Tot ce matin, avec les premieres etoiles cedant la nuit a la lumiere, un vent glacial s'est annonce a ma fenetre. Le rythme de sa danse fut comme fait a la cadence d'un tambour au echos de guerriers et leurs victoires. Dehors au jardin, le soleil essayait d'enlever les aiguilles froides laissees par la pluie dans l'herbe, et mon ami l'ecureuil qui vit dans la foret a cote, etait content que je lui a partagee mon pain et presence.
Le ciel a fremi dans cette froideur, et les nuages tremblants mais tetus se tenaient la main pour ne pas s'effacer dans la force de la brise qu'on dit apportera le gel ce soir et la neige des montagnes. Le temps qu'il m'a pris de sourire aux beaux nuages et leur courage, le vent les a fait disparaitre, et mon coeur s'est fait triste, de savoir si loin a ma famille berbere, a ma Kabylie, elle encore au soleil chaud pour ses enfants et leurs chants et espoirs.
Le ciel se parait une fenetre grande ouverte donnant un arc en ciel au vide, avec tout ce qui passe sur cette terre qui cherche en vain pour des guides, qui nourrit les gourmands et laisse avec faim les ames et coeurs gentils, et de loin on entend les cri de determination, de defi, d'un beau peuple qui vit avec le courage depuis l'aurore des temps, sans peur, sans hesitation, qui vit debout et refuse de s'asseoir et perdre la dignite.
Si jamais, dans cette tempete grognante dans laquelle se trouve le monde, dans l'aveugle indifference des monstres qui dirigent cette planete, on se perd de vue, sachez que je vous aime, ma famille berbere, que si mon coeur bat heureux et libre, malgre le froid qu'imposent les spectres macabres et leurs robots d'infame, je serai toujours libre, pour la vue que me donne la fenetre grande ouverte me venu du ciel clair de l'Algerie, me donnee par ma famille grande et fiere en Kabylie.
Trudi Ralston
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