C'est une source de grande inspiration creative, d'energie reflexive, tranquille, centree, de continuer de decouvrir le lien unique que la photographie de mon collegue kabyle, l'artiste photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, revele dans cette collaboration flamande - berbere commencee fin de 2019. Cela me rappelle encore et encore a une fouille archeologique, ou les tresors que le temps cache, heberge, dans le sein discret de la terre et ses mysteres, offre ses codes, ses histoires au travail patient, precis des archeologues, des efforts de leurs passions culturelles - historiques. Un portrait en noir et blanc du 13 avril 2025 du photographe algerien astucieux, m'a surpris pour la force evocative du visage de son protagoniste: son regard qui voit au - dela de l'evident, qui invite l'introspection et qui m'a laissee avec une impression vive de ma memoire du visage expressif du peintre portraitiste flamand, Raoul Van Den Heede (1924 - 1999) que j'ai connu comme enfant et adolescente, comme il etait un ami proche de mon pere, et l'amant de ma tante Agnes, la soeur ainee de ma mere. Je me rappelle son studio bohemien au milieu de la solitude du village de Drongen, en Flandes - Orientale, sa nombreuse famille de chats qu'il tolerait de lui interrompre le travail, sa passion presque desastreuse pour le whisky, qu'il a du reduire considerablement apres qu'il a appris que cela lui pourrait gacher les yeux. Je me rappelle ses histoires fascinantes de ses experiences traumatiques pendant la Segonde Guerre Mondiale, quand il a su s'echapper plusieurs fois comme prisonnier de guerre. Je me rappelle sa moto, ses bottes grandes, ses mouvements du corps muscle, ses chemises blanches de coton, aux manches retroussees et cols ouverts, comme d'un poete sensuel romantique, de pirate rebelle, et l'eternelle cigarette entre ses levres, et ses doigts couverts de taches de peinture des differentes couleurs vives de ses pinceaux pour ses tableaux. Je me rappelle son rire abondant, grand, son amour sans gene pour la sensualite dans toutes ses formes, qui me fascinait comme adolescente et m'en a reveillee l'interet, la curiosite a un jeune age. Son regard surtout, que j'ai pu retrouver dans le portrait "SLIMANE B", ce regard qui comprend beaucoup, qui accepte sans resignation, les mysteres, l'irresolu de la vie humaine. Ce qui m'a menee a explorer plus a fond l'art du sculpteur et artiste au crayon et dessins au fusain: l'artiste flamand de Gent, Georges Minne (1866 - 1941). George Minne etait le pere de mon oncle sculpteur, Frederic Minne (1907 - 1978), le fils le plus jeune des 6 enfants dans la famille de George Minne et son epouse Josephine Destanberg, fille du poete laique flamand, Napoleon Destanberg de Gent. Je connaissais bien l'art en sculptures de mon oncle Frederic, sa maison, son studio, comme j'y avait visitee souvent, comme il etait le mari apres 1964, de ma tante Agnes, la soeur ainee de ma mere. Mon pere m'avait regalee en 1990, selon la premiere visite avec ma mere a Olympia, un livre de 1982, qui etait en honneur d'une exposition qui celebrait l'art de George Minne, au Museum voor Schone Kunsten, ce qui est flamand pour le Musee des Beaux Arts, a la ville de Gent, du 18 septembre au 5 decembre 1982. Je pense que c'est aussi une belle coincidence, que 1982 est l'annee de la naissance du photographe d'Aokas. Retrouver, re - integrer les influences artistiques - culturelles de mon enfance et adolescence en Flandes, grace a l'esprit inclusif narratif de l'art de mon collegue kabyle, est digne de chaque exploration, chaque appreciation et contexte litteraire, que mes articles et mes livres mettent a la memoire collective et ses influences uniques de l'Afrique du Nord. Que Nacer Amari soit la catharsis decisive, la force artistique qui me permet cette integration transformative de mes energies de poete en exile, d'ecrivaine, d'artiste, est une histoire d'une authenticite incontestable, qu'il faut partager, pour etre temoignage de l'esprit ample, universel de son temperament creatif, qu'il donne vie dans ses portraits, ses natures mortes et ses scenes rurales et urbaines, de sa photographie. Avoir la chance de travailler ensemble avec le photographe kabyle, est un clin de l'oeil de grande charite de la part du destin, comme j'explore dans mon livre recent, du fevrier 2025, qui continue cette exploration de l'archeologie de l'art est ses forces creatives qui unit mes ecrits aux images de Nacer Amari, "Les Blessures de Chiron: Le Code Mnemonique dans la Vision Artistique de Nacer Amari". Le lien entre les esprits artistiques qui se rencontrent dans cette espace sacrale que sont les arts, leur force generative qui donne le contexte social - historique des mouvements culturels qui definent le va et vient des civilisations humaines.
L'art expressionniste du peintre portraitiste flamand Raoul Van Den Heede (1924 - 1999), est liee pour moi a l'art de George Minne, les deux qu'adimirait beaucoup mon pere. Je n'ai pas connu a George Minne, qui avait une renommee mondiale, de la Belgique a l'Allemagne, de la France, a l'Italie, a Angleterre, a l'Espagne, aux Etats Unis, a l'Australie. Je connais son art comme une enfant qui avait comme oncle un des 5 fils de George Minne: Frederic Minne (1907 - 1978), lui aussi un artiste. Frederic Minne a vecu part de son adolescence au pays de Galles, pendant la Premiere Guerre Mondiale, et allait vivre dix ans en Afrique sub - saharienne, pres du lac Kivu, sur la frontiere qui aborde le Kenya, ce qui a grandement influencee le dynamisme, la sensualite et aussi la spiritualite de ses sculptures. Il manquerait pour le reste de sa vie le bonheur qu'il avait connu en Afrique. Je me rappelle vivement sa profonde melancholie et tristesse pour le continent ou il avait laissee l'essence de sa joie vitale abondante, quand il avait un peu trop son whisky ou cognac, cette ombre lourde du manque de pays resurgissait de facon transpercante. Ma tante Agnes De Cauter, etait 20 ans plus jeune que son mari, et je me rappelle le chagrin immense qu'elle a souffert avec la mort soudaine de Frederic a l'age de 71 ans, quand elle etait encore relativement jeune. George Minne, le pere illustre de Frederic, etait contemporain et ami proche de l'ecrivain flamand, qui ecrivait en francais, Maurice Maeterlinck (1862 - 1949), de naissance de Gent et mort a Nice, le recipient du Prix Nobel pour la litterature en 1911. Ses ecrits comme poete, dramaturge et essayiste etaient applaudi pour la profondeur poetique de ses analyses de la tension entre la force vitale et l'abysse de la mort, que le mouvement du symbolisme chercheait a comprendre, a surmonter, suite des horreurs de la premiere Guerre Mondiale, duquel Maurice Maeterlinck et George Minne etaient adherents, et qui dans l'oeuvre sculpturelle de George Minne montreait deja la transition vers l'expressionnisme, qui serait au centre des peintures en portrait de Raoul Van Den Heede. George Minnne etait aussi contemporain des peintres symbolistes Gustav Klimt (1862 - 1918) et du jeune peintre portraitiste autrichien Egon Schiele ( 1890 - 1918), lui connu pour la force expressionniste et l'energie franche, sexuelle intense de son art, de ses portraits nus, provoquants, qui allaient generer le mepris et la condemnation du regime nazi. L'art de George Minne repandait sa renommee de facon ascendente pendant les 40 ans de sa carriere artistique, et l'interet dans son art continue de nos jours. Le professeur contemporain de l'histoire des arts, qui enseigne et ecrit comme sa specialite sur l'art de l'Europe du XIXeme et XXeme siecles, a l'Universite de Colorado a Boulder, aux Etats Unis, Albert Alhadeff, fut un des intellectuels de contribuer des articles pour le livre commemoratif de 1982, pour l'exposition au Musee des Beaux Arts a Gent. Il a depuis ecrit plusieurs articles sur l'art du sculpteur symboliste, et encore en 1989, en 2000, en 2014. C'est lui qui decrit la sculpture et les dessins de George Minne ainsi: "Les figures de George Minne vivent, comme la terre meme, le battement de coeur primitif de la vie, qui seulement peut se sentir avec la simplicite d'une fresque de Giotto - (c. 1217 - 1337) - de Minne, de Gauguin - (1848 - 1903). " Giotto de Bondone etait un peintre et architecte italien de la pre- renaissance italienne, qui a fait la transition du style byzantin qui etait prevalent pour 200 ans dans la peinture gothique, et qui a introduit la peinture avec le monde de ses fresques, lumineuses, de couleurs sublimes, aux resonances des miniatures perses, au style moderne de la peinture et ses techniques, de donner une individualite specifique a chaque visage. Paul Gauguin etait le peintre rebelle qui allait trouver sa vox authentique a Tahiti, dans son peuple, ses femmes, sa nature, libres, sensuelles et qui y allait mourir, esprit intrepide. Albert Aldaheff inclut aussi dans son appreciation de l'art de George Minne les mots de l'ami ecrivain proche du sculpteur, Maurice Maeterlinck, ces mots de 1923: "(George) souriait sans cesse, paisiblement, a quelque chose qu'il etait seul a voir. Nous le regardions amicalement et non sans respect, comme une sorte de primaire, de "minus habens" merveilleux." Le mot "minus habens", du latin, veut dire "quelqu'un qui a moins, qui a un developpement un peu plus bas que celui d'un enfant", donc, une personne pure, innocente, comme elabore Maurice Maeterlinck pour decrire son ami, quand il se rappelle de lui a l'age d'etre encore jeune artiste et etudiant: " Il ignorait tout, et deja, dans ses premiers dessins, ses premieres ebauches, tout son art se trouvait en puissance." C'est cette emouvante description de la force creative pure, qu'a su observer et apprecier son ami ecrivain - dramaturge, dans l'art de George Minne, qui me fait comprendre encore de facon plus claire, plus profonde, l'impact de la force generative qu'a sur mes ecrits en prose et poemes, sur mes portraits en crayon en encre que j'ai fait du photographe Nacer Amari et sur mes broderies en fils metalliques brillantes de ses photos d'une riviere cascade en Kabylie, d'une fleur hibiscus jaune, d'une fleur et son papillon. Cette expression de ma creativite est une chance a une segonde vie, libre, authentique, a une re - integration de mon etre creatif qui avait perdu sa voix, son expression, sa vie, son esprit, dans la solitude de 30 ans d'isolation, d'invisibilite. Rumi, le poete persi Sufi (1207 - 1273) l'avait senti il y a des siecles et siecles avant ma naissance: "Ne sois pas satisfait avec les histoires, celles des autres. Deplie ton propre mythe." Cette force creative demande une passion intense, une vision de grande conviction, reflexive, tranquille, qui navigue le monde en dehors des distractions et illusions, des bruits de l'ego, comme Rumi l'exprime dans ces mots descriptifs: "Heureux est le moment, quand on s'asseoit, Avec deux formes, deux visages, et pourtant, une ame, Toi et moi." L'art unit, rend claire l'universalite de l'experience humaine, enrichit avec l'expression des arts, qui illumine ce qui rend chaque culture, chaque artiste, dans l'etreinte du coeur artistique qui celebre la beaute, l'identite unique de la voix creative, et l'harmonie qu'elle trouve dans la resonance d'autres voix libres, et de cette voix forte, sure, qui lui entend et comprend sa melodie, son message, sa sensibilite, son don, son histoire, son besoin et son desir de l'expression. Le portrait "SLIMANE B" de Nacer Amari, evoque dans le visage serein, et en meme temps alerte, de son protagoniste, sa lumiere interne de la vision artistique. C'est profond, d'y voir en meme temps, le visage de l'artiste expressionniste flamand Raoul Van Den Heede, et les precieuses memoires de lui que je garde, et que ce lien artistique - litteraire avec le photographe et ses sensibilites et inspirations creatives me reveillent, me rendent plus claires, en revelent leur symbolisme, leur importance, leur place dans le puzzle avec les pieces manquantes de ma vie, avant l'introduction a l'esprit et histoire riche, variee de la culture kabyle, du coeur berbere de l'Afrique du Nord. C'est dit que les liens transformatifs dans les liens entre personnes, sont les plus forts, les plus guerisants, les plus durables. Que je retrouve mes racines et mon coeur flamand et ses experiences les plus profondes, les plus importantes quant a la survie de mon etre, comme poete et artiste, et que ses racines ont su reanimer le battement de mon coeur creatif, si longuement mis en stase, en l'agonie de la stagnation, de l'hypnose de la douleur de l'agbnegation, de l'indifference, ont recu leurs ailes, leur souffle libre, dans l'accueil chaleureux de la Kabylie, de l'esprit ample, perspicace de mon collegue d'Aokas, est digne d'un conte magique des artistes flamands fameux: de Maurice Maeterlinck, d'une de ses pieces envoutantes de theatre; est digne d'une sculpture et sa force vitale ou se rend visible la lutte pour le droit a la vie, cette lutte du combat existentiel et les blessures qu'y laisse le chagrin, le traume subi, au corps, au coeur, et a l'ame, que racontent les dessins et sculptures symbolistes et pre - expressionnistes de George Minne. Cela me rappelle aussi les mots lucides du poete Jalal - al - Din Muhammad Rumi : "Ton coeur connait le chemin, court vers sa direction." Les arts savent enlever les obstacles qui interdisent le coeur sa liberte, son droit d'etre soi - meme, d'explorer a fond son identite, ses intuitions, ses desirs, ses interets, sa curiosite pour definir, vivre son identite unique, qui veut prendre vol, qui veut trouver sa voix, et sa melodie authentique, qui refuse etre une copie que veulent forcer exigences et limitations externes, demandes externes, qui limitent, qui coupent l'initiative de la volonte individuelle, ce poison lent, asphyxiant de l'esprit creatif. L'archeologie creative, la fouille d'un passe anterieur qui explique les urgences du present, qui en indiquent le chemin futur, reflexif, intuitif, c'est ca la force de l'integration transformative qu'est dans ma vie complexe de poete, l'esprit ancien, reflexif de la Kabylie. C'est la force symboliste multi - dimensionnelle, variee, transcendentale, vitale, le feu energique, guerisant qui leve le phenix de mon exile de ses cendres et lui donne son vol, son energie, liberee, et qui a comme muse shamanique, le lien et son influence radicale, d'ancrage audace, de presence transformative: l'art et son temperament courageux, non ambigu, precis, du photographe kabyle Nacer Amari.
Trudi Ralston
La recherche et l'information sur l'importance de l'art du sculpteur symboliste flamand George Minne (1866 -1941), de son influence dans la presence artistique du XIXeme et XXeme siecle, et aujourd'hui, courtoisie de Wikipedia, et le livre en hommage de l'exposition de 1982, de l'art et son evolution de George Minne, ecrit en flamand: "George MINNE en de kunst rond 1900 - Museum voor Schone Kunsten, Gent van 18 september tot 5 december 1982.", publiee par la ville de Gent et ses benefacteurs des arts plastiques. Ce livre a des temoignages en flamand, en francais, en anglais, en allemand, d'artistes et critiques de l'art contemporains de George Minne, entre autre de son ami proche, l'ecrivain Nobel laureat de 1911, Maurice MAETERLINCK ( 1862 - 1949). Les references aux aphorismes du poete perse Sufi Jalal al - Din Muhammad RUMI (1207 -1273), sont courtoisie de Wikipedia.