Il y a des images, qui laissent une impression indelible sur le coeur, sur son espoir et son courage, comme les portraits pleine de fierte, confiance identitaire, de la jeune enfant au regard et sourire captivants, qui indiquent une predisposition pour un charisma engageant une fois adulte. Les portraits de Dassine invitent sa celebration, et entre 2020 et 2023, les portraits lui faits par le photographe Berbere d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, se trouvent dans mes livres que je dedique a l'art visuel du photographe astucieux, et ses portraits kabyles narratifs, leur vision esthetique inclusive: l'article #8, "Dans la Presence d'une Reine: Le Portrait de Dassine en noir et blanc", et l'article #23, "L'Apprentie Confiante: Le Portrait Defiant de Dassine", dans mon livre d'octobre 2020, "Sonates Berberes"; l'article #43, "Au Nom de l'Univers Innombrable: Les Portraits d'Anniversaire de Dassine", dans "Le Cahier Errant: Au Monde Unifiant de Nacer Amari", mon livre du debut mars 2021; l'article #9, "Les Liens Resistants: Le Portrait Printanier de Dassine" dans mon livre "La Colombe: La Cryptographie de l'Espoir de Nacer Amari" d'aout 2021; et l'article #41, "Coup de Semonce: Le Portrait "DASSINE" en noir et blanc", dans mon livre de mai 2022, "L'Esprit Vagabond: A la Recherche de l'Identite Creative avec Nacer Amari". Dans ce portrait en couleur mis le 10 novembre 2023, de la jeune Dassine, le photographe a mis comme titre de ce portrait, le nom de la jeune icone en Tifinagh, comme symbole vibrant de l'identite et fierte kabyle. La jeune Dassine porte une magnifique robe kabyle, qui dans le tissu a cousue le symbole en Tifinagh pour les peuples Imazighen, les Hommes Libres. Ce qui impressionne toujours dans les portraits de Dassine, est la conscience de cette jeune enfant: elle comprend l'importance qu'a l'identite culturelle, et elle le transmet avec une conviction qui rayonne la confiance, la dignite, la determination, le calme. Son regard meme communique une comprehension au - dela de son jeune age. Dassine possede la sagesse rare de certains enfants qui se trouvent dans un monde qui les fait faire face a des defis considerables, qui les fait comprendre que les adultes conscients dans ce monde, n'ont guere des reponses aux questions urgentes qu'elle voit s'accumuler, et comme la guerre monstre contre le peuple palestinien prouve en evidence horrifiante, ces questions ne deviennent avec le temps, que plus traumatiques, plus perplexes. Au centre de ces questions, est le droit de chaque peuple a la dignite, a l'identite, et le mensonge qu'un peuple vaut plus qu'un autre, ce qui mene au genocide du peuple palestinien, comme est la tragedie depuis des milliers d'annees, pour justifier les massacres de cultures envahies, comme les cultures amerindiennes des Ameriques, des cultures autochtones de l'Australie, de l'esclavage brutale jusqu'au XIX eme siecle, et l'abus des droits civiles encore aux annees 1960 de la population noire aux Etas Unis. Le colonialisme et sa brutalite envers les peuples de l'Afrique, de l'Asie, bien apres la Seconde Guerre Mondiale, comme la Guerre de l'Independance de 1954 - 1962en Algerie, contre l'oppression inhumaine du gouvernement colon francais, la liste des crimes contre l'humanite au nom de la superiorite supposee d'un peuple vis a vis d'un autre, est tragiquement longue. La confiance, la fierte, la dignite identitaire est au centre de l'importance urgente et croissante, de deconstruire la fausse et absurde pensee de superiorite ethnique, et sa malheureuse resurgence dans le monde ces dernieres annees. Respecter, proteger, celebrer l'identite de chaque peuple devrait etre une evidence, mais le monde d'aujourd'hui, parait se trouver dans un paroxysme tragique, ou le contraire se manifeste. C'est dans ce contexte, que ce beau portrait, fier et confiant, de la jeune Dassine inspire tant d'espoir, tant de conviction, que comme etres humains, on devrait nous rappeler qu'on est descendants de la meme famille, qui a ses origines en Afrique et que se hair, de detruire au nom d'une supposee superiorite, est un crime, un crime contre l'humanite, contre la nature, contre tout ce qui est sacrale de la vie de chaque personne de chaque peuple. Le portrait "DASSINE" etant un portrait d'un enfant, nous rappelle a l'innocence des enfants du monde, a leur droit de ne pas voir leur innocence brutalisee. Les images qui sortent de la Palestine sur les massacres des enfants, ou chaque 10 minutes un enfant meurt, victime d'aggression immonde, avec la complicite de trop de leaders du monde, est une honte qui me laisse nauseabonde, degoutee, et qui est ecoeurant d'en entendre les perverses justifications. Les jeunes pensants ici, comme mon fils et ses amis, qui sont entre l'age de 30 et 40, se sentent a la fois triste et en colere, face a ce niveau de cruaute et l'indifference a la souffrance et la mort de milliers de civiles, la plupart des jeunes et des enfants. Que dire comme mots de consolation a la jeunesse qui voit ces actes, cette amoralite abjecte, totale?
"DASSINE" et sa fierte identitaire, son innocence confiante, sa vision calme, sont une affirmation que l'espoir existe, que le futur peut etre sur, assurant. Il y a tant de joie dans le sentiment de se savoir sur, de son identite culturelle, historique, familiale. C'est un sujet qui est d'une sensibilite particuliere dans ma vie, ayant vecue deja depuis mon adolescence aux Etats Unis, un pays qui parait perdre un peu plus de ce qui a toujours ete une ame assez precaire et fragile. Possedant des ressources et une nature grande et variee, et une presence de longue duree et de complexes circonstances de beaucoup de cultures y venues avec l'espoir d'une chance egale a une vie digne, pour se trouver a toujours marginalisee, invisible, meprisee ou abusee, les Etats Unis sont une contradiction continue, qui souffre de manque de courage morale, pire pour l'hypocrisie de se croire superieur en valeurs spirituelles et sociales comparees a la majorite des pays sur terre. C'est un pays ou je me sens sinon mal a l'aise souvent, dans une aise precaire. Mon identite flamande a retrouvee son ame poetique, son energie creative dans la culture berbere de l'Algerie, dans l'art et le coeur du peuple kabyle, de mes collegues dans les arts visuels, et surement dans la vision solide, sure, confiante de la photographie de Nacer Amari. Ses portraits kabyles sont un testament a l'esprit resilient Berbere, a son optimisme dans des circonstances souvent difficiles que le peuple kabyle montre, sa force mentale, qui remonte des milliers d'annees, au moment des premieres intrusions etrangeres des phenciens sur les rives de l'Afrique du Nord, jusqu'a l'expulsion des colons francais en 1962. Si le portrait "DASSINE" rayonne une dignite et fierte intrigante, c'est parce qu'elle est enfant d'un heritage riche, resistant, incontournable en coeur, en esprit, en ame. Apres avoir ecrit sur la culture Berbere de la Kabylie depuis presque 7 ans maintenant, mon coeur et mes visions, mes poemes, mon art, mes livres, qui lui celebrent, revent du jour, du moment ou je pourrai partager mes experiences de la culture avec laquelle je m'identifie, pres de laquelle je me sens renee, parce qu'elle m'a re - introduit a, m'a reconnectee avec mes racines flamandes, mes meillieurs experiences et memoires de mon enfance et adolescence. La Kabylie et sa culture, son peuple, les liens professionnels et affectifs y forgee, je veux celebrer, lui partager sa richesse, mythologique, historique, parce que je comprends dans les plus profondes espaces de mon coeur, de mon ame, que vivre sans identite firme, sure, confiante, est se trouver dans un vide continu, est apprendre a vivre avec la blessure presque irreparable, de se sentir si souvent invisible, inconsequent, inaudible. La seule famille que j'ai dans ce vaste pays des Etats Unis sont mon fils et mon mari americain, car mon mari n'a pas de contact que tres rarement avec ses deux freres et leurs familles. Je parle ma langue maternelle de l'ouest - flamand deux ou trois fois l'an, quand je parle au telephone avec ma tante a Oostende et mon cousin Marc a Ichtegem, une ville en Flandres, pres d'ou je suis nee. A cause de circonstances de famille absurdement compliquees et tristes, je n'ai plus vu ma tante depuis 1996, et mon cousin depuis avant que j'ai quittee la Belgique a l'age de 19 ans. Ma defence, est mon art, mes poemes, que la Kabylie m'a redonnee en amplitude, et mes livres qui sont tous les 11 depuis leur debut de les ecrire, en 2017, une celebration de la Kabylie, avec deja 2 livres suivants sur lesquels je travaille en ce moment: "La Flute et l'Echo" et "Les Blessures de Chiron". Identite et son droit est sacrale, et ce qui est remarquable dans l'esprit et coeur Berbere de la Kabylie qui se manifeste dans les photos de ses portraits et natures et nature mortes du photographe Nacer Amari, qui donnent une vue intime, acueillante de sa vie a Aokas, des connaissances, des amis, de la famille, de la nature majestueuse qui lui entoure, est l'harmonie, le dialogue entre l'universel et le regionale de l'esprit kabyle, qui me laisse avec un mal de pays immense pour la region et le peuple qui me fait sentir que j'ai a nouveau une grande famille, comme j'avais quand j'etais une enfant et adolescente en Flandes. Je reve du jour que je pourrai retourner en Algerie, en Kabylie, je reve d'un monde ou ce sera la joie, l'espoir, le courage, la charite, le partage qui va gagner sur l'avance angoissante en ce moment du mal, qui ferme la porte a l'accueil, aux rencontres libres, a la celebration de la magnificence qu'est la culture de chaque peuple, ou l'erreur tragique et grave du mensonge de la superiorite ethnique et ses abus monstres, ne sera qu'une mauvaise, lointaine memoire.
Trudi Ralston
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