Devoir s'habituer trop aux silences, est une torture, une epreuve dure, pour le coeur, pour l'esprit. La Kabylie m'a appris l'alphabet de la liberte pour mes pensees, pour ma muse, et je ne peux pas attendre de lui cerrer le coeur chaud dans mes bras, qui sans elle, deteste ces moments ou le froid et ses ombres grises, qui se moquent avec leurs images, me rappellent la misere d'etre poete muet, mepris, invisible. Ce poeme est pour ma Kabylie, son coeur fier, resistant et pour toute ma famille berbere qui me manque comme les ailes le manqueraient a un oiseau blesse, qui a finalement gueri, et a appris a voler, sur des ailes fortes, libres, et qui dans cette liberte a trouvee le destin, la joie de sa voix:
La Chaine Brisee
Il fut un temps, ou j'etais un oiseau qui avait les ailes blessees, incapable de voler, qui s'imagineait chaque jour a nouveau, comme se serait d'avoir les ailes libres, de pouvoir voler dans le ciel grand, ouvert.
Il fut un temps, ou les murs etaient tout ce que je pouvais voir, qui etaient le noir de mon esprit, son cauchemar.
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Mais, la force de la volonte, elle peut briser des murs bien forts, et malgre la peine, le chagrin de solitudes, de tourner en rond dans la prison ou etait condamnee a vivre mon ame et coeur de poete, j'ai continue a croire, a esperer, qu'un jour je serais libre, j'aurais les ailes gueries, la voix reparee, pour m'envoler fiere et libre, ne plus invisible, ne plus meprisee.
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Voila, qu'un jour, la chaine autour de mes ailes de poete, fut brisee, par un peuple qu'aucune prison depuis des milliers d'annees, ne peut tenir, un peuple berbere, fier et resistant qui vit libre en Kabylie, en Algerie. Ma joie est aussi grande que le ciel qui regne sur les montagnes et la lune et les etoiles ou vit ma famille berbere qui m'a acceuillie, qui m'a vu les ailes prisonnieres.
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Je vis ici, aux Etats Unis, mais mon coeur flamand reve de s'unir avec le coeur berbere qui m'attend en Kabylie, ce coeur eternel et grand qui me comprend, qui est la melodie, l'inspiration de ce chemin ou est libre, ou m'attend mon destin de poete, qui chante, qui celebre, a haute voix fiere, l'amour d'un peuple qui m'a geuri une vie, une eternite, de peines, de chagrins, de silences meurtriers.
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Vive ma Kabylie, vive sa terre ancestrale, sacrale, vive ses reves, ses enfants, son histoire, sa resistance, et vive le bonheur qu'elle me donne, a mon coeur de poete, qui sans elle, s'aurait mourue de chagrin, aurait disparu dans la poussiere du temps, de l'oubli.
Trudi Ralston
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