressources, d'education, d'isolation et de racisme, de mepris. Ces dernieres decennies, les tribus amerindiennes se sont unies dans la decision de revitaliser leurs cultures, avec l'evidence que ceci en fait montre du succes, un succes croissant, exponentiel. Parmi les tribus qui allaient se battre avec une determination feroce contre la destruction de leur peuple, de la part du gouvernment et armee des Etats Unis, la nation des peuples Comanche domine. Ils etaient les maitres des Grandes Plaines, des cavaliers et guerriers redoutables, de qui leurs fleches de leurs arcs savaient atteindre une velocite de 45 metres par seconde. La chasse la plus importante, et la plus spirituelle, etait la chasse du bison. Pour les Comanche, et les tribus des Grandes Plaines, le bison etait le symbole de leur culture, de leur vie, l'animal au centre de leur mythologie, du culte de leurs shamans. Le bison leur donnait tout: sa viande tres nutritive; de la paroi interne de l'estomac, on faisait des poches a eau; les bouses seches du bison se transformaient dans le carburant pour les repas et pour le chauffage en hiver; du cuir brut rigide de l'animal, on faisait des semelles, des etriers, des sangles, des gaines de couteau, des paniers, et des semelles pour les mocassins, ainsi que des cliquetis et des tambours. Les femmes des tribus tannaient le cuir de la peau du bison pour faire du daim pour couvrir l'exterieur des tipis, ou teepees - les tentes conicales traditionnelles des tribus des Grandes Plaines-  des vetements chauds, des tissus, et la partie superieure des mocassins. La peau de daim etait utilisee pour les berceaux, les poupees, les pochettes, la literie, les carquois, et les etuis a fusil. Le tendon du bison s'appliquait comme corde d'arc, et fil pour coudre, et les sabots en colle, et cliquetis. Des cornes du bison, on faisait des gobelets, des cuillers, des louches, tandis que la queue pouvait fontionner comme une tapette a mouches, un fouet, ou une decoration dans le tipi. Les hommes faisaient des outils, des grattoirs, des aiguilles, des pipes, et des jouets pour enfants des os du bison. Comme cultures de guerriers, les hommes se concentraient sur la fabrication d'arcs, de fleches, de lances, et de boucliers. Le cou epais d'un vieux bison etait ideal pour les boucliers qui savaient devier les fleches d'ennemis et aussi des balles. Les cheveux epais du bison on uilisait comme un tapis de selle, et comme des cordes et des licols. Tout du bison etait utile. La decision de massacrer les troupeaux de bison par le gouvernement americain, au XIXieme siecle etait la clef du plan pour le genocide des tribus des Grandes Plaines: 50 millions de bisons ont ainsi peri, et on les laissait pourrir sur les plaines, qui condamnait les tribus comme les Comanche, a la famine, au desespoir, et garantisait la chance sadique de pouvoir releguer sans resistance ceux qui survivaient, a des reserves minables. Vers la fin de l'extermination du bison, il y avait seulement 541 bisons. Heureusement, apres 1910, un effort hesitant d'abord, de reintroduire et sauver le bison a reussi : il y a en ce moment 150,000 bisons aujourd'hui, la plupart des especes hybrides, car malgre les efforts heroiques de les sauver intacte, seulement 5% des bisons americains sont de race pure, mais au moins, les tribus contemporaines des Grandes Plaines ont la satisfaction de pouvoir montrer leurs enfants les bisons, resistants, beaux, comme ils etaient depuis des milliers d'annees et comme animal au centre de leur culture et sa survie. Les tribus des Comanche aussi a fait des rebonds encourageants: en 1832, les Comanche avaient une population de 40,000 personnes, dont 8,000 geurriers, et en 1890, apres les guerres desastreuses contre leur peuple, car le nom Comanche se traduit comme "le Peuple", leur population etait reduite a 1,507 personnes, en  1895, a 1,490 personnes et en 1910, il y restait juste 1,711 Comanche. Le census de leur population en 2020, comptait 17,000 citoyens de la Nation Comanche, et 39,808 personnes en total dans le pays. L'esprit resistant du guerrier Comanche lui a permis a son peuple de survivre, et de vivre maintenant une renaissance de leurs culture, de leur mythologie, de leurs rites, de leur langue. La spiritualite est liee directement au courage, a ses visions, a la determination de sauvegarder la terre, ses recoltes, ses animaux qui sont la vie, le coeur, de la tribu, sa communaute, ses familles. Dans les cultures amerindiennes, le guerrier et le shaman se comprennent, se respectent mutuellement, se celebrent en harmonie d'une mythologie et sa culture qui savent que la vie et la mort sont les deux points de divergence du mystere exstentiel, et le conflit, comme la guerre, pour proteger la vie aussi longtemps que possible, contre l'inevitable apparition de la mort, et qui voit le role du guerrier comme noble, a cote du role noble du shaman. L'esprit et le corps sont en accord, sont en harmonie dans les cultures qui sont proche a la nature et ses dons. Ce qui me rappelle l'esprit guerrier fier et resistant des cultures Berberes de l'Afrique du Nord, qui ont su chasser tous les invahisseurs et transgresseurs de leurs terres, depuis des milliers d'annees, pour garder l'heritage de leurs cultures, de leurs langues, de leurs mythologie, de leur resistance, de leur lien a la terre et ses recoltes, aux esprits des montagnes, des rivieres, des arbres comme l'olivier.   

               La resistance spirituelle, heritage de la mythologie, et de la resistance endemique guerriere, a un lien tres fort avec le courage, et avec la conviction que comme etre humains on a le droit a la auto - determination, comme peuple, comme individu. Cette conviction se trouve souvent diametrallement opposee aux systemes qui cherchent d'enlever ce droit, et cette idee de la lutte entre ce droit et les sytemes construit par la societe et ses pouvoirs, s'exprime de facon sublime dans un film de 1994, du realisateur americain Frank Darabont (1959), a base du court roman de 1982, de l'ecrivain americain Stephen King (1947). Le film raconte l'histoire de deux hommes en prison en perpetuite, avec les acteurs americains Morgan Freeman (1937) et Tim Robbins (1958), qui deviennent amis, et savent survivre le regne brutal et sadique de la part des gardiens et le directeur de la prison Shawshank. Tim Robbins, dans le role d'Andy Dufresne maintient son innocence du crime qu'il est dit d'avoir commis, le meurtre de sa femme et son amant, tandis que Morgan Freeman dans le role d'Ellis Boyd Redding "Red" admet le meurtre que lui comme jeune homme a commis. A travers les annees, Andy Dufresne trouve une facon, vingt ans plus tard, de s'echapper de la prison, et "Red" recoit la permission de quitter la prison, apres 40 ans, apres un changement dans la direction de la prison. Le film explore de facon tres emouvante que le courage et l'espoir ont un lien important, et le film termine avec la reunion des deux amis, Andy et "Red". Le courage et l'espoir, comme le film montre tres bien, doit utiliser toutes les armes a sa disposition: la patience, l'ingeniosite, l'intuition, la resistance, l'intelligence, la charite, la force interieure, l'audace, l'humilite, la vision vers un futur mieux, tous des elements que le film explore, a travers la camaraderie dans un lieu plein de mal et desespoir, et les forces destructives d'un systeme penal qui cherche a detruire l'esprit humain, la volonte, le desir de vivre. Voyant ce film, j'ai pensee a un oiseau qui symbolise la joie de vivre, la liberte d'expression, et l'esprit libre: la grue, cet animal qui depuis l'Antiquite fascine par la grace de ses mouvements, qui sont une expression de l'harmonie spirituelle et physique, interieure et exterieure. La grue se trouve sur tous les continents, sauf en Amerique Latine et l'Antarctique. C'est un oiseau grand, au cou et pattes longues, dans la famille biologique des Gruidae, qui contient 15 especes et 4 genera, dont la grue de l'Afrique de l'Est, genus Balearica qui a des ailes de couleurs brillantes et une "couronne" de plumes dorees, tandis que la plupart des grues ont des plumes grises ou blanches avec des marques noires, et des taches rouges ou nues sur la tete. La grue vole avec le cou et les pattes etendus vers l'exterieur, au lieu de plie en forme de S. La plupart des especes de grue sont sous menace ou en danger critique d'extinction. La grue est l'oiseau terrestre le plus grand, avec une taille entre 90cm comme la grue demoiselle, et 176cm, comme la grue Sarus. Ils ont des cris tres vocals, et sont vus depuis l'Antiquite comme des oiseaux tres symboliques a cause de la beaute de leurs mouvements fluides, et leurs dances nuptiales spectaculaires. La mythologie de la grue se trouve dans les cultures de l'Inde, de la Chine, de la Coree, du Japon, de l'Australie, de l'Arabie Saudite, et de l'Amerique du Nord. Dans la mythologie ancienne grecque et romaine, la grue est associee avec Apollo, le dieu de la musique, de la guerison, de la prophesie et des arts, et Hephaestus, le dieu du feu, des volcans, de la forge. Le poete legendaire Sanskrit Valmiki ecrit ses premiers poemes celebres, voyant la beaute de la danse nuptiale de la grue, qu'il voit interrrompue par un chasseur qui tue une des grues pendant leur celebre danse, et le choc de cette brutalite envers la danse fluide et gracieuse envoutante du couple de grues, reveille une reponse poetique de passion, douleur et rage envers ce geste pervers. A travers l'Asie, la grue est vu comme un symbole de bonheur et d'eternelle jeunesse. En Chine, plusieurs styles de l'art martial du Kung Fu trouvent leur inspiration dans les mouvements de grues dans la nature, les plus fameux d'eux les styles de Wing Chun, Hung Gar ( La Grue Tigre), et des Cinq Animaux des moines Shaolin et leurs combats martiaux. Le philosophe, auteur et commandant naval romain Gaius Secundus Plinus (c. 23 /24 - 79 A.D.), decrit la grue dans son encyclopedie "Naturalis Historia." Plinus Secundus est mort en 79 A.D., l'annee de l'eruption du Mont Vesuvius a Pompeii, quand il essaie de sauver a une amie et sa famille. Au Japon, on attribue des dons mystiques a la grue, ensemble avec le dragon et la tortue, d'etre associee avec la bonne fortune et la longevite, pour etre dit de vivre 1000 ans. Apres la Seconde Guerre Mondiale, la grue devient un symbole de la paix, a travers l'histoire d'une jeune ecoliere japonaise, Sadako Sasaki, qui construit 1000 sculptures de grues en papier, origami en japonais, apres etre dite qu'elle est malade avec la leucemie apres avoir souffert les effets des bombes atomiques de Hiroshima, ou elle vivait. Elle decide, avant de mourir a l'age de 12 ans, de faire 1000 sculptures origami, comme expression de son souhait pour la paix pour la terre. La grue est ainsi un symbole de grace exterieure et interieure, et force exterieure et interieure, face a de defis enormes. Pour moi, le guerrier noble, qui se bat pour son peuple, sa famille, le droit a l'identite, ses terrres, son heritage, sa dignite, son droit a une vie qui vaut vivre, pour lui, pour tous les membres de sa communaute, de son village, de son pays, incarne, concretise ces valeurs precieuses, centrales, comme exemplifiees dans les cultures anciennes de la terre: les cultures amerindiennes, de hier, et d'aujourd'hui, et les cultures Berberes qui elles aussi ont su faire la traversee d'un passe de fortitude, vers un aujourd'hui de determination, de resistance, de suivre l'appel de l'heritage des guerriers, qui insistent sur le droit de la auto - determination, n'importe l'enormite des defis, n'importe le besoin de l'effort continu, n'importe l'ombre troublante ne jamais tres loin du mal et tous ses lacquais et serviteurs, ses myriades inepuisables metamorphes. 

Trudi Ralston


La recherche sur les cultures amerindiennes des Grandes Plaines des Etats Unis, specifiquement des Comanche, courtoisie de Wikpedia, ainsi que l'information sur le film de 1994, "The Shawshank Redemption" avec les acteurs Morgan Freeman et Tim Robbins, et sur l'oiseau grue et son symbolisme ancien et contemporain. 

Thursday, November 21, 2024

L'Avis du Boxeur Roma: Le Coudrier Somnambule - dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi" dediee a Nacer Amari

             Dans le monde concret d'aujourd'hui, et son cynisme envers les symbolismes et leur pouvoir de la mythologie, le monde evasif et complexe des reves est vu souvent avec un melange d'amusement et le refus d'y donner une attention serieuse. Le livre volumineux du pere de la psycho - analyse, le neurologue autrichien Sigmund Freud (1856 - 1939), "L'Interpretation des Reves" (1899), est un livre tres interessant d'etudier, malgre que certaines obsessions d'interpreter certains reves d'un point de vue purement sexuel, qu'allait contester la psychologie analytique du psychiatre suisse de Carl Gustav Jung (1875 - 1961), qui voyait le monde, y compris le monde des reves dans un contexte plus ample, qui incluyait l'inconscience collective, l'archetype, et leur representations dans les cultures du monde. Comme etudiant de Sigmund Freud, Carl Gustav Jung allait s'eloigner pour cette raison de son mentor, et ses theories continuent d'etre au centre des debats sur la psychologie, l'anthropologie et ses mythes et mythologies, et leurs effets sur l'evolution et la position de l'individu dans la societe et ses expressions sociales - culturelles - spirituelles. La psychoanalyse s'etude encore, mais d'un point de vue historique, ne plus relevant dans le contexte du monde postmoderne. Les cultures anciennes proches a la nature, et ses phenomenes, comme les cultures Berberes de l'Afrique du Nord, et les cultures amerindiennes des Ameriques, tiennent une reverence pour le monde spirituel, et ont une tradition et histoire mythologique riche et profonde, qui inclut le monde invisible, duquel le monde des reves fait une partie. La Kabylie a une importance centrale dans le monde de mes livres, de leurs articles et poemes, et dans l'art de mes broderies, et dessins. C'est la Kabylie qui m'a reveillee la voix de poete, qui m'inspire les melodies de mes visions litteraires, de ses energies et exploits. Dans cette expression creative, l'art visuele du photographe kabyle Nacer Amari est le point de convergence, comme mon livre le plus recent de juillet 2024, "La Flute et l'Echo: "L'Alchimie Progessive dans la Portaiture de Nacer Amari" explore et celebre et affirme. Ce n'est pas a sousestimer, l'influence transformative de son art, qui a initiee une serie de livres depuis 2019, qui continue telle une riviere, sa route sure, avec mon livre suivant "Les Blessures de Chiron", qui sera pret pour publication en printemps 2025, une etude sur la portraiture du photographe de qui son sens artistique temoigne d'une vision comprehensive quant aux complexites du monde contemporain. C'est cette optique qui me fut rendue encore plus claire, a travers le symbolisme narratif d'un reve hier, et sa rencontre fictive, a travers deux moments differents dans le temps. Le premier moment du reve, est une rencontre fictive avec l'acteur americain Michael Douglas (1944) qui apparait dans un role de dominance masculine, a base de son pouvoir economique, ce qui en fait est en symmetrie avec pas mal de films que l'acteur a fait ou s'etale un interet notable dans le systeme du capitalisme. Dans le reve, il parle beaucoup sur les avantages d'avoir beaucoup d'argent et l'entree a une vie d'aisance que cet argent donne. Dans cette partie du reve, je suis tres jeune, adolescente, habillee en pyjamas, pour souligner ma vulnerablilite face a ce patriarch du monde des films americains. Dans la seconde partie du reve, j'ai l'age que j'ai maintenant, et je me trouve en vetements confortables, marchant a cote de Brad Pitt (1963), qui en contraste avec Michael Douglas, aime jouer des roles de rebelle, d'un esprit libre qui fait ses propres choix, comme dans le film de 1999, "Fight Club", et dans le film "Snatch" de 2000, et le film de 2009 "Inglorious Basterds", et le film "Fury" de 2014, ainsi que "Allied" de 2016, ou il joue un agent secret en mission a Casablanca, pendant la Seconde Guerre Mondiale, a cote de l'actrice francaise Marion Cotillard (1975), ou ils risquent tout pour sauver leur relation et la vie de leur jeune enfant, une fois que s'est revelee que Marion Cotillard, comme Marianne Beausejour, est en fait une agent double allemande, ce de que son mari canadien, Brad Pitt dans le film, ne se rend pas compte que vers la fin de l'histoire, avec des consequences dramatiques. Dans mon reve, Brad Pitt apparait dans son role comme le boxeur talentueux Roma - irlandais, Mickey O'Neil, dans le film du realisateur americain Guy Ritchie (1968), un role d'immense energie et patience, et sagacite, pour surmonter les obstacles lui fait par des criminels qui veulent profiter de son talent et aussi de la chance de soutenir sa famille. C'est un film brillant, de scenes de boxe impressionnantes, de la part de Brad Pitt, ou brille un flair seduisant, et un sens de l'humour face a des circonstances eprouvantes, ou autre que sa famille, le monde professionnel ne le prend pas au serieux, et continue d'essayer de lui manipuler. Dans mon reve, Mickey O'Neil sent mon desir d'etre prise au serieux, et m'emmene voir une exposition de magnifiques meubles exotiques, faits a main, de bois a noix specifiquement. Il me parle aussi du bois de noisettes qui dans la mythologie des druides anciens celtiques sont vus comme possedants du pouvoir spirituel, de sagesse et de l'inspiration. C'est ainsi un arbre de qui ses fruits sont un symbole de l'energie creative poetique, qui est dit de la nourrir. Un des heros les plus courageux de la mythologie celtique, etait un jeune homme au nom de Fionn Mac Cumhail, qui avait su absorber la sagesse des noisettes, a travers les jus d'un salmon, vu comme poisson  de reverance par les druides. Dans mon reve alors, le personnage de Mickey O'Neil, me presente des noisettes, et me parle sur la Kabylie, et exprime sa joie de me savoir sous la protection des esprits Berberes, de savoir ma muse accompagnee par la sagesse des ancetres kabyles, et par l'heritage artistique du photographe Nacer Amari et notre collaboration artistique - litteraire qui continue son odyssee professionnelle unique. A un moment donnee, les mots en accent regional du boxeur Mickey O'Neil (Brad Pitt), changent dans des mots en kabyle, dans la voix du photographe. Pendant les echanges sur les muebles faits du bois du noisetier, que me montre le boxeur,  a un certain moment, il finit par me parler en accent kabyle, pour partager sa joie de me savoir l'identite recuperee, la voix de poete liberee, dans ce partage celebratoire de la culture kabyle de l'Algerie. Le reve fut tres precis, en communications, en effets visuels, et le personnage de Mickey O'Neil, sait transmettre l'aura de l'intellectualisme subtil du photographe Nacer Amari, de qui j'ai eu la chance de faire sa connaissance en personne a Tunis, en mai 2023, ensemble avec son cousin Mounir Amari qui avait fait le voyage avec lui, qui nous a donnee la chance a mon mari, mon fils et son copain, et moi, d'explorer ensemble la medina de Tunis et a Carthage pendant cette rencontre professionnelle importante. Le reve souligne le pouvoir du monde de l'inconscience que postulait comme revelatoire les theories de la psychologie analytique de Carl Gustav Jung: la Kabylie et son art de mon collegue photographe, a une influence concrete dans le monde reel de chaque jour, et aussi une presence dans le monde invisible de mes reves, ou le symbolisme et ses archetypes et mythologies dessine sa marque indelible, son filigrane en image et mots uniques. 

             Le declencheur de la piece de theatre, de film meme, si tu veux, dans mon reve narratif si precis et confiant, a ses origines dans la conversation animee qu'avait pris lieu entre mon fils Nicholas et moi, au diner a un restaurant italien en ville, qui a un decor et ambiance bohemiens, et de qui son nom en fait, est "La Gitane". Et voila, que le protagoniste le plus important dans mon reve fut un boxeur Roma - irlandais, qui apparait dans le personnage fictif de Mickey O'Neil, et qui se transforme le long du reve dans la personne du photographe Nacer Amari, en hauteur, en apparence, en voix. Ce qui communique l'importance des pensees conscientes qui restent humildement en arriere plan pendant la journee, pour nous visiter la nuit a travers le moyen des pieces de theatre, de film, que nous presente l'inconscient, pour nous traduire ce qui nous preocupe l'esprit, le coeur, et ses souhaits, ses efforts, ses defis, son courage, ses espoirs, ses joies, si souvent si difficile a voir, a comprendre par le monde qui nous entoure, par les personnes qui occupent le theatre de notre vie pendant le jour et ses demandes quotidiens qui poussent a cote notre vie spirituelle, plus profonde, et absorbee par le concret, et la lutte chaque jour a nouveau de trouver la clef qui rend clair l'enigme, la confusion, les contradictions, les hauts et les bas de la vie humaine, que le poete libanes - americain Kahlil Gibran (1883 -1931) a su resumer dans ces mots de la conclusion de ses visions poetiques en prose de son livre de 1923, "Le Prophete": "C'etait seulement hier, qu'on s'est rencontree dans le reve. Tu etais une chanson pour ma solitude, et de ton envie, je me suis construit une tour celeste. Mais maintenant, le sommeil nous quitte, et le reve s'acheve, et l'aurore n'est plus. ... Dans le crepuscule de la memoire, on se retrouvera, on se parlera, et tu me vas chanter une melodie encore plus profonde. Et si nos mains se rencontrent dans un autre reve on construira une suivante tour celeste." (page 85 - 86) Le monde des reves sait nous montrer les souhaits et les joies les plus profondes qui occupent les chants inaudibles de notre esprit, de son coeur et ses voyages enigmatiques, de notre ame et ses liens avec le monde des esprits. Le poete Kahlil Gibran le savait, et les recherches de Carl Gustav Jung allait l'etudier et explorer apres. Le monde de mes reves le vit, cette certitude que la mythologie unit l'individu a la sagesse ancienne, collective, qui cherche affirmer que le desir de se savoir compris, entendu, inclus, comme personne, qui cherche la clef de la raison d'etre de l'humanite, ce besoin profond, de recevoir cette affirmation, a travers une culture et ses expressions, de notre existence, de sa realite, comme membre de la race humaine, qu'on a une valeur a travers nos talents, nos liens, nos gestes de compassion, de generosite, qui affirment notre dignite, notre identite, culturelle - sociale - linguistique - mythologique, nous suit du monde quotidien, ses routines et exigences diurnes, dans le monde vaste, intrigant et complexe et etrangement accueillant, des personnes, connus et inconnus, reels et outre - monde, qui nous visitent dans nos reves la nuit, et nous laissent des signes, des cartes routieres, des conseils, si on a le coeur ouvert, curieux, qui sait entendre l'appel discret de son silence au milieu du bruit ensourdissant du monde pendant la journee.  

Trudi Ralston


La recherche sur les films de Brad Pitt, sur Sigmund Freud et Carl Gustav Jung, courtoisie de Wikipedia, et la traduction du passage de la conclusion du livre de 1923 du poete Kahlil Gibran, "Le Prophete", sur la page 85 - 86, est la mienne de la traduction en anglais du livre, la publication Heinemann - Londres, de 1972, ensuite de 1973, 1975, et publiee d'abord en Angleterre, en 1926.