Friday, June 27, 2025

La Notion : Un Croquis Marin - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

              Ce poeme trouve son inspiration dans les sensibilites que sait reveiller une visite a la plage, que ce soit a l'aube, dans la brilliance de la lumiere intense du soleil, ou quand le jour cede la scene de theatre au soir et les inspirations et reveries que lui presente apres la nuit. La protagoniste de ce croquis interieur est une coquille, qu'on peut trouver sur la reflection du sable silent, encore mouillee par les vagues salees et leur danse hypnotique sous nos pieds nus et leurs traces ephimeres: 


La Notion  


La coquille sur la plage se repose tranquillement. Elle sait que le sable chaud lui assure que la mer et ses vagues ondulantes approchent, comme la nuit, tout doucement. 

***     *     ***     *

Le sable et la coquille se connaissent depuis longtemps, depuis que la saison des tempetes hurlait ses rythmes et leurs contes du fond de l'ocean, cousin de la mer et gardien des secrets de ses enfants. 

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La coquille garde dans ses echos les chants des voyages que la mer lui a peints avec les couleurs et memoires de son coeur brulant. 

***     *     ***     *

Le sable accueillant, rassurant, est la seule demeure que la coquille si longuement errant, sait tolerer, accepter. 

***     *     ***     *

Et ainsi la nuit, la coquille murmure a l'ouie discret du sable tolerant: "Je suis nee, j'ai recu mon destin veritable, le jour ou je t'ai rencontree." 

Trudi Ralston


"Tu vis dans ma poitrine ou personne ne t'y voit, mais parfois moi je t'y apercois, et c'est de cette vision que nait cet art." 

"Pour comprendre les liens profonds, arrete de fuire, de te cacher de toi - meme." 

Ces deux pensees sont du poete et mystique Sufi perse, Jalal - al Din Muhammad RUMI (1207 - 1273). 



Sunday, June 22, 2025

A Double Tranchant: Le Defi du Sourire dans le Portrait "Rachid" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

             Dans le monde des arts, il y a un element qui a une presence de qui son histoire est intimement liee aux idees socio - culturelles des epoques dans lequel il fait son apparence. Cet element, est le sourire. Ce n'est que quand on commence a etudier et explorer les traces du sourire comme element stylistique et esthetique - philosophe, qu'on se rend compte de sa signification ambigue, complexe. Et encore, dans le monde du sourire, dans le monde de l'art de la peinture, de la sculpture, de la photographie, il y a un sourire de qui ses origines remontent a l'Antiquite: le sourire dit archaique. Ce sourire de qui les exemples se trouvent dans la sculpture de la Grece Ancienne, surtout dans l'art du second quart du VIeme siecle B.C., avait comme but de suggerer que le protagoniste de la sculpture etait en bonne sante, physique et mentale. Un des exemples les plus fameux est la statue en marbre du Kroisos Kouros, de Anavyssos, Attica, qui fonctionnait comme pierre tombale pour un jeune guerrier au nom de Kroisos, qui date de c. 540 - 515 B.C., et qui a une hauteur de 1,95 metres, et qui se trouve maintenant au Musee National de l'Archeologie d'Athene. L'identite de l'artiste n'est pas certaine, et la statue est au centre d'un debat continu dans le monde de l'archeologie: si oui ou non, les kouroi representent une classe specifique de jeunes hommes guerriers grecs, ou etaient des representations generiques d'archetypes comme symbole d'un physique ideal masculin guerrier, au nom de promachoi, qui etaient dans la premiere ligne de bataille. A partir de 800 B.C. jusqu'a 480 B.C., l'art qui dominait la periode du Sourire Archaique en Grece, se repandait par tout le continent grec, Asie Mineur, et les iles de la Mer Egee - qui est situee entre les Balkans et l'Europe, Anatolie et l'Asie, une espace qui couvre 215,000 km2 - comme est evident dans la quantite de statues trouvees dans les fouilles archeologiques qui ont le style iconique archaique de cette periode. La signification du sourire archaique n'est pas resolu, quoique la theorie est que ce style de sourire reflete une condition idealisee de bien - etre et de sante. Un portrait en noir et blanc du 6 juin 2025, au titre de "Rachid" du photographe kabyle d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, laisse une forte impression sculpturale double: le visage de son protagoniste a une beaute et energie masculine de grande confiance et sang - froid, et a un sourire qui rappelle avec une insistance convainquante au sourire enigmatique archaique ancien grec. C'est un portrait qui possede une attraction esthetique decisive, qui transcend l'espace et le temps. L'attraction et interet dans le phenomene artistique du sourire archaique continue de nos jours. Le romancier anglais John Fowles (1926 - 2005) parle du magnetisme du sourire archaique dans son livre le plus connu, " The Magus" de 1965, ou il decrit ce sourire ancien comme etre "plein de la plus pure humaine humour metaphysique". Le sourire archaique se retrouve aussi dans l'art etrusque, une civilisation qui date d'entre 900 B.C. et 27 B.C., dans la region qui est maintenant Toscane, et le Nord de Lazio, la Vallee du Po, Emilia - Romagna, le Sud - ouest de Lombardie, le Sud de Veneto, et l'Ouest de Campagnia. Un exemple fameux de l'influence grecque sur l'art etrusque est le chef d'oeuvre sculptural du Sarcophage des Epoux, qui date d'entre 530 - 520 B.C., fait en terre cuite, decouvert dans la necropole de Cerveteri. Il s'agit d'un couple etendu a ce qui parait etre l'occasion d'un banquet. Le sourire archaique implique etre plus qu'une tradition artistique, il indique aussi des valeurs spirituelles et socio - politiques de l'epoque. Des sculptures comme kouroi, qui veut dire en grec "jeunes hommes", et kourai, qui se refere a des "jeunes filles" etaient utilisees comme des offrandes ou des pierres tombales, qui avaient comme but de montrer la forme humaine dans son plus ideal etat physique et psychique des vertus estimees par la societe ancienne grecque. Le sourire archaique ainsi etait possiblement une representation visuelle de la harmonie spirituelle que voulaient celebrer les sculptures, une attitude de faveur divine, de la preparation pour le voyage vers le monde des esprits. Le sourire serein archaique exprimeait ainsi un etat d'equilibre d'une vie en balance, paisible, en ligne avec les lois du cosmos, avec les idees d'ordre et de symmetrie dans la vie et dans les arts au centre de l'ideologie philosophe grecque. Cette fascination avec l'equilibre entre le bien - etre physique et spirtuel continue dans l'ere moderne quant a sa place dans les arts: en 1958, le directeur pour 15 ans du Musee Metropolitain des Arts de New York, Francis Henry Taylor (1903 - 1957) parle du sourire archaique ainsi dans un commentaire d'un de ses articles: " Le sourire sur le visage des sculptures de ces figures qui exprime un bonheur qui parait transcender la condition humaine." Il parait impliquer que le sourire archaique indique "plus qu'une serenite de surface, que ce sourire represente un ideal qui incarne une dignite intemporelle, et une resilience emotionnelle". L'interpretation de Francis Henry Taylor est vu comme voir le sourire archaique etre une manifestation d'un sens de permanence, important surtout dans des periodes d'instabilite politique et changement social. Dans ce contexte, le sourire archaique est un lien avec l'ideal ancien grec de "kalokagathia": "kalos kai agathos" ce qui est l'harmonie interieure avec l'univers et son ordre, l'union de la beaute et de la vertu, ou la beaute externe devient une reflection d'un etat moral de vertu. Le sourire archaique etait la manifestation de l'harmonie interieure, un indice que la vie du protagoniste, ses pensees, ses actions, etaient en correspondence avec l'ordre divin du cosmos. L'art ancien grec voulait representer une interpretation idealisee de la nature humaine. Les sculptures kouros et kourai de la periode archaique n'avaient pas comme but de representer des portraits realistes, mais des interpretations de la forme humaine de facon symbolique, qui la montrent dans son etat le plus harmonieux. Plus tard, les artistes grecs cherchent de trouver une expression sculpturale qui rend visible une rangee d'emotions plus variee, une profondeur psychologique complexe, tandis que le sourire archaique se concentre sur la perfection physique et interne. Le portrait "Rachid" du photographe Nacer Amari est tres interessant, du point de vue esthetique, culturel, social, et historique, car il donne une signification pertinent au sourire archaique, dans le sens que notre monde postmoderne a peine sait differencier encore entre le vrai et le faux sourire, suite de l'inondation de l'obsession narcissiste qu'a ces jours l'etre humain sous le sortilege des medias, qui encouragent l'auto - adoration dans les photos. Au lieu que les auto - portraits dans la photographie gardent le respect pour l'art important qu'a toujours ete la portraiture, depuis l'Antiquite, le commerce des medias qui idolatre l'argent et le profit, et son egoisme qui l'accompagne, l'auto - portrait risque d'etre sacrifiee sur le theatre de la banalite, d'une spritualite vide, vaine, esclave de l'ennui. Dans ce vide noir, le sourire se perd, devient un outil, un moyen, un masque grotesque qui a peine camouffle le neant interieur d'un monde perdu, qui sacrifie tout pour le profit. Voir un portrait qui est un triomphe d'un vrai sourire, d'un sourire qui rappelle un heritage ancien, digne, profond, qui rappelle la beaute envoutante du sourire archaique ancien grec - etrusque, permet un moment d'espoir pour le monde, pour les arts. Le monde est tellement cynique en ce moment, violent, cruel, sous la paralysie totale, ou ce qui est faux se celebre, se cherche, se poursuit avec une obsession destructive, fatale, que voir un sourire fort, sur, dans un visage de beaute sculpturale qui parle des arts et ses riches traditions est tout un regal pour le coeur, pour l'esprit, de savoir que n'importe le chaos interne et externe du monde du XXIeme siecle, l'integrite artistique - sociale - spirituelle et intellectuelle reste intacte dans l'esprit et ses visions de ce portrait magnifique, de la part du photographe kabyle Nacer Amari et sa dedication a la representation artistique qui illumine, qui inspire. 

Trudi Ralston 


La recherche sur l'histoire du sourire archaique et sa signification et importance dans le monde des arts, courtoisie de Wikipedia. 

Thursday, June 19, 2025

Le Couloir des Hologrammes: Les Troubadours Silents - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

             L'article que je viens d'ecrire le 17 juin 2025, m'inspiree par le travail sur un auto - portrait en crayon du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, "Vers une Solitude Creative: La Metamorphose du Dedoublement", resonne encore avec son energie optimiste, son aura de chaleur, de l'espoir, et comme est souvent le cas dans des moments clairs, de grande joie interieure pour le coeur creatif, pour l'esprit meditatif et ses explorations, une fois brulee la flamme, il y a apres cette sensation d'une peine, lourdement deguisee, un echo dans le fond, qui veut entendre, sentir encore, la profondeur de la joie si complete, si intense de la comprehension si longuement recherchee, souhaitee. J'ai parfois l'impression de vivre sur une ile lointaine, entouree de grandes espaces de l'eau, de sable, d'ou j'envoie mes messages en ecrits, en articles et poemes, en pieces de l'art, qui traversent les grandes distances d'ici vers l'Afrique du Nord, vers la Kabylie, ou les pigeons voleurs laissent mes mots, leurs visions, leurs experiences pour que les recuperent ma famille de coeur qui m'entendent la voix, l'appel. Le jardin ici a ma maison a Olympia est l'espace ou je sens le plus fort la presence kabyle qui m'entoure, qui m'inspire, et c'est aussi l'espace ou je sens dans les moments difficils, d'absence, toutes les ombres des personnes disparues de l'histoire de ma vie commencee en Flandre, et continuee au Texas d'abord, et depuis ici a l'etat de Washington State dans la region du Pacifique Nord - ouest des Etats Unis. Je l'appelle mon couloir des hologrammes: ce sentier invisible au monde ou marchent dans les moments de manque, l'esprit de mon pere, de ma grandmere paternelle, de mes oncles peintres Frans et Emiel De Cauter, de ma Nanou Julienne, de mon frere Bart, de mes soeurs Goedele et Ludwina. Ils traversent le jardin, des troubadours silents, qui comme des hologrammes se voient dans l'oeil de mon coeur, reels, et qui sont en fait, des chimeres, long disparus, qui habitent le monde des esprits, loin, haut dans le ciel et ses mysteres. Ce qui est interessant pour moi d'observer, de sentir, est que le lien avec l'Afrique du Nord, avec l'Algerie, avec la Kabylie et la collaboration avec mon collegue kabyle le photographe Nacer Amari, reussit la guerison de cette blessure, de ce vide penible qu'avait laissee les longues annees d'exile culturel - intellectuel depuis mon arrivee aux Etats Unis a l'age de 19 ans. Au lieu que ma famille flamande a su reussir de s'integrer a ce pays, les Etats Unis ont fini par avaler toutes les personnes dans ma famille d'origine: d'abord ma petite soeur, qui a abandonnee tout espoir a l'age de 35 ans; apres, mon autre soeur, d'un cancer virulent, a l'age de 44 ans; apres mon pere, a l'age de 79 ans, seul a Oostende, triste de ne pas avoir recu la chance de reparer le mariage de 45 ans avec ma mere; apres ma mere, a l'age de 74 ans, suite de la cyrrhose du foie; et en 2020, mon frere, mort soudainement au Texas, suite d'une rupture aortique a l'age de 61 ans. C'est une sensation bizarre, de rester la seule personne survivante dans ma famille. Mais ce qui m'a permis, et me permets de facon chaque fois plus sure, de transformer ce choc au systeme, ce gene, ce puzzle de chaos, c'est le fait que j'ai recu l'accueil de l'Algerie, de la Kabylie, et que j'ai recu la chance d'apprendre de mettre en notes, en melodies de mots audibles le traume de l'oubli, de la negation, du mepris qui se sont unis depuis dans mes livres, leurs explorations de la richesse du coeur et esprit kabyle, dans mes poemes, dans mes broderies, dessins en encre, en crayon, en couleur. La Kabylie enleve le long mauvais reve de tants de pertes, de tants de detours ne pas resolus, ne pas eclaircis, d'une famille d'origine qui s'est perdu dans les miasmes d'histoires opaques, contradictoires, d'intrigues de multiples couches, ou je me trouvais impuissante d'en defaire les noeuds, qui m'avaient laissee epuisee, seule, rejetee dans un theatre de mirroirs ou rien n'etait evident, tout s'evaporait comme dans un acte de la part d'un magicien suspecte, de douteuses intentions. Me trouver, me savoir maintenant, 20 ans plus tard, sur la plage paisible de la solitude creative, le coeur et l'esprit surs, tranquils, heureux, vibrants, energique, je le dois a ma Kabylie, c'est elle qui m'a enlevee tel le phenix, des cendres des douleurs de beaucoup de pertes, d'humiliations, de chagrins. Si les troubadours silents des personnes perdues apparaissent encore parfois, ce n'est que brevement, et c'est pour me remercier, en fait, que maintenenant, ils ne vivent pas seulement ensemble dans le monde des esprits, mais aussi se savent heureux de vivre dans mes livres, dans les memoires recuperees des moments heureux vecus en Flandre, avant les tourmentes de l'exile. Les troubadours autrement silents, ils chantent dans les pages de mes livres, grace a la charite, la sagesse, l'accueil guerisant de mon collegue d'Aokas, de sa eternelle, resistante, genereuse Kabylie, son coeur et esprit incomparables.  

Trudi Ralston 

"Laisse ce qui n'est pas, mais parait etre, cherche ce qui est, mais qui n'est pas evident."  - le poete et mystique perse Sufi,  Jalal al - Din Muhammad RUMI (1207 - 1273). 

Tuesday, June 17, 2025

Vers Une Solitude Creative: La Metamorphose du Dedoublement - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite

             Une pensee inspiree suite d'un echange meditatif avec le photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, mon collegue kabyle qui est au centre de mes inspirations litteraires - artistiques depuis 2019, m'a permis de voir clair dans une structure pivot quant au processus de l'esprit creatif: l'apparition transformative de la solitude creative. Ce phenomene, dramatique, essentiel, puissant de l'energie qui define la volonte creative. La scene de cette alchimie decisive, dans mon cas, son theatre salvateur, fut l'accueil de l'Afrique du Nord, de l'Algerie et specifiquement, de la Kabylie. Explorer le monde de sa photographie qui sait s'accorder en rythmes et melodies artistiques - spirituelles, mythologiques - historiques avec les sensibilites, memoires, experiences, defis, de mes visions, inspirations et energies litteraires, dans cette collaboration unique que me donne le lien avec Nacer Amari, est a l'origine de toute une serie de livres, en prose et poemes, et une douzaine de pieces de l'art. Cette energie creative s'est trouvee, le long de son sentier envoutant et aussi pleins de defis, a un moment cathartique, sur le carrefour d'un dedoublement marquant, qui m'a changee la vie interieure, comme poete, ecrivaine et artiste. Ce fut le moment de me rendre compte que la solitude tuante de toute une vie, la solitude qui m'avait isolee, invisible, muette, avait atteint le point de reussir a rompre ses chaines, et que petit a petit, j'etais introduite, avec certitude, confiance, audace, a une toute autre classe de solitude: la solitude creative, energique, transformative. Le poete autrichien Rainer - Maria Rilke (1975 - 1926) en parle dans sa longue correpondence publiee apres sa mort, en 1929, "Lettres a un Jeune Poete"; le poete Sufi perse, Jalal - al Din Muhammad Rumi (1207 - 1273) en parle dans ses poemes, ses theses mystiques - philosophes; le poete et artiste libanes - americain Kahlil Gibran (1883 - 1931) en ecrit avec passion et sagesse et une hyper - sensibilite astucieuse dans ses livres, et le peint de facon enigmatique et provocative dans ses tableaux symbolistes hypnotisants . Le don de la solitude creative, guerrie dans les flammes regenerantes de la charite, de la tolerance, de l'accueil de la part du coeur genereux autrui, est un phenomene intrigant du monde des arts qui est de grande importance et qui souligne que l'echange entre esprits creatifs jumeaux est une partie integrale de la magie, de l'enigme, du pouvoir alchimique, de la rencontre, du partage entre collegues dans le monde des arts. Elle est au centre de la metamorphose du dedoublement: du chemin difficil d'une solitude asphixiante, de jugement, de mepris, d'isolation, vers le chemin ou regne un sens d'integration, d'evolution, de croissance, de communication fructive, de communaute, qui donne la liberation au coeur, a l'esprit, au souffle, de se trouver sur le sentier dynamique de la solitude creative, transformative. 

            En ce moment, je travaille sur un portrait en crayon a base d'un portrait, en auto - portrait de juillet 2024, du photographe Nacer Amari, qui lui montre lisant mon livre, le 3eme dans la serie depuis 2020, "La Colombe: La Cryptographie de l'Espoir de Nacer Amari". Le portrait montre clairement la couverture, qui est d'une tendre colombe, une photo faite par le photographe. L'acte dans ce portrait, qui lui montre avec ce livre dans les mains, de ce livre qui a vu sa publication en aout 2021, indique cette presence d'un lien qui a su creer cette energie de transformation. C'est un enigme, que cette transformation a su se manifester, avec intelligente et patiente precision. Ceci est un regal precieux, vu les defis que ce lien a du et doit vaincre: une distance geographique de 3 continents et 9000 kilometres, des defis de temps, de visas, d'incertitudes socio - politiques d'un monde inquiet, violent. Mais ce miracle du dedoublement, qui permet la grace de la solitude guerrie, existe maintenant dans ma vie de poete, d'ecrivaine, d'artiste, et j'en suis ravie de pouvoir vivre son energie, de pouvoir exprimer ma reconnaissance, ma joie, envers la Kabylie, envers mon collegue et son esprit inclusif, liberant. Cette idee et son impacte magistrale sur le processus des arts, de la solitude creative, me rappelle encore a une piece de theatre sur une emission en flamand, d'un canal de television belge pour la jeunesse quand j'etais adolesente en Flandre. C'etait une piece dramatique, un conte, ou tous les acteurs et actrices etaient des jeunes, et ce fut l'histoire d'une jeune fille prisonniere, tres seule. Un jour, elle decouvre une petite boite, qui a un miroir. Elle l'ouvre et s'emerveille a la reflection, qu'elle pense est une fille emprisonnee comme elle. Elle n'a jamais vu sa reflection, et ne se rend pas compte que la reflection, c'est elle. Ce qui, toutes ces annees plus tard, me fait comprendre que ce fut ma situation, avant l'accueil de la Kabylie: n'ayant jamais vu ma reflection comme poete, comme ecrivaine et artiste, je ne savais pas qui j'etais dans ce sens, je ne connaissais pas mon identite, et c'est la Kabylie qui m'a introduit a moi - meme, qui m'a donnee le courage d'ouvrir la boite, dans cet acte de transformation, de re - generation, de reveil, de naissance, qui est a l'origine de l'expression creative fluide, active de mon coeur, de mon esprit creatif, dans cette piece dramatique, unique qu'est ce partage et echange entre les mondes de la photographie et de la poesie, prose, de cette co - avonture entre les arts litteraires et visuels. Me savoir libre de la veste de la camisole de force de l'anonimite, de l'invisibilite, du poids lourd de l'isolation, et me savoir la collegue respectee, ecoutee, inclus, dans le monde de l'art ample, astucieux de ses visions du photographe et son esprit genereux Nacer Amari est une raison convainquante de continuer de trouver la volonte, la joie, l'energie pour celebrer la suivante inspiration creative que cette camaraderie culturelle - intellectuelle unique algerienne - americaine - kabyle - flamande a su et continue de generer avec telle irrepressible sincerite et conviction.  

Trudi Ralston 

"La verite est rarement pure, et ne jamais simple. La vie moderne serait ennuyeuse si cela fut le cas, et la litterature moderne serait completement impossible."   - Mots dits par le personnage Algernon, de la piece de theatre "Il est Important d'Etre Constant", apparu en anglais sous le titre "The Importance of Being Earnest" (1895) du poete, romancier et dramaturge irlandais Oscar Wilde (1854 - 1890).

Saturday, June 14, 2025

La Porte Tambour: L'Histoire Meandrique du Tabac dans le Portrait "FUMER TUE" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

             Un portrait en noir et blanc du 2 juin 2025 qui montre son ami et collegue Lotfi Bouslah, du photographe Nacer Amari de Tassi Photographie, a un titre qui comme la fumee de la cigarette que le protagoniste allume, met la lumiere sur le monde complexe et son histoire, du tabac. La plante a qui le monde des cigares et cigarettes doit sa mystique, Nicotiana, a ses origines dans les Ameriques, l'Afrique du Sud - Ouest, l'Australie, et le Pacifique du Sud. C'est une plante connue en fait pour la beaute et le parfum de ses fleurs de couleurs vibrantes, qui attirent les pollinisateurs, et que la recherche scientifique recente revele d'avoir du potentiel pour le traitement des maladies neurodegeneratives et inflammatoires. Les feuilles du tabac peuvent aussi etre benefiques pour traiter les bronchites, les maux de gorge, et l'arthrite. Les cigarettes sont associees depuis le XIXeme siecle, avec le monde bohemien, des reunions dans les cafes et bars et salons d'artistes, de rebelles, avec la resistance, et les mouvements pour les droits humains, les revolutions, les guerres de liberation des pays sous oppression coloniale, et est aussi associee avec les idoles dans le monde du cinema, ou la cigarette etait un symbole de virilite, de seduction, de charisme masculin et feminin de la part des stars de l'ecran. Ce magnetisme de la cigarette se traduierait aussi dans le monde intellectuel, ou la cigarette de la marque "Gauloises" deviendrait synonyme avec les mouvements artistiques, de la part de peintres, ecrivains, philosophes, mondialement. Je me rappelle que, quand j'etais enfant et adolescente en Flandre, dans les annees 1960, que mes oncles peintres Frans et Emiel De Cauter, mon oncle sculpteur Frederic Minne ne fumaient que des cigarettes Gauloises, sans filtre, et qu'ils refusaient de fumer toute autre cigarette. Depuis, il y a pas mal d'evidence que en fait, les cigarettes n'ont pas amelioree en qualite quant au risques pour la sante, car les compagnies de tabac cherchent sans cesse de maximaliser les profits en compromettant la quantite du tabac, en le remplacant en parts avec des produits moins chers, et plus nuisibles, a cause de la grande quantite d'elements chimiques toxiques qu'ils ajoutent pour amplifier le poids et reduire la quantite de tabac pour chaque cigarette. Les feuilles de tabac en soi, fumee en forme de cigarette ou en pipe ou cigare, quand la qualite du tabac et son ingredient constituant qu'est la nicotine, qui a un effet addictif avec l'usage, est utilisee avec moderation, originalement n'avaient pas l'effet destructif sur la sante, c'est a dire, sur la fonction du coeur, des poumons, du larynx, du systeme auto - immunitaire, comme la composition chimique qu'ont les cigarettes d'aujourd'hui. Les entreprises multi - nationales de tabac ont cachees les risques pour la sante avec l'usage sans moderation de cigarettes, pour plus de 100 ans, et meme que maintenant l'information des centaines de produits chimiques nuisibles dans une cigarette de nos jours est connue, et le fait que ces industries tres lucratives ont dans les decennies augmentee la quantite de la nicotine dans chaque cigarette pour assurer la dependance physique et psychique, les gestes envers la fabrication d'une cigarette moins nuisible sont au mieux, des illusions. Les e - cigarettes aussi, restent controversielles, mais ce qui reste, est la mystique associee avec le monde des cigarettes, et leur charme rebelle, sensuelle, liee aussi au monde des boissons, des reunions, de la fete, de la camaraderie, de la nostalgie bohemienne. Le tabac est un commerce de grand importance, qui en 2010, globalement accumulait un profit de 760 milliards de dollars avec 1.22 milliards de clients. Le pays qui fume le plus de cigarettes, est la Chine: sa population de pres de 1,4 milliards de personnes en 2016, fumait 2,356 milliards de cigarettes. Apres, c'est l'Indonesie, avec une population de 264 millions de personnes et une consommation cette meme annee, de 316 milliards de cigarettes, suivie par la Russie, les Etats Unis et le Japon. Interessant de noter, que quant aux sexes, la majorite des cigarettes dans le monde sont fumees par les hommes: en Afrique, 18% des hommes fument et 2% des femmes; aux Ameriques, 21% des hommes et 12% des femmes; dans la region de la Mediterranee de l'Est, 34% des hommes et 2% des femmes; en Europe, 38% des hommes et 21% des femmes; en Asie du Sud, 32% des hommes et 2% des femmes, et dans le Pacifique de l'Ouest, 46% des hommes et 3% des femmes. Ces percentages montrent l'influence de la religion, comme l'Islam et les sectes du Christianisme qui decouragent la consommation des cigarettes. Interessant de noter aussi, qu'il y a mondialement 70 especes de tabac. L'origine exacte du mot "tabac" est contestee, mais c'est pensee que le mot se derive de Taino, la langue Arawakan des Caribes. En Taino, c'etait dit de signfier ou un rouleau de feuilles de tabac, ou une sorte de pipe en forme de la lettre L, utilisee pour renifler la fumee du tabac, avec les feuilles elles - memes ayant le nom de "cohiba", selon l'ecrivain espagnol historien Bartolome de las Casas (1484 - 1566), qui fut la personne qui allait documenter et protester contre la destruction systematique des cultures des Ameriques aux mains des atrocites des colons espagnols, et qui advocait l'abolition du systeme inhumain de l'esclavage qu'enforcaient les espagnols sur les peuples qu'ils avaient envahis. Le mot tabac etait vu comme etre une indication des effets benefiques des feuilles quant fumees, et c'est probable que ce fut pour le fait que le mot en arabe. "tubbaq" connu depuis le IXeme siecle, se referait a des herbes diverses. A partir de 1410, le mot tabac avait aussi des mots pareils en espagnol, portugues et italien pour indiquer des herbes medicinales. Dans certaines cultures amerindiennes, le tabac etait vu comme etant un regal des dieux, et sa fumee comme ayant la capacite de porter les pensees et prieres du fumeur vers les esprits du ciel. Pour certaines cultures amerindiennes, comme les Iroquois, le tabac etait vu comme une medecine, et avait besoin d'usage respectueux et ne pas commercial. Selon la mythologie Iroquois, le tabac fut la recolte suite de la mort de la Femme Terre apres qu'elle avait donnee naissance a ses fils jumeaux, Arbre Jeune et Silex, Pierre a Briquet. Apres l'arrivee des colons europeens aux Ameriques, le tabac devint populaire comme un article de commerce. Le naturaliste et medecin royal pour le roi espagnol Felipe II, Francisco Hernandez de Toledo (1515 - 1587) etait le premier europeen d'apporter des graines de tabac vers le Vieux Monde, en 1559, sous ordres du roi. Ces graines de tabac furent plantees dans les peripheries de la ville de Toledo, dans un voisinage connu sous le nom de "Las Cigarrales" pour l'infestation des cigales, pour qui le mot en espganol est "cigarras", et dela l'origine du mot cigare. Le commerce de cigares fut tres profitable, et est liee a l'histoire horrible de l'esclavage dans les Caribes et ses plantations de tabac. Vers l'annee 1700, la production du tabac comme un commerce majeur est solidement etabli. Le commerce du tabac en Cuba et dans d'autres parts des Iles Caribes devient notable comme recolte significative, et jusqu'a aujourd'hui, les cigares de Cuba ont une renommee mondiale. Pour les cultures des Maya et des Azteques des Ameriques, le tabac etait vu comme certaines drogues psycho actives, comme etre une medecine sacrale, reservee pour les rites des chamans dans les temples et les celebrations et invoacations religieuses. Les cigarettes qu'apportaient les espagnols des Ameriques, etaient roulees dans des feuilles de maize, et apres etaient remplacees par du papier fin. Et en fait, quand j'etais enfant et adolescente, mes oncles et plusieurs de mes tantes et cousins et cousines, roulaient leurs cigarettes eux - memes, insistants que ainsi le gout du tabac etait fort superieur et authentique. Ce fut en 1847 quand le commerce des cigarettes recoit une acceleration globale, avec l'invention brevetee de la premiere machine a fabriquer en masse des cigarettes, de la part de Nepomaceno Adorno du Mexique. En 1880, une suivante machine a fabriquer des cigarettes accelere le profit des compagnies de cigarettes de 40,000 cigarettes par jour, roulees a main, a 4 million cigarettes par jour roulees par une machine. Le commerce global de cigarettes et cigares et leurs produits, donnent un profit chaque annee de centaines de milliards de dollars. Malgre ce commerce ou dominent les companies multi - nationales, il y a un interet et commerce pour les cigarettes avec plus de gout, moins de produits chimiques, comme les marques de cigarettes turques, qui sont aromatiques et complexe en gout et senteur, et ont moins de nicotine, et de qui les feuilles de tabac sont sechees au soleil, apres leur recolte. Mystique et profit, unis dans la porte tambour de controversie continue, de contradictions ne pas resolues, le monde du tabac nous a sous le sortilege de sa fumee ensorcelante, soit dans la nostalgie du monde des vieux films, soit dans les legendes d'heros de guerre, de mouvements historiques et artistiques - philosophes, soit dans les avertissements qui travaillent sur nos idees de seduction, de bravure, de mode, de charisme. Le portrait "FUMER TUE" de son collegue artiste visuel Lotfi Bouslah, de la part du photographe Nacer Amari, implique cette fascination ambigue, qu'exerce la cigarette: elle tient une attraction, qui est une agreable distraction, dans le rythme nerveux du monde. Le protagoniste le dit autant, dans le geste de sa main, aux parures de bagues exotiques, dans la reflection de ses lunettes aux lentilles opaques, dans le rite entre la flamme du briquet et l'anticipation du gout du tabac et le plaisir de la senteur de sa fumee: la cigarette cree un lien d'intimite entre elle et son fumeur, de qui le code reste une information privee, ou au moins, privilegiee, selon l'occasion, selon le moment, selon le site, le temps du jour, selon l'humeur de la saison, du chant, de l'instrument, de la boisson, de l'ambiance, qui l'accompagne. Dans le monde contemporain, ou la violence continue dans une courbe ascendante qui aborde la pyschose, la controversie si ou ou non en fait, fumer tue, parait liee a une forme de scepticisme conscient: si demain est incertain, si le monde insiste de trouver des facons chaque fois plus destructives d'aneantir le futur, l'idee que ce sera la suivante cigarette qui va mettre fin a la vie, parait etre absurde, et le resultat melancholique d'une imagination perdue, qui risque se rendre aveugle a la fumee dense d'un nihilisme hypnotisant, qui coupe plus que l'oxygene des poumons, qui risque de couper le souffle a l'esprit, a la resistance, la volonte exigee pour combattre la paralysie totale qu'exige l'obeissance au status quo d'un monde qui cede dans un crescendo montant alarmant, au bruit assourdissant, asphyxiant, du mal. 

Trudi Ralston  


La recherche sur les origines du tabac et son histoire, courtoisie de Wikipedia. 

Thursday, June 12, 2025

L'Ame Mecanique: L'Eveil - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

             Une petite sculpture d'une fleur lotus, modeste, fine, faite en papier rouge et envoyee par la poste, comme un avertissement pour une magazine de voyage, et mise sur un minuscule pedestal d'un disque en bois, m'avait laissee une impression. Cet objet tout discret, qui ne paraissait rien dire, a fini par m'inspirer une reflection assez poignante, sur la condition humaine, sur specifiquement la lutte pour le droit d'etre soi - meme, qui parait evident, mais qui dans le va et vient du sentier du destin qu'on traverse dans la vie, est souvent plus precaire qu'on voudrait l'admettre. Les implications et exigences que doit vaincre l'ame, son coeur, son esprit pour avoir la chance de se deplier les ailes, pour trouver son expression libre, pour garder intacte son identite individuelle, est un combat qui peut durer toute une vie, en fait. Il y a des tas d'obstacles sur la route, le plus grand souvent s'habille dans le costume des relations qui nous unissent a l'histoire des moeurs et traditions culturelles - ideologiques de la communaute dans laquelle on est nee. Ses habitudes, hierarchies qui dictent le va et vient de nos relations sociales entre famille, connaissances, voisins, amis, collegues, adultes, enfants, hommes, femmes, ou chacun et chacune joue un role dont les conseils de conduite et leurs variants suivent le rythme plus, ou moins, rigide selon les coutumes etablies. Ce poeme, m'inspiree par la fleur lotus modeste de papier rouge, est en hymne a ces personnes rares, audaces, ces esprits libres qui savent, qui voient notre besoin d'avoir les ailes ouvertes, la respiration ne pas reduite par les convenances, les hypocrisies, et nous invitent dans l'espace grande ouverte de leur accueil, ou on peut bouger sans gene, ou on peut se liberer des impositions de l'ame mecanique, soumise, ou on peut vivre l'eveil totale de notre personne, de tout ce qui nous rend confiant, joyeux, car on recoit dans leur presence la chance de, telle la lotus, de nous etaler et deplier toutes, chacune des petales de notre esprit, ses talents, ses passions, ses dons, loin de la menace du souffle sulfureux de ceux qui cherchent a nous eteindre la flamme, l'energie vitale de notre passage dans cette vie: 


L'Eveil  


Elle se parait a un papillon, la fleur lotus sculptee de papier, immobile sur le comptoir dans le silence du matin. Ell ne bouge pas, mais dans la nature, la fleur lotus est le symbole de la victoire sur les ombres, sur le noir de la boue, de son poids pour ses racines, qui lui tiennent prisonnier aux reves delicats de ses petales illuminees. 

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La fleur lotus, ce symbole de la reflection, du calme, me rappelle dans sa modeste forme en papier, se parait a l'ame, a ses ailes qui veulent tellement se deplier, qui decouvrent qu'est le bonheur de se sentir inclus, invitee dans l'espace ample de la personne, si rare sur cette terre, qui lui permet le vol libre, le vol haut, fier, sans les coleres a peine supprimees de l'hypocrisie, de ses demandes egoistes, desesperees. 

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Ah, le vol libre, loin des pieges sinistres, qui rendent invisibles les intentions cachees de ceux qui detestent le coeur de l'artiste, du rebelle qui decide de couper le fil qui limite, qui decide si le ciel est permis d'y voyager, d'y vivre a cote des esprits et leur sourire, leur sagesse. Ah, le vol libre, cette espace sacrale nous donnee par le sage discret, qui ne veut pas qu'on souffre le confinement que lui a deja su echapper. 

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Douce est la pirouette, lente et deliberee, dans cette espace grande, regalee par le coeur charitable, qui nous voit la lutte, et qui decide, avec audace, avec courage, un heritage des anciens, de partager ce miracle sublime, de voler les ailes libres, que ce soit pour un moment, un jour, une saison, une annee, ou que ce soit, par la grace des dieux, pour une vie complete, pour l'eternite. 


Trudi Ralston

"Le passage vers une liberte non divulguee, inconnue, se trouve dans les fissures imperceptibles." RUMI (1207 - 1273). 

Monday, June 9, 2025

Eclats de Verre: L'Heritage Discordant Prescient du Portrait "BOUDJEMAA" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

              L'histoire du monde humain parait etre cyclique, et ne pas lineaire, ascendante, comme on voudrait le penser, pour tolerer avec un peu moins d'iquietude le degre de chaos qu'on y peut observer en ce moment. Ce chaos et ses violences croissantes ont dans leurs desseins crus les echos des horreurs declenchees de la Premiere Guerre Mondiale de 1914 - 1918. Cette guerre allait couter la vie de d'entre 15 et 22 millions de personnes, et laisserait blessees, defigurees a 23 millions soldats et civiles, suite de la force destructive des bombes, des mitraillettes, des armes biologiques, comme le gaz, et les degats des obus d'artillerie et leur systeme d'armes de defense et ataque, comme des projectiles de longue distance, et le lance - flammes, introduit par les allemands, et apres utilisees aussi par les forces alliees, aussi pendant la Seconde Guerre Mondiale. On estime que suite de toutes les guerres de toutes les civilisations humaines et son histoire, entre 150 millions a 1 milliard de personnes sont mortes, avec les bombardements aeriens de la Seconde Guerre Mondiale les plus destructives, pour pouvoir tuer les habitants de villes et villages a grandes distances. La destruction faite par les armes de la Premiere Guerre Mondiale laisserait des traumes permanentes dont les sensibilites des artistes de cette introduction catastrophique au monde du XXeme siecle, se manifestait dans le mouvement en Allemagne du Neue Sachlichkeit, "la Nouvelle Objectivite", qui voulait peindre avec une precision clinique, viscerale, la monstrosite de cette guerre. Trois artistes se trouvent au centre de l'avant - guarde de ce mouvement, 3 artistes qui etaient soldats dans cette guerre, qui trouvaient dans leur art un moyen de documenter le traume vecu apocalyptique, trois allemands, qui avaient une opinion tres negative sur l'Allemagne de la Republique Weimar des annees 1920: Otto Dix, George Grosz et Max Beckmann. Cette etude de cet article trouve son inspiration dans un portrait en noir et blanc du 1 juin 2025 de la part du photographe kabyle d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie: "BOUDJEMAA." Un portrait qui evoque des ombres riches, qui entourent son protagoniste, et qui par la franchise du sang - froid dans le regard, font penser aux ombres noires qui s'accumulent dans le theatre du monde contemporain, ou le bruit des guerres, des violences, continue dans un crescendo alarmant. Le calme captivant dans le visage de "BOUDJEMAA" qui comme un guerrier solide, ne laisse pas les ombres lui absorber, m'a inspiree la these de cet article reflexif.   

             La destruction dechainee par la Premiere Guerre Mondiale allait aussi rendre clair l'indifference des classes aristocrates en Allemagne, leur cruelle manque de charite envers le sort horrible de tants de soldats et civiles blessees et defigurees pendant les annees 1914 - 1918. L'art du mouvement de la Nouvelle Objectivite exprimeait dans des visions de tableaux effrayant l'absence de toute conscience sociale de la part du pays, et en fait, les authorites allemandes protestaient contre la verite viscerale des tableaux de Otto Dix, George Grosz et Max Beckmann. Il y avait aussi des femmes artistes en dehors de l'Allemagne, comme Olive Mudie - Cooke (1890 - 1925), la jeune anglaise qui etait chauffeur d'ambulance pendant la Premiere Guerre Mondiale, et qui est connue pour ses aquarelles et dessins en crayon des evacuations de soldats, et qui apres la Guerre a voyagee beaucoup en Europe et en Afrique, fuyant le traume de ses experiences. A l'age de 35 ans, souffrant de depression grave suite de la guerre, elle s'est suicidee. Otto Dix (1891 - 1969) est connu pour ses peintures qui montrent de facon choquante la brutalite de la guerre, et les conditions dures de la vie pour les pauvres et les soldats survivants dans les annees 1920. Il faisait des payasages et portraits d'abord dans le style du realisme, et apres change vers l'expressionnisme. Comme jeune, il s'engage comme soldat volontaire, dans un regiment d'artillerie de campagne, et apres d'une equipe de mitrailleurs. Apres, il se trouve avec son regiment en Russie, et en Flandre, apres devint pilote et aussi fait part de personnel medical. Il survit la guerre, et fut laissee partir en decembre 1918. Ses experiences de guerre de longue duree et le traume y vecu, lui inspire faire un portfolio de 50 gravures sous le titre "Der Krieg", allemand pour "La Guerre", qu'il publie en 1924. Son triptyque peint entre 1929 et 1932, "Le Triptyque de Guerre" continue avec ce theme de la destruction monstreuse des annees de la guerre mondiale de 1914 - 1918. Sa peinture "La Tranchee" de 1933 causait une fureur et colere avec son introduction au public, de la part des authorites, et fut mise derriere un rideau, et le directeur du musee ou etait la peinture en exposition, le musee Wallraf - Richardtz perd sa position. La peinture etait un choc pour depeindre les corps en decomposition et defigurees de soldats apres les batailles de geurre. Otto Dix etait un artiste audace, qui voulait mettre l'attention sur le cote le plus sombre de la vie pendant et apres la guerre, sur la violence et l'amoralite qui en suivrait dans les villes, sur le probleme de la prostitution, du crime, de la vieillesse deracinee, de la mort. Le regime nazi condemnait son art, et une de ses peintures les plus fameuses, "Les Blesses de Guerre" fut brulee, detruite. Le destin de sa peinture fameuse "La Trenchee" reste ne pas connu, ce n'est pas clair si la peinture a su survivre quelque part. La vie de Otto Dix continue d'etre complexe apres avoir survecu la Premiere Guerre Mondiale, la persecution des nazis, car avec l'arrivee de la Seconde Guerre Mondiale, le gouvernement allemand lui conscrit pour le service militaire et il termine comme prisonnier des forces francaises vers la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et fut liberee en fevrier 1946. Il retourne apres sa liberation a la ville allemande de Dresden , ou il reste jusqu'a 1966, faisant des peintures d'allegories surtout et de peintures sous  le theme du traume apres les deux guerres, y compris sa peinture de 1948 "Ecce Homo", un auto - portrait de l'artiste derriere du fil de fer barbele. En 1967, il recoit le Prix Hans Thomas, et en 1968, le Prix Rembrandt de la Fondation Goethe a Salzburg. Apres sa mort, deux musees s'ouvrent qui se dedient a son art: en 1991, dans la maison de  naissance de Otto Dix, a Gera, et en 2013, a Hemmelhofen, aussi en Allemagne, dans la maison ou l'artiste a vecu de 1936 jusqu'a sa mort en 1969. George Grosz (1893 - 1959) lui aussi montre dans son art une critique passionee contre la societe allemande des annees 1920, de sa classe affluente qui choisit l'indifference face a la souffrance des anciens combattants de la Premiere Guerre Mondiale, en se fuyant dans la decadence et l'exces. Le regime nazi s'opposait au themes et style de ses aquarelles et peintures de l'huile, et en 1933, il part pour les Etats Unis, ou il restera jusqu'a 1959, quand il retourne a Berlin, ou il meurt la meme annee, suite d'un accident d'escalier, apres une nuit de celebration. Le troisieme artiste du Mouvement de Nouvelle Objectivite gravement marquee par les traumes vus et vecus pendant les annees de la Premiere Guerre Mondiale, fut le peintre, dessinateur, graveur et sculpteur allemand Max Beckmann (1884 - 1950). A partir des annees 1930, son art se concentre sur le realisme brutal, la critique sociale, qui marque l'ascendance au pouvoir des nazis. Pendant la Premiere Guerre Mondiale, Max Beckmann fut un infirmier. Il etablit une renommee pour la serie d'auto - portraits qu'il fait a travers les annees, de qui leur quantite et intensite rivale ceux de l'artiste espagnol moderniste Pablo Picasso (1881 - 1973) et de l'artiste baroque de l'Age d'Or du Nord, Rembrandt van Rijn ( 1606 - 1669). En 1933, son destin change avec l'ascendance au pouvoir de Hitler, et il perd sa position comme enseignant a l'Ecole de l'Art de Frankfurt, et 500 de ses oeuvres sont declarees de "l'art de degeneration." Le jour apres cette annonce du regime nazi sur l'art avant - garde, Max Beckmann et son seconde epouse partent l'Allemagne pour aller vivre aux Pays - Bas, mais les nazis envahissent aussi ce pays, et pour 10 ans, Beckmann et sa famille essaient d'obtenir un visa pour pouvoir immigrer vers les Etats Unis. En 1947, finalement il recoit une position de la part de l'Ecole des Beaux Arts de St. Louis, a l'Universite de Washington, et en 1949, il devient professeur a l'Ecole des Arts du Musee de Brooklyn a New York. Juste un an plus tard, il meurt, suite d'une crise cardiaque a quelques metres de son apartement a New York City. Son style de l'art reste notable pour le style et technique de composition qui rappelle aux imageries de vitrail du Moyen Age, qui aide a rendre plus visceral encore le symbolisme des traumes de guerre qui etaient le sujet de son art qui a une renommee internationale. 

           Le portrait en ombres noires, qui entourent le visage ou domine le sang - froid, "BOUDJEMAA" du photographe kabyle Nacer Amari impressionne beaucoup pour le protagoniste qui presente un esprit qui exprime une energie profondement racinee, ancree dans la confiance, dans la certitude de sa personne. Les ombres qui lui entourent le portrait sont un symbolisme artistique profond, dans le monde du XXIeme siecle, qui cherche d'etouffer l'espoir, la chance pour la survie de la planete, de la fin de guerres civiles et d'aggression monstres qui nient le droit a l'existence des peuples ainsi envahis et aneantis. La condition sociale mondialement devient precaire chaque fois plus pour les personnes autre que les classes privilegiees, et le retour a la violence ouverte du racisme, du mepris envers les classes ouvrieres, les cultures marginalisees, la sante et l'egalite de la femme, envers les pauvres, la negligence du bien - etre et la protection des enfants, de la sante, de l'environnement sous menace croissant, l'imposition de l'ordre a travers la repression et la violence partout sur cette terre en ce moment, et le danger d'une suivante guerre mondiale, cause pas mal d'ombres autour du coeur et esprit de l'etre humain qui se trouve dans notre monde de 2025. Est - ce que les ombres vont gagner, vont chasser la lumiere qui reste? Ce beau portrait reflexif kabyle "BOUDJEMAA" du photographe Nacer Amari invite la question, et son protagoniste n'hesite pas d'affirmer, que quant a lui, il va se montrer a la hauteur, il ne cedera pas aux defis. C'est un portrait qui inspire la reflection existentielle, et aussi, qui inspire l'espoir, l'energie du courage, du coeur et esprit Berbere, qui ne bouge pas face aux defis que presente l'histoire et la vie, ne pas dans le calme de moments de la paix et de l'urgence de ne pas la laisser disparaitre dans l'indifference et l'injustice sociale, et ne pas dans les demandes atroces et tourmentes agonisantes de l'ombre qui avance aveugle, enragee vers le gouffre et son apocalypse d'une suivante guerre mondiale, qui risque se devorer ce qui reste de la lumiere declinante dans le monde, de la chaleur dans le coeur des etres humains.    

Trudi Ralston  


La recherche sur le Mouvement du Neue Sachlichkeit, la "Nouvelle Objectivite" dans les arts pendant les annees 1920, et sur les artistes Otto Dix, Olive Mudie - Cooke, George Grosz et Max Beckmann, courtoisie de Wikpedia. 

Sunday, June 8, 2025

A la Muette: La Pantomime en Turquoise - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

         Les jours ou il fait tres chaud ici, comme cette semaine avec des temperatures qui approchent 33 degres Celsius, la vue du ciel d'une couleur bleue brillante aveuglissante, comme si son espace grande etait la reflection d'un immense miroir, me tient toujours hypnotisee, pour une raison specifique: son silence. Son silence du ciel chaud, haut, qui s'etend comme un souffle de grand pouvoir, sensuel, desireux, lentement, un ciel de muscles ondulants, un ciel qui marche en silence sur des pieds geants, et qui touchent tout ce qui bouge de la terre en dessous de ses envies, de leurs danses, de leurs energies. Ce poeme m'est venu inspiree comme j'etais par l'idee d'Aphrodite, en vol avec Eros, cueillant les fleurs de desir que laisse le ciel pour elle, en traversant l'espace bleue silente de sa danse pantomime enivrante:  


A la Muette, Les Ailes d'Aphrodite tremblent


Haut sous un ciel liquide turquoise, Aphrodite vole en silence, ses ailes grandes voyagent sur le rythme du ciel qui l'accompagne, qui avec son souffle chaud, encourage la danse, pour qu'elle monte encore plus loin, plus audace, dans l'espace bleue immense.

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Aphrodite suit les indices que lui laisse le ciel, son souffle chaud qui lui guide, elle aime le delire, se sentir fremir de joie, de plaisir, entouree des senteurs musc du coeur celeste, que la brise douce lui laisse sur les ailes.  

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A la muette, Aphrodite et le ciel dansent, sur le tambour vigoureux, ancien, qui reveille les souhaits du coeur libre qui cherche dans l'accueil de l'espace celeste, le sentier qui montre, comment faire fleurir le courage de vivre l'amour et la charite sans demandes, d'en gouter leur exquise extase, leur sagesse et grace profondes. 


Trudi Ralston


- "Plus qu'on vit dans les profondeurs du coeur, plus que devient clair son miroir." - dicton de Jalal al - Din Muhammad RUMI (1207 - 1273), poete et mystique Sufi de l'Empire Khwarazmian, de l'age d'Or de l'Islam. Son oeuvre "Masnavi" se considere etre le plus important poeme ecrit dans la langue perse.  

Monday, June 2, 2025

L'Invitation: La Spiritualite Fortifiante dans "MODELE ET REFUGE" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

             Un portrait du 20 mai 2025 en noir et blanc de sa mere du photographe Nacer Amari de Tassi Photographie, "MODELE ET REFUGE"  s'entoure d'une aura sure, claire, dans sa presentation meditative, qui illumine l'esprit resilient, solide de la protagoniste. Voyant ce portrait de la matriarche Amari, elucide ce sens d'une personne bien ancree dans ses convictions, sa vision du monde, et sa place dans la vie. Son regard calme, gentil, inspire un desir d'apprendre d'elle, de connaitre l'histoire de sa vie, de la sagesse interieure qu'elle possede, qui brille dans ses yeux. Voir son portrait, invite la meditation, et fait penser a l'idee de l'esprit, du coeur libre d'illusions, libre du poids de l'ego que met au centre les obsessions du monde contemporain, violent, impatient, superficiel. Je pense a l'idee dans la philosophie des chamans des anciennes civilisations, qui exprimaient la pensee symbolique des os de l'esprit, qui se purifient dans le feu des epreuves, et qui ainsi trouvent une mesure d'equilibre, entre passion et paix, qui permet agir avec energie qualifiee, confiante, sans attacher une importance taxante sur la certitude, les garantis, autre que l'effort en soi est ce qui vaut apprecier. Voir la vie comme un cheminement spirituel, sans vouloir controler tout, sans la fatigue inevitable qui suit quand l'ego surpasse le coeur, la charite, la tendresse, la tolerance. Quand j'ai grandie en Flandre, ma mere etait souvent absente, occupee avec son cercle social duquel elle s'imagineait la reine, et ou elle voyait a nous, ses 4 enfants, comme un obstacle, un devoir qu'elle detestait, duquel elle s'echappeait avec rigueur. Ce fut notre Nanou, qui etait gentille, robuste de coeur et corps, Julienne Fiew - Donatus, qui avait adoptee le role de mere chaleureuse, qui nous soigneait, nous faisait rigoler, sentir important, aimee. Elle venait nous chercher apres l'ecole, nous donnait a manger, elle m'a appris l'amour pour la terre et ses recoltes, pour l'esprit humilde qui respecte le ciel autant que la terre, et elle m'a appris a moi et mon frere et deux petites soeurs que les habits ne font pas la personne. Elle nous valorisait notre confiance, adoucissait la solitude d'avoir dans notre mere biologique, une mere distante, pour qui on etait une distraction, et de qui en vain on chercheait avec passion et pas mal de tristesse, d'etre digne comme ses enfants, de son amour, qu'elle reservait pour le monde de ses connaissances et leurs amusements. Meme comme adulte, deja mariee, cet effort de vouloir lui plaire a ma mere, continuerait, et apres la mort de mes petites soeurs a l'age de 35 et 44 ans, suite de maladies fatales, j'ai pu me liberer et voir clair dans le caractere destructif de ma mere. J'avais eue cette sensation toutes ces annees, des l'enfance, d'avoir ratee la repetition generale qui m'aurait qualifiee de recevoir l'amour de ma mere. La presence de mon pere, etait un grand soutien, et je sens sa presence spirituelle encore bien proche, meme 17 ans apres sa mort. Les femmes qui m'ont donnee un sens de ce qu'est la tendresse d'une mere, etaient ma Nanou, et ma grandmere paternelle, Celina Dujardin, de qui sa famille de boulangers etait d'Amiens en France, et qui etait couturiere avec ses deux filles ainees, et ma tante Lieve qui a 85 ans, et vit en Belgique, a la mer, a Oostende. Ces femmes voyaient le manque, et ont fait tout pour assurer a mon frere, mes deux soeurs et a moi, qu'on etait des personnes valables, et je n'ai que des memoires precieuses de ces trois femmes qui occupent une place centrale de reconnaissance dans mon coeur. C'est le traitement de ma mere envers surtout ses filles, qui m'a fait prendre la decision penible, apres la naissance de mon fils, avec qui j'ai un lien magnifique, de ne pas avoir un autre enfant, de peur que cet enfant serait une fille: c'etait la peur immense de me croire incapable d'etre une bonne mere pour une fille. Je n'ai meme pas pu l'admettre pour beaucoup d'annees, et grace au catharsis d'avoir un lien tres beau avec mon fils, qui lui aussi est ecrivain, j'ai pu laisser le chagrin de cette decision. Dans ce sens, cette experience dure, me fait comprendre comme poete, ecrivaine et artiste qui a recu sa voix, son identite reclamee dans le coeur genereux de la Kabylie, que c'est elle ma mere spirtuelle, qui m'a vu, m'entend, m'accueille, m'aime aussi, comme je l'aime a elle. 

             Dans les cultures du monde, la mythologie de la deesse du foyer, est le plus fort en Afrique, comme dans la mythologie Akan, de l'Afrique de l'Ouest, des lagunes de la Cote d'Ivoire a l'ouest vers le fleuve Volta dans l'est de Ghana: la figure de la deesse Fietena Afua, est associee avec le foyer, la maison et les affaires domestiques. La culture Akan, et ses liens avec la culture Amazighe, comme la deesse Ifri, associee avec la deesse de la guerre de la Libye ancienne, a revelee en 1958, suite de la decouverte du professeur de l'Universite de Rome, Fabrizio Mori (1925 - 2010) une momie en Libye, a Uan Muhuggiag qui a environ 5,500 ans, ce qui est 1000 plus que la momie la plus ancienne egyptienne.  Depuis mon introduction a la Kabylie en 2017, et mon sejour a Bejaia et Aokas en 2019, j'ai pu constater comme est grand le respect pour la mere dans la culture kabyle, que le portrait noble "MODELE ET REFUGE" du photographe Nacer Amari celebre avec une sensibilite visuelle qui touche le coeur, et l'esprit. L'idee de la mere comme centre de la famille, comme receptacle et gardienne des traditions de famille, de la sagesse feminine, de la paix dans la tempete, de l'assurance dans l'incertitude et l'epreuve, de la promesse pour ses enfants, et plus tard, pour ses petits enfants, de la mediation entre le monde feminin et masculin, du pont entre le pere et ses enfants, de soutien pour toutes les femmes dans la famille, qu'elle soient adolescentes, epouses, soeurs, cousines, nieces. C'est un monde que je verrai toujours un peu de l'exterieur, avec l'hesitation d'une personne incertaine de son univers, mais que la Kabylie m'en ouvre avec sincerite la porte, et me permet y voir sa lumiere, ses sourires, ses larmes, son courage, son coeur ancien, tolerant, resistant. La mere Berbere, de qui les descendants et sa mythologie remontent des milliers d'annees, plus anciens que l'Egypte et ses pharaons, de cette Afrique du Nord unique, de l'influence des empires Berberes, du continent de l'Afrique, qui elle, est la mere de toutes les cultures de cette terre, comme le monde scientifique du XXIeme siecle sait confirmer avec incontestable certitude: l'Afrique tient l'evidence archeologique de presence humaine la plus ancienne, qui remonte a 7 millions d'annees. Elle est la mere de cette terre, son origine, son foyer ancestral. Le portrait de sa mere du photographe d'Aokas, "MODELE ET REFUGE" inspire un sens de silente reverence, d'un point de repos, de paix, de comprendre que la mere qui aime sa famille est la racine solide qui sait survivre, qui sait negocier toutes les tempetes, et qui au milieu de la tempete y voit deja avec confiance une aperture claire, la fin de l'epreuve, la chance de surmonter, de transformer le defi, qu'il soit bref ou de longue duree.  

Trudi Ralston


La recherche sur la mythologie Akan, courtoisie de Wikipedia.   

Monday, May 26, 2025

De l'Ombre vers la Lumiere: La Revelation Durable de "KAMEL" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

              Un portrait du 12 mai en noir et blanc du 12 mai 2025, "KAMEL" du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie a un trait qui comme la premiere note d'une melodie d'une flute meditative, m'a introduit a tout un monde de memoires precises quant a l'importance de l'art de la portraiture. Le portrait est riche en ambiance, en ombres qui me rappellent pour leur sensation texturee a une peinture a l'huile, a son energie concentree, hospitaliere, expressive. Ce portrait dit avec flair, avec sincerite: bienvenu a mon monde, une invitation initiee autant de la part du protagoniste que de la part du photographe. On recoit comme spectateur de ce portrait franc, la permission chaleureuse d'entrer, de franchir la porte ouverte d'ou rayonne le visage et sa lumiere confiante du protagoniste, dans la plenitude de sa personne, de sa vision sur le monde, qui s'etend en ligne verticale vers l'arriere - plan du tableau, d'un rideau ou joue la lumiere d'une fenetre liee a l'exterieur, un apte symbolisme du caractere observateur de "KAMEL".  Il est une personne qui se sent a l'aise dans le monde, exterieur et interieur, qui lui entoure. Ce portrait a une energie narrative qui me met dans le monde de mes memoires, et specifiquement, d'une memoire de mon pere, qui m'a introduit a l'art de la photographie, comme une fenetre au monde, a ses cultures, a son histoire, a ses defis, a ses complexes manifestations et comme temoignage de la presence humaine et ses heritages. Le portrait "KAMEL" me donne la chance de revisiter une photo en portrait, en noir et blanc, qu'avait fait de mon pere un de ses amis, un photographe professionnel dans la ville de Roeselare, a juste quelques kilometres du village de Beveren, ou j'ai grandie, en Flandre de l'Ouest. La photo fut faite quand mon pere avait 43 ans, par hazard, l'age qu'a le photographe Nacer Amari, qui est une coincidence presque magique, quant a l'art et ses enigmes qui croisent la vie quand on s'interesse a ses influences visibles et cachees. Dans la photo, mon pere voit le monde avec cette meme curiosite calme que montre le portrait "KAMEL". J'etais adolescente quand la photo de mon pere etait faite, j'avais seize ans, et mon pere avait ce portrait dans son bureau, ou je passais des heures parmi ses livres de la photographie, de l'histoire de l'art, de l'histoire du monde, de l'archeologie, de la litterature. Ce portrait fut le temoin de mes lectures, fut la seule presence dans ces heures silentes, ou je faisais dans ma tete le tour du monde. Le regard sur du portrait m'assurait que mon interet dans le monde des livres etait bien choisi. Voyant le portrait "KAMEL" me rend clair une evidence incontestable: la portraiture dans le monde de la photographie a un message de grande importance: l'identite est un droit qu'il faut reclamer, qu'il faut affirmer, cultiver, partager, celebrer. Ce message sonne comme une cloche de cristal sa note fiere, forte, dans les melodies que me permet entendre l'esprit de la Kabylie, dans les notes qu'elle me traduit pour mes ecrits, mes poemes, mes livres, dans cet apprentissage unique vers la liberte d'un present vibrant, que me donne le lien avec l'art de sa photographie mon collegue kabyle, Nacer Amari. Reclamer l'identite n'est pas une chose frivole, elle est au centre de l'energie d'une personne, sa confiance, sa dignite, sa vision du monde, de soi - meme. Vivre avec l'identite niee, volee, blessee, est dur, j'en sais trop pour ne pas apprecier avec toute ma passion comme poete - ecrivaine et artiste, le regal precieux que m'a donnee la Kabylie. Elle m'a appris de me liberer du carcan de l'invisibilite, du mepris, d'une solitude de plomb qui m'asphixiait le souffle creatif, le droit a ma volonte libre, a ma voix a moi. Elle m'a aidee de faire le chemin de l'ombre vers la lumiere. Comme la magie de la photographie, qui sait incorporer l'equilibre entre ombre et lumiere, quand elle raconte les histoires de ses images. Cette experience illuminante de voir le portrait en photo de mon pere, fut l'allumette qui m'a guidee dans le noir de tants d'annees obscures quant a mon identite perdue dans l'exile commencee quand j'etais encore adolescente. M'a guidee avec une determination que sait generer le courage du desespoir, de la douleur, de la perte, du chagrin, de vouloir trouver cette force interieure, qu'un jour je sortirais de ce tunnel d'isolation, de solitude agonisante. Et en fait, ce jour arriverait, en 2017, quand une copine kabyle - francaise m'a introduit a la Kabylie, a sa musique tout d'abord: la musique du troubadour legendaire, Idir. C'est sa musique qui m'ouvert la porte vers le coeur kabyle, son peuple, son histoire unique, profonde. Dans la photographie de Nacer Amari, cette porte me permet entree a l'affirmation au droit de l'identite, pour toute personne, pour toutes les cultures, et m'a permis de construire le travail difficil et fantastique, de reclamer et en plus, de me forger mon identite unique, de flamande - americaine torturee par l'oubli, par la perte de ma voix interieure, ayant vecu toute une vie dans un silence mortel, dans le monde exterieur etouffant qu'etait mon exile culturel - intellectuel ayant quittee la Belgique pour les Etats Unis a l'age de 19 ans.  

           Le portrait "KAMEL" revele pour moi, l'importance de cette premiere experience comme jeune personne, de sentir le toucher de l'influence cruciale des arts visuels, de la photographie specifiquement. La portraiture dans la photographie, comme dans la peinture et la sculpture aussi, est et reste l'archive du coeur et esprit de l'etre humain, rendus visibles de l'exterieur et de l'interieur, dans le va et vient des tumultes du monde, ses crises, ses avances, ses signatures, ses expressions. Ce portrait rend evident l'importance qu'a su communiquer, petit a petit, comme les pieces retrouvees d'un puzzle cheri qu'on pensait perdu, la memoire de voir comme prenait au serieux mon pere la portraiture, et son appreciation de son ami photographe, de ce portrait lui fait par un collegue de qui il estimait son talent. Me rappeler la memoire de ce portrait, et le pont que m'a construit la Kabylie vers la reclamation et fleuraison de mon identite culturelle - artistique - litteraire, liberees maintenant, sures, est une revelation emouvante, rassurante, joyeuse. Le portrait "KAMEL" du photographe Nacer Amari uni a la memoire du portrait en photo de mon pere, me permet aussi partager le fait que la photographie de mon collegue d'Aokas m'apprend de me sentir a l'aise presenter mes articles et mes livres, moi - meme, avec fierte, avec confiance, me voyant en video moi - meme, parlant de mes visions litteraires et artistiques, etant confortable avec moi - meme, en auto - portrait dans un sens, dans ces presentations en video que je partage avec la Kabylie. Je me sens a l'aise avec moi - meme, mon monde litteraire et creatif, grace a l'experience profonde, expansive, informative, transformative qu'est la photographie comme force artistique qui illumine mes sensibilites litteraires et creatives, qui ainsi decouvrent l'origine de leurs racines, y trouvent leur nom, leur signature, et leur identite la plus definie, complete, la plus energique, dans la collaboration avec mon collegue algerien Nacer Amari, qui m'apprend dans l'etude de ses portraits, et les recherches qu'elles savent initier, que construire, reclamer, vivre, explorer, celebrer dans toutes ses dimensions, variants, possibilites, notre identite, n'est pas seulement une affirmation sociale - culturelle et intellectuelle cruciale, c'est un droit humain, qui sauve, qui nous permet etre une personne complete, donc vivre avec authenticite, libre, parfaitement trois - dimensionnelle, le corps, le coeur et l'esprit ne pas soumis, ne pas un robot, ne pas une copie, ne pas le mirage invisible, inaudible d'une ame abandonnee, anonyme.  

Trudi Ralston

             

Sunday, May 25, 2025

La Danse du Fil de Soie: dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

         Apres une journee hier, de soleil agreablement chaud, sous un ciel bleu et une temperature de 24 degres Celsius, le jour aujourd'hui parait en sieste, sous une couverture opaque de nuages, et une brise fraiche, pleine de la senteur de musc et terre, quand la pluie s'impatiente pour lacher ses eaux qui pesent trop lourdes sur les pensees et les arbres silents. Je m'imagineais a la deesse de l'amour et de la verite, Aphrodite, qui se voit l'image dans son miroir, qui essaie de voir claire depuis des milliers d'annees dans les affaires de l'humanite, et qui je m'imagine se fatigue parfois de resoudre les enigmes du coeur et de l'esprit humain. Je me l'imagine en vol, sur les ailes de son compagne Eros, se donnant la permission de danser sur les ailes de la liberte, de sa verite difficilement obtenue, gardee, vecue. Ce poeme je dedie a Aphrodite, au coeur et ses reves, ses defis, qui souvent se trouve comme les poetes et artistes savent, entre deux mondes, celui de la raison et ses dogmes, ses impositions, et celui de la charite, de l'amour, et ses visions audaces, clairvoyantes memes, dans cette danse des ailes de soie que le destin parfois nous permet de coudre des espaces du ciel haut, libre, pour donner des ailes a ceux qui n'ont pas peur de suivre le chemin de l'amour, de sa verite, comme Aphrodite continue de le faire, dans la memoire qu'elle nous donne de ses contes, de ses exploits nous laissee du monde riche de la mythologie ancienne des cultures du monde:


La Danse du Fil de Soie


Ce fut un jour de silences, qui reverberaient entre les arbres, un jour d'ombres, endormies dans les nuages. Je m'y sentais etrangement a l'aise, et j'ai compris que le ciel opaque me donnait un message.

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La solitude du moment s'ouvrait comme un fruit apres sa recolte, et j'ai vu dans les nuages, le sourire fugace d'un ancien personnage. C'etait l'image d'Aphrodite qui m'a laissee voir son imperturbable visage, la deesse qui unit la beaute et la verite dans les chroniques des ages. 

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Elle n'etait pas seule, elle volait haut, sur les ailes d'Eros, elle m'a laissee son sourire, m'a confiee ou elle cache son miroir, qui lui instruit sur le monde, comment y vivre, y aimer, et qui lui aussi fait souffrir, car les affaires des hommes sont rarement evidentes ou claires, et les blessures qu'elle doit guerir au nom de l'amour et son contraire, sont souvent graves et meme mortelles. 

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On fait des guerres sur terre, dans ce combat eternel entre l'amour et ses remedes, et les contradictions imposee sur sa verite, qu'on met dans le carcan etouffant de l'hypocrisie et ses addictions. S'imaginer a Aphrodite libre sur des ailes lentes, sures dans un ciel qui heberge, qui lui comprend, fut une belle reverie, un soulagement guerisant dans les violences et le bruit chaotique du monde dans lequel on se trouve maintenant. 

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Et avec un peu de chance, Aphrodite plaidera notre cause efficacement, quand elle fait face au tribunal des esprits anciens qui doivent etre bien inquietants avec ce qui se passe sur la terre. Que la danse du fil de soie reussisse a briser le sortilege, et que les ailes d'Aphrodite nous liberent du mal. Du froid du coeur sans courage, sans flamme, sans ame. Que la deesse de l'amour gagne et nous epargne de l'horreur de vivre morts, des robots, des machines, d'une l'humanite reduite au vide et ses delaissees ruines.  


Trudi Ralston


"On se reverra / Je ne sais ou, je ne sais quand / Mais je sais que nous nous reverrons quelque jour ensoleille (refrain).  /Reste souriant / Comme tu le fais toujours / Jusqu'a ce que le ciel bleu conduise les sombres nuages loins / Donc pourras - tu dire bonjour / Aux gens que je connais / Dis - leur que je ne tarderai pas / Ils seront heureux de savoir / Que lorsque tu m'as vu passer / Je chantais cette chanson. " 

Vera Lyn. Le titre de la chanson en anglais, "We'll Meet Again" se traduit en francais comme "On se Reverra".   

Les vers sont traduit de l'anglais par Musicmatch, d'une ballade ecrit en 1939 par le pianiste, compositeur, lyriciste et acteur anglais, Ross Parker (1914 - 1974) et le lyriciste et produceur de theatre musical anglais, Hughie Charles (1907 -1995). La chanson fut rendue fameuse par la chanteuse anglaise Vera Lynn (1917 - 2020) pendant la Seconde Guerre Mondiale, pour savoir inspirer l'espoir et le courage parmi les soldats et les civiles. La version de 1953 de Vera Lyn fut inclus dans le film de 1964 du realisateur, produceur et photographe americain, Stanley Kubric (1928 - 1999) "Dr. Strangelove" un film concu comme avertissement sur les dangers d'une guerre nucleaire. 



Saturday, May 17, 2025

Derriere le Mur: Le Declenchement Silent des Photos de Kherrata de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

              Une serie de 9 photos en noir et blanc du 7 mai 2025 du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, laisse une impression envoutante, pour evoquer une resonance de silence, qui fontionne comme un declenchement qui illumine la ville historique de Kherrata et les evenements choquants entre le 8 mai et le 26 juin 1945 qui par leur brutalite immonde de la part des forces armees coloniales francaises allaient mener vers la Guerre de l'Independance de l'Algerie de 1954 - 1962, qui allait mettre fin a l'occupation francaise du pays de 1830 - 1962, et qui serait en fait, qui mettrait fin au pouvoir colonial francais dans le monde. Il y a une atmosphere de veneration, de respect solennel dans les photos tranquilles, qui montrent le centre ville dans un moment paisible, de rythmes discrets, quotidiens, de conversations privees, presque silentes, ou le spectateur qui voit ces photos faites avec la grace lente de dessins en charbon de bois, sent la presence respecteuse du photographe. On s'y imagine le son des pieds du photographe, traversant le centre de Kherrata, et les memoires y laissees, comme des ombres de pantomime perpetuellement gravees dans la conscience et coeur du peuple algerien. L'artiste visuel Nacer Amari possede ce don de savoir capter une sensation viscerale, une ambiance affective profonde et de lui donner une expression reelle, marquante. On s'imagine a Kherrata, dans ce moment qui sait declencher dans ces images d'une sensibilite sculpturale raffinee, les horreurs qu'a souffert l'Algerie a Kherrata en 1945, le jour ou la Seconde Guerre Mondiale etait finie, ou le regime nazi se rendait vaincu: le 8 mai 1945. Cela reste d'une abomination immesurable que le peuple algerien souffrirait les massacres a Kherrata, Setif et Guelma, apres que leurs soldats s'avaient battus a cote des forces alliees pour liberer le monde de l'horreur nazi, et avaient ete promis par le gouvernement francais colonial l'independance. Une trahison abominable, une hypocrisie affreuse, un cynisme pervers, qui ne s'effacera jamais de l'histoire brutale du colonialisme francais en Algerie. Le jour de la liberation de l'Europe avec la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et les celebrations festives, de delire, les forces armees coloniales francaises se sont embarquees a une campagne de massacres contre la population algerienne, qui dureraient plus d'un mois, et qui laisseraient entre 30,000 et 45,000 morts. L'outrage de ces crimes contre l'humanite renforceraient la volonte du pays pour se liberer de l'oppression coloniale francaise. Les massacres de mai et juin 1945 aux mains des authorites francaises coloniales et des milices de colons europeens pieds noirs etaitent commis sous ordres du general Raymond Duval, sous le motif de la suppression des marches pour la demande de l'independance qu'avait promis le gouvernement francais et avait rejetee, niee, ce qui fut une insulte surtout pour les veterans algeriens et leurs familles et les sacrifices faits et blessures et morts subis dans l'armee francaise entre 1940 - 1945. J'ai grandie dans l'ombre de la Seconde Guerre Mondiale, en Flandres, qui a une grande quantite de cimetieres des deux geurres mondiales, et je me rappelle y aller avec mon pere, et y voir les noms de jeunes soldats algeriens mort dans les champs de combat en Flandres, ce qui m'est laissee a la memoire, encore plus apres, une fois que j'ai appris sur les horreurs de l'occupation coloniale francaise de l'Algerie, ce qui etait point admis quand j'etais enfant, de la meme facon que le gouvernement belge n'admettait pas volontiers les atrocites commis par le roi belge Leopold II en Congo, qui est la Republique Democratique du Congo aujourd'hui.  Leopold II (1835 - 1909) etait un monstre, qui considerait le Congo et son peuple comme sa propriete personnelle, et qui y regneait avec une cruaute medievale: on estime que sous sa terreur coloniale, 20 millions de personnes ont peries, mortes de privation, de torture, d'abus, et personne n'y echappait, dans les mines, les usines, les champs de labour forcee, de punitions inconcevables, ni moins les enfants, ou les moindres signes de revolte etaient puni par des amputations de mains, de jambes, avec des machetes, et en voir les photos historiques, documentees de l'inhumanite de ce roi arrogant et ses victimes enfants innocents, renforce l'heritage lugubre du colonialisme et ses efforts de s'approprier les terres et leurs peuples de cultures dignes et anciennes et leurs richesses et ressources sans aucune consequence pour des siecles et siecles de suite. En Algerie, les marches pacifiques de civiles recevaient comme reponse la colere des forces coloniales, qui repondaient avec le tir a balles reelles, le survol en avion qui bombardaient avec 3719,5 kilos de bombes les villages. Le croiseur de bataille Duguay - Trouin bombarde a Aokas 10 fois entre le 10 et 11 mai 1945, et les forces francaises et milices tuaient au hazard des villageaois qui ne portaient pas le brassard blanc qu'imposait l'armee coloniale francaise a la population algerienne. Ces ataques continuaient contre la population civile, ses hommes, ses femmes, ses enfants, pour des semaines. Le prefet francais en Constantine, L'Estrade - Carbonnel, etait en faveur de la creation de milices de colons europeens, tandis que le sous - prefet francais de Guelma, Andre Achiari, etait en charge du "Comite de Salut Public", un systeme de justice informel, qui avait comme but d'encourager la violence contre la population civile sans armes, et de faciliter l'identification et le meurtre de rebelles et activistes qui se battaient contre la repression coloniale francaise. Il donnait aussi l'ordre a la police coloniale d'assister les services de renseignement et les milices de colons europeens. Les victimes de ses techniques brutales de repression dans les regions urbaines et rurales, furent enterrees dans des fosses communes, comme a Kef - el - Boumba, et apres, les authorites francaises locales les deterraient les cadavres, et les brulait en masse a Heliopolis. Le realisateur et producteur algerien contemporain Djafar Gacem (1966), actif dans le monde du cinema et de la television depuis 1998, fait ces massacres le sujet de son film de 2021, "Heliopolis", qui fut la selection de choix pour le meillieur film de long metrage etranger pour la 94e Ceremonie des Oscars. Ces crimes contre l'humanite de ces massacres a Setif, Guelma, et Kherrata, ou les gorges devinrent des tombeaux en masses de milliers et milliers de victimes, sont rendus visibles dans les statues et sculptures puissantes et emouvantes pour les visiteurs de ces sites historiques en Algerie, ce pays qui a souffert tant pour son independance. Les photos silentes faites par Nacer Amari, l'artiste visuel de qui ses images donnent entree a l'esprit maintenant en paix, de Kherrata, creent un sens d'intemporalite, de la resonance, de l'echo encore audible des victimes, suspendus entre la vie et la mort dans leurs moments de souffrance inimaginables. Le photographe nous introduit a leur monde, a leur presence palpable encore dans le rythme des choses quotidiennes de la vie de la ville de Kherrata d'aujourd'hui, ses conversations sur les bancs qui entourent le centre et ses monuments historiques des atrocites coloniales francaises, ses moments de rencontres, d'activite de commerce, d'echange culturels entre poetes, artistes; d'une photo d'un pont pittoresque ancien qui observe, qui garde la traversee entre hier et demain, entre les reveries du present et les espoirs ne pas encore definis, clairs. Nacer Amari nous invite derriere le mur de la tragedie a Kherrata, pour y reveler le coeur battant de l'Algerie, resistant, sur, ne jamais vaincu, toujours pret, ouvert, pour le defi suivant, le geste fier, charitable, qui voit plus loin, qui comprend, qui construit, qui instruit, qui guerit, qui unit. L'esprit du peuple algerien est unique, et on le voit dans sa capacite pour la joie, et dans son respect pour le chagrin: c'est un esprit qui embrasse les deux extremes que doit affronter l'etre humain, et qui le peuple algerien sait maintenir en equilibre avec dignite et infatigable courage. C'est le message puissant que creent ses photos nostalgiques de Kherrata de Nacer Amari, cet artiste algerien subtil qui cree des melodies uniques dans ses images historiques, dans ses portraits, ses nature mortes, ses scenes de nature, et leurs reflections de qui leurs notes sont audibles comme les sons des vagues de la mer, des descentes de cascades de sa terre natale, qui nous restent a l'ouie, au coeur, a la memoire, longtemps apres en avoir connu l'experience. L'ecrivain japonais - anglais contemporain, gagneur du Prix Nobel pour la Litterature en 2017, Kazuo Ishiguro (1954), exprime dans ses romans et novelles la difficulte qu'est se connecter a d'autres personnes, meme a ces personnes avec qui on vit, avec nos familles, nos partenaires, nos enfants. Il commente et explore dans ses livres, la solitude inexorable de l'existence humaine, l'effort continu, exigeant, elusif, de la vaincre, d'en briser les murs, d'y trouver une aperture, un soulagement. Briser ce mur est rare. La photographie de Nacer Amari, comme ses photos discretes, reflexives, silentes faites a Kherrata, cette ville qui a survenu des traumes horrifiants, reussissent de trouver cette aperture artistique, affective, intellectuelle, spirituelle, ce pont reflexif ou le temps se reinvente, se transforme, se voit renaitre des cendres, comme le phenix legendaire, ou on sent son esprit valiant, son coeur battant, qui continue, qui suit la scene suivante du conte de notre terre, qui nous assure de son trajet, de sa voie optimiste, sans perdre de vue le prix qu'en peut demander pour son triomphe, le caractere evasif et le sourire fugace du sphinx taciturne qui surveille le destin humain.  

Trudi Ralston  


La recherche sur les massacres du 8 mai au 26 juin 1945, a Kherrata, Setif et Guelma, aux mains des forces armees et milices europeens colons francais, courtoisie de Wikipedia, ainsi que l'information sur l'ecrivain japonais - anglais contemporain, Kazuo Ishiguro (1954).  

Sunday, May 11, 2025

L'Absence: Un Poeme dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

             Mon poeme exprime l'enigme ne jamais resolu des sensations de l'absence, difficil de vivre, de rendre visible, de communiquer de facon concrete, de lui habiller de forme, de corporalite tangible. Je dedie "L'Absence" a ma Kabylie, a son peuple, a sa terre, a son coeur ample, a son esprit tolerant, a sa sagesse resistante, a son courage vif, fier: 


L'Absence  


On ne peut pas la toucher, lui sentir la peau. Et pourtant, elle brule, cette sensation cruelle de la douleur qui s'installe dans le silence invisible du coeur. 

***

On ne lui entend pas sa voix qu'elle habille de sourires, comme deguisement des soupirs qui s'envolent sur les ailes de souhaits, ecrits dans l'encre rouge du desir. 

***

L'absence, cette exigence implacable qui demande la patience, le courage dans le noir. Elle est la compagne qui pretend la nonchalance, qui insiste qu'on chante, qu'on danse pour etouffer les cris et les blessures quand l'agonie du manque pour les bras de l'autre moitie de notre ame

***

Nous fait trembler de froid, pour vouloir la presence, la chaleur, la joie immense du coeur battant, de son energie vibrante, de ses yeux clairs, rassurants, de leur flamme, de leur amour et sa lumiere, sans laquelle notre coeur souffre, ne vit, ne respire, ne reve, qu'a demi - capacite. 


Trudi Ralston 


"I went inside my heart /to see how it was. / Something there makes me hear the whole world weeping." Rumi (1207 - 1273), ce qui se traduit ainsi:

"Je suis entree dans mon coeur, pour voir comment il etait./ Quelque chose m'y fait entendre les pleurs de toute la terre." 


 

Sunday, May 4, 2025

Une Question de Prerogative Identitaire: "Didine, le Coiffeur" de Nacer Amari - dans la serie "Le Hurlement des Loups du Midi"

              La memoire est une chose envoutante, le fait qu'on peut l'acceder telle une archive, qui comme une machine a voyager dans le temps nous transporte dans un instant vers une place, un moment, une experience d'il y a des decennies, pour la pouvoir revisiter, revivre, dans toute sa complexite, de sons, de couleurs, de conversations, d'emotions. Un portrait en noir et blanc du 22 avril 2025, "Didine, le coiffeur" de photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, a cet effet, de me transporter vers mon village de naissance et ses environs, en Flandres de l'Ouest, et les souvenirs intactes de ces heures passees chez le coiffeur de ma mere, un homme de temperament baroque, et posture ample, grande, au nom de Cristo. Cet homme bruyant, imposant, etait grec, et son nom etait en neon rouge sur la vitrine de son salon. Il parlait sans cesse, en donnant en meme temps des ordres a son assistante, et a sa femme, une femme de petite taille, charmante et accueillante, qui se paraissait avec ses chevelures blondes sensuelles et abondantes, a une jeune Brigitte Bardot. Elle fumait tout le temps, et portait des mini - jupes toutes courtes, ce qui m'avait faire prednre la decision, qu'aussitot que j'etais adolescente, que j'allais me mettre une mini - jupe, cer que j'ai en fait su realiser , a Londres, sans la permission de mon pere, qui etait hors de vue, et qui apres etait pas content de voir sa fille de 12 ans si fiere de son achat du magasin fameux anglais Harrods. POour moi, la rebellie etait deja a cet age, un point d'honneur, et mon pere me permettait de mettre la mini - jupe a la maison, mais il insistait que je mets des pantalons longs avec si je sortais en public. Cet desavantage strategique n'allait pas diminuer ma passion pour les actes de defi. Quant aux memoires des visites au coiffeur, une cousine du cote de ma mere, un jour de vacances d'ete, m'a emmenee vers sa coiffeuse, dans le village a cote du notre, et m'a permis une permanente, quoique j'avais juste 8 ans. La coiffure etait de style haute, comme etait la mode dans les annees soixantes, et m'elevait la taille d'une bonne quantite de centimetres, ce qui me rendait toute enthousiaste et fiere. On y etait allee a pied, et de retour, les garcons du village ou vivait ma tante et ma cousine, n'arretaient pas de siffler quand ils nous passaient en velo. Je trouvais ca fantastique, je me rappelle meme le petit blouson jaune brillant et la jupe courte bleu pale que je portais ce jour. J'etais la star du village ce jour, je rigole encore quand j'y pense. C'etait la meillieure coupe de coiffure de ma vie, car pour la plupart j'avais les cheveux longs, en tresses, ou en queue de cheval, car ma mere etait surtout interessee dans ses propres visites chez le coiffeur Cristo chaque 6 semaines, cela lui interessait peu les coiffures de ses filles. Pour moi, des cette experience joyeuse a l'age de ans, une visite, rare apres, chez le coiffeur, etait une experience sensuelle, les sons, les odeurs, la radio, le conversations d'adultes en chuchotement, de secrets ne pas pour les oreilles des enfants que les meres trainaient avec elles, comme le faisait ma mere, les magazine de mode qui m'occupaient le temps en attendant que la mere finissait sa visite, le bruit des machines, des sechoirs, le rite de laver les cheveux avant, les produits de maquillage que vendait la femme du coiffeur, tout etait a chaque fois uen entree dans un monde un peu interdit, un peu tabou, comme les expression et styles d'habits des modeles dans les magazines avec leurs modeles aux maquillages exagerees, au coiffures ou le grotesque etait permis, et les expressions des visages seduisantes, ce qui pour une jeune enfant precoce comme je l'etais, etait a la fois interessant et confusant, car a l'ecole on etait dit tout le temps qu'il fallait etre surtout obeisante et modeste. Un enfant dans un salon de coiffeur est un explorateur alors, dans un univers de messages mixtes, ou les lois de comportement que professaient les adultes devenaient pour quelques heures ni visibles, ni audibles. Le monde du coiffeur me faisait comprendre qu'il y avait beaucoup de choses ambigus quant au monde des adultes, et cela m'a fait decider a un tres jeune age qu'il allait etre absolument necessaire de trouver un moyen de ne me pas perdre dans le labyrinthe des contradictions auquel chaque enfant fait face quand il ou elle est introduit au monde des adultes, qui, c'etait clair apres des longues heures d'observtion de leur comportement chez le coiffeur, nous disaient une chose, et faisaient regulierement le contraire. Le coiffeur dans ma vue d'enfant solitaire, etait un sorte de magicien, et Cristo avait les mains grandes, calmes, et le regard penetrant. Il ecoutait avec interet aux femmes expliquer ce qu'elles voulaient comme style de coiffure, et souvent insistait sur des autres idees. Il etait trtes convainquant, et touchaient leurs cheveux comme une couturiere ou couturier touche avec expertise les tissus, c'etait rare qu'une cliente lui refusait sa decision, et les femmes apres sortaient toujours contentes. Le coiffeur leur ecoutait, ainsi que sa femme coquette, avec beaucoupde patience, et c'etait evident qu'il y avait des echanges de confiance, de bonheurs, de defis, de tragedies, de choses qui les faisaient rire, et parfois aussi pleurer aux clientes. C'etait comme une petite piece de theatre, comme je me les rappelle faits dans la salle d'acceuil de mon ecole primaire au village, il manquait juste les costumes et les lumieres et les exclamations du public. Comme etait bizarre le monde des adultes. Une fois adolescente, les visites au coiffeur prendraient une autre forme: celle de la nostalgie pour cette intimite familiere, une fois que je suis partie pour les Etats Unis. Une visite au coiffeur, est depuis un rappel a des memoires precieuses, qui sont restees. Pour beacoup d'annees, ici a Olympia ma coiffeuse fut uen femme du Vietnam, et maintenant c'est une amie coreenne - americaine mareiie avec un jeune homme d'Oran, qui est ma coiffeuse. On ne partage pas des memoires de notre enfance, mais elle connait a l'Afrique du Nord, y ayant visitee, comme moi, le Maroc, l'Algerie et la Tunisie. Lui visiter quelques fois l'annee pour me couper et styler les cheveux est toujours une experience qui me donne envie de voyager vers l'Afrique du Nord, qui m'a definie comme poete, comme ecrivaine, comme artiste: l'Algerie et ma Kabylie, ma muse, qui continue de m'expliquer mon chemin dans cette vie, et qui me permet reconnecter avec les meilleures inlfeunces et experiences de mon enfance et adolescence en Flandres, et me permet metrouver le centre de mon identite en exile, de me comprendre la force de la grace de l'esprit de la culture et coeur Berberes dans ma vie, cette grace qui me permet de vivre dans le present, fiere, libre, reconnaissante. 

              Les portraits kabyles du photographe astucieux Nacer Amari sont toujours une invitation d'exploration, de faire une fouille archeologique - historique dans le monde des contextes de ses protagonistes. "Didine, le coiffeur" se presente dans son portrait avec une confiance absolute, c'est une personne qui aime sa profession, et il me rappelle dans ce sens a mon cousin Marc, qui etait coiffeur toute sa vie, et le faisait tres bien, avec un flair et entousiasme qui etait un beau contraste avec son temperament silent, paisible. Comme coiffeur, il trouvait la chance de s'exprimer, de communiquer aussi son interet dans le monde de la mode, ses couturiers fameux, et avait la chance aussi d'etre le therapiste gentil, qui ecoutait sans jugement et avec respect les histoires de malheur et de bien, de ses clients et clientes. Comme parait etre un don de la profession de coiffeur, il possedait aussi un bon sens de l'humour, sans jamais devenir mechant ou insensible, meme dans ces moments ou se doutait parfois de la veracite des hisoires lui confiees. Marc etait mon coiffeur que quelques fois, mais je maintiens des bonne memoires de ces rares visites, quand j'etais en vacances en Flandres, pendant mes annees d'etudes universitaires au Texas. Les cheveux et leur monde de styles specifiques a la mode d'une region, d'une culture ont une longue et ancienne histoire, de qui son evidence remonte a l'Egypte ancien, qui a revelee a l'archeologie des coffrets richement decorees pour les peignes, les epingles a cheveux, les ciseaux, les rasoirs, les pices a epiler, et les bouteilles de lotions pour restorer et renforcer les cheveux. Les anciens egyptiens attribuyaient le la puissance aux cheveux, et les coiffeurs et artisans de perruques savaient tresser habillement les cheveux dans des dizaines de tresses petites. Les hommes de l'elite en Egypte ancien portaient parfois des chevux artificiellement boucles, en couches de tresses de perruques a l'imperiale elaborees. Dans beaucoup de cultures de l'Afrique, les cheveux sont vu comme un moyen de communication avec le monde spirituel, comme les cheveux se toruvent sur le point  le plus haut du corps, la tete, qui est le plus proche au divin. Pour cette raison, les coiffeurs traditionellement occupent une position de prestige dans les communautes africaines. Avant de mourir, un coiffeur donnait ses peignes et outils de sa profession a un heritier digne, pendant une ceremonie speciale. En Afrique, les cheveux sont vus comme un moyen de messages qui communiquent l'heritage, la culture, la religion, le statut social de la personne. Le colonialisme allait laisser une influence destructive et punitive sur cette richesse des styles de coiffures ethniques et originaires du continent. Il y a un article tres riche en information sur l'histoire des cheveux et leur importance en Afrique et ses cultures, qui explore l'abondance des expressions de coiffures de chaque region, ecrit par l'Ambassador Gale a l'Univesite de Johannesburg, en Afrique du Sud, Nonkoliso Andiswa, du 23 novembre 2021: "African Hairstyles - The "Dreaded" Colonial Legacy". Cet article expliqe comme pendant l'ere du colonialisme, pendant l'esclavage, les cheveux etaient rases des peuples envahis, pour leur priver de leur dignite, de leur identite. Le meme sort etait celui du peuple noir aux Etats Unis, et des tribus amerindiennes: couper forcement les cheveux des hommes, femmes et enfants etaient une facon brutale de voler aux cultures noires et amerindiennes leur droit a une identite cuturelle, mythologqiue, spirituelle, sociale, sous la terreur des colons francais, anglais, espagnols et portugues qui ont envahis les Ameriques. Grace aux mouvements civils des annees 1950, 1960 et 1980, il y a depuis une renaissance considerable des droits civils et culturels de la cultures noire et amerindienne  aux Ameriques, et les styles de coiffure et leur popularite croissante en sont un signe marquant, visible. En Egypte ancien, les evidences archeologiques de tissage de cheveux datent de 3000 mil ans, avec des tissages meme de differentes couleurs. Vers 1600 B.. le tressage de cheveux en Egypte ancien etait decoree parmi les femmes de la noblesse, de la famille royale et des concubines, etaient decorees avec de l'or, des perles, et de la graisse parfumee. Au Sudan, les jeunes filles avaient des tresses dites mushats, et les porter et mettre etait vu comme une pratique ceremoniale, qui preparait les jeunes filles pour le jour de leur mariage: la tradition des tresses etait d'avoir des tresses longues, soyeuses, parfumees de graisse, pour la dance importante de la mariee, une partie de la tradition unique du programme culturel du mariage. En Ethiopie, dans la Vallee de la Riviere Omo du sud - ouest du pays, la tribu Hamar ont un style traditionel de tresses  qui exprime la valeur de l'homme et de la femme dans le statut du mariage. Les anciens empereurs ethiopiens Yohannes IV (1837 - 1889 ) et Tewodros II (1818 - 1868) dans leurs portraits se presentent avec des coiffures de tresses en ligne, comme illustration de leur cote util comme style pour les guerriers. En Afrique de l'Est, la tradition du style de chevuex en tresses remonte a 3500 B.C. avec des tresses en ligne Kolese dans la langue des tribus Yoruba. Les tresses Albaso, populaires en Ethiopie et Erythree, communiquent le role des differentes ethnicites dans la societe. Ce style se cree avec sept tresses en ligne, tressees vers l'arriere de la tete, qui fonctionnent comme une couronne en face, et une criniere de cheveux laissee flottante dans le dos. En Ethiopie, il y a une abondance de style de tresses: le style Sheruba, le style Mertu favori du peuple Oromo. En Ouganda, l'importance des tresses pour les cheveux, liee a l'identite de la richesse de l'hstoire du pays, a souffert malheureusement l'influence nefaste du colonialisme. Pendant la traite transatlantique des esclaves, on rasait les cheveux des esclaves africains, une facon d'abuser, dehumaniser et humilier les personnes africaines volees brutalement de leurs pays pour le commerce colonial et ses profits criminels. Au Kenya, les peuples Maasai et Kikuyu, portent le style de leurs tresses fameux avec des perles elaborees et des decorations en or au moins depuis 1910. Des plus de 40 tribus, chaque culture a sonstyle unique de porter les tresses, et une eprsonne initiee dans les styles, peut identifier de vue a quelle tribu appartient les tyle en question. L'Afrique de l'Ouest est connu pour le style Fulani de ses tresses. Le style a traditionnellement 5 tresses longues, faconnees en cerceaux, pour encadrer le visage, avec une coiffure tressee au milieu de la tete. Les memebres de la culture Fulani decoraient les tresses avec des pieces de monnaie en argent et or, des perles et des cauris, qui sont des coquillages de porcelaine aussi dites coquillages de cowrie, sont vus comme des symboles de bonne fortune, de protection et aussi de femininite. Les coquillages cowrie se trouvent en Asie du Sud et de l'Est et en Afrique, on les trouve sur les zones cotieres de la Somalie et du Mozambique. Au Ghana, le style des tresses Banana ou Ghanienne sont devenues populaires pour leur application facile, leur maintien et excellente facon de proteger les cheveux noirs africains. Chaque expression des tresses etait une indication du statu social et religieux de la personne. Le style ghaniene se reconnait pour les tresses faites en ligne  sur le front du visage, pour apres s'etendre dans des tresses plus larges qui pendent de la tete. Le premier exemple de ce style de tresses date d'eviron 500 B.C. d'hieroglyphes et sculptures et sculptures. En Nigeria, on trace les origines de tresses a une sculpture en argile d'une personne avec des tresses en linge, de la tribu Nok, aussi de 500 B.C. Le style de tresses en Nigeria est liee a l'importance des matriarches, comme c'est elles les responsables de la transmission de cet artisanat culturel et son heritage, par exemple, les femmes de la tribu Miango decorent leurs tresses avec des feuilles et des foulards. Pour combattre l'effet desastreux du colonialisme sur la tradition des tresses dans les cheveux, a partir du XVeme siecle, les femmes en Nigeria commencent a coder des messages secrets dans le style de leurs tresses, dans les communautes des femmes des tribus Wolof, Mende, Mandingo et Yoruba. A Mali, la tradition des tresses se voit dans la tradition de la danse Dama, de la tribu Dogon. A Sierre Leone, le style de tresses s'unit a la femininite  pour les femmes du peuple Mende, ou les cheveux sont vu comme les plantes qui sortent de la terre, pour se diriger vers le ciel. Les tresses soignees, elaborees, nettes sont vues comme une expression de beaute, de charme sensuel, et de bonne sante. Au Senegal, les tresses Rao deviennent la mode, pour un moyen alternatif de creer des tresses individuelles longues, en utilisant la plante Yoss sechee, qui est peinte noire. Le style se fait en melanger ensemble 2 tresses au lieu de 3, qui donne un effet crepus aux tresses, qui ainsi imite la texture luxurieuse du tissage de tapis de coton qui fait partie des coutumes du pays. En Gambie, les guerriers etaient connus de partir a la guerre portant leurs cheveux dans des tresses serrees. En Afrique Centrale, le peuple Mangbetu de la Republique Democratique du Congo, etait connu pour la pratique d'enveleopper le crane en forme de cone des l'enfance dans une tradition au nom de Lipombo. Les tetes allongees etaient tressees en lignes dans un style au nom d'Edamuru. Le sLipombo etait un symbole de beaute, pouvoir et haute intelligence parmi la classe elit e Mangbetu. Le Cameroun est connu pour le style de tresses noeuds nubiens ou tresses noeuds Bantu, tres populaire mondialement en ce moment. Au Chad l'usage de la poudre Chebe est la racine de la renommee des cheveux de generations de femmes de la tribu Basara arabe, connue pour les cheveux epais, longs, soyeux souvent unis dans des tresses individuelles longues jusqu'a la taille. Le melange poudree est faite de graines sechees originaires de Chad partie des recoltes du pays depuis des siecles. En Afrique du Sud, le peuple Himba a recu une admiration internationale pour la tradition ancienne de savoir maintenir les cheveux. La tribu Mbalantu utilise les tresses eembuvi comme rite d'initiation dans le monde adulte pour les filles et sont les premiers exemples des tresses en boite, ou "Box Braids". L'application de la graisse animale et la poudre de l'arbre Omutyuula ont permis que les femmes de la tribu reussissnet d'avoir les cheveux jusqu'aux chenilles lorqu'elles atteignent la puberte. En Angola, quand on demande a une personne de tresser les cheveux, c'est une demande pour l'amitie. L'origine des tresses en noeuds populaires Bantu se repand en origine a travers l'Afrique Centrale et l'Afrique du Sud, dans une region geographique de plus de 400 cultures. Les noeuds Zulu du Royaume Zulu et ses membres symbolise la force et la communaute, et l'Afrique du Sud est aussi l'origine du style des tresses en boite, les "Box Braids" - "braids" etaient le mot anlgais pour des tresses - et signifie un style qui veut indiquer la richesse, et l'importance sociale de la personne. La chanteuse afro - americaine, Janet Jackson (1966), une des deux soeurs du chanteur celebre Michael Jackson (1958 - 2009), a rendu le style populaire aux Etats Unis dans les annees 1990. 

           Ce voyage fascinant qui a permis l'exploration des styles complexes anciennes et contemporains des tresses pour les cheveux dans les coiffures traditionnelles des cultures de l'Afrique, sont une illustration ample de l'importance qu'ont les cheveux dans l'histoire de l'identite des peuples, et comme l'Afrique est le continent d'origine de la race humaine, ce fut tres a propos de lui celebrer les racines de la place des cheveux dans les expressions stylistiques sociales - historiques des civilisations humaines. Le coiffeur comme shaman, comme intermediaire, comme artiste aussi, comme therapiste, comme lien entre le tactil, la beaute sensuelle et spirituelle, dans les moments quotidiens de la vie, et dans les moments de transition, de transformation de la vie, comme la naissance, l'adolescence, l'introduction au monde des adultes, le mariage, les statuts professionnels, culturels, les rites de joie et de chagrin, est un role qui incorpore souvent de facon ne pas toujours appreciee a fond, le rythme complexe qui unit les membres d'une communaute, d'une culture. Le portrait "Didine, le coiffeur" du photographe kabyle Nacer Amari est un hommage elegant et rassurant de cette profession qui unit un flair de temperament adaptable et sociable, a une intelligence creative flexible, tactile, qui nous assure qu'on tient en bonne sante notre confiance  physique et affective, et l'amour - propre en bonne sante, ensemble avec le sens d'appartenance qui de temps en temps a besoin d'un peu de soin et humour relaxants, de la part des mains et leurs talents du coiffeur qui sait que se maintenir dans un monde ou le stress et la concurrence exigent une energie et courage constants, cause pas mal de degats, meme aux tresses et cheveux les plus resistants.  

Trudi Ralston 


La recherche copieuse sur l'histoire ample et ancienne des cheveux et leur importance, courtoisie de Wikipedia, et l'article erudit du 23 novembre 2021 : "African Hairstyles - The "Dreaded" Colonial Legacy" by Nonkoliso Andiswa, Gale Ambassador at the University of Johannesburg, South Africa, under the rubric "A Regional Walk Through The History of African Hair Braiding", found in OkayAfrica, https://www.okayafrica.com