Saturday, October 18, 2025

Une Poursuite Moderniste Tenace: L'Integrite Artistique dans "Hamid, l'ancien" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

            Mon pere avait une cave a vin, a la maison ou j'ai grandie en Flandres, ou il gardeait ses bouteilles de vin et de champagne aussi, souvent lui regalees par des amis, suite d'une de ses rencontres d'echanges intellectuelles - artistiques a la maison les weekends. Les bouteilles rares, exotiques en origine et agees, il aimait de me les montrer, en raconter leurs histoires, en anticipant leur celebration pour une future reunion de famille, d'artistes, d'amis. J'y pense maintenant, parceque je sens cette meme emotion d'anticipation, quand je visite les portraits et leurs facettes chaque fois plus profondes, complexes, intrigantes, de mon collegue kabyle d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie. Faire de la recherche sur ses portraits ces dernieres six ans maintenant, me permet vivre et explorer ma passion pour l'histoire des arts, surtout de la photographie, a laquelle mon pere, qui etait photographe amateur avide, m'a introduit a un tres jeune age, et c'est lui aussi qui m'a introduit a la force souvent rebelle et avant - garde de la portraiture dans le monde de la peinture et de la photographie. Un des mouvements les plus importants dans la photographie et la peinture des XIXeme, XXeme et qui continue au XXIeme siecle, est le modernisme, specifiquement, l'expressionnisme et ses racines dans la dualite du realisme - impressionnisme comme reaction contre le mouvement du romanticisme, et comme defense aussi contre les horreurs des deux guerres mondiales de 1914 - 1918 et 1940 - 1945, qui allaient bousculer les certitudes intellectuelles - mythologiques qu'avait cherchee a declarer solides les machines et leurs maitres de la Revolution Industrielle a partir de 1790. Un portrait en noir et blanc, du 20 septembre 2025, de la part du photographe d'Aokas, "Hamid, l'ancien" a su declencher une etude passionnee sur cet enfant intrepide du modernisme, de qui son credo esthetique - intellectuel continue d'influencer les visions artistiques de nos jours: l'expressionnisme et son alter ego, le realisme. Ce portrait nous met solidement dans le monde de deux artistes geants dans ce mouvement qui avec son arrivee a laissee des spasmes de scandale et controversie: Egon Schiele, de l'Autriche, mort a juste 28 ans, et Edvard Munch, de la Norvege, qui dans ses 80 ans de vie a laisee des portraits et auto - portraits qui se vendent a de prix astronomiques qui depassent le croyable. Egon Schiele (1890 - 1918) est connu pour la qualite intense de ses portraits, comme de sa jeune amante Walburga Neuzil (1894 - 1917), et de sa femme Edith Harms (1893 - 1918) - morte en 1918, juste 3 jours apres Egon, et enceinte de 6 mois, suite aussi de la grippe espagnole et ses ravages - et leur franchise sexuelle et affective audacieuse, autant dans ses portraits que sa serie d'auto - portraits, quant au sujet du corps masculin et feminin nus, son corps et celui de ses modeles souvent tres jeunes, ce qui lui mettait dans des problemes continus, et lui a meme coutee un bref emprisonnement. Il refusa sans hesitation le compris de son art tel qu'il le sentait et voulait exprimer, et ses portraits et auto - portraits sont vu comme etre les premiers exemples d'un expressionnisme radicalement en conflit avec la portaiture classique du romanticisme et ses adherents, qui chercheaient d'idealiser l'experience et le corps humain. Deux peintres qui allaient influencer au jeune Egon Schiele sont le portraitiste symboliste autrichien, contemporain d'Egon Schiele, Gustav Klimt (1862 - 1918), qui est mort victime de la grippe espagnole de 1918, et qui a fait un effort considerable et sincer pour aider au jeune rebelle Egon, et l'art du peintre poete - dramaturge autrichien expressionniste Oskar Kokoschka (1886 - 1980), surtout ses portraits, et certainement les portraits et auto - portraits du peintre de la Norvege, Edvard Munch (1863 - 1944). C'est surtout l'esprit profond, complexe des portraits et auto - portraits de l'artiste norvegien qui illuminent le coeur courageux du protagoniste du portrait "Hamid, l'ancien" de Nacer Amari, qui a un don pour reveler avec beaucoup de soin et patience, ce qui autrement serait invisible du monde interieur qui nous habite. Le monde interieur des portraits d'Edvard Munch, qui a fait aussi une serie hantante de paysages qui approchent une ambiance inquiete du surrealisme deja, montrent le peintre - graveur dans des etats d'angoisse, comme est le cas dans sa serie d'auto - portraits qu'il continue de creer le long de sa longue carriere et de sa vie. Il fait aussi des experiments avec des portraits en photo, qui eux aussi evoquent un sens profond d'inquietude, de "je me sens mal dans ma peau", et "je me sens mal dans ta peau", a cause de ses relations ambigues et frustrantes avec les femmes dans sa vie, commencant avec la mort de sa mere Laura (1837 - 1868), quand elle avait juste 31 ans, de la tuberculose, et la mort de sa petite soeur, de la meme maladie. La mort de son pere aussi, avec qui il avait une relation tres difficile et pleine de conflits irresolus, a cause de l'attitude tres stricte religieuse sur laquelle son pere insisteait, laisse leurs traces indelibles sur les angoisses existentielles du jeune Edvard Munch, qui lui poursuivaient jusqu'a la periode des dernieres 20 annees de sa vie, quand il trouve la paix interieure et le calme dans son art et ses relations amicales et intimes. L'enfance d'Edvard Munch il la passe sous l'ombre de maladies, des crises mentales de sa mere, de la mort, et de la peur de se croire victime futur de la maladie, de la folie, et il se refuge dans le monde des arts, malgre le manque de soutien de la part de son pere, qui voulait qu'il continue ses etudes d'ingenieur. Les angoisses qui tourmentent deja le jeune peintre Edvard Munch, sont a l'origine de son style unique, qui cherche de comprendre, d'exprimer son etat inquiet, de depression, du combat contre la futilite, du chagrin, de la perte. Il voyage a Paris, ou il fait la connaissance de Paul Gauguin (1848 - 1903), qui lui admire son art et audace, et qui influence a Edvard Munch sa passion et interet pour la couleur dans ses peintures. A Berlin, Edvard Munch fait la connaissance aussi du dramaturge - noveliste - essayiste suedois August Strindberg (1849 - 1912), qui est connu pour la force de ses pieces de theatre, qui seraient les antecedents du theatre de l'absurde de la seconde partie du XXeme et du XXIeme siecles, pour leur insistence sur le contenu des conflits interieurs des acteurs, plutot que les convenances d'intrigues exterieures circonstantielles bourgeoises du theatre traditionnel de l'epoque.  Ses romans aussi d'August Strindberg, comme "La Chambre Rouge" de 1879), qui sont une critique des hypocrisies de la societe bourgeoise, est decrit comme etre le premier roman moderne en Suede, et attirait l'attention du monde litteraire et ses critiques. Strindberg serait vu comme un iconoclaste, qui explorait avec determination et tenacite impitoyable les themes des consequences absurdes d'institutions comme le mariage quand celui demande le prix de l'integrite et l'identite de la personne, autant du sexe masculin que feminin, pour satisfaire les convenances etablies, comme dans ses deux pieces de theatre renommees internationalement au sujet, les deux de 1900: "La Danse de Mort I" et "La Danse de Mort II", considerees des chefs d'oeuvres du theatre expressionniste de Strindberg, qui y savait unir l'ennui, l'absurde et le rage de la claustrophobie mentale que souffrent les personnages. Edvard Munch dedie une serie de peintures aux themes proches a son coeur de l'angoisse, de la jalousie, de la trahison, de l'impossbilite du bonheur en amour, suite de relations familiales et intimes frustrees, qui reverberent dans les techniques et sentiments du theatre d'Auguste Strindberg, qui aussi hantaient la vie personnelle du dramaturge. Edvard Munch avait des problemes pour longtemps avec la boisson, mais finit de surmonter ses excess, qui lui avaient causee une chute dans la psychose. Il retrouve son equilibre et decide d'eviter tout court le mariage, et d'avoir des relations ne pas fixes avec ses modeles feminines. Les problemes de la jalousie, des efforts d'eviter le mariage le long ses relations intimes comme avec l'aristocrate Tulla Larsen (1869 - 1942), qui finit par se marier avec un autre homme, et avec son premier amour Milly Thaulow (1860 - 1947), quand il avait 18 ans, et finalement son amour et fascination pour la violoniste anlgaise "aux yeux de mil ans" selon ses mots, Eva Mudocci (1883 - 1953), pour qui il fait une broche gravee de son image qui lui montrent les yeux qui lui avaient au peintre sous leur sortilege. Pour tres longtemps, l'art d'Edvard Munch souffrerait une critique aggressive negative, pour etre dans les mots de critiques parisiens "violent et brutal", suite de l'exposition en 1896 de 60 de ses peintures, quoique malgre l'opinion impitoyable des critiques, son oeuvre recevait une attention serieuse et un public sincer, envers ses portraits comme "Le Baiser", "Madonna", "L'Enfant Malade" et "La Salle des Morts". Une critique qui reste notable fut celle qui decida, contraire a l'opinion populaire sur son art de l'artiste controversiel norvegien: "Edvard Munch peint avec un mepris impitoyable pour la forme, la clarte, l'elegance, l'unite et le realisme; il peint avec la force intuitive du talent les visions les plus subtiles de l'ame." Deja en 1886, quand fut peint "L'Enfant Malade", une reference directe a la maladie et mort de sa petite soeur de l'artiste, son ami Christian Krohg le defend son style de peinture en disant: "L'art est complet quand l'artiste a dit ce qu'il voulait vraiement dire tout ce qu'il avait dans la tete, et l'avantage precis de Munch sur les peintres de la generation anterieure, est qu'il sait montrer exactement ce qu'il a senti, ce qui lui a saisi et il soumet tout a sa veracite." Finalement, en 1889, Edvard Munch recoit une reconnaissance de l'importance de son art, de la part des authorites artistiques officielles, et recoit une bourse pour 2 ans, pour aller etudier a Paris, sous le peintre portraitiste Leon Bonnat (1833 - 1922), mais quoique Munch apprendrait beaucoup sur l'histoire de la peinture mondiale, il se fatigue vite du style classique et traditionnel realiste de Bonnat et continue de suivre son style expressionniste qui explique les ataques continus des critiques a Paris 10 ans plus tard encore. Edvard Munch continue d'explorer les themes qui lui sont proches au coeur et instinct artistique - intellectuel: les etapes de la vie, la femme fatale, le desespoir de l'amour, l'angoisse, l'infidelite, l'humiliation sexuelle, et la separation, autant dans la vie que dans la mort, comme le traume de cette separation suite de la mort de sa mere, de sa soeur, et meme de son pere, qui avait ete un critique cruel de son art, et avait detruit la plupart des peintures de modeles et auto - portraits nus de son fils, desquels survivent juste des sketchs et seulement une peinture, de 1887 "Nu Debout". Le courage de suivre l'appel de sa muse audacieuse de la part du peintre portraitiste Edvard Munch est impressionnant, et je sens cette determination et esprit et passion sincers dans les portraits du photographe kabyle Nacer Amari : la poursuite moderniste tenace par excellence, de l'integrite artistique, de l'authenticite. Le portrait reflexif "Hamid, l'ancien" nous presente son protagoniste dans un moment de profonde intro - spection, de l'acceptation de la nature temporelle de la vie humaine, face a l'enormite des defis et des injustices, face a la maladie, face a l'ombre de la vieillesse et de la mort, face a l'eternite et le passage du temps. Il y a une energie de dignite solennelle, de la sagesse qui sait lever le voile des illusions apres une vie vecue avec courage et clarte spirituelle, sure de l'heritage de l'identite, de sa force et relevance mythologique qui remonte des milliers d'annees. On sent le respect de la part du photographe envers son protagoniste dans le silence visuel que sait creer ce portrait, dans la lumiere discrete qui entoure "Hamid, l'ancien", ou on sent qu'au moment de l'engagement de l'appareil de photo pour capter ce moment sobre, emouvant, le son meme de l'obturateur de camera se retenait brevement le souffle on s'imagine, pour rendre audible l'expression artistique moderniste sincere de la part du photographe et du public, de l'appreciation sans equivoque pour l'homme assis au chapeau et la canne, "Hamid, l'ancien" pour son aura qui rayonne avec la lumiere de l'histoire d'une vie vecue avec vision claire et sincerite inebranlable. 

Trudi Ralston   


La recherche sur la vie et le style des peintres expressionnistes avant - gardes autrichien Egon Schiele (1890 - 1918) et norvegien Edvard Munch (1863 - 1944), et leur resonances artistiques - culturelles pour le mouvement du modernisme du XIXeme et XXeme siecles et aujourd'hui, ainsi que l'information sur le dramaturge - romancier - essayiste suedois iconoclaste August Strindberg (1849 - 1912), et son influence sur la philosophie esthetique - intellectuelle d'Edvard Munch, courtoisie de Wikipedia.  


Thursday, October 16, 2025

La Couche Invisible Tangible: Le Toucher que laisse L'Espoir - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

         L'automne s'avait introduit tout doucement cette fois, au moins on le pensait ainsi, mais d'un jour a l'autre, les temperatures la nuit se sont baissees a moins 3 degres Celsius ( 26 degres Fahrenheit comme on le calcule ici), ce qui est bien rare pour la moitie du mois d'octobre. Les fleurs qui restent se trouvent ainsi congelees la nuit, leur parfum une memoire, d'il y a juste quelques jours avant, quand le soleil donnait genereusement de sa chaleur, avec des apres - midi qui approcheaient vingt degres Celsius. Ce revirrement de la saison automnale vers un hiver qui parait arrivera bien vite cette annee, laisse une sensation etrange, de sentir ce desir de vouloir garder, de resister la perte des senteurs et sons joyeux de l'ete, desquels l'automne normalement fait une transition graduelle, avec ses couleurs riches oranges - rouges - pourpres des feuilles tombees en dessins et textures d'un tapis luxurueux sur l'herbe du jardin et de la foret a l'autre bout de la cloture. Cette sensation de vouloir toucher ce qui s'avaporait si vite de la chaleur et ses senteurs de ce qui restait de la saison estivale, m'a evoquee cette image d'une mousseline de soie, ce tissu fameux transparent, qui nous vient du genie des usines textiles chinois le long de la riviere de Yangtze et de la province de Zhejiang. Ce tissu qui parait chuchoter, quand on le touche, des secrets, des souhaits, des memoires venues des rives lointaines de nos reves, d'images de notre enfance, de ses innocences et experiences maintenant rangees comme des kodachromes nostalgiques aux couleurs rendues en teintes aquarelles avec le passage du temps. J'avais envie de pouvoir toucher cette melodie lointaine interieure qui parfois accompagne la memoire, de rendre tangible cette emotion, comme une belle pierre qu'on trouve un jour plein de soleil dans une riviere en pleine energie de debut de l'ete, comme je me rappelle le faire comme adolescente en vacances dans la region de Tirol et ses montagnes, en Autriche, pres d'Innsbruck, avec mes parents et frere et deux soeurs. Les pierres dans les rivieres brillaient comme des diamants, dans l'eau froide et si claire, des sources naturelles sur les sentiers de nos randonnees dans les montagnes, ou sonnaient la musique joyeuse, des cloches des vaches que les bergers leurs mettaient pour savoir ou les trouver le soir pour les ramener chez eux pour la nuit. Ces beaux souvenirs me visitent parfois avec une intensite emouvante, grace a la Kabylie, et la magnificence du Djurdjura que j'ai pu vivre en 2019, et qui m'a fait comprendre que ces esprits des montagnes de l'Algerie, savaient me rappeler les plus belles memoires de mes vacances de famille quand le monde pour moi n'avait pas encore perdu ses mirages, ses cruelles illusions. Au jardin, il y avait juste deux fleurs pois de senteur roses, de qui leurs petales restaient intactes, et de qui leur parfum doux resistait s'evaporer. Cela m'a fait penser comme c'est beau quand on reussit de transformer une emotion en matiere quoique fragile, quoique tres brevement, de rendre la couche invisible de la tendresse qui habite le coeur dans un toucher tangible, son frisson delicieux, chaud, et de s'imaginer pouvoir la garder dans une petite boite fait du souffle meme de l'espoir, faute d'avoir un objet qui nous rapproche a la memoire de la personne qui nous manque si profondement. Il me reste tres peu de souvenirs de mon enfance et de mon adolescence en Flandres, et la destruction de ma famille de sang a enlevee aussi l'heritage de toute une dynastie d'objets de l'art, de muebles, de peintures, de ceramiques, sculptures, d'albums de photos de grandparents, d'arriere - grandparents, meme de frere, soeurs, et parents. La Kabylie m'a su reveiller les souvenirs les plus beaux: de ma grandmere Celina, de mon pere, de mon oncle peintre Frans, de Nanou Julienne, des voyages heureux et innocents en Autriche, en Provence, en Allemagne du Sud, et les vancances heureuses une annee a la mer a Oostende, quand j'avais 12 ans, et la semaine de decouvertes historiques a Londres et a Paris avec mon frere en compagnie d'amis de nos parents, ou j'ai pris mes premieres photos avec ma premiere camera, une petite Kodak instamatic 133, que je garde comme un tresor precieux, tangible d'une innocence et espoirs d'une autre vie, perdue dans le temps. La Kabylie m'a introduit a mon collegue le photographe Nacer Amari de Tassi Photographie d'Aokas, et mes livres depuis sont la celebration de la richesse de l'esprit et coeur kabyle, et les retrouvailles de l'histoire de ma vie, de ma voix, de mon identite si longuement effacees. L'emotion profonde de reconnaissance, de joie, de tendresse complete envers la Kabylie, cree maintenant cette sensation sublime, d'une mousseline de soie me laissee en abondante mesure, comme je me rappelle le voir dans les magasins de tissu, avec ma grandmere francaise - flamande, Celina Dujardin, qui etait couturiere professionnelle, et m'emmeneait faire les achats pour les robes, manteaux, blouses qu'elle faisait pour ses clientes et toute sa famille, y compris aussi des belles robes pour moi et mes deux petites soeurs, et meme pour ma poupee Isabelle. Elle toucheait toujours les tissus differents, leurs textures, nuances, pour assurer les choix qu'elle decida etre les meillieurs pour les commandes. Cette satisfaction que savait exprimer et partager ma grandmere, quand elle avait trouvee les tissus parfaits pour ses creations, je me la rappelle, quand je pense a la Kabylie, a la joie de la collaboration magnifique avec mon collegue photographe d'Aokas, qui continue d'etre la source abondante des inspirations de mes livres, art et poemes, depuis le debut de 2020. La sensation de la mousseline de soie, est ce que je sens, la memoire de son toucher, et le desir, cette envie envoutante, chaude, de vouloir garder ainsi la douceur, la fierte, sa joie, de me savoir unie au coeur de la Kabylie, ses chants, son histoire, son esprit resistant, accueillant, dans cette petite boite imaginaire, precieuse que je garde au fond de mon coeur, qui contient l'amour pour l' Algerie, qui m'a sauvee la vie de poete, du neant de l'oubli, de l'exile, de la torture de l'isolation, du mepris, d'humiliations et de traumes ne jamais exprimees, qu'elle me guerit, d'une solitude tyrannique qui paraissait interminable, irrevocable. L'amour kabyle, il me couvre avec cette belle mousseline de soie, l'esprit, le coeur, l'ame, comme d'une couche invisible devenue tangible, pour me trouver poete libre, dans une robe faite du tissu magique du courage des Imazighen eternels legendaires de l'Afrique du Nord.  

Trudi Ralston     

Monday, October 13, 2025

La Chanson du Soleil: Le Sourire du Chaman - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

            Les temperatures ici a Olympia, la capitale de Washington State, dans la region du Pacifique Nord - Ouest des Etats Unis, se sont baissees hier soir a 2 degres Celsius, et ce matin, il y avait une brise froide qui faisait sa danse dans les couronnes des hauts sapins du jardin et de la foret a cote. Mais, cette brise a apportee un ciel bleu clair, et un soleil qui s'est etendu sa lumiere chaude comme une couverture d'hiver de laine douce. Mon chat Zora m'accompagneait vers la cloture en bas du jardin, pour laisser des graines pour les ecureuils et cerfs et oiseaux qui vivent dans la reserve naturelle qu'a ete declaree la foret il y a quelques annees, ce qui veut dire qu'on ne peut pas y construire des maisons, faire de la chasse de ses animaux, ou les nuire. Le soleil donnait une energie joyeuse au matin, et son toucher avait une dimension qui donnait l'impression que son esprit de l'astre solaire avait envie de se communiquer avec moi et me joindre sur ma visite aux animaux, comme si il y avait une evidence que mon amour pour ce beau moment evoquait le desir pour l'amour de la part du soleil aussi. Les cultures amerindiennes croient fort que tous les phenomenes de la nature possedent un esprit: la terre, la lune, les etoiles, le soleil, les eaux des rivieres, des mers, toute la faune et la flore. Je le crois volontiers, car il y a des moments dans cette solitude au jardin, que je sens la presence a un niveau physique, de la brise, du silence des arbres, du soleil et la caresse de sa lumiere chaude, qui affirme que la nature et ses phenomenes ont leur propre langue, qu'on peut comprendre, et apprendre, et a laquelle on peut meme repondre de facon qu'on sent que la reponse fut compris, si on a la patience et l'humilite de surmonter avec le passage des saisons et des annees, les chagrins de la vie avec courage et le coeur qui refuse d'abandonner l'optimisme et la charite. La Kabylie est ma muse, qui m'a introduit au chaman kabyle qui m'accompagne les exploits de mes livres et poemes, m'en traduit les melodies de ses visions du monde des arts sur ce pont qui traverse trois continents, et sait vaincre les limites de l'espace et du temps, comme dans une peinture de l'artiste surrealiste belge Rene Magritte (1898 - 1967), ou de son collegue espagnol Salvador Dali (1904 -1989). Cette joie mystique de sentir la presence du soleil comme une chaleur qui se met solidement dans l'intimite de mon coeur, qui etait comme recevoir la sensation d'une tendresse profonde, douce et sensuelle tout en un, m'a inspiree ce poeme et son chant, que je dedie a ma muse kabyle et son chaman:


La Chanson du Soleil: Le Sourire du Chaman  


L'automne arrive sans faire du bruit, sur la pointe des pieds, ne voulant pas brusquer la joie de l'ete, qui laisse avec soin son parfum passant sur les dernieres petales freles des ipomees. 

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Il y a les dernieres abeilles qui boivent le nectar des fleurs brillantes fuchsia encore reveillees, les plis de leurs robes de pourpre rosee, s'etalent comme de danseuses flamenco que la nuit enivrante de cantos gitanos a ensorcelee.   

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La brise pale joue dans mes cheveux, et l'or du soleil amoureux m'apporte de loin ton sourire qui se met son eclat clair dans les eaux de mon coeur, de sa joie, de savoir mon identite de poete en exile reclamee.      

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Le sourire du chaman berbere, me guide, me rassure, me laisse l'echo de sa flute, des memoires de ses rivieres, de ses champs, de la mer, me voit les empreintes laissees dans le sable silent, en sait lire les hieroglyphes, les chants.   

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La chanson du soleil, me dessine le contour des lettres de mes poemes, de qui traduit leurs chiffres ma muse kabyle dans le timbre de sa voix sonore. Le sourire du chaman, la chanson du soleil qui ce matin se rencontrent, pour me toucher la profondeur des eaux de mon ame.

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Ce matin brillant, quand le temps s'arrete, et je recois sur le courant du ciel, de loin, ce baiser chaud que l'astre solaire me regale: sa flamme abondante du coeur du chaman, son esprit d'energies libres, franches.   


Trudi Ralston

Sunday, October 12, 2025

Une Splendeur Ancienne: La Force Esthetique dans "Salah Lahlou" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

          Le portrait en noir et blanc du 16 septembre 2025 du photographe Nacer Amari de Tassi Photographie a cette palpable qualite sculpturale d'un buste de l'Antiquite, que lui sait donner l'artiste d'Aokas avec precision et conviction. Ce portrait communique une dimension narrative intrigante, car tout dans ce portrait magnifique "Salah Lahlou", evoque dans la beaute et la confiance du visage et regard de son protagoniste, la force des visages de deux statues anciennes grecques, qui datent de entre 460 - 450 B.C., de l'ere du roi Leonidas I de Sparte (c.540 B.C. - 480 B.C.), de qui sa dynastie d'Agiad, se disait etre les descendants du demi - dieu Heracles, fils de Zeus et la princesse Alcmene. Leonidas I est mort pendant la bataille des 300 spartans a Thermopylae pendant la seconde Guerre greco - perse, et est vu comme un hero. Ce serait en 481 B.C., l'annee suivante, que les spartans reussissent a chasser les invaseurs perses de l'armee de Xerxes I, fils de Darius le Grand. Les deux statues grecques spartiates fameuses pour leur beaute et force sculpturale des deux guerriers nus, dits les bronzes de Riace, sont ainsi nommees pour le site dans le Sud de l'Italie ou elles furent decouvertes, dans la mer, en Calabre, en 1972. Ces deux statues, de grandeur naturelle, sont fameuses pour leur qualite superbe artistique. Mesurants 1,98 metres d'hauteur, les bronzes montrent la confiance de deux guerriers, conscients de leur beaute et puissance physique, surtout de la part du jeune guerrier, tandis que le second guerrier montre une maturite qui s'exprime dans une pose plus detendue, et un regard qui est gentil. La musculature des deux guerriers nus, dans le style de la periode de sculpture archaique grecque du Veme siecle B.C., est definie, mais ne pas incisee, et assez prononcee pour donner a leur physique d'athletes - guerriers, une impression realiste et bien visible. Les yeux des deux guerriers sont faits de calcite, et les dents sont en argent. Les levres et les mamelons sont faits de cuivre. Le regard digne du portrait "Salah Lahlou" rappelle beaucoup le regard sur et calme, confiant des deux guerriers de Riace, ce qui fait pour un pont envoutant entre antiquite et modernite dans le monde des arts visuels. Il n'y a pas de conclusion finale dans le monde de l'histoire des arts et ses experts, quant a l'identite des deux guerriers qui sont la source de l'inspiration des deux statues exquises. Il parait que les deux guerriers nus faisaient partie d'un groupe de statues pour un sanctuaire grand, et que les deux guerriers en bronze representent possiblement Tydeus et Amphiaraus, deux des guerriers des "Sept contre Thebes", un groupe de sculptures monumentales de la polis d'Argos, d'avant la Guerre de Troie. C'est aussi possible, on estime dans le monde de l'histoire ancienne grecque, que les deux heros de Riace sont d'Athene, donc des guerriers de Delphi, et faisaient partie du groupe pour le monument de la Bataille de Marathon  de 490 B.C., de la Premiere Guerre d'invasion perse de la Grece. Quant a la reference de Thebes, le dramaturge ancien grec Aeschylus (c. 525 / 524 B.C. - c. 456 /455 B.C.) a une piece de theatre au nom de "Les Sept contre Thebes" qui explore dans cette tragedie le destin et le conflit dans l'histoire des fils du roi Oedipe, qui se battent pour le controle de Thebes, le rival d'Athene, qui serait detruit en 335 B.C., par le roi Alexandre III le Grand (356 B.C. - 323 B.C. ) de Macedoine. C'est aussi une theorie que les deux statues en bronze sont d'Olympia, comme Olympia, Argos et Delphi etaient trois villes anciennes grecques d'eminence pour leur dedication a la sculpture de la plus haute qualite, et toutes les trois villes etaient vulnerables aux pillages suite de l'occupation romaine de la Grece, entre 192 B.C. et 30 B.C. qui fut cause des pillages a grande echelle de l'art grecque, ce qui possiblement explique leur decouverte dans le Sud de l'Italie, a Riace, en Calabre. La beaute imposante du portrait "Salah Lahlou" du photographe Nacer Amari, sa facon de capter la force vitale confiante de son protagoniste rivale la force esthetique que sait exprimer et qui continue de fasciner des milliers d'annees plus tard, du duo des guerriers spartiates: la luminosite de la peau du visage, la lumiere concentree des yeux, la pose fluide, et en meme temps immobile des deux hommes, la tension en parfaite equilibre entre besoin de la vigilance et du sang froid qu'exprime l'energie concentree des visages, en hymne de la gloire de la beaute et force du corps masculin en optimale condition physique. Je sens la presence de cette meme energie envoutante dans le portrait "Salah Lahlou", ce qui affirme le talent astucieux du photographe kabyle, qui intuitivement sait incorporer une finesse technique avec une acuite de tous les sens quand il nous guide dans le monde de la portraiture et les nuances visuelles artistiques intellectuelles qu'il sait y creer et inspirer. Le portrait "Salah Lahlou" de Nacer Amari efface le temps et ses limites spatiales, et nous unit a la magie de l'art quand elle sait toucher l'histoire de la condition humaine, ses expressions et interpretations mythologiques - culturelles, car, plus souvent qu'autrement, dans le defile et ses tumultes des civilisations, les arts sont le dernier rempart contre la tyrannie et ses faits accomplis.     

Trudi Ralston


La recherche sur les statues anciennes grecques en bronze des guerriers de Riace, courtoisie de Wikipedia.   

Tuesday, October 7, 2025

Comme un Faisceau Laser: Le Regard Soutenu du Portrait "CAPORAL HIDRI" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

            Un portrait en noir et blanc du 14 septembre 2025 de la part du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, est une opportune chance d'en apprecier l'impression du caractere decisif, d'une personalite solidement ancree de son protagoniste. Le titre meme du portrait "Caporal Hidri" nous donne cette introduction: le mot caporal se refere au rang militaire de capo, de l'italien capo d'escadra, ce qui se refere au chef, au "caput", du latin qui veut dire "tete" d'un esquadron de soldats, avec le caporal un rang qui est celui qui suit le rang de sergeant. Le regard de caporal Hidri dans ce portrait indique qu'il est une personne d'une energie sure, unie, focalisee, qui me rappelle a un laser: un regard d'attention precise, inebranlable. Ce portrait permet ainsi une exploration du mouvement impressionniste - realiste, qui avait une predilection pour les portraits et aussi les auto - portraits forts. Je pense aux portraits et auto - portraits de l'artiste des Pays - Bas, Vincent van Gogh ( 1853 - 1890), et cette pensee m'a menee vers la decouverte dans mes recherches sur les portraits du mouvement du post - impressionnisme et sa direction vers le realisme, d'un artiste qui a mis tout son talent considerable dans la portraiture et a ainsi etabli une renommee mondiale pour ses portraits autant de personnes modestes que de personnes fameuses, qu'il a su representer avec egale respect et clarte de vision: le peintre portraitiste de Budapest, Hongrie: Philip de Laszlo (1869 - 1937).  Cet artiste fut un apprenti des un jeune age d'un photographe en meme temps qu'il deja etudiait comme jeune homme les arts visuels, et apres il a fait des etudes de l'art a Munich et a Paris. Son portrait du pape Leo XIII lui gagne la medaille de l'Or a l'exposition internationale de Paris en 1900. En 1903, Philip de Laszlo decide de demenager de Budapest a Vienne, et en 1907 il s'installe a Londres, ou il restera pour le reste de sa vie, voyageant continuellement la terre pour remplir ses commandes, faisant des portraits de leaders, de princes, de rois, de reines, d'intellectuels, de scientifiques, de presidents de l'Europe, et aussi des Etats Unis, comme ses portraits du president americain Theodore Roosevelt (1910); du roi Constantin I de la Grece (1914); de la reine Marie de la Romanie (1925); du roi Alfonso XIII de l'Espagne (1927); et plusieurs portraits de la reine Victoria Eugenia de l'Espagne ( en 1910, 1913, 1920, 1927, et 1928); de la reine Louise de Suede (1907), de la reine mere Elizabeth (1925, 1931) et de la reine Elisabeth II (1933) de l'Angleterre. Il fait aussi une grande serie de portraits de son epouse, heritiere d'une famille de prominence sociale, Lucy Guinness (1870 - 1950), au cours des 37 ans de leur mariage. Un trait de signature des portraits de Philip de Laszlo est la confiance, le sang froid, qui se reflete dans ses protagonistes, de qui il sait aussi reveler des traits de leur temperament avec franchise et precision, sans jugement ou intrusion a leur privacite. Il sait toujours trouver cet equilibre parfois difficile de creer, entre revelation et discretion, ce qui est un trait aussi que je trouve souvent dans les portraits du photographe kabyle Nacer Amari avec une coherence admirable appreciable. Dans ce sens, ses portraits du photographe d'Aokas donnent souvent cette ambiance esthetique du mouvement impressioniste - realiste: il sait evoquer une sensation visuelle de reflection, de detente affective, de pause visuelle autant que spirituelle, que sait creer la peinture. Il ne se depeche pas, il observe avec beaucoup de patience, comme si il veut ralentir le passage du temps, pour mieux capter l'essence de son protagoniste. Maitre du silence, dans un monde bavard, le photographe Nacer Amari laisse une de ses signatures artistiques les plus durables: celle de nous faire penser, de nous inviter d'explorer, de faire la fouille comme un archeologue de l'histoire a decouvrir de la personne qui nous fait face dans le portrait. Ces dernieres 6 ans, j'ai fait l'exploration et recherche pour des centaines d'articles sur l'art photographique de Nacer Amari, qui s'etalent dans qui sera bientot mon 9eme livre sur sa photographie. Et comme est le cas avec les fouilles archeologiques, il y a toujours plus a decouvrir, a rechercher, a comprendre, a partager, a celebrer, ce qui sera mon article suivant, une etude de son portrait du 16 septembre 2025 du photographe, "Salah Lahlou", de qui j'anticipe deja avec impatience en faire la recherche. Que l'avonture artistique et ses merveilles continue et la joie de son exploration fascinante, riche, variee. 

Trudi Ralston 


La recherche sur les portraits du mouvement impressionniste - realiste du peintre de Hongrie, Philip de Laszlo, courtoisie de Wikipedia. 

Monday, October 6, 2025

La Pointe de La Lance: L'Accord Tacite - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

           Avoir la chance de recevoir les messages de sagesse, de patience, que laisse la nature, est une grace dont je ne me fatigue jamais. Ayant grandie dans un menage ou mes parents etaient tres distraits avec leurs interets sociaux, je me suis trouvee des un tres jeune age dans la compagnie fidele de la solitude. Je vivais dans le monde des livres de mon pere, qui me permettaient de voyager, d'explorer, de m'integrer dans l'univers de personnages qui vivaient dans des pays lointains, dans des cultures toutes differentes de ma culture flamande, dans des moments historiques exotiques, ou proches, et je devins souvent un d'eux, dans mon imagination d'enfant curieuse et seule, voulant tellement etre inclus, entendu, vu. Participer dans ces heures heureuses et longues des avontures de Robin Hood, Peter Pan, Ali Baba, D'Artagnan, Lancelot, me donnait le desir de voir le monde, de le comprendre, d'en savourer sa variete de ses cultures et histoires. Dans la maison ou j'ai grandie en Flandres, dans le village ouest - flamand de Beveren, on avait un grand jardin, avec beaucoup d'arbres, ou vivaient des tas d'oiseaux, et ou on avait la visite aussi de lapins, ces animaux gentils, silents. Ensemble avec le bonheur de l'exploration du monde que me permettaient les livres, les visites au jardin, et ce que j'y trouvais en decouvertes agreables, de grenouilles dans l'etang qu'on avait aussi, et de petits insectes, araignees, papillons, abeilles, coleopteres, etait une seconde source de moments heureux, de me savoir entouree du monde de la nature, et du soutien qu'elle me savait donner dans mon enfance bien soignee d'un cote, et tres seule et invisible d'un autre cote. Cet amour que j'ai sentie me donner la nature, m'est restee, et le jardin ici a Olympia, est d'egale mesure une grace qui adoucit ces moments de solitude et ses exigences de ma vie en ce qui parait etre un exile que seulement la Kabylie et son coeur et esprit m'ont su enlever, malgre les defis constants de la grande distance qui me separent d'elle et les amis qui m'y sont precieux. J'aime beaucoup les arbres, ces etres immobiles du jardin et de la foret en bas du jardin, qui depuis plus de 30 ans m'accompagnent les soliloques que je leur addresse, dans le silence qui m'entoure, dans notre voisinage ici qui est tres tranquil, loin du bruit de la ville. Le silence me fascine comme energie spirituelle, des mon adolescence surtout, apres avoir decouvert les mots du sage Tao chinois, Lao - Tzu, qui vivait dans la periode de la cour Zhou dans le 6eme siecle B.C. et qui a dit dans un de ses aphorismes fameux: "Le Silence est la plus grande revelation." Meme maintenant, toutes ces annees plus tard, le silence a pour moi sa propre voix, que j'entends dans la danse des feuilles des arbres, dans la lumiere du soleil, et dans la brillance de la lune de cristal et ses etoiles en hiver. Dans les meillieurs moments, je leur entends la voix, chacune bien unique en timbre, en rythme, et dans les pires moments, je sens leur charite, leur respect. Ce qui me fait penser a l'idee de la pointe de la lance: la nature et ses sagesses, quand on y fait attention, nous apprend d'accepter notre vulnerabilite ensemble avec notre force, et nous fait comprendre que l'etre humain ne sait voir clair dans son destin que dans le contexte de la nature, car sans elle, on ne respirait pas, on ne mangerait pas, sans son soleil, on n'existerait pas, sans l'eau de ses rivieres, on ne survivrait pas non plus, et sans ses arbres on suffoquerait. Il n'y a pas de vie humaine sans les dons de la nature. Elle nous rappelle qu'on fait partie d'un univers immense, et que notre belle planete qu'on traite si mal en ce moment, est un joyau unique dans l'histoire de l'existence et ses milliards d'annees d'evolution et mysteres. Le silence dans la nature, nous permet reflechir sur cette immense verite, ce silence sacrale qui parle, qui nous nourrit le coeur, l'esprit, l'ame, et qui est une force de geurison, tandis que les silences des villes et de la machine industrielle globale, sont le contraire: une punition, un confinement comme on le trouve dans la misere des prisons, de l'isolation des bidonvilles du monde, dans la destruction et la mort que laissent les guerres, la pollution, la violence contre les ressources de la terre, de sa flore et faune, de ses cultures anciennes, de ses eaux, recoltes et richesses qu'on lui vole de son sein, de son coeur chaud, pour satisfaire l'avarice de peu, et garantir la pauvrete et malheur de centaines de millions de personnes victimes de cet outrage continu et exponentiel. Savoir vivre des moments silents avec la nature, c'est se communiquer avec elle, d'en apprendre ses perspectives, d'apprendre la langue de ses organismes, de ses animaux, de ses phenomenes. Elle nous permet d'etre la pointe de la lance de notre vie, malgre tous tes obstacles, malgre tous les chagrins, toutes les pertes inevitables. Son silence est l'accord tacite qu'on fait avec elle, qui nous permet de trouver une paix interieure, un equilibre, qui est une armure considerable contre tous les insultes, le mepris, le mal qui s'amuse de nous tourmenter, encore et encore, sous forme de personnes mal intentionnees, faibles, egoistes, miserables dans leur obsessions, leurs manies malades. La point de la lance, cette premiere defense, qui permet s'unir les forces, qui permet une defense strategique efficace, solide, voila le don du silence et ses apprentissages que regale la nature quand on prend le temps de la visiter avec un esprit humilde, avec un coeur ouvert, et couvert de cicatrices, de blessures affectives, de chagrins invisibles. L'accord tacite de son silence, qui nous apprend d'etre un guerrier pour le bien, qui nous laisse avec la force interieure de vaincre les affronts les plus penibles, de trouver une source de joie au fond de notre ame, que personne n'est permis de toucher, sauf ces personnes, ces chamans itinerants, qui eux aussi en connaissent le sentier et sa traversee difficile mais si valable, rassurante, digne, de se savoir compagne de la nature, d'en connaitre ses visions et le timbre intime de ses mots guerisants, inaudibles au monde du bruit et de la violence. 

Trudi Ralston 

Sunday, October 5, 2025

What Will Remain: The Call of Winter's Claim - dans la serie "Les Ailes D'Aphrodite" - en Hommage a Nacer Amari

        L'automne s'annonce ici dans la region du Pacifique Nord - ouest avec la surprise agreable de jours de soleil doux, et brises legeres, mais le matin et le soir, il y a deja un frisson d'air froid qui touche ce qui reste de la lumiere de l'ete maintenant partie pour ceder sa saison d'energie vibrante, aux reflections mesurees de la saison des recoltes, des feuilles d'arbres dansant multicolores dans les jeux du vent. L'horaire des chants des oiseaux aussi change, ils dorment plus tard, se preparent pour l'hiver qui viendra inevitablement. Leurs chansons ivres d'amour et energie de la saison printanniere et estivale cedent a un silence solemnel, respectueux en harmonie avec le chuchotement des voix des arbres de la foret et du jardin. J'ai toujours eue une fascinaton pour les chants et leurs rythmes et melodies hantants et rebelles de l'Ecosse et de l'Irlande, et les murmures agreables de la brise ce soir, m'ont inspiree un poeme et ses melodies que je dedie a mon collegue kabyle d' Aokas, le photographe de Tassi Photographie, Nacer Amari. Le poeme, sous influence des rythmes et melodies celtiques qui circulaient dans ma tete, m'est venu avec ses mots en anglais, alors, je le partage ainsi, avec aussi ma traduction de mon poeme en francais. Le poeme s'appelle "What Will Remain", ce qui se traduit comme "Ce Qui Restera", et se refere a la difficulte de maintenir depuis son debut en 2019, un lien professionnel - litteraire - artistique proche et complexe, augmentee encore par la distance et des exigences et codes culturels - sociaux qui doivent surmonter trois differents mondes et leurs histoires et expressions: 


What Will Remain **** Ce Qui Restera 


What will remain, is what the winter's breath came to me to explain. The summer's heat and sweet light and touch of singing moon and stars all united to stand and sing in one stroing voice: there is no point to avoid that which destiny will claim. 

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Ce qui restera, est ce que le souffle de l'hiver m'expliquera. La chaleur estivale et sa lumiere douce, le toucher du chant de la lune et ses etoiles, s'unissent tous en une voix resistante: cela ne sert a rien d'eviter ce que le destin decidera. 

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As sure as summer must give way to the chill of winter already on the morning air, so must the heart and its dreams of hope and belonging put away its lyre and its flute, to make room for the need for winter's fire and its healing the woods and their trees give so freely. 

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Comme l'ete doit ceder sa place au froid qui touche deja l'air le matin, ainsi le coeur et ses reves d'espoir et appartenance doit mettre a cote sa lyre et sa flute, pour le besoin des feux ouverts de l'hiver et leur guerison que donnent si genereusement les bois et leurs arbres.

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There are bridges that are not made of rope or stone, that live deep in our soul, and those are far harder to cross than those made by the sweat of muscle and bone. Oh, my sweet friend, would that we could close that divide across time and space, and unite our two spirits forced to scream their echos in different riddles. 

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Il y a les ponts ne pas faits de cordes ou de pierres, qui vivent dans la profondeur de notre ame, et qui sont beaucoup plus dur a traverser, que ceux construits de muscles et d'os. Oh, mon cher camarade, puisse - t 'on vaincre le temps et ses espaces, et unir nos deux esprits obliges d'hurler les echos de leurs enigmes. 

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The sun tonight as it fades, wraps my heart with the cloak of its visions: you and I are warriors that each belong to our tribe, that each must follow their call, and not tremble before the shrillness of its laws. You live on, as you will for all eternity, in the deep scar you left in my soul, as it is the wound that before had never healed. 

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Le soleil ce soir qui palit, enveloppe mon coeur dans son manteau: toi et moi on est des guerriers qui chacun appartiennent a notre clan et ne doivent pas trembler devant la stridence de ses lois. Tu vivras, et cela pour l'eternite, dans la cicatrice que tu m'as laisee a l'ame, comme c'est la blessure qui avant ne s'avait jamais guerie. 

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Trudi Ralston