Tuesday, March 18, 2025

Une Integrite Viscerale: L'Approche Minimaliste dans "AISSA" de Nacer Amari - dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi"

            L'idee d'un mouvement artistique est rarement isolee, est rarement juste un enfant prodigieux, qui existe seul sur une scene de theatre privee. Au contraire, les mouvements artistiques suivent une chaine presque genealogique, et decidemment archeologique, que ce soit de facon retro - active, comme le neo - baroque de nos jours, qui se repand comme un eventail immense dans les expressions urbaines - technologiques - anthropologiques du monde du XXIieme siecle, ses seismes culturelles - sociales et ses menaces geologiques et ecologiques, ou que ce soit dans les mouvements du neo - impressionnisme, neo - romanticisme ou dans la resurgence et re - integration du surrealisme dans le realisme. Un de ces mouvements qui continue de laisser ses traces, ses empreintes durables, est le mouvement artistique du minimalisme. Ce mouvement trouve ses origines aux Etats Unis, comme le photorealisme dit aussi le hyper - realisme, que j'ai discutee dans mon article anterieur, du 13 mars 2025: Le Temps qui Passe: L'Esthetique du Photorealisme dans "Mohammed, le boucher" de Nacer Amari. Le minimalisme etait une reaction des annees 1960 -1970 contre le mouvement de l'expressionnisme abstrait. Comme le photorealisme, le minimalisme, pour etre justement, une reaction contre l'expressionnisme abstrait, voulait un retour a une esthetique plus visible, plus claire, quoique, comme le hyper - realisme, le minimalisme et certains de ses artistes, y incorpore des traits du surrealisme des premieres decennies du XXieme siecle. Le minimalisme dans la portraiture en photographie, cherche de "trouver la beaute dans un style simple, qui met en valeur l'individualite du sujet, sans distractions." La portraiture en noir et blanc se prete tres bien pour creer le sens de l'introversion, qui permet aussi dans l'art de certains photographes le desir d'inclure des element surreels, pour exprimer leur experimentation avec la philosophie minimaliste. La photographe slovaque contemporaine, Eva  Chupikova, a su etablir une renommee internationale et su gagner des prix de concours prestigieux, de Paris a Tokyo, pour ses auto - portraits d'une sensualite elegante, sublimee, qui soulignent la meditation introvertie, solitaire, sobre. Elle fut nommee la Photographe Minimaliste de 2024 pour sa serie d'auto - portraits envoutants "Anna".  Les portraits du photographe italien contemporain Giuseppe Mastromatteo (1970), explorent avec une aisance lineaire impeccable les frontieres entre le reel et le surreel, dans les visages de ses protagonistes feminins et masculins, ou la peau devient un interlocuteur pour les yeux, les mains, la bouche, et leurs mouvements en suspension reflexive. Ses portraits ont ete exposees dans des musees, des galleries et dans des festivals de l'art a Milan, Paris, Londres, Miami, Peking, Basel, Instanbul et New York. Un portrait en noir et blanc du 4 mars 2025, de la part du photographe kabyle d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, au titre "AISSA", incarne un trait dominant du minimalisme dans la portraiture, autant dans la peinture que dans la photographie: cette insistance audace sur le visceral comme approche esthetique visuelle. Le mot visceral se define comme "profond, instinctif, de profondes emotions", et dans le mouvement visuel du minimalisme, se caraceterise comme ayant des bords durs, une energie lineaire, une forme simple, avec l'accent mise sur une impression spatiale bidimensionnelle. Les mots du photographe sur le protagoniste de son portrait, exemplifient ce que cette esthetique sait communiquer: "Sinon, mon portrait "AISSA", qui s'interesse beaucoup a l'histoire d'Aokas et a l'archeologie. Fils d'un sage, ce qui fait de lui un homme sage et autodidacte. Tres dur et severe ( en apparence) comme Hitler mais sympa et gentil." Et en fait, "AISSA" donne fort l'impression d'etre une personne d'une disposition tres serieuse, de profondes convictions et passions, ce qui permet rendre visible l'introverti de ses traits physiques. Le minimalisme est un mouvement artistique qui veut affirmer qu'une oeuvre de l'art "devrait ne pas etre une reference a autre chose qu'elle meme, et essayer d'eviter toute autre association extra - visuelle." Ce portrait est tres fidel a cette philosophie, dans la facon que "AISSA" reussit de nous absorber completement dans son regard dominant, qui ne s'excuse pas ses intrusions sur notre personne qui lui voient, et que lui a son tour regarde avec une confiance solide, qui ne retrocede pas du defi et de l'energie necessaires de discuter ses points de vue, ses interets, n'importe les obstacles et le scepticisme.  

             L'influence du mouvement minimaliste dans les arts visuels, de la portraiture dans la photographie et de la peinture, continue de nos jours dans une grande quantite de domaines de l'art: le monde de la musique, du theatre, de la sculpture, de la litterature, et decidemment dans son influence tres notable de l'architecture a partir de la seconde partie du XXieme siecle, comme dans les batiments avant- gardes futuristes de l'architecte suisse - francais Le Corbusier (1887 -1965), sa chapelle par exemple de Ronchamp, fameuse pour la lumiere naturelle que permettent les fenetres et l'espace cree pour elles. Il y a deux architectes japonais qui suivent cette esthetique minimaliste qui fait honneur en meme temps a l'influence sur les origines du minimalisme et sa dette que le mouvement doit a la philosophie esthetique - spatiale du Zen japonais: Kazuo Sejima (1956) et son collegue Ryue Nishizawa (1966), recipients les deux du prestigieux Prix Pritzker pour l'Architecture en 2010. Il y a l'architecte japonais aussi Tadao Ando (1941), de qui son oeuvre il dit qu'elle fut influencee par la vision architecturale du Le Corbusier. Dans la photographie, il a l'influence du minimalisme qui est visible dans l'art du photographe anglais Michael Kenna (1953), du photographe japonais Hiroshi Sugimoto (1948), et ses espaces spartanes, ouvertes, sereines de ses paysages. Dans le monde de la peinture et de la sculpture, il y a l'art de Donald Judd (1928 -1994), Agnes Martin (1912 -2004), Anne Truitt (1921 - 2004), Carl Andre (1935 - 2024), Dan Flavin (1933 - 1996), Robert Morris ( 1931 - 2018), et Frank Stella (1936 - 2024).  Dans le monde de la musique, le minimalisme trouvait son expression dans la repetition de motifs, dans la repetition graduelle, comme dans les pieces musicales de La Monte Young (1935), de Philip Glass (1937), qui lui dedie un de ses operas, en 1983, au pharaon egyptien: "Akhnaten". Il y a la musique de Terry Riley (1935), de Steve Reich (1936), du pianiste Afro - americain Julius Eastman (1940 - 1990). Dans le monde de la litterature, du theatre et de la poesie, il y a l'oeuvre des laureats du Prix Nobel des ecrivains americains Ernest Hemingway (1899 - 1961) et du dramaturge et romancier irlandais Samuel Beckett (1906 - 1989), du poete americain Ezra Pound (1885 - 1972) - lui tres controversiel pour ses sympathies fascistes ouvertes pendant la Seconde Guerre Mondiale - et l'ecrivain rebelle americain qui trouverait en France l'acceptacion pour ses ecrits sensuels francs: Charles Bukowski ( 1920 -1994). Le minimalisme a donc laissee ses empreintes durables, surtout dans la photographie du XXIieme siecle, dans la portraiture specifiquement, et aussi dans l'architecture, ce qui est tres indicatif des defis du monde post - moderne et ses perspectives retro - avant gardes: la portraiture se concentre sur l'enigme existentiel de l'etre humain dans un monde chaotique et violent, et l'architecture essaie de donner un contexte spatial aux defis immenses ecologiques de l'humanite, et les menaces pour les espaces publiques et privees du monde, face a la congestion claustrophobique de la population croissante des grandes villes et le chasme agonisant entre les riches et les pauvres, face aux inondations, secheresses, incendies, tremblements de terre, tempetes violentes, qui detruisent  les recoltes, et augmentent le spectre de famines, de guerres civiles chaque fois plus brutales, de recurrences de pandemies devastatrices, qu'affronte la race humaine. Le minimalisme cherche un refuge, une solution dans les espaces visuelles paisibles ouvertes, claires, de son architecture, dans les visages sincers introvertis et meditatifs, interrogatifs de ses photos et peintures en portraits. Le minimalisme cherche une reponse, une alternative pour le chaos et le bruit cacophonique croissant, violent, d'un monde dans lequel on ne voit plus clair, qui est hors de controle. Le portrait "AISSA" du photographe de l'Algerie, Nacer Amari, dans sa qualite esthetique d'une franchise viscerale, passionnee, que communique la personne resolue et son regard ferme, inebranlable, impassible, du protagoniste resolu, calme est une apte synthese de l'element theatrale austere, de l'esthetique et sa philosophie du minimalisme, sa mission inalterable de rendre visible la reflection introvertie qui insiste, qui ne cede pas, et qui sait s'exprimer avec une urgence inexorable, intransigeante.   

Trudi Ralston  


La recherche sur le monde vaste du mouvement artistique du minimalisme, et son influence croissante et continue dans les arts et les interpretations multi - dimensionnelles de son style et son esthetique, de la part de ses adherents du XXieme et du XXIieme siecles, courtoisie de Wikipedia. 


Saturday, March 15, 2025

L'Espoir, n'est pas un Sentiment: dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

             On vit dans une region des Etats Unis, la region du Pacifique - Ouest, ou en automne et hiver, on a une bonne quantite de tempetes de vent et de pluie. Mettre sous les avant - toits, une egale bonne quantite de carillons eoliens, de differentes notes, tailles, ajoute une mesure de fantaisie musicale, ces jours gris entre les saisons. Ce matin, avant l'aube, le carillon eolien le plus grand, chanteait ses pas de danse metalliques avec grande insistance, et le rythme sur le souffle du vent, m'a inspiree ce poeme, d'un ton un peu sombre peut - etre, vu le chaos stupefiant dans le monde en ce moment, qui ne parait que devenir plus absurde avec chaque heure qui passe:


L'Espoir, n'est pas un Sentiment 


L'espoir, n'est pas un sentiment, ce n'est pas une chemise, qu'on garde en reserve, au fond de la valise qui contient ce qui reste des reves de notre esprit. L'espoir n'est pas une colere, ne pas un cri qui se perd dans le vide. Plutot, l'espoir est le feu qui commence dans le coeur avec le premier souffle qu'on a pris au moment de notre naissance. 

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L'espoir, n'est pas un sentiment, c'est la douceur parmi le dur, c'est la caresse qui enleve la larme de ceux qui ne nous comprennent rien, qui ne voient pas le lac des larmes dans lequel leur indifference nous abandonne. L'espoir il ne demande rien. 

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L'espoir, c'est le sourire qu'on donne a l'etranger aux yeux tristes, quand le noir nous trouve sans direction ou guide, c'est le bonjour plein de soleil qu'on partage quand est loin de notre coeur la chance au bonheur. L'espoir est le pas sur et humilde qui anime le courage quand regne la terreur et le mal. 

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L'espoir est l'enfant de l'amour, qui nous prend la main et qui assure que le feu de son etoile brillante, ne s'eteint pas sans resistance heroique, et c'est ce meme espoir qui repandra la senteur de sa fumee sacrale, dans la brise, longtemps apres que le feu de notre vie,

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de ses reves, de ses amours et tendresses, de ses douleurs et victoires, sera eteinte, quand on ne sera q'une memoire fragile dans le coeur de ceux qui ont eu le courage de nous connaitre, de nous aimer, et que l'espoir nous aidera a retrouver, dans le monde vaste des esprits, ou les coeurs qui etaient unis sur terre sont permis de se reunir.    


Trudi Ralston

"Ta lumiere est plus magnifique que le lever et le coucher du soleil." RUMI (1207 - 1273). 

  

Thursday, March 13, 2025

Le Temps qui Coule: L'Esthetique du Photorealisme dans "Mohammed, le boucher" de Nacer Amari - dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi"

              Un portrait en noir et blanc du 24 fevrier 2025 de la part du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie ouvre la porte sur une vue d'un mouvement artistique qui continue d'exercer une influence hypnotique pour son impacte direct, brusque des fois, quant a son interpretation franche de la realite postmoderne qu'essaient de comprendre, et rendre visible les peintres, sculpteurs et photographes artistes de nos jours. Le pouvoir envoutant du portrait "Mohammed, le boucher" est dans la force du regard, qui n'est pas ni exigeant, ni evasif, ne pas conflictuel, ne pas de resignation non plus, c'est un regard complexe, ou s'unissent la confiance calme et une patience chevronnee. C'est un regard, qui est different pour ne pas se diriger vers le monde exterieur, mais qui sait diriger sa direction visuelle du spectateur vers son propre monde interieur, ou le regard observatif, vigilant, du boucher Mohammed, etale pour le spectateur curieux, un monde interieur riche en sensations, en comprehensions, en horizons, en conflits vaincus. On sent dans le regard du portrait "Mohammed, le boucher" qu'il s'agit d'une personne qui garde des observations astucieuses sur la nature humaine, qu'il s'agit su'une personne qui possede un esprit genereux, patient, de nuances subtiles. C'est un portrait ou rayonne cette energie concrete, precise du realisme, que la photographie a grandement influencee comme mouvement dans la peinture, la sculpture et qui en a recu meme son nom: le photorealisme. C'est un mouvement absolument fascinant, qui a ses origines dans les annees 1830 - 1840, a cote de la revolution sociale - culturelle et technique, qu'etait la photographie comme nouvelle expression artistique, qui savait capter les details de facon qui rivalait la precision historique des peintures, et qui allait inspirer en fait, les peintres d'imiter la precision et clarte technique de la photographie, comme le chercheait de faire le surrealisme du debut du XXieme siecle, par exemple dans l'art dramatique avant - garde du peintre espagnol Salvador Dali (1904 - 1989), et comme dans les portraits et paysages et natures mortes du peintre belge Rene Magritte (1898 - 1967), je pense specifiquement a sa peinture de 1928 - 1929, "Ceci n'est pas une pipe." Le photorealisme comme mouvement prend sa forme definitive dans les annees 1960 - 1970, aux Etats Unis, et s'exprime dans des paysages, et natures mortes, et des portraits, dans un style qui s'appelle aussi le hyper - realisme, pour en fait vouloir atteindre la meme precision visuelle concrete, factuelle, que sait produire une photo, comme dans les paysages ruraux et urbains de John Baeder (1938). Le photorealisme etait une reaction passionnee contre le mouvement moderniste de l'expressionnisme abstrait, un contrepoids qui voulait etre un contraste avec les peintures d'artistes comme le peintre americain Jackson Pollock (1912 - 1956), le peintre allemand - americain Hans Hofmann (1880 - 1966) et le peintre hollandais - americain de grande influence, Willem de Kooning (1904 - 1997). La liste de la premiere generation des artistes du photorealisme inclut: Richard Estes (1932), Charles Bell (1936 - 1996), Don Eddy (1944), Robert Bechtle (1932 - 2020), John Salt (1937 - 2021), Ben Schonzeit (1942), et Tom Blackwell ( 1938 - 2020). John Baeder (1938), Jack Menderhall (1937), et Idelle Weber (1932 - 2020), sont de la deuxieme generation d'artistes peintres hyper - realistes, qui inclut aussi les Iles Britanniques et l'Irlande avec l'art de Michael Gorman (1938 - 2022) et Eric Scott (1945), un artiste de qui on voit interessant de noter, une re- introduction de certains elements surreels dans ses toiles. Dans le monde de la sculpture il y a les sculptures hyper - realites audaces de Duane Hanson (1925 - 1996), qui initiait le style Veriste, du mot latin "verus", "vrai", qui etait un style de portraiture romaine d'entre 147 - 30 B.C. important pour l'hyper - realisme qui rend les bustes romaines de cette epoque hyper - modernes. Les sculptures en fibre de verre, peintes et habillees, de l'artiste americain Duane Hanson ont un effet deconcertant, derangeant en fait, pour leur franchise du physique des personnes sculptees, toutes a base de personnes reelles, qui leur montre souvent de facon grotesque, vulnerable, tragique aussi. Ses sculptures photorealistes de Duane Hanson sont ainsi aussi un commentaire social, sur le vide, l'ennuie, la tristesse, l'isolation, le ridicule, et la solitude de la vie urbaine moderne et ses mirages, ses illusions, ses abus. Les sculptures photorealistes de l'americain John de Andrea (1941) se concentrent sur le nu, souvent dans des poses controversielles, voyeuristes. La nouvelle generation des artistes hyper - realistes ajoute un element retro - avant garde, comme dans les portraits du peintre anglais contemporain, Clive Head (1965): ses portraits montrent un interet vif dans les passage du temps, et pour accomplir cet effet visuellement, le peintre inclut le dedoublement des visages dans des differentes angles, pour suggerer cet avancement chronique, ce qui cree un effet de mouvement et dynamisme au ralenti, tres captivant de ses toiles faites a l'huile. Un autre trait du mouvement du hyper - realisme ou photorealisme de la nouvelle generation, a partir de la seconde partie du XXieme siecle, est sa repandue internationale, et les exemples de beaute envoutante de portraits qui rendent le style du photorealisme dans un style de precision superbe, comme le sait faire le portraitiste de la Chine au talent de genie, Len Jun (1963), ou la frontiere entre peinture et image photographique disparait comme dans une mise en scene de la part d'un magicien visuel hyper - adepte. Il y a donc les deux poles dans le mouvement du photorealisme en ce moment de sa nouvelle esthetique : d'un cote, il y a le retour a certains elements qui datent d'avant la periode post - moderniste, qui inclurent des elements de l'expressionnisme, de l'impressionnisme, du cubisme, et du surrealisme, comme dans les portraits du peintre anglais Clive Head, qui cherche de rendre non seulement le visible mais aussi l'invisible, comme le passage du temps que vivent ses protagonistes. Et, il y a une passion pour celebrer le reel, concret, physique dans toute sa beaute exquise, comme dans les portraits de ses protagonistes feminines du peintre chinois Len Jun, qui sont d'une finesse minutieuse et precision eblouissante, magnetisante, qui rend visible les plus petits details des couleurs, des tissus, des traits de l'expression du visage, de la texture des cheveux et leur coiffure, de la lumiere sur la peau, des yeux. Le portrait "Mohammed, le boucher" du photographe kabyle Nacer Amari est une celebration en energie vibrante, qui rend visible le monde interieur du spectateur en fait, dans la reussite fine, deliberee, du regard exterieur de Mohammed, le boucher patient, qui se dirige avec deliberation sure, vers le spectateur, vers son monde interieur. C'est un beau tour de force visuel - psychologique, de renverser la perspective, d'un portrait avec une vue exclusive du monde interieur de son protagoniste, vers un portrait qui devient une fenetre ouverte, sur le monde de l'observateur, de qui le protagoniste du portrait devient le gardien de ses secrets, de ses contradictions ne jamais avant vues, ni exprimees, et que ce portrait envoutant en sait suggerer les silences complices, dans un style qui unit le photorealisme et ses sensibilites postmodernes, aux touches de nostalgies modernistes pour le desir artistique, de vouloir franchir la frontiere entre le visible et l'invisible. "Mohammed, le boucher" ainsi encourage le dialogue, interne, ou a haute voix, sur l'eternel dilemme existentiel que pose la vie: de rester a l'exterieur des autres, ou de risquer la vulnerablite et ses joies et douleurs de frapper avec courage et volonte sur la porte de l'ame, du coeur autrui, et d'obtenir ainsi l'entree et la permission de connaitre, de decouvrir le monde interieur, l'intimite unique d'une autre personne. J'ai fort l'impression que le protagoniste "Mohammed, le boucher" de ce portrait captivant de Nacer Amari, en comprend et valorise la question, la valeur, et les complexites, un trait de la sagesse, de la charite, de la tolerance, que le photographe sait rendre tangible, desirable, de facon visuelle - affective decisive et brillante.  

Trudi Ralston     

La recherche sur le mouvement du photorealisme ou hyper - realisme dans la peinture, la sculpture et la photographie comme esthetique postmoderne, ses origines et ses artistes a travers plusieurs generations d'expression, courtoisie de Wikipedia. 

Tuesday, March 11, 2025

Soliloque de l'Ame Abandonnee - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

             Le ciel ce matin ici est d'un gris bizarre, refletant une lumiere dure, camoufflee par une couche dense d'ombres qui paraissent etre collees avec indifference sur le souffle d'un sommeil inquiet du ciel. Les arbres encore nus d'un hiver qui resiste s'enaller definitivement, donnaient l'impression d'etre des acteurs sur une scene qu'avait oublie le temps, augmentee par l'absence du choeur d'oiseaux joyeux qui visitent le jardin les jours de soleil, et les jours moins froids ou moins sombres. Dans ce silence etouffant, un chant insistant s'est mis dans mon coeur, de qui ensuite est issu ce poeme, que je dedie a ma Kabylie, si loin, si proche, tout en un, et qui vit dans mon esprit comme une blessure chaude, eternellement brulante, de ce manque qu'elle me laisse quand je n'entends pas sa voix, quand je ne vois pas son sourire, quand je ne sens pas le soleil de son regard ou s'unissent le desert et les montagnes, la mer et ses memoires:


Soliloque de l'Ame Abandonnee  


Et si j'etais, pour te rassurer, une couleur de ton ciel, legere, claire, haut parmi la lune et les etoiles de ton firmament. Et si j'etais une brise des vagues de tes plages, qui le soir adoucit ta fatigue avant d'aller dormir. Et si encore, j'etais un eclat de rire, d'un de tes enfants quand ils jouent en famille les jours chauds d'ete, quand tu as le temps de rever pour un moment, avant que le monde t'exige l'effort de continuer de croire dans les promesses de demain. 

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Est - ce que alors, dans ces moments, ou je serai invisible, tu me pardonnerais mes urgences de poete sans pays? Est - ce que alors, dans ces moments fuyants de joie, de l'espoir, ou je ne serais qu'une ombre discrete, sur le rythme de tes melodies anciennes, je serais enfant inclus dans l'histoire de ta terre, des visions de tes ancetres? Est - ce alors, dans cette charite chaleureuse, tu me permettrais, danser sur les pas de ton etreinte de mon ame et coeur si longuement vivants avec les empreintes douloureuses de mes racines effacees? 

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Si j'etais alors, juste pour te rassurer, une enfant precoce, qui jouait avec les autres enfants sur la plage ou tes familles celebrent le soleil et ses merveilles, dans son manteau rouge vermillion d'ete. Si j'etais meme juste une couleur que se met le ciel pour rendre plus brillant l'orchestre des etoiles quand vient la nuit. Si mes mots etaient en accent kabyle, et j'etais simplement l'echo d'une flute qui se rappelle le Sahara et ses impenetrables secrets.

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Est - ce que alors, je pourrai finalement croire que le monde connaittra la paix un jour? Est - ce que alors, je pourrai savoir que la vie se ressoude toujours les defis, quand on se sait membre d'une grande famille, qui depuis des milliers d'annees survit, dans les annees dures, et dans les annees de triomphe, unie ne jamais l'ame abandonnee? Est - ce que alors, mon nom serait inscrit dans le sable des reves de ma fiere, resistante Kabylie? 


Trudi Ralston


"Entrez dans mes yeux, et regarde - moi a travers eux, car j'ai choisi un chez moi, bien au - dela que les yeux peuvent voir." -  ( traduit de l'anglais : "Come into my eyes, and look at me through them, for I have chosen a home far beyond what eyes can see." )  - Jalal al - Din Muhammad RUMI (1207 - 1273). 

Sunday, March 9, 2025

Relier les Points de l'Espoir: L'Optimisme Moderniste dans "KARIM" de Nacer Amari - dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi"

             Le monde de la photographie est un univers vaste, qui tel un eventail de petales d'une fleur lotus, s'etend dans beaucoup de differentes angles, pour nous montrer une vue qui illumine les lumieres et les ombres de l'esprit humain et ses expressions. Un trait durable de la photographie de l'artiste kabyle d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, est la patience avec laquelle il sait communiquer et rendre accessible le monde interieur des protagonistes de ses portraits. Il sait ralentir le temps, pour le spectateur, et cette technique permet une vue multi - dimensionnelle, une chance de toucher les sensibilites esthetiques cachees de ses portraits, qui temoignent d'une philosophie esthetique d'un esprit curieux, genereux. L'energie positive du portrait "KARIM" du 19 fevrier 2025, fait en noir et blanc, transmet un optimisme qui rappelle aux portraits du peintre allemand - suisse Paul Klee (1879 - 1940). Interessant de noter, que la plupart des portraits faits par Paul Klee etaient en couleur, comme le peintre avait une grande fascination intellectuelle avec les couleurs. Ses theories sur les couleurs dans "Les Cahiers de Paul Klee" sont vus comme ayant la meme importance quant a l'art moderne que "Treatise sur la Peinture" du polymathe italien Leonardo da Vinci (1452 - 1519), quant a l'art de la Renaissance. Ce qui m'a impressionnee voyant le portrait "KARIM" de Nacer Amari, est que ma reponse affective - esthetique me mettait dans le monde des portraits surrealistes de Paul Klee, leur monde de couleurs vibrantes, d'une lutte pour l'innocence, l'espoir dans le monde sombre, incertain au precipice de la Premiere Guerre Mondiale, qu'il avait connu comme jeune soldat, et devant les ombres angoissantes avant la Seconde Guerre Mondiale et la menace de la terreur des nazis, qui allait lui faire prendre la decision de quitter l'Allemagne. L'oeuvre de Paul Klee reflete son sens de l'humour sec, sa vue parfois celle d'un enfant, son interet dans la musique, son energie abondante, qui a laissee un heritage de 10,000 peintures, dessins et gravures, dans le style du mouvement expressionniste - surrealiste. Ensemble avec son ami et collegue, le peintre russe Wassily Kandinsky (1866 -1944), il enseigneait a l'Ecole Bauhaus de l'Art et de l'Architecture en Allemagne, jusqu'a 1933, quand les nazis l'ont fermee, et Klee et sa famille decident de quitter l'Allemagne pour aller vivre en Suisse. Pour Paul Klee, les couleurs representent l'optimisme et la noblesse dans les arts, et aussi un point de repos de l'ambiance de pessimisme dans ses portraits grotesques et ses tableaux satiriques. En 1914, il a fait un voyage en Tunisie, ou la qualite de la lumiere en Afrique du Nord lui impressionne grandement, ce qui allait renforcer sa vue de la musicalite et la brillante qualite des couleurs dans ses peintures. Il retourne en Afrique du Nord en 1928, pour passer une annee en Egypte, et c'est ce sejour qui allait etre a l'origine de sa peinture la plus fameuse, de 1932, "Ad Parnassum", un immense tableau de 3 metres, fait dans le style du pointillisme, rendu fameux par le peintre Georges Seurat (1859 - 1891), mort a l'age de 31 ans, apres qui le mouvement a recu son nom. Dans cette peinture, Paul Klee construit un tableau de milliers de points de couleur, dans le style pointilliste, pour creer l'effet d'une pyramide. Au - dessus de cette pyramide il y a un soleil, et le titre de l'oeuvre indique que la pyramide est une allusion a Apollo et les Muses. Ses explorations de l'Egypte lui laissent avec un sens de connection, de lien avec le pays, que le critique de l'histoire de l'art Olivier Berggruen (1963) decrit comme une sensation mystique: "Dans le desert, les rayons intenses du desert lui paraissaient d'envelopper tous les etres vivants, et la nuit, le mouvement des etoiles etait encore plus palpable." Dans l'architecture des anciens monuments funeraires, Paul Klee decouvre un sens de proportion et de mesure dans lesquels les etres humains paraissent etablir une relation convainquante avec l'immensite du paysage. En plus, la numerologie esoterique avec laquelle ces monuments avaient ete construits, avait une grande attraction pour Paul Klee. La forme de la pyramide aussi exerceait un interet sur la philosophie esthetique de Paul Klee, dans son appreciation de la part de son collegue russe Wassily Kandinsky, qui croyait que l'artiste sincer, authentique, faisait ses creations a base d'une necessite interieure, qui etait telle la pointe d'une pyramide en mouvement ascendant, et que cette pyramide et sa philosophie artistique progressive s'avance vers le futur. Wassily Kandinsky postulait que ce qui etait vu hier comme de l'art avant - garde, est vu comme commun aujourd'hui, et ce qui est vu comme avant - garde aujourd'hui, sera vu comme commun demain. Wassily Kandinsky aussi, allait voyager beaucoup entre les annees 1903 et 1908, avec sa maitresse et collegue - artiste peintre, Gabrielle Munter (1877 - 1962) en Europe, la Russie et l'Afrique du Nord. En fait, ses peintures entre 1935 et 1943 montrent dans leurs couleurs et rythmes ligneaires, une grande influence de l'art africain qui a directement donnee l'origine au mouvement du surrealisme du fin du XIXieme et les premieres decennies du XXieme siecle, avec une resurgence de nos jours du style et ses adherents dans le monde des arts contemporains du XXIieme siecle. On ne peut pas ni comprendre ni apprecier la force artistique, spirituelle, mythologique du surrealisme comme mouvement global historique sans en savoir que ses racines et ses antecedents se trouvent dans la richesse culturelle de l'art africain, qui avait compris la presence ancestrale mystique - sociale - psychologique du surrealisme depuis la nuit des temps, long avant que le mot etait defini par les mouvements artistiques du modernisme, comme est notable dans l'art surreel - cubiste du peintre espagnol Pablo Picasso (1881 - 1973), comme dans sa peinture avant - garde, de 1907, "Les Demoiselles d'Avignon", ou deux differents masques africains deviennent les visages de deux des cinq femmes nues. Cette divergence historique - artistique et philosophe, pour arriver a la conclusion, que les portraits du photographe algerien Nacer Amari, sont souvent des explorations, des fouilles archeologiques de l'esprit riche et profond de son heritage kabyle, dans le coeur et l'ame anciens et historiques de son pays, de sa culture d'origine, dans ses messages envoutants et captivants que laisse son art pour le specateur qui prend le temps de lui apprecier sa synergie, sa synesthesie, qui permet en entendre, voir et ecouter sa voix sonore, claire, agrableablement silente et audible a la fois, comme les notes et leurs pauses d'une flute dans le desert, qui nous met la vue et l'ouie vers l'horizon dans la distance, plein de defis, mais aussi plein de l'espoir, de courage, et qui affirme cette pensee de Paul Klee: "L'Art ne reproduit pas le visible, plutot, il rend visible." 

Trudi Ralston    


La recherche sur l'art du peintre Paul Klee, et de Georges Seurat et le pointillisme et sur le peintre Wassily Kandinsky, ainsi que sur le surrealisme et ses antecedents dans l'art de l'Afrique, courtoisie de Wikipedia. 





Tuesday, March 4, 2025

L'Appel de la Fleur: Une Reflection - dans la serie "Au - dela des Ombres de Demain"

             C'est une chose curieuse, de constater que la resistance du coeur a avoir autant avec son courage, sa volonte, sa charite determinee, qu'avec une autre energie, une autre force: celle de la vulnerabilite. Avec les annees, en observant la nature humaine, il y a un trait qui est mysterieux, enigmatique que possede le coeur dans les moments ou l'extreme joie et l'extreme detresse se rencontrent, et qui s'exprime sous forme de larmes. Les larmes deviennent dans ces moments, ou se deborde la joie, l'extase, et son contraire, le chagrin, la perte, la douleur, ces moments ou les larmes deviennent l'elixir de la catharsis, de la profonde comprehension au - dela des mots. Les larmes se melangent alors avec le rire, le sourire, le cri, le deuil, le chant, la danse, la reunion. Ce poeme cherche a comprendre cet enigme de la joie, de la douleur, et leurs rencontres douces - ameres, dans cet equilibre precaire entre les deux que doit accepter l'etre humain sur le sentier ne jamais evident qu'est la vie: 


L'Appel de la Fleur 



L'hiver s'acheve difficilement, la pluie elle insiste de faire l'epreuve a la patience, resiste d'inviter a la saison suivante, au soleil et sa lumiere, aux couleurs fraiches du printemps. 

Arrivent alors, tout doucement, les premieres fleurs, dans leurs robes joyeuses, brillantes, et le ciel bleu, les nuages blancs abondants, les nuits d'etoiles qui chantent leur amour pour la lune toute seduisante.  

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Le printemps a ses jours genereux et chauds, et ses jours ou la pluie cache la lumiere, le jeu des petales des fleurs et leurs racines encore incertaines, mais deja jubilantes. 

Entre tempetes de pluie du matin, et les mises en scene spontanees du soleil, en costume de festival, mon coeur a senti sur le visage, les gouttes de l'eau de la tempete breve, comme si elles etaient des larmes longuement reprimees, timidement rangees. 

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Cette sensation du toucher de la pluie sur mon visage, et sur les petales delicates encore des fleurs printannieres, m'a fait penser au besoin qu'a toute creature de pleurer dans les moments durs, et dans les moments de bonheurs inattendus.

Les larmes, elles sont l'appel de la fleur qu'est le coeur, et l'energie vitale qu'en symbolise la racine, qui sans ce sel chaud qui lui nourrit le sol, perd sa chaleur, son humanite, devient une pierre vide, morte, comme le sait toute fleur qui ne recoit pas assez de pluie pour assouvir sa soif, assurer sa croissance. 

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L'humilite des larmes, elles nous sauvent le danger de perdre le courage, elles gardent notre coeur sans rancune, sans arrogance, sans amertume, face aux defis que personne dans cette vie, sait evader. Les larmes de joie, de tristesse, d'espoir, de victoire, de grace, elles nourrissent la racine, et sa fleur qu'est le coeur qui decide de ne jamais perdre, dans les hauts et les bas de nos circonstances, son humanite.  


Trudi Ralston




 




 

Sunday, March 2, 2025

Entre les Lignes: La Technique Durable dans "HAFIT" de Nacer Amari - dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi"

             La photographie a un lien historique et unique avec l'esthetique de la peinture, et ce lien s'exprime de la facon la plus intime dans la portraiture, car c'est en fait la photographie, ensemble avec la peinture et la sculpture qui a reussi de faire le pont entre l'evolution des arts visuels dans le modernisme du fin du XIXieme siecle et debut du XXieme siecle et les avances technologiques d'aujourd'hui, ces decennies d'une explosion volcanique dans les sciences numeriques qui permettent que la photographie comme art occupe une place de grande importance dans un monde qui change a une vitesse exponentielle dans tous les domaines, souvent de facon chaotique et deroutante. Pouvoir situer alors cette evolution dans le contexte de la portraiture, qui permet une vue dans le monde interieur de l'etre humain, et specifiquement dans le contexte de la portraiture dans la photographie de nos jours, est une chance de mieux comprendre le monde du XXIieme siecle, ses angoisses, ses espoirs, ses defis. Un portrait en noir et blanc du 17 fevrier 2025, "HAFIT" de la part du photographe kabyle d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, donne cette chance, pour avoir reussi d'incorporer une technique durable dans l'evocation de son protagoniste. C'est frappant, comme ce portrait nous transporte au monde de deux artistes du mouvement de l'Age d'Or dans le Baroque, deux peintres, qui etaient aussi des graveurs de grande influence: Albrecht Durer (1471 - 1528) et Rembrandt van Rijn (1606 - 1669). Les mots du photographe introduisent le protagoniste: "Pour mon portrait "HAFIT", un homme d'Aokas, tres sage, calme, genereux, serieux et surtout tres aime par tout le monde ici a Cap Aokas." Ce portrait a gros plan, montre a Hafit dans un moment d'auto - reflexion, que le photographe rend visible, avec l'outil de l'angle du visage que souvent utilisait l'artiste des Pays - Bas, Rembrandt, ce qui donne a ce portrait une sensibilite visuelle d'une gravure, un art et sa technique que maitrisait profondement le peintre. Rembrandt, qui allait produire 300 gravures, et 2000 dessins d'une grande variete de sujets, reste fameux aussi pour ses 40 auto - portraits, une sorte d'auto - biographie visuelle, qu'il avait commencee dans sa jeunesse. Albrecht Durer aussi, laisserait un heritage riche d'auto - portaits, le premier fait a l'age de 13 ans, un dessin fait a la pointe d'argent, comme le faisait aussi Leonardo da Vinci. Les gravures de Rembrandt utilisaient dans les portraits, comme ses portraits a l'huile, l'angle qui incline le visage du protagoniste, et ceci autant dans ses auto - portraits que les portraits de ses nombreux clients et clientes: un angle qui fait que la crete du nez est la ligne de demarcation entre les parties de lumiere et celles d'ombres. Un visage dans les portraits de Rembrandt, en peinture et en gravure, est un visage partiellement eclipsee, et le nez, clair et evident, au milieu de demi - teintes a comme but d'attirer l'attention du spectateur et dramatiser la division entre un flot de lumiere, une abondance de clarte, et une penombre maussade. Cette technique du chiaroscuro, rendue fameuse par le polymathe italien Leonardo da Vinci (1452 - 1519) serait appliquee avec une passion geniale dans l'oeuvre du peintre italien Michaelangelo Merisi da Caravaggio (1571 - 1610), et est evidente dans le dynamique portrait "HAFIT" du photographe Nacer Amari. J'aime beaucoup cet effet d'une interpretation contemporaine d'une gravure que donne ce portrait dynamique, reflexif. Les gravures en fait, se pretent bien a une exploration du monde interne dans les portraits, et a partir de 1640, Rembrandt utilisait une gamme de techniques, pour mettre l'accent sur cette ambiance intime, interieure dans ses gravures de divers sujets et matieres, laissant parfois des grandes espaces du papier blanc, pour suggerer l'idee de l'espace, ou parfois pour creer un labyrinthe de lignes, comme dans plusieurs de ses auto - portraits en gravures, pour ainsi produire des tons sombres riches. 

             Cette technique de savoir rendre visible dans ses portraits l'energie vitale de ses protagonistes que domine si bien le photographe kabyle Nacer Amari, dans le cas de "HAFIT" evoque des ambiances du monde des gravures baroques et ses antecedents, qui ont une histoire qui a ses origines dans l'Antiquite, et qui nous permettra d'apprecier ainsi aussi la technique unique qu'utilise cet art pour creer ses effets et sa complexite artistique - narrative. Une gravure se fait traditionnellement en utilisant un acide fort ou "mordant" pour couper dans les parties ne pas protegees d'une surface en metal pour creer une image incisee, dite aussi "intaglio". Dans une variete de cas, cette technique de l'intaglio s'utilise aussi dans un nombre de technologies modernes, comme pour la gravure photochimique, y dans la fabrication des circuits imprimes. Les premieres evidences archeologiques de la technique de la gravure, de l'incision, fut pour des raisons decoratives, c'est a dire, pour les perles de cornaline gravees, de la civilisation de la Vallee de l'Indus, ce qui est le Pakistan et le nord - ouest de l'Inde d'aujourd'hui. Ces perles de cornaline gravees etaient trouvees dans le Cimetiere Royal d'Ur, de la Premiere Dynastie d'Ur, remontant a 3000 B.C. Ces perles sont vues comme etre une evidence importante du commerce entre la Vallee de l'Indus, la Mesopotamie et l'Egypte ancien. La technique de la gravure connue au Moyen Age en Europe, remonte possiblement a l'art de l'orfevrerie, qui remonte a l'Antiquite, pour l'utiliser dans la decoration d'armures, de gobelets. Apres une periode d'obscurite, la technique de la gravure dans les arts voit une renaissance, grandement influencee par le style de Rembrandt, entre 1850 et les annees 1920 - 1930, comme dans la serie de 100 gravures "Vollard Suite", faite entre 1930 et 1937, de l'artiste espagnol Pablo Picasso (1881- 1973).  Cette relance de l'interet dans la gravure fut possible grace a l'idee de l'edition limitee, qui reste populaire, et la gravure comme expression artistique persiste de nos jours. Le portrait "HAFIT" du photographe Nacer Amari est ainsi un exemple retro - avantgarde, pour ainsi le dire, en synchronisite harmonieuse avec la qualite durable des influences qu'a donnee et que continue de laisser visible le mouvement du Baroque et ses expressions aujourd'hui dans le style du neo - baroque autant dans la peinture, que dans la sculpture et la photographie, qui elle, reste l'etoile du Nord brillante, audace, dans le paysage artistique complexe moderniste et post - moderniste et sa raison d'etre en flux existentiel continu. Ce qui rend cet apercu discret dans le monde interieur du protagoniste "HAFIT", cette perspective entre les lignes que lui donne le photographe, avec la precision interne, reflexive d'une gravure, tres interessant, et d'une authenticite et sincerite artistique attirante.  

Trudi Ralston

La recherche sur la technique de la gravure, ses antecedents et adherents historiques, courtoisie de Wikipedia, ainsi que l'information sur les peintres Albrecht Durer, Rembrandt van Rijn, et Pablo Picasso. 

Saturday, February 22, 2025

L'Ethos de l'Infinalisabilite: Fyodor Dostoevsky, Mikhail Bakhtin et le Portrait "Sinty" de Nacer Amari - dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi"

            C'est une observation poetique, l'idee que parfois dans les moments les plus silents, qu'on a la chance d'entendre des notes et leurs melodies d'un chant et son message qui autrement s'aurait perdu dans les pas distraits du quotidien et ses exigences. Un portrait en noir et blanc du 15 fevrier 2025 du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, a ouvert la porte vers une decouverte artistique - philosophe ne pas attendu, ne pas meme apercu, jusqu'aux heures de recherche que son portrait "Sinty" a su provoquer avec pas mal de consternation joyeuse et surprise de ma part. J'avais l'impression de me trouver au rebord d'un tout nouveau paysage intellectuel quant a l'impacte de l'art de sa portraiture du photographe kabyle, et de notre collaboration creative ces dernieres 6 annees. Ce portrait, Nacer Amari l'introduit avec une paucite de mots, qui cache la gachette irreversible qu'allait produire l'effet de son protagoniste: "Pour mon portrait "Sinty", ce sera tres court: c'est un collegue de travail, calme, dynamique, et ruse." Le portrait en noir et blanc en fait montre le visage et son energie decisive, d'un homme qui maitrise soi -meme, qui observe avec soin avant de reagir. C'est un portrait qui a des traits naturalistes, ce mouvement moderniste avec des echos du surrealisme, de l'impressionnisme avec ses racines trempees dans le monde des deux guerres mondiales, de 1914 - 1918 et 1940 - 1945, et les cicatrices encore visibles aujourd'hui des horreurs et leur heritage tragique qu'on parait etre prets a repeter il parait sans aucune hesitation. Un des artistes que "Sinty" apporte avec l'appel de son regard imposant, est le peintre belge d'ascendance anglaise -flamande, James Ensor (1860 - 1949), de qui sa vie et sa philosophie artistique fut marquee par les deux guerres mondiales, et les suivants elements surrealistes de ses portraits hallucinants, ou il unit le style de l'impressionnisme et ses lumieres brillantes avec le monde interieur du style naturaliste, qui allait culminer dans le surrealisme. James Ensor se concentre dans ses auto - portraits fameux, comme "Auto - portrait avec Masques" de 1899, sur l'expression du regard, qui est une invitation hypnotisante d'explorer les figures grotesques qui lui entourent dans un tableau carnavalesque de visages avec des masques, ou s'efface la ligne entre le reel et le surreel, aussi pour l'artiste, qui ne porte pas de masque, juste un chapeau aux plumes et fleurs, qui lui permet de se camouffler dans la foule effrayante qu'il frequente dans cette scene ou le grotesque est roi. James Ensor etait connu pour son audace artistique, au niveau socio - politique, et avait une fascination pour les masques. Dans son studio a Oostende, en Flandes, ou il a vecu toute sa vie, il prenait l'habitude d'habiller des squellettes - mannequins et de leur mettre des masques pour ses peintures, ce qui lui permettait de peindre ses visions artistiques avec beaucoup de liberte creative. L'effet grotesque de cette mise en scene, devint une signature de son art: le grotesque avec ses implications du bizarre, de la deformation, de l'inquietant, du degoutant aussi, et du choquant, qui a pris les critiques de l'art a l'epoque d'apprendre de comprendre, de digerer, et a la fin, apprecier, car James Ensor a su etablir une renommee mondiale, avec ses peintures dans les musees du monde, de New York a Los Angeles, de Paris a Londres, de Bruxelles a Cologne. Selon le peintre belge contemporain qui a une reputation internationale, Luc Tuymans (1958), l'oeuvre de James Ensor s'occupe d'explorer la complexite morale, specifiquement la co - existence du bien et du mal, qu'il sait rendre visible avec la richesse et le moyen d'un element ancien et durable jusqu'a nos jours: le grotesque. 

            Le grotesque comme element artistique a une histoire volumineuse et de grande importance, de qui ses origines remontent a l'Antiquite, specifiquement un style extravagant romain, re - decouvert et re - introduit vers la fin du XVieme siecle. Le mot grotesque se derive du mot italien "grottesca", qui remonte a "grotte", apres la decouverte de fresques impressionnantes de figures bizarres dans les foules archeologiques d'une villa de l'empereur romain Neron (37 A.D. - 68 A.D.), sa villa "Domus Aurea", "La Maison Doree", qui avait ete enterree dans un enfouissement pour 1500 ans. Avec le moyen de la gravure, le grotesque apparait au XVieme siecle ensuite dans l'art et ses expressions, de l'Espagne a la Pologne, et dans les XVIIieme et XVIIIieme siecles, le grotesque trouve une influence ample dans la science des monstres et l'experimentation artistique : la teratologie, prevalent dans les mouvements du Barqoue et son antecedent, la Renaissance. Dans la periode victorienne, le grotesque s'exprime pour la plupart sans l'elegance et sans l'extravagance stylistique anterieure, sous l'influence d'une moralite bourgeoise stricte et regressive. L'integration du grotesque dans les arts fut une continuation directe de la tradition medievale des droleries decoratives dans les marges des manuscrits comme formule d'illustration ou initiales. Dela, le style du grotesque evolue dans des caricatures plus grandes, comme celles du polymathe italien, Leonardo da Vinci ( 1452 - 1519).  Dans le monde de la literature, le grotesque trouve son expression dans les pieces tragi - comiques et la satire, qui a fait observer l'ecrivain allemand - tcheque, Thomas Mann (1875 - 1955), gagneur du Prix Nobel pour son livre "La Montagne Magique", que le grotesque est "le vrai style anti - bourgeois." Le grotesque a ses origines litteraires dans l'Antiquite, dans les oeuvres du genie grecque, Homer ( possiblement du VIIIieme seicle B.C.), de qui on peut trouver des exemples du grotesque dans les monstres de son "Iliad" et "L'Odysee", comme le Cyclope, que doit battre Ulysse.  Le grotesque occupe une place aussi dans les livres de l'ecrivain anglais Charles Dickens (1812 - 1870), dans les personnages degoutants qui oppriment les pauvres dans le monde des miseres ouvrieres de l'Angleterre industrielle sous dominance des classes bourgeoises du XIXieme siecle. Le monde du XXieme siecle aussi trouve un champ fertile dans le grotesque dans la litterature dite Gothique du Sud des Etats Unis: l'oeuvre de William Faulkner (1897 - 1962), de Flannery O'Connor (1925 -1964), et du dramaturge Tennessee Williams (1911 - 1983), tous les trois provenant de Mississippi et de Georgia, avec Mississippi l'etat le plus marquant pour l'heritage douloureux de l'esclavage et le racisme irresolu du Sud. Le grand ecrivain algerien, Kateb Yacine ( 1929 - 1989), de qui son oeuvre "Nedjma" continue d'exercer une influence profonde mondialement, avait un respect profond pour le traitement et ses nuances complexes du racisme dans l'oeuvre de William Faulkner. Le grotesque est aussi tres visible dans les livres satiriques de l'ecrivain Jonathan Swift (1667 - 1745), qui aimait beaucoup se moquer des hypocrisies bourgeoises de l'Angleterre de ses jours, et dans l'oeuvre de Victor Hugo (1802 - 1885), et son personnage tragique du bossu Quasimodo, qui est un des heros grotesques les plus celebres dans la litterature moderne. Le grotesque trouvera une interpretation concrete dans les horreurs alarmantes et leur brutalite deshumanisante de la Premiere Guerre Mondiale ( 1914 - 1918), quand le grotesque fait face aux horribles blessures et leurs deformations pyhsiques et psychiques suite des armes fatales, comme les explosions des bombes et des mines terrestres, et leurs amputations qu'en souffraient ses victimes survivantes, une evidence cruelle, exploree dans la poesie du jeune soldat anglais Wilfred Owen ( 1893 - 1918), qui trouva la mort en France dans les batailles feroces de la guerre, a l'age de 25 ans, et de qui ses poemes sur la brutalite du conflit etaient une voix differente des voix entendus en ce moment sur la realite de la Premiere Guerre Mondiale, pour savoir unir une expression poetique a cote de la brutalite grotesque et le prix immense en pertes de vies humaines, comme sa collection " Hymne d'Une Jeunesse Perdue." 

            C'est le moment maintenant d'introduire le centre critique du but de cet article, sa raison d'etre, pour ainsi le definir: comment s'unit le portrait "Sinty" du photographe kabyle Nacer Amari aux mondes litteraires des ecrivains russes Fyodor Dostoevsky (1821 - 1881) et Mikhail Bakhtin (1895 - 1975)? Le portrait "Sinty" sait insinuer de facon magistrale, une influence de naturalisme, et ses liens avec l'expressionnisme et dela le surrealisme, comme dans les portraits et auto - portraits du peintre belge James Ensor, ou domine un element fort du grotesque, comme on a su observer dans l'introduction de cet article. Mais le regard dans le portrait "Sinty" implique une energie irressistible, valorisante, qui inevitablement m'a menee vers une exploration historique du mot "grotesque" et ses antecedents et influences y compris modernistes, ce qui m'a mis sur la piste d'un des genies de la litterature russe: Fyodor Dostoevsky. Quelque chose dans le regard percant, presqu'intrusif, resolu du protagoniste "Sinty", m'a mis sur la piste de l'element important, rebelle du grotesque, et je me suis trouvee devant l'oeuvre de monumentale importance de l'ecrivain russe qui a defini de facon cathartique le conflit moral, et qui a attiree l'attention intellectuelle du philosophe russe Mikhail Bakhtin. La renommee continue de Mikhail Bakhtin se centre sur sa notion de "l'acte du dialogue", qu'il a su definir et trouver dans les themes et personnages des livres de Fyodor Dostoevsky, et qu'il a unis dans un oeuvre "Problemes des Poetiques de Dostoevsky" de 1929, apparu finalement en publication en 1963. C'est dans cet oeuvre analytique que Mikhail Bakhtin, qui etait vu avec mefiance par les authorites russes, introduit l'idee original de ce qu'il decrit comme "infinalisabilite" et qu'il explique ainsi: "Rien de definitif a pris place deja dans le monde, le mot final du monde et sur le monde n'est pas encore dit, le monde est ouvert, libre, tout est encore dans le futur et sera toujours dans le futur." Donc, sur un niveau individuel, ceci signifie qu'une personne ne peut jamais etre definie purement exterieurement: la capacite de ne jamais etre enfermee par les objectifications des autres est essentiel dans la conscience subjective. Malgre que la finalisation externe (definition, description, explication causale ou genetique, etc. ) est inevitable et meme peut - etre necessaire, ce ne peut jamais etre la verite totale, vide d'une reponse vitale. Mikhail Bakhtin est suspecte de ce qu'il appelle la tradition monologique de l'Occident, qui cherche de finaliser l'humanite et les etres humains individuels, de cette facon. Il postule que Fyodor Dostoevsky ecrivait toujours en direction contraire de facons de penser qui transforment les etres humains dans des objets (scientifiques, economiques, sociaux, psychologiques, etc), des cadres conceptuels qui enferment les gens dans un cadre extraterrestre de definition et causation, les privants de la liberte et de la responsabilite. Dostoevsky presente ses protagonistes toujours sur le seuil d'une decision finale, a un moment critique, a un moment de crise, a un tournant infinalisable et inpredeterminable pour leur ame. La carnivalisation est un terme qu'utilise Mikhail Bakhtin pour decrire les techniques qu'il utilise pour desarmer cet ennemi chaque fois plus omnipresent et de rendre possible un vrai dialogue intersubjectif: ce concept suggere un ethos ou les hierarchies normales, les roles sociaux, les comportements propres et les verites presumees sont corrompues en faveur d'une "joyeuse relativite" de participation libre dans le festival. Le carnaval, donc, le grotesque, avec l'emploi de sa dissolution temporaire ou un revirement de convenances, produit "la limite de situations ou des individus divers se rencontrent sur un pied d'egalite, sans les contraintes oppressives de l'objectification. Dans le carnaval, les opposites s'unissent, se voient, sont refletees l'un dans l'autre, se connaissent et se comprennent mutuellement." Bakhtin voit la carnavalisation dans le sens d'un principe fundamental de l'art de Dostoevsky: amour et haine, foi et atheisme, nobilite et degradation, amour pour la vie et auto - destruction, purete et vice, etc. :"Tout dans son monde vit sur la frontiere meme de son contraire." Le portrait "Sinty" du photographe kabyle Nacer Amari, une personne au temperament de sensibilites complexes artistiques dans l'expression subtile de ses visions, affirme la conviction du philosophe russe Mikhail Bakhtin, que Fyodor Dostoevsky etait le createur du roman polyphonique, de la vision polyphonique: son but comme ecrivain, comme visionnaire artistique - intellectuel etait d'illuminer la conscience de soi de ses protagonistes, qui chacun et chacune participent sur leurs propres termes, dans leur propre voix, selon leur propres idees, sur eux memes, et sur le monde, Bakhtin appelait cette realite multi - voix "polyphone": "une pluralite de voix independantes et ne pas melees et conscientes, d'une vraie polyphonie de voix pleinement valides, valables", qu'il define apres comme "l'acte de l'echange, de l'action reciproque, entre des consciences autonomes, et interieures infinalisees." C'est cette echange riche, variee, profonde, valorisante, qui se trouve au centre a son tour dans l'art de la photographie de Nacer Amari. Chaque article, chaque poeme, chaque livre - se sera bientot deja huit livres que cette collaboration kabyle - flamande - americaine sait creer - est une affirmation joyeuse, vibrante, libre, de l'energie sincere, polyphone qui unit deux collegues de deux continents divergents, de la part de deux personnes qui vivent leurs visions artistiques sur les frontieres reelles et leurs contraires, et qui ainsi se comprennent et se connaissent la verite de leurs voix, de leur vie. Le portrait "Sinty" et l'etude de son message que son protagoniste a su relever, restera au coeur des efforts litteraires pour cette nouvelle serie "L'Hurlement des Loups du Midi" qui continue l'exploration joyeuse du carnaval et ses celebrations fantastiques que permet a ma muse la photographie a mes livres et mes poemes, l'art visionnaire narratif de mon collegue kabyle, Nacer Amari.   

Trudi Ralston 


La recherche sur le mouvement moderniste du naturalisme et son influence sur l'art du peintre belge surrealiste James Ensor, et sur l'importance cruciale des oeuvres de l'ecrivain russe Fyodor Dostoevsky, et sur le philosophe et ecrivain russe Mikhail Bakhtin, courtoisie de Wikipedia. 

Friday, February 14, 2025

L'Importance de la Vigueur Intellectuelle: L'Esthetique Chanceuse de "Slimane" de Nacer Amari - dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi"

              Le 9 fevrier 2025, le photographe kabyle d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, partage un portrait en noir et blanc, qui attire l'attention pour l'energie d'optimisme contagieuse que rayonne son protagoniste, qui en meme temps communique un esprit de charisme, de confiance, de la part d'une personne aux visions claires. Les mots du photographe confirment cette impression: "Je voudrais te parler de mon portrait "Slimane", que j'ai photographie lors d'une conference du Cafe Litteraire d'Aokas. Un nonagenaire d'Aokas, appele souvent tonton Slimane, sympa, gentil et surtout un grand parleur. Il anime souvent des discussions avec les jeunes d'Aokas, il parle sur l'histoire, la politique, la societe... Le francais est sa langue preferee pour la communication." L'energie rayonnante de ce portrait inspire une exploration double: celle d'un mouvement artistique qui continue d'influencer le monde de la portraiture dans la peinture et la photographie, c'est a dire, l'impressionnisme des annees 1830 qui laisserait son influence jusqu'a la fin du XIXieme siecle, et le debut du XXieme siecle, dans le post - impressionnsime, qui allait influencer l'art de Vincent van Gogh (1835 - 1890), entre autres, et Paul Gauguin ( 1848 -1903), pour ainsi introduire le mouvement du modernisme et son importance mondiale avec son expression du surrealisme, du symbolisme et de l'expressionnisme, qui tous chercheaient d'exprimer le monde interieur de leurs protagonistes. Ce qui rend le portrait "Slimane" de Nacer Amari interessant, est que ensemble avec l'energie interieure de lumiere, de confiance, de presence sure, de la part de son protagoniste, il y a la signature du realisme dans les lignes precises qui definent la presence physique de "Slimane", un homme de qui sa force robuste intellectuelle s'etale avec une certitude decisive. C'est cette union entre emanence impressionniste qui revele le monde interieur du protagoniste et la precision realiste des traits du visage, y compris le sourire ouvert, qui implique un temperament genereux et tolerant, qui rappelle aux portraits du peintre francais James Tissot (1867 - 1902), qui vivait en Angleterre avec sa compagne irlandaise, qui etait aussi sa muse, Kathleen Newport (1854 - 1882), une mannequin de qui il a fait une grande serie de portraits avant la mort de Kathleen, a l'age de 28 ans. Il etait un ami du celebre poete, romancier et dramaturge  irlandais, finalement tragique, qui allait payer un prix tres dur pour son audace de desobeir le code des moeurs de l'ere de la reine Victoria, Oscar Wilde (1854 - 1900). James Tissot savait unir ce melange captivant des elements de l'impressionnisme - il etait aussi ami du peintre impressionniste francais Edgar Degas (1834 - 1917) - et du realisme dans ses portraits et ses auto - portraits avec une elegance et sangfroid absolus. Il savait unir l'energie de la lumiere et la logique des lignes explorateurs, pour creer des apercus enigmatiques de ses protagonistes. Je sens cette meme qualite esthetique - intellectuelle dans le portrait "Slimane" du photographe Nacer Amari. Ceci se traduit dans un tour de force visuel, vu du fait que ce portrait est en noir et blanc, et n'a pas les avantages evidents de la couleur pour transmettre ce pas de deux optique qu'il a bien reussi, comme dans l'attention visuelle nette des habits elegants du protagoniste et leurs differents textures et nuances foncees et claires de lumiere, un trait qui se trouve comme une signature dans les portraits de James Tissot. Cette appreciation des liens entre l'impressionnisme et le realisme sont une introduction qui permet donner un entourage narratif au but de cet article: exprimer une appreciation pour le charisme positif de la part d'un adulte qui encourage l'espoir pour un futur valable, positif, digne pour les jeunes qui doivent faire face a un monde qui pousse les limites de la decence, de la conscience sociale, ecologique, politique, et laisse la question inevitable: est - ce que la race humaine saura sauver la terre des griffes de l'avarice, de l'egoisme, des forces destructives qui traitent la planete comme si elle et ses peuples ne sont que des choses a posseder, a divider, a detruire? Le portrait "Slimane" est une joie visuelle, un contrepoint efficace artistique et intellectuel valable, qui transmet un message tres important: l'heritage de la guidance de la part d'adultes dans la communaute qui prennent au serieux le destin de ses jeunes. La culture Berbere de la Kabylie, de l'Afrique du Nord, fait un effort de longue duree envers l'importance de transmettre la mythologie, l'histoire, les racines ancestrales qui ont permis la survie depuis des milliers d'annees d'une culture et ses peuples uniques connus dans le monde pour sa resistance, sa determination, sa force intellectuelle et sociale - artistique de ses talents dans le monde de la musique, du theatre, de la poesie, des romans, de la conscience sociale. La Revolution Industrielle d'environ 1760, et initiee aux Iles Britanniques, etait le debut de la defaite graduelle, avec sa repandue en Europe et les Etats Unis vers 1840, des communautes agraires pour des communautes industrielles, et une intensification de l'aggression coloniale de la part des empires de l'Occident. Les effets nefastes, predits par les savants dans la domaine de l'economie, de l'ecologie, de la sociologie, de l'anthropologie, deja il y a plus de 200 ans, se manifestent maintenant avec une vitesse alarmante: les riches deviennent scandaleusement riches, et les pauvres se voient chaque fois plus sous la menace de l'annihilation systematique, ensemble avec l'horreur de guerres d'agression et leurs genocides de la part des pays puissants qui veulent controler tous les peuples et leurs ressources, sans aucun respect pour leur survie, leur dignite, leur identite. La presence d'adultes qui comprennent l'importance de transmettre la connaissance de l'histoire de leur peuple de la part des jeunes, et d'encourager savoir donner un contexte a cette histoire, et son empreinte dans le tissu culturel - intellectuel de la communaute, est une source de grande energie positive, que le portrait "Slimane" du photographe kabyle Nacer Amari rend evident avec beaucoup d'elan artistique. Son portrait en noir et blanc "Slimane" et son sourire ouvert, savant de son protagoniste, fait penser au courage, si emblematique de l'esprit Berbere, et l'etymologie du mot: courage vient du mot ancien francais "corage", qui vient du mot latin vulgus "caraticum", qui vient du latin "cor", qui veut dire "coeur". Donc, quelqu'un qui a du courage, est quelqu'un qui a beaucoup de coeur, et avec ce coeur courageux vient la vigueur de mettre en pratique l'effort pour realiser et rendre visible ce courage. C'est cette vigueur du courage, sa force positive, charitable, ample, que le protagoniste du portrait "Slimane" rayonne si completement. Cette vigueur du coeur qui se traduit dans une vision intellectuelle pro - active, factuelle, de vouloir guider, inspirer, encourager la jeunesse d'Aokas. Le monde a tellement besoin de ce courage concret, direct, alerte, conscient. Longue vie a ce courage et ses adherents, et qu'ils se repandent partout ou les communautes et ses jeunes cherchent la lumiere, l'espoir, la charite et sa sagesse urgentes, sa dignite transformative profonde.

Trudi Ralston 


La recherche sur la presence de l'impressionnisme et son influence durante, et l'information sur le peintre portraitiste James Tissot et son style unique, ainsi que le contexte historique de la Revolution Industrielle, et son influence sur le modernisme, et ses mouvements artistiques comme l'impressionnisme, courtoisie de Wikipedia. 

Wednesday, February 5, 2025

Coup de Tonnerre: Mettre au Point - dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi" dediee a Nacer Amari

             Finir et publier le livre "Les Blessures de Chiron: Codex Memoratus - Le Code Mnemonique dans la Vision Artistique de Nacer Amari" le 4 fevrier 2025, me permet de voir clair dans son odysee litteraire - artistique, et un sens de clarte m'a envahi comme un coup de tonnerre: ce livre celebre une philosophie de resistance, car sans elle, les arts ne survivent pas, ne reussissent pas a briser les convenances, les limites, les influences paralysantes que le va et vient de la societe humaine sait imposer, sur lesquelles elle s'acharne avec souvent une obsession destructive. Voir la publication du livre "Les Blessures de Chiron" me trouve reconnaissante, envers la Kabylie, ma muse, et envers l'art de mon collegue kabyle, le photographe Nacer Amari, qui me donne la voix a mes mots grace aux images et leurs intuitions visionnaires de sa photographie. Ce travail et ses explorations de ce livre, m'ont permis de revisiter un texte du poete autrichien Rainer - Maria Rilke, auquel j'ai ete introduit comme adolescente de 16 ans, par mon oncle peintre en Flandes, Frans De Cauter (1920 - 1981), la meme ete ou il m'a introduit aux techniques de la peinture et du dessin. La philosophie existentielle - esthetique du poete autrichien, est apres restee dormant dans mon coeur et esprit pour toutes les longues annees de solitude et isolation cuturelle - intellectuelle aux Etats Unis, jusqu'au moment de l'introduction a la Kabylie, grace a ma copine francaise - kabyle, Catherine Bouchacourt, avec qui j'ai etudiee au Texas pour nos etudes de maitrise. Depuis 2019, le travail cooperatif entre mes livres de prose et poemes et l'art photographique de l'artiste visuel kabyle d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, ce courant tangible de l'influence des sensibilites poetiques de Rainer - Maria Rilke, se sculpte comme matiere discrete qui unit les visions de mes mots, de mes idees et perceptions litteraires, aux visions et sagesse ancestrale de la Kabylie, telle qu'elle s'exprime de facon audible, confiante dans l'art de Nacer Amari, insiste de laisser ses traces sur le sentier incontestable que suit la melodie et ses experiences du lien Berbero - flamand qui est cette rencontre unique artistique - litteraire entre deux mondes, entre Flandes et mon enfance et adolescence en Europe, entre mon exile aux Etats Unis, et la perte de ma famille natale, et l'Afrique du Nord, et sa culture Amazighe riche et ancienne. C'est une histoire qui me permet retracer mes racines, que j'ai pensee effacees, perdues pour toujours, et de me voir recevoir le regal d'une seconde chance sublime de m'exprimer la voix de poete, d'ecrivaine, dans les memoires eternelles de la Kabylie, son esprit resistant, fier, accueillant, charitable, de son coeur ancestral, immense. Le texte de Rainer - Maria Rilke, que je traduis ici d'un texte anglais, est de la collection publiee apres sa mort, "Lettres a un Jeune Poete" (1929). Je le cite ici, parceque cet extrait est une celebration pour moi, une affirmation de tous les efforts ces dernieres annees de me trouver un sentier et son dessein, sur les rives de la Kabylie, pour mes poemes, mes articles, et les livres qui y ont suivi, et continuent de se presenter, avec une urgence qui est irrepressible, qui insiste, autant de la part de mon ame  creative, que de la part des esprits anciens qui habitent les voix eternelles et leurs memoires des montagnes du Djurdjura. 

             Le texte est ainsi une affirmation, une fierte de comprendre que c'est l'esprit indomitable kabyle qui me permet entendre toutes les melodies centrales, importantes, marquantes, que la Kabylie m'inspire, que son fils d'Aokas, le photographe Nacer Amari, met au point, en sait affiner les notes, les rythmes, les tonalites. La Kabylie et mon collegue me permettent me liberer l'esprit, la muse, de me voir definie, moi - meme, apres une vie entiere d'invisibilite, et me permet comprendre l'importance de l'identite, comme personne, comme temoin aussi d'un moment dans l'histoire du XXIieme siecle de grandes questions, d'incertitudes, de chaos, et y comprendre ma place, mon itineraire. La Kabylie continue d'etre ma mere spirituelle, ma famille de coeur, qui guerit les blessures de la perte de ma famille flamande, les blessures et les insultes a mon courage, ma volonte, mon desir fervent de voir mon esprit, mon ame, mon coeur survivre le desespoir, et sa solitude que je craigneais interminable: 

Le texte est de 1904:

"Mais la peur de l'inexplicable n'a pas seulement apauvrie la realite de l'individu; cette peur a aussi retrecie le lien entre un etre humain et un autre, qu'elle souleve comme du lit de riviere de possibilites infinies et posee dans un endroit en friche sur la berge ou rien ne se passe. Car ce n'est pas seulement l'indolence qui cause les liens de se repeter de cas en cas avec telle indicible monotonie et ennui, c'est la timidite face a toute nouvelle, inconcevable experience, qu'on pense ne pas etre capable de tolerer. Mais seulement quelqu'un qui n'exclut pas meme le plus incomprehensible, saura vivre a cote d'une autre personne le lien comme une chose vivante, et saura lui - meme sonder les profondeurs de son propre etre." Rainer - Maria Rilke

             En conclusion, les apercus, les perceptions, me revelee a mon ame de poete, dans mes articles, mes livres, mon art, ne seraient pas possibles, n'auraient pas su resusciter leurs racines, n'auraient pas recues leur chance de vie, de voix, de clarte intellectuelle - culturelle, aussi affective, sans la Kabylie, et sans les sensibilites et sans l'intelligence artistique, sans son humanite profonde de mon collegue kabyle, Nacer Amari. Le livre que je viens de publier, rend cette realisation plus claire que jamais avant: elle m'a frapee comme un coup de tonnerre, qui me laisse jubilante, fiere, et si heureuse de pouvoir dire, avec une conviction inebranlable: si je suis libre, finalement, comme etre humain, comme poete, comme ecrivaine, comme personne aux cicatrices a l'ame et l'esprit, au coeur, si je suis libre, avec aux poumons l'air frais, enivrant de l'espoir et toutes ses energies, ses promesses, son courage, je le connais, je le vis, j'en l'apprends sa grace, sa joie, sa dignite, grace a la Kabylie. 


Trudi Ralston


Monday, January 27, 2025

L'Appel dans la Brume: dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi" dediee a Nacer Amari

             Apres des semaines de pluie le mois de decembre 2024, janvier ici a pris une soudaine direction vers des temperatures tres froides, de -7 Celsius la nuit, et des temperatures surprenantes raisonables pendant le jour, entre 7 et 10 degres Celsius, avec meme le soleil qui essaie d'apporter un peu de lumiere et chaleur ces jours sombres depuis les elections recentes dans le pays. Certains jours, les matins revelent un monde de brume, de brouillard dense rendu presque feerique, a cause du froid, qui laisse une couche de gel crepitant sur les toits, sur les arbres, sur les chemins. Cela donne l'impression visuelle d'un monde en arret, ou le temps s'est endormi, ou rien n'ose ou ne sait bouger, une sensation augmentee par le manque de visibilite, qui ajoute en plus un frisson de se sentir perdu, avalee, invisible, comme le brouillard meme. Cette sensation peut etre un peu inquietante, mais m'a su provoquer une idee puissante: l'importance de la Kabylie, son esprit, son coeur resistant et acueillant, quant a l'histoire de ma vie st sa lutte pour la survie de mes energies et leurs visions creatives comme poete, comme artiste et ecrivaine. La brume de ma vie, causee par une vie entiere d'exile culturelle et sociale - intellectuelle, se leve chaque fois plus, et permet que deviennent claires les lignes qui m'ont definie le parcours exigeant de ma vie, du fait que pour si longtemps, j'ai du tolerer les demandes continues de ne pas abandonner le courage, soutenir l'energie necessaire de garder l'espoir, de garder la confiance que j'avais une voix, quoique muette, et qu'un jour, elle trouverait la flute qui lui permettrait partager, entendre, ses melodies et leurs notes, leurs mots, si longuement supprimees, niees. Voir la brume froide des matins d'hiver ici s'evaporer dans la lumiere silente du soleil quand il sort, me cause des fortes emotions, de reconnaissance, d'espoir, de joie, de savoir que sur les rives de la Kabylie, en Afrique du Nord, il y a ma famille de coeur, il y a mon collegue photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie qui a un impact profond et unique sur le reveil de mes energies creatives, ses expressions, ses revelations, sur les blessures psychiques aussi que tants d'annees de silence et invisibilite ont laissees, et que la qualite artistique narrative et inclusive de son art, surtout de ses portraits, sait guerir, sait fermer, et en traduire les cicatrices dans une interpretation digne, transformative, qui me donne un sens d'affirmation, de liberation de pouvoir donner une image claire, unie, pour ma personne qui a toujours sentie que les arts litteraires et visuelles etaient le sentier de mon destin, mon but, ma destination. Que ce destin se m'explique ne plus juste dans mon enfance et adolescence en Flandes, ne pas aux Etats Unis - apres y avoir vecue presque 50 ans - mais se dessine, est audible, visible dans les chants, les montagnes, les villages, le sourire et le regard et son histoire ancienne de la Kabylie, vaut raconter, partager, celebrer avec toute la force vitale que je possede. La Kabylie, elle est l'appel dans la brume, elle est la sagesse, la charite dans l'invisibilite suffoquante, dans le silence meurtrier qu'a ete si longuement ma vie creative. C'est elle qui m'inspire mes poemes, mes articles, mes livres, mes joies creatives pour mes broderies, mes dessins, mes portraits en encre, en crayon. Dans l'accueil de son souffle, je renais encore, en encore, tel le phenix de ses cendres. Cette transformation qui se deroule, comme les petales depliantes d'une fleur de lotus, n'est pas evidente, vue la distance geographique qui me separe de l'Afrique du Nord, vue aussi les demandes de la vie quotidienne autant pour ma famille de coeur en Algerie, que pour moi ici. C'est dans un sens aussi un combat, une lutte tenace de ne pas permettre les vagues de contradictions, de defis, d'obstacles, laisser, mettre leur prise paralysante sur mon coeur, sur mon esprit. Le monde devient chaque fois plus complexe, chaotique, et le mal, qui est un metamorphe sinistre et bien habile, a ses facons de nous epuiser la resistance, la determination. Mais, n'importe tout ca, la brume dans ma vie recule, visiblement, un jour, un effort, un poeme, un article, un autre livre suivant, a la fois. Merci, ma Kabylie, merci, ma famille de coeur qui me manque tellement, merci, mon collegue et ami, camarade - artiste Nacer Amari, pour garder le courage avec moi, pour continuer de me montrer le chemin vers ce pont d'ou est visible toute la beaute immense, eternelle, fiere, libre du coeur et esprit Berbere de ton pays, l'Algerie, ce qui me fait visiter encore ce poeme du visionnaire autrichien, le poete Rainer - Maria Rilke (1875 - 1926), qui me mene si souvent avec ses pensees astucieuses, vers les rives de la Kabylie: 


"Enleve - moi la lumiere de mes yeux, je te verrai encore. Rends - moi sourd, j'entendrai encore ta voix. Et sans pieds, je marcherai encore vers toi, sans bouche, je dirai encore ton nom.

***       ***    

Rompe- moi les bras, je t'embrasserai quand - meme, avec mon coeur, comme si c'etaient mes mains. Arrete le battement de mon coeur, et mon esprit commencera a battre. 

***        ***

Et si tu me brules le cerveau avec des flammes, je te sentirai le feu dans chaque goutte de mon sang." 


Trudi Ralston


La traduction du poeme de Rainer - Maria Rilke, du texte ecrit en allemand originalement, et apres traduit en anglais, j'ai traduit moi - meme en francais pour le but de cet article.  

Monday, January 20, 2025

Entre Herida y Salvacion: Canto Libre del Alma Salvada - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

          Dans la vie humaine, c'est une contradiction qui continue de fasciner, d'hypnotiser pour son mystere: les personnes qui nous acceptent les blessures au coeur, a l'esprit, a l'ame, et de qui on accepte avec egale humilite et charite leurs traumes, sont les personnes qui restent ancrees dans la profondeur de notre etre, qui nous nourrissent les racines, les renforcent, les protegent, nous rendent clair le sentier de notre vie, sur lequel on sent vivement leur presence, leur influence guerisante, la grace que donne leur amitie, leur respect, leur amour. Ce poeme, je l'ai ecrit en espagnol, pour souligner le sens intime de la reconnaissance, son emotion, de pouvoir vivre ce bonheur resistant et fragile, tout en un, de se savoir aimee en totalite, blessures et benedictions, confiance et timidite, talents et incertitudes, tristesses et triomphes. Ce poeme est pour ces rares personnes qui savent nous aimer, nous apprecier, encourager, meme dans les moments les plus genants, les plus penibles, parcequ'elles trouvent le courage de nous montrer leurs propres moments les plus vulnerables, avec la franchise, avec la sagesse qui sauve, qui transforme, qui nous unit a l'humanite d'un autre coeur, a son histoire, a ses pas, a ses traces:


Entre Herida y Salvacion 


Entre herida y salvacion, tu vives en mi corazon. Entre sonrisa y lagrima, tu me tocas el alma, le das su absolucion. 

***     *     ***

Entre llanto y canto, tu bailas conmigo el paso doble de mi espiritu en sus momentos de desesperacion. Entre beso y grito, tu me tocas los suenos, les das su direccion. Eres la luna, mi estrella cuando las noches son oscuras, tu les das la luz y el calor de tu tolerancia, de tu comprension. 

***     *     ***

Eres el canto libre del alma salvada, que viaja en el camino difficil de la vida, traversa valles y montes, supera tormentas, dudas, el corazon y espritu valientes, no mas prisionero del miedo, de las illusiones del tabu.   

***     *     ***

Entre herida y salvacion, somos el misterio incarnado de la fuerza que cura, cuando la valentia le da la mano al amor, y sin orgullo, sin miedo sigue el verdadero destino humano, que es la libertad, cuando somos unidos en la melodia del canto libre de nuestras almas, salvadas con la audacia tenaz de las heridas sufridas. 


Trudi Ralston  


   


Sunday, January 19, 2025

Le Village au Centre du Printemps: dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi" dediee a Nacer Amari

            Il y a des liens qui s'expliquent en mots difficilement, qui sont si profonds, si complexes, affectivement, intellectuellement, culturellement, spirituellement, qu'ils echappent une definition complete, pour le fait qu'ils changent tout le temps, comme une plante qui se transforme de graine dans une realite organique, avec des racines, des tiges, des feuilles, des fleurs, des fruits, qui s'evolue avec les saisons et ses lois, ses mysteres. Pour moi, ce lien, comme poete, artiste, etre humain au coeur en exile, vit et reve sur les rives de l'Afrique du Nord, en Algerie, en Kabylie, a Bejaia, a Aokas. Ce lien s'exprime sa langue et ses melodies, ses visions dans le lien artistique - litteraire que me permet la photographie de l'artiste visuel d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie. Malgre la distance considerable, de 9000 km et deux oceans, le Pacifique et l'Atantique, et la mer Mediterranee, et deux continents, l'Amerique du Nord, et l'Europe, pour pouvoir arriver en Afrique du Nord, ce lien continue de generer des livres, en prose, en poemes, 6 livres en ce moment, et un 7ieme livre qui est pret pour publication ce printemps 2025. Les difficultes de travailler ensemble a cette distance paraissent etre sans importance, car l'inspiration et son energie creative est le guide sur les chemins de cette odyssee qui explore l'esprit resistant et ses sagesses, son courage, de la Kabylie et son histoire qui remonte des milliers d'annees, qui a su survivre les defis et souffrances d'invasions qui remontent a l'Antiquite des pheniciens, des romains. Il y a quelque chose unique dans le coeur kabyle, qui possede le don de guerir les blessures a l'ame, pour connaittre a fond la sagesse de la terre, lui entend et connait sa voix, ses visions. Cette reflection fut activee par le desir de voir l'arrivee du printemps, de pouvoir dire adieu au froid, au noir, et de dire bienvenu au soleil, sa lumiere, son espoir, au reveil de son hibernation de la terre, et de voir se regenerer  les fleurs, les plantes, les feuilles des arbres endormis, de sentir la chaleur dans le ciel bleu, dans son toucher de la terre, prete a donner ses fleurs, pour les papillons, les abeilles, pour l'etre humain qui en creve ses senteurs, ses couleurs, de cette terre et la nourriture de ses recoltes, leurs promesses d'abondance, d'appartenance, de paix, de bonheur.  Par hazard, j'ai trouvee l'image d'une peinture d'un village, qui se parait tres proche en ambiance nostalgique au village ouest- flamand, Beveren, ou je suis nee et ou j'ai grandie, avant de venir aux Etats Unis, au Texas, ou j'ai fait mes etudes universitaires. Cette peinture montre un groupe de fermettes, de maisons au bord du village, et me rappelle des memoires precieuses de visites a la maison de ma nanou, et de mes copines en ecole primaire, son modeste edifice au centre du village. J'ai juste quelques memoires de la maison qu'avaient louee mes parents, la maison tout pres de la rue centrale du village, ou on a vecue avec mon frere et mes deux petites soeurs, avant de demenager a la maison pres de la ville a cote, Roeselare, quand j'avais 5 ans. Un des souvenirs qui me reste vif, est de voir jouer au foot les 4 fils d'un des ouvriers de l'usine de bus de voyage ou mon pere travaillait comme jeune directeur, et plus tard, comme liaison aussi entre le proprietaire et les syndicats, qui eux lui avaient une sympathie profonde envers mon pere, qui insistait sur des conditions de travail dignes et sanitaires, surtout quant aux effets des produits chimiques dans l'application des peintures pour les bus, et d'assurer que les salaires des travailleurs montaient avec les frais de vie montants. Les jeunes joueurs de foot m'ont laissee un sens precoce du poids de la solitude, me demandant ou etaient mes amies, ma famille d'enfants avec qui jouer. Dans ces memoires lointaines, mais claires, il reste la sensation de l'absence, une absence brulante, de me demander deja a ce tres jeune age: "Mais ou est ma mere? Je la vois, mais elle ne me voit pas a moi." Cette impression me resterait pendant toute mon enfance, mon adolescence, et mes annees d'etudes au Texas, ou ma mere compensait son absence affective avec des lettres qui parlaient de tout, sauf de son desir de savoir si j'etais bien, si mes etudes avancaient bien, si j'etais heureuse. Elle ne ferait jamais aucun effort de me connaitre, de montrer un interet dans mes talents, de les encourager, apprecier. Elle voulait surtout que je me marie, s'irritait que j'y prenait mon temps. Et une fois qu'elle se rendait compte, quand j'avais 27 ans, que j'etais heureuse, avait mes amis et amies, que j'aimais voyager, enseigner, avoir mon independance economique, sociale, l'idee d'insister qu'il etait temps de me marier devint une obsession avec ma mere. Et en fait, a l'age de 29 ans, je me suis mariee avec un psychologue gentil, de la Californie, et on a un fils, qui a 32 ans. L'exile cree une absence permanente des origines de l'identite, que donne la terre natale, et cela reste un beau mystere, que c'est la Kabylie qui m'a redonnee ce sens de l'appartenance culturelle, qui me permet de reanimer les racines negligees, niees de mes origines flamandes, c'est le coeur kabyle qui m'a reveillee la force, l'inititative de chercher les outils pour donner une expression a mes visions litteraires - poetiques et artistiques. La Kabylie devint le village au centre du printemps de mon ame reclamee, la geurison de ses blessures, de ses solitudes, devint la mere au coeur genereux, sincer, un sentiment que j'ai pu connaitre dans l'amitie si joyeuse vecue a la maison de mon amie Malika, a Bejaia, pendant le sejour de mon mari Michael et moi en Kabylie en 2019. Sa maison etait une oasis de paix, de douceur, d'hospitalite chaleureuse, genereuse. Apres la fin du sejour, une fois de retour a Washinton State, a Olympia, on parlait regulierement au telephone, on rigolait, on pleurait ensemble, elle etait l'accueil feminin de mon ame epuisee de toute une vie d'exile. Le lien intellectuel - affectif - creatif et spirituel avec mon collegue kabyle Nacer Amari, me rappelle, un dicton amerindien qui repond a la question si la charite en amour a une definition, et que c'est, en fait, pourquoi que c'est evasif, difficil? Un vieux shaman pense pour un moment et repond, avec une tranquille certitude: "La charite en amour n'a pas besoin de se definir, de s'approprier, elle est sa propre raison d'etre, elle est, comme le sont la lune et les etoiles." C'est cette philosophie que je sens est l'essence du coeur et esprit kabyle, qui coulent libre, comme l'eau de ses rivieres, de ses cascades, des vagues de la mer Mediterranee qui embrasse ses rives. Ecrire pour la Kabylie, lui dedier mes poemes, rechercher les qualites artistiques - historiques des portraits du photographe Nacer Amari, et les rendre en articles, en livres, qui sont une double exploration artistique et personnelle, me donne entree a mon village natal, que j'ai quittee comme adolescente, me donne la chance de comprendre les memoires et souvenirs de mon enfance, des personnes qui m'ont aidee a forger ma resistance, mon courage, comme enfant, comme jeune femme apres aux Etats Unis, et sur le chemin long et solitaire, de reclamer ma voix, mon etre, mon humanite si longuement invisible, sans voix. La Kabylie et son coeur est pour moi la famille perdue, le village et sa communaute retrouvee, le village au centre de mon printemps, finalement vecu, connu, avec ses signes et symboles, ses experiences, ses indices resolus, ses experiences et divergences expliquees, compris: la Kabylie et l'art de mon collegue me permettent visiter toutes les personnes de mon enfance et adolescence en Flandes: mon pere, ma grandmere paternelle Celina, ma tante Lieve - qui est la petite soeur de mon pere - mon oncle Frans, mon oncle Emiel, qui etaient les deux grands freres de ma mere, et artistes peintres, ma Nanou Julienne, le jardinier Arthur Naert, qui dans les portraits artistiques du photographe d'Aoskas, me transportent vers les moments et influences les plus beaux et importants de ma vie comme enfant et adolescente flamande. Dans l'acceuil transformatif du coeur berbere, les annees de solitude et isolation, loin de ma region et pays d'origine s'evaporent, et la confiance et la paix, la joie et sa certitude, me permettent vivre dans un eternel present ou domine la vitalite creative, la dignite et l'espoir, loin des fantomes du passe, loin de l'angoisse paralysante du futur incertain qu'affronte l'humanite du XXIieme siecle.   

Trudi Ralston 

" Laisse tout t'arriver: beaute et terreur. Continue. Aucun sentiment est final. Prends soin de ne pas me perdre. Proche est le pais de qui son nom egale la vie. Tu le reconnaitras par sa sincerite." 

Rainer - Maria Rilke (1875 - 1926) de son livre de poemes "Le Livre des Heures", le poeme "Marche vers les limites de ton envie." Le verset du poeme, ecrit originalement en allemand, j'ai trouvee en anglais, et traduit pour cet article en francais. 

Saturday, January 18, 2025

Les Saisons du Coeur: dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

         C'est beau, comme les inspirations poetiques nous visitent le coeur, dans ces moments de transitions reflexives. Le coeur a sa propre sagesse, sa propre vision, qu'il habille dans la discretion qu'est le silence et sa patience. Ce poeme exprime un de ces moments, de pensees qui essaient d'unir les pieces du puzzle qu'est la vie humaine:


Les Saisons du Coeur 


La porte du silence a des espaces grandes, certaines sont accueillantes, s'illuminent avec le soleil et sa lumiere, d'autres sont etroites, sombres, froides, ou se confine la solitude et ses desseins durs, exigeants. 

Dans ces espaces, il y a un couloir qui mene au coeur et ses espoirs, ce champ riche en recoltes, de qui leurs racines touchent les profondeurs ou reve le temps qui est le guide de nos souhaits, de leurs exploits.

Ce champ qu'est notre vie et ses saisons que recoit le coeur selon la force que sait generer l'esprit sur ses voyages, en printemps, ete, automne, hiver, ce cercle des pas de deux de nos amours, ses joies, ses larmes. 

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Le coeur, c'est clair apres tout ce temps, il aime ce qui lui apporte ce champ riche que donne le temps et ses saisons, car si dans ses annees de printemps, le coeur jouit de la fraicheur de ses fleurs et leur parfum, le delire de la tendresse et ses bonheurs, il aime autant la chaleur, son abondance, le delire de ses passions.

En automne de la vie, le coeur comprend que ses larmes de chagrin, de manque, sont la pluie qui est benifique pour ses blessures, car les larmes sont ainsi, ils nourrissent les racines, qui avec seulement la chaleur et ses caprices, se rendraient poussiere, sans l'eau salee des peines et ses triomphes, que permet la charite des bras qui nous aiment les jours et nuits noirs, tristes de nos histoires et ses saisons.

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L'hiver, est la saison de mystere ou le coeur doit accepter que rien ne dure sur cette terre, doit digerer le destin et ses demandes, ou l'ombre de la mort s'annonce. Le coeur, qui sait que n'importe la cruaute insoluble de la vie humaine, peut surmonter tout et garder sa dignite ultime, grace a l'etreinte charitable de l'amour qui nous accompagne sur notre sentier jusqu'a la porte de ce monde ou on doit entrer seul, mais sur et fier, fortifiee par la grace de ceux qui nous aiment, qui nous donnent le courage, le sourire, nous rassurent qu'ils vont nous retrouver parmi les esprits, quand leur jour arrive de partir vers ce monde ou pour le moment ils ne pourront pas nous suivre, et ou on les esperera, on les attendra avec impatience. 

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Trudi Ralston 


"Seulement l'amour et la mort changent toutes choses." - Kahlil Gibran (1883 - 1931), de son livre de maximes "Le Sable et l'Ecume" de 1926, qu'il a ecrit pour Mary Haskell (1873 - 1964).




 

Tuesday, January 14, 2025

La Salle d'Attente Vide: dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi" - dediee a Nacer Amari

             Deux des trois freres de ma mere etaient des artistes peintres, Frans De Cauter (1920 - 1981) et Emiel De Cauter (1921 - 1976) J'etais surtout proche a mon oncle Frans, qui m'a appris de dessiner, de peindre, et avec qui j'ai passee comme jeune adolescente entre l'age de 14 et 16 ans, des heures et heures en discussion sur l'art, la litterature, la philosophie, l'histoire. Je me rappelle une chose qu'il disait qui m'a paru etrange a l'epoque: "La vie est une salle d'attente." Frans etait un homme hyper - intelligent, qui avait connu la souffrance et le manque comme jeune homme etudiant en Autriche, pendant la Seconde Guerre Mondiale, quand il est devenu un prisonnier de guerre dans un camp en Hongrie, ou il souffert la faim, et la torture. Ce traume allait grandement marquer sa vision artistique, et sa disposition humilde, presque timide, car malgre les horreurs qu'il avait vecu, son coeur possedait un desir fervent de croire dans la capacite de l'etre humain de se devouer a des instincts plus nobles. Recemment, je dois faire face a un defi de sante, duquel j'espere je vais pouvoir m'en sortir sans degats ou complications problematiques, et je pense aux mots de mon oncle Frans: "La vie est une salle d'attente." C'est sur que je comprends tres bien ce que ses mots peuvent dire, au moins, pour moi, en ce moment. Je me sens, a cause de l'incertitude que les examens medicaux me vont possiblement reveler, dans une salle d'attente, qui bizarrement, je sens comme etre vide. J'y suis seule, mais la chose etrange est, que ce ne'st pas necessairement une sensation desagreable, juste ne pas connu avant. Dans une semaine, il y aura un autre examen, et apres, une autre semaine d'attente, pour en apprendre les resultats. Je me sens comme marchant dans un long couloir vide, blanc, clair, ou j'entends le son de l'echo de mes pas, et le couloir continue, et je ne sais pas ou il va, ou il termine. Mon fils est tres gentil, et me rassure, avec ses calins chauds et son sourire, et mon mari reste a l'ecart, incertain de comment reagir. Le soir, je m'endors, pensant a ma Kabylie, a ses montagnes, a sa mer, et je pense a mon collegue kabyle d'Aokas, le photographe Nacer Amari, qui ces derniers 5 ans, m'inspire mes livres et mes poemes, mon art, que ses visions photographiques reveillent, qui me permettent comprendre ma vie d'exile aux Etats Unis, et mon adolescence et enfance en Flandes. Ses portraits surtout, sont une odysee qui m'illuminent le chemin, le parcours et ses detours de ma vie, me precisent les indices de la carte routiere enigmatique de ma vie, me permettent de me definir et comprendre comme ecrivaine, comme poete, comme artiste, comme etre humain ayant vecu si longuement entre deux mondes. La sensation de ne pas trop savoir ou j'en suis en ce moment dans cette jungle inconnue de la condition de ma sante, me fait comprendre que je sens dans toute ce tumulte interieure, silente, invisible, aussi un sens hesitant de paix, de douceur presque, de savoir que je n'ai pas ratee mon destin creatif, de trouver ma voix litteraire, grace a la Kabylie, et grace a l'esprit accueillant, inclusif, charitable et visonnaire, de mon collegue kabyle Nacer Amari. Cette realisation me tient calme, philosophe, face a l'incertitude existentielle qui m'affronte. Cela a pris toute une vie, presque 50 ans, mais, le fait que j'ai recue cette chance, qu'une partie de l'ame, du coeur kabyle vit dans mon coeur, et que je vis, quelque part, dans son esprit ancien, resistant, fier, me donne de l'espoir, que je survivrai dans ses pensees quelque part, de ma famille de coeur kabyle. En ce moment, j'ai ecrit depuis 2017, 12 livres de prose et poemes qui celebrent la Kabylie, et je suis prete de publier dans les mois qui viennent, le 13ieme livre, qui celebre les portraits et leur art de Nacer Amari: "Les Blessures de Chiron", qui sera suivi par le livre suivant, qui a deja 25 articles et poemes "L'Hurlement des Loups du Midi". Je ne sais pas quel futur, ou si un futur m'attend encore, mais je sais que dans cette salle d'attente tortureuse, vide, le temps qui y coule si lentement, si etrangement, il y a la presence du coeur kabyle, de la dignite et du courage que la Kabylie m'inspire, que mon collegue si genereusement me donne. Savoir que j'ai recue ma chance, apres une vie entiere de traverser un desert immense fait de solitudes et isolation innombrables, ma chance de pouvoir dire, quoi qu'il arrive: "La Kabylie m'a su heberger mon coeur, mon ame, ma voix de poete, lui a su briser le sortilege de la solitude, lui a liberee de l'invisibilite et son chagrin." Ma joie, mes defis survenus, ma dignite reclamee, mon amour profond, pour ma famille de coeur kabyle m'accompagnera ce jour, vers les espaces grandes, ou vivent les memoires des esprits de ses montagnes, de son soleil, de sa lune, de ses etoiles, m'accompagnera vers ses rivieres, ses champs, ses recoltes, ses villages, ou vivent et revent le sourire resistant, fier, de ses hommes, de ses femmes, de ses enfants. 

Trudi Ralston