Monday, May 26, 2025

De l'Ombre vers la Lumiere: La Revelation Durable de "KAMEL" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

              Un portrait du 12 mai en noir et blanc du 12 mai 2025, "KAMEL" du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie a un trait qui comme la premiere note d'une melodie d'une flute meditative, m'a introduit a tout un monde de memoires precises quant a l'importance de l'art de la portraiture. Le portrait est riche en ambiance, en ombres qui me rappellent pour leur sensation texturee a une peinture a l'huile, a son energie concentree, hospitaliere, expressive. Ce portrait dit avec flair, avec sincerite: bienvenu a mon monde, une invitation initiee autant de la part du protagoniste que de la part du photographe. On recoit comme spectateur de ce portrait franc, la permission chaleureuse d'entrer, de franchir la porte ouverte d'ou rayonne le visage et sa lumiere confiante du protagoniste, dans la plenitude de sa personne, de sa vision sur le monde, qui s'etend en ligne verticale vers l'arriere - plan du tableau, d'un rideau ou joue la lumiere d'une fenetre liee a l'exterieur, un apte symbolisme du caractere observateur de "KAMEL".  Il est une personne qui se sent a l'aise dans le monde, exterieur et interieur, qui lui entoure. Ce portrait a une energie narrative qui me met dans le monde de mes memoires, et specifiquement, d'une memoire de mon pere, qui m'a introduit a l'art de la photographie, comme une fenetre au monde, a ses cultures, a son histoire, a ses defis, a ses complexes manifestations et comme temoignage de la presence humaine et ses heritages. Le portrait "KAMEL" me donne la chance de revisiter une photo en portrait, en noir et blanc, qu'avait fait de mon pere un de ses amis, un photographe professionnel dans la ville de Roeselare, a juste quelques kilometres du village de Beveren, ou j'ai grandie, en Flandre de l'Ouest. La photo fut faite quand mon pere avait 43 ans, par hazard, l'age qu'a le photographe Nacer Amari, qui est une coincidence presque magique, quant a l'art et ses enigmes qui croisent la vie quand on s'interesse a ses influences visibles et cachees. Dans la photo, mon pere voit le monde avec cette meme curiosite calme que montre le portrait "KAMEL". J'etais adolescente quand la photo de mon pere etait faite, j'avais seize ans, et mon pere avait ce portrait dans son bureau, ou je passais des heures parmi ses livres de la photographie, de l'histoire de l'art, de l'histoire du monde, de l'archeologie, de la litterature. Ce portrait fut le temoin de mes lectures, fut la seule presence dans ces heures silentes, ou je faisais dans ma tete le tour du monde. Le regard sur du portrait m'assurait que mon interet dans le monde des livres etait bien choisi. Voyant le portrait "KAMEL" me rend clair une evidence incontestable: la portraiture dans le monde de la photographie a un message de grande importance: l'identite est un droit qu'il faut reclamer, qu'il faut affirmer, cultiver, partager, celebrer. Ce message sonne comme une cloche de cristal sa note fiere, forte, dans les melodies que me permet entendre l'esprit de la Kabylie, dans les notes qu'elle me traduit pour mes ecrits, mes poemes, mes livres, dans cet apprentissage unique vers la liberte d'un present vibrant, que me donne le lien avec l'art de sa photographie mon collegue kabyle, Nacer Amari. Reclamer l'identite n'est pas une chose frivole, elle est au centre de l'energie d'une personne, sa confiance, sa dignite, sa vision du monde, de soi - meme. Vivre avec l'identite niee, volee, blessee, est dur, j'en sais trop pour ne pas apprecier avec toute ma passion comme poete - ecrivaine et artiste, le regal precieux que m'a donnee la Kabylie. Elle m'a appris de me liberer du carcan de l'invisibilite, du mepris, d'une solitude de plomb qui m'asphixiait le souffle creatif, le droit a ma volonte libre, a ma voix a moi. Elle m'a aidee de faire le chemin de l'ombre vers la lumiere. Comme la magie de la photographie, qui sait incorporer l'equilibre entre ombre et lumiere, quand elle raconte les histoires de ses images. Cette experience illuminante de voir le portrait en photo de mon pere, fut l'allumette qui m'a guidee dans le noir de tants d'annees obscures quant a mon identite perdue dans l'exile commencee quand j'etais encore adolescente. M'a guidee avec une determination que sait generer le courage du desespoir, de la douleur, de la perte, du chagrin, de vouloir trouver cette force interieure, qu'un jour je sortirais de ce tunnel d'isolation, de solitude agonisante. Et en fait, ce jour arriverait, en 2017, quand une copine kabyle - francaise m'a introduit a la Kabylie, a sa musique tout d'abord: la musique du troubadour legendaire, Idir. C'est sa musique qui m'ouvert la porte vers le coeur kabyle, son peuple, son histoire unique, profonde. Dans la photographie de Nacer Amari, cette porte me permet entree a l'affirmation au droit de l'identite, pour toute personne, pour toutes les cultures, et m'a permis de construire le travail difficil et fantastique, de reclamer et en plus, de me forger mon identite unique, de flamande - americaine torturee par l'oubli, par la perte de ma voix interieure, ayant vecu toute une vie dans un silence mortel, dans le monde exterieur etouffant qu'etait mon exile culturel - intellectuel ayant quittee la Belgique pour les Etats Unis a l'age de 19 ans.  

           Le portrait "KAMEL" revele pour moi, l'importance de cette premiere experience comme jeune personne, de sentir le toucher de l'influence cruciale des arts visuels, de la photographie specifiquement. La portraiture dans la photographie, comme dans la peinture et la sculpture aussi, est et reste l'archive du coeur et esprit de l'etre humain, rendus visibles de l'exterieur et de l'interieur, dans le va et vient des tumultes du monde, ses crises, ses avances, ses signatures, ses expressions. Ce portrait rend evident l'importance qu'a su communiquer, petit a petit, comme les pieces retrouvees d'un puzzle cheri qu'on pensait perdu, la memoire de voir comme prenait au serieux mon pere la portraiture, et son appreciation de son ami photographe, de ce portrait lui fait par un collegue de qui il estimait son talent. Me rappeler la memoire de ce portrait, et le pont que m'a construit la Kabylie vers la reclamation et fleuraison de mon identite culturelle - artistique - litteraire, liberees maintenant, sures, est une revelation emouvante, rassurante, joyeuse. Le portrait "KAMEL" du photographe Nacer Amari uni a la memoire du portrait en photo de mon pere, me permet aussi partager le fait que la photographie de mon collegue d'Aokas m'apprend de me sentir a l'aise presenter mes articles et mes livres, moi - meme, avec fierte, avec confiance, me voyant en video moi - meme, parlant de mes visions litteraires et artistiques, etant confortable avec moi - meme, en auto - portrait dans un sens, dans ces presentations en video que je partage avec la Kabylie. Je me sens a l'aise avec moi - meme, mon monde litteraire et creatif, grace a l'experience profonde, expansive, informative, transformative qu'est la photographie comme force artistique qui illumine mes sensibilites litteraires et creatives, qui ainsi decouvrent l'origine de leurs racines, y trouvent leur nom, leur signature, et leur identite la plus definie, complete, la plus energique, dans la collaboration avec mon collegue algerien Nacer Amari, qui m'apprend dans l'etude de ses portraits, et les recherches qu'elles savent initier, que construire, reclamer, vivre, explorer, celebrer dans toutes ses dimensions, variants, possibilites, notre identite, n'est pas seulement une affirmation sociale - culturelle et intellectuelle cruciale, c'est un droit humain, qui sauve, qui nous permet etre une personne complete, donc vivre avec authenticite, libre, parfaitement trois - dimensionnelle, le corps, le coeur et l'esprit ne pas soumis, ne pas un robot, ne pas une copie, ne pas le mirage invisible, inaudible d'une ame abandonnee, anonyme.  

Trudi Ralston

             

Sunday, May 25, 2025

La Danse du Fil de Soie: dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

         Apres une journee hier, de soleil agreablement chaud, sous un ciel bleu et une temperature de 24 degres Celsius, le jour aujourd'hui parait en sieste, sous une couverture opaque de nuages, et une brise fraiche, pleine de la senteur de musc et terre, quand la pluie s'impatiente pour lacher ses eaux qui pesent trop lourdes sur les pensees et les arbres silents. Je m'imagineais a la deesse de l'amour et de la verite, Aphrodite, qui se voit l'image dans son miroir, qui essaie de voir claire depuis des milliers d'annees dans les affaires de l'humanite, et qui je m'imagine se fatigue parfois de resoudre les enigmes du coeur et de l'esprit humain. Je me l'imagine en vol, sur les ailes de son compagne Eros, se donnant la permission de danser sur les ailes de la liberte, de sa verite difficilement obtenue, gardee, vecue. Ce poeme je dedie a Aphrodite, au coeur et ses reves, ses defis, qui souvent se trouve comme les poetes et artistes savent, entre deux mondes, celui de la raison et ses dogmes, ses impositions, et celui de la charite, de l'amour, et ses visions audaces, clairvoyantes memes, dans cette danse des ailes de soie que le destin parfois nous permet de coudre des espaces du ciel haut, libre, pour donner des ailes a ceux qui n'ont pas peur de suivre le chemin de l'amour, de sa verite, comme Aphrodite continue de le faire, dans la memoire qu'elle nous donne de ses contes, de ses exploits nous laissee du monde riche de la mythologie ancienne des cultures du monde:


La Danse du Fil de Soie


Ce fut un jour de silences, qui reverberaient entre les arbres, un jour d'ombres, endormies dans les nuages. Je m'y sentais etrangement a l'aise, et j'ai compris que le ciel opaque me donnait un message.

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La solitude du moment s'ouvrait comme un fruit apres sa recolte, et j'ai vu dans les nuages, le sourire fugace d'un ancien personnage. C'etait l'image d'Aphrodite qui m'a laissee voir son imperturbable visage, la deesse qui unit la beaute et la verite dans les chroniques des ages. 

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Elle n'etait pas seule, elle volait haut, sur les ailes d'Eros, elle m'a laissee son sourire, m'a confiee ou elle cache son miroir, qui lui instruit sur le monde, comment y vivre, y aimer, et qui lui aussi fait souffrir, car les affaires des hommes sont rarement evidentes ou claires, et les blessures qu'elle doit guerir au nom de l'amour et son contraire, sont souvent graves et meme mortelles. 

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On fait des guerres sur terre, dans ce combat eternel entre l'amour et ses remedes, et les contradictions imposee sur sa verite, qu'on met dans le carcan etouffant de l'hypocrisie et ses addictions. S'imaginer a Aphrodite libre sur des ailes lentes, sures dans un ciel qui heberge, qui lui comprend, fut une belle reverie, un soulagement guerisant dans les violences et le bruit chaotique du monde dans lequel on se trouve maintenant. 

***     *****     ***

Et avec un peu de chance, Aphrodite plaidera notre cause efficacement, quand elle fait face au tribunal des esprits anciens qui doivent etre bien inquietants avec ce qui se passe sur la terre. Que la danse du fil de soie reussisse a briser le sortilege, et que les ailes d'Aphrodite nous liberent du mal. Du froid du coeur sans courage, sans flamme, sans ame. Que la deesse de l'amour gagne et nous epargne de l'horreur de vivre morts, des robots, des machines, d'une l'humanite reduite au vide et ses delaissees ruines.  


Trudi Ralston


"On se reverra / Je ne sais ou, je ne sais quand / Mais je sais que nous nous reverrons quelque jour ensoleille (refrain).  /Reste souriant / Comme tu le fais toujours / Jusqu'a ce que le ciel bleu conduise les sombres nuages loins / Donc pourras - tu dire bonjour / Aux gens que je connais / Dis - leur que je ne tarderai pas / Ils seront heureux de savoir / Que lorsque tu m'as vu passer / Je chantais cette chanson. " 

Vera Lyn. Le titre de la chanson en anglais, "We'll Meet Again" se traduit en francais comme "On se Reverra".   

Les vers sont traduit de l'anglais par Musicmatch, d'une ballade ecrit en 1939 par le pianiste, compositeur, lyriciste et acteur anglais, Ross Parker (1914 - 1974) et le lyriciste et produceur de theatre musical anglais, Hughie Charles (1907 -1995). La chanson fut rendue fameuse par la chanteuse anglaise Vera Lynn (1917 - 2020) pendant la Seconde Guerre Mondiale, pour savoir inspirer l'espoir et le courage parmi les soldats et les civiles. La version de 1953 de Vera Lyn fut inclus dans le film de 1964 du realisateur, produceur et photographe americain, Stanley Kubric (1928 - 1999) "Dr. Strangelove" un film concu comme avertissement sur les dangers d'une guerre nucleaire. 



Saturday, May 17, 2025

Derriere le Mur: Le Declenchement Silent des Photos de Kherrata de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

              Une serie de 9 photos en noir et blanc du 7 mai 2025 du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, laisse une impression envoutante, pour evoquer une resonance de silence, qui fontionne comme un declenchement qui illumine la ville historique de Kherrata et les evenements choquants entre le 8 mai et le 26 juin 1945 qui par leur brutalite immonde de la part des forces armees coloniales francaises allaient mener vers la Guerre de l'Independance de l'Algerie de 1954 - 1962, qui allait mettre fin a l'occupation francaise du pays de 1830 - 1962, et qui serait en fait, qui mettrait fin au pouvoir colonial francais dans le monde. Il y a une atmosphere de veneration, de respect solennel dans les photos tranquilles, qui montrent le centre ville dans un moment paisible, de rythmes discrets, quotidiens, de conversations privees, presque silentes, ou le spectateur qui voit ces photos faites avec la grace lente de dessins en charbon de bois, sent la presence respecteuse du photographe. On s'y imagine le son des pieds du photographe, traversant le centre de Kherrata, et les memoires y laissees, comme des ombres de pantomime perpetuellement gravees dans la conscience et coeur du peuple algerien. L'artiste visuel Nacer Amari possede ce don de savoir capter une sensation viscerale, une ambiance affective profonde et de lui donner une expression reelle, marquante. On s'imagine a Kherrata, dans ce moment qui sait declencher dans ces images d'une sensibilite sculpturale raffinee, les horreurs qu'a souffert l'Algerie a Kherrata en 1945, le jour ou la Seconde Guerre Mondiale etait finie, ou le regime nazi se rendait vaincu: le 8 mai 1945. Cela reste d'une abomination immesurable que le peuple algerien souffrirait les massacres a Kherrata, Setif et Guelma, apres que leurs soldats s'avaient battus a cote des forces alliees pour liberer le monde de l'horreur nazi, et avaient ete promis par le gouvernement francais colonial l'independance. Une trahison abominable, une hypocrisie affreuse, un cynisme pervers, qui ne s'effacera jamais de l'histoire brutale du colonialisme francais en Algerie. Le jour de la liberation de l'Europe avec la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et les celebrations festives, de delire, les forces armees coloniales francaises se sont embarquees a une campagne de massacres contre la population algerienne, qui dureraient plus d'un mois, et qui laisseraient entre 30,000 et 45,000 morts. L'outrage de ces crimes contre l'humanite renforceraient la volonte du pays pour se liberer de l'oppression coloniale francaise. Les massacres de mai et juin 1945 aux mains des authorites francaises coloniales et des milices de colons europeens pieds noirs etaitent commis sous ordres du general Raymond Duval, sous le motif de la suppression des marches pour la demande de l'independance qu'avait promis le gouvernement francais et avait rejetee, niee, ce qui fut une insulte surtout pour les veterans algeriens et leurs familles et les sacrifices faits et blessures et morts subis dans l'armee francaise entre 1940 - 1945. J'ai grandie dans l'ombre de la Seconde Guerre Mondiale, en Flandres, qui a une grande quantite de cimetieres des deux geurres mondiales, et je me rappelle y aller avec mon pere, et y voir les noms de jeunes soldats algeriens mort dans les champs de combat en Flandres, ce qui m'est laissee a la memoire, encore plus apres, une fois que j'ai appris sur les horreurs de l'occupation coloniale francaise de l'Algerie, ce qui etait point admis quand j'etais enfant, de la meme facon que le gouvernement belge n'admettait pas volontiers les atrocites commis par le roi belge Leopold II en Congo, qui est la Republique Democratique du Congo aujourd'hui.  Leopold II (1835 - 1909) etait un monstre, qui considerait le Congo et son peuple comme sa propriete personnelle, et qui y regneait avec une cruaute medievale: on estime que sous sa terreur coloniale, 20 millions de personnes ont peries, mortes de privation, de torture, d'abus, et personne n'y echappait, dans les mines, les usines, les champs de labour forcee, de punitions inconcevables, ni moins les enfants, ou les moindres signes de revolte etaient puni par des amputations de mains, de jambes, avec des machetes, et en voir les photos historiques, documentees de l'inhumanite de ce roi arrogant et ses victimes enfants innocents, renforce l'heritage lugubre du colonialisme et ses efforts de s'approprier les terres et leurs peuples de cultures dignes et anciennes et leurs richesses et ressources sans aucune consequence pour des siecles et siecles de suite. En Algerie, les marches pacifiques de civiles recevaient comme reponse la colere des forces coloniales, qui repondaient avec le tir a balles reelles, le survol en avion qui bombardaient avec 3719,5 kilos de bombes les villages. Le croiseur de bataille Duguay - Trouin bombarde a Aokas 10 fois entre le 10 et 11 mai 1945, et les forces francaises et milices tuaient au hazard des villageaois qui ne portaient pas le brassard blanc qu'imposait l'armee coloniale francaise a la population algerienne. Ces ataques continuaient contre la population civile, ses hommes, ses femmes, ses enfants, pour des semaines. Le prefet francais en Constantine, L'Estrade - Carbonnel, etait en faveur de la creation de milices de colons europeens, tandis que le sous - prefet francais de Guelma, Andre Achiari, etait en charge du "Comite de Salut Public", un systeme de justice informel, qui avait comme but d'encourager la violence contre la population civile sans armes, et de faciliter l'identification et le meurtre de rebelles et activistes qui se battaient contre la repression coloniale francaise. Il donnait aussi l'ordre a la police coloniale d'assister les services de renseignement et les milices de colons europeens. Les victimes de ses techniques brutales de repression dans les regions urbaines et rurales, furent enterrees dans des fosses communes, comme a Kef - el - Boumba, et apres, les authorites francaises locales les deterraient les cadavres, et les brulait en masse a Heliopolis. Le realisateur et producteur algerien contemporain Djafar Gacem (1966), actif dans le monde du cinema et de la television depuis 1998, fait ces massacres le sujet de son film de 2021, "Heliopolis", qui fut la selection de choix pour le meillieur film de long metrage etranger pour la 94e Ceremonie des Oscars. Ces crimes contre l'humanite de ces massacres a Setif, Guelma, et Kherrata, ou les gorges devinrent des tombeaux en masses de milliers et milliers de victimes, sont rendus visibles dans les statues et sculptures puissantes et emouvantes pour les visiteurs de ces sites historiques en Algerie, ce pays qui a souffert tant pour son independance. Les photos silentes faites par Nacer Amari, l'artiste visuel de qui ses images donnent entree a l'esprit maintenant en paix, de Kherrata, creent un sens d'intemporalite, de la resonance, de l'echo encore audible des victimes, suspendus entre la vie et la mort dans leurs moments de souffrance inimaginables. Le photographe nous introduit a leur monde, a leur presence palpable encore dans le rythme des choses quotidiennes de la vie de la ville de Kherrata d'aujourd'hui, ses conversations sur les bancs qui entourent le centre et ses mounuments historiques des atrocites coloniales francaises, ses moments de rencontres, d'activite de commerce, d'echange culturels entre poetes, artistes; d'une photo d'un pont pittoresque ancien qui observe, qui garde la traversee entre hier et demain, entre les reveries du present et les espoirs ne pas encore definis, clairs. Nacer Amari nous invite derriere le mur de la tragedie a Kherrata, pour y reveler le coeur battant de l'Algerie, resistant, sur, ne jamais vaincu, toujours pret, ouvert, pour le defi suivant, le geste fier, charitable, qui voit plus loin, qui comprend, qui construit, qui instruit, qui guerit, qui unit. L'esprit du peuple algerien est unique, et on le voit dans sa capacite pour la joie, et dans son respect pour le chagrin: c'est un esprit qui embrasse les deux extremes que doit affronter l'etre humain, et qui le peuple algerien sait maintenir en equilibre avec dignite et infatigable courage. C'est le message puissant que creent ses photos nostalgiques de Kherrata de Nacer Amari, cet artiste algerien subtil qui cree des melodies uniques dans ses images historiques, dans ses portraits, ses nature mortes, ses scenes de nature, et leurs reflections de qui leurs notes sont audibles comme les sons des vagues de la mer, des descentes de cascades de sa terre natale, qui nous restent a l'ouie, au coeur, a la memoire, longtemps apres en avoir connu l'experience. L'ecrivain japonais - anglais contemporain, gagneur du Prix Nobel pour la Litterature en 2017, Kazuo Ishiguro (1954), exprime dans ses romans et novelles la difficulte qu'est se connecter a d'autres personnes, meme a ces personnes avec qui on vit, avec nos familles, nos partenaires, nos enfants. Il commente et explore dans ses livres, la solitude inexorable de l'existence humaine, l'effort continu, exigeant, elusif, de la vaincre, d'en briser les murs, d'y trouver une aperture, un soulagement. Briser ce mur est rare. La photographie de Nacer Amari, comme ses photos discretes, reflexives, silentes faites a Kherrata, cette ville qui a survenu des traumes horrifiants, reussissent de trouver cette aperture artistique, affective, intellectuelle, spirituelle, ce pont reflexif ou le temps se reinvente, se transforme, se voit renaitre des cendres, comme le phenix legendaire, ou on sent son esprit valiant, son coeur battant, qui continue, qui suit la scene suivante du conte de notre terre, qui nous assure de son trajet, de sa voie optimiste, sans perdre de vue le prix qu'en peut demander pour son triomphe, le caractere evasif et le sourire fugace du sphinx taciturne qui surveille le destin humain.  

Trudi Ralston  


La recherche sur les massacres du 8 mai au 26 juin 1945, a Kherrata, Setif et Guelma, aux mains des forces armees et milices europeens colons francais, courtoisie de Wikipedia, ainsi que l'information sur l'ecrivain japonais - anglais contemporain, Kazuo Ishiguro (1954).  

Sunday, May 11, 2025

L'Absence: Un Poeme dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

             Mon poeme exprime l'enigme ne jamais resolu des sensations de l'absence, difficil de vivre, de rendre visible, de communiquer de facon concrete, de lui habiller de forme, de corporalite tangible. Je dedie "L'Absence" a ma Kabylie, a son peuple, a sa terre, a son coeur ample, a son esprit tolerant, a sa sagesse resistante, a son courage vif, fier: 


L'Absence  


On ne peut pas la toucher, lui sentir la peau. Et pourtant, elle brule, cette sensation cruelle de la douleur qui s'installe dans le silence invisible du coeur. 

***

On ne lui entend pas sa voix qu'elle habille de sourires, comme deguisement des soupirs qui s'envolent sur les ailes de souhaits, ecrits dans l'encre rouge du desir. 

***

L'absence, cette exigence implacable qui demande la patience, le courage dans le noir. Elle est la compagne qui pretend la nonchalance, qui insiste qu'on chante, qu'on danse pour etouffer les cris et les blessures quand l'agonie du manque pour les bras de l'autre moitie de notre ame

***

Nous fait trembler de froid, pour vouloir la presence, la chaleur, la joie immense du coeur battant, de son energie vibrante, de ses yeux clairs, rassurants, de leur flamme, de leur amour et sa lumiere, sans laquelle notre coeur souffre, ne vit, ne respire, ne reve, qu'a demi - capacite. 


Trudi Ralston 


"I went inside my heart /to see how it was. / Something there makes me hear the whole world weeping." Rumi (1207 - 1273), ce qui se traduit ainsi:

"Je suis entree dans mon coeur, pour voir comment il etait./ Quelque chose m'y fait entendre les pleurs de toute la terre." 


 

Sunday, May 4, 2025

Une Question de Prerogative Identitaire: "Didine, le Coiffeur" de Nacer Amari - dans la serie "Le Hurlement des Loups du Midi"

              La memoire est une chose envoutante, le fait qu'on peut l'acceder telle une archive, qui comme une machine a voyager dans le temps nous transporte dans un instant vers une place, un moment, une experience d'il y a des decennies, pour la pouvoir revisiter, revivre, dans toute sa complexite, de sons, de couleurs, de conversations, d'emotions. Un portrait en noir et blanc du 22 avril 2025, "Didine, le coiffeur" de photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, a cet effet, de me transporter vers mon village de naissance et ses environs, en Flandres de l'Ouest, et les souvenirs intactes de ces heures passees chez le coiffeur de ma mere, un homme de temperament baroque, et posture ample, grande, au nom de Cristo. Cet homme bruyant, imposant, etait grec, et son nom etait en neon rouge sur la vitrine de son salon. Il parlait sans cesse, en donnant en meme temps des ordres a son assistante, et a sa femme, une femme de petite taille, charmante et accueillante, qui se paraissait avec ses chevelures blondes sensuelles et abondantes, a une jeune Brigitte Bardot. Elle fumait tout le temps, et portait des mini - jupes toutes courtes, ce qui m'avait faire prednre la decision, qu'aussitot que j'etais adolescente, que j'allais me mettre une mini - jupe, cer que j'ai en fait su realiser , a Londres, sans la permission de mon pere, qui etait hors de vue, et qui apres etait pas content de voir sa fille de 12 ans si fiere de son achat du magasin fameux anglais Harrods. POour moi, la rebellie etait deja a cet age, un point d'honneur, et mon pere me permettait de mettre la mini - jupe a la maison, mais il insistait que je mets des pantalons longs avec si je sortais en public. Cet desavantage strategique n'allait pas diminuer ma passion pour les actes de defi. Quant aux memoires des visites au coiffeur, une cousine du cote de ma mere, un jour de vacances d'ete, m'a emmenee vers sa coiffeuse, dans le village a cote du notre, et m'a permis une permanente, quoique j'avais juste 8 ans. La coiffure etait de style haute, comme etait la mode dans les annees soixantes, et m'elevait la taille d'une bonne quantite de centimetres, ce qui me rendait toute enthousiaste et fiere. On y etait allee a pied, et de retour, les garcons du village ou vivait ma tante et ma cousine, n'arretaient pas de siffler quand ils nous passaient en velo. Je trouvais ca fantastique, je me rappelle meme le petit blouson jaune brillant et la jupe courte bleu pale que je portais ce jour. J'etais la star du village ce jour, je rigole encore quand j'y pense. C'etait la meillieure coupe de coiffure de ma vie, car pour la plupart j'avais les cheveux longs, en tresses, ou en queue de cheval, car ma mere etait surtout interessee dans ses propres visites chez le coiffeur Cristo chaque 6 semaines, cela lui interessait peu les coiffures de ses filles. Pour moi, des cette experience joyeuse a l'age de ans, une visite, rare apres, chez le coiffeur, etait une experience sensuelle, les sons, les odeurs, la radio, le conversations d'adultes en chuchotement, de secrets ne pas pour les oreilles des enfants que les meres trainaient avec elles, comme le faisait ma mere, les magazine de mode qui m'occupaient le temps en attendant que la mere finissait sa visite, le bruit des machines, des sechoirs, le rite de laver les cheveux avant, les produits de maquillage que vendait la femme du coiffeur, tout etait a chaque fois uen entree dans un monde un peu interdit, un peu tabou, comme les expression et styles d'habits des modeles dans les magazines avec leurs modeles aux maquillages exagerees, au coiffures ou le grotesque etait permis, et les expressions des visages seduisantes, ce qui pour une jeune enfant precoce comme je l'etais, etait a la fois interessant et confusant, car a l'ecole on etait dit tout le temps qu'il fallait etre surtout obeisante et modeste. Un enfant dans un salon de coiffeur est un explorateur alors, dans un univers de messages mixtes, ou les lois de comportement que professaient les adultes devenaient pour quelques heures ni visibles, ni audibles. Le monde du coiffeur me faisait comprendre qu'il y avait beaucoup de choses ambigus quant au monde des adultes, et cela m'a fait decider a un tres jeune age qu'il allait etre absolument necessaire de trouver un moyen de ne me pas perdre dans le labyrinthe des contradictions auquel chaque enfant fait face quand il ou elle est introduit au monde des adultes, qui, c'etait clair apres des longues heures d'observtion de leur comportement chez le coiffeur, nous disaient une chose, et faisaient regulierement le contraire. Le coiffeur dans ma vue d'enfant solitaire, etait un sorte de magicien, et Cristo avait les mains grandes, calmes, et le regard penetrant. Il ecoutait avec interet aux femmes expliquer ce qu'elles voulaient comme style de coiffure, et souvent insistait sur des autres idees. Il etait trtes convainquant, et touchaient leurs cheveux comme une couturiere ou couturier touche avec expertise les tissus, c'etait rare qu'une cliente lui refusait sa decision, et les femmes apres sortaient toujours contentes. Le coiffeur leur ecoutait, ainsi que sa femme coquette, avec beaucoupde patience, et c'etait evident qu'il y avait des echanges de confiance, de bonheurs, de defis, de tragedies, de choses qui les faisaient rire, et parfois aussi pleurer aux clientes. C'etait comme une petite piece de theatre, comme je me les rappelle faits dans la salle d'acceuil de mon ecole primaire au village, il manquait juste les costumes et les lumieres et les exclamations du public. Comme etait bizarre le monde des adultes. Une fois adolescente, les visites au coiffeur prendraient une autre forme: celle de la nostalgie pour cette intimite familiere, une fois que je suis partie pour les Etats Unis. Une visite au coiffeur, est depuis un rappel a des memoires precieuses, qui sont restees. Pour beacoup d'annees, ici a Olympia ma coiffeuse fut uen femme du Vietnam, et maintenant c'est une amie coreenne - americaine mareiie avec un jeune homme d'Oran, qui est ma coiffeuse. On ne partage pas des memoires de notre enfance, mais elle connait a l'Afrique du Nord, y ayant visitee, comme moi, le Maroc, l'Algerie et la Tunisie. Lui visiter quelques fois l'annee pour me couper et styler les cheveux est toujours une experience qui me donne envie de voyager vers l'Afrique du Nord, qui m'a definie comme poete, comme ecrivaine, comme artiste: l'Algerie et ma Kabylie, ma muse, qui continue de m'expliquer mon chemin dans cette vie, et qui me permet reconnecter avec les meilleures inlfeunces et experiences de mon enfance et adolescence en Flandres, et me permet metrouver le centre de mon identite en exile, de me comprendre la force de la grace de l'esprit de la culture et coeur Berberes dans ma vie, cette grace qui me permet de vivre dans le present, fiere, libre, reconnaissante. 

              Les portraits kabyles du photographe astucieux Nacer Amari sont toujours une invitation d'exploration, de faire une fouille archeologique - historique dans le monde des contextes de ses protagonistes. "Didine, le coiffeur" se presente dans son portrait avec une confiance absolute, c'est une personne qui aime sa profession, et il me rappelle dans ce sens a mon cousin Marc, qui etait coiffeur toute sa vie, et le faisait tres bien, avec un flair et entousiasme qui etait un beau contraste avec son temperament silent, paisible. Comme coiffeur, il trouvait la chance de s'exprimer, de communiquer aussi son interet dans le monde de la mode, ses couturiers fameux, et avait la chance aussi d'etre le therapiste gentil, qui ecoutait sans jugement et avec respect les histoires de malheur et de bien, de ses clients et clientes. Comme parait etre un don de la profession de coiffeur, il possedait aussi un bon sens de l'humour, sans jamais devenir mechant ou insensible, meme dans ces moments ou se doutait parfois de la veracite des hisoires lui confiees. Marc etait mon coiffeur que quelques fois, mais je maintiens des bonne memoires de ces rares visites, quand j'etais en vacances en Flandres, pendant mes annees d'etudes universitaires au Texas. Les cheveux et leur monde de styles specifiques a la mode d'une region, d'une culture ont une longue et ancienne histoire, de qui son evidence remonte a l'Egypte ancien, qui a revelee a l'archeologie des coffrets richement decorees pour les peignes, les epingles a cheveux, les ciseaux, les rasoirs, les pices a epiler, et les bouteilles de lotions pour restorer et renforcer les cheveux. Les anciens egyptiens attribuyaient le la puissance aux cheveux, et les coiffeurs et artisans de perruques savaient tresser habillement les cheveux dans des dizaines de tresses petites. Les hommes de l'elite en Egypte ancien portaient parfois des chevux artificiellement boucles, en couches de tresses de perruques a l'imperiale elaborees. Dans beaucoup de cultures de l'Afrique, les cheveux sont vu comme un moyen de communication avec le monde spirituel, comme les cheveux se toruvent sur le point  le plus haut du corps, la tete, qui est le plus proche au divin. Pour cette raison, les coiffeurs traditionellement occupent une position de prestige dans les communautes africaines. Avant de mourir, un coiffeur donnait ses peignes et outils de sa profession a un heritier digne, pendant une ceremonie speciale. En Afrique, les cheveux sont vus comme un moyen de messages qui communiquent l'heritage, la culture, la religion, le statut social de la personne. Le colonialisme allait laisser une influence destructive et punitive sur cette richesse des styles de coiffures ethniques et originaires du continent. Il y a un article tres riche en information sur l'histoire des cheveux et leur importance en Afrique et ses cultures, qui explore l'abondance des expressions de coiffures de chaque region, ecrit par l'Ambassador Gale a l'Univesite de Johannesburg, en Afrique du Sud, Nonkoliso Andiswa, du 23 novembre 2021: "African Hairstyles - The "Dreaded" Colonial Legacy". Cet article expliqe comme pendant l'ere du colonialisme, pendant l'esclavage, les cheveux etaient rases des peuples envahis, pour leur priver de leur dignite, de leur identite. Le meme sort etait celui du peuple noir aux Etats Unis, et des tribus amerindiennes: couper forcement les cheveux des hommes, femmes et enfants etaient une facon brutale de voler aux cultures noires et amerindiennes leur droit a une identite cuturelle, mythologqiue, spirituelle, sociale, sous la terreur des colons francais, anglais, espagnols et portugues qui ont envahis les Ameriques. Grace aux mouvements civils des annees 1950, 1960 et 1980, il y a depuis une renaissance considerable des droits civils et culturels de la cultures noire et amerindienne  aux Ameriques, et les styles de coiffure et leur popularite croissante en sont un signe marquant, visible. En Egypte ancien, les evidences archeologiques de tissage de cheveux datent de 3000 mil ans, avec des tissages meme de differentes couleurs. Vers 1600 B.. le tressage de cheveux en Egypte ancien etait decoree parmi les femmes de la noblesse, de la famille royale et des concubines, etaient decorees avec de l'or, des perles, et de la graisse parfumee. Au Sudan, les jeunes filles avaient des tresses dites mushats, et les porter et mettre etait vu comme une pratique ceremoniale, qui preparait les jeunes filles pour le jour de leur mariage: la tradition des tresses etait d'avoir des tresses longues, soyeuses, parfumees de graisse, pour la dance importante de la mariee, une partie de la tradition unique du programme culturel du mariage. En Ethiopie, dans la Vallee de la Riviere Omo du sud - ouest du pays, la tribu Hamar ont un style traditionel de tresses  qui exprime la valeur de l'homme et de la femme dans le statut du mariage. Les anciens empereurs ethiopiens Yohannes IV (1837 - 1889 ) et Tewodros II (1818 - 1868) dans leurs portraits se presentent avec des coiffures de tresses en ligne, comme illustration de leur cote util comme style pour les guerriers. En Afrique de l'Est, la tradition du style de chevuex en tresses remonte a 3500 B.C. avec des tresses en ligne Kolese dans la langue des tribus Yoruba. Les tresses Albaso, populaires en Ethiopie et Erythree, communiquent le role des differentes ethnicites dans la societe. Ce style se cree avec sept tresses en ligne, tressees vers l'arriere de la tete, qui fonctionnent comme une couronne en face, et une criniere de cheveux laissee flottante dans le dos. En Ethiopie, il y a une abondance de style de tresses: le style Sheruba, le style Mertu favori du peuple Oromo. En Ouganda, l'importance des tresses pour les cheveux, liee a l'identite de la richesse de l'hstoire du pays, a souffert malheureusement l'influence nefaste du colonialisme. Pendant la traite transatlantique des esclaves, on rasait les cheveux des esclaves africains, une facon d'abuser, dehumaniser et humilier les personnes africaines volees brutalement de leurs pays pour le commerce colonial et ses profits criminels. Au Kenya, les peuples Maasai et Kikuyu, portent le style de leurs tresses fameux avec des perles elaborees et des decorations en or au moins depuis 1910. Des plus de 40 tribus, chaque culture a sonstyle unique de porter les tresses, et une eprsonne initiee dans les styles, peut identifier de vue a quelle tribu appartient les tyle en question. L'Afrique de l'Ouest est connu pour le style Fulani de ses tresses. Le style a traditionnellement 5 tresses longues, faconnees en cerceaux, pour encadrer le visage, avec une coiffure tressee au milieu de la tete. Les memebres de la culture Fulani decoraient les tresses avec des pieces de monnaie en argent et or, des perles et des cauris, qui sont des coquillages de porcelaine aussi dites coquillages de cowrie, sont vus comme des symboles de bonne fortune, de protection et aussi de femininite. Les coquillages cowrie se trouvent en Asie du Sud et de l'Est et en Afrique, on les trouve sur les zones cotieres de la Somalie et du Mozambique. Au Ghana, le style des tresses Banana ou Ghanienne sont devenues populaires pour leur application facile, leur maintien et excellente facon de proteger les cheveux noirs africains. Chaque expression des tresses etait une indication du statu social et religieux de la personne. Le style ghaniene se reconnait pour les tresses faites en ligne  sur le front du visage, pour apres s'etendre dans des tresses plus larges qui pendent de la tete. Le premier exemple de ce style de tresses date d'eviron 500 B.C. d'hieroglyphes et sculptures et sculptures. En Nigeria, on trace les origines de tresses a une sculpture en argile d'une personne avec des tresses en linge, de la tribu Nok, aussi de 500 B.C. Le style de tresses en Nigeria est liee a l'importance des matriarches, comme c'est elles les responsables de la transmission de cet artisanat culturel et son heritage, par exemple, les femmes de la tribu Miango decorent leurs tresses avec des feuilles et des foulards. Pour combattre l'effet desastreux du colonialisme sur la tradition des tresses dans les cheveux, a partir du XVeme siecle, les femmes en Nigeria commencent a coder des messages secrets dans le style de leurs tresses, dans les communautes des femmes des tribus Wolof, Mende, Mandingo et Yoruba. A Mali, la tradition des tresses se voit dans la tradition de la danse Dama, de la tribu Dogon. A Sierre Leone, le style de tresses s'unit a la femininite  pour les femmes du peuple Mende, ou les cheveux sont vu comme les plantes qui sortent de la terre, pour se diriger vers le ciel. Les tresses soignees, elaborees, nettes sont vues comme une expression de beaute, de charme sensuel, et de bonne sante. Au Senegal, les tresses Rao deviennent la mode, pour un moyen alternatif de creer des tresses individuelles longues, en utilisant la plante Yoss sechee, qui est peinte noire. Le style se fait en melanger ensemble 2 tresses au lieu de 3, qui donne un effet crepus aux tresses, qui ainsi imite la texture luxurieuse du tissage de tapis de coton qui fait partie des coutumes du pays. En Gambie, les guerriers etaient connus de partir a la guerre portant leurs cheveux dans des tresses serrees. En Afrique Centrale, le peuple Mangbetu de la Republique Democratique du Congo, etait connu pour la pratique d'enveleopper le crane en forme de cone des l'enfance dans une tradition au nom de Lipombo. Les tetes allongees etaient tressees en lignes dans un style au nom d'Edamuru. Le sLipombo etait un symbole de beaute, pouvoir et haute intelligence parmi la classe elit e Mangbetu. Le Cameroun est connu pour le style de tresses noeuds nubiens ou tresses noeuds Bantu, tres populaire mondialement en ce moment. Au Chad l'usage de la poudre Chebe est la racine de la renommee des cheveux de generations de femmes de la tribu Basara arabe, connue pour les cheveux epais, longs, soyeux souvent unis dans des tresses individuelles longues jusqu'a la taille. Le melange poudree est faite de graines sechees originaires de Chad partie des recoltes du pays depuis des siecles. En Afrique du Sud, le peuple Himba a recu une admiration internationale pour la tradition ancienne de savoir maintenir les cheveux. La tribu Mbalantu utilise les tresses eembuvi comme rite d'initiation dans le monde adulte pour les filles et sont les premiers exemples des tresses en boite, ou "Box Braids". L'application de la graisse animale et la poudre de l'arbre Omutyuula ont permis que les femmes de la tribu reussissnet d'avoir les cheveux jusqu'aux chenilles lorqu'elles atteignent la puberte. En Angola, quand on demande a une personne de tresser les cheveux, c'est une demande pour l'amitie. L'origine des tresses en noeuds populaires Bantu se repand en origine a travers l'Afrique Centrale et l'Afrique du Sud, dans une region geographique de plus de 400 cultures. Les noeuds Zulu du Royaume Zulu et ses membres symbolise la force et la communaute, et l'Afrique du Sud est aussi l'origine du style des tresses en boite, les "Box Braids" - "braids" etaient le mot anlgais pour des tresses - et signifie un style qui veut indiquer la richesse, et l'importance sociale de la personne. La chanteuse afro - americaine, Janet Jackson (1966), une des deux soeurs du chanteur celebre Michael Jackson (1958 - 2009), a rendu le style populaire aux Etats Unis dans les annees 1990. 

           Ce voyage fascinant qui a permis l'exploration des styles complexes anciennes et contemporains des tresses pour les cheveux dans les coiffures traditionnelles des cultures de l'Afrique, sont une illustration ample de l'importance qu'ont les cheveux dans l'histoire de l'identite des peuples, et comme l'Afrique est le continent d'origine de la race humaine, ce fut tres a propos de lui celebrer les racines de la place des cheveux dans les expressions stylistiques sociales - historiques des civilisations humaines. Le coiffeur comme shaman, comme intermediaire, comme artiste aussi, comme therapiste, comme lien entre le tactil, la beaute sensuelle et spirituelle, dans les moments quotidiens de la vie, et dans les moments de transition, de transformation de la vie, comme la naissance, l'adolescence, l'introduction au monde des adultes, le mariage, les statuts professionnels, culturels, les rites de joie et de chagrin, est un role qui incorpore souvent de facon ne pas toujours appreciee a fond, le rythme complexe qui unit les membres d'une communaute, d'une culture. Le portrait "Didine, le coiffeur" du photographe kabyle Nacer Amari est un hommage elegant et rassurant de cette profession qui unit un flair de temperament adaptable et sociable, a une intelligence creative flexible, tactile, qui nous assure qu'on tient en bonne sante notre confiance  physique et affective, et l'amour - propre en bonne sante, ensemble avec le sens d'appartenance qui de temps en temps a besoin d'un peu de soin et humour relaxants, de la part des mains et leurs talents du coiffeur qui sait que se maintenir dans un monde ou le stress et la concurrence exigent une energie et courage constants, cause pas mal de degats, meme aux tresses et cheveux les plus resistants.  

Trudi Ralston 


La recherche copieuse sur l'histoire ample et ancienne des cheveux et leur importance, courtoisie de Wikipedia, et l'article erudit du 23 novembre 2021 : "African Hairstyles - The "Dreaded" Colonial Legacy" by Nonkoliso Andiswa, Gale Ambassador at the University of Johannesburg, South Africa, under the rubric "A Regional Walk Through The History of African Hair Braiding", found in OkayAfrica, https://www.okayafrica.com   


Saturday, April 26, 2025

Une Integration Transformative: La Force Symboliste "SLIMANE B" de Nacer Amari - dans la serie "Le Hurlement des Loups du Midi"

             C'est une source de grande inspiration creative, d'energie reflexive, tranquille, centree, de continuer de decouvrir le lien unique que la photographie de mon collegue kabyle, l'artiste photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, revele dans cette collaboration flamande - berbere commencee fin de 2019. Cela me rappelle encore et encore a une fouille archeologique, ou les tresors que le temps cache, heberge, dans le sein discret de la terre et ses mysteres, offre ses codes, ses histoires au travail patient, precis des archeologues, des efforts de leurs passions culturelles - historiques. Un portrait en noir et blanc du 13 avril 2025 du photographe algerien astucieux, m'a surpris pour la force evocative du visage de son protagoniste: son regard qui voit au - dela de l'evident, qui invite l'introspection et qui m'a laissee avec une impression vive de ma memoire du visage expressif du peintre portraitiste flamand, Raoul Van Den Heede (1924 - 1999) que j'ai connu comme enfant et adolescente, comme il etait un ami proche de mon pere, et l'amant de ma tante Agnes, la soeur ainee de ma mere. Je me rappelle son studio bohemien au milieu de la solitude du village de Drongen, en Flandes - Orientale, sa nombreuse famille de chats qu'il tolerait de lui interrompre le travail, sa passion presque desastreuse pour le whisky, qu'il a du reduire considerablement apres qu'il a appris que cela lui pourrait gacher les yeux. Je me rappelle ses histoires fascinantes de ses experiences traumatiques pendant la Segonde Guerre Mondiale, quand il a su s'echapper plusieurs fois comme prisonnier de guerre. Je me rappelle sa moto, ses bottes grandes, ses mouvements du corps muscle, ses chemises blanches de coton, aux manches retroussees et cols ouverts, comme d'un poete sensuel romantique, de pirate rebelle, et l'eternelle cigarette entre ses levres, et ses doigts couverts de taches de peinture des differentes couleurs vives de ses pinceaux pour ses tableaux. Je me rappelle son rire abondant, grand, son amour sans gene pour la sensualite dans toutes ses formes, qui me fascinait comme adolescente et m'en a reveillee l'interet, la curiosite a un jeune age. Son regard surtout, que j'ai pu retrouver dans le portrait "SLIMANE  B", ce regard qui comprend beaucoup, qui accepte sans resignation, les mysteres, l'irresolu de la vie humaine. Ce qui m'a menee a explorer plus a fond l'art du sculpteur et artiste au crayon et dessins au fusain: l'artiste flamand de Gent, Georges Minne (1866 - 1941). George Minne etait le pere de mon oncle sculpteur, Frederic Minne (1907 - 1978), le fils le plus jeune des 6 enfants dans la famille de George Minne et son epouse Josephine Destanberg, fille du poete laique flamand, Napoleon Destanberg de Gent. Je connaissais bien l'art en sculptures de mon oncle Frederic, sa maison, son studio, comme j'y avait visitee souvent, comme il etait le mari apres 1964, de ma tante Agnes, la soeur ainee de ma mere.  Mon pere m'avait regalee en 1990, selon la premiere visite avec ma mere a Olympia, un livre de 1982, qui etait en honneur d'une exposition qui celebrait l'art de George Minne, au Museum voor Schone Kunsten, ce qui est flamand pour le Musee des Beaux Arts, a la ville de Gent, du 18 septembre au 5 decembre 1982. Je pense que c'est aussi une belle coincidence, que 1982 est l'annee de la naissance du photographe d'Aokas. Retrouver, re - integrer les influences artistiques - culturelles de mon enfance et adolescence en Flandes, grace a l'esprit inclusif narratif de l'art de mon collegue kabyle, est digne de chaque exploration, chaque appreciation et contexte litteraire, que mes articles et mes livres mettent a la memoire collective et ses influences uniques de l'Afrique du Nord. Que Nacer Amari soit la catharsis decisive, la force artistique qui me permet cette integration transformative de mes energies de poete en exile, d'ecrivaine, d'artiste, est une histoire d'une authenticite incontestable, qu'il faut partager, pour etre temoignage de l'esprit ample, universel de son temperament creatif, qu'il donne vie dans ses portraits, ses natures mortes et ses scenes rurales et urbaines, de sa photographie. Avoir la chance de travailler ensemble avec le photographe kabyle, est un clin de l'oeil de grande charite de la part du destin, comme j'explore dans mon livre recent, du fevrier 2025, qui continue cette exploration de l'archeologie de l'art est ses forces creatives qui unit mes ecrits aux images de Nacer Amari, "Les Blessures de Chiron: Le Code Mnemonique dans la Vision Artistique de Nacer Amari". Le lien entre les esprits artistiques qui se rencontrent dans cette espace sacrale que sont les arts, leur force generative qui donne le contexte social - historique des mouvements culturels qui definent le va et vient des civilisations humaines. 

           L'art expressionniste du peintre portraitiste flamand Raoul Van Den Heede (1924 - 1999), est liee pour moi a l'art de George Minne, les deux qu'adimirait beaucoup mon pere. Je n'ai pas connu a George Minne, qui avait une renommee mondiale, de la Belgique a l'Allemagne, de la France, a l'Italie, a Angleterre, a l'Espagne, aux Etats Unis, a l'Australie. Je connais son art comme une enfant qui avait comme oncle un des 5 fils de George Minne: Frederic Minne (1907 - 1978), lui aussi un artiste. Frederic Minne a vecu part de son adolescence au pays de Galles, pendant la Premiere Guerre Mondiale, et allait vivre dix ans en Afrique sub - saharienne, pres du lac Kivu, sur la frontiere qui aborde le Kenya, ce qui a grandement influencee le dynamisme, la sensualite et aussi la spiritualite de ses sculptures. Il manquerait pour le reste de sa vie le bonheur qu'il avait connu en Afrique. Je me rappelle vivement sa profonde melancholie et tristesse pour le continent ou il avait laissee l'essence de sa joie vitale abondante, quand il avait un peu trop son whisky ou cognac, cette ombre lourde du manque de pays resurgissait de facon transpercante. Ma tante Agnes De Cauter, etait 20 ans plus jeune que son mari, et je me rappelle le chagrin immense qu'elle a souffert avec la mort soudaine de Frederic a l'age de 71 ans, quand elle etait encore relativement jeune. George Minne, le pere illustre de Frederic, etait contemporain et ami proche de l'ecrivain flamand, qui ecrivait en francais, Maurice Maeterlinck (1862 - 1949), de naissance de Gent et mort a Nice, le recipient du Prix Nobel pour la litterature en 1911. Ses ecrits comme poete, dramaturge et essayiste etaient applaudi pour la profondeur poetique de ses analyses de la tension entre la force vitale et l'abysse de la mort, que le mouvement du symbolisme chercheait a comprendre, a surmonter, suite des horreurs de la premiere Guerre Mondiale, duquel Maurice Maeterlinck et George Minne etaient adherents, et qui dans l'oeuvre sculpturelle de George Minne montreait deja la transition vers l'expressionnisme, qui serait au centre des peintures en portrait de Raoul Van Den Heede. George Minnne etait aussi contemporain des peintres symbolistes Gustav Klimt (1862 - 1918) et du jeune peintre portraitiste autrichien Egon Schiele ( 1890 - 1918), lui connu pour la force expressionniste et l'energie franche, sexuelle intense de son art, de ses portraits nus, provoquants, qui allaient generer le mepris et la condemnation du regime nazi. L'art de George Minne repandait sa renommee de facon ascendente pendant les 40 ans de sa carriere artistique, et l'interet dans son art continue de nos jours. Le professeur contemporain de l'histoire des arts, qui enseigne et ecrit comme sa specialite sur l'art de l'Europe du XIXeme et XXeme siecles, a l'Universite de Colorado a Boulder, aux Etats Unis, Albert Alhadeff, fut un des intellectuels de contribuer des articles pour le livre commemoratif de 1982, pour l'exposition au Musee des Beaux Arts a Gent. Il a depuis ecrit plusieurs articles sur l'art du sculpteur symboliste, et encore en 1989, en 2000, en 2014. C'est lui qui decrit la sculpture et les dessins de George Minne ainsi: "Les figures de George Minne vivent, comme la terre meme, le battement de coeur primitif de la vie, qui seulement peut se sentir avec la simplicite d'une fresque de Giotto - (c. 1217 - 1337) - de Minne, de Gauguin - (1848 - 1903). " Giotto de Bondone etait un peintre et architecte italien de la pre- renaissance italienne, qui a fait la transition du style byzantin qui etait prevalent pour 200 ans dans la peinture gothique, et qui a introduit la peinture avec le monde de ses fresques, lumineuses, de couleurs sublimes, aux resonances des miniatures perses, au style moderne de la peinture et ses techniques, de donner une individualite specifique a chaque visage. Paul Gauguin etait le peintre rebelle qui allait trouver sa vox authentique a Tahiti, dans son peuple, ses femmes, sa nature, libres, sensuelles et qui y allait mourir, esprit intrepide. Albert Aldaheff inclut aussi dans son appreciation de l'art de George Minne les mots de l'ami ecrivain proche du sculpteur, Maurice Maeterlinck, ces mots de 1923: "(George) souriait sans cesse, paisiblement, a quelque chose qu'il etait seul a voir. Nous le regardions amicalement et non sans respect, comme une sorte de primaire, de "minus habens" merveilleux." Le mot "minus habens", du latin, veut dire "quelqu'un qui a moins, qui a un developpement un peu plus bas que celui d'un enfant", donc, une personne pure, innocente, comme elabore Maurice Maeterlinck pour decrire son ami, quand il se rappelle de lui a l'age d'etre encore jeune artiste et etudiant: " Il ignorait tout, et deja, dans ses premiers dessins, ses premieres ebauches, tout son art se trouvait en puissance." C'est cette emouvante description de la force creative pure, qu'a su observer et apprecier son ami ecrivain - dramaturge, dans l'art de George Minne, qui me fait comprendre encore de facon plus claire, plus profonde, l'impact de la force generative qu'a sur mes ecrits en prose et poemes, sur mes portraits en crayon en encre que j'ai fait du photographe Nacer Amari et sur mes broderies en fils metalliques brillantes de ses photos d'une riviere cascade en Kabylie, d'une fleur hibiscus jaune, d'une fleur et son papillon. Cette expression de ma creativite est une chance a une segonde vie, libre, authentique, a une re - integration de mon etre creatif qui avait perdu sa voix, son expression, sa vie, son esprit, dans la solitude de 30 ans d'isolation, d'invisibilite. Rumi, le poete persi Sufi (1207 - 1273) l'avait senti il y a des siecles et siecles avant ma naissance: "Ne sois pas satisfait avec les histoires, celles des autres. Deplie ton propre mythe." Cette force creative demande une passion intense, une vision de grande conviction, reflexive, tranquille, qui navigue le monde en dehors des distractions et illusions, des bruits de l'ego, comme Rumi l'exprime dans ces mots descriptifs: "Heureux est le moment, quand on s'asseoit, Avec deux formes, deux visages, et pourtant, une ame, Toi et moi." L'art unit, rend claire l'universalite de l'experience humaine, enrichit avec l'expression des arts, qui illumine ce qui rend chaque culture, chaque artiste, dans l'etreinte du coeur artistique qui celebre la beaute, l'identite unique de la voix creative, et l'harmonie qu'elle trouve dans la resonance d'autres voix libres, et de cette voix forte, sure, qui lui entend et comprend sa melodie, son message, sa sensibilite, son don, son histoire, son besoin et son desir de l'expression. Le portrait "SLIMANE  B" de Nacer Amari, evoque dans le visage serein, et en meme temps alerte, de son protagoniste, sa lumiere interne de la vision artistique. C'est profond, d'y voir en meme temps, le visage de l'artiste expressionniste flamand Raoul Van Den Heede, et les precieuses memoires de lui que je garde, et que ce lien artistique - litteraire avec le photographe et ses sensibilites et inspirations creatives me reveillent, me rendent plus claires, en revelent leur symbolisme, leur importance, leur place dans le puzzle avec les pieces manquantes de ma vie, avant l'introduction a l'esprit et histoire riche, variee de la culture kabyle, du coeur berbere de l'Afrique du Nord. C'est dit que les liens transformatifs dans les liens entre personnes, sont les plus forts, les plus guerisants, les plus durables. Que je retrouve mes racines et mon coeur flamand et ses experiences les plus profondes, les plus importantes quant a la survie de mon etre, comme poete et artiste, et que ses racines ont su reanimer le battement de mon coeur creatif, si longuement mis en stase, en l'agonie de la stagnation, de l'hypnose de la douleur de l'agbnegation, de l'indifference, ont recu leurs ailes, leur souffle libre, dans l'accueil chaleureux de la Kabylie, de l'esprit ample, perspicace de mon collegue d'Aokas, est digne d'un conte magique des artistes flamands fameux: de Maurice Maeterlinck, d'une de ses pieces envoutantes de theatre; est digne d'une sculpture et sa force vitale ou se rend visible la lutte pour le droit a la vie, cette lutte du combat existentiel et les blessures qu'y laisse le chagrin, le traume subi, au corps, au coeur, et a l'ame, que racontent les dessins et sculptures symbolistes et pre - expressionnistes de George Minne. Cela me rappelle aussi les mots lucides du poete Jalal - al - Din Muhammad Rumi : "Ton coeur connait le chemin, court vers sa direction." Les arts savent enlever les obstacles qui interdisent le coeur sa liberte, son droit d'etre soi - meme, d'explorer a fond son identite, ses intuitions, ses desirs, ses interets, sa curiosite pour definir, vivre son identite unique, qui veut prendre vol, qui veut trouver sa voix, et sa melodie authentique, qui refuse etre une copie que veulent forcer exigences et limitations externes, demandes externes, qui limitent, qui coupent l'initiative de la volonte individuelle, ce poison lent, asphyxiant de l'esprit creatif. L'archeologie creative, la fouille d'un passe anterieur qui explique les urgences du present, qui en indiquent le chemin futur, reflexif, intuitif, c'est ca la force de l'integration transformative qu'est dans ma vie complexe de poete, l'esprit ancien, reflexif de la Kabylie. C'est la force symboliste multi - dimensionnelle, variee, transcendentale, vitale, le feu energique, guerisant qui leve le phenix de mon exile de ses cendres et lui donne son vol, son energie, liberee, et qui a comme muse shamanique, le lien et son influence radicale, d'ancrage audace, de presence transformative: l'art et son temperament courageux, non ambigu, precis, du photographe kabyle Nacer Amari

Trudi Ralston 


La recherche et l'information sur l'importance de l'art du sculpteur symboliste flamand George Minne (1866 -1941), de son influence dans la presence artistique du XIXeme et XXeme siecle, et aujourd'hui, courtoisie de Wikipedia, et le livre en hommage de l'exposition de 1982, de l'art et son evolution de George Minne, ecrit en flamand: "George MINNE en de kunst rond 1900 - Museum voor Schone Kunsten, Gent van 18 september tot 5 december 1982.", publiee par la ville de Gent et ses benefacteurs des arts plastiques. Ce livre a des temoignages en flamand, en francais, en anglais, en allemand, d'artistes et critiques de l'art contemporains de George Minne, entre autre de son ami proche, l'ecrivain Nobel laureat de 1911, Maurice MAETERLINCK ( 1862 - 1949).  Les references aux aphorismes du poete perse Sufi Jalal  al - Din Muhammad RUMI (1207 -1273), sont courtoisie de Wikipedia. 

Tuesday, April 22, 2025

Jeux d'Ombres: Le Reve de la Marionnette - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

             Le son de mes pas resonnait encore au moment que je me suis reveillee. Un son d'echos, qui indiquait un site solitaire. Cela me surprend toujours, cette transition abrupte du monde des reves vers le monde concret, d'un nouveau jour, voyant l'horloge qui indique le temps, 6:45 du matin, voyant le rideau de la chambre a coucher ou joue la lumiere et le carillon eolien, suspendu du sous - toit, ses chants joyeux d'une vingtaine de petites cloches qui imitent un style zen bouddhiste de reflection, de pause. Ou etais - je cette nuit, dans ce monde vaste de mes reves, ou je voyage sans meme y penser consciemment? Ces images le matin, venu en pieces comme d'un puzzle qui s'est glissee de la main, s'evaporent vite, si on ne les met pas a la memoire aussitot, avant que la realite quotidienne fait ses demandes. Je me rappelle seulement des breves scenes du reve: j'etais dans une ville desertee, je chercheais la maison d'une personne ne pas vue depuis longtemps, je marcheais sur du beton, et dela le bruit de mes pas. J'etais seule, mais je sentais la presence d'une autre personne, de qui je ne voyais que son ombre, dans la distance. J'avais l'impression que la personne me chercheait aussi, quoique son ombre marcheait dans l'autre direction. Faisant la transition vers le monde concret, j'ai pensee au monde des jeux d'ombres, au theatre des marionnettes chinoises. J'en voulais apprendre leur histoire, et apres, dedier un poeme a ce reve bizarre, hantant, de solitude, de manque, pour un etre cher, de qui je n'ai pu voir que son ombre evasif, et qui m'avait laissee ce matin clair, de soleil et ciel bleu, de chants des oiseaux au jardin, avec un chagrin au coeur, de cette douleur que seulement l'affection et la tendresse savent faire souffrir. 

             L'histoire des jeux d'ombres, des marionnettes chinoises, ce theatre d'illusions, est une forme ancienne de narration et divertissement, faite avec des figurines articulees, qui sont tenues entre une source de lumiere et un ecran translucide ou scrim. Il y a 4 differents types d'acteurs dans un theatre d'ombres: 1) des acteurs qui utilisent leur corps comme ombres, 2) des marionnettes ou les acteurs tiennent les marionnettes, et sont tous les deux visibles, dans la lumiere du jour, 3) des marionnettes ou domine la vue spatiale: ce qui se refere a la perception d'objets dans une espace, donc, la manipulation d'objets dans cette espace, d'objets  2 - dimensionnelles et 3 - dimensionnelles ( 2 D ou 3 D), 4) le theatre avec la vue des ombres et les marionnettes des deux cotes de l'ecran. Il y a plus de 20 pays ou il y a des troupes de theatre des ombres. En Syrie, cette tradition artistique est classee par l'UNESCO comme faire part du patrimoine mondial culturel intangible. Les yeux d'ombres comme expression theatrale a une longue histoire dans l'Asie du Sud - est, surtout en Indonesie, en Malaisie, a la Thailande, et en Cambodge. C'est aussi un art ancien qui fait part de la tradition folklore en Chine, en Inde, en Iran et au Nepal. C'est un art qui se pratique en Egypte, en Turquie, en France et aux Etats Unis. Les origines du theatre des ombres est probable d'etre de l'Asie Centrale ou de l'Inde, vers 1000 B.C. Apres les invasions mongoles du XIIIeme et XIVeme siecles, le theatre des ombres devient en vogue au Moyen Orient, et s'exprime dans des styles locaux de la region au XVIeme siecle, et beaucoup de ce theatre se trouve en Turquie et dans les arts de l'empire Ottomane, surtout au XIXeme siecle. L'influence y contribuee a la repandue de cet art ancien avec l'expansion de l'empire Mongole, fut facilitee par l'immensite du territoire mongolien: cet empire imposant fut et reste, l'empire le plus vaste dans l'histoire du monde, de frontiere a frontiere, qui incluyait, ensemble avec la Mongolie : la Chine, l'Afghanistan, l'Armenie, l'Iran, la Russie y compris la Siberie, le Turkmenistan, l'Uzbhekistan, la Belarusse, l'Iraq, le Kazakhstan, le Kyrgystan, le Pakistan, la Turquie. Ce qui faisait un empire de 23 million km2, et voila l'empire contingu le plus immense dans l'histoire de notre planete, "contingu" etant un mot qui signifie "juxtaposee", donc, sans interruptions de frontieres, de mer, d'ocean, ou autre distance, donc, qui se touche ininterrompu. Les navires marchands venants de l'Europe, chercheant des routes maritimes vers l'Inde ou la Chine, introduisaient dans le cours de leurs exploits, le theatre des ombres qui ainsi devient populaire en France, en Angleterre et en Allemagne, a partir du XVIIeme siecle. Selon l'historien anglais des arts de l'image animee, Stephen Herbert (1952 - 2023), le theatre des ombres s'evoluerait de facon nonlineaire, dans les diapositifs sur ecran, et finalement, dans l'art de la cinematographie. Le principe en commun dans ces innovations fut l'application de la lumiere, des images et de l'ecran, de maniere artistique. Dans les annees 1910, l'animatrice allemande, Lotte Reiniger (1899 - 1981), fut la pionniere de l'animation des silhouettes comme formule, ou les ombres des marionnettes etaient filmees image par image, et avec l'arrivee des annees 1920, le film silent s'annonce avec des acteurs, dans le monde de l'expressionnisme allemand, avec le film d'horreur "Ombres Menacantes", ou le jeu des ombres fonctionne a cote des acteurs comme symboles irreels qui laissent des avertissements sur le futur trouble pour les acteurs insouciants. 

            Le monde des reves est irreel, comme l'est le monde des marionnettes chinoises, ses ombres du monde du theatre ancien. L'idee du monde des ombres, comme un theatre qui traduit le monde concret et ses illusions, ses contes, ses legendes et histoires, etait deja un sujet de la philosophie ancienne grecque, comme l'explorait Platon (c. 427 - 347 B.C.) dans son "Allegorie de la Grotte", dans son livre "La Republique" ensemble avec "L'Allegorie du Soleil" et "L"Allegorie de la Ligne Divisee." Les prisonniers dans la grotte ne voient que les ombres sur le mur, et ces ombres ne sont que les reflections d'objets y mis par le monde reel, par des personnes qui ont entree au monde reel. Ce que les prisonniers dans la grotte voient n'est qu'une illusion, une distortion de la vraie realite, du vrai monde. C'est pour cette raison que le monde des jeux d'ombres, du theatre des marionnettes chinoises, etait si hypnotisant, et le reste, jusqu'a nos jours: on vit nos vies sous tants d'illusions, imposee par la societe, par les traditions, les gens en charge du monde, qu'on vit dans un sens la vie dans un etat de somnambules, et je crois que le monde des reves est un effort de se reveiller, de faire face aux illusions. Le monde de mes reves est tres complexe, l'est depuis mon enfance, et comme poete, ecrivaine et artiste, ce monde des ombres, de la nuit, m'eclaircit grandement le trajet et ses incertitudes et defis existentiels de ma vie, souvent vecue dans la compagnie ne jamais tres distante, de la solitude et ses enigmes, ses messages cryptiques, difficiles a comprendre, a accepter. Le monde de mes reves, est le monde ou je suis tres consciente d'etre la silhouette d'une ombre, d'etre dans un sens une marionnette chinoise, qui suit involontiers les mouvements des mains, des doigts du marionnettiste qui me manipule, qui selon certaines ideologies est absent, indifferent, selon d'autres, un etre divin qui nous accompagne le destin. Dans les moments les plus lucides le monde de mes reves, si vaste, et oui, contigu, ou l'Europe et l'Afrique du Nord touchent leurs terres, et mon enfance et mon adolescence, et ma vie d'adulte aux Etats Unis, dans une ligne ininterrompue, me permet marcher vers les Flandres la nuit, vers ma Kabylie, et y revoir ses montagnes, ses villages, sa mer, ses rivieres, mes amis et mon collegue photographe, me permet pouvoir revivre mes plus belles memoires que l'esprit et coeur kabyle m'unit, ou les annees passees deviennent l'espoir du present, l'horizon lumineux de demain. C'est tres emouvant, tres calmant. Ce poeme exprime cette nostalgie, cette appreciation et ce manque du pays, ce melange de douleur, pour les souvenirs de mon enfance et adolescence en Flandes, et pour le regal du present que me donne a mes energies creatives la Kabylie. Dans le monde de mes reves, il n'y a pas de distance entre terre flamande et terre kabyle, et j'y cherche toujours avec beaucoup de courage, beaucoup d'amour, ces paysages et ses amis et collegue, qui dans ce monde de marionnettes chinoises retrouvent leur ame, leur esprit, leur voix, et savent unir leur silhouette a l'essence creative, corporelle, spirituelle, culturelle:


Le reve de la Marionnette Chinoise 


Me voila encore, dans le monde des silences. La nuit arrive, je ferme les yeux, et je sors du monde du jour, pour trouver la porte qui s'ouvre, vers les figurines animees de mes reves. J'y rencontre dans cet univers de silhouettes, le monde de famille, d'amis, du village de mon enfance, de mon adolescence. 

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Te voila, Nanou, te voila, Papa, te voila, mon oncle peintre Frans, et voila, mon frere, mes soeurs, si longuement disparus. Voila, le jardinier Arthur Naert, si gentil, si calme, et voila, ma grandmere Celina, la couturiere, voila ma tante Lieve a Oostende, qui a resolue tants de questions autour de mes origines. 

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Et voila, de la vallee flamande, des montagnes de la Kabylie qui m'appellent, j'entends de loin de la fenetre de ma chambre, la flute d'Idir et ses compagnes, et voila les portraits de mon collegue venir me raconter leurs histoires, voila la lune Tiziri et le soleil Berbere, qui me guident la traversee, la distance. 

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Je suis au monde irreel des jeux d'ombres, mais je suis aussi au monde eternel Berbere, ou j'entends les melodies de mes poemes, ou voyagent les exploits de mes livres qui celebrent l'histoire ancienne de l'Algerie, ou mon esprit s'unit a ma muse qu'est l'Afrique du Nord, ou mon coeur est libre.  

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Le monde de mes reves, ou vont se reposer mes poemes, les chants et leurs cris de joie de mes espoirs, de mes visions donnees des ailes, ou je suis permis d'aimer, de danser, et ou je vois parfois, le sourire du Marionnettiste, qui essaie de ne pas me faire mal avec le tir qu'il fait de mes bras, de mes mains des fils m'accrochee aux joints, qu'il me manipule. 

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Parfois, je vois sur son visage ancien imperturbable, une larme, de comprendre le bonheur que je recois dans ces reunions nocturnes, des marionnettes chinoises, qui ouvrent pour moi le monde present, de la Kabylie, de mes poemes, de leurs fieres creations. Les silhouettes et leurs ombres, de mon enfance et adolescence, et les exigences de mon exile continu, si loin des rives kabyles et flamandes, si loin du coeur Berbere, de ses chants rassurants, des douceurs de ses mysteres.   

Trudi Ralston  


La recherche sur l'histoire de l'art ancien du theatre des marionnettes chinoises, dans le monde et ses cultures, courtoisie de Wikpedia. 

"Seulement l'amour et la mort changent toutes choses. " - Kahlil Gibran (1883 - 1931) de son livre d'aphorismes de 1927, "Le Sable et l'Ecume."