Monday, May 26, 2025

De l'Ombre vers la Lumiere: La Revelation Durable de "KAMEL" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

              Un portrait du 12 mai en noir et blanc du 12 mai 2025, "KAMEL" du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie a un trait qui comme la premiere note d'une melodie d'une flute meditative, m'a introduit a tout un monde de memoires precises quant a l'importance de l'art de la portraiture. Le portrait est riche en ambiance, en ombres qui me rappellent pour leur sensation texturee a une peinture a l'huile, a son energie concentree, hospitaliere, expressive. Ce portrait dit avec flair, avec sincerite: bienvenu a mon monde, une invitation initiee autant de la part du protagoniste que de la part du photographe. On recoit comme spectateur de ce portrait franc, la permission chaleureuse d'entrer, de franchir la porte ouverte d'ou rayonne le visage et sa lumiere confiante du protagoniste, dans la plenitude de sa personne, de sa vision sur le monde, qui s'etend en ligne verticale vers l'arriere - plan du tableau, d'un rideau ou joue la lumiere d'une fenetre liee a l'exterieur, un apte symbolisme du caractere observateur de "KAMEL".  Il est une personne qui se sent a l'aise dans le monde, exterieur et interieur, qui lui entoure. Ce portrait a une energie narrative qui me met dans le monde de mes memoires, et specifiquement, d'une memoire de mon pere, qui m'a introduit a l'art de la photographie, comme une fenetre au monde, a ses cultures, a son histoire, a ses defis, a ses complexes manifestations et comme temoignage de la presence humaine et ses heritages. Le portrait "KAMEL" me donne la chance de revisiter une photo en portrait, en noir et blanc, qu'avait fait de mon pere un de ses amis, un photographe professionnel dans la ville de Roeselare, a juste quelques kilometres du village de Beveren, ou j'ai grandie, en Flandre de l'Ouest. La photo fut faite quand mon pere avait 43 ans, par hazard, l'age qu'a le photographe Nacer Amari, qui est une coincidence presque magique, quant a l'art et ses enigmes qui croisent la vie quand on s'interesse a ses influences visibles et cachees. Dans la photo, mon pere voit le monde avec cette meme curiosite calme que montre le portrait "KAMEL". J'etais adolescente quand la photo de mon pere etait faite, j'avais seize ans, et mon pere avait ce portrait dans son bureau, ou je passais des heures parmi ses livres de la photographie, de l'histoire de l'art, de l'histoire du monde, de l'archeologie, de la litterature. Ce portrait fut le temoin de mes lectures, fut la seule presence dans ces heures silentes, ou je faisais dans ma tete le tour du monde. Le regard sur du portrait m'assurait que mon interet dans le monde des livres etait bien choisi. Voyant le portrait "KAMEL" me rend clair une evidence incontestable: la portraiture dans le monde de la photographie a un message de grande importance: l'identite est un droit qu'il faut reclamer, qu'il faut affirmer, cultiver, partager, celebrer. Ce message sonne comme une cloche de cristal sa note fiere, forte, dans les melodies que me permet entendre l'esprit de la Kabylie, dans les notes qu'elle me traduit pour mes ecrits, mes poemes, mes livres, dans cet apprentissage unique vers la liberte d'un present vibrant, que me donne le lien avec l'art de sa photographie mon collegue kabyle, Nacer Amari. Reclamer l'identite n'est pas une chose frivole, elle est au centre de l'energie d'une personne, sa confiance, sa dignite, sa vision du monde, de soi - meme. Vivre avec l'identite niee, volee, blessee, est dur, j'en sais trop pour ne pas apprecier avec toute ma passion comme poete - ecrivaine et artiste, le regal precieux que m'a donnee la Kabylie. Elle m'a appris de me liberer du carcan de l'invisibilite, du mepris, d'une solitude de plomb qui m'asphixiait le souffle creatif, le droit a ma volonte libre, a ma voix a moi. Elle m'a aidee de faire le chemin de l'ombre vers la lumiere. Comme la magie de la photographie, qui sait incorporer l'equilibre entre ombre et lumiere, quand elle raconte les histoires de ses images. Cette experience illuminante de voir le portrait en photo de mon pere, fut l'allumette qui m'a guidee dans le noir de tants d'annees obscures quant a mon identite perdue dans l'exile commencee quand j'etais encore adolescente. M'a guidee avec une determination que sait generer le courage du desespoir, de la douleur, de la perte, du chagrin, de vouloir trouver cette force interieure, qu'un jour je sortirais de ce tunnel d'isolation, de solitude agonisante. Et en fait, ce jour arriverait, en 2017, quand une copine kabyle - francaise m'a introduit a la Kabylie, a sa musique tout d'abord: la musique du troubadour legendaire, Idir. C'est sa musique qui m'ouvert la porte vers le coeur kabyle, son peuple, son histoire unique, profonde. Dans la photographie de Nacer Amari, cette porte me permet entree a l'affirmation au droit de l'identite, pour toute personne, pour toutes les cultures, et m'a permis de construire le travail difficil et fantastique, de reclamer et en plus, de me forger mon identite unique, de flamande - americaine torturee par l'oubli, par la perte de ma voix interieure, ayant vecu toute une vie dans un silence mortel, dans le monde exterieur etouffant qu'etait mon exile culturel - intellectuel ayant quittee la Belgique pour les Etats Unis a l'age de 19 ans.  

           Le portrait "KAMEL" revele pour moi, l'importance de cette premiere experience comme jeune personne, de sentir le toucher de l'influence cruciale des arts visuels, de la photographie specifiquement. La portraiture dans la photographie, comme dans la peinture et la sculpture aussi, est et reste l'archive du coeur et esprit de l'etre humain, rendus visibles de l'exterieur et de l'interieur, dans le va et vient des tumultes du monde, ses crises, ses avances, ses signatures, ses expressions. Ce portrait rend evident l'importance qu'a su communiquer, petit a petit, comme les pieces retrouvees d'un puzzle cheri qu'on pensait perdu, la memoire de voir comme prenait au serieux mon pere la portraiture, et son appreciation de son ami photographe, de ce portrait lui fait par un collegue de qui il estimait son talent. Me rappeler la memoire de ce portrait, et le pont que m'a construit la Kabylie vers la reclamation et fleuraison de mon identite culturelle - artistique - litteraire, liberees maintenant, sures, est une revelation emouvante, rassurante, joyeuse. Le portrait "KAMEL" du photographe Nacer Amari uni a la memoire du portrait en photo de mon pere, me permet aussi partager le fait que la photographie de mon collegue d'Aokas m'apprend de me sentir a l'aise presenter mes articles et mes livres, moi - meme, avec fierte, avec confiance, me voyant en video moi - meme, parlant de mes visions litteraires et artistiques, etant confortable avec moi - meme, en auto - portrait dans un sens, dans ces presentations en video que je partage avec la Kabylie. Je me sens a l'aise avec moi - meme, mon monde litteraire et creatif, grace a l'experience profonde, expansive, informative, transformative qu'est la photographie comme force artistique qui illumine mes sensibilites litteraires et creatives, qui ainsi decouvrent l'origine de leurs racines, y trouvent leur nom, leur signature, et leur identite la plus definie, complete, la plus energique, dans la collaboration avec mon collegue algerien Nacer Amari, qui m'apprend dans l'etude de ses portraits, et les recherches qu'elles savent initier, que construire, reclamer, vivre, explorer, celebrer dans toutes ses dimensions, variants, possibilites, notre identite, n'est pas seulement une affirmation sociale - culturelle et intellectuelle cruciale, c'est un droit humain, qui sauve, qui nous permet etre une personne complete, donc vivre avec authenticite, libre, parfaitement trois - dimensionnelle, le corps, le coeur et l'esprit ne pas soumis, ne pas un robot, ne pas une copie, ne pas le mirage invisible, inaudible d'une ame abandonnee, anonyme.  

Trudi Ralston

             

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