Monday, October 18, 2021

Dans la Traverse du Tigre: Au Monde Ensorcelant du Paon de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

          Une de mes memoires auditives et visuelles les plus fortes de mon enfance, est liee a mon pere, et un visite ou il m'avait emmenee a un jardin d'un de ses amis dans le village ouest - flamand ou j'ai grandie, un jardin silencieux d'un homme qui meme comme enfant si jeune, me paraissait etre une ame entouree d'un silence rare, et qui avait un oiseau rare, un paon. J'avais cinq ans, et je me rappelle que le jardin avait des arbres grands, des sapins, qui dominaient le terrain, avec leurs ombres, qui augmentait l'effect qu'avait sur moi voir le train grand de la queue brillante du paon, et leur couleurs intenses blue - vert - et d'or, en contraste marquant avec les ombres muettes du jardin. L'homme etait fier de cet animal, et mon pere etait fier de ma reaction de fascination. Je me trouvais immobile devant cet oiseau exotique, qui n'etait pas derriere une cloture, comme l'ami de mon pere nous avait rassuree que le paon n'etait pas dangereux. Le paon me regardait d'une distance prudente, et me donnait l'impression que pour lui, j'etais une creature egalement exotique, egalement deconcertante. Les yeux et le bec du paon m'avaient hypnotisee autant que les couleurs et dessins intenses des plumes de sa queue, et a un moment ou j'avais retenu le souffle, et je hesitais de respirer a nouveau librement, le paon emittait son cri percant, au echo hallucinant, un cri que je sais maintenant est le cri d'alarme, et des rites de la saison des amours. Ni mon pere, ou son ami bougeaient, visiblement intrigues par ma fascination en silence total avec l'oiseau. Cette memoire precieuse est venue me revisiter avec une photo du 16 octobre 2021, de Nacer Amari de Tassi Photographie, une photo qui se concentre sur la tete avec sa opulente crete, l'oeil percant, le bec imposant, et le torso de couleur intense bleue, d'un paon au moment de son cri unique, et qui a reveillee ma curiosite d'apprendre et comprendre le monde de cet oiseau qui a ses origines dans le subcontinent de l'Asie, et dans le Bassin du Congo, et qui depuis a ete introduit dans beaucoup de pays, pour sa beaute de qui sa fascination remonte a l'Antiquite. 

            Le paon et la femelle, la paonne, est un oiseau dans les genera de pavo cristatus et afropavo de la famille Phasianidae, qui est la famille des faisans et leur allies, dont le paon est un membre. Il y a 3 especes de paon, dont les deux especes asiatiques sont le paon bleu ou le paon de l'Inde, originaire du subcontinent indien, et le paon vert de l'Asie du Sudest, et l'espece africaine est le paon du Bassin du Congo, et les trois especes ont en commun leur cri percant et les plumes de couleurs extravagantes et brillantes. La fonction des plumes iridescentes, et le train grand des plumes de la queue, sont le sujet de discussions scientiques qui restent irresolues. Le biologue et naturaliste anglais Charles Darwin (1809 - 1882) postulait que les plumes elaborees etaient une facon d'attirer l'attention des femelles, et que les plumes ostentatoires  s'avaient evoluees par ce processus de selection sexuelle. Une theorie plus recente, de Amots Zahavi, a proposee la theorie du handicap, avec l'idee que ces caracteristiques des plumes imposantes fonctionnent comme un message de l'etat de la sante du male, comme des plumes si dramatiques et lourdes, exigent un male en bonne sante, pour savoir maintenir la structure si evidente des plumes de la queue. Un autre point interessant quant a la queue majestueuse, sont les ocelles brillantes. Les femelles preferent les couleurs brillantes de ces ocelles, et sont fascinees aussi par l'angle dans laquelle le paon les etale, et les etudes scientifiques continuent a etudier ce phenomene ne pas encore compris dans sa totalite et ses motifs. Dans les 3 especes de paons, les femelles sont de taille plus petite que les males, quant au poids et envergure, et le train de la queue du male rend le male plus long, et le male et la femelle ont tous les deux la crete decorative luxuriante sur la tete. Les femelles dans les 3 especes ont les couleurs plus modestes, et les femelles aussi etalent leur plumes, pour proteger a leurs poussins, et pour intimider aussi les rivales. Il y a aussi des paons blancs, une aberration genetique, et il y a aussi des paons, tres rares, albinos. Les paons blancs, qu'on appelle leucistiques, ont les yeux bleu - gris, tandis que les paons albinos, manquent le melanine completement, et ont les iris de leurs yeux qui sont de couleur rouge ou rose. Les poussins au trait du leucisme sont nes jaune, et deviennent blancs une fois qu'ils maturent. Comme avec beaucoup d'oiseaux, la couleur iridescente des plumes ne sont pas principalement des pigments, mais des colorisations structurales, ce qu'on appelle de l'interference optique, des reflections Bragg, a base des structures nano des barbules regulieres, periodiques, c'est a dire des composants fibreux des plumes, qui produisent leurs couleurs fabuleuses. Malgre la taille et le poids de la queue, les paons sont capables du vol. 

             Les plumes du train de la queue s'elevent dans un eventail et tremulent dans les rites de la periode de la seduction, et le cri percant le paon emet avant, pendant et aussi apres l'accouplement. Le paon de l'Inde vit surtout sur terre dans les terrains de foret ouverte, et les sous - bois, ou ils fourragent pour des baies, des graines, et aussi des rongeurs, des lezards et des serpents. Leur cri percant les rendent plus facile a decouvrir, et dans les terrains de foret souvent annoncent la presence d'un predateur, comme le tigre. Le paon fourrage en groups petits, et echappent le danger en courant, plutot que le vol, mais ils volent vers les arbres ou ils perchent la nuit en groupe. Le paon a une longueur de bec a la queue de 100cm a 115cm pour le male, avec le train de la queue d'adulte de 195cm a 225cm, avec un poids de 4 - 6kg, et la paonne mesure environ 95cm en longueur, et un poids entre 2.75 - 4kg. Il y a pres de 7 differents cris qu'emet le paon, en plus des 6 cris d'alarmes que donnent les deux sexes de l'oiseau. On ne sait pas beaucoup quant a la structure sociale des paons et leurs familles, autre qu'ils preferent percher dans des arbres, et qu'ils sont polygames, pour maximaliser leurs chances a une progeneture stable face a des predateurs formidables comme le tigre, la panthere, le lion, le loup, et le chien ferale indien dhole. Dans une etude dans le nord de l'Inde, a Jodhpur, le numero de males etait entre 170 -210 pour chaque 100 femelles, tandis qu'une etude dans le sud de l'Inde, a Injar, a suggeree une proportion de 47 males pour chaque 100 femelles pour les perchoirs du soir. Les paons vivent environ 15 dans la nature, et 23 ans comme animaux domestiques ou dans des zoos. En ce moment, la population dans l'Asie du Sud est de 100,000 paons. L'espece du paon du Bassin du Congo est consideree une epece dont ses populations sont vulnerables, selon la UICN, etablie en 1948, l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature, tandis que les deux especes de l'Asie sont une espece en danger de l'extinction, a cause de la perte de leur habitat, de la chasse, de maladies contagieueses - comme l'influenza aviaire pathogene, qui a decimee la population de paons dans les zoos du monde -  du commerce en contrebande pour leurs plumes et comme animaux domestiques. Un point d'interet est que la viande du paon est depuis des milliers d'annees consideree une viande de luxe, dans par example l'empire romain, et les cours du Moyen Age, et qui le reste en Inde, ou la viande de paons domestiques se vende tres chere. Ils etaient les oiseaux qui dominaient les jardins d'empereurs et rois en Chine ancienne, et les cours de la Perse ancienne. Dans la periode helleniste, le paon etait associe avec la deesse Hera, qui etait consideree la deesse du ciel et les etoiles, comme la couleur bleue des plumes et les ocelles dorees de la queue du paon. Pythagore disait que l'esprit de Homere etait transferee dans un paon, comme le paon etait un symbole aussi de l'immortalite. Le paon est l'oiseau national de l'Inde depuis 1963, et est un symbole de pouvoir des rois. Un throne paon etait fait au XVIIeme siecle pour le 5ieme empereur moghol de l'Inde, Sah Jahan ( 1592 - 1666), et qui fut enterre au Taj Mahal a Agra, et ainsi nomme le throne du paon pour les deux paons couverts en or et bijoux, comme part du throne, un throne qui apres etait emmene en Perse par l'empereur perse, Nadir Sah en 1739, pour apres disparaitre de la vue et de l'histoire. Le paon, "mayura" en Sanskrit, a une place de fable en Inde, et est souvent vu en images et sculptures dans l'art des temples, dans la mythologie, la poesie, la musique folklorqiue, et les traditions. Dans la philosophie du Bouddhisme, le paon est un symbole de la sagesse, et les plumes du paon s'utilisent dans beaucoup de rites et decorations. Le motif du paon est tres visible dans l'architecture des temples, de monnaie ancienne, de textiles, et continue d'etre utilisee aujourd'hui dans beaucoup d'objets d'utilite et de l'art, comme dans les peintures et les bijoux. Il y a une croyance interessant dans beaucoup de regions de l'Inde, qui dit que le paon ne s'accouple pas avec la paonne, mais qu'elle est impregnee de maniere differente. Le point de vue varie quant a cette idee, et inclut la conviction que le paon etait tellement triste de se croire les pieds villains, que ses larmes sont mangees par la femelle, qui s'impregne ainsi oralement, tandis que d'autres interpretations incorporent la transmission du sperme de bec a bec. Des idees similaires sont associees aussi avec les especes des corbeaux de l'Inde. 

             La photo en portrait en gros plan de Nacer Amari du paon, en vue laterale, qui permet la concentration visuelle et dynamique sur sa couleur bleue intense des plumes de la tete avec sa crete et la nuque elegante, et sur le bec et le regard de l'oeil imposant et hypnotisant, trouve un equilibre precis entre couleur et ligne, entre l'elegance et la confiance que montre l'oiseau exotique qui emane un charisme irresistible, n'importe si on a 5 ans, ou si on est adulte, comme l'affirme ma memoire de la premiere fois que j'ai eue l'experience de voir et entendre un paon dans toute sa magnificence. La seule voix des 4 etres presents, deux adultes et une enfant et un paon, etalant sa queue imperiale, fut celle de l'oiseau. C'etai lui qui dominait la scene, qui imposait le silence, un silence de respect, de fascination, qui m'est restee dans la memoire, et que j'entends encore, qaund je vois cette photo arretante du paon de l'artiste Nacer Amari, qui me met a nouveau sur scene d'un moment magique de mon enfance, un moment lourd avec des symbolismes d'identite, de fierte, de beaute et de mystere. Le paon m'a ressentie mon interet en lui, et lui, s'est permis un moment d'interet, de curiosite en moi, enfant serieuse, qui chasserait la beaute de la nature et des arts avec une energie infatigable, et qui allait trouver comme adulte flamande - americaine, sa plus profonde joie et expression litteraire et artistique, dans le coeur berbere de l'Afrique du Nord, et l'art visuel des photographes de la Kabylie. 

Trudi Ralston

La recherche sur le monde du paon et ses caracteristiques et son importance culturelle et historique, courtoisie de Wikipedia. 


Thursday, October 14, 2021

Un Catalyseur du Changement: Le Pouvoir de l'Innocence dans le Portrait "Rayan" de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

            La photographie continue a occuper une place d'importance centrale dans le monde des arts, et l'art photographique de la portraiture y prend une position de qui son influence a un pouvoir historique et sociale et culturelle qui illumine comme une etoile du Nord, les troubles et leur poids exponentielle du monde du XXIeme siecle, qui lutte pour comprendre et se debarasser de ses heritages douteux lui laissee par le XIX eme et XXeme siecles. Le portrait en noir et blanc "Rayan" du 10 octobre 2021 d'un jeune cousin de la famille du photographe berbere d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, invite une etude sur l'importance de l'enfant dans la photographie, une importance qui remonte au milieu du XIXeme siecle, quand la portraiture dans la photographie a su gagner une espace culturelle a cote des portraits dans la peinture, pour la facon que la photographie possedait les outils techniques de communiquer l'urgence de son message, de ses perspectives. Les portraits d'enfants y allaient occuper une attention centrale, comme cet article a le but d'explorer, pour la revolution dans le monde economique - sociale et l'ambiance politique suite de l'explosion de la machine industrielle du XIXeme siecle, qui allait bouleverser et grandement traumatiser les classes ouvrieres et les pauvres de la planete, et de qui ses consequences douteuses continuent de facon alarmante dans le monde du XXIeme siecle. Le portrait en noir et blanc "Rayan" fascine pour l'innocence de son protagoniste, une innocence qui a un pouvoir considerable dans le contexte des portraits des enfants dans la photographie. Les mots du photographe Nacer Amari  sont une introduction bien a propos du but de cet article: "Rayan le petit enfant de 12 ans, et un membre de la famille. J'aime en lui son sourire et la blancheur eclatante de ses dents, son regard et la clarte de ses yeux, son dynamisme et la rapidite de sa discussion. " L'energie de joie innocente est au centre de ce portrait, ou la lumiere se parait comme y mise par un pinceau d'une toile a l'huile bien concue et accomplie. Avec l'arrivee depuis les annees 1840, de la capacite technique qu'avait a sa disposition la photographie, les portraits d'enfants devenaient un sujet imperieux et populaire dans les mains de photographes qui y voyaient une possibilite de communiquer les tumultes des angoisses sociales du milieu et fin de XIXeme siecle et la premiere partie du XXeme siecle, et leur impacte souvent desastreux sur les enfants, victimes de pauvrete causee par un systeme industriel qui abusait de leurs droits humains sans scrupules. La photographe anglaise Julia Margaret Cameron (1815 - 1879) , nee en Inde et mort a Sri Lanka a su etablir une renommee mondiale apres l'age de 48 ans, avec ses plus de 900 portraits a traves 12 ans, qui se concentraient sur les femmes et les enfants et leur vulnerabilite dans un monde ou dominait l'aggression economique masculine. L'ecrivain anglais Lewis Carroll (1832 - 1898), l'auteur de "Alice au Pays des Merveilles", etait aussi un photographe de portraits d'enfants, et reste au centre d'un debat de controversie pour l'intimite de ses portraits d'enfants, quoique l'ombre y jetee n'a jusqu'ici aucune evidence concrete. Lewis Carroll chercheait a effacer la ligne de distance et ses restrictions victoriennes entre le monde des enfants et le monde des adultes, ce qui devient evident dans ses portraits de Alice Liddell (1852 - 1934), l'heroine de son livre fameux "Alice au Pays des Merveilles" de 1865. L'art des portraits d'enfants des photographes americaines Gertrude Kasebein (1852 - 1934) et de Sally Mann (1951) etait une facon de mettre au centre les enfants comme des figures iconographes des angoisses de l'epoque. 

             Commencant avec les romans de l'ecrivain anglais Charles Dickens (1812 - 1870) qui etaient une critique passionnee des conditions deplorables et inhumaines dans lesquelles les classes ouvrieres et les pauvres se trouvaient, y compris les enfants qui travaillaient a cote des adultes dans les fabriques et mines, sans aucune protection, l'enfant a figuree avec prominence dans le rhetorique politique du besoin de reformes sociales comme victime deraisonable de l'injustice sociale et l'espoir symbolique pour un meillieur futur. Aux Etats Unis, le photographe Jacob Riis (1849 - 1914), etait un journaliste et photographe danois - americain qui utilisait sa camera pour capturer des images des bidonvilles du Lower East Side de New York City, et de critiquer avec ses photos choquantes la profondeur abjecte de la pauvrete que souffraient les immigrants dans la ville qui pretendait de dire les bienvenus a ceux qui chercheaient une vie de dignite et espoir aux Etats Unis. Ce seraient les images d'enfants, plus de 5000 d'elles, prises par le photographe americain Lewis Hine (1874 - 1940) pour la Comite National de Labeur d'Enfants, entre 1907 et 1918, avec ses images qui dechirent le coeur, d'enfants comme ouvriers dans les usines de conditions deplorables et dangereuses, et vivants ou dans les rues, ou avec leurs familles dans des bidonvilles miserables, que des reformes progressives allaient etre mises au centre d'urgence. La photographie comme force documentaire pour le besoin d'ameliorisation de conditions sociales allait prendre une grande importance pendant les annees 1930 pendant la Grande Depression, grace au travail de photographes comme Dorothea Lange ( 1895 - 1965) et de Walker Evans (1903 - 1975) pour documenter la misere de la vie des agriculteurs et le besoin critique d'aide pour des millions d'americains pauvres qui n'avaient ni travail ni ou vivre ni a manger suffisamment. Ces photographes allaient influencer une generation suivante de photographes, comme Eugene Smith (1918 - 1978) , qui voyageait dans beaucoup de pays, et documentait les ravages de la Seconde Guerre Mondiale aussi, et Roy De Carava (1919 - 2009) , qui comme photographe afro - americain reussit a etablir un grand respect et renommee pour ses portraits et vue dans la vie de Harlem a New York. La photographe Helen Leavitt (1913 - 2009) etablit une importance pour ses portraits francs d'enfants au rebord de communautes marginalisees par la pauvrete, la violence, le manque de chance a une vie decente et heureuse, a travers ses photos de la vie de rue de New York. Il y a la photographie de l'artiste suisse - americain, Robert Frank (1924 - 2019), de l'artiste Diane Arbus (1923 - 1971), une artiste russe - americaine, qui faisait des portraits d'enfants et jeunes marginalises par le racisme, la violence, le vivre sans abri, le prejugement contre leur sexualite libre et rebelle. Il y a les portraits hantants du photographe Ralph Eugene Meatyard (1925 - 1972) qui entourait ses portraits d'enfants avec des symbolismes et metaphores hallucinants. La photographie de Emmet Gawin (1941) se concentrait dans ses portraits sur les aspects plus maladroits et difficils, deroutants, en contradiction, repugnants, materialistes, erotiques et affectivement troublants de la vie soiale americaine. La photographie de Mary Ellen Mark (1941), se concentre sur les jeunes victimes de la prostitution, de se trouver enceinte sans famille ou ressources, et de Larry Clark (1943), qui se concentre sur la vie de jeunes victimes de la drogue et son desespoir, et l'oeuvre du photographe bresilien Sebastio Salgado (1944), de qui son interet est de mettre l'attention sur la destruction ecologique de la planete au mains de l'industrialisme et capitalisme, et ses effets desastreux sur les cultures et peuples de la terre, et les portraits de Nan Goldin (1953) qui documente la vie de jeunes adolescents des communautes LGBT, et les portraits de Lauren Greenfield (1966) , tous des photographes qui cherchent a creer des oeuvres qui documentent les enfants et les jeunes refugies, alienes, precoces, delinquents comme symptomatiques d'un paysage social dans lequel l'ancien idee romantique de l'enfant laissee par la Renaissance de l'enfant comme protegee de la brutalite et injustice du monde est montree comme une grande illusion. Avec l'arrivee des annees 1970, la photographie se voyait au centre d'un groupe d'artistes qui voyaient un chance d'utiliser leur art pour communiquer l'idee que la photographie pouvait etre manipulee, re - contextualise, et ainsi tournee contre elle meme, pour mettre l'attention sur la complexite et l'instablilite de la representation dans un monde sur - saturee de commercialisme, egoisme, indifference, et avarice. La photographie ou les portraits d'enfants sont mis en contraste avec et contre les conventions realistes, est efficace dans l'art de photographes postmodernes comme Jeff Wall (1946), Christian Boltanski (1944 - 2021), de Nancy Burson (1948), et de Carrie Mae Weens (1953), pour interrompre, perturber, les hypotheses actuelles autour de la transparence photographique et la cinema verite, du mouvement initie dans les annees 1960 par Edgar Morin et Jean Rouch. 

            Le portrait "Rayan" du jeune enfant Kabyle, de 12 ans, au visage souriant, avec ses yeux clairs et surs, du photographe berbere Nacer Amari rayonne l'espoir, la joie, et est un magnifique antidote en fait, de la perspective sombre de la photographie du monde postmoderne. Dans ce sens, la portraiture de Nacer Amari est au centre d'un mouvement decidemment nouveau, surgissant, frais, audace, dans la perspective de la portraiture, que je celebre dans mon livre d'aout 2021 " La Colombe: La Cryptographie de l'Espoir de Nacer Amari" ou au lieu du pessimisme envahissant et oppressif des portraits dans la photographie du XXIeme siecle, le photographe berbere decide de montrer le visage de l'espoir dans ses portraits, de la fierte, de l'identite Kabyle. Ses portraits d'enfants, et aussi d'adultes Kabyles a une energie de guerison zen, de sagesse, de calme, un contrepoids bienvenu face a une photographie postmoderne ou les portraits d'enfants ont une ombre lourde de desespoir, de fatigue, d'obsession meme avec le negatif, malgre le genie des photographes de souvent renommee internationale, ou les portraits ne sont plus strictement d'enfants, mais d'enfants qui paraissent deja adultes, et de qui la perspective adulte envers eux risque de plus en plus etre une sorte de mode, de narcissisme inverti, de paralysie intellectuelle, de manque d'energie de decider que ce qu'il faut est un retour a l'innocence du coeur de l'enfant, de la decision d'aider, et d'assurer que les enfants auront autour d'eux des adultes qui sont prets pour faire la lutte pour les proteger, les donner la chance a un monde d'espoir, un monde qui veut se guerir de l'egosime et de l'indifference, de l'avarice et le racisme, de l'appetit sinistre pour l'attentat a la destruction de peuples fiers et libres, et un monde ou les enfants ont la chance de vivre, de celebrer la beaute et la joie et la sagesse profonde de leur innocence. La culture berbere de l'Afrique du Nord, de la Kabylie, est une culture qui valorise les enfants, et leur droit a une vie d'espoir, a une terre de promesse, pas de destruction, qui ont le droit a leur sourire, a la lumiere du bonheur et de la joie qui brille dans leurs yeux. Ce sont ces enfants, cette joie, cet espoir, que celebre dans ses magnifiques portraits d'enfants berberes, comme dans son portrait "Rayan", avec conviction et confiance, le photographe Nacer Amari.  

Trudi Ralston  

La recherche sur l'histoire et son importance continue des portraits d'enfants dans la photographie, courtoisie de Wikipedia, et "Encyclopedia of Children and Childhood in History and Society" de Paula S. Fass, 2003, Volumes I - III.  

Monday, October 11, 2021

Les Jumeaux du Courage - dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

             J'aime beaucoup ce mot: courage. C'est un mot qui est pour moi une force, qui vit au fond de notre etre et qui nous accompagne comme un camarade fort et resistant, qui nous pousse en avance, et nous donne toujours la confiance de continuer sur la route de notre vie, chaque jour a nouveau. Pour beaucoup d'annees, le courage etait comme une ombre, de qui j'esperais un jour voir et ressentir le visage, ne plus anonyme, mais concret, dans la forme d'une ou des personnes en chair et os, a qui je pouvais parler, a qui je pouvais partager mes poemes, les inspirations de ma muse, les histoires de ma vie, ses luttes, des defis et espoirs. C'est l'Algerie, la Kabylie, qui m'a fait comprendre qu'il existe deux courages: le courage des grands heros et visionnaires, comme l'etait le chanteur kabyle Matoub Lounes, et le courage de tants de personnes qui chaque jour a nouveau trouvent le courage de continuer, de sourire, de vivre, a cote de reves qui leur sont precieux, en tenant au coeur des espoirs, des talents, qu'ils partagent courageusement, dans une force et heroisme qui trouve son courage dans la camaraderie, dans la famille, dans les enfants, dans la memoire des ancetres, dans les energies de croire que l'histoire parfois decide de voir et regaler la gentillesse, l'amitie, la charite, la tendresse, la beaute, la verite et l'amour. Le monde oublie facilement le courage qu'il faut de sourire, dans ces moments qu'on a les cailloux au coeur, quand on ressent la peine de troubles du passe, quand on vit les silences prisonniers, dans la solitude de nos coeurs, qui avancent quand - meme, un pas a la fois. Le courage qu'il faut d'ecouter quand on a tant d'envie d'etre ecoutee, d'aimer quand on a le coeur qui reve de tendresses si longuement niees, de parler pour consoler meme quand on n'a plus rien a dire a ceux qui nous ont deja pris tout du coeur et ses energies, de chanter quand on a les larmes qui essaient de s'echapper leur confinement dur. Ca aussi, c'est le courage, et c'est un courage que connait bien le coeur berbere de la Kabylie. Invasions, revoltes, guerres, conflits politiques, invasions contre la culture et sa dignite, le coeur Kabyle, les connait tous, depuis tres longtemps. Cela n'empeche pas qu'il possede un coeur grand et charitable, qui se bat avec fierte et determination contre tout ce qui essaie de lui enlever son etre, son espoir, son energie, sa sagesse, sa confiance et son courage. Le coeur Kabyle connait les jumeaux du courage, le courage de vivre la vie et ses exigences de tous les jours, et le courage de faire face aux dangers de crises politiques, de guerres, ou la vie devient vite dangereuse. L'Algerie a connue tant de violences a son coeur, a son esprit, avec les cicatrices encore visibles dans la nature, dans les batiments, dans tants de maisons de villages detruits, dans la memoire de personnes qui sont encore en vie, et qui se rappellent les atrocites de l'armee francaise pendant la Guerre de l'Independance  de 1954 - 1962, et pendant la Decennie Noire, d'il y a juste 20 ans. Le courage que je ressens dans mes camarades et collegues, dans mes amis Kabyles, m'inspire tant d'espoir, tant de respect, ce courage qui m'accompagne ici, comme si ce courage etait une personne en chair et os, qui me dit bonjour le matin, qui me voit et apprecie les efforts de mes poemes, de mes livres, de mon art, qui celebrent la beaute de la culture berbere, la joie de vivre qu'elle me partage, et qui m'a liberee de la solitude si dure toutes ces annees ici. La terre berbere de la Kabylie, elle est pour moi le symbole du courage, les deux cotes du courage, de se lever chaque jour a nouveau, avec au coeur une melodie, un souhait confiant, un desir et energie de vivre la vie celebrant la joie, la beaute, l'amitie, la famille, la nature et ses sagesses, et toute chance de se reunir, comme membres de la grande communaute berbere. Les jumeaux du courage berbere sont les compagnes de mes poemes, de mon sourire, sont la chaleur et l'espoir, l'energie et la dignite de mon coeur. La nature et culture de la Kabylie, de ma famille berbere, m'a sauvee la vie, lui a enlevee ses spectres et ses chaines, lui a redonnee la joie de vivre la main dans la main avec le courage, avec son feu doux et resistant qui chaque jour a nouveau dit merci pour la lumiere me regalee parceque je suis libre et heureuse, n'importe les defis, je suis chez moi, dans le coeur berbere. Je dedique ce poeme a ma famille de coeur en Algerie, en Kabylie: 

Les Jumeaux du Courage 


Le courage de dire bonjour au soleil, de dire merci a la terre, d'apprecier les chants des oiseaux les jours au champ, les jours de recolte, que ce soit seul, ou en famille, c'est ca la joie, la dignite de vivre comme un esprit, un coeur digne et libre. 

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Le courage de travailler avec un sourire, le courage de donner son energie pour soutenir la communaute, pour vivre avec au coeur les memoires des montagnes, des rivieres, de la lumiere du matin, et les sagesses et secrets de la nuit et ses etoiles. 

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C'est etre Kabyle, sur terre berbere, c'est connaitre le nom de ses voisins, de ses camarades, c'est celebrer les naissances, les mariages, les reunions, les festivals au village, c'est connaitre les chansons des martyrs et des rebelles, c'est savoir les couleurs du lever et coucher du soleil selon les saisons.

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Le courage de la fierte, de la dignite, de se rappeler la Revolution du Sourire et toutes ses belles rencontres, ses beaux moments de dignite, d'appartenance, d'espoir, le courage de croire dans le futur, dans les enfants, c'est au centre du coeur berbere. 

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Les jumeaux du courage, celui des heros, et celui des camarades, qui voient le sentier de l'histoire, qui vivent le quotidien avec sagesse, avec charite, et qui me guide ici, a toute cette distance, et qui brule comme une flamme sure et resistante, qui illumine mes poemes, leur sommeil, leurs reves.

                                                                    * * * * * * * * * * * * * * * *

C'est le courage infatigable de la Kabylie, qui me dit bonjour, Azul, qui me dit " Approche - toi a mon Coeur", qui me laisse sa flute pour les melodies qui m'accompagnent ici, le jour, et la nuit, qui me laisse le chemin de retour, pour le jour ou je serai a nouveau sur terre sacrale, pour laisser couler les larmes de joie, de pouvoir serrer dans mes bras et celebrer ma famille berbere, ma raison d'etre de mon coeur de poete. 


Trudi Ralston





Sunday, October 10, 2021

Bouton d'Arret: Le Moment avant le Generique du Fin - dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

              Les enfants ont une sagesse qu'une fois adulte, on cherche a recuperer pour le reste de notre vie. Cette sagesse que possede le coeur de l'enfant, est telle les petales de la fleur lotus: elle est abondante, et s'etale avec une infinite de nuances. Un de ces petales est le don de savoir vivre dans le moment, et de comprendre que la richesse du moment de joie, d'espoir, de partage, de bonheur, est precieux, et une verite que chantent ses virtus les sages depuis l'Antiquite. C'est Socrate qui a dit: " Il n'y a pas de valeur plus haute que celle du bonheur", et l'homme du XXIeme siecle se tourmente sans cesse pour son obsession avec tout ce qui est au - dela du moment, au - dela de la richesse du present, le tresor de savoir vivre dans le moment. Ceci dit, biensur, cela ne veut pas dire qu'avoir un interet et enthousiasme pour le futur n'est pas important, mais souvent la qualite de ce futur depend en part de la capacite de pouvoir voir et vivre avec joie et appreciation la beaute du moment, sans etre eveugle a ses limites, a son besoin d'etre vu avec calme, avec intention, vers une vision du futur. Il y des circonstances, dans lesquels le maintenant devient une epreuve, un chagrin, une peine, a tolerer, a survivre, une agonie, qui fait rever de sa liberation dans un futur de promesse, d'espoir. Quand ma famille a commencee a se desintegrer, a cause de stress, de maladies, de morts, d'intrigues mal intentionnees, et j'ai vu disparaitre a mes deux soeurs, ma mere, mon pere et mon frere dans une chaine tragique d'evenements que je ne pouvais pas arreter, le maintenant devint penible, et ce traume a laissee ses traces pour pas mal d'annees. Avec le temps, et l'aide d'une psychologue astucieuse et de grand coeur, qui m'a vu le coeur et esprit de poete blessee et seule, et avec la decouverte apres de la culture riche et genereuse de la Kabylie, qui m'a donnee ma famille berbere, mes collegues, camarades et amis, la capacite de vivre dans la joie du moment, avec une vue positive vers le futur, est renee, est revenue vivre dans mes energies de poete. Le maintenant retrouve depuis ses lumieres, sa chaleur, et ce n'est que rarement que l'angoisee du passe et ses pertes me touche. Il y aura toujours ces petits rappels, mais qui passent vite. 

              Les enfants savent aussi, que les beaux moments passent vite, et parfois, dans l'innocence de leur imagination, expriment le souhait q'un beau moment dure pour toujours. Je me rappelle un moment au jardin en ete, quand mon fils, qui est adulte maintenant, avait 3 ans, et m'avait cueilli une fleur, qu'il m'a apporte avec ces mots que je n'ai jamais oubliee: " Pour toi, maman, il faut que tu gardes cette fleur pour toujours et apres encore." Cela m'emotionne encore, quand j'y pense, et j'ai encore toujours la fleur, sechee, dans un petit sac, dans un effort de tenir ma promesse. L'autre jour, apres avoir vu un film bien optimiste, j'ai ressenti un grand desir de pousser le bouton d'arret, juste avant le moment du generique du fin, avant que commenceait la musique du fin du film. Je voulais garder la beaute du moment, et cela m'a fait sourire, m'a surpris. Pour moi, la culture berbere de la Kabylie, de ce grand pays qui m'a pris le coeur si decidemment, l'Algerie, qui me fascine depuis mon enfance, est la grace d'etre permis a nouveau de vivre dans le bonheur du moment, de lui avoir confiance, de lui construire un pont, avec energie tranquille, sure, envers le futur, envers demain, de retrouvailles sur terre Kabyle. La culture berbere reste proche a la terre, a la nature et ses sagesses, et c'est l'image qui me vient au coeur quand je pense au bonheur que je ressens chaque moment que je dedique de mes ecrits, et poemes, de mon art, de mes livres, a celebrer la Kabylie, ma famille, collegues et camarades et amities berberes, de qui je ressens la douceur de la sagesse, son espoir, de s'arroser les champs les jours de soleil, pour pouvoir faire la recolte qui nourrit le corps et l'esprit apres les efforts, apres le travail. C'est ca pour moi la sagesse de vivre dans la dignite, le courage du moment et ses promesse, n'importe les defis, les tempetes: cette energie calme du moment qui permet voir avec clarte les besoins et les joies, les bonheurs, les espoirs de demain. Le bouton d'arret y perd son pouvoir, son obsession, et la joie Kabyle pour mon coeur de poete me revient avec toute sa chaleur, toute sa fiere resistance, pour ecouter la musique du fin du film, qui je sais, apres, dans un suivant moment, continuera sa danse, sa chance. C'est a cette grace de la seconde chance pour le bonheur, pour la joie que m'a donnee et me donne, la Kabylie, que je dedique ce poeme:

Bouton d'Arret


C'est beau, ce moment ou tout avance, comme une chanson de guitare flamenco - gitane, qui celebre la joie de vivre la vie et tous les rythmes et melodies de ses danses. C'est si beau de se laisser bercer dans les bras chauds de ses mots de l'espoir, du bonheur, quand ils sont les danseurs qui nous invitent a leurs voix grandes qui resonnent au - dela de la pluie, des tourmentes. 

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Comme c'est beau, se perdre dans ces cadences, ses mots de passion, de secondes chances, de victoires sur les ombres qui essayent de nous chasser les reves, les courages, qui veulent nous prendre tout ce qui est beau de nos exploits, de nos visions et de leurs avances. Comme c'est beau, avoir les ailes du phenix, qui s'envole au - dela des degats des cendres. 

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Bouton d'arret, ne me tourmente pas avec tes ombres, avec tes tendances de vouloir detruire au lieu de construire, n'ai - je pas assez souffert de tes macabres desseins et urgences? 

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C'est en Afrique du Nord, en Algerie, dans le coeur chaud berbere de la Kabylie, que ton bouton d'arret a perdu son pouvoir, et que je danse, les pieds nus, sur ses plages, que je me balance dans les eaux fraiches de ses rivieres, que je cris ma liberte sur les collines de ses villages, sur la majeste de ses immenses montagnes, de qui j'ai vu et bu leur grandeur ancestrale. 

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Vive la joie de chaque moment de joie, me donnee par la terre berbere, par ma famille Kabyle en Algerie, vive l'energie de mes poemes, qui chantent a haute voix, libre de leurs chaines, vive le courage berbere, qui a su accueillir les peines de mon ame et coeur flamande - americaine, qui sans elle, sans les bras fort et charitables berberes, n'aurait jamais su casser l'ensorcelement, la cage, ou etaient emprisonnes mes reves, et tous mes espoirs de poete. 


Trudi Ralston 

Tuesday, October 5, 2021

Le Gout de la Pluie - dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

Il y a un guitariste - compositeur de l'Ukraine, Estas Tonne ( 1975) de qui les rythmes et melodies de ses chansons instrumentales souvent me rappellent la nostalgie pour la Kabylie, comme ce poeme, qui me suit le manque du pays pour la terre et famille berbere ce matin de froid et pluie ici:


Le Gout de la Pluie 

Les feuilles des arbres et plantes de la foret dansent et me laissent l'echo du rire de la pluie, qui celebre la fin de l'ete et sa secheresse, qui rend mouillees les robes freles des belles fleurs de qui leur esprit s'enfuit vers les memoires futures d'un printemps suivant.

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Les gouttes d'eau rythmiques font un son comme de cuillers qu'on utilise dans le Sud ici pour les chansons des Bayous des americains - francais de la Louisianne, que souvent accompagnent des voix qui sont pleines de regrets et melancholies pour les mysteres du coeur et le manque du pays.

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La pluie, elle m'invite a travers ma fenetre que j'ouvre pour laisser entrer sa senteur, son gout entre doux et amer, du ciel et de la terre qui avale l'abondance comme venant d'une mer turbulante, les larmes des nuages qui perdent leur couleur blanc et pale bleu dans le gris de l'avalanche. 

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La pluie, elle me raconte une histoire d'un peuple qui vit loin d'ici, mais de qui son coeur battant habite le pays de mes poemes, leur joie et espoir, et leurs peines, la pluie, elle est ma compagne, qui me console le chagrin de n'avoir pas les ailes enormes pour traverser le temps et l'espace, pour aller voir ma famille en Algerie. 

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Le ciel, les montagnes, les lacs, les forets ici ou je vis, sont tous bien beaux, je n'ai pas a me plaindre, il y a pleins de fleurs, arbres, oiseaux, et meme jours de soleil, mais, ce qu'il n'y a pas c'est la terre berbere et le coeur kabyle qui est l'etreinte de mes reves, de mes livres, de ma muse et ses voyages, qui me liberent de cette cage ou se sent emprisonnee mon ame, si loin de ma Kabylie, ses artistes, ses resistances. 

                                                                   * * * * * * * * * * * * * * 

                                                                  

Le gout de la pluie ici, il est agreable, il est frais, je ne peux pas le nier, mais ce que la pluie ici manque c'est la voix des montagnes berberes, c'est l'amour et la chaleur du peuple et de la terre qui m'a guerie toutes mes peines, qui a reveillee dans mon coeur la memoire de mon enfance, de l'appartenance, du bonheur. 


Trudi Ralston

"Hurler, hurler, contre l'agonie de la lumiere" - Dylan Thomas (1914 - 1953), poete gallois - americain.

Sunday, October 3, 2021

De l'Autre Cote du Mur de Verre - dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

          On s'y habitue, aux silences, qui habitent nos pensees dans les couloirs invisibles de nos solitudes, ces prisonniers qui marchent invisibles, le long les couloirs dans ces moments ou elles sont permis de sortir leur cellule, et aller vers cette espace enfermee ou elles ont l'illusion d'etre libre brevement, et voir leurs espoirs se refleter dans le ciel au - dela de la prison. Ainsi fut ma vie de poete avant la Kabylie. Depuis, mon energie creative a trouvee sa liberte, avec deja 8 livres qui celebrent la culture et la nature de la Kabylie, et un suivant livre " L'Esprit Vagabond" sur lequel je travaille en ce moment. J'aimerais beaucoup vivre plus proche a l'Afrique du Nord, et louer une maison a Strasbourg, en France, pour pouvoir me savoir plus proche a l'Algerie, pour pouvoir visiter plusieurs fois l'annee et travailler sur mes livres et leurs projets, de me savoir plus proche a mes collegues et ma famille berbere en Kabylie. J'espere que cette pandemie ne persiste pas plus trop longtemps, car c'est frustrant de se rendre compte qu'ici aux Etats Unis, l'ineptitude et manque de volonte politique nous assure d'etre le pays avec les plus de morts et plus de cas sur la planete, une distinction qu'on parait essayer de garder. J'anticipe avec beaucoup d'espoir le moment de pouvoir renouveler ma visa de touriste pour l'Algerie, de pouvoir commencer a visualiser ma prochaine visite a la Kabylie, de pouvoir couler ce mur de verre qui me permet juste de voir a grande distance au pays ou m'attendent mes poemes et leurs reves, leurs chants. 
             Devoir s'habituer trop aux silences, est une torture, une epreuve dure, pour le coeur, pour l'esprit. La Kabylie m'a appris l'alphabet de la liberte pour mes pensees, pour ma muse, et je ne peux pas attendre de lui cerrer le coeur chaud dans mes bras, qui sans elle, deteste ces moments ou le froid et ses ombres grises, qui se moquent avec leurs images, me rappellent la misere d'etre poete muet, mepris, invisible. Ce poeme est pour ma Kabylie, son coeur fier, resistant et pour toute ma famille berbere qui me manque comme les ailes le manqueraient a un oiseau blesse, qui a finalement gueri, et a appris a voler, sur des ailes fortes, libres, et qui dans cette liberte a trouvee le destin, la joie de sa voix:

La Chaine Brisee 

Il fut un temps, ou j'etais un oiseau qui avait les ailes blessees, incapable de voler, qui s'imagineait chaque jour a nouveau, comme se serait d'avoir les ailes libres, de pouvoir voler dans le ciel grand, ouvert. 
Il fut un temps, ou les murs etaient tout ce que je pouvais voir, qui etaient le noir de mon esprit, son cauchemar. 
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Mais, la force de la volonte, elle peut briser des murs bien forts, et malgre la peine, le chagrin de solitudes, de tourner en rond dans la prison ou etait condamnee a vivre mon ame et coeur de poete, j'ai continue a croire, a esperer, qu'un jour je serais libre, j'aurais les ailes gueries, la voix reparee, pour m'envoler fiere et libre, ne plus invisible, ne plus meprisee. 

                                                                  * * * * * * * * * * * * * *

Voila, qu'un jour, la chaine autour de mes ailes de poete, fut brisee, par un peuple qu'aucune prison depuis des milliers d'annees, ne peut tenir, un peuple berbere, fier et resistant qui vit libre en Kabylie, en Algerie. Ma joie est aussi grande que le ciel qui regne sur les montagnes et la lune et les etoiles ou vit ma famille berbere qui m'a acceuillie, qui m'a vu les ailes prisonnieres. 
                                                                  
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Je vis ici, aux Etats Unis, mais mon coeur flamand reve de s'unir avec le coeur berbere qui m'attend en Kabylie, ce coeur eternel et grand qui me comprend, qui est la melodie, l'inspiration de ce chemin ou est libre, ou m'attend mon destin de poete, qui chante, qui celebre, a haute voix fiere, l'amour d'un peuple qui m'a geuri une vie, une eternite, de peines, de chagrins, de silences meurtriers. 

                                                                   * * * * * * * * * * * * * *

Vive ma Kabylie, vive sa terre ancestrale, sacrale, vive ses reves, ses enfants, son histoire, sa resistance, et vive le bonheur qu'elle me donne, a mon coeur de poete, qui sans elle, s'aurait mourue de chagrin, aurait disparu dans la poussiere du temps, de l'oubli. 


Trudi Ralston


             

Friday, October 1, 2021

L'Epreuve et l'Oiseau Rouge: dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

            C'est une sensation qui s'impose encore de temps en temps, une memoire qui laisse son gout de metal rouillee, et qui reveille un frisson de la solitude du passe, une ombre collante, qui peint le jour avec ses grimaces brisees, sa poussiere faites des cendres de peines cicatrisees. La pluie s'avait arretee, et des beaux nuages blancs apparaissaient comme des voeux soudains faits par le ciel bleu frais. Les arbres au bord de la foret, au fond du jardin, etaient decorees encore avec des gouttes d'eau brillantes que la pluie les avait laissee, et une brise chaude me touchait, et me decorait a son tour, avec le souvenir visuel des montagnes en Kabylie. Du coup, la sensation desagreable de la memoire de solitude, me quittait, comme un manteau qu'on enleve, quand le froid cede a la chaleur du soleil et sa lumiere. La Kabylie etait ma fee qui chassait decidemment ce qui restait du gout et ses memoires de la solitude avant que la culture berbere m'avait sauvee mon ame et coeur de poete.

            On dit que ceux qui ont souffert des blessures, des insultes, des solitudes, sont les mieux equippes pour guerir les blessures d'autrui, parceque ils ont le coeur le plus genereux, au contenu le plus profond de sagesse, de charite, et la Kabylie en a encaissee des blessures a son esprit, a son coeur, a travers des milliers d'annees d'invasions, de violences aux mains de colons arrogants et sadiques, qui a travers les siecles ont laissees les traces de leurs spectres. Mais le coeur, l'esprit du peuple Kabyle est intact, brule avec un feu clair, fier, resistant, et est pour moi le symbole de l'espoir, de la dignite, de la chaleur accueuillante qui guerit, qui inspire, qui est la source de joie pour ma muse, la melodie de mes poemes, de mes livres, de leur explorations, de leur courage. Je m'imagine le coeur et l'esprit Kabyle tel un oiseau magique rouge, qui a reussi a m'aider eviter et evader les pieges d'une piece de theatre, un conte qui me trouvait perdu dans une mise en scene de la part d'un regisseur qui s'etait evoque de texte, et que la Kabylie et ses troubadours, ses artistes, m'ont aidee a m'en liberer. Depuis, mon esprit et coeur, si longuement seuls, tristes, chantent avec beaucoup de joie, beaucoup d'energie. Je m'imagineais voir l'oiseau rouge marchant dans l'herbe du jardin, comme un paon confiant, a la queue grand ouvert, ses plumes d'un rouge brillant eclatant, comme d'un bijou rubis, et sa couleur carmine. Sans cet oiseau rouge berbere, ce symbole vibrant, qui vit dans mon coeur de poete, qui avait fait disparaitre le gout amer de la solitude, me laissee par trop d'annees ici aux Etats Unis, un pays trop distrait pour me voir les reves, trop petit pour entendre ma voix de poete, j'aurais restee poete sans voix, invisible dans le bruit d'un pays a l'ame perdue. La Kabylie et sa culture, sa nature, ses artistes, sa grande famille berbere, m'ont vu le coeur, et m'ont invitee a vivre libre, a connaitre le bonheur de l'appartenence, de la dignite et de la fierte d'etre une membre de sa famille, de me sentir chez moi dans l'etreinte de son sein chaud, moi, qui avait perdue mon pays, ma famille de sang, mon identite, ma voix. 

            Depuis, l'oiseau rouge magique berbere, s'occupe de mes blessures, les soigne, les guerit chaque fois plus, dans l'accueil et la grace que trouvent mes poemes, sur terre eternelle Kabyle en Algerie. Elle m'a sauvee la vie d'un ocean de tristesses et solitudes, d'un silence asphixiant, mortel, et les seuls moments que l'ombre de ce passe et ses cauchemars me revient, est quand je me rappelle comment ce fut, vivre sans elle pour tenir mes poemes dans ses grands bras resistants. L'oiseau magique rouge symbolise le sourire, le bonheur, la liberte, pour ecrire mes ecrits, mes poemes, avec et pour ma famille berbere. 

             J'ai perdue en 2008, a mes parents, qui les dernieres dix annees de leur mariage malheureux ne vivaient plus ensemble, mon pere vivait en Belgique, et y est mort, a Oostende, suite de complications de la demence, a l'age de 79 ans. Ma mere, est morte au Texas, a Fort Worth, suite de la cirrhose du foie, a l'age de 74 ans quelques mois apres la mort de mon pere. En 2005, j'ai perdue une de mes deux soeurs, a Georgia, dans le Sud des Etats Unis, suite d'un cancer virulent, a l'age de 44 ans, et mon autre soeur suite d'un suicide, aussi a Georgia, en 1998, a l'age de 35 ans. Mon unique frere est mort l'annee passee, suite d'une crise cardiaque, a Fort Worth, au Texas, a l'age de 61 ans. Les seules personnes dans ma famille a qui j'etais proche fut mon pere, et ma soeur qui avait 35 ans. Mon pere, vers la fin de sa vie, les cinq denieres annees, ne savait plus qui j'etais, et ma petite soeur souffrait du chaos de la depression bi - polaire. La seule famille que j'ai ici dans ce pays de 333 millions d'americains sont mon mari et mon fils, et une niece et un neveu, les enfants de mon frere, au Texas, et son fils, je n'ai pas vu en 25 ans, et sa fille qui a 29 ans, je ne connais que de photos. En Belgique, il y ma tante a Oostende, la soeur la plus jeune de mon pere, et deux cousins et deux cousines avec qui j'ai su maintenir le contact a travers les annees, mais qui je n'ai plus vue depuis mon adolescence. Ma famille de coeur est ma famille berbere en Algerie. Elle m'a sauvee la vie de poete, elle me la sauve encore chaque jour a nouveau. Un texte, trouvee par belle coincidence, cette semaine suite d'une recherche pour un futur article et poeme, exprime le miracle me fait pour mon coeur de poete flamande - americaine et ses profondes blessures, par le coeur eternel, chaud et fier, genereux, de ma Kabylie: " Tu verses ton coeur dans le mien, et depuis, mes fissures se guerissent." 

Trudi Ralston