Thursday, September 25, 2025

Une Harmonie Universelle: Le Message de la Muse dans "Hafit Arkoub, artiste" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

                  Un portrait en noir et blanc du 27 aout 2025, "Hafit Arkoub, artiste", un musicien de Tichy, de la part du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie m'a permis d'apprecier l'idee du lien entre la nature et la musique qui sait unir les deux. Cette idee a trouvee une expression bien specifique dans un article d'automne 2024, dans la magazine National Wildlife Magazine, qui se dedie aux efforts de la part de personnes conscientieuses pour essayer de sauver la terre, sa faune et flore, et l'humanite, des degats que causent les exces que continue la machine industrielle globale despuis son inception en 1790. L'article ecrit par Barry Yeoman, a comme titre "Bayou Bandleader", et raconte l'histoire de Bruce "Sunpie" Barnes, un musicien - garde forestier, de naissance de l'etat d'Arkansas, dans le Sud des Etats Unis, qui apres ses etudes universitaires, va travailler a l'age de 23 ans, en 1987, dans l'etat de Louisiana, dans la reserve naturelle Barataria, des bayous avec leurs faune et flore exotique abondante et unique. Il apporte son harmonica au bayou, pour la premiere fois en 1988, pour jouer pour les animaux, qui venaient lui ecouter, dans les marais dans son canot: "Ils etaient partout, pres de 300 crocodiles. Des oiseaux partout, tous les cris qui s'ajoutaient, des coyotes, des chouettes rayees", qui affirmaient que la nature jouissait de ses melodies qu'il partageait avec ses creatures, a 2:30 de la nuit. Depuis, il organise des excursions en canot en pleine lune, qui sont si populaires, qu'il faut faire des reservations un an en avance, depuis que la magazine "The New Yorker" publie en 1989 un article sur cette unique idee de Bruce Barnes, forestier - musicien, ou il joue sa musique, et ou les participants peuvent admirer la nature en meme temps, de cypresses et des arbres tupelos drapee en mousse espagnole. Il devient aussi ami avec le celebre chanteur et joueur de blues, Fats Domino (1928 - 2017), qui lui apprend une appreciation pour la cuisine renommee creole - cajun de la Louisianne, de laquelle je peux temoigner de son excellence, ayant eue la chance de visiter a New Orleans, pendant mes annees d'etude universitaires au Texas.  Aujourd'hui, Bruce Barnes, qui a 61 ans maintenant, est le chef du groupe "Sunpie and the Louisiana Sunspots" a New Orleans, et aussi son accordionniste et joueur de harmonica. Son groupe joue pour des festivals partout dans le monde avec une musique qui est une fusion de tydeco, blues, creole funk, gospel et des melodies de l'Afrique et des Caribes. Il a fait des tournees avec Paul Simon, et Sting, et sa musique a apparu dans plus de 20 films et series de television.  Pour Barnes, la musique et la nature vont de paire: "Les rythmes de la Louisianne sont particuliers comme ses bayous, ses zones humides, ses marais, champs de canne, et ses forets." Les zones humides y produisent meme leur propre musique: Bruce Barnes visite la reserve naturelle Barataria la nuit, avec un enregistreur vocal, pour capter les sons de la faune et l'ajouter apres a ses disques. Barnes avait fait ses etudes universitaires en biologie, et comme musicien il apprecie l'harmonie qui existe entre la nature et le monde de la musique. En 1999, Bruce "Sunpie" Barnes se retire comme garde forestier de la reserve Barataria, et devient un garde forestier au New Orleans jazz National Historical Park, qui donne des cours dans le Quartier Francais de la ville , sur le sujet de la musique et de l'education, pour 6 ans. Il continue depuis sa retraite de ce poste, comme naturaliste, qui organise des randonnees pedestres dans la region, et prend des photos des plantes medicinales et fungi des bayous, et en ce moment, il y a une exposition de ses photos  au Louisiana State Museum, son edifice Cabildo, jusqu'a mai 2026. Cet article m'a fait apprecier la pensee a l'Algerie et sa magnifique et variee nature: elle a tout, des montagnes, des cascades et rivieres, des plages entouree de la magnificence de ses montagnes, du Djurdjura. Elle a le Sahara, le desert chaud le plus grand sur terre, avec les merveilles de Timimoun, du Tassili 'n Ajjer, et la richesse et beaute de la culture Touareg, et elle a la richesse culturelle et historique de la Kabylie, des Aures, de villes anciennes comme Constantine. Je pense a la richesse de ses traditions quant a la musique: Chaabi; andaluz comme le genre Sana'a, Gharnati, Ma'luf; musique arabe classique, bedouine, musique Berbere kabyle, chaoui, touareg; Houzi; Rai; Staifi. C'est la musique et ses chansons du chanteur kabyle Idir, qui m'a introduit a la Kabylie, et qui a ouvert la porte vers l'experience transformative radicale de mon etre poetique et artistique. L'influence de la musique d'Idir et du legendaire rebelle chansonnneur- poete Matoub Lounes ont une renommee internationale. J'ai pu apprendre sur la musique algerienne Haouzi, un style de musique andaluz qui en est une interpretation moderne, et qui se joue souvent pour les ceremonies et les mariages, comme la musique du genre Staifi, et que la musique Rai, sait unir des influences de la musique de l'occident avec la musique bedouine, comme dans l'art du chanteur et musicien algerien Rachid Taha (1958 - 2018), qui attirait un public international pour savoir celebrer ses racines musicales nord - africaines qu'il introduisait a cote de ses connaissances de la musique rock et punk pour ses textes rebelles quant au racisme en France envers la diaspora algerienne du pays. Cheb Khaled (1960), est un autre chanteur, musicien et compositeur algerien d'Oran, du genre Rai, a une renommee mondiale et a connu une vente de plus de 80.5 million d'albums. La musique Rai est tres populaire en Algerie, au Maroc, en Tunisie, en Libye, l'Egypte, la Turquie et la France. Le genre Chaabi est un style populaire urbain contemporain qui est heritier de la musique classique d'Andalucie, comme du grand - maitre du genre, El Hajj Muhammad El Anka (1907 - 1978). Dans les styles populaires de musique contemporaine, il y a le style hofii de musique vocale feminine, et le style zindalii, de la ville de Constantine. Le style Ma'luf aussi est de Constantine, qui se joue pour l'occasion de mariages et la ceremonie de la circoncision. S'imaginer ecouter ces musiques et apprecier leur richesse dans la magnificence de la nature en Algerie, dans ses montagnes pour y entendre reverberer leurs echos, et dans le grand Sud du desert Sahara, doit etre une eperience inoubliable. Ma premiere impression de la nature en Kabylie, en 2019, fut que sa nature est un miroir de l'ame du peuple kabyle, et que le coeur et esprit kabyle se voit sa force interieure, spirituelle et historique, refletee dans sa nature. C'est un temoignage encore de l'importance de la photographie comme art visuel unique, que ce portrait reflexif, tranquil, "Hafit Arkoub, artiste" du photographe Nacer Amari a permis cette interlude agreable dans le monde de la musique et son influence unique sur l'esprit, energie et bien - etre et espoir des etres humains de cette terre.  

Trudi Ralston   


L'information sur le musicien - garde forestier de la Louisianne, Bruce "Sunpie" Barnes, est de l'article ecrit par Barry Yeoman dans la magazine americaine National Wildlife Federation (NWL), de l'automne de 2024. La recherche sur la musique de l'Algerie, et ses musiciens, est courtoisie de Wikipedia. 

Tuesday, September 23, 2025

Ausencia: El Mensaje del Perfume Otonal - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

        Ce poeme m'a ete inspiree par une sensation bien precise, de sentir la presence presque physique, du coeur chaud d'une personne tres chere, qui me manque beaucoup. Un des ces mysteres de la vie humaine, qui nous introduit a des ames a qui on se sent proche, uni, qu'un geste capricieux, insoucieux du destin, decide de congedier, indefiniment, cruellement, comme ca. Le jour etait doux, pour le debut de l'automne, avec une brise legere comme une petite plume, et parfumee avec la senteur du tapis de feuilles tombees en couleurs vives, qui faisaient une melodie rythmique agreablement feutree pour mes pas sur l'herbe. C'etait comme si l'ame meme de la personne aimee savait me toucher legerement le coeur avec une main. Je me suis trouvee inondee de melancholie, qui se collait a mon souffle comme un poids douloureux, lourd. Ma defense alors, est de dedier un poeme a ce moment sublimement intime, et, triste, mais aussi d'une beaute spirituelle profonde, de sentir qu'il y a des liens sur cette terre, qui savent survivre les limites de la realite quotidienne, quoique de facon ne pas comment on se l'imagineait. Un lien si fort, que le coeur meme de la terre reste immobile, se retient l'haleine, quand elle voit ce chagrin que souffrent les etres humains quand ils perdent un amour precieux, fragile et resistant tout en un. J'ai ecrit ce poeme en espagnol, pour l'habiller avec un tissu affectif qui fait honneur a son desir pour le respect de sa peine, de cette torture de devoir faire face a l'abime qu'est la blessure de perdre a l'autre moitie de notre etre, de notre esprit, de la joie et ses espoirs et partages sublimes, et de maintenant devoir vivre avec ce trou immense et invisible au milieu de l'espace de notre coeur, ou a un temps vivait notre egal, ce bonheur si rare sur cette plaine terrestre:   


Ausencia: El Mensaje del Perfume Otonal 


Fue une sorpresa, sentir si fuerte, la ausencia de ti, la perdida de tu carino. No puedo comprender, la razon de esta crueldad, que me sigue donde voy, sin remedio, sin ayuda, sin poder quitar esta herida que sufre mi corazon.

***     *****     ***     

El sol mismo lo siente, su calor me consuele, me toca la cara, me seca las lagrimas, que vuelven cada vez, que la ausencia de ti se mete, me duele con su cuchillo cruel. La cosa mas rara, en toda esta historia triste, es que tu alma me visita, trata de convencerme que nos vamos encontrar de nuevo, de no desesperar. 

***     *****     ***

Tu alma, que ahora camina a mi lado, con su mensaje del perfume otonal, que tu dejas cerca de los arboles, cerca de la luz donde escribes tu nombre para que sepa el dolor que quema mi sangre, que todavia piensas en mi, que no te perdiras en el camino de regreso, aunque decida meterse el destino caprichoso.


Trudi Ralston  

 

   





Monday, September 22, 2025

La Racine Enregistree: Une Illusion qui fait Penser - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

            Le corps humain est une merveille, la facon que toutes ses fonctions unies nous permettent de voir, de sentir, de bouger, de parler, de penser, de creer, d'entendre, de toucher, de comprendre. Parfois, ce corps nous fait reflechir aussi, quand une de ses fonctions a besoin de se reparer. Une de mes dents au cote droit a du etre enlevee, et la personne qui a fait l'extraction est un medecin et chirurgien qui a fait de la science des dents sa specialite. Il est en plus d'etre un chirurgien dentiste exceptionnel, aussi une personne tres aimable, et j'ai appris, qu'il a fait ses etudes universitaires a la meme universite au Texas que moi, ce qui etait une facon sympathique de rendre plus detendue la visite pour me liberer de la dent et de la douleur tout en un. J'aime beaucoup apprendre, tout le temps, et apres, une fois enlevee la dent, j'ai demandee de la voir, et de la garder, car les dents sont des structures vivantes, qui ont des racines, des vaisseaux sanguins, ligaments, et un nerf, ce qui est biensur la partie qui nous donne la douleur, si ce nerf souffre des degats. Voir de pres la dent, qui mesure 2,5 centimetres, la chose la plus disante est que la couronne de cette dent mesure 0,5 centimetres, et sa racine 2 centimetres: donc, seulement 1/4 de sa structure est visible. Cela me fait voir a cette dent qui m'avait causee plusieurs semaines de douleur bien tetue, d'une toute nouvelle facon: qu'il y a une illusion bien trompeur sur laquelle on insiste trop souvent, et c'est qu'on rarement prend le temps et la gentillesse, d'estimer toute la structure d'une personne, car la plupart du temps, on ne voit que, comme d'une dent, juste la couronne. Alors, on s'impatiente, on juge parfois, oubliant que 3/4 de cette personne, sa racine, pour ainsi le dire, son etre interieur, son esprit, son histoire, ne nous est pas connue. Ceci est le cas avec des personnes qu'on connait bien, ou pense de connaitre bien, autant que c'est le cas avec les personnes dans la vie qui sont passagers, ne pas proches, et avec qui on echange des conversations et des moments furtifs, qui restent a la surface des choses. Ce qui m'a aussi fait reflechir sur le fait, que quant a la dent symbolique et sa structure de notre vie, on a tendance aussi de s'impatienter parfois aussi avec nous memes, quoiqu'on n'a pas une vue claire, totale de notre propre coeur, esprit, histoire non plus. Ce qu'on voit de nous - meme, est souvent qu'une partie de notre histoire. Parfois, on recoit la grace d'une amitie, d'une rencontre qui nous revele les espaces interieures avant invisibles, de notre etre. Moi j'ai recue cette charite, quand j'ai ete introduite a la culture, au coeur chaud, sincer kabyle, et quand la vie m'a donnee la chance de travailler avec mon collegue photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie. Cela restera toujours un mystere profond, d'avoir recu cette grace, ce regal du chaman artiste, qui me permet de comprendre les pieces importantes, du puzzle de ma vie, de les pouvoir ranger dans leur place, de les voir clair, pour la premiere fois. C'est comme me voir dans un miroir, sans le brouillard y mis par trop d'evenements ne pas compris, sans les ombres y mis par trop de demandes, trop d'humiliations, ne jamais enlevees, ne jmais soignees. La dent m'enlevee je la garderai pour me rappeler, que parfois, apres avoir du trouver un courage continu, une determination resolue de croire qu'un jour la vie trouverait la clef qui donnera la chance de decoder le destin, on est permis de trouver la carte routiere qui indique la direction du chemin. Cette realisation est la source d'une joie tres grande, apres avoir pensee que j'allais devoir passer toute ma vie, et ce qui en restait, dans la brume, sous le poids de ses incertitudes auxquelles je m'avais habituee, mais qui toujours faisaient mal. La dent, et le symbolisme de sa structure, ne visible que pour 1/4, que la Kabylie m'aide a voir, une piece a la fois, de ce qui avait restee cachee pour 3/4, me permet comprendre et connaitre qui je suis, mon histoire, et me donne a ma muse la flute et ses melodies pour mes poemes, desquels elle dechiffre les enigmes de leurs messages, les origines de leurs inspirations. La vie m'avait enlevee beaucoup: ma terre, ma langue, ma famille de sang, ma voix de poete, mon identite, mon nom. C'est profondement emouvant de le penser, qu'une femme flamande, loin de sa terre natale depuis mon adolescence, s'est trouvee le chemin de retour vers son coeur, son esprit, son essence poetique et litteraire, sur les rives de la Kabylie. Petit a petit, elle me redonne a moi - meme, me reconstruit mon etre, m'apprend la langue de ma vie interieure, un mot, une image, une memoire a la fois, et me libere, une fois pour toute, du confinement si longuement souffert qui dans les pires moments, me laissait avec la sensation horrifiante d'avoir ete enterree vivante, que personne ne notait, ni de proche, ni de loin. C'est pour cette raison que la pensee meme de la Kabylie me sait toucher si completement, me laisse avec un frisson de joie delirante, comme celle d'une enfant abandonnee qui voit se realiser son souhait le plus fervent: d'etre accueillie dans le sein d'une famille de coeur qui lui respecte, qui lui aime, sans aucune hesitation, qui lui permettra de s'explorer toutes les possibilites de ses sensibilites, de ses talents. 

Trudi Ralston 

Friday, September 19, 2025

Le Retard Imprevu: Une Mecanique Charitable - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

        Il y a un phenomene qui recemment s'est introduit a mes pensees, le fait que la defense contre le chagrin de l'absence s'exprime parfois de facon bizarre, et pourtant ne pas incommun: quand toute autre emotion, celle de la joie, du delire, de l'energie debordante, n'a plus de chemin libre d'expression, ce qui reste est la peine, et la douleur de sa blessure, et face a cette evidence, le coeur humain reagit par s'accrocher a cette douleur et de la proteger, car, une fois que cette douleur meurt, il ne reste plus rien du lien, que la memoire de son histoire. La musique des blues inventee par les artistes genies de la population noire des Etats Unis, explore de facon magique et profonde cette verite et ses contextes autant tragiques que rebelles, courageux. Je pense a une chanson blue celebre sur ce sujet: la chanson "Good Morning, Heartache" (1946) de la chanteuse fameuse Afro - americaine Billie Holiday (1915 - 1959), persecutee sans piete pour ses chansons qui condamnaient le traitement de la population noire, comme la chanson qui fut bannie "Strange Fruit" de 1939, qui decrit les lynchings de personnes noires, dans le Sud du pays qui continueraient jusqu'aux annees 1960, avec l'arrivee du Mouvement pour les Droits Civils sous la direction de leur leader heroique, Dr. Martin Luther King, Jr. (1929 - 1968). La chanson etait a base d'un poeme et chanson d'Abel Meerpol, de 1937. Je pense a cette chanson blue de Billie Holiday, de 1946, "Good Morning, Heartache", ecrit par Irene Higginbottam, Ervin Drake et Dan Fisher. Le titre se traduit comme "Bonjour, Chagrin de Coeur", ou elle parle a ce chagrin comme si c'etait une personne, qui lui visite chaque matin, et a la fin de la chanson elle l'invite de rester: "Good Morning, heartache... Sit down.", donc: "Bonjour, chagrin de coeur, ... assieds - toi." Elle invite alors son chagrin de rester, fatiguee d'essayer de le chasser, parceque quelque part elle accepte la realite, que c'est tout ce qui lui reste a son coeur qui a un temps etait heureux, avait la joie, l'espoir de se savoir aimee. Une chanson tres touchante, vu que Billie Holiday a vecue souvent des liens abusifs de la part des personnes proches dans sa vie. On sent, en ecoutant cette chanson melancholique qu'elle connaissait tres bien ce sujet. Cela fait 6 ans depuis mon sejour au Maroc et en Algerie, specifiquement la Kabylie, et cela ne prend pas beaucoup, pour sentir ce manque, qui se manifeste toujours de facon inattendue, mais aussi maintenant deja connue: parfois il suffit d'entendre une chanson kabyle, ou de voir une belle photo des montanges du Djurdjura, ou que la brise le matin a dans sa senteur une odeur de terre chaude, pourque mon coeur sent cette peine, cette douleur de l'absence. Est cette douleur alors, une charite, qui rend moins penible la blessure que doit encaisser le coeur qui aime, et qui se voit loin des etres chers? Je me rappelle un jour, qu'une personne m'a dit, au sujet du manque d'un peuple, d'une culture, d'amis chers qu'on y connait: "Tu te rends la vie compliquee, pourquoi l'Algerie, pourquoi la Kabylie? C'est loin!" Et oui, ceci est vrai, mais ce que cette personne, bien intentionnee possiblement, ne sait pas est la certitude incontestable et unique quant a ma vie de poete ecrivaine et artiste. Pourquoi l'Algerie? Pourquoi la Kabylie? Et bien, parceque c'est elles qui m'ont donnees leur coeur, et leurs montagnes, le chaman Berbere qui y vit, et ensemble ils ont changee tout pour ma muse, car depuis mon coeur est a eux, et rien ne changera la verite absolue de cet acte de transformation de mon etre, ni la joie supreme que son peuple et son chaman me savent donner, l'energie des inspirations qu'il est de mes poemes et leurs visions qui s'incarnent dans mes livres que je lui dedie, ni la peine brulante de l'absence de la voix des esprits de ses montagnes, le toucher du sable de sa mer Mediterranee. Ma defense? Accepter ce chagrin et le transformer, et continuer le construire un pont de retour, un poeme, un article, un livre, une piece de l'art a la fois, meme si c'est avec des briques faites de pure volonte et courage, qui un jour deviendront un chemin sur lequel je marche a nouveau sur terre solide kabyle, comme le poete perse Rumi (1207 - 1273), qui disait que "Le chemin se fait en marchant." Les arts sont une magnifique defense contre les absurdites de la vie, contre le mal dans toutes ses formes, de qui on parait etre inondee en ce moment trouble de l'histoire de la terre. La brutalite et la violence partout, le silence total de ceux qui pouvaient l'eviter, et qui en fait, en profitent. C'est d'en devenir malade, cette obsession avec la cruaute, la guerre, la destruction. Et pourtant, partout aussi, il y a des personnes, individuel, ou en groupe, qui font ce qu'elles peuvent, avec toute leur force et conviction, de maintenir l'espoir, le courage, qui luttent contre l'indifference, face a la pauvrete croissante dans les grandes villes, et contre la catastrophe ecologique que souffre la terre, parceque la machine industrielle est devenue un monstre insatiable; des personnes qui se battent pour aider les jeunes qui souffrent de la depression, qui se suicident, parcequ'ils voient toutes les horreurs immenses qui se defilent devant leurs yeux jour apres jour, de guerres inhumaines, d'attitudes racistes, de haine, d'intolerance. Il y a des jours ou comme mere c'est dur de trouver les mots pour encourager a mon fils et ses amis. Je leur dis que ma defense, c'est de celebrer, faire honneur a une culture qui m'a donnee ma voix de poete et ecrivaine, qui m'inspire pour son coeur courageux, accueillant, pour la sagesse de sa mythologie Amazighe, pour son esprit resistant historique, pour la profondeur de ses chansons, et la beaute de sa nature, qui m'a appelee vers ses rives, il y a presque 10 ans. Cet article et son poeme, est dans la serie que j'appelle "Les Ailes d'Aphrodite", pour le fait que c'est elle, la Kabylie, qui me permet etendre les ailes de poete, qui me permet d'etre introduite, apres toute une vie d'isolation culturelle et sociale, a ma voix, mon esprit, mon ame. Elle est l'amour dans mon coeur, la reflection, le miroir de la joie profonde de pouvoir vivre reveillee, libre, unie au destin de m'exprimer les inspirations litteraires - artistiques si longuement me niees. Devoir en ce moment tolerer cette peine de l'absence, ne fait que rendre plus clair, comme une epee forgee dans le feu, la force et l'importance de la flamme kabyle qui vit si completement dans mon coeur d'etre humain unie a ma muse, finalement, comme mon poeme presentera. Il y a un artiste francais qui pratiquait l'art japonais du pliage de papier, dit origami, Eric Joicel (1956 - 2010). Ses sculptures, fait avec juste du papier et de l'eau comme colle, sont tres emouvantes, des sculptures petites de musiciens, de magiciens, dans une evocation ou emane un sens profond de vision poetique, nostalgique quant a la condition humaine. J'ai trouvee une image de lui dans son atelier modeste, entouree de ses sculptures joyeuses, tendres, et resistantes aussi, pleines de cet espoir que sait donner l'art et ses convictions. Je dedie mon poeme "Le retard Imprevu: Une Mecanique Charitable", a ma Kabylie, et au chaman genereux Berbere de mes inspirations creatives: mon collegue kabyle, le photographe Nacer Amari de Tassi Photographie. Je le dedie aussi a ces chers amis kabyles, qui toujours m'encouragent avec leur appreciation de mes efforts litteraires: Lemnouer Khaled et Rac Adrar du groupe des randonneurs CRAK en Kabylie, et avec beaucoup de sympathie aussi, a Mounir Amari a Aokas, le cousin du photographe. Merci pour votre encouragement qui me va toujours droit au coeur:   


Le Retard Imprevu: Une Mecanique Charitable 


C'est un voleur invisible, qui entre sans bruit, et avec une bizarre nonchalance, apres qu'il s'est apprivoise de l'espoir et ses aimables convives, nous laisse avec la blessure qui s'ouvre, de se savoir loin des coeurs des etres chers, qui nous invitent a la fete de la joie de vivre. 

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Comment se defendre contre ce voyou, ce bricoleur qui avec un sourire sadique nous enleve le tresor le plus cher de notre coeur, le lien qui nous unit a ces personnes qui nous aiment? Il s'amuse de construire des murs durs faits de frontieres, faits de dogmes et interdictions. 

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Au lieu de la joie abondante, voila que le violon triste et ses melodies se met sur scene, et au lieu d'une chanson qui celebre la tendresse, sa melodie de l'amour se remplace avec les gestes de mimes impuissants. Le temps qui avant coulait libre, comme une riviere jeune et fiere, se perd dans des heures circulaires, lentes.

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Le jour, j'embrasse ce voleur et ses demandes, en attendant patiemment qu'ils se retire quand arrive la nuit, pour chercher d'autres victimes. J'e m'endors dans l'accueil de la lune et son monde magique des reves, ou je retrouve les bras et la chaleur des coeurs qui me bercent, me font oublier la peine de les savoir partis encore quand arrive le mystere d'un autre jour sans connaitre autre qu'en memoire leur presence et ses bonheurs. 


Trudi Ralston   

Tuesday, September 16, 2025

La Vision Courageuse du Mouvement Naif dans "Abderrahmane Mirbache" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

            Le monde de la photographie est un univers qui sait etaler la complexite de l'enigme existentiel dans ses visions artistiques abondantes, qui se paraissent aux petales d'une fleur lotus, qui donnent l'impression de se multiplier meme immobiles. Un portrait en noir et blanc du 19 aout 2025, "Abderrahmane Mirbache" du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, m'a invitee d'explorer exactement cette capacite de l'art visuel de nous engager telle une scene de theatre captee a un moment precis dramatique. Les mots du photographe illuminent ce portrait de facon modeste, une vision qui rappelle l'influence d'un mouvement artistique avant - garde moderniste, qui continue de laisser ses traces importantes: "C'est un jeune homme de notre village, pour sa gentillesse et sympathie, il a gagne le respect de tout le monde. J'ai eu des difficultes de le prendre en photo, puisqu'il est tres timide." La premiere impression que laisse ce portrait, est sa lumiere luisante, qui comme une couche s'etend le long de la surface de son espace, ce qui m'a rappellee aux mots d'Arthur Schopenhauer (1780 - 1860), le philosophe allemand, connu pour voir le monde comme une manifestation d'une immense volonte irrationelle, dans son oeuvre de 1818, "Le Monde comme Volonte et Representation": "La lumiere est la plus joyeuse de tous le phenomenes. Elle est le symbole de tout ce qui est bon et sain. Dans toutes les religions, elle est associee avec la salvation eternelle." L'histoire des arts visuels contient toute une serie de mouvements et ses artistes qui ont mis la lumiere comme element central esthetique - spirituel dans leurs peintures: Giotto, El Greco, Caravaggio, Vermeer, Goya, Monet, Renoir, Munch, Hopper... qui a definie le modernisme et ses inspirations avant - gardes depuis des siecles. La presence de la lumiere, diffusee ou brillante, insinuee ou superimposee, se trouve de facon la plus emouvante, dans le regard des protagonistes dans la portraiture. Le portrait "Abderrahmane Mirbache" emet cette merveilleuse lumiere interieure, chaude, provenant du regard des yeux du protagoniste. Une chaleur humaine, de gentillesse, d'un esprit qui est libre de toute pretension, d'un coeur qui invite le calme, une attitude apaisante, dans un monde distrait, stressant. Ce portrait avec son energie interieure reflexive, pleine de chaleur humaine, rappelle au mouvement moderniste, enfant du post - impressionnisme et le surrealisme du fin du XIXeme et debut du XXeme siecles: le style naif dans la peinture, qui continue d'influencer le monde des arts aujourd'hui, et qui est connu pour son esprit independant et rebelle, quant a forme et expression de la part de ses artistes, qui souvent sont auto - didactes, comme la celebre peintre algerienne, Baya Mahieddine Fatima Haddad (1931 - 1998), nee a Bordj El Kiffan et morte a Blida, qui avait l'admiration totale du peintre espagnol Pablo Picasso (1881 - 1973). L'artiste mexicaine Frida Kahlo (1907 -1954) aussi avait dans ses auto - portraits des elements autant du mouvement naif que du surrealisme. Le portrait du photographe Nacer Amari, "Abderrahmane Mirbache" montre dans la surface platte, nette, et l'esprit ou domine une certaine innocence de la part du protagoniste, des attributs du mouvement moderniste naif, de qui l'artiste francais auto - didacte post - impressionniste le plus visible pour etre decouvert par Pablo Picasso, etait Henri Rousseau (1844 - 1910). Le monde des critiques de l'art avait une opinion negative du mouvement naif, et le soutien et appreciation de la part de peintres avantgardes fameux, comme le surealiste - cubiste Pablo Picasso a su diffuser ce mepris. Il y a un element social important dans le mouvement naif, qui trouve son expression dans son appel a la justice sociale, sa passion pour les droits des travailleurs victimes des abus de la machine industrielle du colonialisme et ses effets desastreux. Une artiste contemporaine du Bresil, Djanira da Motto e Silva (1914 - 1979), exprime dans ses peintures en style naif, le sort miserable des travailleurs des mines dans son pays. Elle etati fille d'une famille riche, qui utilisait comme des personnes indigenes amerindiennes, ne pas descendants comme elle et sa famille, de colons portugues, pour faire le dur labeur de leurs mines d'extraction de cuivre et argent, un travail qui reduisait la population au statut inhumain et brutal d'esclaves. La surface platte de ses peintures et leurs protagonistes amerindiens montrent l'influence des peintres qu'elle admirait, comme Hieronymus Bosch, le peintre des Pays - Bas, mort en 1516, qui utilisait l'allegorie pour deguiser ses pensees sur les hypocrisies de la societe renaissance du Nord dans la quelle il vivait, il etait en fait un visionnaire, qui savait exprimer dans l'univers des personnages de ses tableaux, le symbolisme et le monde psychique rendu visible, des siecles avant l'arrivee du mouvement moderniste du surrealisme, nee des horreurs de la Premiere Guerre Mondiale de 1914 -1918: le surrealisme comme mouvement artistique - social etait une reaction, une rebellie contre les traumes soufferts aux mains de la machine de la guerre et ses destructions monstres de toute decence humaine, comme son expression avantgarde visionnaire dans l'oeuvre de Hieronymus Bosch, qui n'a jamais donnee expression verbale a ses opinions artistiques ou autres, est vu comme un acte de rebellie sublimee contre la dominance de l'etat et l'eglise de la societe bourgogne - espagnole et ses influences considerables politiques - ideologiques en Europe. La peintre bresilienne connu de son nom d'artiste comme Djanira mondialement, etait d'ascendance amerindienne Guarani du cote de son pere, et d'ascendance autrichienne du cote de sa mere. Le peuple Guarani du Bresil qui a 3 groupes, Kaiowa, Nandeva et M'bya, sont une culture tres spirituelle, ou les leaders spirituels, les chamans occupent une position de pouvoir et prestige considerable. La region et les terres historiques de la culture et du peuple Guarani s'etendent de ce qui est aujourd'hui le pays de Paraguay, l'Argentine, et le sud du Bresil et aussi parties des pays d'Uruguay et de la Bolivie. Selon des sources jesuites, du XVIeme siecle, le nom Guarani, se traduit comme "guerrier." Djanira avait une pension de famille dans la ville de Santa Teresa, ou elle a fait la connaissance de beaucoup d'artistes, qui lui ont aidee d'apprendre la peinture et ses techniques, qui resulte dans une exposition en 1942 de son art, et encore en 1943, elle a sa premiere exposition solo. En 1945, elle fait le voyage vers New York, ou elle fait la connaissance des surrealistes espagnol Joan Miro (1893 - 1983), le peintre symboliste - surrealiste russe - francais Marc Chagall ( 1887 - 1985), le surrealiste - cubiste francais Fernand Leger ( 1881 - 1955), et ou elle visite les musees qui lui donne la chance de voir l'oeuvre du peintre flamand, Pieter Brueghel ( c.1525 /1530 - 1569), qui lui impressionnait beaucoup. Elle retourne au Bresil, et fait la fresque Candomble pour la residence de l'ecrivain fameux Jorge Amado (1912 - 2010), un des ecrivains modernistes les plus importants de l'Amerique Latine, qui se preoccupait beaucoup pour le sort des travailleurs des plantations du pays, qui vivaient dans des conditions miserables, un theme qu'il decrit dans son livre de 1944, "La Terre Violente." Jorge Amada doit quitter plusieurs fois le Bresil pour eviter la persecution de la part du regime. Djanira voyage a l'Union Sovietique entre 1953 et 1954, pour etudier l'art, et vers la fin des annees 1950, elle fait une serie de peintures dediees aux tribus amerindiens bresiliens Canela de Maranhao, de qui les groupes Ramkokamekra et Apaneykra sont connus pour leur mythologie unique. Selon la mythologie Canela, l'etre humain suit une serie d'incarnations qui diminue en importance: on incarne de facon descendante en animal grand, animal petit, et apres chaque fois plus petit, comme par exemple, amphibie, pour devenir ensuite un insecte, pour finir ensuite en organisme microscopique, et finir de disparaitre completement, arreter d'exister en toute forme. Leur mythologie autour de la structure familiale et du couple aussi montre une tolerance unique envers la liberte sexuelle, autant de la part de la femme que celle de l'homme, comme les etudes ethnologiques prolongees de l'anthropologue William Crocker, faite entre 1957 et 2011, pour 54 ans, qui utilisait aussi la photographie et le film pour documenter ses recherches,et qui sont jusqu'a aujourd'ui, les plus completes et profondes recherches et documentations de la culture Canela, en temoignent. Une fois de retour a Rio de Janeiro, Djanira devient un des leaders du mouvement Salao Preto e Branco, qui proteste le prix haut des matieres pour les peintres, et en 1963, elle cree le panneau en tuiles pour le tunnel de la chapelle de Santa Barbara. En 1966, la compagnie Cultrix publie un album de poemes et serigraphies de Djanira, et en 1977, juste 2 ans avant sa mort, le Musee National des Beaux Arts donne une retrospective majeure de son oeuvre. C'est dans les annees 1970 aussi, qu'elle visite les mines de charbon de Santa Catarina pour avoir l'experience proche de la vie des mineurs et elle voyage aussi vers les mines de Itabira, les mines Gerais, pour voir la vie des travailleurs de l'extraction du fer. En 1972, elle devient une nonne, apres son second divorce, dans l'ordre mendiant des Carmelites, et se dedie au service des communautes marginalisees par la pauvrete et l'exploitation des proprietaires des mines. Elle est morte en 1979, a l'age de 65 ans suite d'une crise cardiaque. Ce trait du mouvement artistique moderniste naif, de vouloir embrasser le courage envers la conscience sociale, le respect pour l'identite des cultures opprimees par les effets desatreux du colonialisme, dans le cas de Djanira, des colons portugues et leurs descendants, reste tres visible de nos jours. Les portraits kabyles du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, sont une collection merveilleuse qui celebre l'esprit unique de la culture kabyle de l'Algerie, de qui son esprit fier, resistant, acueillant, genereux de son peuple maintient son aura, son coeur et son identite culturelles - linguistiques - historiques depuis des milliers d'annees, face a des invasions, des guerres, des defis continus et persistants. Son portrait "Abderahmane Mirbache" resonne avec le style des portaits naifs, avec sa lumiere interieure, sa surface platte, ses notes qui revelent les nuances profondes et durables d'un coeur qui possede la gentillesse, la tolerance de la part de son protagoniste ainsi que de la part du photographe et ses sensibilitees artistiques - philosophiques. Un magnifique portrait, qui affirme ce trait de la photographie de l'artiste visuel d'Aokas, Nacer Amari: chaque portrait est l'entree vers une exploration profonde, comme dans une fouille archeologique, de qui on voit juste la surface de l'objet au debut, et qui finit de reveler toute une histoire, toute une mythologie et ses expressions, qui permet connaitre, comprendre, apprecier, une espace, une vision, d'un monde avant inconnue.  

Trudi Ralston      


La recherche sur le mouvement moderniste naif, et ses antecedents et artistes du mouvement post - impressionniste, ainsi que sur l'artiste du style naif du Bresil, Djanira da Motta e Silva, courtoisie de Wikipedia, leurs textes en anglais, ainsi qu'en portugues.  









Sunday, September 14, 2025

La Formule: Le Souhait de l'Ame Vagabonde - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

            C'est merveilleux, la saison estivale et ses brises douces, les parfums de ses fleurs qui nous touchent ce sens de la joie, de l'espoir, et du desir qui envahit le coeur avec l'energie du soleil, sa facon de savoir ainsi parfois evoquer la memoire gardee de personnes aimees. Il y a dans ce delire nostalgique de la fin de l'ete aussi une note douloureuse, inevitable, quand ce delire cache dans son centre, comme un caillou y mis sans avertissement, le chagrin de se savoir loin de cette rare joie, de partager un lien qui sait voir au - dela des camoufflages dans lesquels on habille nos coeurs. Peu sont les personnes qui nous savent ouvrir l'entree qui mene vers les espaces interieures de notre ame, et qui autrement restent invisibles, parfois, toute une vie. Comme personne qui depuis ma jeunesse vit entre trois continents, le monde interieur de mon coeur est une espace qui fut largement inaccessible, et que mes reves la nuit et leurs explorations elaborees me permettaient de visiter. La Kabylie a changee tout ca, a su rompre cette solitude de cet immense desert qu'avait ete mon exile depuis si longtemps, pour tants d'annees. Le travail surtout, depuis la fin de 2019, avec mon collegue kabyle d'Aokas, le photographe Nacer Amari, de Tassi Photographie, me permet de demonter les pieces maladroites, maladaptees de la structure compliquee de ma vie. C'est apres 5 ans de collaboration avec lui, que je commence a voir avec clarte progressive, l'impact de son art sur l'energie de mes visions litteraires en prose et poemes, et sur mon art et ses expressions. Je crois que ceci est une grace, ce lien transformatif, qui illumine en meme temps le coeur, l'esprit resistant et profond de la Kabylie. C'est une collaboration du chaman, comme je l'explore dans mon libre de mai 2025, "Le Hurlement des Loups du Midi: Le Geste du Chaman": un texte de 38 articles et poemes sur les elements intellectuels - spirituels et leurs influences artistiques - radicales de la photographie de Nacer Amari." Dans un monde ideal, la distance entre la Kabylie et Olympia ne serait pas 9000km a travers 3 continents et 15 heures de vol entre Seattle et Alger, mais peut - etre juste 3 ou 4 heures, et sans les folies des visas implacables en ce moment qui font des frontieres entre pays une odysee de tourmentes bureaucratiques interminables. Donc, faute de la realite en ce moment bien limitante, je traverse la distance avec le navire intrepide de mes ecrits, de leurs mots qui construisent tout un monde, qui m'unit a la Kabylie, et a l'art et ses sensibilites de mon collegue en Aokas. Ma muse vit sur les rives de la Mediterranee, elle chante sur les vagues de sa mer, dans la voix des nymphes de ses rivieres et les esprits de ses montagnes de la Kabylie, dans les horizons vastes de l'Algerie, et je lui appelle ici sur les melodies des rayons chauds du soleil, de l'echo la nuit de la lune, des notes de cristal des etoiles, qui voient mon amour pour elle, ma mere spirituelle, et qui voient ma reconnaissance pour le chaman qui me guerit du chagrin de mon exile qui avant la rencontre kabyle, paraissait sans fin. Ce poeme chante les notes de cette melodie joyeuse et aussi melancholique, de me vouloir trouver a nouveau sur les rives de la terre kabyle qui tant m'inspire, elle, qui est la flamme sure et grande qui illumine le chemin dans les tenebres, qui agrandit la lumiere le jour, et de qui son echo reverbere dans mon coeur, dans ces moments ou elle me remplit d'une joie totale, de qui sa tendresse me sait inonder le coeur de larmes chaudes de manque, ces moments quand je n'entends pas la reponse de sa voix sonore quand je cherche sa touche dans le silence: 


La Formule: Le Souhait de l'Ame Vagabonde 


Il devrait y avoir une formule toute faite qui enleve le chagrin aigu de se savoir loin des rives, des coeurs de ceux qui nous savent entendre les melodies dans les silences, qui dessinent nos pas sur le chemin du destin. 

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Il devrait y avoir une facon de tisser une matiere qui permet toucher le parfum de la presence de ceux qu'on aime et doit manquer sans en pouvoir resoudre le mystere. Ah, la douleur intense de ne pas savoir si je vais revoir le sourire, sentir la chaleur de l'accueil Berbere. 

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Comment sculpter la presence de facon tactile la douceur qui guerit, qui libere, de l'ami, du camarade qui a su enlever le poids lourd de l'isolation, de la solitude, ce fardeau de l'exile qui suit l'esprit libre comme un fantome?

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C'est le souhait de l'ame vagabonde, de trouver dans le sable des enigmes que la vie nous apporte, cette bouteille qui contient la formule qui explique comment revoir au coeur qui est le miroir du notre, qui comprend l'alphabet de nos reves, de nos desirs, de nos souffrances. 

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D'ou vient cette blessure, qui se met au coeur, comme un feu qui brule, qui devore sans aucune evidence, de qui le sang de sa peine se cache, laisse des traces que le monde ne sait pas voir? Comment est - ce que c'est difficil de la eviter, cette torture dont on ne sait pas ni l'heure de son arrivee, ni de son fin? 

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Comme c'est beau, de s'imaginer de pouvoir oublier la peine de voir ce pont sans traversee claire, de voir le dessin et les tuiles et matieres necessaires pour arriver sain et sauf, la ou n'existera plus la separation, juste le bonheur qui efface les traces de toute peine.  

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La distance qui separe, qui en meme temps unit, meme si le pont reste loin, et existe surtout dans le monde de notre imagination, sans les limites imposees ou fabriquees. Car, cruelle est cette bizarre verite: la distance la plus grande que dans la vie on doit surmonter, c'est la distance que cree dans nos coeurs le doute face au courage que demande le chemin difficil vers la liberte interieure.      

 

Trudi Ralston


"Noir et longue est la separation que je partage d'egale mesure avec toi. Pourquoi pleurer? Donne - moi la main. Promets - moi que tu reviens. Toi et moi, on est comme des montagnes hautes et on ne peut pas s'approcher. Envoie - moi parfois de tes nouvelles. A minuit sur le courier des etoiles."

 - Anna Akhmatova (1889 - 1966), poete russe. Le vers de ce poeme "En Reve" est de 1946.  - La traduction du vers en anglais, "In Dream", au francais est la mienne. 



Tuesday, September 9, 2025

La Carafe Patinee: L'Esprit Durable de la Touche Ancienne - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

             Le silence a tants de manifestations, qui creent chaque une des melodies que garde le coeur et ses memoires, ses experiences, qui restent inaudibles pour le monde exterieur. Mon pere avait un interet precis dans les objets anciens, surtout ceux des cultures amerindiennes de la region Sud - ouest des Etats Unis. Lui et ma mere avaient une maison tout pres de la reserve de la tribu Navajo, dite Dine dans l'etat d'Arizona, apres avoir vendue la maison en Flandres ou j'ai grandie. Il avait aussi une fascination pour la culture amerindienne Hopi, de qui leur reserve etait au milieu de la reserve Navajo. Les Hopi sont connus pour la beaute et finesse de leur tapis en dessins geometriques, qui refletent la mythologie de leur peuple, et aussi pour le style moderniste de leurs bijoux en argent. Les deux cultures sont connues aussi pour la beaute de l'artisanat du tressage de paniers. Mon pere parlait toujours avec beaucoup de respect sur l'art amerindien, son histoire, et il cherissait sa collection de leur art. J'y pense encore, avec beaucoup de nostalgie, parceque apres sa mort, ma mere a tout vendu, et je n'ai que les souvenirs d'eux dans ma memoire, comme de la senteur du bois ancien du cabinet ou il etalait cet art. Il y avait une aure reflexive qui emanait de ces objets anciens. Ce qui m'a fait penser recemment, a une petite carafe ancienne chinoise, que mon pere m'avait regalee quelques annees avant sa longue maladie et sa mort. La carafe etait pour servir le vin, et sa ceramique montre a l'interieur des traces de teinture de vin rouge. Je la garde pres de la fenetre de la cuisine ici a Olympia, un des tres peu d'objets d'art qui me restent de mon pere, qui avait une grande collection d'art, qui a disparu avec lui, dans les manoeuvres louches de ma mere. Mais, ce qui me reste est cette richesse de l'experience, des histoires aussi des peintures et leurs mondes qu'il connaissait si bien, et de qui il parlait avec tant de respect envers les artistes flamands qui les avaient concues, et qui faisaient parties de l'histoire de notre maison, de ses conversations, qui m'entouraient comme des membres de famille. L'ete approche sa fin, et les senteurs variees des feuilles qui tombent des arbres du jardin, a evoquee la memoire du cabinet en bois fin anglais de mon pere, ou il gardait sa collection d'art ancien. La memoire de ces objets silents, reveres, m'a fait penser a l'esprit durable de leur presence ancienne, saturee de symbolismes mythologiques. Dans sa collection, mon pere avait un precieux tapis Hopi, dans les couleurs traditionnels gris, sable, blanc et noir, avec les dessins geometriques precis, qui lui donnaient une impression moderne, surreelle. L'artiste Hopi avait l'habitude d'y laisser une marque unique de cet art de tissage: pour assurer que l'esprit du tapis auquel le dessin et l'energie de l'artiste avait donnee vie, selon les rites de la mythologie Hopi, un fil menait vers la coin du tissu, jusqu'au bord, et au - dela, ou le fil trainait, pour assurer que cet esprit ne se sentait pas prisonnier du tapis, de ses confins. J'ai trouvee cela tres beau. Le tapis Hopi de mon pere a disparu aussi, dans ce neant que devient la catastrophe d'une mere de famille qui valorisait l'argent plus que ses enfants, que son mari. Parfois, je me demande ou se trouvent tous ces beaux objets d'art de mon pere? La carafe ancienne chinoise ne me le revele pas. Mais, quand je la touche gentillement, elle parait me dire que l'esprit des choses bien aimees que nous laissent des personnes qui nous etaient proches, reste. L'idee tient une attraction irresistible, qui a aussi un element spirituel: la matiere physique, organique, mene dans sa forme la plus complete, sincere, complexe, altruiste, a la presence mystique, sacrale. Dela, l'importance des objets qui accompagnent les vocations dans l'histoire humaine et ses civilisations qui se dedient a la mythologie et ses interpretations de la vie, de la mort, du destin depuis la nuit des temps, et l'evidence de ce besoin que laissent les pyramides et tous les temples et le contenu de ses objets spirituels des divers religions de la terre depuis. Avec le temps, apres toutes les pertes des objets precieux, petits et grands, de l'heritage perdu que m'avait ete promis a un temps a moi, et aussi a mon frere et mes deux soeurs, une perte qui s'est manifestee apres leurs morts tragiques, comme une cicatrice laissee comme signature de mon exile et ses fantomes, voir un objet ancien, comme de la culture kabyle, ses instruments, ceramiques, bijoux, tissages anciens, me touche profondement le coeur, surtout que c'est la Kabylie qui m'a donnee une famille spirituelle, qui m'a reveillee la muse, l'identite, sa dignite, sa voix. La carafe discrete ancienne que mon pere a pu me laisser, avec sa ceramique patinee, me rassure que l'effort que font les arts pour nous laisser l'heritage des generations anterieures, des cultures du monde et ses artisans et artistes, est un lien qui unit le coeur humain et son esprit a sa communaute et sa mythologie, et ce partage nous enrichit la traversee dans la vie. Comme jeune adolescente flamande qui s'est vu s'eloigner de sa terre, de sa langue, de sa famille, de son identite, il y a deux cultures qui m'ont aidee de me retrouver les racines culturelles et historiques: les cultures amerindiennes, celles des tribus des Etats Unis, et inspiree par mes etudes en litterature espagnole et latine - americaines, celles des cultures amerindiennes du Mexique, de l'Amerique Centrale et de l'Amerique du Sud ensemble avec mes voyages dans plusieures pays du continent des Ameriques; et plus profondement, les cultures Amazighes de l'Afrique du Nord, specifiquement la culture Touareg, et depuis 2017, l'annee de mon introduction a sa culture, sa nature, son histoire et son peuple: la Kabylie. La vie m'a appris de ne pas m'attacher aux choses materielles, ayant perdue tout l'heritage de l'art qu'avait ma famille, certaines pieces qui remontaient au debut du XVIIeme siecle, au XIXeme siecle, toutes vendues, ou volees, quand mon pere est devenu maladie et se trouvait impuissant envers les manipulations de ma mere. La richesse spirituelle que me donne apprendre sur les cultures du monde, de voyager, de sentir le coeur ancien et genereux, sa sagesse, de l'esprit resistant  Amazigh, qui depuis des milliers d'annees sait survivre les ataques a son identite, et qui continue de transmettre sa mythologie, son art, son histoire, ses langues, est un contrepoids de valeur immeasurable, un tresor qui m'a menee vers la chance de me liberer du sortilege du poids toxique d'une saga familiale tragique, et de me trouver les ailes pour mes ecrits, mes poemes, mon art. Elle est la carafe magique, indestructible, qui contient l'elixir guerisant, renconfortant, qui m'a donnee les melodies, l'eau spirituelle de mes inspirations, de ses experiences, de ses defis et leurs triomphes, de me savoir sur ce chemin solide qu'elle m'a permis de decouvrir, de suivre. L'esprit durable de la touche ancienne, je l'entends dans les chansons kabyles, d'Idir, de Slimane Azem, de Matoub Lounes. La carafe patinee qui me permet de toucher les memoires des conversations sur l'art et l'histoire avec mon pere, maintenant me permet l'espoir et sa joie de savoir que l'esprit durable de la Kabylie m'accompagne mes poemes, mes livres, les souhaits de leurs visions, de leurs reves a laquelle elle donne vie, me permet de voir au - dela des frontieres de mon exile et ses rigueurs, ses demandes. Ce poeme "La Carafe Patinee" exprime ce lien affectif et rassurant qu'on peut sentir envers un objet qui nous rappelle ce desir si fort de ne pas perdre la memoire d'une personne qui nous est cher, de qui sa presence sait vaincre le temps, l'espace, le chagrin. Ce lien avec l'histoire de notre vie, qui nous assure que la vie tient une promesse, meme si cette promesse ne se realise pas dans sa totalite, reste cachee partialement, derriere la porte ou a sa residence ce sphinx evasif, silent, du destin et ses imprevisibles detours et frustrations:


La Carafe Patinee


Elle s'y repose silencieusement, sur le rebord en granit de la fenetre de la cuisine, ou on dirait qu'elle parait ecouter les chants des oiseaux tot le matin. Elle a ses courbes de porcelaine patinees, avec des craquelures comme d'une peau fatiguee, et ses figures chinoises me rappellent aux mimes d'une piece de theatre long oubliee. 

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Quand je lui touche ses couleurs vives encore, rouge, bleu, aux lignes en or, j'entends a nouveau la voix de mon pere, dans son pullover marron en laine pour combattre le froid de l'hiver du Nord, et je vois a nouveau son sourire, je sens l'odeur de la cigarette eternellement sa compagne, et le passage du temps s'effacer. 

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Mon pere a disparu il y a longtemps, mais il me parle encore sans besoin de telephone, dans cette langue que connait l'esprit et ses ressources, envers ceux qui ont du souffrir beaucoup de pertes et humiliations. C'est le regal pour le courage de ne pas reculer devant la douleur, que l'esprit nous laisse son mirror et son regard. 

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La carafe ancienne modeste pour beaucoup d'annees, chercheait de se communiquer avec moi, et c'est la Kabylie qui depuis m'a fait voir claire dans ma peine, qui m'a brisee la tourmente de la solitude, de l'abandon et ses genes, du deracinement, de la nuit noire sans horizon, sans lumiere. 

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L'esprit durable de la touche ancienne, c'est le coeur kabyle qui s'est uni a mon enfance, a ma jeunesse loin de ma terre, qui m'a traduit les hieroglyphes de ma vie, qui m'a appris le chemin vers les secrets de sa resistance, qui habite ses montagnes et ses rivieres, sa lune et son soleil qui me parlent. 

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La carafe patinee, elle sait que comme elle l'a fait a un temps quittant la Chine, que c'est dur de se savoir etranger, en exile, que c'est sur les rives de sa mer Mediterranee de la Kabylie, dans les horizons sans fin du Djurdjura qui m'a saluee, que mon coeur de poete, ma muse est renee. 

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La touche ancienne qui se reflete dans la blancheur de sa peau de la carafe chinoise me regalee, maintenant chante avec moi en silence complice, heureux, l'amour pour la terre Berbere, qui m'a pris dans ses bras, m'a lavee les blessures avec l'eau fraiche de sa tendresse, m'apportee par elle et ses devouees sirenes. 


Trudi Ralston  

Friday, September 5, 2025

Toucher la Ligne Invisible: Le Portrait "Abdelkader Gouchene - L'Appel des Sirenes" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

           Pour arriver a une destination precise, c'est surprenant combien de temps, d'annees, d'experiences cela peut demander, qui a premiere analyse donnent l'impression inexacte, d'etre au hazard, quand le passage et exigences du temps revelent finalement leur importance, les empreintes visibles de leur raison d'etre dans le tissu complexe de notre vie. Un portrait en noir et blanc du 11 aout 2025 "Abdelkader Gouchene - L'Appel des Sirenes" du photographe Nacer Amari de Tassi Photographie, m'a donnee l'inspiration pour le desir de comprendre le sentier qui nous mene a ce point quand on voit s'unir toutes les nuances, les couleurs, les textures qui mettent en evidence le dessin, le motif essentiels de notre personne, de ce qu'est le filigrane de notre esprit, sa marque unique. Les mots du photographe confirment cette idee: "Abdelkader Gouchene, que j'ai pris en photo lors d'un hommage rendu au poete "Chabane Mohand". Abdelkader est un passionne du monde des livres et de lecture depuis deja son enfance, ce qui l'a pousse prendre la plume pour ecrire son premier roman en 2018, "Amour sublime", ensuite il a pris le courage de signer son deuxieme roman "L'Appel des Sirenes", et qui sont bases sur des faits reels durant les annees quarante." Ces mots touchent une corde sensible, ayant publiee mon premier livre, une memoire "Lioness in Exile" en 2015, ce qui a marquee le debut de ma vie publique comme ecrivaine et poete, qui depuis 2017 dedie mes livres au monde de l'art en Kabylie, specifiquement l'art de sa photographie de Nacer Amari, a partir de 2019, ce qui prouve etre une collaboration artistique - litteraire aussi unique que productive. Pour certaines personnes, quant aux saisons symboliques de la vie, le printemps parfois commence, comme pour moi, en automne, ce qui en soi est toute une odyssee de decouvertes inattendues. J'ai ecrit mes premiers poemes comme adolescente flamande, encore au lycee, et apres dans des cahiers de notes a l'universite aux Etats Unis, et apres mes poemes et ecrits se sont endormis pour beaucoup d'annees, quand le traume de la perte de ma famille, suite de nombreuses circonstances tragiques, m'a poussee d'essayer de me re - connecter avec mes energies creatives, trop longuement niees, meprisees. C'est alors, qu'en 2012 j'ai pris le courage entre les mains, et le resultat fut ma memoire en 2015, qui decrit en 365 recollections - donc, une recollection pour chaque jour de l'annee - ma vie en Flandres ou je suis nee, et les silences tuantes de mes annees apres aux Etats Unis. Un silence tortureux, que l'introduction au coeur et la culture kabyle, en 2017, a su bannir avec decisive force et charite, et depuis, l'energie de ma muse et ses inspirations coule libre, joyeuse, sure, comme les ruiselantes rivieres et chutes des montagnes, de leurs mysteres, et de la sagesse du majestueux, resistant Djurdjura eternel, de qui l'experience d'etre en septembre 2019, dans la presence de ses vastes espaces et horizons m'est gravee au coeur a toujours. C'est la voix qui m'appelle, qui a dit mon nom, et qui depuis m'accompagne les reves de mes poemes, de ma passion pour l'esprit de la Kabylie, de l'histoire de son peuple fier, resistant, accueillant. Elle est comme la boite de musique magique, qui offre a chaque fois, une nouvelle melodie a comprendre, sur ma vie, sur mon exile, sur le destin et ses puzzles, qu'elle me resoud une conversation, une decouverte a la fois, avec la patience de sa sagesse chevronnee, ancienne, et bien reflechie. 


          Cette reflection que je donne dans l'introduction pour cet article, me rappelle a l'idee de la ligne invisible, comme titre de cet article: toucher la ligne invisible, qui dans ce cas veut etre une appreciation de l'importance de la curiosite intellectuelle, de toucher le possible, de faire l'effort de vouloir comprendre, connaitre l'inconnu, ses defis, son appel. Comme le titre du livre de l'ecrivain Abdelkader Gouchene, "L'Appel des Sirenes", de qui son portrait fait par le photographe Nacer Amari, a fait son propre appel, qui m'a mis a nouveau dans le monde des poetes perses, specifiquement le genie de naissance de Nishapur, Khorasan en Iran, qui me fascine depuis l'age de 14 ans: Omar Khayyam ( 1048 - 1131). Il me fascineait, pour l'univers vaste de ses decouvertes scientifiques revolutionnaires dans les domaines de l'algebre, de la geometrie, de l'astronomie. Comme astronome, Omar Khayyam calcule la duree de l'annee solaire avec une precision remarquable, pour ce qui allait etre le calendaire Jalali, qui a un cycle d'intercalation - qui se refere a des jours, semaines, plongeon ou avancee - tres precis de 33 ans, avec 25 annees de 365 jours, et 8 annees de plongeon de 366 jours, qui fut la base du calendrier perse, encore en usage apres presque mille ans. Le calendrier Jalali perse est plus precis que le calendrier gregorien de 1582, avec une erreur d'un jour le long le cours de 5,000 ans, tandis que le calendrier gregorien a une erreur d'un jour chaque 3,330 jours. La traduction en 1859 de ses poemes, "Rubaiyat of Omar Khayyam" du poete anglais Edward FitzGerald (1809 - 1883) a vu des centaines de tirages depuis sa publication. Omar Khayyam etudie la science, la philosophie, la geometrie et l'astronomie a Nishapur, et en 1068, il fait le voyage vers la ville legendaire de Bukhara, et apres fait sa residence a Samarkand en 1070. Les deux villes sont fameuses pour la richesse de son histoire economique et culturelle - spirituelle et pour etre sur la route des caravans de la Route de la Soie, qui couvreait 6,400 km, et unissait a partir du IIeme siecle B.C. jusqu'au milieu du XVeme siecle A.D., le commerce et echange economique, culturel, politique et spirituelle de l'Asie Centrale, Est, Sud, et Sud - est, et de l'Asie de l'Ouest ainsi que de l'Afrique de l'Ouest, et du Sud de l'Europe. L'introduction au monde fascinant du genie Omar Khayyam a un jeune age, a un moment ou l'isolation sociale etait deja penible, pour ne pas dire incomprehensible, pour le fait que la vie sociale de mes parents etait super chargee, m'a fait comprendre le soutien que peut donner la curiosite, le desir de connaitre le monde et ses cultures, et cette curiosite m'est restee, et m'a inspiree a ce meme jeune age de 14 ans, de vouloir apprendre sur les cultures berberes de l'Afrique du Nord, quand ma faim pour la lecture me permettait de sortir des confins de mon village ouest - flamand ou les livres du bureau de mon pere etaient le portail vers les peuples et les continents de la terre. Omar Khayyam dans sa philosophie et ses poemes, avait une tolerance grande pour les opinions diverses autour de la vie, de la mort, de l'amour, ce qui lui a mis dans des controversies malgre sa grande popularite et renommee, et qui est la raison pour l'interet continu international de la part des savants et ecrivains et philosophes de nos jours, dans sa vie et sa personne, ses ecrits, mil ans plus tard. La ligne invisible, ce courage pour un esprit ouvert intellectuel - spirituel - social - culturel que laisse comme heritage inestimable le poete et polymathe Omar Khayyam au monde du XXIeme siecle, qui apparait oublier la sagesse et la valeur de la tolerance, de la cooperation, avec et envers autrui. Le portrait de l'ecrivain kabyle "Abdelkader Gouchene - l'Appel des Sirenes", inspire la curiosite, envers sa personne, envers ses ecrits, et m'a aussi permis d'apprendre sur l'importance du poete, ecrivain, et dramaturge, fils d'Aokas, Chabane Mohand, surtout sur sa piece de theatre "Le Crepuscule des Anges" grace a un tres bel hommage lui fait par le journaliste kabyle Lemnouer Khaled, son article du 14 novembre 2024, "Chabane Mohand: Poete et ecrivain": "Une Plume, Un Art, Une passion".  Cet article decrit "Le Crepuscule des Anges" dans une synthese magnifique: "Ce tour de force artistique temoigne de sa capacite a capturer l'essence meme de son pays a travers l'art dramatique." Cet article donne aussi les titres d'autres livres a explorer du poete Chabane Mohand, comme le recueil de poemes "Le Reve ou le Voyage en Outre - Monde"; le roman "L'Appel du Desert"; et "Sagesse", sur "le monde fabuleux des animaux." Le portrait en noir et blanc de l'ecrivain Abdelkader Gouchene que partage le photographe Nacer Amari, montre l'energie active interieure du protagoniste, de qui la direction de son regard nous dirige vers le monde exterieur, des autres interlocuteurs du debat qui fait hommage a Chabane Mohand, vers cette ligne invisible de la creativite qui bouge, qui cherche, qui apprend, qui observe, qui cree, qui declame. Toucher cette ligne qui est ma passion depuis un tres jeune age, n'a jamais ete plus fascinant, enrichissant, revelateur, plus creatif, exaltant, et transformatif, que depuis mon introduction a la culture et l'esprit du coeur kabyle. 

Trudi Ralston    


La recherche sur le polymathe et poete perse Omar Khayyam (1048 - 1131), et sur le poete, ecrivain et dramaturge kabyle d'Aokas, Chabane Mohand, courtoisie de Wikipedia et de l'article du journaliste de Kherrata, Lemnouer Khaled, du 14 novembre 2024, ecrit en hommage: "Chabane Mohand - Poete et Ecrivain": "Une Plume, Un Art, Une Passion".