Il y a juste quelques jours, j'ai recue la nouvelle que mon fere unique est mort au Texas, a l'age de 61 ans, d'une crise cardiaque fatale. La chaleur de la charite d'emotions de condoleances et amitie est une source de grand soutien, et comme c'est souvent le cas avec le chagrin, chaque personne a son interpretation de comment donner ce soutien, et comment il ou elle apercoit les ombres de la douleur, de la tristesse. Il y a une personne a qui je tiens beaucoup, qui m'a laisee confuse, parcequ'elle restait elusive avec son soutien, ce qui m'a ajoutee une mesure extra de chagrin. Sa raison fut qu'elle ne voulait pas me presser trop, vu du fait que j'ai deja encaissee pas mal de pertes et defis du coeur. Par hazard, ce matin, le photographe Nacer Amari de Tassi Photographie a partagee une sublime photo d'un lever du soleil a Aokas, qui m'a percee le coeur avec courage, avec determination. Sa photo d'un ciel de feu orange, avec comme protagoniste un arbre mort, que le temps a dechire et tourmente, montre l'arbre avec son coeur nu, un trou et une blessure qui crient leur agonie, ou le soleil s'est mis dans cette aperture tel l'oeil d'une braise. L'arbre noir en contraste avec le rouge du ciel et le feu orange du soleil, a le tronc tordu, dans un combat qui donne fort l'impression que l'esprit de l'arbre lutte pour sa survie. Il y a une fierte grande, profonde dans ce qui reste de cet arbre qui refuse qu'on aie pitie de lui. Ainsi est mon coeur en ce moment, qui ressent fort le besoin de tendresse, d'amour, de tolerance pour mon chagrin, mais qui ne veut pas qu'on me doute ma resistance, ma determination, ma force et mon courage. Les premiers jours apres l'annonce de la mort de mon frere, je voyais tout comme si j'etais a l'exterieur de mes emotions. La montee d'adrenaline me permettait de reagir avec calme et un certain froideur meme, et me permettait de faire ce qu'il fallait faire pour communiquer l'annonce de sa disparition, et de lui ecrire le poeme, de tolerer les fortes peines y decrites. Maintenant, l'adrenaline s'est ecoulee, et la douleur commence, et c'est juste a ce moment que savoir qu'on a confiance dans mon courage, ma fierte, aide tellement. J'ai dit a mon camarade, " Prends mon coeur dans tes bras ", je ne veux pas qu'on me ni nie mon chagrin, ni qu'on me pense incapable de le tolerer. La photo de l'arbre en agonie de Nacer Amari est l'ambassadeur impeccable pour ce que je ressens en ce moment. Ne me niez pas, et ne me doutez pas non plus. Soyez simplement la, mettez vos bras autour de mon chagrin, comme moi aussi je dois le faire. Mon coeur est un guerrier sans peur, qui a des blessures villaines, n'en ayez pas peur, car moi non plus je peux me permettre de les eviter, et si tu restes a cote de moi quand je saigne, ca veut dire que tu es capable de me voir l'ame, le coeur, toute l'histoire, ainsi que l'aisance de mon sourire et les belles aventures. Mon coeur flamand - berbere est resistant, c'est chez vous que mon coeur a trouve la cle de sa liberte, que mes poemes ont appris a chanter sur les rythmes et melodies de ma voix ne plus prisonniere du passe. La photo de cet arbre guerrier resistant berbere m'a inspiree ce poeme :
Montee d'Adrenaline
Si tu ne me touches pas ma blessure, comment vas - tu comprendre sa joie une fois guerie?
Si tu hesites de toucher le feu de mon chagrin, comment connaitre les notes de mes matins?
Approche - toi avec confiance a tout ce qu'il y a de moi,
n'oublie pas que mon coeur a dans ses veines du sang berbere,
je suis ta soeur, tu es mon frere.
Tel l'arbre en agonie de qui son esprit hurle sa detresse, je suis fiere et forte,
je ne vais pas fondre dans le feu ni dans les coleres de la vie et ses tempetes.
Comme l'arbre resistant, qui a au coeur un trou grand, je reste debout, je suis confiant,
mes racines sont la, tres solides dans la terre et ses charites,
mets ton coeur, la, dans ce trou grand, partage la medicine de ton amour avec moi.
Pleurons, rions ensemble, brulons ensemble dans les agonies et les joies,
sois pirate a cote de moi, toi aussi, tu as tes blessures, des trous que peut - etre tu ne vois pas.
Sur cette grande plage qu'est la vie, que la vie a durement eprouvee, on peut gouter quand - meme
les moments de douceur, d'espoir et de bonheur, si on est camarades, tel l'arbre blesse et le soleil charitable, et danser quand - meme, sur la pointe des pieds penibles, nos racines les souliers qui laisseront les traces de notre presence, de notre voyage, de notre courage.
Trudi Ralston
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