Wednesday, February 23, 2022

The Watchman / Le Veilleur: J'ai L'impression que le Soleil comprend/I think the Sun understands - dans la serie "The Flute and the Echo/ La Flute et l'Echo"

           On a tous au coeur, dans ses memoires et experiences, du passe, du present, la presence de ces personnes qui nous accompagnent le chemin, de loin, de pres, que ce soit notre pere, un frere, une soeur, un ami, une amie, un enfant, qui nous entend, qui nous comprend, et qui nous manque si on ne peut pas ou plus les voir et entendre. Ce poeme est ecrit pour ces personnes:

           We all have in our hearts, in our memories, from the present, or the past, the presence of persons who accompany us along the road, from far, from near, whether it be our father, a brother, a sister, a male or female friend, a child, who hears us, who understands us, and who we miss when we cannot or no longer see or hear them. This poem is written for these persons:


 The Watchman


There is a spot in the backyard, where on very cold days, the sun leaves its warmth, as if she knows that is where I'll be found, as if she knows my cat - like heart, that just wants to forget for a while, wants to feel only the sun's heat, and nothing else.

The sun, so old and wise, seems to know when my heart can no longer stand all the wounds that on a cold day, seem to hurt all at the same time. So, she gives me this warm spot, where she in solemn silence, wraps her watchful arms around mine. 

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * * 

She knows I am strong, proud and that there are things I can only tell her timeless soul, that there are worlds I visit that only she sees and understands, that this life can be cruel and unkind, that a giving heart often finds itself stripped bare, betrayed and sad. 

So, like a cat I curl up the fur of my spirit, my resolve, lick the blood from its wounds, and cry alone, not understanding when or where to go from here, so, I just stand, feet apart, arms crossed like broken wings, and let the sun hold the grief of my poet's dreams, that so often gets lost in the passions of my words. 

                                                                * * * * * * * * * * * * * * * *

Silence can be a healer, can mend, but it can also tear apart courage like a blizzard, and leave scars that only add more pain to wounds still deep, still not solved. Life is a puzzle, that much is clear, I just hope when the sun sinks tonight behind the trees, that it will be your kind eyes I will see, bringing light and warmth to my wishes and relief from my fears.  


Le Veilleur


Il y a une place au jardin, ou les jours quand il fait tres froid, le soleil laisse sa chaleur, comme si elle savait c'est ou je serai, comme si elle connait mon coeur - chat, qui veut oublier pour un moment, qui veut seulement ressentir sa chaleur, and rien d'autre. 

Le soleil, si vieux, si sage, parait savoir quand mon coeur ne peut plus tolerer toutes les blessures, qui les jours froids, paraissent faire mal toutes en meme temps. Et ainsi, elle me donne ce site, ou en silence solemne, elle me prend dans ses bras. 

                                                                * * * * * * * * * * * * * * * *

Elle sait que je suis resistante, fiere and qu'il y a des choses que je peux seulement confier a son ame eternelle, elle sait qu'il y a des mondes que je visite qu'elle seule voit et comprend, que cette vie peut etre cruelle et mechante, qu'un coeur qui donne souvent se trouve depouille, trahi et triste. 

Ainsi, comme un chat roule en boule dans la fourrure de mon esprit, je lave le sang de ses blessures, et je pleure seule, ne pas savant ou aller ou quand, et je reste debout, les pieds ecartes, les bras croises comme des ailes brisees, et je laisse le soleil embrasser le chagrin de mes reves de poete, qui si souvent se perdent dans la passion de mes mots. 

                                                                 * * * * * * * * * * * * * * * *

Le silence peut guerir, peut reparer, mais il peut aussi dechirer comme une tempete, et laisser des cicatrices qui ajoutent plus de douleur aux blessures encore profondes, encore tendres. La vie est un puzzle, ceci est evident, j'espere justement que quand le soleil disparait derriere les arbres ce soir, que ce seront tes yeux gentils qui vont apporter de la lumiere et de la chaleur a mes voeux et du soulagement a mes peurs. 


Trudi Ralston

Tuesday, February 22, 2022

Le Choix / The Choice: La Coquille de l'Escargot / The Snail's Shell: dans la serie "La Flute et l'Echo / The Flute and the Echo"

            Tous les articles et poemes pour mon futur livre "La Flute et l'Echo / The Flute and the Echo" sont ecrits en francais et en anglais, parceque je dedique ce livre a ma Kabylie, et parce que je veux aussi celebrer la Kabylie en dehors de ses frontieres, et introduire sa richesse au monde anglophone. Il y a un peintre contemporain belge, Jeremy Piquet (1981), qui vit et travaille en Allemagne, qui fait des peintures et dessins qu'il decrit etre "d'un monde de profusion, de melanges et d'incertitude. Un univers fastidieux qui grouille d'une vie sans queue ni tete. Le trait se veut realiste lorsque faune, flore, personnages et objets s'entremelent pour donner naissance a un univers fantastique." Par hazard, j'ai trouvee une serie de dessins en couleurs de lui, qui sont d'un escargot, qui utilise sa coquille protectrice comme saxophone, guitare et accordeon. Les dessins ont une fluidite et energie emouvante, pour le fait que l'escargot seulement sait exprimer sa musicalite, en otant sa coquille, qui lui laisse nue et vulnerable. Ces dessins m'ont fait penser au dilemme insoluble du poete, de l'artiste, qui se trouve forcee par ses energies creatives de se mettre au nu, de s'enlever sa coquille, qui lui protege du cynisme et cruaute du monde. C'est en sortant de sa coquille, qu'il sait exprimer ses talents, ses passions, ses visions, ses souffrances liberees a travers le risque de se voir vulnerable, nu, le coeur et ses chansons et couleurs visibles, pour les yeux de la tendresse, de la sagesse autant que ceux du mal et son armee de metamorphes. La Kabylie me donne une chance de m'exprimer ma voix de poete, mes visions aussi d'artiste, de comprendre et me liberer d'une vie entiere de me trouver prisonniere dans ma coquille, et la Kabylie, ses artistes, ma famille berbere, m'ont reveillee de ce sortilege, et je me suis en sortie, la voix libre. Les moments les plus durs sont ceux ou la distance geographique s'impose, surtout avec les defis de cette pandemie, et en ce moment le consulat de l'Algerie ne donne pas des visas, meme de touriste aux citoyens des Etats Unis, et on ne peut pas renouveler nos visas necessaires pour retourner en Kabylie. Cela donne des moments de tristesse, de doute, de se savoir avec la coquille qui risque a nouveau s'imposer le sortilege, de perdre le courage de continuer la belle aventure de se liberer l'esprit creatif, de se savoir entendue, visible. La Kabylie et ses artistes, et ma famille berbere ont dit bienvenu a mon esprit de poete, m'ont donnee la chance d'apprendre de trouver une facon d'exprimer ma muse, et ne m'ont jamais genee pour ma vulnerablilite, pour le risque pris de partager l'histoire de ma vie. Au contraire, elle m'a aidee a trouver toutes les avenues d'expression, en mes poemes, en mes articles, en mes livres, en l'art de mes broderies, en mes dessins en crayon, en encre. A 9000 km de distance entre la Kabylie et Olympia, parfois on se decourage, car perdre a ce lien precieux serait insupportable. Pres de mes collegues et famille berbere, je me sens libre, en vie, inspiree, avec pleines de melodies et visions creatives. Esperons que mon petit navire, de l'escargot vulnerable avec sa coquille pleine de chants de poemes, arrivera encore, saine et sauve, sur les rives de la Kabylie. C'est pour mon coeur de poete une question de survie, car le choix de retourner au vide de la coquille qui m'a emprisonnee pour tants d'annees, n'est pas un choix, c'est devenir a nouveau, un coeur et ame de poete enterree vifs. Ce poeme exprime cette peine, ce chagrin, de comprendre que le choix de la coquille de l'escargot, de se trouver vulnerable et libre, apres avoir ete emprisonnee et muette, m'a ete revelee et donnee a travers le coeur genereux berbere, qui m'a appris a m'exprimer, qui m'a liberee comme poete, et la peine vient de la blessure, de me savoir si loin, dans un monde qui en fait a perdu la tete, et le coeur: 

              All the poems  and articles of my future book "The Flute and the Echo / La Flute et l'Echo" are written in both French and English, because it is dedicated to my Kabylie, and because I also want to celebrate Kabylie outside its borders and introduce the rich heritage of Kabylie to the English speaking world. There is a contemporary Belgian painter, Jeremy Piquet (1981), who lives and works in Germany, and who does paintings and drawings that he describes are " of a world of profusion, of mixtures and uncertainties. A fastidious universe, that writhes senselessly. This trait can manifest itself when fauna, flora, personages and objects intermix to give birth to a fantastical universe." By chance, I found a series of drawings in color of his, that are of a snail, who uses his protective shell as a saxophone, guitar and an accordion. The drawings have a touching fluidity and energy, because of the fact that the snail can only express his musicality, by removing his shell, which leaves him naked and vulnerable. These drawings made me think of the poet's and artist's insolvable dilemma, who finds himself forced by his creative energies to get naked, to take off his shell, that protects him from the cynicism and cruelty of the world. It is by coming out of his shell that he can express his talents, his passions, his visions, freed through the risk to see himself vulnerable, naked, his heart and his songs and colors visible for the eyes of tenderness, of wisdom, as much as those of evil and its army of shape shifters. Kabylie gives me a chance to express my poet's voice, my artistic visions also, to understand and free myself of an entire life inside my shell, and Kabylie , its artists, my Berber family, broke the spell, set me free, my voice liberated. The hardest moments are those when the geographical distance imposes itself, especially with the challenges of this pandemic, and at this time, the Algerian consulate here in the United States, does not give visas, not even tourist visas, to citizens of this country, so we cannot renew our tourist visas that would allow us to return to Kabylie. This causes me moments of sadness, of doubt, to think the shell may impose its spell again, and impose the chance of losing the courage necessary to continue this beautiful adventure of freeing my creative spirit, to know myself heard, visible. Kabylie and its artists and my Berber family welcomed my poet's spirit, gave me the chance to learn and find a way to express my muse and never embarrassed my vulnerability, for taking the risk of sharing the story of my life. On the contrary, she helped find me all avenues of expression, through my poems, through my articles, through my books, through the art of my embroideries, my pencil and ink drawings. At 9000 km distance between Kabylie and Olympia, one can get discouraged, because losing that connection would be unbearable. With my Berber collegues and friends, I feel free, alive, inspired with plenty of creative melodies and visions. Let's hope that my little vessel, of the vulnerable snail, with his shell full of songs for poems, will arrive once more, safe and sound, on the shores of Kabylie. For my poet's heart, it is a matter of survival, because the choice of returning to the emptiness of the shell that imprisoned me for so many years, is not a choice, it is becoming again, a poet with her heart and soul buried alive:   

Le Choix

Il etait une fois, une poete flamande, qui pour longtemps a fait des voyages, sans jamais aterrir sur terre qui lui comprenait ses chants, ses poemes. Elle a ainsi avalee un desert immense de silences, de solitudes impitoyables, jusqu'a un jour, par chance, elle a entendue une voix kabyle, venue de terre berbere. 

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * *

Elle a pris ses poemes, son courage et a fait le voyage, de faire la connaissance au coeur grand et accueillant de la Kabylie, en Algerie, elle y a trouvee une famille, de collegues, d'amis, qui lui ont entendue la voix, qui ont compris, qui ont brisee les murs de l'isolation, et ont commencee a guerir la blessure profonde de sa vie de poete, de ses peines d'etre pour si longtemps esprit errant, vagabond. 

                                                                * * * * * * * * * * * * * * * * 

Ce fut comme une fete, comme le reveil de se voir libre d'un villain sortilege, qui lui permettait de se comprendre, de se recuperer les meillieurs souvenirs de son enfance, de son adolescence, elle a trouvee sa voix, sa joie, a decouvert la lumiere, la chaleur de son coeur, de ses camarades et famille berbere, elle a appris de voir la vie a nouveau comme une celebration de courage, de dignite, d'appartenance. 

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * *   

Et voila qu'apres est arrivee a nouveau la distance, d'une pandemie et ses urgences, et voila que son coeur de poete, se trouve a nouveau sous le risque, de ne plus trouver les rives berberes, de se perdre a nouveau dans la foule et ses folies et ses mensonges, et elle continue a chanter ses poemes, a partager ses reves, a ne pas perdre le courage de chanter et partager ses chansons, ses poemes, de faire son art, leurs visions, leurs dessins, en dehors de sa coquille, parce que elle se sent encore proche a l'amour et l'accueil berbere.                                                                      

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * * 

Ne me quittes pas, ma chere Kabylie, ne me force pas a nouveau dans le vide de ma coquille, toi, qui m'as donnee la voix libre, toi qui m'a accueillie dans ton coeur, et sur ta terre. Ne me lachez pas la main, ne fermez pas tes yeux, tes fenetres, cette espace grande ou l'escargot vulnerable de mon coeur, de mon ame, vient a chanter, tout vulnerable, nue et sans defenses, pres de ton esprit genereux, eternel, qui me donne tant de joie, tant de dignite, tant de courage. 


The Choice

There once was a Flemish poet, who traveled for a long time, without ever reaching a land that understood her songs, her poems. This way, she swallowed an immense desert of silences, of merciless loneliness, until one day, she heard a Kabyle voice coming from a Berber land.

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * * 

She took her poems, her courage and made the voyage, to get to know the big and welcoming heart of Kabylie, in Algeria, she found there a family of colleagues, of friends, who heard her voice, who understood, who broke the walls of isolation, and who started to heal the deep wound of her life as a poet, of its travails, to have been for so long a wandering, vagabond spirit.

                                                                * * * * * * * * * * * * * * * *  

It was like a celebration, like an awakening to see herself free from an awful spell, that allowed her to understand, to recover the best memories of her childhood, her adolescence, she found her voice, her joy, she discovered the light, the warmth of her heart, of her Berber comrades and family, she learned to see life again as a celebration of courage, of dignity, of belonging. 

                                                                 * * * * * * * * * * * * * * * *

And now once again, distance has imposed itself, of a pandemic and its urgency, and once again her poet's heart, finds itself once more at risk, of no longer being able to find the Berber shores, to get lost again in the crowd and its madness and lies, and she continues to sing her poems, to share her dreams, not to lose the courage to sing and share her songs, her poems, to create her art, its visions, its drawings, outside the shell, because she still feels close to the Berber love and welcome. 

                                                                 * * * * * * * * * * * * * * * * 

Do not leave me, my Kabylie, do not let go of my hand, do not force me back into the empty shell, you, who gave me my free voice, who welcomed me into your heart, and onto your land. Do not let go of my hand, do not close your eyes, your windows, this great space where the vulnerable snail of my heart, of my soul, comes to sing, all vulnerable, naked, and without defenses, by your eternal, generous spirit who gives me such hope, such dignity, such courage.    



Trudi Ralston

L'information sur l'artiste Jeremy Piquet, courtoisie de https://www.jeremypiquet.com                                 


Sunday, February 20, 2022

Les Mocassins Aventureux de Nacer Amari: La Mythologie des Chaussures Volantes - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

             "Des pieds minuscules qui font des empreintes les plus profondes." Avec ces mots, le photographe berbere Nacer Amari de Tassi Photographie introduit le 15 fevrier 2022, une photo en couleur sur un fond lisse noir, de chaussures amerindiennes lui envoyees pour la naissance de son fils, des mocassins dans le style des tribus des Grandes Plaines des Etats Unis et du Canada. Le regal de chaussures pour la naissance d'un enfant ont un symbolisme universel et profond, de l'arrivee d'une nouvelle vie qui commence son voyage sur cette terre, "des pieds minuscules", comme le decrit le photographe, "qui font des empreintes profondes." Les cultures amerindiennes, comme les cultures des peuples Imazighen ont un respect profond pour les enfants, et le symbolisme des chaussures, pour les bebes, pour les enfants, est un symbolisme ancien qui remonte a des milliers d'annees, et qui a ses origines dans la mythologie de l'Antiquite, avec les sandales ailees, les talaria du dieu messager ancien grec, Hermes, de qui ses chaussures lui donnaient l'habilite du vol et cette fascination avec les chaussures magiques a persistee. Il y a une collection de contes amerindiens republiee en 2012, de l'ecrivain americain Henry R. Schoolcraft (1793 - 1864), qui a comme titre: "Les Mocassins Magiques et d'autres legendes amerindiennes", de Dover Children's Classics, qui est une collection que l'ecrivain - ethnologue - geographe a unie a travers ses 30 ans de vivre parmi les tribus de l'Ouest et des Grands Lacs en ecoutant les raconteurs maitres pour ainsi inclure les traditions orales des contes amerindiens et leur mythologie dans la memoire de la litterature mondiale, et dans ces contes mythologiques, les chaussures occupent une place bien visible. Le mocassin est un soulier fait de la peau de daim, et composee d'une semelle et des cotes faits d'une piece de cuir souple, assemblees et avec parfois une empeigne de chaussure. La semelle est douce et flexible, et decoree au - dessus avec de la broderie et du perlage. Historiquement, les mocassins sont les chaussures de beaucoup de cultures amerindiennes de l'Amerique du Nord. Le mot "mocassin" se derive du mot "mokasin" dans la langue Algonquian Powhatan, les langues Algonquian etaient les langues des peuples amerindiens de la Cote Atlantique vers les Grands Lacs et les Grandes Plaines. Dans la langue Proto - Algonquian, le mot "maxkeseni", voulait dire "chaussure." L'interet dans les chaussures remonte a l'Antiquite, avec les chaussures ailees de Hermes, les fameux Talaria, ce qui est le pluriel pour le mot "talaris", ce qui se traduit comme "appartenant a la cheville, au talon", pour indiquer les ailes attachees au sandales du dieu messager ancien grec, et l'interet litteraire dans les chaussures magiques, enchantees, prend vol, pour ainsi le dire, a partir du XVIIeme siecle A.D., et la science de l'etude des chaussures et leur impacte social et culturel s'appelle depuis la calceologie. La science de la calcelogie est l'etude historique qui explique l'importance des chaussures pour rendre la vie a l'exterieur faisable, quand a la protection qu'elles donnent contre le froid, dans le mouvement souple pour la chasse, le travail dans les champs agriculturels, pour les soldats en combat, pour la protection contre maladies et infections, la protection dans des travaux sur des terrains dangereux, comme dans les differentes branches industrielles, et les chaussures ont aussi un impact quant a influences artistiques dans les modes, et le status associes avec certains styles et matieres, qui sont uniques pour chaque culture, comme la grande variete des styles et couleurs et matieres des mocassins dans les differentes cultures amerindiennes, dependant si les chaussures etaient faites pour un chef de tribu, pour un guerisseur, un guerrier, une femme adulte, une jeune fille, un enfant, un bebe. Les chaussures de cultures anciennes et des cultures modernes aussi, comme les chaussures avant - garde du couturier anglais Alexander McQueen (1969 - 2010) qui travaillait comme chef createur pour Givenchy de 1996 a 2001, et de qui son style extreme - architectural de ses chaussures pour femmes rappelle un peu le style baroque des chaussures du XVIIeme et XVIIIeme siecles. Les chaussures ont des choses a dire, que ce soit pour completer la robe brillante de la mariee, ou comme objet de mystere dans le conte de Cendrillon, quant a interets ou convictions sociales et spirituelles et culturelles.  

              Parmi les contes de chaussures magiques qui occupent depuis des siecles l'imagination litteraire, fut le conte de l'ecrivain francais Charles Perrault (1628 - 1703), son conte "Le Petit Poucet", un garcon qui s'echappe avec ses sept freres de la poursuite d'un ogre, un geant qui a une predilection pour la chair humaine, surtout des enfants. Les enfants s'echappent parceque le garcon le plus petit, le Petit Pouce, sait voler les bottes du geant, et une fois dans les bottes, qui avancent sept lieues avec chaque pas, le Petit Pouce et ses freres sont libre du danger mortel de l'ogre. L'idee de chaussures magiques qui permettent aux gens de voyager a travers des grandes distances est une idee universelle, et l'interpretation de Charles Perrault du conte du Petit Poucet etablit vite une renommee internationale, et on trouve des contes pareils en Finlande, en Russie, en Allemagne, avec les contes des freres Jacob et Wilhelm Grimm ( 1785 - 1863 et 1786 - 1859) et dans les contes de l'ecrivaine contemporaine afro - americaine Virginia Hamilton, et dans la mythologie du conte hongrois "L'Abeille et l'Oranger." La mythologie ancienne grecque a les Talaria, les sandales ailees du dieu messager Hermes, et dans la mythologie chinoise, il y a les chaussures Ousibuyunlu, " les chaussures qui permettent marcher sur les nuages." La mythologie de l'Irlande du "luchorpain" donne au roi Fergus des chaussures qui lui permettent de marcher avec aise sous l'eau et sur l'eau. Dans son livre "Mythologie Germanique", Jacob Grimm parle de chaussures enchantees qui permettent voyager plus vite a pied et dans l'air, et il les compare en fait aux sandales ailees de Hermes, et aux bottes "de sept lieues" du Petit Poucet de Charles Perrault. Il y a une version de 1621 du Petit Poucet ou il recoit plusieurs dons des sa marraine fee: un chapeau qui lui donne de la connaissance, une bague qui lui rend invisible, une ceinture qui lui rend metamorphe, et des chaussures qui une fois qu'il les met, lui transportent "avec la vitesse d'une pensee" ou il veut aller sur terre. Une version de 1711 du meme conte, "Jack, le Tueur de Geants" y ajoute le don d'une epee de haute qualite. Dans les contes des freres Grimm, il y a l'histoire "Le Roi et le Montagne Doree" ou l'hero sait convaincre a trois geants de lui donner une epee magique, une cape d'invisibilite et des bottes qui pouvaient transporter leur porteur ou il veut aller. Il y a un conte suedois aussi, "Le Chateau Soria Moria" qui parle de bottes qui couvrent 32 kilometres avec chaque pas. Il y a un conte de la Baviere, en Allemagne, "Les Chaussures de Fer" dans un des livres du collecteur important de folklore Franz Xaver von Schonwerth (1810 - 1886), ou l'hero a des bottes qui lui avancent 160 kilometres avec chaque pas, et lui permettent courir avec le vent. Dans les contes legendaires autour du roi Arthur et ses chevaliers britanniques de la Table Ronde, il y a un conte de Culhwch et Olwen qui date de environ 1100 A.D. qui parle d'une cape d'invisibilite que portait le roi. L'epopee allemande "L'Anneau de Nibelung" d'environ 1200 A.D. aussi a des objets magiques. L'hero dans ces contes recoit ces outils magiques d'une source surnaturelle: une fee, un dieu; ou il les vole d'un monstre, comme un geant. Cette tradition remonte a l'hero ancien grec Perseus, qui grace a son cape d'invisibilite sait tuer la Gorgone Meduse. Les chaussures ont un lien fort ainsi avec la mythologie universelle, et son interet d'attribuer une force magique a ces objets qui habillent et protegent les pieds humains avec des idees de mode et de survie, autant que des idees puissantes culturelles et spirituelles. 

                Les mocassins minuscules dans la photo de Nacer Amari evoquent beaucoup d'emotions et pensees, sur la joie, et solemnite, en pensees et emotions que represente la naissance d'un nouveau bebe sur cette terre, tout l'espoir que cette nouvelle vie represente, dans sa fragilite, ses possibilites. Ces mocassins sont aussi une belle image du long voyage qu'ont font ces petits souliers, des Etats Unis, a l'Europe, pour finalement arriver a leur destination a Aokas: ils ont traverses trois continents, et ils sont ainsi magiques, d'etre si minuscules, et avoir fait ce grand voyage pour arriver sur terre berbere. La Kabylie me manque beaucoup, le temps ne parait pas adoucir cette peine apres presque trois ans maintenant depuis mon sejour en Algerie, et la photo de ces petites chaussures m'a fait faire le voeu de vouloir etre comme eux, et me transporter comme eux vers l'Afrique du Nord, de faire comme eux, le grand voyage a nouveau, a travers 3 continents, pour arriver encore en Kabylie, qui m'a sauvee le coeur de poete. Je me suis imaginee etre une fee toute petite, cachee dans les minuscules mocassins, pour pouvoir dire bonjour a ma famille berbere, meme juste pour des moments precieux, car, comme chaque magie, elle ne dure que pour les moments de l'enchantement, comme le savait tres bien Cendrillon. Comme "Des pieds minuscules qui font des empreintes les plus profondes", dans cette interpretation leur faite dans sa photo de l'artiste visuel Nacer Amari, mes reves de poete se rendent compte de la profondeur avec laquelle la Kabylie a laissee ses empreintes sur ma muse et les explorations de mes livres, de mon art et de mes poemes.  

Trudi Ralston 

La recherche sur l'histoire et la mythologie des chaussures dans la civilisation humaine, courtoisie de Wikipedia et l'article du 18 juillet 2019: "Seven - League Boots": https://writingmargins.weebly.com

Tuesday, February 15, 2022

Silence Solaire / Solar Silence: dans la serie "La Flute et l'Echo/ The Flute and the Echo"

            Ce poeme, que je dedique au coeur berbere resistant, fier et accueillant de la Kabylie, de l'Algerie, trouve l'inspiration pour son rythme et sa melodie, dans une apres - midi de soleil et chaleur inattendu ici, ou le silence du jardin parlait dans sa propre langue, dans des sons audibles pour mon coeur, avec comme le guide de ses cris d'un melange de joie et determination, la lumiere avauglissante du soleil, qui paraissait etre un gardien d'immense taille, immobile, solemnne, au milieu de l'expansion etendue tel une membrane geante diaphane, qu'etait le ciel vibrant bleu:

             This poem, that I dedicate to the strong, proud and open Berber heart of Kabylie, of Algeria, finds its inspiration for its rhythm and its melody in an afternoon of unexpected sun and warmth here, where the silence of the garden spoke in its own language, in sounds audible to my heart, with as its guide for its cries, a mixture of joy and determination, the blinding light of the sun, that appeared to be a guardian of immense height, immobile, solemn, in the middle of the stretched out expanse, like a giant diaphanous membrane, that was the vibrant blue sky:


Silence Solaire


Qu'est ce que tu vois, astre ancestrale, a quoi tu penses, la, si haut dans l'espace et ses interminables silences, qui s'etalent leurs mysteres dans une marche de qui on essaie comprendre son debut, ses voyages, et ses histoires de qui on voit seulement les ombres de ses pas de danse geants, de qui deja seulement notre Voie Lactee contient plus de cent milliards d'etoiles? 


Quels sont tes reves, astre de silences, quand tu vois le va et vient frenetique des etres humains, qui pour toi se paraissent ni la taille d'une colonie d'insectes, qui sans toi ne survivraient que pour quelques jours, et la planete deviendrait un terrain invivable a cause de temperatures ou meme l'eau des oceans se geleraient completement ? 

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * *  


Es - tu en fait, un portail vers d'autres mondes, comme te croyaient les anciens egyptiens, qui t'adoraient sous le nom de Ra, dieu soleil, qui regneait sur le monde des hommes, des esprits et ses lois et demandes?Que ressents - tu, si tu en fait es un esprit puissant, quand tu vois ce que devient l'humanite, la terre et ce qui reste de la decence? 


Es - tu en fait, gardien des mysteres de notre planete, es - tu en fait autant juge, que gardien, est - ce pour cette raison que la terre brule? D'ici de mon jardin, je te vois de si loin, et pourtant ta chaleur me touche, d'ici, je me sens toute petite face a ta taille geante, toi, qui surveilles toutes la faune et la flore, toi qui prends soin que la vie ici continue encore, grace a ta presence, comme le savaient et respectaient les anciens. 

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * *


Je sais que les pays ou tu brilles beaucoup de jours, que les gens qui y vivent sont plus heureux, plus detendus, et ont la sante meillieure, je sais que trop de jours gris ici decouragent le corps et l'esprit, qu'un ciel bleu avec toi comme disque d'or a son centre, fait fleurir toute la nature et ses milliers de couleurs et formes, que les jours d'ete sont ceux qui nous laissent les souvenirs d'espoir, de sourires libres.


Tu es la, dans ce ciel bleu joyeux de cette apres - midi, qui ressent comme une benediction apres tants de jours de froid et indifference, dans ce silence total, toi, si puissant, que tu n'a pas besoin de gestes ou de langue, soleil immortel selon nos mesures terrestres, ne te fache pas trop, ne nous punis pas trop, envoyez la pluie pendant tes siestes, vers ma famille berbere et leurs terres en Kabylie, a qui j'aime. 

                                                                * * * * * * * * * * * * * * * * 


D'ici, c'est difficile de voir clair selon les plans futurs des astres et planetes pour les milliers d'annees suivants, ou meme pour l'annee qu'on essaie de survivre maintnenant, peut - etre tu es ne en silence, parceque comme ca on ne peut pas t'obliger de nous expliquer comment ca se fait que l'etre humain peut se comporter comme un savant, et aussi comme un monstre psychopathe. 


Merci pour me caresser avec ta lumiere chaude le visage, le courage, je te demande, avec beaucoup de deference, de prendre soin de tous les enfants de cette terre, qui eux et elles sont innocents de tout le mal qu'on t'a fait a toi et la nature, du mal fait par l'avarice et cruaute et egoisme, a notre grande famille humaine, de qui le sang coule de la meme facon, ainsi que les larmes, on oublie depuis trop longtemps, qu'on est tous enfants de la meme mere, de ta terre natale de Ra, de la mere ancestrale: l'Afrique.  


Solar Silence


What is it you see, ancestral star, what do you think of, so high in space, and its endless silences, that show their mysteries in this march of which we try to understand its origin, its exploits and its stories of which we only see the shadows of its giant dance steps, of which just our Milky Way alone holds more than a billion stars?


What are your dreams, star of silences, when you watch the frenetic coming and going of humans, who to you look to be the size of a colony of insects, who without you would only survive for a few days, and then the planet would become unlivable, because of temperatures that would freeze over even the oceans?

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * * 


Are you indeed, a portal to other worlds, as believed the ancient Egyptians who called you Ra, the sun god, who ruled the worlds of men, of spirits and their laws and demands? What do you feel, if you are indeed a powerful spirit, when you see what becomes of humanity, the earth, and what is left of decency? 


Are you indeed, guardian of the mysteries of our planet, are you as much judge, as guardian, is that the reason that the earth is burning? From my garden here, I see you from so far, and yet, your warmth touches me from here, I feel so small next to your giant size, you who watches over all fauna and flora, you who makes sure that life here continues, thanks to your presence, as knew and respected the ancients. 

                                                                * * * * * * * * * * * * * * * * 


I know that the countries where you shine many days, that the people who live there are happier, more relaxed, and have better health, I know that too many days of grey here, discourage the body and the spirit, that a blue sky with as its center you as a golden disc, makes all of nature and its thousand colors and shapes blossom, that the days of summer are those who leave us with memories of hope and smiles of freedom. 


You are there, in this joyous blue sky this afternoon, that feels like a blessing, after so many days of cold and indifference, you, in this total silence, so powerful, that you have no need of gestures or language, immortal sun, compared to our terrestrial notions, do not be angry, do not punish us too harshly, send rain during your times of siesta, to my Berber family and their lands in Kabylie, who I love.   

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * * 

                                                               

From here, it is difficult to see the future designs of the stars and the planets, for the thousands of years to come, or even for the current year that we are trying to survive, maybe you were born in silence, so that we would not be able to oblige you how it is that the human being can behave wise, and also as a monster and psychopath.  


Thank you for caressing with your warm light, my face, my courage, I ask of you, with much deference, to take care of all earth's children, who are all innocent of all the evil we have done to you and nature, of the evil done in the name of greed, cruelty and selfishness, to our big human family, whose blood flows the same way, as do its tears, for too long now we have forgotten that we are all the children of the same mother, of the native soil of Ra: her name is Africa. 

  


Trudi Ralston  

Saturday, February 12, 2022

Dans l'Ancienne Tradition de Sophroniscus: Le Portrait "Ahcene, le macon" de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

           Un portrait en noir et blanc du 4 fevrier 2022, de la part du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, au titre "Ahcene , le macon" m'a fait penser a des beaux souvenirs de mon pere, qui avait un grand respect pour la profession des macons. Quand j'etais encore au lycee, mon pere avait pris la decision de construire une maison plus grande, et etait tres content de pouvoir assister aux travaux des macons, et m'expliquer sa passion pour la maconnerie, pour le fait que c'etait un travail qui combinait les talents de la mathematique, la resistance physique, et une connaissance aussi de l'architecture et les arts decoratifs des murs qui l'accompagnent. Il aimait beaucoup faire des echanges avec les macons, et ecouter leurs explications, et partager ses impressions avec moi, sur l'evolution du projet, sur l'histoire de la maconnerie, sur l'importance de respecter les professions qui ont la connaissance de la matiere des pierres, des carrieres, et tout le processus de leur extraction de ces pierres, comme le granit, le basalte, le marbre, jusqu'a leur mise en place par les tailleurs de pierres, les outils utilises, et j'etais fascinee, d'avoir la chance a une vue dans le monde d'une des plus anciennes professions de la civilisation humaine, une profession qui a ses origines dans la periode Neolithique ( 8000 - 3000 B.C.) Le portrait "Ahcene , le macon" m'a captivee immediatement pour le regard de cet homme, qui parait avoir une vue claire sur la vie, une vue qui fait face aux defis, les voit face a face, sans hesitation, sans reculer. Les mots du photographe sur son protagoniste affirment cette impression: " Ahcene est un macon qualifie, rapide dans sa marche, sa discussion et tous ses gestes. La boite a outils de maconnerie ne le quitte jamais. J'aime en lui son dynamisme et son sourire et surtout un geste qu'il fait involuntairement quand il ote sa casquette pour frotter sa tete legerement. Ahcene a un regard percant, son portrait est un hommage a tous les macons." Le portrait d'Ahcene a aussi une qualite sculpturale, qui ajoute a la fascination qu'inspire la profession de la maconnerie, a cette tradition ancienne, et son importance centrale dans l'histoire de la civilisation humaine, comme les edifices eriges par les macons, du passe, du present, et ainsi ce sera dans le futur, sont parmi les temoins et temoignances les plus importants et resistants qui donnent une vue et comprehension de la vie et ses mythologies telles que les interprete l'etre humain de cette terre. 

            Cet article aura comme but d'explorer les origines de la maconnerie, son importance, son genie, et ainsi aussi etre eloge de tous les macons, du passe, du present, comme le protagoniste du portrait  "Ahcene, le macon" du photographe berbere Nacer Amari. Beaucoup des structures durables de l'Antiquite, comme les pyramides de l'Egypte, les voies et aqueducs romains, les ponts anciens et meme des ponts tres modernes, et des entieres villes, etaient construits en pierre: le Taj Mahal a Agra, en Inde, le mur inca Sacsayhuaman, a Cusco, au Perou, un mur qui a des blocs de pierre qui chacun pesent entre 128 - 200 tonnes, et qui sont les blocs de pierres tailles les plus grands decouverts dans les Ameriques, et construit dans un mur de 6 metres d'altitude, avec une precision qui sans mortier ne permet entree ni a une piece de papier entre les pierres.  Il y a Persepolis, qui celebre le genie arcitecturale perse ancienne, les temples buddhistes de Angkor Wat en Cambodge, le Parthenon de la grece ancienne, les monolithes immenses de Stonehenge en Angleterre, la Grande Muraille de Chine, la fortresse l'Alhambra, et la ville ancienne Kilwa Kisiwane en Tanzanie, qui etait le site du Sultanat Kilwa, qui a son apex des siecles XIII - XV, s'etendait pour couvrir l'entiere distance de la Cote Swahili et que le savant et voyageur marocain Ibn Battuta visitait en 1331 A.D., et l'appelait " La ville la plus belle sur terre". Kilwa Kisiwane a pris controle du commerce en or autour du XIIIeme siecle, a Sofala, Mozambique, et pour pres de 500 ans Kilwa battait sa propre monnaie. Il y a la Grande Pyramide de Giza, la plus grande et la plus ancienne des pyramides anciennes egyptiennes, qui date de 2600 B.C. avec une altitude de 146,5 metres, construit en honneur du pharaon Khufu et sa famille - de son nom hellenistique Cheops - qui etait la structure en pierre la plus haute pour plus de 3800 ans, et qui contient on estime 23 millions de grands blocs de calcaire blanc lisse qui ensemble pesent 6 million de tonnes. Il y a la ville ancienne de Khami en Zimbabwe, a 22 km a l'ouest de Bulawyao. Khami fut la capitale du royaume de Butwa de la dynastie Torwa, et les excavations de la ville ont revelees des edifices bien planifies, avec des murs et terraces en blocs de pierre taillee, aux motifs geometriques elabores. L'obelisque de Axum, en Ethiopie, qui etait un indice de la presence de tombeaux, et un motif du royaume ancien de Axum. Les colons italiens l'avaient volee et mis a Rome, en 1937, et en 1947, l'obelisque de Axum fut decidee de retourner a son pays d'origine, a l'Ethiopie, ensemble avec une statue, " Monument du Lion de Judah, " qui etait un symbole de l'empereur Haile Selassie, et ce monument fut repatrie en 1967, tandis que l'obelisque allait prendre 50 ans pour finalement etre repatriee, en 2005, et depuis 2008, l'obelisque de Axum est sous la protection de'UNESCO, comme part du patrimoine mondiale. En Mali, il y la Grande Mosquee, de Djenne, qui date du XIIIeme siecle, et est fait de briquets d'adobe, dans le style architectural sudano - sahelienne, et qui aussi est declaree part du patrimoine mondiale, sous la protection de l'UNESCO, depuis 1988.  En Afrique du Sud, dans la province de Mpumalanga, il y a le site des monolithes surnomme le Calendrier d'Adan, qui est sugere etre la structure la plus ancienne faite par des etres humains, et qui date de il y a 75,000 d'annees. La position circulaire des monolithes est similaire a celle des monolithes a Stonehenge, qui est beaucoup plus jeune, et qui date de environ 3100 B.C. 

            Le pere du philosophe Socrate de la Grece ancienne, Sophroniscus, etait tailleur de pierre. Une exploration des differents talents des macons, et de leurs outils, est une facon d'apprecier l'histoire ancienne et aussi de la grande variete que possede la profession de la maconnerie. Il y a le fendeur, qui scende ou fend la roche de la carriere avec des scies a pointe de diamant en formes de cuboide; le scieur coupe les blocs bruts de roche; le tailleur est le macon de l'atelier de travail qui modele les roches dans la taille exigee pour des edifices specifiques, et en travaillant une pierre d'une roche sciee, ce macon assure que la pierre est placee de la bonne facon, pourque la pierre taillee est dans une position de meme orientation comme la roche originelle quand elle etait dans le sol. Les ciseleurs et sculpteurs sont les macons qui font la transition de la dexterite et habilite vers les arts, et qui savent sculpter des pierres en images de plantes, animaux, personnes, et des dessins abstraits. Les macons installateurs sont les specialistes qui installent les pierres, en utilisant le palan de levage, et des pinces, et les tolerances precises exigees pour ce talent, demande de ce macon un travail hautement qualifie. Il y a aussi les macons marbriers, qui se specialisent dans les sculptures de pierres tombales. Le macon moderne recoit un entrainage comprehensif, qui inclut des classes et des competences pratiques, qui inclurent une connaissance intime de chaque type de pierre, et ses meillieurs usages. Un macon peut etre qualifie pour une specialisation ou toutes. Les macons utilisent tous types de pierre: roches ignees, metamorphiques et sedimentaires. Des examples de pierres ignees sont le granit et le basalte, une roches metamorphique connue et recherchee est le marbre, utilisee pour la sculpture de statues, et pour les paremonts de beaucoup d'edifices byzantins et de la renaissance italienne. Des sculpteurs de prominence grec, comme Antenor, du 6eme siecle B.C., et Phidias et Critias, du 5eme siecle B.C., et Praxiteles, du 4eme siecle B.C. et d'autres utilisaient principalement le marbre des iles de Paros et Thassos, et le marbre le plus brillant et blanc etait celui de Pentelikon. Les sculpteurs anciens grecs etaient precedes des artistes de la Mesopotamie et de l'Egypte, et c'etaient les anciens grecs qui ont reussis une excellence en plasticite et realisme dans leurs sculptures de dieux, comme Apolon, Aphrodite, Hermes, Zeus, et des personnages historiques comme Socrate, Pythagoras, Platon. La pierre ardoise est une pierre populaire des marbriers, comme sa graine fine et sa durete permettent sculpter avec beaucoup de precision. Sa tendance de se separer dans des plaques minces le rend aussi populaire comme materiaux de toiture. Il y a deux types de pierres sedimentaires, qui s'apliquent dans la profession des macons: la pierre calcaire, et le gres. Le placage de brique s'utilise dans la maconnerie comme un revetement de protection et de decoration pour des murs interieurs et exterieurs et des surfaces. La maconnerie a coffrage glissant est une methode de faire des murs de pierre, avec l'aide de coffrage pour contenir la roche et le mortier en gardant les murs droits. Traditionnellement, les macons du Moyen Age recevaient un entrainage de 7 ans, l'apprentissage du macon moderne dure 3 ans, et combine de l'apprentissage sur place, a travers l'experience personnelle, l'experience des commercants, et des cours ou les apprentis recoivent l'experience complete d'un edifice, de tailler, et de la theorie qui fait part de la science et l'habilite de la maconnerie. Les outils principales du macon sont le maillet, le ciseau, la regle droite, et avec eux, on peut rendre une surface plane, qui fait la base de toute maconnerie. Les ciseaux sont disponibles dans une quantite de tailles et modeles, dependant de la funtion pour laquelle ils vont etre utilises. Il y a des differents ciseaux pour des differents materiaux et tailles utilises, comme des ciseaux pour enlever des quantites grandes de matiere, et pour mettre une finition soigneuse sur la pierre. La truelle de macon est utilisee pour l'application du mortier entre et autour les pierres quand elle sont mises en place. Le maillet ou marteau du macon a une tete longue, mince, et s'appelle un marteau perforateur. Le maillet s'utilise avec un ciseau ou fendeuse pour une variete de buts. Beaucoup des outils principales du macon sont restees les memes pour des milliers d'annees, par example, quand on compare les ciseaux du macon d'aujourd'ui, avec ceux trouves autour de la pyramide de Giza, les tailles et formes sont pratiquement inchanges. Pendant la periode du Neolithique, donc de 8000 - 3000 B.C., les etres humains apprenaient l'usage du feu, et appliquaient cette connaissance entre autre pour creer de la chaux vive, le platre, et des mortiers, dans cette ere qui a vu le changement de cultures de chasseur - cueilleur a cultures d'agriculture, de la domestication des animaux, de la production de nourriture, comme les cereales. La connaissance du feu et la capacite d'utiliser la chaux vive, le platre et le mortier, permettait la construction de maisons, avec de la boue, de la paille, ou de la pierre, et ainsi fut nee la profession de la maconnerie. Les macon du Moyen Age s'organisaient dans des guildes, et etaient vus avec beaucoup de respect pour leurs talents, de qui temoignent les edifices elabores de cette epoque. Il y avait 3 classes de macons: les apprentis, les macons compagnons, et les maitres macons. Les apprentis etaient en servitude du maitre macon, pour le prix de leur apprentissage; les macons compagnons etaient payes par jour, et les maitres macons etaient consideres des hommes libres, qui pouvaient voyager librement, pour travailler sur des projets de patrons, et pouvaient travailler comme des travailleurs independants aussi, et entrainer des apprentis. Avant l'arrivee de la premiere partie du XXeme siecle, la plupart du travail lourd associee avec la maconnerie, etait fait par les macons memes avec l'aide aussi d'animaux. Avec l'arrivee du moteur a combustion interne, beaucoup des aspects durs de la maconnerie sont rendus plus faciles, grace a des grues et chariots elevateurs, ce qui rend la mise en place de pierres lourdes plus faisable, et les malaxeurs a mortier motorises gagnent aussi du temps et de l'energie. Des outils a air comprime et des scies a petrole ou electrique abrasives peuvent couper a travers la pierre plus vite et avec plus de precision que les ciseaux seulement. Des ciseaux a pointe au carbide peuvent tolerer beaucoup plus d'usage que les ciseaux d'acier et fer faits par les forgerons anciens. Le portrait "Ahcene, le macon" de Nacer Amari est une belle etude, tout d'abord pour la beaute realiste de la portraiture de son protagoniste, et deuxiemement, pour la chance de celebrer l'ancienne tradition de la maconnerie comme une des professions les plus durables et importantes dans les chroniques des civilisation humaines, et troisiemement, pour moi, comme ecrivaine qui a trouvee sa voix dans la culture berbere de la Kabylie, ce portrait en noir et blanc evoquant me rappelle un souvenir important: ce portrait berbere captivant me rappelle a mon pere et son effort passionne de m'inspirer le respect et interet dans la maconnerie comme profession et vocation aussi, pour ses liens avec l'histoire, l'archeologie, les arts, toutes des passions de mon coeur et l'esprit creatif qui ensemble avec la litterature, me suivent depuis ma plus jeune adolescence, et que la Kabylie et la richesse de sa culture et de son coeur et esprit fier et resistant, me redonnent avec tant de classe, generosite et elan. 

Trudi Ralston

La recherche sur le monde ancien et important de la maconnerie, courtoisie de Wikipedia.     

            

Saturday, February 5, 2022

L'Air Charge de Sel: La Memoire de la Fenetre - dans la serie "L'Esprit Itinerant" dedicacee a Nacer Amari

            La memoire et ses sensibilites sont souvent unies, on peut se rappeler un moment dans le passe, visuellement, en s'en rappeler aussi les sons, les senteurs, les emotions, la joie, l'espoir. Une memoire recente d'une vue de sa fenetre ouverte de la part du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, qui montre la montagne baignee dans la lumiere d'un soleil brillant, et un ciel bleu clair avec des nuages qui paraissaient faire la sieste en toute tranquilite, m'a reveillee une nostalgie, pour la beaute joyeuse du moment, a su me faire rappeler les memoires d'une ete passee comme enfant, a la plage d'Oostende, ou vivait ma grandmere paternelle, et sa fille la plus jeune, ma Tante Lieve, et ou avait aussi un appartement d'ete mon grandpere paternel. Mon pere et ma mere, frere et deux petites soeurs avaient ete invitee ainsi de venir passer l'ete a Oostende, dans le grand appartement de la mere du chef de la societe ou travaillait mon pere, une faveur pour remercier les efforts de la part de mon pere de revitaliser l'entreprise, avec beaucoup de succes. L'appartement avait une vue directe de la plage, et de la mer, et avait une fenetre enorme dans la salle a manger. Je me rappelle encore maintenant des lever et couchers du soleil, les sons des vagues, des mouettes, les couleurs magnifiques du soleil sur l'eau ondulante de la mer du Nord, et l'air charge de sel, si apaisante et fortifiante a la fois, cette senteur qui collait a la peau, quand on marcheait sur le sable, qui se mettait dans les narines, les cheveux, et qui se melangeait aussi dans le dejeuner qu'on mangeait chaque jour sur la plage, ne pas voulant manquer ni une minute de soleil, de mer, d'une ete chaude, de ces jours eternels sans temps, sans exigences, ces deux mois d'insouciance, que je n'ai plus connue depuis. J'avais 12 ans, et j'etais en charge de mon frere, qui avait presque 11 ans, et de mes petites soeurs, qui avaient 8 et 7 ans. Ma pere passait ses jours en bronzage, ou faisant des achats dans les boutiques, des robes, souliers, sacs a main, pour sa deja volumineuse collection, et nous on passait les jours sur la plage, jouants, avec les autres enfants en vacances, et je me rappelle un jeune qui jouait chaque jour a nouveau la meme chanson de John Sebastian, si populaire a l'epoque, " In the Summertime", "En Ete", qui meme toutes ces annees plus tard, me rappelle ces premieres emotions, un melange de curiosite et fierte, d'etre une adolescente qui jouit de l'attention des garcons sur la plage, sans en comprendre trop le contexte exacte, autre que mon frere etait le messager fidel qui m'apportait le courier verbal: " Ce garcon la - bas, il dit que tu es belle." Ma reaction etait un melange de surprise et ennui, pour le fait que j'etais tres occupee a prendre soin de mon frere et mes petites soeurs, d'assurer que je ne les perdais pas dans la foule sur la plage, ou s'eloigneaient trop loin de moi. Qui avait temps pour des telles observations de la part de garcons inconnus, ma mere en serait jalouse, et j'avais pleins de cousins qui me dirigeaient leurs attentions et energies, dans nos jeux de guerriers et de futbol. Mais ces premieres attentions me donnees sur la plage de la part de garcons respectueux, gentils, laisseraient leurs traces d'interet, de nostalgie aussi, de ne pas avoir eue la chance ou la connaissance d'y repondre autre qu'avec un sourire timide. La grande fenetre ouverte a l'appartement, avec son univers grand de la mer, et le soleil, la lune, et ses lumieres de jour, de nuit, devenait un compagne d'emotions vives, ne pas encore compris, de se trouver entre le monde de l'enfance et de l'adolescence. 

           La Kabylie, sa nature, son peuple, ses artistes, son histoire, ont un effet qui me rappelle a ma premiere passion culturelle, a l'age de 13 - 14 ans, l'archeologie, qui predate ma passion pour la poesie quand j'avais 16 ans. La Kabylie sait ranger mes memoires, mes experiences de mon enfance et adolescence en Flandes, en Belgique, qui pour tants d'annees s'etaient perdues dans mes efforts de m'adapter a ma vie aux Etats Unis, au Texas, pour dix ans, et depuis, a Washington State. Les Etats Unis ou je me sens encore toujours a l'exterieur de la fenetre de son etre, de sa conscience, que je percois comme perdue, videe de volonte, de courage politique, et sociale, et qui m'a fait avaler pour ce qui paraissait une eternite, une solitude qui m'avait trempee, comme une pluie noire, jusqu'au plus sacrale, la peau de mon ame. La Kabylie, en commencant avec la musique d'Idir, et apres la photographie de la nature de ses artistes d'Aokas, pour culminer dans la photographie de natures mortes et portraits de l'artiste visuel Nacer Amari, a su reveiller les plus beaux souvenirs de mon enfance et adolescence, et a su inspirer le desir pour un present d'espoir, de dignite, d'appartenance, comme poete, comme ecrivaine, qui a trouvee sa voix dans les chants et la beaute, dignite, identite, fierte, resistance, coeur et courage de ma famille et mes amis et collegues berberes. C'est une experience profonde, qui a su me definir l'esprit et le but de mes livres et leurs articles et poemes: celebrer cette grande liberte, cette grande joie, de donner temoignage a l'importance de la culture berbere de la Kabylie, qui m'a resuscitee le coeur et l'esprit, la joie de vivre, l'espoir. La sensation d'un espoir, determination, optimisme profonds, que j'avais ressentie, ces soirees et matins voyant le lever et coucher du soleil pres de la grande fenetre de l'appartement d'ete a Oostende, il y a toutes ces annees, j'ai ressentie a fond, voyant le soleil a midi a Aokas, comme une immense perle brillante, a travers la perspective de la camera du photographe Nacer Amari, qui y a captee la montagne, le ciel bleu clair et ses nuages blancs, legers, et m'a fait revivre cette meme sensation, cette fois me donnee par ce tableau de la nature et ses esprits eternels, qui revent et gardent depuis des milliers d'annees, les espoirs et souhaits, chants et sagesses du coeur et esprit de la Kabylie, ce qui m'a inspiree ce poeme: 


La Memoire de la Fenetre

Une fenetre grande ouverte, souvent raconte une histoire, elle est tel le troubadour, qui t'invite de prendre une pause de tes voyages, de respirer a fond, de prendre un moment, de se rendre compte que le temps passe, il ne faut pas oublier les melodies, les danses, les moments de bonheur, qui donnent du reconfort et espoir au coeur.

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Il y a tres longtemps, je me suis arretee devant une telle fenetre grande, qui m'a offert, a mon esprit innocent d'enfant, des voeux, des souhaits, pour une vie qui serait heureuse, qui me donnerait la joie de famille, d'enfants, de surprises, d'explorations, de connaissances, de suivre le sentier ouvert et libre, avec proche au coeur, et talents, des amis, des camarades, avec qui partager les avontures. 

                                                                * * * * * * * * * * * * * * 

Parfois, on se perd, le chemin n'est pas clair, ou il y avait de la lumiere, on se trouve au milieu de brumes, de tempetes, de deserts amers, sans lune ou etoiles, pour illuminer la desorientation, et on se demande, ou se trouve cette grande fenetre ouverte, ou toutes ses belles promesses, ou s'est enallee l'ete d'innocences, ou l'horizon et terre natals, ou tants d'etres chers, perdus a toujours dans l'appetit vorace du temps? 

                                                                  * * * * * * * * * * * * * *

Parfois, aussi, le destin montre une clemence, comme il a fait pour moi, en me conduisant vers terre berbere, vers l'Afrique du Nord, vers l'Algerie, et le coeur de la Kabylie, ou elle m'a invitee de lui visiter et voir la Fenetre Ouverte, pleine de lumiere et chaleur, plein de famille et accueil, plein de joie et espoir, pour mes livres et leurs poemes, pour leurs reves si longuement vagabonds. 

                                                                  * * * * * * * * * * * * * *

La memoire de la fenetre dans mon coeur, a voyagee dans le temps, de la plage a Oostende, pour se trouver sur les rives de l'Algerie, libre, face a face, de la Fenetre grande Ouverte de la Kabylie, pour raconter depuis, le bonheur sans egale, de voir justifiee mon courage, mon espoir tenaces toutes ces annees, de savoir acueillis, compris, le coeur de mes poemes, la voix de mon esprit.           


Trudi Ralston    

Wednesday, February 2, 2022

Le Refuge: Reflections sur la Nature Morte "Les carottes" de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

            Adaptabilite, c'est une idee bien connue, depuis les theories sur l'evolution des especes postulee et rendue populaires par le biologue et geologue anglais Charles Robert Darwin (1809 - 1882), ou l'idee de la selection naturelle decide la lutte pour la survie dans les especes. Son livre de 1859, "On the Origin of Species": "Sur l'Origine des Especes" est vu comme une partie integrale des sciences de la vie, qui explique la diversite biologique, et la realite que les especes qui s'adaptent, sont celles qui ont la meillieure chance de survie, ce qui a ouvert la porte pour des critiques de ce point de vue, quant aux systemes politiques repressifs qui ainsi excusent leurs aggressions nationales et coloniales, et post - coloniales. L'idee de l'adaptabilite est une idee puissante, et j'y pense souvent, quand je me rappelle les memoires de mon enfance en Flandes, et le fait que j'ai quitte mon pays natal  comme adolescente, aussitot finie mes annees de lycee. Comme poete et ecrivaine, le monde des mots est mon univers, et la Kabylie en fait me l'a redonnee, a enlevee une vie entiere ici, depourvu de mots, ou mes poemes et leurs melodies, ou mes livres, n'existeaient que dans mes pensees, comme des toiles soigneusement construites chaque jour a nouveau, pour etre mis dans le coffre de mes memoires, pour rester endormi sous le sortilege de l'isolation, de la solitude, de l'invisibilite, de la tristesse d'avoir la voix muette, enlevee, de me trouver dans un desert immense sans ni l'echo d'un mot d'encouragement, de charite. J'ai passee 25 ans ainsi, et vers la fin de ce calvere, j'ai commencee de faire mes broderies, qui m'ont aidee a trouver le courage de commencer a ecrire a nouveau, comme je le faisais comme adolescente, et quand j'etais etudiante universitaire. En 2015, j'ai publie mon premier livre, une memoire "Lioness in Exile", de 400 pages, un melange de memoires en prose et poemes, en francais et anglais, et plusieurs collections de poemes en anglais de suite, comme "Solo Flight " et "Through the Center", en anglais: " Vol Solitaire" et " A travers le Centre". En 2017, j'ai decouvert la musique du grand chanteur kabyle Idir, ce qui m'a menee a la decouverte de la richesse culturelle et historique de la Kabylie. C'est la decouverte du monde riche berbere, qui m'a changee la vie de poete, et depuis je dedique mes livres, qui sont 9 en ce moment, a la Kabylie et ses artistes visuels d'Aokas. La Kabylie m'a  redonnee ma vie, m'a ouvert son coeur et m'a accueillie comme membre de sa grande famille. Sans elle, sans ma famille berbere, je n'aurais pas connue la joie, la fierte, la dignite, le bonheur, d'etre une poete et ecrivaine et artiste libre, ne plus prisonniere du passe, ne plus etouffee dans un desert de silences mortels pour mon coeur et esprit creatifs. 

             La photographie de l'artiste visuel d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, sait reveler pour son esprit narratif inclusif, les melodies et pensees de mes memoires les plus cheries comme enfant, et de mes interets artistiques et intellectuels les plus importants, et est tel un pont qui unit ma passion poetique flamande - americaine, a l'esprit kabyle - universel de mes inspirations. Ses portraits et ses natures mortes, sont tel les notes d'un clavier de piano, qui resonnent et me font reconnaitre la chair et os de mon etre comme poete, comme ecrivaine, si longuement errant, vagabond, seul. Sa photo en couleurs, sur un fond noir, de carottes soigneusement etalees, une photo du 29 janvier 2022, evoquent de belles memoires d'une femme tres gentille de mon enfance dans un village ouest - flamand, des memoires de Julienne Fieuw - Donatus (1922 - 1992), qui mon pere avait demandee si elle pouvait venir travailler a la maison comme notre nanou, pour moi, mon frere et deux petites soeurs. Mon pere s'avait rendu compte, que la vie sociale de ma mere, avec ces diners elabores, laissait peu de temps pour ses enfants, et ma mere etait trop soulagee de laisser a Julienne le soin et l'attention necessaire pour elever a moi et mon frere et soeurs. Le jardin, et la cuisine, devenaient ainsi mes refuges favoris comme enfant, les lieux ou je chercheais a ma Nanou, qui etait gentille et patiente, et etait ma camarade. J'ai passee aussi des vacances a la maison de Nanou, ou j'ai appris sur sa vie, ou j'ai travaillee a ses cotes, ayant a peine dix ans, dans les champs pour la recolte des pommes de terre, des haricots, qu'elle faisait pour gagner un peu plus d'argent pour elle et sa famille de trois enfants. Chez moi, on travaillait ensemble dans la cuisine souvent, je lui aidais a nettoyer et couper les legumes, et nettoyer la cuisine, et elle me racontait des histoires de sa famille, de ses enfants, et je me confiais a elle, quant a mes pensees autour de l'ecole, du monde, tel que le voient avec curiosite et franchise les enfants. Ma mere parfois interruptait ces moments heureux, entrant en vitesse sur ces souliers stilettos, et ses robes cheres de couturiers francais et italien, pour me faire une remarque a moi, ou a Julienne, sur le progres du futur diner pour encore des personnes supposement importantes qu'elle voulait impressionner: "Trudi, ne me dis pas que tu portes encore cette jupe a la cuisine", et " Julienne, elle t'est utile au moins ?", " Oui, madame, et Trudi a deja balayee le patio aussi", et Nanou me donnait un gentil petit coude et me faisait un clin d'oeil, aussitot que me mere sortait de la cuisine avec un bruit de la porte qu'elle fermait derriere elle, en route vers le salon. J'aimais beaucoup nettoyer les legumes, les haricots, les carottes aussi, qui avaient une senteur si agreable de leurs feuilles vertes fraiches, et qui on allait preparer dans des salades ou cuites avec des oignons et du beurre et parfois aussi des petits pois. La photo "Les carottes" de Nacer Amari ont ainsi reveillee une belle memoire nostalgique, et m'ont aussi reveillee un interet de visiter l'origine et l'histoire de ce legume de couleur vive, et senteur aromatique. 

            Les carottes sont des legumes - racines, au nom scientifique de Daucus carota subespece sativus, qui est d'origine de l'Asie du sud - ouest, probablement la Persie ancienne, qui est aujourd'hui l'Iran et l'Afghanistan. Leur couleur est typiquement orange, mais ils y a des varietes, des cultivars, qui sont pourpre, noir, rouge, blanc et jaune, qui sont tous des formes domestiques de la carotte sauvage, de la famille Apiaceae. Les carottes ont une quantite haute du alpha et beta carotene, et de la vitamine A, K et B6. 45% pourcent des carottes dans le commerce mondiale, se produisent en Chine, et le mot carotte vient du mot latin, a son tour derive du mot grec "karoton", qui a ses origines dans le mot Indo - Europeen, "ker", qui veut dire "corne" pour la forme de la racine de la carotte. Il y a plusieurs langues qui utilisent le meme mot de "racine", comme dans le mot pour carotte en flamand, qui est "wortel", qui est la directe traduction pour le mot "racine". L'Iran et l'Afghanisgtan restent les pays ou se trouvent la plus grande diversite de la carotte. Au debut de sa cultivation, il y a des milliers d'annees, la carotte etait cultivee pour ses feuilles aromatiques et pour ses graines. Dans des fouilles archeologiques, on a trouvee en Allemagne et en Suisse, des graines de carottes qui datent de 2000 - 3000 B.C. Des membres de la familles proche a la carotte, sont encore aujourd'hui cultivees pour leurs feuilles et leurs graines: le persil, le cilantre, le cumin, l'aneth, et l'anis. On mentionne la carotte comme racine pour la premiere fois dans le monde classique, au premier siecle A.D. : les romains mangeaient une racine nommee "pastinada", qui ou etait la carotte ou le parnais. La carotte se trouve en image dans le Codex romain Juliana Anicia, une copie du VIeme siecle A.D.  de Constantinople, du medicin grec Pedanius Dioscorides de Anazarbus, en Turquie. Le Codex montre des images de carottes de trois differentes types, et le texte dit que "la racine peur etre cuite et mangee." La carotte a ete introduite a l'Espagne par les maures au VIIIeme siecle A.D., et les carottes cultivees apparaissent en Chine au XIIeme siecle A.D. et au Japon dans les XVI - XVII siecles. Les colons europeens introduisent la carotte aux Ameriques dans le XVIIeme siecle. Les carottes ont un trait qui les fait apprecier etre plantees pres des plantes de compagnes qui ont une odeur forte, comme les oignons, la ciboulette, les poireaux, qui repoussent la mouche de la carotte, de son nom scientifqiue Psila rosae, et profite aussi d'autres legumes qui accompagnent de facon benefique les carottes: comme la laitue, les tomates, les radis, ainsi que le romarin, l'oeillet d'inde, le cavi, et le camomille. Si on laisse fleurir la carotte, elle attire les guepes predatrices, qui mangent les ravageurs du jardin. 

             Cette exploration de la carotte et son histoire ancienne et utile, souligne sa valeur, et ajoute une mesure plus profonde aux beaux souvenirs que j'ai des heures et jours passes dans la compagnie de Julienne, qui etait pour moi une mere benvolente, gentille, qui souvent adoucissait les humeurs capricieux et affectivement cruels de ma mere biologique. Julienne etait proche a la terre, avait le coeur qui possedait une sagesse tranquille, genereuse, et d'elle j'ai gardee le respect pour la terre, pour la vraie famille, telle que je l'ai trouvee, toute une vie plus tard, pour mon coeur de poete, en Algerie, en Kabylie. Ceux qui adaptent survivent, comme le postulait Charles Darwin, une idee a laquelle je me suis accrochee si souvent dans les pires moments de desespoir et de solitude dans mes annees aux Etats Unis, avant la decouverte de la Kabylie. Aujourd'hui, je dis: un coeur vu, aime, accueilli, est un coeur heureux, et ne perd rien de sa resistance, en recoit aussi la grace de la dignite, de la fierte, de l'espoir, et de l'appartenance. Des souvenirs des heures heureuses avec Nanou Julienne, paix a son ame gentille, au presence de la joie de me sentir hebergee par le coeur kabyle aujourd'hui, il a ce pont solide, resistant, ou fait la traversee le monde de mes livres et leurs articles et poemes, qui celebrent la culture berbere de l'Algerie, qui m'a redonnee ma vie, ma voix, de personne, de poete. La nature morte "Les carottes" du photographe Nacer Amari est ainsi une belle exploration nosatalgique et culturelle, du sentier qui m'a menee vers ma famille de coeur, vers une famille qui m'ecoute, me voit, m'aime et m'accueille. "Patria est, ubi cor est", mon pere m'avait appris en latin: " Ou se trouve le coeur, la est la maison", et la maison de mon coeur, est la Kabylie. 

Trudi Ralston

La recherche sur Daucus carota, la carotte, et son histoire, courtoisie de Wikipedia.