Monday, August 4, 2025

Le Rappel: Le Dilemme du Masque - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

                   L'idee du masque est complexe, et la preuve est que depuis leur debut dans l'Antiquite, il existe maintenant des musees entiers sur la vaste espace des pays du monde, qui sont remplis de toutes les expressions artistiques leurs donnees des masques des civilisations anciennes et contemporaines de la planete. La fascination que sait inspirer le masque reste puissant, de l'age de la pre- histoire, jusqu'aux plus recentes interpretations du theatre avant - garde de nos jours. C'est bien connu, que l'Afrique est le continent qui a inspiree le modernisme dans la sculpture avec le surrealisme unique des masques de ses cultures: la culture Dogo de Mali utilise 78 differents masques dans ses rites et rituels. Il y a aussi les masques de la culture Bamana, aussi de Mali, et de la culture Punu de Gabon, de Benin qui est aujourd'hui le pays de la Nigeria, et les masques des cultures Yoruba, Igbo et Edo, et du peuple Senoufou de la Cote d'Ivoire et du peuple Temne de Sierra Leone. Sur les autres continents, il y a les masques rituels de Papua, en Nouvelle Guinee, et aux Ameriques, il y des masques impressionnants de la culture des Azteques, comme celui du roi Xiuhtecuhtli de c. 1500, fait de mosaiques de la pierre turquoise. Au Japon, les masques de theatre Noh sont connus pour les nuances de l'expression dans les traits, et il y a les masques d'or decouverts en Iran, dans la grotte de Kalmakareh, qui datent de 1000 B.C. En Europe, les masques les plus anciens ont des liens avec la chasse et le chamanisme. Le Carnaval de Venice continue une tradition commencee en 1268 A.D., et les acteurs grecs anciens portaient des masques pour la presentation des tragedies et comedies d'Aeschylus, Sophocle et Euripedes, et certains d'eux sont frappants pour le realisme moderne du style de ces masques. Ils portaient aussi des masques pour les festivals de Dionysos, et les romains les portaient pour les celebrations de leurs saturnalia. L'origine du mot "masque" reste incertain: possiblement, le mot derive son etymologie du mot italien "maschera", a son tour du latin medieval "masca" pour indiquer un "spectre, ou cauchemar", ou possiblement, le mot vient de l'arabe, "maskharah", qui se traduit comme "clown, comique", du verbe "sakhira", qui veut dire "ridiculiser". Ou, possiblement, le mot masque vient du provencal, "mascara", qui veut dire "noircir le visage", ou le mot vient du catalan "mascarar", ou du francais ancien "mascarer". La definition du masque est un peu plus precis: un masque est vu comme "un objet qu'on porte sur le visage, comme forme de protection, de deguisement, d'amusement ou comme outil pour des rites et rituels." Cependant, malgre cette definition nette, le masque sait evoquer des emotions de grande nuances, de celebration joyeuse, festive, de reflection spirituelle serieuse et intense, de guerison importante, en dehors des convenances, comme dans les rites des chamans du monde, de force intermediaire entre le monde physique, concret et le monde des esprits, comme expression artistique dans la sculpture, et dans le theatre. Le masque est aussi capable de prendre des incarnations lugubres, dans le monde du militarisme, dans le monde du crime, de l'esclavage et ses degoutantes formes contemporaines. Le masque ainsi appartient a un univers vaste, qui range de l'innocence des jeux des enfants, a la tendresse timide de jeunes amoureux, aux rites anciens et solemnes du monde spirituel de la plupart des cultures depuis la nuit des temps, au monde de la mode, de la frivolite des carnavals de Venice, de Bresil, au monde de traditions anciennes qui predatent la plupart des empires dominantes de la terre, qui souvent l'ont fait leur mission douteuse, d'eradiquer les rites paiens au nom du colonialisme et ses sinistres buts. Quand je pense au mot "masque", je pense surtout au theatre, pour le fait que c'est dans le monde du theatre, y compris le theatre contemporain et avant - garde, que le masque continue de se re - inventer, re - interpreter. Le masque a un charisme qui persiste depuis des milliers d'annees, et dela vient son pouvoir mythologique. Le masque aussi sait toucher des sensibilites profondement individuelles: on le met pour devenir autre de ce qu'on est, que ce soit comme acteur sur scene, comme participant a un carnaval, ou un festival, que ce soit meme comme porteur d'un masque invisible, quand notre visage devient illisible, un miroir vide, un sphinx, a cause d'une douleur profonde qu'on ne peut pas partager, ou une joie qu'on non plus est permis de communiquer, par interdiction de tabous, de conflits ne pas resolus. Le masque peut ainsi aussi devenir un objet triste, ou on se trouve sur une scene de theatre vide, ou personne ne nous voit, ne nous comprend les emotions, la peine, ou la salle pour le public a toutes les chaises vides, ou personne ne nous applaudit le courage, la joie, le triomphe. C'est pour cette raison que le masque dans le monde du theatre contemporain vit une renaissance visible, ou les elements des masques des tragedies anciens grecs et de la Commedia dell'Arte sont re - introduits avec beaucoup de success et interet. C'est interessant pour moi de noter, que c'est le lien avec la Kabylie, et surtout, le lien professionnel - culturel - artistique avec mon collegue d'Aokas, le photographe Nacer Amari, de Tassi Photographie, qui me fait comprendre recemment l'impact qu'a sur mon evolution comme poete, ecrivaine et artiste, le travail collaboratif entre ses photos et mes livres et art ces 5 dernieres annees. Je ne me rendais meme pas compte avant, du poids de mon masque, et c'est tres emouvant pour moi de comprendre que c'est le photographe kabyle qui petit a petit, me donne le courage de me noter le masque, de lui faire face dans le miroir de ma vie, et de prendre le risque ne pas evident, de me l'enlever, avec confiance, dans l'espace sure, ample, libre de jugement ou demandes, qu'est pour moi le monde de son art et de son amitie qui ont un esprit a la fois guerisant, comme d'un chaman ancien, et aussi franc, libre de sentimentalite ou pretense. Le titre de cet article est "Le Rappel", car ainsi je me sens: face au rideau qui se leve, apres toute une vie d'etre derriere les coulisses, et d'entendre et sentir la presence du public, mais n'ayant pas la force de lever le mecanisme du rideau qui me separait d'eux, de la chance d'jaouter ma voix, de ma vie, de ses scenes dans le monde. L'esprit kabyle de mon collegue me donne cette chance, et je ne sais pas du tout exactement ce que cela veut dire, sauf que c'est le premier pas, longuement attendu, vers la decouverte, le masque en main, de qui est exactement cette poete, son coeur, son esprit, son ultime destin et souhait, de ma personne que je salue dans le miroir depuis toute une vie, et qui j'apprends finalement faire sa connaissance, avec un melange d'anticipation nerveuse, et joie, espoir et curiosite immense, en esperant que mon collegue garde le sourire et la comprehension sur cette route qui m'a permis de lui savoir mon guide gentil, patient, toujours pret pour la prochaine decouverte artistique - litteraire dans cette exploration de la richesse de la culture et coeur kabyles. Je dedie ce poeme a cette avonture fascinante, parfois un peu deroutante aussi, qu'est pour moi ce grand voyage interieur - exterieur que me donne la Kabylie:


Le Dilemme du Masque


Le rappel du rideau, son echo me reste, quand j'etais enfant, dans ma classe de premiere pour filles, au village ouest - flamand, quand je me suis trouvee sur scene, faute de presence de garcons pour la piece de theatre fait pour les parents et les familles, comme son Prince Charmant. Ce n'etait pas mon role, decida la directrice, d'etre la princesse en robe de satin blanc et couronne de pierres de verre eclatants. 

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Je me rappelle le moment ou le rideau a fait son recul lent, pour m'inonder d'aveuglissantes lumieres et que j'ai avancee sur la scene, ou m'attendait le drame de la princesse qui avait besoin qu'on lui sauve du sortilege de la sorciere. C'etait moi le heros qui avec pas surs, fiers, a su liberer la princesse. Depuis, toute ma vie, j'ai pensee qu'il ne faut jamais ceder aux limitations imposees, aux pieges de la vulnerabilite.

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Mais la vie a sa facon de nous inonder, de doute, de demandes, d'insultes et blessures soigneusement camoufflees, et c'est dans ces tumultes de la piece la plus compliquee, d'etre sur scene d'un role ne pas compris ou imaginee, que j'ai trouvee dans un coffre de qui apres j'ai perdue la clef, un masque discret, que personne m'a notee. 

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J'etais qui alors, apres tants d'annees, en costume et masque si bien ajustees, qui pourrait me connaitre, me voir, quand meme moi a peine en rappelais la difference? Timide, silente, souriante pour cacher la peine, de la solitude, ses rages, ses genes? Le temps et son horloge meticuleux avanceait, de 20 ans, a 30, a 40, a 50, et les annees continuent leur danse. 

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C'est au moment que les rives de la Kabylie se sont mis sur la scene, grace a une amie kabyle - francaise, qui m'a introduit au troubadour Idir et ses melodies et chansons envoutantes, que le masque m'est devenu a la duree penible, que le desir m'a envahi, tout patiemment, de me connaitre sans deguisement, sans camoufflages. 

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Sur les rives de la Kabylie, il y vit un chaman modeste, qui j'appelle Chiron, pour l'humilite et le silence de son esprit et ses gestes, qui est devenu le refrain rassurant des mots de mes poemes, qui donne ma voix aux images qu'il fait de sa terre Berbere. Dans la presence de ses visions tranquilles, je me sens recemment a l'aise de m'enlever, sans prise, sans illusions, le masque portee depuis toute une vie.

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On ne peut pas porter un camoufflage pour si lontemps, si peniblement, sans sentir l'effet de se voir le visage, le coeur, l'esprit nus, et vulnerable, sans rendre visible aussi, les traces, les marques qu'y a laissee le poids du masque. Le dilemme du masque resolu, n'en absoud pas le gene, et le devoir urgent, mais aussi de l'espoir rajeuni, de defis exhilirants, de me trouver avec la chance de recommencer, des le debut, ce premier rappel d'antemps, avec cette fois la grace delirante de la presence kabyle, de son bravo, de son sourire ouvert, absolu.


Trudi Ralston 


"Pourquoi se battre pour ouvrir la porte qui nous separe, quand tout le mur n'est qu'une illusion?" Jalal  al - Din Muhammad Rumi (1207 - 1273). Poete et mystique Sufi perse. 



 

Saturday, August 2, 2025

Imprevu: Le Coeur mis a Nu - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

                            Le temps est une mesure elusive et lourde a la fois, une ombre de qui ses traces sont visibles, exterieures, et aussi laissent leur impacte non seulement sur le corps mais aussi sur le coeur, l'esprit. C'est un acteur silent, qui prefere le drame evasif de la pantomime, changeant de costumes, mais ne jamais d'intentions: nous rappeler que le temps est un mystere, un sphinx jaloux de sa solitude, qui a besoin de nous, de nos courageuses facons de lui tolerer, malgre l'arrogance implacable de sa presence ne jamais expliquee suffisamment. Le temps est aussi un compagne, ambigu comme il l'est, et ainsi avec assez de defis vaincus sur le sentier capricieux de la vie, sait nous deshabiller les illusions, sait nous mettre, petit a petit, presque de facon imperciptible, a nu. Le temps est ainsi aussi le porteur du miroir ou se refletent nos explorations, qui laissent leurs traces, tot ou tard. Ce qui me rappelle les mots d'un ami du Texas, une personne serieuse et spirituelle, qui aussi avait un temperament qui savait apprecier l'humour: "Tu sais, certains jours, quand on se trouve devant le miroir, on recoit un choc, comme c'est qui cette personne que je vois? Surement, cela ce ne'st pas moi!" Je crois que les arts sont une facon aussi de trouver la paix avec le temps qui passe, de se voir a une certaine distance, qui rend plus clair l'endroit ou on se trouve, ses raisons, ses demandes, ses mirages, ses chagrins, ses souhaits, ses joies. C'est interessant pour moi, de noter, que c'est la Kabylie qui ensemble avec le regal de me reveiller l'identite, ma voix de poete, de me permettre la chance de reclamer mon etre creatif - litteraire, que c'est elle aussi qui m'apporte le miroir ou je vois les empreintes que la vie d'exile m'a laissee sur le coeur, qui rend les cicatrices visibles, et aussi leur donne leur raison d'etre, et qui m'a aussi donnee le courage d'aimer librement, d'apprendre la joie malgre le risque, d'aimer le coeur ouvert, sans peur, sans le poison de l'hypocrisie et ses mensonges. Et ainsi, je comprends, que le temps vecu dans la presence, pres du chaman qu'est pour moi le coeur et esprit kabyle, depuis 2017, et chaque fois plus, me trouve dans cette espace unique, de me savoir le coeur mis a nu, c'est a dire, ne plus intimidee par ma vulnerabilite affective, qui prefere etre libre, meme si cela implique souffrir, etre jugee, par les hypocrisies que la peur sait enforcer. Imprevu, est le titre de mon poeme, qui declare qu'etre libre des illusions quant aux liens uniques que le coeur ouvert peut decouvrir, et ensuite aussi risque de perdre, est le prix que parfois demande le monde des arts: qu'on laisse la peur, le desir de la certitude a la porte qui define la ligne entre esprit docile et esprit explorateur. C'est une lecon que la Kabylie et les liens artistiques m'ont appris, et qui me trouvent non seulement reconnaissante envers elle, me trouvant finalement, le coeur nu, fier, souriant, independant, ne plus soumis aux demandes des charlatans froussards du monde, pour qui la passion pour l'authenticite et son courage de l'esprit libre est un commerce apparemment et visiblement, rentable:  


Imprevu - Le Coeur Nu 


Et voila, que je suis arrivee, finalement, au point de non - retour, ou je me trouve le coeur mis a nu, avec ses habits sur terre, ne plus capable de me proteger l'esprit qui insiste sur le droit a sa propre volonte, a la liberte. 

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Ce n'est pas trop une surprise, je dois avouer, et l'esprit chaman de la sagesse kabyle m'en avait averti, que le sentier des poetes n'est pas evident, qu'il faut parfois jouer le clown et le sage, pour eviter les insultes du monde et ses rages. La pantomime des convenances qui rend fou aux rebelles, aux innocents et leur passion pour l'unique vision. 

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La pantomime des silences, cette danse triste et macabre, quand le coeur perd sa chance pour l'independance, pour la joie de voler les ailes libres, de suivre son propre destin ne pas soumis aux conventions et leurs illusions agacantes. 

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Imprevu, de me trouver le coeur nu, mais ni decue, ni perdue, ou egaree, detournee. L'arbre aux branches nues parfois voit plus clair son entourage, ainsi le coeur sans habits ou camouflage peut faire un inventaire franc de ces exploits, des marques qu'a laissee les ravages des annees et leurs demandes. 

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La lumiere entre avec la plus de force avec l'aperture qu'y laisse au coeur le passage du temps, leurs cri de joie, de chagrin, qui reverberent encore dans ses couloirs sous - terrains ne pas visibles, sauf a l'archeologue patient de ces camarades qui en connaissent l'histoire de ses echos, de leurs traces. 

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A la fin du jour, en fin de comptes, on se trouve tous le coeur mis a nu, la seule difference, sera qui se rend compte, qui decide de quitter la scene lui - meme, de laisser les illusions et les ombres, au lieu d'attendre, de pretendre, et de se trouver le coeur nu, imprevu, par la conscience tardive et triste, qu'on n'a plus ni le courage ou le temps, et que vivre libre n'est plus une option. 

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C'est alors comme le poete William Wordsworth a decrit si bien, que "Le monde nous est trop proche", nous finit, si on laisse s'endormir le coeur et l'esprit, de voler, le coeur, sa passion, ses talents, sa vision, comme explique aussi le film de 1961, "Splendeur dans l'Herbe" du dramaturge William Inge de 1957.

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Un film bouleversant, j'ai vu comme enfant de douze ans, et qui m'a hantee depuis, quand maintenant la Kabylie et ses liens intimes avec mon coeur de poete, me permettent finalement comprendre dans ma vie qui serait dominee par l'exile, son message prescient et urgent. 


Trudi Ralston


"Meme si rien ne peut redonner l'heure et sa lumiere du printemps, la gloire de la fleur invernale on ne pleura pas; mais plutot, trouvons le courage dans la memoire de ce qui reste d'antemps."  -

 Le vers est de la collection de poemes: "Ode: Indications de l'Immortalite des Memoires de l'Enfance", du poete anglais, un des fondateurs du mouvement du Romanticisme dans la litterature anglaise, William Wordsworth (1770 - 1850). 

 






 

Tuesday, July 29, 2025

La Marque: L'Affirmation Artistique dans "Mohand - Arezki Kecili, ecrivain" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

             Le monde des arts est un univers de grandes et diverses expressions, qui sont depuis la nuit des temps, la mesure, le terrain d'essai qui figure comme l'energie courageuse, qui cherche souvent avec des efforts et sacrifices immenses, de tenir en balance la societe humaine et sa propension, son penchant pour la repression, l'uniformite asphixiante. La portraiture, comme vehicule ajustable, souple, innovative, dans le monde des arts visuels, reste en premiere ligne dans ce combat continu de sauvegarder l'authenticite quant a sa documentation de l'experience humaine. Cet article explore ce point pris du portrait du 25 juillet 2025, en noir et blanc, "Mohand - Arezki Kecili, ecrivain" du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, et va lui etudier les deux aspects principaux qui y figurent quant au style et ses marques historiques - esthetiques qui s'y unissent de facon ingenieux, autour du theme de l'affirmation de l'identite. Le premier aspect a ses origines dans le monde de l'Antiquite, dans le monde bien unique des portraits faits sur des pieces de monnaie, de qui leur histoire est devenu le long le cours des siecles, une veritable archive sociologique - politique. Il y a une aura de cette confiance visible dans ces portraits faits pour les pieces de monnaie et leur longue histoire et evolution, qui est evidente dans le portrait reflexif, noble "Mohand - Arezki Kecili, ecrivain" de Nacer Amari. L'histoire des portraits pour etre mis sur des pieces de monnaie, remonte a un portrait d'un noble perse imperial, qui etait satrape - ce qui est le mot perse ancien pour gouverneur - de Lydia, Tissaphernes (c. 445 - 395 B.C.). Lydia se trouve dans ce qui est aujourd'hui la Turquie, et leur monnaie est parmi la plus ancienne connue, de qui leur origine remonte au VII eme siecle B.C. La capitale de Lydia etait Sardis, avec le port legendaire de Troie au nord - ouest du royaume. Le roi Cresus fut le dernier roi de Lydia, qui serait vaincu par le roi perse Cyrus le Grand, en 547 ou 546 B.C.  et il existe de lui un tres beau portrait en profil sur une amphore - utilisee pour y garder l'huile, des cereales, ou le vin - qui date de c. 500 - 490 B.C. Un portrait ancien suivant sur de la monnaie etait d'une image du roi macedoin, Alexandre le Grand (356 B.C. - 323 B.C.) , pendant le regne de Ptolemee I, (367 B.C. - 283 B.C.), le general macedoin qui fut l'heritier du regne d'Alexandre , et le fondateur de la dynastie du royaume ptolemaique en Egypte. Cette piece de monnaie, fut frappee en Alexandrie, apres la mort d'Alexandre, c. 320 B.C.  Ce portrait est fameux pour son realisme quant aux traits du visage sensuel d'Alexandre. Le revers de la piece a une image de Zeus, le pere des dieux, avec son aigle. Il y a aussi une piece de monnaie tetradrachme, de c. 290 - 288 B.C. qui est la premiere monnaie des Diodochi, les heritiers du roi Alexandre le Grand, qui a le portrait du roi Demetrius I de Poliorcetes  (294 - 288 B.C.) qui se declare independant de l'empire d'Alexandre, en 306 B.C. Le revers aussi montre un portrait de Demetrius, et l'appelle "Basileus", le mot ancien grec pour "roi." Plusieurs siecles plus tard, pendant le regne du dit saint Empire romain germanique, quant etait son empereur Frederick II de Hohenstaufen ( 1220 - 1250 A.D.), la monnaie en or issue avec son image, est consideree etre une des pieces de monnaie les plus raffinees du Moyen Age, et montre l'empereur portant la robe romaine antique, avec une couronne de laurier, l'ancien symbole romain pour le triumphe et la victoire dans la guerre. Une monnaie avec l'image des Etats pontificaux d'Innocentius XII (1691 - 1700), de son nom civile Antonio Pignatelli, reste un example historique important dans l'enfoncage des pieces de monnaie, pour le realisme du portrait, et pour y avoir visible aussi la signtature de l'artiste du portrait: Hammeranus, c'est a dire, Giovanni Hamerani, l'artiste d'enfocage qui etait le fils fameux de toute une dynastie d'artisans qui etaient des graveurs en teintures pour tamponner des dessins sur des pieces de monnaie et des medailles. Giovanni Hamerani travaillait pour plusieurs papes, ainsi que sa fille, Beatrice, elle aussi une artisane bien adepte dans l'art de l'enfoncage. Le portrait "Mohand - Arezki Kecili, ecrivain" de Nacer Amari a un sens palpable de cette gravitas artistique du realisme dans la portraiture, cette aura spirituelle qui accompagne la representation physique de ce portrait, riche en contexte culturel - historique. 

            Un second aspect de ce portrait qui emane une energie de nostalgie spirituelle, est le fait qu'on y voit la tonalite du mouvement realiste tel que le peintre portraitiste et graveur americain James McNeil Whistler (1834 - 1903), qui a vecu toute sa vie d'adulte a Paris et Londres, a rendu fameux. Ce peintre complexe en style et vie professionnelle et personnelle, est connu surtout pour son portrait de sa mere, Anna McNeil Whistler (1804 - 1881) de 1871, un portrait en teintes sombres, noir et blanc et gris, auquel il donne le titre "Composition en Gris et Noir No.1", connu depuis sous le nom de la "Mere de Whistler." Ce portrait a une renommee qui egale le portrait de Mona Lisa, de Lisa del Giocondo, connue depuis comme "La Gioconda" de c. 1503 - 1506, possiblement fini en 1517, du polymathe italien Leonardo da Vinci (1452 - 1519), et se trouve dans le Musee d'Orsay a Paris. Ce portrait tres sobre de sa mere, est un vif contraste avec ses portraits et auto - portraits qu'a fait James McNeil Whistler dans sa prolifique carriere comme artiste. Son auto - portrait de c.1872, "Composition en Gris : Portrait du Peintre" a la tonalite de teintes sombres, mais aussi montre l'energie passionnee que possede l'artiste qui etait connu pour son temperament intense et son charme qui pouvait changer vite dans une attitude arrogante et dominante aussi. Son pere etait un ingenieur ferroviaire de renommee, qui travaillait en Russie pour un temps sous invitation du tsar Nicholas II, pour construire un chemin de fer entre St. Petersburg et Moscou. James McNeil Whistler a recu ainsi part de son education en Russie, dans ses meillieures ecoles pour les arts. Malheureusement, son pere meurt du cholera, a l'age de 49 ans, et James et sa mere se trouvent dans des situations economiques stressees, une fois de retour aux Etats Unis. James quitte les Etats Unis, et part pour Paris. Il decide de vivre le reste de sa vie en Europe, ou il meurt a l'age de 69, en 1903. A Paris, il fait la connaissance des peintres Gustave Courbet (1819 - 1877), Edouard Manet (1832 - 1883), Henri Fantin Latour ( 1836 - 1904), Alphonse Legros ( 1837 - 1911), qui apres allait vivre en Angleterre et y passer le reste de sa vie avec son epouse anglaise et leurs 4 enfants. James Mc Neil Whistler fait aussi la connaissance du poete rebelle Charles Baudelaire (1821 - 1867) pendant ses annees en France, ainsi que le poete, dramaturge, ecrivain et critique de l'art Theophile Gautier ( 1811 - 1872). En 1858, il fait le portrait "La Mere Gerard", et une fois a Londres, ou il vit apres, il fait le portrait "Au Piano", un portrait en groupe qui deviendrait fameux pour l'evocation sincere des couleurs et la force de sa composition et structure. Une critique de l'art contemporaine, Diane Seave Green decrit ce portrait comme "ayant recu son inspiration directment de la peinture du peintre de l'Age d'Or des Pays Bas, Johannes Vermeer (1632 - 1675), mort si jeune, et connu surtout pour son portrait "Fille avec Boucle d'Oreille de Perle". Le portrait "Au Piano" rappelle au portrait de Vermeer, "Le Concert", selon Diane Seave Green. Vers la fin de sa vie, James McNeil Whistler permet la presence de couleurs, meme si c'est juste la couleur pale de blanc et rose, dans ses portraits, comme dans son portrait de 1862 de sa maitresse Johanna Hiffernan (1843 - 1886), "Symphony en Blanc No.1, La Fille en Blanc", qui a causee un scandale, pour la presence d'une tete de loup aux pieds de la jeune femme. La tete du loup etait vu comme un symbole de lascivite et de masculinite, qui brusquait l'innocence de la jeune femme habillee en robe blanche longue, un symbole de purete virginale. L'Academie Royale Britannique refusa son exposition du portrait mais plus tard, le portrait fut permis entree dans le Salon des Refuses a Paris, une exposition sous direction de l'empereur Napoleon III. James McNeil Whistler gagne aussi une reputation favorable considerable comme graveur, et avec sa salle exotique et ses decorations en couleurs vives bleues et dorees, "Harmonie en Bleu et Or : La Salle du Pavon", fait dans un style anglo - japonais, qui a un portrait en couleurs roses - rouges, dans un cadre de couleur d'or, "La Princesse du Pays de la Porcelaine", avec le mannequin la soeur de l'artiste pre - raphaelite, Marie Spartali Stillman. Toute la salle fut une expression de l'admiration pour l'esthetique japonaise en vogue de l'Art Nouveau et ses adherents, rendu evident dans le portrait au centre de la salle, ou la jeune femme est peint ayant la silhouette elongee elegante, des figures feminines dans la portraiture japonaise. Le portrait la "Mere de Whistler" de 1871, reste ainsi unique dans le style austere de la composition, dans l'absence de couleurs vives, d'une scene modeste, sans distractions visuelles, ou domine l'esprit contemplatif de la protagoniste, habillee toute en noir, la couleur qui est au centre de la tonalite du portrait de cette femme tres religieuse et stricte, qui avait des difficultes toute sa vie d'accepter la vie bohemienne de son fils, de ses liaisons amoureuses hors des convenances morales etablies. James McNeil Whistler vit pour un temps aussi a Venice, avec sa suivante maitresse, l'artiste anglaise Maud Franklin (1857 - 1941), qui elle aussi lui inspire une serie de portraits. Apres une periode artistique tres productive, il decide de se marier en 1888, avec Beatrice Godwin, qui meurt a l'age de 38 ans, en 1896. apres juste 5 ans de mariage tres heureux, d'un cancer virulent, et Whistler, le coeur et esprit detruits par la perte de Beatrice, meurt 7 ans plus tard. L'esprit contenu du portrait de sa mere, de James McNeil Whistler, rappelle tellement l'esprit du portrait du photographe kabyle Nacer Amari, "Mohand - Arezki Kecili, ecrivain", qui invite le spectateur dans son monde silent, melancholique, d'un homme qui a connu  beaucoup de defis, qui s'est construit une vision litteraire soigneusement concu, face a la vie et ses contradictions, ses victoires laboureusement obtenues, ses joies, ses douleurs, ses sacrifices, que ce portrait de l'ecrivain revele avec une discretion de la part du photographe, qui sent et comprend dans sa totalite, ce que c'est d'avoir face a la perspective de son appareil photo, une personne qui vit avec une profondeur inegale, totale, la complexite de sa vie, qui y laisse sa marque, avec sincerite et tenacite inalterables. Les deux aspects: historique - identitaire, de ce portrait, qui le joint a l'art ancien et son heritage artistique de la portraiture de l'enfoncage, et ensuite au mouvement realiste de la tonalite moderniste, lui donnent une presence unique a ce portrait, lui mettent son protagoniste Mohand - Arezki Kecili, au centre de la force considerable, legendaire qu'est la resistance indissoluble de l'esprit kabyle.  

Trudi Ralston


La recherche et information sur l'histoire et son importance de la portraiture sur les pieces de monnaie, courtoisie de l'article dans moneymuseum.com: "Portraits on Coins in Antiquity". L'information sur le mouvement dans le realisme de la tonalite, dans l'art du peintre portraitiste et graveur americain James McNeil Whistler, immortalisee dans son portrait de 1871, "Composition en Gris et Noir, No.1", de sa mere, Anna McNeil Whistler, courtoisie de Wikipedia. 

       

Sunday, July 27, 2025

Le Garde Distrait du Trou de Serrure - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

         L'idee de la volonte etant une force qui est tangible, palpable, est attirante, et pourtant, la vie nous rend pleine d'evidence que ceci est l'ideal plutot que la realite. La volonte parait s'amuser d'enforcer ses propres idees, beaucoup plus denses, de couches compactes, lourdes, difficiles a en voir les dessins, les intentions. Savoir comprendre la volonte alors dans un sens philosophe est un processus plus lent, que de vouloir lui saisir, attaquer, pour ainsi le dire, comme dans un combat, mais prouve etre plus efficace, et a la fin, moins exigeant, moins stressant. L'image d'un trou de serrure, avec une colombe qui lui echappe son espace etroite, claustrophobique, et prend vol, que j'ai trouvee pendant mes reflections sur la volonte et ses defis, m'a inspiree ce poeme, qui cherche a donner expression a l'enigme de la volonte et ses energies, face aux obstacles que lui impose le destin, qui peut prendre une myriade de formes, etalees sur la scene de theatre de nos vies. Ces formes et leurs expressions dependent biensur, de nos circonstances physiques, sociales, familiales, intellectuelles, geographiques, et leur contexte culturel - historique, spirituel. Souvent la ligne entre la chance pour pratiquer librement notre volonte se trouve ainsi sous les limitations, ou bien imposees ou choisies, du monde au moment de notre naissance, son lieu, ses antecedents. Le trou de serrure de notre volonte a ainsi ses gardes, et parfois, le garde le plus problematique revele etre celui que nous - meme on y a mis, par accident, ou par ces desseins qui nous entourent et colorent les fils de notre traversee sur cette terre, de qui leur provenance cela peut etre difficile d'en trouver leurs origines, leurs intentions. Ce poeme veut affirmer ma conviction de fer au sujet: c'est toute une surprise de decouvrir ce qu'on peut realiser quand on ne fait pas trop attention aux obstacles, quand on avance avec l'idee que la solution prendra forme suite de notre confiance et sa determination tenace, audacieuse, de prendre charge de notre vie, a son droit a la volonte libre et son expression authentique:  


Le Garde Distrait du Trou de Serrure 


C'est un monde ou on marche avec peu de direction, ou les autres acteurs sur la scene s'identifient apres pas mal d'hesitation, ce monde ou vit notre volonte ensemble avec les obligations. C'est une grotte silente, ou coule une eau calme, agreablement froide qui guide nos souhaits, nos reves et leur desir pour une chance a l'expression authentique, ce bonheur si doux pour les coeurs faits d'un souffle qui creve etre libre. 

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Il y a dans ce monde un garde, qui se met avec souvent pas mal de confiance, devant une porte qui a un trou de serrure, devant laquelle il se met, distrait, ou la volonte se voit confiee, pour ne pas dire retenue, sans puissance. La serrure se voit etroite, et pourtant, la lumiere s'y voit, s'y rencontre. La volonte s'y forge son courage, et petit a petit, devient plus resistant, pour trouver une facon d'evader son confinement. 

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Et ainsi, le jour arrive, ou on peut voir voler libre, ayant s'echappee du passage etroit de la serrure, la colombe du coeur qui a su trouver la force de maitriser l'energie de la volonte, ne plus dominee, ne plus sous ordres.

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Le garde distrait n'est pas toujours une autre, seconde personne, qu'on voit etre l'obstacle. Souvent le coeur comprend, tot ou tard, que le garde le plus cruel, est issu de nos propres angoisses, de nos propres fatigues. C'est son poids, qui complique le plus, le vol libre, de cette temerite joyeuse, de suivre l'energie enthousiaste de la volonte, de lui comprendre son reve ultime. 


Trudi Ralston 


"Cela prend du courage de grandir, et devenir qui tu es vraiment." RUMI (1207 - 1273). 

   

Tuesday, July 22, 2025

Le Serpent Savant: Retour au Tremplin - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

             Un tremplin est un mecanisme interessant, une sorte de levier qui permet le point de depart pour quelque chose. J'ai pensee a son mouvement, pensant en meme temps a la capacite qu'a le serpent d'enlever sa peau, comme un manteau, et de recommencer avec une nouvelle peau. Cette idee de la nouvelle peau a un fort symbolisme, dans ces moments ou le chagrin invade, inonde le coeur. J'ai une sympathie pour le serpent, qui a une reputation ambigue, qui le voit comme une incarnation du mal, du danger, du poison, et c'est vrai qu'il y a des serpents tres dangereux, de qui leur poison de leurs crocs peut etre mortel, ou au moins tres dangereux. Le venin de certains serpents est aussi une benediction medicale, comme le venin du serpent a tete cuivree, qui est tres penible et toxique. Ce serpent au nom scientifique de Agkistrodon contortrix, qui se trouve en Amerique du Nord, dans les etats du Sud des Etats Unis, aussi loin que l'etat de Mississipi, et aussi le Mexique, traite certains formes du cancer, comme le cancer du sein. Le serpent se trouve sur tous les continents, sauf l'Antarctique. L'exception sont certaines iles, comme l'Irlande, Groenland, et les iles de la Nouvelle Zelande, Icelande, et certaines petites iles des oceans pacifique et atlantique. Il y a plus de 3,900 especes de serpents, y compris les familles de serpents de la mer. Leur taille varie grandement, de 10.4 cm du petit serpent a fil de Barbados, au python reticulee qui atteint une longueur de 12.8 metres. Ici, dans la region du Pacifique Nord - ouest des Etats Unis, on a a Olympia des petits serpents a bandes colorees non venimeux, timides et tres gentils, les serpents couleuvres rayees qui viennent dire bonjour quand on est au jardin, et qu'on trouve faisant leur sieste dans l'herbe chaud, au soleil de l'ete. Il ya 12 especes de serpents dans notre etat de Washington State, la plupart des couleuvres rayees, et aussi une vipere, le serpent a sonnettes et meme un boa constricteur. La plupart de ces 4,170 especes ne sont pas venimeux, et les serpents qui si le sont, utilisent leur venin pour attrapper leur proie, et la controler et pouvoir tuer, au lieu de forme d'aggression. Les serpents qui n'ont pas de venin, tuent leur proie en avalant leur victime, ou tuent avec l'aide de la constriction. Le processus de se debarrasser de sa peau, s'appelle ecdysis, et a plusieurs buts: il y a une synchronisite du ecdysis avec la saison des amours, quand ce mecanisme du debarras de la peau, donne une nouvelle brillance au dessins et couleurs de la peau, qui aide avec l'attraction sexuelle. Le processus emet aussi des pheromones, qui attirent avec leurs senteurs seduisantes, des partenaires pour la reproduction. L'ecdysis se passe 4 ou 5 fois par an, et depend des conditions metereologiques, de la quantite accessible de nourriture, et aussi de l'age du serpent. C'est cette capacite du serpent de changer sa peau, qui lui donne son association avec la guerison et la medecine, et dela que le serpent est depuis l'antiquite, le symbole universel du monde de la profession des medecins, dans l'image du baton d'Asclepius, qui montre un serpent roulee autour d'un sceptre sans ailes. Asclepius est le dieu ancien grec que la mythologie asscocie avec la guerison et la medecine. C'est cette image de la guerison qui m'a inspiree mon poeme, sur le desir de vouloir m'imaginer capable comme le serpent, de changer de peau, et qui me rappelle aussi le dicton tres beau, "je me sens bien dans ta peau", un symbole du lien intime affectif qu'on peut vivre comme etre humain, et son renvers, la peine du manque de ce lien, quand on se sent mal dans sa peau, loin de la peau qui nous unit a l'intimite physique et spirituelle. Le poeme exprime ainsi le desir de la guerison de cette peine, de la comprendre, de savoir comment rompre le mur de la douleur de l'absence, son mystere existentiel agonisant: 


Le Serpent Savant 


Laisse - moi me jeter ma peau, qui fait mal sans ta presence. Laisse - moi vivre comme le serpent savant, gentil qui reussit de trouver le moment, qui permet le retour au point de depart, au tremplin, libre de chagrin. 

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Enleve cette peine de ne pas savoir, de ne pas comprendre, de manquer la melodie de ton ame, et de la savoir si loin, de ne pas l'entendre, de la voir briller sa lumiere la nuit parmi le silence distant des etoiles. 

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Oh, ma Kabylie, muse de mes poemes, lignes de mes dessins, couleur des fils de mes broderies, echo de mon sourire, caresse de la lune dans ma chambre avant que le sommeil m'appelle, me guide vers tes rives. 

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Toi, ma muse que je vois marcher sur tes plages, que je vois laisser les empreintes de tes pas sur le sable de mes reves et leurs exploits. Voila ma peau et ses larmes, que je te laisse, voila mon coeur, voila ma voix qui te cherche. Sois encore le serpent savant, gentil, la guerison de mes traumes, la medecine de mes blessures que toi seule tu sais toucher, sans en bruler leurs cicatrices, que toi seule, tu sais calmer, soigner. 


Trudi Ralston


"Tu entendras le tonnerre et tu te rappelleras de moi, Et tu penseras: elle voulait des tempetes. Le bord du ciel aura la couleur du pourpre dur. Et ton coeur, comme avant, sera en feu."

Anna Akhmatova ( 1889 - 1966), poete russe. Le vers est du poeme "Tu entendras le tonnerre et tu te rappelleras de moi". 


Monday, July 21, 2025

Une Esthetique Entrelacee: L'Energie Unificatrice dans "Nacer Medjdoub, Ecrivain et Poete" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

             Un portrait en noir et blanc du 12 juillet 2025 fait par le photographe kabyle d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie de l'ecrivain et poete et artiste Nacer Medjdoub, invite une etude sur la magnifique synthese de l'energie esthetique de son protagoniste.  Ce portrait frontal de l'ecrivain assis, rappelle fort a un portrait fait de l'ecrivain russe Fydor Dostoievski (1821 - 1881), fait par le peintre Vasily Grigorevich Perov (1834 - 1882), du mouvement realiste de la peinture russe, un professeur des arts et connu pour son portrait de 1872 de Fyodor Dostoievski. Ce portrait fait en couleurs marron foncees montre a l'ecrivain absorbee par ses pensees, de la meme facon que le photographe Nacer Amari presente l'ecrivain Nacer Medjdoub dans son portrait en noir et blanc: au centre de l'energie de son monde interieur, intellectuel, complexe. Il y a un dynamisme spirituel dans cette photo portrait qui s'approche de facon geniale au realisme dans la portraiture du mouvement russe comme elle s'exprime dans le portrait fameux de Vasily Grigorevich Perov de son compatriote Fyodor Dostoievski. Le portrait kabyle de Nacer Medjdoub rappelle aussi le portrait du peintre russe Ivan Shishkin (1832 - 1898) fait par son collegue le peintre russe Ivan Kramskoi (1837 -1887), et aussi evoque l'energie confiante, profondement orientee vers son monde interieur, de l'auto - portrait d'Ivan Shishkin. Tous ces portraits montrent des protagonistes d'energie musclee physique et intellectuelle et artistique, des hommes de convictions passionnees, resolues, aux visions illuminees encore plus claires par leurs barbes et moustaches imposantes, qui entourent leur esprit incontournable. Ces portraits evoquent aussi, avec pas mal de nostalgie, les portraits photos que j'ai pu sauver et garder de mes oncles peintres flamands aux barbes et energie bohemiens, et cheveux longs, libres, Frans De Cauter (1920 - 1981) et Emiel De Cauter (1921- 1976), adherents du mouvement expressionniste dans la portraiture et du surrealisme. La force des portraits masculins du photographe Nacer Amari a des resonances palpables reelles avec la portraiture russe du XIXeme siecle. Le peintre Ivan Kramskoi cree toute une serie de portraits d'ecrivains, artistes, et figures publiques russes importantes, connue pour "une simplicite expressive dans la composition et une clarte d'images qui mettent au centre des elements psychologiques profonds du caractere." Ivan Kramskoi etait vu comme un artiste eccentrique pour mettre ses peintures en portraits dans des cadres chers, et regaler ses oeuvres gratuitement. Il est mort en plein travail sur une peinture, d'une rupture aortique, a l'age de 49 ans. Le peintre Ivan Shishkin etait connu pour ses paysages surtout, et pour etre un professeur et enseignant a l'Ecole Superieure des Arts et membre de l'Academie Imperiale des Arts en Russie. La force centrale, unificatrice du portrait "Nacer Medjdoub" est vraiement reussie, dans son dynamisme de l'esthetique realiste, qui rappelle aux portrait faits en crayon des artistes russe de ce mouvement, car le photographe Nacer Amari reussit d'exprimer, de rendre visible cette vision spirituelle, interieure, solide comme les racines d'un arbre ancien, dans ces portraits, et avec un degre de precision impeccable dans ce portrait de l'ecrivain. C'est un portrait qui est tactile dans ses sensibilites visuelles, pour ainsi rendre la mise au point nette de l'aura intellectuelle imposante du protagoniste incontestablement authentique. Ce qui me rappelle, en conclusion, les mots du poete et mystique Sufi perse, Rumi (1207 - 1273): "Le corps ne se cache pas de l'ame, ni moins que l'ame se cache du corps, et pourtant, ce n'est pas donnee a toute personne, de reconnaitre, de voir l'ame." Et c'est cette qualite de son art, que le photographe d'Aokas, Nacer Amari, sait rendre visible avec tel talent et telle confiance a chaque fois dans ses portraits kabyles, et avec elan brillant dans son portrait de l'ecrivain, poete et artiste, Nacer Medjdoub.  

Trudi Ralston   


La recherche sur les peintres membres du mouvement realiste russe, Vasily Grigorevich Perov (1834 - 1882), Ivan Shishkin (1832 - 1898), et Ivan Kramskoi (1837 - 1881), courtoisie de Wikipedia, ainsi que le dicton du poete perse Sufi, Rumi (1207 - 1273). 

Sunday, July 20, 2025

La Sommation: Acte de Disparition - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

         La sensation tactile dans sa reverbation affective, d'une reunion agreable chez nous a la maison ici en Olympia pour l'anniversaire de mon mari et notre fils, entouree d'amis, etait telle que j'avais vraiement envie de la pouvoir nommer, comprendre: ce fut un melange de senteurs et gouts. L'odeur de feuilles seches tombees deja des arbres, montrant evidence de la chaleur et secheresse de l'ete, et le gout sec d'herbes aromatiques comme la lavande, qui touchent le coeur quand il se nourrit de l'energie joyeuse de se savoir membre d'un clan, d'une famille. Cette sensation m'est precieuse, pour avoir perdue tant de famille dans ma vie. La presence de famille de coeur, qui surpasse la famille de sang, dans mon cas, renforce le trou sans fond que laisse le manque de la terre natale, sa langue, son histoire, ses liens ancestrals. L'effort considerable de se construire une famille de coeur, que les reunions avec ces liens permet, est cause de joie, de reconnaissance, et de cette vague de douleur, sublimee, le jour apres une telle reunion, une fois que l'echo de l'absence retourne, laisse son engourdissement sur l'ame, qui voit encore la scene de theatre videe, seule, et qui boit avec nostalgie ce qui reste de l'ambiance sympathique, des rires, des calins, des contes, des repas, boissons, partagees ensemble, pour ces heures ou le temps s'arrete, et l'effort continu pour le courage, l'espoir, peuvent prendre une sieste bien meritee pour juste ce jour. Le mot qui m'est venu visiter le lendemain fut "la sommation", ce mot complexe qui peut etre autant une simple addition de l'arithmetique, qu'une idee de sommation spatiale, de sommation psychologique. La sommation, que je m'imagine das ce cas, comme un acte d'illusionniste, de disparition. On se reunit comme etre social tout le temps, dans la rue, dans les magasins, a l'ecole, au travail, a la maison, pour des evenements culturels, avec des personnes qu'on connait, ou des etrangers, pour des presentations, des expositions, des rencontres des arts, des echanges et hommages, et dans les meillieures des circonstances, ces moments sont une validation de notre personne, de celle d'autres personnes, une sommation concrete, visible. La sensation nonstalgique apres une joyeuse reunion, qui brise l'isolation tenace et ses exigences de ma vie d'exile, evoque une sommation de different costume, plus proche aux defis de la sommation spatiale, aux contradictions difficiles de la sommation psychologique. La Kabylie me fait comprendre plus clairement cette sensation, et quand je lui sens proche, c'est une sommation de bonheur, energique, chaleureuse, et quand la Kabylie se sent loin, ses liens precieux avec ma muse, mon coeur, la sommation devient un acte penible de disparition, de gout ne pas de l'eau douce, mais d'un vinaigre qui laisse un frisson frileux de chagrin. Ce poeme exprime cette sommation du sphinx parmi les chiffres, le numero zero, cette entite qui represente une quantite vide, et qui joue ce jeu dans ma tete, qui finit de manger les autres chiffres, n'importe la quantite d'additions que j'essaie de faire avec son cercle ensorcelant: 


Acte de Disparition  


A voir, si j'ajoute le trois a cinq, cela fait huit, mais voila qu'apparait le zero, qui insiste de multiplier tout, reduisant le chiffre a un vide, et me force de recommencer, de sortir de son sentier qui me tourne en rond. 

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Et voila, qu c'est parti a nouveau, huit, douze, treize, seize, et non, le zero se met encore, fait sa danse envoutante, de ballerin flamenco seduit par l'appel de sa passion. Du coup, il multiplie tout et reduit tout a nouveau au niveau d'un trou rond, noir, ou se noyent mes beaux numeros si laboureusement construits. 

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Les arabesques si belles, mysterieuses dans leurs robes luxueuses, qui se mettent sur scene avec tant de determination, tant de vision, tant de tetues declarations, de ne pas ceder au zero et ses intentions. Comme elles chantent, comme elle tournent, ivres de leurs souhaits, de leurs reves et ses resolutions. 

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Et arrive l'apotheose, ou s'enleve le lothario sinistre le masque, le zero qui fait fuire les ballerines de la scene, qui cache la lumiere, reduit encore le choeur des chiffres a leur etat invisible, disparu dans les ombres de l'acte du magicien ingenieux, qui efface la sommation qui resiste, du coeur et de l'esprit qui cherchent de changer l'addition complice, de lui enlever la hurissante illusion. 


Trudi Ralston