Saturday, August 2, 2025

Imprevu: Le Coeur mis a Nu - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

                            Le temps est une mesure elusive et lourde a la fois, une ombre de qui ses traces sont visibles, exterieures, et aussi laissent leur impacte non seulement sur le corps mais aussi sur le coeur, l'esprit. C'est un acteur silent, qui prefere le drame evasif de la pantomime, changeant de costumes, mais ne jamais d'intentions: nous rappeler que le temps est un mystere, un sphinx jaloux de sa solitude, qui a besoin de nous, de nos courageuses facons de lui tolerer, malgre l'arrogance implacable de sa presence ne jamais expliquee suffisamment. Le temps est aussi un compagne, ambigu comme il l'est, et ainsi avec assez de defis vaincus sur le sentier capricieux de la vie, sait nous deshabiller les illusions, sait nous mettre, petit a petit, presque de facon imperciptible, a nu. Le temps est ainsi aussi le porteur du miroir ou se refletent nos explorations, qui laissent leurs traces, tot ou tard. Ce qui me rappelle les mots d'un ami du Texas, une personne serieuse et spirituelle, qui aussi avait un temperament qui savait apprecier l'humour: "Tu sais, certains jours, quand on se trouve devant le miroir, on recoit un choc, comme c'est qui cette personne que je vois? Surement, cela ce ne'st pas moi!" Je crois que les arts sont une facon aussi de trouver la paix avec le temps qui passe, de se voir a une certaine distance, qui rend plus clair l'endroit ou on se trouve, ses raisons, ses demandes, ses mirages, ses chagrins, ses souhaits, ses joies. C'est interessant pour moi, de noter, que c'est la Kabylie qui ensemble avec le regal de me reveiller l'identite, ma voix de poete, de me permettre la chance de reclamer mon etre creatif - litteraire, que c'est elle aussi qui m'apporte le miroir ou je vois les empreintes que la vie d'exile m'a laissee sur le coeur, qui rend les cicatrices visibles, et aussi leur donne leur raison d'etre, et qui m'a aussi donnee le courage d'aimer librement, d'apprendre la joie malgre le risque, d'aimer le coeur ouvert, sans peur, sans le poison de l'hypocrisie et ses mensonges. Et ainsi, je comprends, que le temps vecu dans la presence, pres du chaman qu'est pour moi le coeur et esprit kabyle, depuis 2017, et chaque fois plus, me trouve dans cette espace unique, de me savoir le coeur mis a nu, c'est a dire, ne plus intimidee par ma vulnerabilite affective, qui prefere etre libre, meme si cela implique souffrir, etre jugee, par les hypocrisies que la peur sait enforcer. Imprevu, est le titre de mon poeme, qui declare qu'etre libre des illusions quant aux liens uniques que le coeur ouvert peut decouvrir, et ensuite aussi risque de perdre, est le prix que parfois demande le monde des arts: qu'on laisse la peur, le desir de la certitude a la porte qui define la ligne entre esprit docile et esprit explorateur. C'est une lecon que la Kabylie et les liens artistiques m'ont appris, et qui me trouvent non seulement reconnaissante envers elle, me trouvant finalement, le coeur nu, fier, souriant, independant, ne plus soumis aux demandes des charlatans froussards du monde, pour qui la passion pour l'authenticite et son courage de l'esprit libre est un commerce apparemment et visiblement, rentable:  


Imprevu - Le Coeur Nu 


Et voila, que je suis arrivee, finalement, au point de non - retour, ou je me trouve le coeur mis a nu, avec ses habits sur terre, ne plus capable de me proteger l'esprit qui insiste sur le droit a sa propre volonte, a la liberte. 

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Ce n'est pas trop une surprise, je dois avouer, et l'esprit chaman de la sagesse kabyle m'en avait averti, que le sentier des poetes n'est pas evident, qu'il faut parfois jouer le clown et le sage, pour eviter les insultes du monde et ses rages. La pantomime des convenances qui rend fou aux rebelles, aux innocents et leur passion pour l'unique vision. 

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La pantomime des silences, cette danse triste et macabre, quand le coeur perd sa chance pour l'independance, pour la joie de voler les ailes libres, de suivre son propre destin ne pas soumis aux conventions et leurs illusions agacantes. 

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Imprevu, de me trouver le coeur nu, mais ni decue, ni perdue, ou egaree, detournee. L'arbre aux branches nues parfois voit plus clair son entourage, ainsi le coeur sans habits ou camouflage peut faire un inventaire franc de ces exploits, des marques qu'a laissee les ravages des annees et leurs demandes. 

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La lumiere entre avec la plus de force avec l'aperture qu'y laisse au coeur le passage du temps, leurs cri de joie, de chagrin, qui reverberent encore dans ses couloirs sous - terrains ne pas visibles, sauf a l'archeologue patient de ces camarades qui en connaissent l'histoire de ses echos, de leurs traces. 

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A la fin du jour, en fin de comptes, on se trouve tous le coeur mis a nu, la seule difference, sera qui se rend compte, qui decide de quitter la scene lui - meme, de laisser les illusions et les ombres, au lieu d'attendre, de pretendre, et de se trouver le coeur nu, imprevu, par la conscience tardive et triste, qu'on n'a plus ni le courage ou le temps, et que vivre libre n'est plus une option. 

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C'est alors comme le poete William Wordsworth a decrit si bien, que "Le monde nous est trop proche", nous finit, si on laisse s'endormir le coeur et l'esprit, de voler, le coeur, sa passion, ses talents, sa vision, comme explique aussi le film de 1961, "Splendeur dans l'Herbe" du dramaturge William Inge de 1957.

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Un film bouleversant, j'ai vu comme enfant de douze ans, et qui m'a hantee depuis, quand maintenant la Kabylie et ses liens intimes avec mon coeur de poete, me permettent finalement comprendre dans ma vie qui serait dominee par l'exile, son message prescient et urgent. 


Trudi Ralston


"Meme si rien ne peut redonner l'heure et sa lumiere du printemps, la gloire de la fleur invernale on ne pleura pas; mais plutot, trouvons le courage dans la memoire de ce qui reste d'antemps."  -

 Le vers est de la collection de poemes: "Ode: Indications de l'Immortalite des Memoires de l'Enfance", du poete anglais, un des fondateurs du mouvement du Romanticisme dans la litterature anglaise, William Wordsworth (1770 - 1850). 

 






 

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