J'ai tres peus de souvenirs de mon frere, Bart, qui est mort soudainement le juin dernier, au Texas suite d'une crise cardiaque. La derniere fois que j'avais vu a mon frere, fut il y a 22 ans, pour les funerailles de notre petite soeur, Ludwina, qui etait victime de la maladie bi - polaire, et a l'age de 35 ans, avait deccidee que la vie ne voulait plus la peine de vivre. Apres sa mort tragique, ce qui restait d'une cohesion fragile entre mes parents, et notre autre soeur plus jeune, elle aussi morte assez jeune, a l'age de 44 ans, d'un cancer virulent, s'est evaporee, a simplement disparu. Mais les souvenirs que j'ai de mon frere quand on etait enfants, me sont restes, et parmi les souvenirs les plus tendres, les plus beaux, sont ceux de son amour pour la nature, surtout envers les animaux de la ferme, les canards, des poules, les coq, les dindons. Mon pere venait d'une famille d'agriculteurs, et on avait un jardin grand, avec un etang, et un petit pont, et a l'autre bout de ce petit pont, il y avait une pelousse grande pour tous les animaux de qui prenait soin avec beaucoup de diligence, mon frere. Il soigneait les poussins, les bebes canards, il avait une lampe pour chauffer les poussins et petits canards, s'il en avait une grande quanite, comme dix ou douze, pour aider un peu a la maman canard stressee, il collectionneait les oeufs qu'on mangeait et partageait avec les amis et voisins et famille. Il etait tres heureux, quand il etait entoure de ses animaux pour lesquels il avait une passion sincere. Une fois a l'universite, il a etudie la biologie, et apres, s'est mis dans le monde des sports, de la natation, et de la musculation, et petit a petit, sa vie au Texas lui a eloignee de la nature, et il a fini par obtenir une maitrise en anthropologie, apres son divorce, et que son fils et sa fille etaient grandis. On a pas mal de canards ici, ou on vit dans le Pacifique Nord - Ouest, comme on est entoure de rivieres, de lacs, et quand un troupeau d'eux survole le jardin quand je suis dehors, leur bruit un peu nerveux, me rappelle toujours a mon frere, et me laisse pour un temps, avec cette douleur si bien connue a ceux qui ont du affronter la nostalgie de la perte, de ses mysteres. En Kabylie, au coeur accueillant de ma famille berbere, la nostalgie atteint une qualite transformative, et la photographie narrative de l'artiste berbere d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, a une influence marquante sur cette force de regeneration, d'energie positive, guerisante quant a voir clair les realites de la nostalgie quant a ma vie, avant la Kabylie, et sa culture, sa nature, ses amities, son accueil, sa chaleur et ses perspectives. Une photo de Nacer Amari d'un portrait en noir et blanc, d'Alicia, du 27 mars 2021, en tenu pastorale nostalgique, avec dans sa main un panier d'oeufs, a suscitee dans mon ame et coeur une forte emotion, une nostalgie profonde. La nostalgie peut donner une opportunite, si on a de la chance, et si on la voit dans un contexte affectif - intellectuel, pour la transformation. Le portrait d'Alicia a generee pour moi une double response positive : la memoire de mon frere quand on etait enfants ensemble dans un petit village en Flandes, et la nostalgie de beaux souvenirs de ma Nanou, avec qui j'ai passee du temps a sa maison en ete, parfois dix jours de suite, entre les ages de 7 et 12 ans. Les souvenirs de mon frere et ceux de la maison de ma Nanou, qui etait autant ma mere comme ma mere biologique ces annees, comme ma mere etait souvent absente, distraite, avec son monde sociale, m'ont aidee a trouver le chemin vers l'Afrique du Nord, vers un interet dans sa belle nature, sa culture resistante, son grand coeur accueillant, fier, courageaux.
Le portrait pastorale d'Alicia que lui a fait Nacer Amari, en noir et blanc, avec ses lignes, ses contours doux, comme pour creer cette ambiance du temps qui passe, qui efface un peu les suretes, les assurances des memoires, de leur presence, ajoute a son impression visuelle delicate, nostalgique. La nostalgie se define comme : " un desir sentimentale ou un voeu melancholique pour une periode ou un site qui a des implications et associations heureuses. Quand je vois le portrait pastorale d'Alicia, je me vois comme enfant, a la maison de ma Nanou, de qui j'ai appris beaucoup de choses importantes. J'ai appris d'elle, et mon pere le voulait ainsi, sur la grande difference en situation economique et sociale des fermiers et des ouvriers et leurs familles, comme beaucoup des familles de fermiers au village avaient aussi des fils, des epoux, des peres, qui travaillaient a l'usine de carrosseries, ou mon pere etait en charge des operations, et de la distribution pour l'etranger, et ou il etait le lien entre le proprietaire et les syndicats qui lui respectaient beaucoup pour ses efforts passionnes de proteger les droits des travailleurs. Le mari de Nanou travaillait a l'usine, et manger et vivre avec Nanou et sa famille en ete, comme enfant, travailler les champs avec eux, etait une experience inoubliable, ensemble avec les amities des artistes que maintenait mon pere, et ses efforts pour leur donner toute chance de visibilite, de stabilite economique aussi. Mon pere a voulu apprendre que les arts et une conscience sont une union indispensable, ce qui etait contraire a l'opinion de la bourgeoisie industrielle de la region, qui voyait les arts comme une expression sociale d'elite. Comme enfant, ce fut un monde fascinant, ce qui m'a inspiree d'un esprit rebelle des tres jeune. Nanou me traitait comme son egal, elle me parlait de ses experiences, du mal traitement aussi, qu'elle avait souffert comme enfant et jeune fille, dans des menages bourgeois, avant que mon pere a fait sa connaissance a travers son mari a l'usine, et a decidee de l'inviter de venir travailler a la maison comme notre nanou, comme il se faisait peus d'illusions quant a notre mere, quant a son interet en moi, mon fere et nos deux petites soeurs. Il y a toute une branche de la psychologie moderne, qui s'interesse dans l'importance de la nostalgie, et ses benefices quant mis dans un contexte comprehensif, therapeutique. L'article de 2013, de l'edition " Contemporary Psychotherapy " de Zachary Boren, explique l'origine du mot " nostalgie ", et son appreciation pour la nostalgie, dans ces mots de Melanie Klein ( Spillius, 1988 ) : " Les symboles ( de la nostalgie ) sont aussi crees dans le monde interieur comme une maniere de restorer , de re - creer, recapturer, et appartenir a nouveau aux objets, aux lieux, d'origines. La capacite pour l'experience de la perte, et le souhait de recreer l'experience, donne a la personne la liberte inconsciente a travers l'usage de ses symboles. " Tim Wildschut ( 2006 ), selon Zachary Boren, affirme que les personnes qui sont engagees dans une nostalgie positive, montrent un degre plus grand de confiance en soi, et de satisfaction avec leur vie dans le present, comme la nostalgie, comme le chagrin, est une reaction envers une perte. Le sentiment de la nostalgie est donnee une vie a travers des symboles, comme un portrait, ou un sentiment de manque envers un moment, une place, une personne dans ce moment, dans cett place, comme le portrait pastorale d'Alicia en noir et blanc du photographe Nacer Amari : son portrait narratif me met a nouveau dans mon villae ouest - flamand, comme enfant, a cote de mon frere, a cote de ma Nanou. Les symboles du portrait nostalgique d'Alicia me donnent un rappel visuel de la linearite du temps, signifient quelque chose qui ne peut pas etre recapturee, quelque chose de familier, de sur, a travers des symboles qui permettent, a la fin, une transition vers le present. La Kabylie est pour moi une magnifique transition que me permet sa culture, sa nature, son histoire, son courage, son coeur genereux de ma famille berbere, pour rendre, pour transformer la nostalgie du passe dans une force, une energie, guerisante, libre. Le mot nostalgie a ses origines dans le grec ancien : " nostos ", ce qui veut dire " retour a la maison ", et " algos ", ce qui veut dire " une douleur, une peine ", donc, la nostalgie est le retour d'une peine, d'un chagrin melancholique. Le mot fut genere par un etudiant de la medecine au XVIIeme siecle quand il avait observe la melancholie de la part de soldats suisses mercennaires, et apres fut decrit comme une condition medicale, qui allait devenir important comme dans le mouvement du romanticisme du XIXeme siecle. La nostalgie comme force therapeutique est etudiee aujourd'hui, comme une strategie de vaincre des defis, a base de resistance et comprehension de ses effets, de son importance si on lui enleve l'effet possiblement destructif de la melancholie, pour se concentrer a ses processus guerisants et ainsi liberants, transformatifs. Cette force transformative m'a ete donnee, m'est donnee encore chaque jour, dans la culture berbere de la Kabylie. Elle est le pont entre hier et ses nostalgies, entre les dures realites de la solitude et l'isolation de ma vie aux Etats Unis, que cette pandemie de la Covid n'a que verifiee, et l'espoir, la joie, le courage, le sens heureux de l'appartenance, de pouvoir m'exprimer librement dans mes poemes, mes articles, mes livres qui celebrent la culture berbere de l'Algerie, de la Kabylie, qui celebrent la joie immense d'avoir une voix, une famille, et sa tendresse, son amour, qui me remplit le coeur, l'ame et l'esprit avec un bonheur, une fierte, une securite et assurance, ne pas connu depuis mon enfance et part de mon adolescence. C'est avec beaucoup de reconnaissance, d'orgeuil aussi, que je dedique ce poeme, a ma famillle berbere, a ses artistes, a ses amities, a ma Kabylie:
L'Algebre de la Nostalgie
Si par hazard, j'y reussis, de me construire ta personne, mon camarade, mon ami, ma famille de coeur, comme le faisait dans ses contes et novelles l'ecrivain pere du realisme magique americaine latine, Jorge Luis Borges, j'arriverais a te savoir pres de moi, au jardin, sous un soleil kabyle et ses beaux nuages qui toujours me viennent chanter leurs melodies berberes et leurs refrains.
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Si par hazard, j'arrive a te faire ton image, des brises douces quand mes pensees annoncent ta presence, si avec un peu de chance, j'arrive a trouver les petales de fleurs pour imiter la couleur et douceur de ton regard, je pourrais te voir leur lumiere, et si j'arriverais a capturer pour un moment les chants des oiseaux le matin ici, je sentirais tout pres de mon oreille, la chaleur de ton sourire.
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Si par hazard, je trouverais l'arbre grand au foret, avec son tronc qui me permet lui donner un calin, je trouverais la place ou je peux t'embrasser, ressentir a travers ses branches et feuilles soyeuses, la chaleur de tes mains qui viennent me saluer au moment du dejeuner, et avec l'aide de la lune et ses etoiles, j'arriverais a toucher le ciel et ses espaces, je t'inviterais a fair un vol dans le firmament sur un air de flute berbere.
Comme l'algebre, cette magie de l'arithmetique des pieces cassees recuperees, je me fais avec beaucoup de tendresse, avec beaucoup d'espoir et patience, une personne faits du souffle de mes souhaits de te savoir proche, qui marchera a cote de moi, ici, et un jour en Kabylie, au sein sur de la grande famille des peuples Imazighen, qui m'ont trouvee et sauvee du noir mon etre, mes chants et mes poemes, blesses, abandonnes, sur la route.
Trudi Ralston
La recherche sur le monde de la nostalgie, courtoisie de Wikipedia. L'ecrivain argentin Jorge Luis Borges ( 1899 - 1986 ), qui j'ai pu voir de proche le long d'une conference pour etudiants de literature a Austin, Texas, en 1981, est connu mondialement pour ses contes et novelles. Dans mon poeme, je fais reference a son conte de " Las Ruinas Circulares ", " Les Ruines Circulaires ", de son livre de novelles, de 1940, " Ficcionnes. "
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