Wednesday, October 30, 2024

Aquarelle: L'Archeologie Fuyante de la Narrative Creative - dans la serie "Les Blessures de Chiron"

             C'est bizarre de le contempler, qu'on passe autant de temps, dans mon cas, en fait plus, dans le monde silent de notre ame et ses espaces et mondes, qu'on le passe en conversations avec les personnes qui nous entourent, de nos familles, de nos amis, dans nos rencontres au travail et sociales. Ce monde interieur, silent, duquel on est le seul d'entendre ses mots, de lui voir les images la nuit sous la forme de nos reves, est immense, quand on le pense et verifie. Pour une personne qui ecrit, comme moi, et tous les ecrivains et poetes du monde, ce monde et ses racines anciennes peut etre autant un refuge acueillant, qu'un labyrinthe de qui on parfois ne voit pas clair ses contradictions structurelles, ses intentions. Dans les moments d'isolation, de solitude rendues plus aigues par l'absence, ce monde de silences me force parfois de l'explorer avec plus de courage, plus de curiosite pour mieux comprendre les sources de ma joie, de mon chagrin, quand ceux me font la visite sans annonce. Pour l'ecrivain et le poete, les mots, leurs consonnants et voyelles, sont comme les notes du musicien, le pinceau du peintre, la perspective de l'appareil - photo du photographe. Ils sont autant puzzle qu'harmonie, paix que tourmente, clarte que obscurite, ordre autant que chaos. Recemment, j'ai revisitee les tresors en images de l'Egypte ancien, de la culture des Maya, et les efforts continus de l'archeologie de rendre hommage a la richesse mythologique et scientifique et artistique de ces cultures. Quand j'etais une jeune adolescente d'une 13 - 14 ans, ce fut l'archeologie qui a attiree mon attention, avant meme la litterature, et la comprehension que l'invention de la photographie et ses techniques, permettait de documenter les explorations de l'archeologie comme jamais avant. La photographie etait, et le reste pour moi, le pont entre le monde des images et le monde des mots: le monde de l'histoire des cultures, et leurs temoignages, leurs triomphes, leurs defis, leurs survie et disparition ultime. L'archeologie demande une patience grande, pour resoudre les mysteres de ses decouvertes, elle nous permet de voyager dans le temps, de comprendre notre monde et ses expressions dans le contexte plus ample des traces nous laissees par nos ancetres. L'archeologie tient pour moi aussi un symbolisme personnel, de me donner permission d'explorer mon monde interieur, tel que celui se manifeste dans mes ecrits, en prose et en poemes, et comme ce monde sait identifier son lien avec le monde qui m'entoure, ici, et surtout la culture qui a definie mon monde creatif: la Kabylie, et surtout l'art visuel et son lien du photographe Nacer Amari de Tassi Photographie. Pour moi, avoir un collegue qui fait le lien entre son monde creatif et le mien, et rend ce monde trois - dimensionnel, quant a impacte intellectuel - culturel et narratif, est une experience unique, se realisee grace a l'introduction fortuite a la Kabylie en 2017, a travers une amie francaise - kabyle que je connais depuis mes annees d'etudes au Texas, ou on a fait nos etudes de maitrise ensemble, a Austin, la capitale, ensemble avec toute une equipe d'amis de l'Amerique latine, du Japon et de l'Afrique du Nord. L'archeologie est capable de narratives en images, autant qu'en mots, et quand les deux se rencontrent, c'est magique: les hieroglyphes egyptiens etaient vus comme des images, symboliques. Cela a pris du temps pour les archeologues de comprendre qu'il s'agissait d'une langue complexe, de millions de mots, qui etait composee d'elements non seulement spirituels - religieux, mais de grande importance historique, scientifique. Les images etaient des mots, revelaient tout un monde, qui 6000 ans plus tard, continue de fasciner, de provoquer des debats, des controversies, des fascinations mondialement. L'archeologie est la science qui revele tout un monde une fois que les couches de poussiere, de silences dans le sein tolerant de la terre s'enlevent par les archeologues qui unissent les sciences de l'anthropologie, de la geologie, de la sociologie, de l'histoire, de l'architecture, de l'astronomie, pour rendre comprehensible et visible les mysteres des cultures anciennes et leurs presences et influences. 

             La narrative explorative qu'est la memoire, qui define dans beaucoup de facettes l'esprit et coeur de mes ecrits en prose et poesie, ont comme receptacle spirituel, l'heritage riche et ancien de la culture kabyle, de son esprit resistant, accueillant, guerisant, pour avoir ete le carrefour de milliers d'annees de cultures divergentes, et pour avoir eu la force interieure de persister, de fleurir, de maintenir ses racines mythologiques, historiques et linguistiques, pour des milliers d'annees deja. C'est peut - etre pour cette raison, que mon coeur et esprit creatif se sent a l'aise, se sent ecoutee, affirmee, dans l'accueil kabyle, et dans le monde de la photographie de mon collegue Nacer Amari. Trouver le fil qui unit la narrative de mon histoire flamande - americaine et son exile de longue duree, a la narrative energique de la Kabylie, est une source de grande inspiration, d'energie guerisante, comme on envisionne les oasis du Sahara algerien, comme on peut vivre pres les rivieres et cascades qui entourent les montagnes du Djurdjura. La narrative que m'exige comprendre et explorer mon monde interieur qui trouve ainsi son expression litteraire et artistique, a au centre de son voyage, un point de repos, qui sait enlever les poussieres et les questions difficiles que me fait affronter ma vie complexe, car cette exploration archeologique je peux la faire sans peur de me perdre dans ses coins obscurs et inconnus, grace a la lampe spirituelle de mon collegue kabyle qui m'accompagne et me rassure dans ces moments troublants, frustrants, quand la narative creative explorative risque de se perdre dans les contradictions de ma vie et ses indices parfois deroutants.  

Trudi Ralston


"Tout dans l'univers se trouve dans ton etre interieur. Demande - lui tout. Si tu y trouves des ruines, tu y trouveras aussi des tresors."  -   Jalal al - Din Muhammad Rumi (1207 - 1273), poete Sufi. 

Tuesday, October 29, 2024

Arrive le Jour - dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi" dediee a Nacer Amari

              L'automne avec ses parfums fumees de feuilles tombees et les couleurs riches avec lesquelles elles font des tapis vibrants pour les pieds qui les admirent, avec ses matins de brouillard dense qui rappellent a des convocations de shamans anciens, est la saison qui nous invite les meditations, et ses silences introspectifs, avec ses nostalgies, ses monologues interieures, que les oiseaux de la foret observent avec un melange de curiosite et nonchalance amusee. Ce matin, je pense a mes amis en Kabylie, a leur esprit resistant, a leur sens de l'humour dans des moments difficiles, a la beaute majestueuse de sa nature, de ses montagnes, de ses rivieres, de ses villages, de la mer qui les unit, qui les separe. L'automne nous fait sentir de facon plus aigue le passage du temps, qui coule, qui avance, et qui nous emmene sur ce sentier de la vie, que pour la plupart on ne comprend pas, et duquel on rarement voit avec clarte sa direction, ses intentions. Ce poeme est une reverie, une reflection sur ce beau et impenetrable mystere qu'est l'etre humain qui n'a pas de choix que d'avancer sur le chemin de la vie, dans le noir, dans la lumiere, dans les tempetes, dans le soleil, selon la saison de la nature, et des caprices et ses detours et puzzles que nous laisse le destin:


Arrive le Jour  


Arrive le jour, quand on se rend compte que le chemin de retour est plus long que celui qui nous reste a faire, arrive le jour ou on accepte qu'il y aura un fin au parcours que la vie nous a indiquee, que la nature a une grande quantite de saisons, que l'homme recoit en petites mesures, comparee a des arbes, comme les oliviers millenaires.

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Il y a une sensation ambigue qu'on ressent quand arrive ce moment, de se sentir libre d'illusions, de se rendre compte que les chagrins et les joies, qu'on connait sur cette voie, sont la balancoire qui fait l'equilibre, qui assurent qu'on reste humilde, qu'on ne cede pas a l'arrogance, a l'indifference, qu'on reste proche a la charite, a la patience, au courage d'aimer sans demandes, comme le font les enfants.

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Arrive le jour, ou on ne regrette rien, d'avoir souffert et de souffrir pour la joie sublime que donne l'amour, qui vit dans notre coeur, et survivra le voyage vers le monde des esprits. Arrive le jour, ou on comprend que la tendresse partagee, en tempetes, en bonheur, survit dans le sourire de l'etranger qui nous dit bonjour, dans le sourire de l'enfant, dans le regal de l'innocence en passant.

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Arrive le jour, ou les feuilles dorees, jaunes, oranges des arbres de l'automne, nous chantent une melodie, pour que se permettent danser nos pieds, pour celebrer les souvenirs si precieux des personnes aimees, que ce soit hier, ou aujourd'hui, ce rythme calmant de l'automne avec ses hiboux, ses maisons aux cheminees illuminees le soir, ces ciels d'etoiles et sa lune faits de cristal, qui nous chuchote en confiance, que l'amour vecu ne disparait pas, se metamorphose dans le courage de continuer d'y croire, de l'inviter et partager.  

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Il y a un sourire, que laisse l'automne pour le coeur qui realise que le temps n'est pas un ennemi a craindre, que chaque douleur, chaque perte rend plus profond le coeur et ses visions, que ce qu'on perd quand on aime, augmente la vision claire, que tout commence et termine avec la tendresse eternelle, qui ne se mesure pas en chiffres, en erreurs, mais en energie libre, en ailes, en victoire sur la peur et ses complexes.

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Il y a une paix, que laisse l'automne pour l'esprit vagabond, pour le coeur errant, qui n'arrive pas d'eviter les blessures. C'est la grace, silente et douce, que rien ne s'apprend, aussi longtemps qu'on fait de l'amour une arithmetique, qui se raisonne. Le poete Sufi Rumi le savait, que ceux qui ne risquent pas la douleur qui accompagne la tendresse, n'achevent pas leur humanite complete, qu'arrive le jour, ou il faut laisser tout, et embrasser le vide, de le faire avec joie, avec reconnaissance d'avoir eu la chance d'aimer sans frontieres, au - dela du mepris et du gene, qui cherchent a silencer les artistes, les poetes, les esprits libres de cette terre.   


Trudi Ralston


Pour ma Kabylie: 

"Ton coeur et le mien, sont des tres vieux amis." Jalal al Din Muhammad Rumi (1207 - 1273), poete Sufi. 


 


Saturday, October 26, 2024

La Clef du Coffre: Le Portrait "AQCHICH" de Nacer Amari - dans la serie "Les Blessures de Chiron"

             Un portrait peut etre tants de mondes, tants de nuances de dimensions grandes, importantes, une synthese de l'histoire, du courage qui est le destin de tants de peuples qui se trouvent a toujours au centre de l'enigme mythologique, de devoir assurer leur identite culturelle. L'identite culturelle et son expression linguistique sont une partie integrale de cette question, et en Afrique du Nord, la question linguistique est liee a l'identite Berbere, et sa resistance legendaire dans les langues des peuples Imazighen: Tifinagh. Un portrait du 20 octobre 2024, de la part du photographe Berbere kabyle d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie a comme titre en Tifinagh, "AQCHICH", que le photographe m'a traduit comme voulant dire "enfant". Le jeune protagoniste dans ce portrait en noir et blanc, nous fait face avec une confiance qui implique un esprit astucieux, precoce, avec une bonne dose de scepticisme, d'un enfant qui connait la valeur deja de l'histoire de son peuple, de ses guerriers intrepides. La langue des peuples Berberes de l'Afrique du Nord, Tifinagh, est parmi les langues les plus anciennes sur terre, ensemble avec la langue ancienne egyptienne, la langue sumerienne et la langue acadienne - Acadia etant le premier ancien empire de la Mesopotamie, qui regneait apres la civilisation de Sumer - toutes les trois ne plus extants, tandis que le Tifinagh, qui remonte 5000 ans, continue jusqu'a aujourd'hui comme langue vivante et comme langue preferee des tribus Touareg et leurs kels, avec une population de 4 millions de personnes, dans une region qui s'etend du Sud de l'Algerie, le Niger, le sud - ouest de la Libye, le Mali, du sud de la Mauritanie, et aussi une partie du nord - est de Burkina Faso et du nord de la Nigeria. Le Tifinagh reste l'ecriture de preference des Touareg et une ecriture qui est decendante des langues Libyco - Berberes, qui remontent au 5ieme siecle B.C. juqu'au present et qui s'ecrit de gauche a droite, ou de droite a gauche, d'en bas ver le haut, ou du haut vers le bas. Ses systemes linguistiques parents sont les hieroglyphes anciens egyptiens, l'alphabet phenicien, et l'alphabet Libyco - Berbere, et l'ecriture protosinaitique, qui se refere a la region de la peninsule du Sinai. Sa categorie linguistique du Tifinagh est l'abjad, qui veut dire un systeme de l'ecriture dans laquelle seulement les consonants sont representes, et ou les sons des voyelles sont deduits par le lecteur, c'est donc un alphabet consonantique. Le mot abjad a ses origines a base des 4 premieres lettres de l'ecriture arabique, pour indiquer la famille d'ecritures classifiees comme semitique occidental. L'ecriture Libyco - Berbere etait l'ecriture des anciens Berberes de la Numidie, et de la Mauritanie, qui habitaient les regions nords du Maroc, de l'Algerie, de la Tunisie, de la Libye, et des iles Canaries. Le premier abjad de gagner une repandue grande fut l'abjad des anciens pheniciens. Comparee aux autres ecritures de l'epoque, comme le cuneiforme de la Mesopotamie, de la Perse ancienne et d'Ugurit - qui etait un port ancien dans le nord de la Syrie - et les hieroglyphes anciens egyptiens, l'ecriture phenicienne avait seulement une douzaine de symboles. Ceci rendait cette ecriture facile d'apprendre et les marchands marins pheniciens l'apportaient dans tous les coins du monde connu. La scripture phenicienne declencheait l'origine de plusieurs systemes de l'ecriture, y compris l'abjad populaire Aramaique et l'alphabet grec. L'alphabet grec allait s'evoluer dans l'alphabet occidental moderne, comme le latin et le cyrillique, tandis que l'abjad Aramaique allait s'evoluer dans les abjads modernes de l'Asie. Comme antecedent du Tifinagh, l'ecriture ancienne egyptienne est impressionnante: les hieroglyphes egyptiens, qui sont une image stylisee d'un objet qui represente un mot, syllable ou son, a un corpus qui a su accumuler entre c.3250 B.C. et c.400 A.D. pres de 5 millions mots, et si on inclut les mots des textes du Livre des Morts et des Textes du Cercueil, ce chiffre s'approche a 10 millions mots. L'ecriture Libyco - Berbere est retrouvee dans des milliers d'inscriptions et gravures a travers le Maroc, l'Algerie, la Tunisie, la Libye et les iles Canaries, comme dans le tombeau munumental de la reine Touareg du 4ieme siecle, Tin Hinan, la matriarche des Touareg. Son tombeau se trouve a Abalessa, dans les hauts plateaux de la region des montagnes Ahaggar du Sahara Central, a une 1550 kilometres de la capitale d'Alger. Son tombeau de la reine Tin Hinan, decouvert en 1924 par l'archeologue hongrois - americain Byron Khun de Prorok ( 1896 - 1954) lui trouvait entouree de bijoux d'or massif, ainsi que des bijoux en argent, et se situe sur une colline ronde d'une hauteur d'une 38 metres en forme de poire avec une axis majeure de pres de 27 metres. Ses restes de la reine se trouvent maintenant au Musee National Bardo en Alger. L'excavation du tombeau de la matriarche Touareg en 1925, fut recu avec outrage par les Touareg, qui consideraient a Byron Khun de Prorok comme un opportuniste et pilleur de tombes, qui desacralisait le tombeau de leur reine.  Chaque annee, entre le 20 fevrier et le 28 fevrier, a Tamanrasset, la capitale de la wilaya de Tamanrasset dans les montagnes Ahaggar, aussi connu sous le nom des Montagnes Hoggar, et la ville majeure des Touareg de l'Algerie, il y a le Festival en honneur de Tin Hinan.  

            Cet article voulait mettre l'attention a l'importance des langues Berberes qui sont liees a l'identite et l'histoire culturelle - mythologique des peuples originaires de l'Afrique du Nord. Comme personne de naissance flamande, cette realite du lien entre la langue maternelle et l'identite d'un peuple, m'est proche au coeur, comme les flamands ont du affronter le racisme linguistique a travers le XIXieme et XXieme siecle jusqu'a 1969, quand le roi du pays a declaree les droits egaux du flamand dans l'education et la vie sociale et judiciaire - politique a cote de la langue francophone du pays, le wallon. Les irlandais aussi, connaissent ce racisme linguistique - social qui allait mener a une guerre civile de plusieurs decennies horrifiantes que les allait faire souffrir le gouvernement anglais. Au Maroc, apres sa repression du Tifinagh dans les annees 1970 et 1980, le Tifinagh allait trouver et recevoir sa place, avec le support du roi Mohammed VI (1963), roi depuis 1999, avec l'ouverture de l'IRCAM: l'Institut Royal de la Culture Amazigh a Rabat, de qui ce fut mon plaisir de faire la connaissance de son president, le professeur Ahmed Boukous, pendant mon sejour au Maroc en 2019, courtoisie de mon ami de mes annees d'etude a l'universite de Texas a Austin, le Dr. Driss Ouaouicha, qui est ministre de l'Education Superieure du Maroc. Son article du professeur en linguistique, Ahmed Boukous, "Situation sociolinguistique de l'Amazigh" (1997) dans International Journal of the Sociology of Language 123, 41 - 60, reste parmi les articles notables sur le sujet de l'integration du Tifinagh dans les cultures des pays du Maghreb. Le portrait "AQCHICH",  "Enfant", du photographe kabyle Nacer Amari evoque cette importance de la langue maternelle, de sa transmission a la generation suivante, pour ainsi transmettre sa mythologie, sa sagesse, son histoire, qui accompagne la langue maternelle. Aux Etats Unis, et au Canada, la destruction systematique et brutale des langues amerindiennes au XIXieme et XXieme siecles, de la part des colons anglais et francais, fut une facon de qui sa brutalite a eliminee des centaines de langues - aux Etats Unis, des 300 langues amerindiennes avant la colonisation, il en reste en ce moment 175, une grande quantite de ces langues extantes en voie de disparition. La meme tragedie allait se repeter dans les pays de l'Amerique centrale, de l'Amerique du sud, au Bresil, aux mains des colons espagnols et portugues. La langue maternelle et sa preservation et celebration, est au centre de l'identite culturelle - historique - sociale et mythologique d'un peuple. Lui condamner sa langue maternelle au silence, est condamner un peuple a l'oubli, a la perte de son ame, a l'anonymat et a la souffrance et la solitude paralysante de l'invisibilite, de l'impuissance, de la graduelle disparition. Heureusement, qu'en Afrique du Nord, le Tifinagh persiste depuis 5000 ans, et les Imazighen ne donnent aucune indication d'abandonner cette determination historique pour sa survie continue.   

Trudi Ralston  


La recherche sur l'origine historique du Tifinagh, sur la reine Touareg Tin Hinan, et sur l'IRCAM, l'Institut Royal de la Culture Amazigh a Rabat, courtoisie de Wikipedia, qui fait reference a l'article du professeur Ahmed Boukous, president de l'IRCAM, dans International Journal of the Sociology of Language 123 ( 41 - 60): "Situation Sociolinguistique de l'Amazigh" (1997). 

Wednesday, October 23, 2024

Una Historia Rara: El Caso de la Carga Pesada - in the series "Beyond The Shadows of Tomorrow"

          Absence is a strange thing. You would think, that over time, its burden would become lighter, as time puts more distance between you and the people or person you miss. But, as it turns out, the opposite happens: those we miss and truly love, do not disappear light as feathers into the mists of time. The pain of their absence becomes heavier, and we feel that increasing weight on our heart: the more time goes by, the heavier the absence feels. It seems very odd, but true, and this poem deals with that sensation, that abrasive pain that rubs like sandpaper on the inner walls of our heart, when the absence of loved ones starts singing its melancholic songs, and touches the wound of missing them, that feels fresh still, with each passing chime of the clock of time. I wrote the poem in Spanish, thinking of Caribbean music, of the optimism of salsa songs and instruments, to add a sense of rhythm of defiance, of determination, of rebellion, a touch of humor, and hope, to the transcendental awareness that time does not heal the wound in our heart of missing those we cannot be with for all sorts of reasons, that in the end seem cruel and incomprehensible, when seen in the vastness of the universe and its myriad expressions:


El Caso de la Carga Pesada 


Es una historia rara, el caso de la carga pesada, que sucede cuando el corazon ama. El corazon que despues se da cuenta, que la ausencia duele, que con el tiempo que pasa no se apaga. 

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Que hacer, entonces, de ese peso pesado, de sentir el dolor de la ausencia penible del ser querido, como aguantar la pena, de se saber lejos, de sentir el plomo meterse al centro de nuestra alma. 

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Parece contrario a todas leyes naturales, que el peso se pone mas pesado, mas que el tiempo pasa, que el recuerdo no cancela para el corazon que ama, la carga dura de la ausencia, que cada dia se pone mas evidente, la agonia de tener que aguantar su tormenta. 

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El remedio es la fuerza interior de no abandonar la esperanza, de no dejar que el fuego si dulce del amor que sentimos, se encuentra olvidado, se vuelve cenizas, se hace polvo en el molino de viento que nos trae la renuncia. 


Trudi Ralston


"You will hear thunder and remember me, And think: she wanted storms. The rim of the sky will be the color of hard crimson, And your heart, as it was then, will be on fire." Anna Akhmatova (1889 - 1966). 

 



Saturday, October 19, 2024

Quand Les Mots ne Suffisent Pas: L'importance du Recit Visuel "Massine" de Nacer Amari - dans la serie "Les Blessures de Chiron"

             Un portrait en noir et blanc du 13 octobre 2024, "Massine", de son jeune neveu de la part du photographe Nacer Amari de Tassi Photographie, parait etre le diptyque narratif compagne d'un article dans mon livre du 6 juillet 2024, "La Flute et l'Echo: L'Alchimie Progressive dans la Portraiture de Nacer Amari", l'article #10, du 29 juillet 2023: "Le Refrain de la Memoire Preservee: Le Portrait "Massine". Cet article est une exploration de l'importance de l'identite cullturelle, de la famille, qui se transmet a travers les generations, desquelles les enfants sont les heritiers. Les portraits des enfants kabyles du photographe Nacer Amari sont ainsi un document visuel artistique d'importance historique et culturel, une affirmation de l'importance de l'identite, de sa celebration, de sa preservation, de son lien avec l'espoir d'un futur valable, d'un present soutenu par l'espoir. Le portrait de Massine du 13 octobre 2024, illumine une facette de marquante interet, quant a l'identite qu'addresse la portraiture: celui d'encourager la confiance en soi dans les enfants. Le Journal Britannique de la Photographie (British Journal of Photography) a un article du 3 fevrier 2023, qui celebre les portraits de la photographe americaine - irlandaise, Eva O'Leary (1989). L'article a comme titre "Performing Identities": "Identites Performantes". Elle voulait faire des portraits d'adolescents, pour les aider de trouver un niveau de confort devant son appareil - photo, qui fonctionne comme un miroir, selon la photographe Eva O'Leary. Les portraits qu'elle leur fait les permettent de se voir dans une perspective fraiche, nouvelle, artistique, qui renforce leur confiance, leur desir de se forger une identite sociale, culturelle, personnelle, libre de demandes, de prejudice, de timidite. Avec son appareil - photo comme symbole du miroir, les jeunes adolescents, qui se trouvent entre le monde des enfants et le monde des adultes, sont permis une experience dynamique, intime, de se voir d'une facon differente, de sentir un sens d'auto - determination, sur le sentier difficile de se definir une identite dans un monde chaotique, de stress continu. La photographe leur donnait une mesure de controle sur le contexte de chaque portrait, quant a pose, habits, pour encourager un style individuel, un sens de l'independance, ce qui elle voyait apres refletee dans la position des bras, de la tete, de l'expression sur le visage, dans la presence ou absence d'un sourire, dans le regard, ou direct, ou lointain, sur ou evasif. La motivation pour ses portraits des adolescents, etait l'idee que selon Eva O'Leary, que la photographie possede la capacite de pouvoir exprimer des idees et des emotions, quand la langue atteint ses limites. La photographie, dans la portraiture et ses sensibilites de la proximite affective, exprime, selon la photographe ce que les mots ne peuvent pas: "In many ways, I feel like language is never enough": "Dans beaucoup de sens, je trouve que la langue ne suffit pas". Ses portraits et aussi ses auto - portraits font le tour du monde, apres avoir obtenu sa maitrise dans les arts de l'Ecole de Yale en 2016, elle fait des expositions en Chine, aux Pays - Bas, en France, en Irlande, en Grece, aux Etats Unis, ou elle enseigne a Dartmouth College, comme enseignante dans le departement des Sciences et des Arts. C'est son idee que les mots parfois ne suffisent pas, qui se reflete de facon evocative dans le portrait en noir et blanc du jeune "Massine" du photographe algerien d'Aokas, Nacer Amari, et ce trait de sa philosophie narrative de ses portraits des jeunes et des enfants de sa region natale, illumine une vision intellectuelle universelle, en meme temps qu'elle sait inclure l'importance de l'identite culturelle, dans ce cas, de la culture berbere de la Kabylie.  

           L'idee d'encourager la confiance identitaire dans les enfants, se trouve aussi dans un article autour de cette attitude dans la portraiture, de la part de jenlucas photography, un photographe qui parle de la philosophie autour du sujet de la part du professeur Geoff Beattie, de l'Universite de Manchester en Angleterre, qui dit "On ne peut pas sousestimer le pouvoir des portraits quant a leur capacite de nous lier aux autres, et a un sens de l'appartenance. Ceci nous renforce les reseaux. Pour les enfants en particuier, se voir dans des photos, des portraits, en groupe, individuels, est une procedure de la socialisation; d'apprendre qui ils sont, et leur place dans la famille, la communaute. En exposants leurs portraits de nos enfants dans les etapes differentes de leur vie, on fait une declaration publique de leur importance, et qu'on est fiers d'eux." La conclusion de l'article est une affirmation de l'importance de la portraiture des enfants dans la photographie: chaque image, chaque portrait a comme but d'inculquer une comprehension profonde de leurs racines et identites sociales et culturelles, de leur histoire individuelle et familiale. Le portrait ingenu du jeune "Massine" du 13 octobre 2024, lui fait par le photographe kabyle Nacer Amari, artiste photographe et son oncle, renforce cette philosophie de l'affirmation d'encourager aux enfants la confiance, la fierte, de l'identite qui, si celles ci sont est permis de fleurir des l'enfance, de se voir respectee, ecoutee, appreciee, va donner ensuite l'assurance de pouvoir montrer et vivre cette confiance individuelle et sociale une fois que l'enfance passe, et ils doivent affronter la vie comme adultes, solides en confiance et identite, comme personnes de valeur pour les membres de leur famille, de leur communaute, de leur pays, de leur continent, de la terre. 

Trudi Ralston

La recherche sur l'importance de la portraiture dans la photographie, comme source de la confiance sociale et identitaire dans les enfants, courtoisie de Wikipedia, et les articles dans "British Journal of Photography" du 3 fevrier 2023: "Performing Identities", autour des portraits d'adolescents de la photographe Eva O'Leary, et l'article de jenlucas photography, du 26 avril 2024: "How Displaying your Photographs Boosts Self - Esteem". La traduction du passage qui mentionne la philosophie au sujet du professeur Geoff Beattie, de l'anglais en francais, est la mienne. 

Thursday, October 17, 2024

The Riddle of the Bleeding Moon: in the series "Beyond The Shadows of Tomorrow"

            It is a most curious thing, that our hearts can hurt, beyond the physical, can feel the pain of a wound, brought on by emotional loss, absence, hurt, as was it a wound inflicted by a sharp knife, a hit, a punch, as it makes our heart feel it just the same, and as it needs time to heal, like all wounds physical. Emotional wounds just are invisible, and as such, one is often expected to bear them without notice, as if stoicism is a mark of honor, but all it does is make the pain deeper, and therefore longer to heal. This poem addresses this psychic pain we all have to deal with at times, this hidden pain that we hide behind big smiles and jokes that shrug it off, hidden silently behind this invisibility cloak, this mask of putting on an act, that all is well, since no one can tell any different, and we bear the pain alone, until it, and that part of our heart's story have vanished, asleep somewhere deep, in the recesses of our heart's memories. And sometimes, as a poet, you rebel, and try to put into words the unsaid, the taboo of hidden pain, of sorrow that left its mark on our soul's very bones: 


The Riddle of the Bleeding Moon 


It is a most curious thing, to have your heart bleed from within, to have its wound tear at you, and yet there is no red to be seen, no stream of it to alert, that something is wrong, no attention to be drawn, as the wound is inside, where no one can see it rushing in pain, through the rivers of our unseen tears. 

***          **         *** 

There is such a contradiction in its agony and its stifled song, that if by chance, some of the pain shows in your face, in the watercolors of your eyes, that the response is not kindness, but a strange sort of envy. It seems wounds of the heart, are in spite of all contrary remarks, a gift from above, only given to the brave. 

***         **         ***

It is a most baffling thing, to feel this Schadenfreude coming from friend and foe, that takes an interest in our cause, as we try to understand this contradictory charity, towards the fight our heart now demands, to be able to breathe free of the numbing loss love can ask us to bear, out in the wilds of despair. 

***         **         ***

But there is the comfort, of nature and its course, that no storm lasts too long, and after high tide comes low. So we walk on, hoping that the moment will come, when minutes no longer feel like hours, and the anesthesia sets in, to silence the screams unheard of the sweetness mourned, as they become a muffled melody whose notes slowly fade. 


Trudi Ralston 


"When love beckons you, follow him, Though  his ways are hard and steep. And when his wings enfold you yield to him, Though the sword hidden among his pinions may wound you. And when he speaks to you believe in him, Though his voice may shatter your dreams as the north wind lays waste the garden."

Kahlil Gibran (1883 - 1931), on Love, in The Prophet (1923).  


 

Monday, October 14, 2024

El Baile de los Pies Desnudos - in the series "Beyond The Shadows of Tomorrow"

         In the quiet moments of the mind, it will happen that a poem will come to me, its melody, its rhythm, on quiet feet, stepping very softly on a darkened, abandoned stage. This poem came to me, in Spanish, inspired by listening to cumbia dance songs, that I learned have their origin in the music from Colombia. It is a song, a melody of loss and also courage, of hope and determined energy, which seems to embrace the mood and feeling my poem longs to express:


No te alejes de mi corazon


No te alejes, no te vayas, no me dejes aqui en este plano vacio, esta escena de teatro llena de ruido, sin ti. No te alejes sin mirarme los ojos, sin tocarme de tus manos mi corazon. 

Tantos anos viajo en el silencio, que tu presencia ha sabido transformar en poemas, en libros, vibrantes con vida, con esperanza, con luz et amor. 

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No te alejes, no me condenes a la muerte viva de una soledad que ya he tenido que aguantar demasiado tiempo. Eres la musica de mi alma, la raiz de mi corazon, sin ti continuo a respirar, pero mis poemas suffren, sin el tocar de tu ser, sin ti, que me alimenta los versos, los visiones, los suenos. 

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No te alejes, no te vayas, no me dejes a morir sola, sin el sol de tu mirada, sin el calor de tu carino, no me dejes aqui en ese desierto, sin el oasis de tu alma, donde todo dolor desaparece, donde cantas para mi. 


Trudi Ralston