La photographie comme art qui occupe une presence centrale dans le monde chaotique du XXIieme siecle, a une histoire unique, de l'evolution de sa revolution technologique et ses expressions dans la portraiture et le journalisme vers la declaration d'etre une egale a cote de la peinture, et de se voir inclus dans les mouvements avant - gardes du modernisme de la fin du XIXieme et la premiere moitie du XXieme siecle. Cette inclusion de la photographie comme art noble, egale fut grace aux efforts du Mouvement de la Photo - Secession de grande influence, de la part de photographes comme Edward Steichen (1879 - 1973), de naissance luxembourgeois. Pour lui, la photographie avait une valeur egale aux autres arts visuels, capable d'exprimer les influences des mouvements modernistes et leurs sensibilites, du surrealisme et de l'expressionnisme d'egale mesure que la peinture, la sculpture, le theatre, de qui leurs elements dramatiques il savait incorporer dans ses portraits arretants. Le modernisme reste une influence dans le monde des arts visuels, qui de nos jours trouve une re - interpretation dans les mouvements du neo - baroque, et son jumeau, le neo - expressionisme, et ces modulations donnent la chance a la photographie de rendre visible les angoisses, les espoirs, les passions de nos jours. A travers sa transition du courage et esprit audace des photo - journalistes de la fin du XIXieme siecle, qui etaient et restent temoins des turbulences des grands mouvements socio - politiques qu'allait marquer la transition du XIXieme au XXieme siecles dans l'impacte global du communisme, du socialisme, des droits des ouvriers, suite de la Revolution Industrielle et ses spasmes qui continuent de nos jours, et du colonialisme et son hertiage douteux du neo - colonialisme, la photographie savait documenter, et le continue de faire, les grandes tumultes modernes et post - modernes de l'anthropocene, qui est dit d'avoir commencee au debut de la Revolution Neolithique, il y a entre 12,000 et 15,000 ans, ou, selon le biologue Eugene F. Stoermer, aussi recent que les annees 1960, pour ainsi le definir non seulement comme une ere geologique - historique, mais aussi sociologique - politique, et le compromis fut de definir le debut de l'antropocene vers l'annee 1850, donc, le debut de la Revolution Industrielle. Il y a toute une liste impressionnante de photographes contemporains, de qui j'ai exploree leur importance dans plusieurs de mes livres et leurs articles dedies a la photographie de l'artiste kabyle d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie. Ces photographes valent mentionner ici, pour le fait que sous influence du modernsime, leur vision artistique allait se lier a un interet vif et sincer dans la condition humaine, comme les portraits de la photographe americaine, Dorothea Lange (1895 - 1965), qui documentait la misere des familles victimes de la pauvrete des annees 1930, suite de la Grande Depression globale, encore rendue plus aigue et dechirante a travers l'indifference totale du gouvernement des Etats Unis. Cet heritage de la conscience sociale de la part des photographes continue de nos jours dans les portraits de photographes comme Steve McCurry (1950), et l'heritage impressionnant de ses portraits du photographe de Mali, Seydou Keita (1921 - 2001), laisserait un tresor de negatives, plus de 10,000, qui expriment un sens de formalite et intimite tout en un. Les portraits de Bruce Gilden (1946), de Brooklyn aux Etats Unis, evoque dans son art un sens de proximite qui se parait une confrontation, et montre une appreciation pour l'expressionnisme, comme l'art du photographe americain de la Californie, Dan Winters (1952), de qui ses portraits montrent une predilection pour le surrealisme, comme dans ses portraits de l'acteur Ryan Gosling. La philosophie artistique de Dan Winters, est que "Il est important comme artistes de rester fidel au chemin sur lequel on se trouve... De se concentrer sur notre voix, notre vision. De faire des images honnetes qui sont liees a l'humanite." Ses portraits, comme ceux faits des acteurs de la serie apocalyptique americaine "The Walking Dead" (Le Mort qui Marche) de 2010 -2022, d'entre autre de Norman Reedus, qui joue le role du populaire Daryl Dixon, montrent une intensite sombre sur des fonds austeres. Le photographe William Klein (1926 - 2022) qui depuis 1948 allait vivre et travailler a Paris, disait de sa vocation: "Les reglements de la photographie ne m'interessent pas, je me trouve en dehors de ca.", indiquant son esprit rebelle. Un autre photographe important de Mali, Malick Sidibe (1936 - 2016) connu pour etre "L'Oeil de Bamako" etablit une renommee pour ses portraits de jeunes de la capitale dans les annees 1950 - 1970, voyait dans "Chaque visage tout un monde."
Un portrait en noir et blanc du 12 novembre 2024 de la part du photographe Nacer Amari, "Smail, l'Ancien" est une belle synthese de la portraiture postmoderne, et son savoir - faire artistique qui cherche et reussit de communiquer la condition humaine, ses enigmes, ses defis. Ce portrait exprime une energie qui se concentre, dans la lumiere concentree du regard arretant de son protagoniste. Un regard en fait, qui sait plier quelqu'un avec sa franchise nullement intimidable. Smail le protagoniste, montre une confiance de guerrier, et rappelle leur regard. Son regard me rappelle celui des chefs de tribus amerindiens, des cultures qui allaient souffrir tant sous les invasions sur leurs terres des colons anglais de qui serait apres les Etats Unis, et des colons francais dans ce qui serait apres le Canada, et de la part des colons espagnols, dans les terres des pays aujourd'hui du Mexique, de l'Amerique Centrale, et de l'Amerique du Sud, ou le Bresil et ses cultures amerindiennes tomberaient victimes aux colons portugues. Le regard dans les portraits faits par un des photographes les plus fameux des peuples amerindiens a l'epoque de la tragedie du genocide systematique de leurs cultures, Edward S. Curtis (1868 - 1952) me revisite voyant le regard intense, dominant par une confiance inalterable, qu'emane du visage de "Smail, l'Ancien". En 1898, Curtis recevrait le grand prix avec 3 de ses images de personnes ameindiennes de la region du Pacifique Nord - Ouest ou je vis, dans une exposition photographique donnee par la magazine National Geographic. En 1899, il devient le photographe officiel de l'Expedition Harriman dans l'etat d'Alaska, et en 1890, il recoit une invitation de joindre une expedition pour faire des photos du peuple ameridien des tribus Blackfoot dans l'etat nord du pays, Montana. En 1906, le photographe Edward S. Curtis recoit un travail de faire une serie de photos sur les peuples ameridiens des Etats Unis, et ceci allait donner 20 volumes de 1500 photos, un travail qui allait lui prendre 20 ans. Curtis etait aussi ethnologue, et faisait plus de 10,000 enrigistrements de leurs langues et leur musique. Il faisait plus de 40,000 images de membres de 80 differentes tribus. Apres sa mort, en 1973, son oeuvre etait le sujet du Festival d'Arles en France en 1973. Le regard des chefs de tribus dans les portraits leur faits par Edward S. Curtis sont chacun un univers en soi, ou est visible un melange de sagesse, de resistance, de spiritualite comprehensive, envers la tragedie de leurs cultures, si riches en mythologie, en comprehension profonde de la nature et ses phenomenes, detruits par les horreurs du colonialisme et ses arrogances malevolentes. Aux Etats Unis, des 500 tribus, moins de 300 allaient survivre, et voir leurs terres reduites a une fraction, des reserves leurs forcees d'accepter dans les regions les moins fertiles, les plus isolees. Conscients de ce destin tragique, de qui leurs effets desastreux continuent de hanter les peuples ameridiens des Etats Unis, les portraits montrent une dignite, un sang froid, une force physique et mentale, qui continue de fasciner les photographes contemporains. Cette resistance spirituelle et physique, est au centre de la renaissance culturelle, linguistique et sociale que montrent aujourd'hui les tribus ameridiens du pays, a travers un mouvement de revitaliser leurs cultures et briser les murs de la pauvrete, de l'isolation, de manque d'opportunites pour l'education et l'egalite legale et sociale pour les jeunes des reserves amerindiens des chefs contemporains, et de leurs familles. Le portrait "Smail, l'Ancien" du photographe kabyle Nacer Amari evoque d'egale mesure cette fierte identitaire a travers le regard imposant, ou il y a un melange de confiance et un soupcon d'amusement, venu d'une determination resolue de ne jamais etre une victime, dans aucune situation, ce qui est exactement l'esprit du guerrier, du guerrier qui connait l'histoire, soit il ameridien ou berbere. Ce portrait "Smail, l'Ancien" sait ainsi communiquer une immense sympathie et respect envers sa personne. Le photographe Nacer Amari exprime aussi une philosophie artistique qui s'approche au realisme des portraits amerindiens comme ceux faits par Edward S. Curtis. Ceci dans une decision radicale, de briser avec le code moderniste, et de retourner a un realisme dans la photographie, qui ne veut plus s'exprimer a travers les visions du surrealisme surtout, qui etait une passion dans les portraits de photographes contemporains connus comme Nadav Kander (1961), qui avec une sincerite suivait le but de ses portraits: "Reveler en meme temps que cacher. Sans gene, et timide en meme temps. Aise et malaise. Beaute et destruction. Les contradictions sont visibles dans tout mon art; une enquete dans ce que ca veut dire, etre humain." Ses portraits sont un melange de traits surrealistes, a travers des elements visuels theatrales, qui s'unissent au visage et corps des protagonistes, pour creer un effet de peintures surrealistes, ou le reel et l'imaginee se rencontrent, comme dans les peintures en portrait du peintre surrealiste belge Rene Margritte (1898 - 1967). Le retour au realisme a des raisons profonds: apres l'optimisme des annees 1950 jusqu'a la fin des annees 1990, se voit depuis evaporer dans les angoisses et turbulences croissantes des dernieres decennies, qui voient une explosion de guerres civiles, de geurres d'agression neo - coloniales, de l'inquietude exponentielle de l'impacte du changement du climat de la terre et leur consequence troublante de la frequence et de l'intensite dramatique de secheresses, d'inondations, de famines, de la pauvrete, de l'inegalite entre les pauvres et les riches d'une proportion inverse, ou les riches deviennent scandaleusement riches, et les pauvres des pays deja marginalises, chaque fois plus proche au desespoir, a l'abus de la part de la machine agraire - industrielle globale. L'art de la portraiture de photographes comme l'americaine Diane Arbus (1923 - 1971), qui documentait avec franchise desarmante les communautes les plus marginalisees du pays, qu'elle voulait rendre visible et leur celebrer le droit a une voix, a la dignite, a la visibilite. Elle meme se trouverait marginalisee, et victime du suicide apres une bataille courageuse avec la depression, qui lui trouvait souvent paralysee, epuisee, et troublee avec cet enigme qui lui enlevait sa passion pour la photographie et la condition humaine dans ses expressions les plus contradictoires et difficiles. Une collegue contemporaine de Diane Arbus, la photographe americaine Mary Ellen Mark (1940 - 2015), chercheait aussi de documenter dans ses portraits les personnes meprisees par la societe, a travers sa vision claire, honnete et charitable. La liste ne serait pas complete, sans mentionner au photographe anglais, Jimmy Nelson (1967), qui voyage le monde pour documenter a travers ses portraits deja 35 cultures indigenes sous menace de la disparition, dans un effort de preserver l'heritage de leurs traditions uniques, face a l'invasion et ses agressions des industries globales. Le regard dans le monde de la portraiture est souvent une fenetre qui donne entree au monde interieur de la part de ses protagonistes, et non seulement une vue, d'une fenetre qui nous invite a la chambre de l'ame, du coeur que le photographe nous ouvre. Le regard, comme dans le portrait en noir et blanc "Smail, l'Ancien" de Nacer Amari, est aussi une arme spirituelle, intellectuelle, qui indique le caractere resistant du protagoniste. On dit que les yeux sont l'entree vers l'ame d'une personne, son essence, sa verite. Le regard guerrier de "Smail, l'Ancien" nous laisse savoir que Smail est une personne qui ne bouge pas de ses convictions, des conclusions de ses experiences, de ses apercus de la nature humaine, et il y a aussi visible dans son regard une tolerance, lui permis par un sens de l'humour precis, un sens de l'humour qui accompagne une personne qui comprend bien les hauts et les bas de la vie. Oui, "Smail, l'Ancien" sait faire plier le spectateur de son portrait du regard interrogateur, entendu, en en meme temps c'est un regard de profondeur, de tolerance aussi, mais une tolerance informee, qui refuse renoncer sa volonte, qui sauvegarde sa personne de toute possibilite de se trouver victime, ne pas en charge de sa vie. Ce portrait kabyle "Smail, l'Ancien" est une representation arretante de l'esprit guerrier, et le photographe a reussi de le nous presenter de facon contemporaine, dans l'esprit du realisme, un regard intemporel qui exprime une admiration de la resistance, de la decision de rester libre, ne jamais soumis.
Trudi Ralston
La recherche sur le sujet de la portraiture dans la photographie contemporaine, et son importance comme expression artistique, courtoisie de Wikipedia et l'article dans The Independent Photographer, "The Best Photographers of All Time" by Elizabeth Kahn, du 15 mai 2024.