Un portrait peut etre tants de mondes, tants de nuances de dimensions grandes, importantes, une synthese de l'histoire, du courage qui est le destin de tants de peuples qui se trouvent a toujours au centre de l'enigme mythologique, de devoir assurer leur identite culturelle. L'identite culturelle et son expression linguistique sont une partie integrale de cette question, et en Afrique du Nord, la question linguistique est liee a l'identite Berbere, et sa resistance legendaire dans les langues des peuples Imazighen: Tifinagh. Un portrait du 20 octobre 2024, de la part du photographe Berbere kabyle d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie a comme titre en Tifinagh, "AQCHICH", que le photographe m'a traduit comme voulant dire "enfant". Le jeune protagoniste dans ce portrait en noir et blanc, nous fait face avec une confiance qui implique un esprit astucieux, precoce, avec une bonne dose de scepticisme, d'un enfant qui connait la valeur deja de l'histoire de son peuple, de ses guerriers intrepides. La langue des peuples Berberes de l'Afrique du Nord, Tifinagh, est parmi les langues les plus anciennes sur terre, ensemble avec la langue ancienne egyptienne, la langue sumerienne et la langue acadienne - Acadia etant le premier ancien empire de la Mesopotamie, qui regneait apres la civilisation de Sumer - toutes les trois ne plus extants, tandis que le Tifinagh, qui remonte 5000 ans, continue jusqu'a aujourd'hui comme langue vivante et comme langue preferee des tribus Touareg et leurs kels, avec une population de 4 millions de personnes, dans une region qui s'etend du Sud de l'Algerie, le Niger, le sud - ouest de la Libye, le Mali, du sud de la Mauritanie, et aussi une partie du nord - est de Burkina Faso et du nord de la Nigeria. Le Tifinagh reste l'ecriture de preference des Touareg et une ecriture qui est decendante des langues Libyco - Berberes, qui remontent au 5ieme siecle B.C. juqu'au present et qui s'ecrit de gauche a droite, ou de droite a gauche, d'en bas ver le haut, ou du haut vers le bas. Ses systemes linguistiques parents sont les hieroglyphes anciens egyptiens, l'alphabet phenicien, et l'alphabet Libyco - Berbere, et l'ecriture protosinaitique, qui se refere a la region de la peninsule du Sinai. Sa categorie linguistique du Tifinagh est l'abjad, qui veut dire un systeme de l'ecriture dans laquelle seulement les consonants sont representes, et ou les sons des voyelles sont deduits par le lecteur, c'est donc un alphabet consonantique. Le mot abjad a ses origines a base des 4 premieres lettres de l'ecriture arabique, pour indiquer la famille d'ecritures classifiees comme semitique occidental. L'ecriture Libyco - Berbere etait l'ecriture des anciens Berberes de la Numidie, et de la Mauritanie, qui habitaient les regions nords du Maroc, de l'Algerie, de la Tunisie, de la Libye, et des iles Canaries. Le premier abjad de gagner une repandue grande fut l'abjad des anciens pheniciens. Comparee aux autres ecritures de l'epoque, comme le cuneiforme de la Mesopotamie, de la Perse ancienne et d'Ugurit - qui etait un port ancien dans le nord de la Syrie - et les hieroglyphes anciens egyptiens, l'ecriture phenicienne avait seulement une douzaine de symboles. Ceci rendait cette ecriture facile d'apprendre et les marchands marins pheniciens l'apportaient dans tous les coins du monde connu. La scripture phenicienne declencheait l'origine de plusieurs systemes de l'ecriture, y compris l'abjad populaire Aramaique et l'alphabet grec. L'alphabet grec allait s'evoluer dans l'alphabet occidental moderne, comme le latin et le cyrillique, tandis que l'abjad Aramaique allait s'evoluer dans les abjads modernes de l'Asie. Comme antecedent du Tifinagh, l'ecriture ancienne egyptienne est impressionnante: les hieroglyphes egyptiens, qui sont une image stylisee d'un objet qui represente un mot, syllable ou son, a un corpus qui a su accumuler entre c.3250 B.C. et c.400 A.D. pres de 5 millions mots, et si on inclut les mots des textes du Livre des Morts et des Textes du Cercueil, ce chiffre s'approche a 10 millions mots. L'ecriture Libyco - Berbere est retrouvee dans des milliers d'inscriptions et gravures a travers le Maroc, l'Algerie, la Tunisie, la Libye et les iles Canaries, comme dans le tombeau munumental de la reine Touareg du 4ieme siecle, Tin Hinan, la matriarche des Touareg. Son tombeau se trouve a Abalessa, dans les hauts plateaux de la region des montagnes Ahaggar du Sahara Central, a une 1550 kilometres de la capitale d'Alger. Son tombeau de la reine Tin Hinan, decouvert en 1924 par l'archeologue hongrois - americain Byron Khun de Prorok ( 1896 - 1954) lui trouvait entouree de bijoux d'or massif, ainsi que des bijoux en argent, et se situe sur une colline ronde d'une hauteur d'une 38 metres en forme de poire avec une axis majeure de pres de 27 metres. Ses restes de la reine se trouvent maintenant au Musee National Bardo en Alger. L'excavation du tombeau de la matriarche Touareg en 1925, fut recu avec outrage par les Touareg, qui consideraient a Byron Khun de Prorok comme un opportuniste et pilleur de tombes, qui desacralisait le tombeau de leur reine. Chaque annee, entre le 20 fevrier et le 28 fevrier, a Tamanrasset, la capitale de la wilaya de Tamanrasset dans les montagnes Ahaggar, aussi connu sous le nom des Montagnes Hoggar, et la ville majeure des Touareg de l'Algerie, il y a le Festival en honneur de Tin Hinan.
Cet article voulait mettre l'attention a l'importance des langues Berberes qui sont liees a l'identite et l'histoire culturelle - mythologique des peuples originaires de l'Afrique du Nord. Comme personne de naissance flamande, cette realite du lien entre la langue maternelle et l'identite d'un peuple, m'est proche au coeur, comme les flamands ont du affronter le racisme linguistique a travers le XIXieme et XXieme siecle jusqu'a 1969, quand le roi du pays a declaree les droits egaux du flamand dans l'education et la vie sociale et judiciaire - politique a cote de la langue francophone du pays, le wallon. Les irlandais aussi, connaissent ce racisme linguistique - social qui allait mener a une guerre civile de plusieurs decennies horrifiantes que les allait faire souffrir le gouvernement anglais. Au Maroc, apres sa repression du Tifinagh dans les annees 1970 et 1980, le Tifinagh allait trouver et recevoir sa place, avec le support du roi Mohammed VI (1963), roi depuis 1999, avec l'ouverture de l'IRCAM: l'Institut Royal de la Culture Amazigh a Rabat, de qui ce fut mon plaisir de faire la connaissance de son president, le professeur Ahmed Boukous, pendant mon sejour au Maroc en 2019, courtoisie de mon ami de mes annees d'etude a l'universite de Texas a Austin, le Dr. Driss Ouaouicha, qui est ministre de l'Education Superieure du Maroc. Son article du professeur en linguistique, Ahmed Boukous, "Situation sociolinguistique de l'Amazigh" (1997) dans International Journal of the Sociology of Language 123, 41 - 60, reste parmi les articles notables sur le sujet de l'integration du Tifinagh dans les cultures des pays du Maghreb. Le portrait "AQCHICH", "Enfant", du photographe kabyle Nacer Amari evoque cette importance de la langue maternelle, de sa transmission a la generation suivante, pour ainsi transmettre sa mythologie, sa sagesse, son histoire, qui accompagne la langue maternelle. Aux Etats Unis, et au Canada, la destruction systematique et brutale des langues amerindiennes au XIXieme et XXieme siecles, de la part des colons anglais et francais, fut une facon de qui sa brutalite a eliminee des centaines de langues - aux Etats Unis, des 300 langues amerindiennes avant la colonisation, il en reste en ce moment 175, une grande quantite de ces langues extantes en voie de disparition. La meme tragedie allait se repeter dans les pays de l'Amerique centrale, de l'Amerique du sud, au Bresil, aux mains des colons espagnols et portugues. La langue maternelle et sa preservation et celebration, est au centre de l'identite culturelle - historique - sociale et mythologique d'un peuple. Lui condamner sa langue maternelle au silence, est condamner un peuple a l'oubli, a la perte de son ame, a l'anonymat et a la souffrance et la solitude paralysante de l'invisibilite, de l'impuissance, de la graduelle disparition. Heureusement, qu'en Afrique du Nord, le Tifinagh persiste depuis 5000 ans, et les Imazighen ne donnent aucune indication d'abandonner cette determination historique pour sa survie continue.
Trudi Ralston
La recherche sur l'origine historique du Tifinagh, sur la reine Touareg Tin Hinan, et sur l'IRCAM, l'Institut Royal de la Culture Amazigh a Rabat, courtoisie de Wikipedia, qui fait reference a l'article du professeur Ahmed Boukous, president de l'IRCAM, dans International Journal of the Sociology of Language 123 ( 41 - 60): "Situation Sociolinguistique de l'Amazigh" (1997).
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