Pour arriver a une destination precise, c'est surprenant combien de temps, d'annees, d'experiences cela peut demander, qui a premiere analyse donnent l'impression inexacte, d'etre au hazard, quand le passage et exigences du temps revelent finalement leur importance, les empreintes visibles de leur raison d'etre dans le tissu complexe de notre vie. Un portrait en noir et blanc du 11 aout 2025 "Abdelkader Gouchene - L'Appel des Sirenes" du photographe Nacer Amari de Tassi Photographie, m'a donnee l'inspiration pour le desir de comprendre le sentier qui nous mene a ce point quand on voit s'unir toutes les nuances, les couleurs, les textures qui mettent en evidence le dessin, le motif essentiels de notre personne, de ce qu'est le filigrane de notre esprit, sa marque unique. Les mots du photographe confirment cette idee: "Abdelkader Gouchene, que j'ai pris en photo lors d'un hommage rendu au poete "Chabane Mohand". Abdelkader est un passionne du monde des livres et de lecture depuis deja son enfance, ce qui l'a pousse prendre la plume pour ecrire son premier roman en 2018, "Amour sublime", ensuite il a pris le courage de signer son deuxieme roman "L'Appel des Sirenes", et qui sont bases sur des faits reels durant les annees quarante." Ces mots touchent une corde sensible, ayant publiee mon premier livre, une memoire "Lioness in Exile" en 2015, ce qui a marquee le debut de ma vie publique comme ecrivaine et poete, qui depuis 2017 dedie mes livres au monde de l'art en Kabylie, specifiquement l'art de sa photographie de Nacer Amari, a partir de 2019, ce qui prouve etre une collaboration artistique - litteraire aussi unique que productive. Pour certaines personnes, quant aux saisons symboliques de la vie, le printemps parfois commence, comme pour moi, en automne, ce qui en soi est toute une odyssee de decouvertes inattendues. J'ai ecrit mes premiers poemes comme adolescente flamande, encore au lycee, et apres dans des cahiers de notes a l'universite aux Etats Unis, et apres mes poemes et ecrits se sont endormis pour beaucoup d'annees, quand le traume de la perte de ma famille, suite de nombreuses circonstances tragiques, m'a poussee d'essayer de me re - connecter avec mes energies creatives, trop longuement niees, meprisees. C'est alors, qu'en 2012 j'ai pris le courage entre les mains, et le resultat fut ma memoire en 2015, qui decrit en 365 recollections - donc, une recollection pour chaque jour de l'annee - ma vie en Flandres ou je suis nee, et les silences tuantes de mes annees apres aux Etats Unis. Un silence tortureux, que l'introduction au coeur et la culture kabyle, en 2017, a su bannir avec decisive force et charite, et depuis, l'energie de ma muse et ses inspirations coule libre, joyeuse, sure, comme les ruiselantes rivieres et chutes des montagnes, de leurs mysteres, et de la sagesse du majestueux, resistant Djurdjura eternel, de qui l'experience d'etre en septembre 2019, dans la presence de ses vastes espaces et horizons m'est gravee au coeur a toujours. C'est la voix qui m'appelle, qui a dit mon nom, et qui depuis m'accompagne les reves de mes poemes, de ma passion pour l'esprit de la Kabylie, de l'histoire de son peuple fier, resistant, accueillant. Elle est comme la boite de musique magique, qui offre a chaque fois, une nouvelle melodie a comprendre, sur ma vie, sur mon exile, sur le destin et ses puzzles, qu'elle me resoud une conversation, une decouverte a la fois, avec la patience de sa sagesse chevronnee, ancienne, et bien reflechie.
Cette reflection que je donne dans l'introduction pour cet article, me rappelle a l'idee de la ligne invisible, comme titre de cet article: toucher la ligne invisible, qui dans ce cas veut etre une appreciation de l'importance de la curiosite intellectuelle, de toucher le possible, de faire l'effort de vouloir comprendre, connaitre l'inconnu, ses defis, son appel. Comme le titre du livre de l'ecrivain Abdelkader Gouchene, "L'Appel des Sirenes", de qui son portrait fait par le photographe Nacer Amari, a fait son propre appel, qui m'a mis a nouveau dans le monde des poetes perses, specifiquement le genie de naissance de Nishapur, Khorasan en Iran, qui me fascine depuis l'age de 14 ans: Omar Khayyam ( 1048 - 1131). Il me fascineait, pour l'univers vaste de ses decouvertes scientifiques revolutionnaires dans les domaines de l'algebre, de la geometrie, de l'astronomie. Comme astronome, Omar Khayyam calcule la duree de l'annee solaire avec une precision remarquable, pour ce qui allait etre le calendaire Jalali, qui a un cycle d'intercalation - qui se refere a des jours, semaines, plongeon ou avancee - tres precis de 33 ans, avec 25 annees de 365 jours, et 8 annees de plongeon de 366 jours, qui fut la base du calendrier perse, encore en usage apres presque mille ans. Le calendrier Jalali perse est plus precis que le calendrier gregorien de 1582, avec une erreur d'un jour le long le cours de 5,000 ans, tandis que le calendrier gregorien a une erreur d'un jour chaque 3,330 jours. La traduction en 1859 de ses poemes, "Rubaiyat of Omar Khayyam" du poete anglais Edward FitzGerald (1809 - 1883) a vu des centaines de tirages depuis sa publication. Omar Khayyam etudie la science, la philosophie, la geometrie et l'astronomie a Nishapur, et en 1068, il fait le voyage vers la ville legendaire de Bukhara, et apres fait sa residence a Samarkand en 1070. Les deux villes sont fameuses pour la richesse de son histoire economique et culturelle - spirituelle et pour etre sur la route des caravans de la Route de la Soie, qui couvreait 6,400 km, et unissait a partir du IIeme siecle B.C. jusqu'au milieu du XVeme siecle A.D., le commerce et echange economique, culturel, politique et spirituelle de l'Asie Centrale, Est, Sud, et Sud - est, et de l'Asie de l'Ouest ainsi que de l'Afrique de l'Ouest, et du Sud de l'Europe. L'introduction au monde fascinant du genie Omar Khayyam a un jeune age, a un moment ou l'isolation sociale etait deja penible, pour ne pas dire incomprehensible, pour le fait que la vie sociale de mes parents etait super chargee, m'a fait comprendre le soutien que peut donner la curiosite, le desir de connaitre le monde et ses cultures, et cette curiosite m'est restee, et m'a inspiree a ce meme jeune age de 14 ans, de vouloir apprendre sur les cultures berberes de l'Afrique du Nord, quand ma faim pour la lecture me permettait de sortir des confins de mon village ouest - flamand ou les livres du bureau de mon pere etaient le portail vers les peuples et les continents de la terre. Omar Khayyam dans sa philosophie et ses poemes, avait une tolerance grande pour les opinions diverses autour de la vie, de la mort, de l'amour, ce qui lui a mis dans des controversies malgre sa grande popularite et renommee, et qui est la raison pour l'interet continu international de la part des savants et ecrivains et philosophes de nos jours, dans sa vie et sa personne, ses ecrits, mil ans plus tard. La ligne invisible, ce courage pour un esprit ouvert intellectuel - spirituel - social - culturel que laisse comme heritage inestimable le poete et polymathe Omar Khayyam au monde du XXIeme siecle, qui apparait oublier la sagesse et la valeur de la tolerance, de la cooperation, avec et envers autrui. Le portrait de l'ecrivain kabyle "Abdelkader Gouchene - l'Appel des Sirenes", inspire la curiosite, envers sa personne, envers ses ecrits, et m'a aussi permis d'apprendre sur l'importance du poete, ecrivain, et dramaturge, fils d'Aokas, Chabane Mohand, surtout sur sa piece de theatre "Le Crepuscule des Anges" grace a un tres bel hommage lui fait par le journaliste kabyle Lemnouer Khaled, son article du 14 novembre 2024, "Chabane Mohand: Poete et ecrivain": "Une Plume, Un Art, Une passion". Cet article decrit "Le Crepuscule des Anges" dans une synthese magnifique: "Ce tour de force artistique temoigne de sa capacite a capturer l'essence meme de son pays a travers l'art dramatique." Cet article donne aussi les titres d'autres livres a explorer du poete Chabane Mohand, comme le recueil de poemes "Le Reve ou le Voyage en Outre - Monde"; le roman "L'Appel du Desert"; et "Sagesse", sur "le monde fabuleux des animaux." Le portrait en noir et blanc de l'ecrivain Abdelkader Gouchene que partage le photographe Nacer Amari, montre l'energie active interieure du protagoniste, de qui la direction de son regard nous dirige vers le monde exterieur, des autres interlocuteurs du debat qui fait hommage a Chabane Mohand, vers cette ligne invisible de la creativite qui bouge, qui cherche, qui apprend, qui observe, qui cree, qui declame. Toucher cette ligne qui est ma passion depuis un tres jeune age, n'a jamais ete plus fascinant, enrichissant, revelateur, plus creatif, exaltant, et transformatif, que depuis mon introduction a la culture et l'esprit du coeur kabyle.
Trudi Ralston
La recherche sur le polymathe et poete perse Omar Khayyam (1048 - 1131), et sur le poete, ecrivain et dramaturge kabyle d'Aokas, Chabane Mohand, courtoisie de Wikipedia et de l'article du journaliste de Kherrata, Lemnouer Khaled, du 14 novembre 2024, ecrit en hommage: "Chabane Mohand - Poete et Ecrivain": "Une Plume, Un Art, Une Passion".