Saturday, May 17, 2025

Derriere le Mur: Le Declenchement Silent des Photos de Kherrata de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

              Une serie de 9 photos en noir et blanc du 7 mai 2025 du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, laisse une impression envoutante, pour evoquer une resonance de silence, qui fontionne comme un declenchement qui illumine la ville historique de Kherrata et les evenements choquants entre le 8 mai et le 26 juin 1945 qui par leur brutalite immonde de la part des forces armees coloniales francaises allaient mener vers la Guerre de l'Independance de l'Algerie de 1954 - 1962, qui allait mettre fin a l'occupation francaise du pays de 1830 - 1962, et qui serait en fait, qui mettrait fin au pouvoir colonial francais dans le monde. Il y a une atmosphere de veneration, de respect solennel dans les photos tranquilles, qui montrent le centre ville dans un moment paisible, de rythmes discrets, quotidiens, de conversations privees, presque silentes, ou le spectateur qui voit ces photos faites avec la grace lente de dessins en charbon de bois, sent la presence respecteuse du photographe. On s'y imagine le son des pieds du photographe, traversant le centre de Kherrata, et les memoires y laissees, comme des ombres de pantomime perpetuellement gravees dans la conscience et coeur du peuple algerien. L'artiste visuel Nacer Amari possede ce don de savoir capter une sensation viscerale, une ambiance affective profonde et de lui donner une expression reelle, marquante. On s'imagine a Kherrata, dans ce moment qui sait declencher dans ces images d'une sensibilite sculpturale raffinee, les horreurs qu'a souffert l'Algerie a Kherrata en 1945, le jour ou la Seconde Guerre Mondiale etait finie, ou le regime nazi se rendait vaincu: le 8 mai 1945. Cela reste d'une abomination immesurable que le peuple algerien souffrirait les massacres a Kherrata, Setif et Guelma, apres que leurs soldats s'avaient battus a cote des forces alliees pour liberer le monde de l'horreur nazi, et avaient ete promis par le gouvernement francais colonial l'independance. Une trahison abominable, une hypocrisie affreuse, un cynisme pervers, qui ne s'effacera jamais de l'histoire brutale du colonialisme francais en Algerie. Le jour de la liberation de l'Europe avec la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et les celebrations festives, de delire, les forces armees coloniales francaises se sont embarquees a une campagne de massacres contre la population algerienne, qui dureraient plus d'un mois, et qui laisseraient entre 30,000 et 45,000 morts. L'outrage de ces crimes contre l'humanite renforceraient la volonte du pays pour se liberer de l'oppression coloniale francaise. Les massacres de mai et juin 1945 aux mains des authorites francaises coloniales et des milices de colons europeens pieds noirs etaitent commis sous ordres du general Raymond Duval, sous le motif de la suppression des marches pour la demande de l'independance qu'avait promis le gouvernement francais et avait rejetee, niee, ce qui fut une insulte surtout pour les veterans algeriens et leurs familles et les sacrifices faits et blessures et morts subis dans l'armee francaise entre 1940 - 1945. J'ai grandie dans l'ombre de la Seconde Guerre Mondiale, en Flandres, qui a une grande quantite de cimetieres des deux geurres mondiales, et je me rappelle y aller avec mon pere, et y voir les noms de jeunes soldats algeriens mort dans les champs de combat en Flandres, ce qui m'est laissee a la memoire, encore plus apres, une fois que j'ai appris sur les horreurs de l'occupation coloniale francaise de l'Algerie, ce qui etait point admis quand j'etais enfant, de la meme facon que le gouvernement belge n'admettait pas volontiers les atrocites commis par le roi belge Leopold II en Congo, qui est la Republique Democratique du Congo aujourd'hui.  Leopold II (1835 - 1909) etait un monstre, qui considerait le Congo et son peuple comme sa propriete personnelle, et qui y regneait avec une cruaute medievale: on estime que sous sa terreur coloniale, 20 millions de personnes ont peries, mortes de privation, de torture, d'abus, et personne n'y echappait, dans les mines, les usines, les champs de labour forcee, de punitions inconcevables, ni moins les enfants, ou les moindres signes de revolte etaient puni par des amputations de mains, de jambes, avec des machetes, et en voir les photos historiques, documentees de l'inhumanite de ce roi arrogant et ses victimes enfants innocents, renforce l'heritage lugubre du colonialisme et ses efforts de s'approprier les terres et leurs peuples de cultures dignes et anciennes et leurs richesses et ressources sans aucune consequence pour des siecles et siecles de suite. En Algerie, les marches pacifiques de civiles recevaient comme reponse la colere des forces coloniales, qui repondaient avec le tir a balles reelles, le survol en avion qui bombardaient avec 3719,5 kilos de bombes les villages. Le croiseur de bataille Duguay - Trouin bombarde a Aokas 10 fois entre le 10 et 11 mai 1945, et les forces francaises et milices tuaient au hazard des villageaois qui ne portaient pas le brassard blanc qu'imposait l'armee coloniale francaise a la population algerienne. Ces ataques continuaient contre la population civile, ses hommes, ses femmes, ses enfants, pour des semaines. Le prefet francais en Constantine, L'Estrade - Carbonnel, etait en faveur de la creation de milices de colons europeens, tandis que le sous - prefet francais de Guelma, Andre Achiari, etait en charge du "Comite de Salut Public", un systeme de justice informel, qui avait comme but d'encourager la violence contre la population civile sans armes, et de faciliter l'identification et le meurtre de rebelles et activistes qui se battaient contre la repression coloniale francaise. Il donnait aussi l'ordre a la police coloniale d'assister les services de renseignement et les milices de colons europeens. Les victimes de ses techniques brutales de repression dans les regions urbaines et rurales, furent enterrees dans des fosses communes, comme a Kef - el - Boumba, et apres, les authorites francaises locales les deterraient les cadavres, et les brulait en masse a Heliopolis. Le realisateur et producteur algerien contemporain Djafar Gacem (1966), actif dans le monde du cinema et de la television depuis 1998, fait ces massacres le sujet de son film de 2021, "Heliopolis", qui fut la selection de choix pour le meillieur film de long metrage etranger pour la 94e Ceremonie des Oscars. Ces crimes contre l'humanite de ces massacres a Setif, Guelma, et Kherrata, ou les gorges devinrent des tombeaux en masses de milliers et milliers de victimes, sont rendus visibles dans les statues et sculptures puissantes et emouvantes pour les visiteurs de ces sites historiques en Algerie, ce pays qui a souffert tant pour son independance. Les photos silentes faites par Nacer Amari, l'artiste visuel de qui ses images donnent entree a l'esprit maintenant en paix, de Kherrata, creent un sens d'intemporalite, de la resonance, de l'echo encore audible des victimes, suspendus entre la vie et la mort dans leurs moments de souffrance inimaginables. Le photographe nous introduit a leur monde, a leur presence palpable encore dans le rythme des choses quotidiennes de la vie de la ville de Kherrata d'aujourd'hui, ses conversations sur les bancs qui entourent le centre et ses mounuments historiques des atrocites coloniales francaises, ses moments de rencontres, d'activite de commerce, d'echange culturels entre poetes, artistes; d'une photo d'un pont pittoresque ancien qui observe, qui garde la traversee entre hier et demain, entre les reveries du present et les espoirs ne pas encore definis, clairs. Nacer Amari nous invite derriere le mur de la tragedie a Kherrata, pour y reveler le coeur battant de l'Algerie, resistant, sur, ne jamais vaincu, toujours pret, ouvert, pour le defi suivant, le geste fier, charitable, qui voit plus loin, qui comprend, qui construit, qui instruit, qui guerit, qui unit. L'esprit du peuple algerien est unique, et on le voit dans sa capacite pour la joie, et dans son respect pour le chagrin: c'est un esprit qui embrasse les deux extremes que doit affronter l'etre humain, et qui le peuple algerien sait maintenir en equilibre avec dignite et infatigable courage. C'est le message puissant que creent ses photos nostalgiques de Kherrata de Nacer Amari, cet artiste algerien subtil qui cree des melodies uniques dans ses images historiques, dans ses portraits, ses nature mortes, ses scenes de nature, et leurs reflections de qui leurs notes sont audibles comme les sons des vagues de la mer, des descentes de cascades de sa terre natale, qui nous restent a l'ouie, au coeur, a la memoire, longtemps apres en avoir connu l'experience. L'ecrivain japonais - anglais contemporain, gagneur du Prix Nobel pour la Litterature en 2017, Kazuo Ishiguro (1954), exprime dans ses romans et novelles la difficulte qu'est se connecter a d'autres personnes, meme a ces personnes avec qui on vit, avec nos familles, nos partenaires, nos enfants. Il commente et explore dans ses livres, la solitude inexorable de l'existence humaine, l'effort continu, exigeant, elusif, de la vaincre, d'en briser les murs, d'y trouver une aperture, un soulagement. Briser ce mur est rare. La photographie de Nacer Amari, comme ses photos discretes, reflexives, silentes faites a Kherrata, cette ville qui a survenu des traumes horrifiants, reussissent de trouver cette aperture artistique, affective, intellectuelle, spirituelle, ce pont reflexif ou le temps se reinvente, se transforme, se voit renaitre des cendres, comme le phenix legendaire, ou on sent son esprit valiant, son coeur battant, qui continue, qui suit la scene suivante du conte de notre terre, qui nous assure de son trajet, de sa voie optimiste, sans perdre de vue le prix qu'en peut demander pour son triomphe, le caractere evasif et le sourire fugace du sphinx taciturne qui surveille le destin humain.  

Trudi Ralston  


La recherche sur les massacres du 8 mai au 26 juin 1945, a Kherrata, Setif et Guelma, aux mains des forces armees et milices europeens colons francais, courtoisie de Wikipedia, ainsi que l'information sur l'ecrivain japonais - anglais contemporain, Kazuo Ishiguro (1954).  

Sunday, May 11, 2025

L'Absence: Un Poeme dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

             Mon poeme exprime l'enigme ne jamais resolu des sensations de l'absence, difficil de vivre, de rendre visible, de communiquer de facon concrete, de lui habiller de forme, de corporalite tangible. Je dedie "L'Absence" a ma Kabylie, a son peuple, a sa terre, a son coeur ample, a son esprit tolerant, a sa sagesse resistante, a son courage vif, fier: 


L'Absence  


On ne peut pas la toucher, lui sentir la peau. Et pourtant, elle brule, cette sensation cruelle de la douleur qui s'installe dans le silence invisible du coeur. 

***

On ne lui entend pas sa voix qu'elle habille de sourires, comme deguisement des soupirs qui s'envolent sur les ailes de souhaits, ecrits dans l'encre rouge du desir. 

***

L'absence, cette exigence implacable qui demande la patience, le courage dans le noir. Elle est la compagne qui pretend la nonchalance, qui insiste qu'on chante, qu'on danse pour etouffer les cris et les blessures quand l'agonie du manque pour les bras de l'autre moitie de notre ame

***

Nous fait trembler de froid, pour vouloir la presence, la chaleur, la joie immense du coeur battant, de son energie vibrante, de ses yeux clairs, rassurants, de leur flamme, de leur amour et sa lumiere, sans laquelle notre coeur souffre, ne vit, ne respire, ne reve, qu'a demi - capacite. 


Trudi Ralston 


"I went inside my heart /to see how it was. / Something there makes me hear the whole world weeping." Rumi (1207 - 1273), ce qui se traduit ainsi:

"Je suis entree dans mon coeur, pour voir comment il etait./ Quelque chose m'y fait entendre les pleurs de toute la terre." 


 

Sunday, May 4, 2025

Une Question de Prerogative Identitaire: "Didine, le Coiffeur" de Nacer Amari - dans la serie "L"Hurlement des Loups du Midi"

              La memoire est une chose envoutante, le fait qu'on peut l'acceder telle une archive, qui comme une machine a voyager dans le temps nous transporte dans un instant vers une place, un moment, une experience d'il y a des decennies, pour la pouvoir revisiter, revivre, dans toute sa complexite, de sons, de couleurs, de conversations, d'emotions. Un portrait en noir et blanc du 22 avril 2025, "Didine, le coiffeur" de photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, a cet effet, de me transporter vers mon village de naissance et ses environs, en Flandres de l'Ouest, et les souvenirs intactes de ces heures passees chez le coiffeur de ma mere, un homme de temperament baroque, et posture ample, grande, au nom de Cristo. Cet homme bruyant, imposant, etait grec, et son nom etait en neon rouge sur la vitrine de son salon. Il parlait sans cesse, en donnant en meme temps des ordres a son assistante, et a sa femme, une femme de petite taille, charmante et accueillante, qui se paraissait avec ses chevelures blondes sensuelles et abondantes, a une jeune Brigitte Bardot. Elle fumait tout le temps, et portait des mini - jupes toutes courtes, ce qui m'avait faire prednre la decision, qu'aussitot que j'etais adolescente, que j'allais me mettre une mini - jupe, cer que j'ai en fait su realiser , a Londres, sans la permission de mon pere, qui etait hors de vue, et qui apres etait pas content de voir sa fille de 12 ans si fiere de son achat du magasin fameux anglais Harrods. POour moi, la rebellie etait deja a cet age, un point d'honneur, et mon pere me permettait de mettre la mini - jupe a la maison, mais il insistait que je mets des pantalons longs avec si je sortais en public. Cet desavantage strategique n'allait pas diminuer ma passion pour les actes de defi. Quant aux memoires des visites au coiffeur, une cousine du cote de ma mere, un jour de vacances d'ete, m'a emmenee vers sa coiffeuse, dans le village a cote du notre, et m'a permis une permanente, quoique j'avais juste 8 ans. La coiffure etait de style haute, comme etait la mode dans les annees soixantes, et m'elevait la taille d'une bonne quantite de centimetres, ce qui me rendait toute enthousiaste et fiere. On y etait allee a pied, et de retour, les garcons du village ou vivait ma tante et ma cousine, n'arretaient pas de siffler quand ils nous passaient en velo. Je trouvais ca fantastique, je me rappelle meme le petit blouson jaune brillant et la jupe courte bleu pale que je portais ce jour. J'etais la star du village ce jour, je rigole encore quand j'y pense. C'etait la meillieure coupe de coiffure de ma vie, car pour la plupart j'avais les cheveux longs, en tresses, ou en queue de cheval, car ma mere etait surtout interessee dans ses propres visites chez le coiffeur Cristo chaque 6 semaines, cela lui interessait peu les coiffures de ses filles. Pour moi, des cette experience joyeuse a l'age de ans, une visite, rare apres, chez le coiffeur, etait une experience sensuelle, les sons, les odeurs, la radio, le conversations d'adultes en chuchotement, de secrets ne pas pour les oreilles des enfants que les meres trainaient avec elles, comme le faisait ma mere, les magazine de mode qui m'occupaient le temps en attendant que la mere finissait sa visite, le bruit des machines, des sechoirs, le rite de laver les cheveux avant, les produits de maquillage que vendait la femme du coiffeur, tout etait a chaque fois uen entree dans un monde un peu interdit, un peu tabou, comme les expression et styles d'habits des modeles dans les magazines avec leurs modeles aux maquillages exagerees, au coiffures ou le grotesque etait permis, et les expressions des visages seduisantes, ce qui pour une jeune enfant precoce comme je l'etais, etait a la fois interessant et confusant, car a l'ecole on etait dit tout le temps qu'il fallait etre surtout obeisante et modeste. Un enfant dans un salon de coiffeur est un explorateur alors, dans un univers de messages mixtes, ou les lois de comportement que professaient les adultes devenaient pour quelques heures ni visibles, ni audibles. Le monde du coiffeur me faisait comprendre qu'il y avait beaucoup de choses ambigus quant au monde des adultes, et cela m'a fait decider a un tres jeune age qu'il allait etre absolument necessaire de trouver un moyen de ne me pas perdre dans le labyrinthe des contradictions auquel chaque enfant fait face quand il ou elle est introduit au monde des adultes, qui, c'etait clair apres des longues heures d'observtion de leur comportement chez le coiffeur, nous disaient une chose, et faisaient regulierement le contraire. Le coiffeur dans ma vue d'enfant solitaire, etait un sorte de magicien, et Cristo avait les mains grandes, calmes, et le regard penetrant. Il ecoutait avec interet aux femmes expliquer ce qu'elles voulaient comme style de coiffure, et souvent insistait sur des autres idees. Il etait trtes convainquant, et touchaient leurs cheveux comme une couturiere ou couturier touche avec expertise les tissus, c'etait rare qu'une cliente lui refusait sa decision, et les femmes apres sortaient toujours contentes. Le coiffeur leur ecoutait, ainsi que sa femme coquette, avec beaucoupde patience, et c'etait evident qu'il y avait des echanges de confiance, de bonheurs, de defis, de tragedies, de choses qui les faisaient rire, et parfois aussi pleurer aux clientes. C'etait comme une petite piece de theatre, comme je me les rappelle faits dans la salle d'acceuil de mon ecole primaire au village, il manquait juste les costumes et les lumieres et les exclamations du public. Comme etait bizarre le monde des adultes. Une fois adolescente, les visites au coiffeur prendraient une autre forme: celle de la nostalgie pour cette intimite familiere, une fois que je suis partie pour les Etats Unis. Une visite au coiffeur, est depuis un rappel a des memoires precieuses, qui sont restees. Pour beacoup d'annees, ici a Olympia ma coiffeuse fut uen femme du Vietnam, et maintenant c'est une amie coreenne - americaine mareiie avec un jeune homme d'Oran, qui est ma coiffeuse. On ne partage pas des memoires de notre enfance, mais elle connait a l'Afrique du Nord, y ayant visitee, comme moi, le Maroc, l'Algerie et la Tunisie. Lui visiter quelques fois l'annee pour me couper et styler les cheveux est toujours une experience qui me donne envie de voyager vers l'Afrique du Nord, qui m'a definie comme poete, comme ecrivaine, comme artiste: l'Algerie et ma Kabylie, ma muse, qui continue de m'expliquer mon chemin dans cette vie, et qui me permet reconnecter avec les meilleures inlfeunces et experiences de mon enfance et adolescence en Flandres, et me permet metrouver le centre de mon identite en exile, de me comprendre la force de la grace de l'esprit de la culture et coeur Berberes dans ma vie, cette grace qui me permet de vivre dans le present, fiere, libre, reconnaissante. 

              Les portraits kabyles du photographe astucieux Nacer Amari sont toujours une invitation d'exploration, de faire une fouille archeologique - historique dans le monde des contextes de ses protagonistes. "Didine, le coiffeur" se presente dans son portrait avec une confiance absolute, c'est une personne qui aime sa profession, et il me rappelle dans ce sens a mon cousin Marc, qui etait coiffeur toute sa vie, et le faisait tres bien, avec un flair et entousiasme qui etait un beau contraste avec son temperament silent, paisible. Comme coiffeur, il trouvait la chance de s'exprimer, de communiquer aussi son interet dans le monde de la mode, ses couturiers fameux, et avait la chance aussi d'etre le therapiste gentil, qui ecoutait sans jugement et avec respect les histoires de malheur et de bien, de ses clients et clientes. Comme parait etre un don de la profession de coiffeur, il possedait aussi un bon sens de l'humour, sans jamais devenir mechant ou insensible, meme dans ces moments ou se doutait parfois de la veracite des hisoires lui confiees. Marc etait mon coiffeur que quelques fois, mais je maintiens des bonne memoires de ces rares visites, quand j'etais en vacances en Flandres, pendant mes annees d'etudes universitaires au Texas. Les cheveux et leur monde de styles specifiques a la mode d'une region, d'une culture ont une longue et ancienne histoire, de qui son evidence remonte a l'Egypte ancien, qui a revelee a l'archeologie des coffrets richement decorees pour les peignes, les epingles a cheveux, les ciseaux, les rasoirs, les pices a epiler, et les bouteilles de lotions pour restorer et renforcer les cheveux. Les anciens egyptiens attribuyaient le la puissance aux cheveux, et les coiffeurs et artisans de perruques savaient tresser habillement les cheveux dans des dizaines de tresses petites. Les hommes de l'elite en Egypte ancien portaient parfois des chevux artificiellement boucles, en couches de tresses de perruques a l'imperiale elaborees. Dans beaucoup de cultures de l'Afrique, les cheveux sont vu comme un moyen de communication avec le monde spirituel, comme les cheveux se toruvent sur le point  le plus haut du corps, la tete, qui est le plus proche au divin. Pour cette raison, les coiffeurs traditionellement occupent une position de prestige dans les communautes africaines. Avant de mourir, un coiffeur donnait ses peignes et outils de sa profession a un heritier digne, pendant une ceremonie speciale. En Afrique, les cheveux sont vus comme un moyen de messages qui communiquent l'heritage, la culture, la religion, le statut social de la personne. Le colonialisme allait laisser une influence destructive et punitive sur cette richesse des styles de coiffures ethniques et originaires du continent. Il y a un article tres riche en information sur l'histoire des cheveux et leur importance en Afrique et ses cultures, qui explore l'abondance des expressions de coiffures de chaque region, ecrit par l'Ambassador Gale a l'Univesite de Johannesburg, en Afrique du Sud, Nonkoliso Andiswa, du 23 novembre 2021: "African Hairstyles - The "Dreaded" Colonial Legacy". Cet article expliqe comme pendant l'ere du colonialisme, pendant l'esclavage, les cheveux etaient rases des peuples envahis, pour leur priver de leur dignite, de leur identite. Le meme sort etait celui du peuple noir aux Etats Unis, et des tribus amerindiennes: couper forcement les cheveux des hommes, femmes et enfants etaient une facon brutale de voler aux cultures noires et amerindiennes leur droit a une identite cuturelle, mythologqiue, spirituelle, sociale, sous la terreur des colons francais, anglais, espagnols et portugues qui ont envahis les Ameriques. Grace aux mouvements civils des annees 1950, 1960 et 1980, il y a depuis une renaissance considerable des droits civils et culturels de la cultures noire et amerindienne  aux Ameriques, et les styles de coiffure et leur popularite croissante en sont un signe marquant, visible. En Egypte ancien, les evidences archeologiques de tissage de cheveux datent de 3000 mil ans, avec des tissages meme de differentes couleurs. Vers 1600 B.. le tressage de cheveux en Egypte ancien etait decoree parmi les femmes de la noblesse, de la famille royale et des concubines, etaient decorees avec de l'or, des perles, et de la graisse parfumee. Au Sudan, les jeunes filles avaient des tresses dites mushats, et les porter et mettre etait vu comme une pratique ceremoniale, qui preparait les jeunes filles pour le jour de leur mariage: la tradition des tresses etait d'avoir des tresses longues, soyeuses, parfumees de graisse, pour la dance importante de la mariee, une partie de la tradition unique du programme culturel du mariage. En Ethiopie, dans la Vallee de la Riviere Omo du sud - ouest du pays, la tribu Hamar ont un style traditionel de tresses  qui exprime la valeur de l'homme et de la femme dans le statut du mariage. Les anciens empereurs ethiopiens Yohannes IV (1837 - 1889 ) et Tewodros II (1818 - 1868) dans leurs portraits se presentent avec des coiffures de tresses en ligne, comme illustration de leur cote util comme style pour les guerriers. En Afrique de l'Est, la tradition du style de chevuex en tresses remonte a 3500 B.C. avec des tresses en ligne Kolese dans la langue des tribus Yoruba. Les tresses Albaso, populaires en Ethiopie et Erythree, communiquent le role des differentes ethnicites dans la societe. Ce style se cree avec sept tresses en ligne, tressees vers l'arriere de la tete, qui fonctionnent comme une couronne en face, et une criniere de cheveux laissee flottante dans le dos. En Ethiopie, il y a une abondance de style de tresses: le style Sheruba, le style Mertu favori du peuple Oromo. En Ouganda, l'importance des tresses pour les cheveux, liee a l'identite de la richesse de l'hstoire du pays, a souffert malheureusement l'influence nefaste du colonialisme. Pendant la traite transatlantique des esclaves, on rasait les cheveux des esclaves africains, une facon d'abuser, dehumaniser et humilier les personnes africaines volees brutalement de leurs pays pour le commerce colonial et ses profits criminels. Au Kenya, les peuples Maasai et Kikuyu, portent le style de leurs tresses fameux avec des perles elaborees et des decorations en or au moins depuis 1910. Des plus de 40 tribus, chaque culture a sonstyle unique de porter les tresses, et une eprsonne initiee dans les styles, peut identifier de vue a quelle tribu appartient les tyle en question. L'Afrique de l'Ouest est connu pour le style Fulani de ses tresses. Le style a traditionnellement 5 tresses longues, faconnees en cerceaux, pour encadrer le visage, avec une coiffure tressee au milieu de la tete. Les memebres de la culture Fulani decoraient les tresses avec des pieces de monnaie en argent et or, des perles et des cauris, qui sont des coquillages de porcelaine aussi dites coquillages de cowrie, sont vus comme des symboles de bonne fortune, de protection et aussi de femininite. Les coquillages cowrie se trouvent en Asie du Sud et de l'Est et en Afrique, on les trouve sur les zones cotieres de la Somalie et du Mozambique. Au Ghana, le style des tresses Banana ou Ghanienne sont devenues populaires pour leur application facile, leur maintien et excellente facon de proteger les cheveux noirs africains. Chaque expression des tresses etait une indication du statu social et religieux de la personne. Le style ghaniene se reconnait pour les tresses faites en ligne  sur le front du visage, pour apres s'etendre dans des tresses plus larges qui pendent de la tete. Le premier exemple de ce style de tresses date d'eviron 500 B.C. d'hieroglyphes et sculptures et sculptures. En Nigeria, on trace les origines de tresses a une sculpture en argile d'une personne avec des tresses en linge, de la tribu Nok, aussi de 500 B.C. Le style de tresses en Nigeria est liee a l'importance des matriarches, comme c'est elles les responsables de la transmission de cet artisanat culturel et son heritage, par exemple, les femmes de la tribu Miango decorent leurs tresses avec des feuilles et des foulards. Pour combattre l'effet desastreux du colonialisme sur la tradition des tresses dans les cheveux, a partir du XVeme siecle, les femmes en Nigeria commencent a coder des messages secrets dans le style de leurs tresses, dans les communautes des femmes des tribus Wolof, Mende, Mandingo et Yoruba. A Mali, la tradition des tresses se voit dans la tradition de la danse Dama, de la tribu Dogon. A Sierre Leone, le style de tresses s'unit a la femininite  pour les femmes du peuple Mende, ou les cheveux sont vu comme les plantes qui sortent de la terre, pour se diriger vers le ciel. Les tresses soignees, elaborees, nettes sont vues comme une expression de beaute, de charme sensuel, et de bonne sante. Au Senegal, les tresses Rao deviennent la mode, pour un moyen alternatif de creer des tresses individuelles longues, en utilisant la plante Yoss sechee, qui est peinte noire. Le style se fait en melanger ensemble 2 tresses au lieu de 3, qui donne un effet crepus aux tresses, qui ainsi imite la texture luxurieuse du tissage de tapis de coton qui fait partie des coutumes du pays. En Gambie, les guerriers etaient connus de partir a la guerre portant leurs cheveux dans des tresses serrees. En Afrique Centrale, le peuple Mangbetu de la Republique Democratique du Congo, etait connu pour la pratique d'enveleopper le crane en forme de cone des l'enfance dans une tradition au nom de Lipombo. Les tetes allongees etaient tressees en lignes dans un style au nom d'Edamuru. Le sLipombo etait un symbole de beaute, pouvoir et haute intelligence parmi la classe elit e Mangbetu. Le Cameroun est connu pour le style de tresses noeuds nubiens ou tresses noeuds Bantu, tres populaire mondialement en ce moment. Au Chad l'usage de la poudre Chebe est la racine de la renommee des cheveux de generations de femmes de la tribu Basara arabe, connue pour les cheveux epais, longs, soyeux souvent unis dans des tresses individuelles longues jusqu'a la taille. Le melange poudree est faite de graines sechees originaires de Chad partie des recoltes du pays depuis des siecles. En Afrique du Sud, le peuple Himba a recu une admiration internationale pour la tradition ancienne de savoir maintenir les cheveux. La tribu Mbalantu utilise les tresses eembuvi comme rite d'initiation dans le monde adulte pour les filles et sont les premiers exemples des tresses en boite, ou "Box Braids". L'application de la graisse animale et la poudre de l'arbre Omutyuula ont permis que les femmes de la tribu reussissnet d'avoir les cheveux jusqu'aux chenilles lorqu'elles atteignent la puberte. En Angola, quand on demande a une personne de tresser les cheveux, c'est une demande pour l'amitie. L'origine des tresses en noeuds populaires Bantu se repand en origine a travers l'Afrique Centrale et l'Afrique du Sud, dans une region geographique de plus de 400 cultures. Les noeuds Zulu du Royaume Zulu et ses membres symbolise la force et la communaute, et l'Afrique du Sud est aussi l'origine du style des tresses en boite, les "Box Braids" - "braids" etaient le mot anlgais pour des tresses - et signifie un style qui veut indiquer la richesse, et l'importance sociale de la personne. La chanteuse afro - americaine, Janet Jackson (1966), une des deux soeurs du chanteur celebre Michael Jackson (1958 - 2009), a rendu le style populaire aux Etats Unis dans les annees 1990. 

           Ce voyage fascinant qui a permis l'exploration des styles complexes anciennes et contemporains des tresses pour les cheveux dans les coiffures traditionnelles des cultures de l'Afrique, sont une illustration ample de l'importance qu'ont les cheveux dans l'histoire de l'identite des peuples, et comme l'Afrique est le continent d'origine de la race humaine, ce fut tres a propos de lui celebrer les racines de la place des cheveux dans les expressions stylistiques sociales - historiques des civilisations humaines. Le coiffeur comme shaman, comme intermediaire, comme artiste aussi, comme therapiste, comme lien entre le tactil, la beaute sensuelle et spirituelle, dans les moments quotidiens de la vie, et dans les moments de transition, de transformation de la vie, comme la naissance, l'adolescence, l'introduction au monde des adultes, le mariage, les statuts professionnels, culturels, les rites de joie et de chagrin, est un role qui incorpore souvent de facon ne pas toujours appreciee a fond, le rythme complexe qui unit les membres d'une communaute, d'une culture. Le portrait "Didine, le coiffeur" du photographe kabyle Nacer Amari est un hommage elegant et rassurant de cette profession qui unit un flair de temperament adaptable et sociable, a une intelligence creative flexible, tactile, qui nous assure qu'on tient en bonne sante notre confiance  physique et affective, et l'amour - propre en bonne sante, ensemble avec le sens d'appartenance qui de temps en temps a besoin d'un peu de soin et humour relaxants, de la part des mains et leurs talents du coiffeur qui sait que se maintenir dans un monde ou le stress et la concurrence exigent une energie et courage constants, cause pas mal de degats, meme aux tresses et cheveux les plus resistants.  

Trudi Ralston 


La recherche copieuse sur l'histoire ample et ancienne des cheveux et leur importance, courtoisie de Wikipedia, et l'article erudit du 23 novembre 2021 : "African Hairstyles - The "Dreaded" Colonial Legacy" by Nonkoliso Andiswa, Gale Ambassador at the University of Johannesburg, South Africa, under the rubric "A Regional Walk Through The History of African Hair Braiding", found in OkayAfrica, https://www.okayafrica.com