Saturday, August 31, 2024

La Grace dans le Chagrin: En Defense de l'Illusion Optique Charitable - dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi" dediee a Nacer Amari

              La Kabylie et le lien qu'elle me donne avec une famille de coeur, me permet d'explorer le monde de mes inspirations poetiques et artistiques, et leurs origines, leurs antecedents, leurs histoires. Ce lien spirituel, symbolique avec la terre kabyle fertile, est d'ou mon monde creatif recoit les energies transformatives de sa lumiere, de la chaleur de son soleil, des eaux fraiches, desalterantes de ses rivieres qui naissent dans ses montagnes eternelles.  C'est aussi le manque reel, tangible, de la terre kabyle, de ma famille de coeur si loin d'ou je vis ici dans la region du Pacifique Nord - Ouest des Etats Unis, qui me define d'egale mesure. Ce manque du pays, qui me suit depuis mon premier sejour en Kabylie en septembre - octobre 2019. Mon coeur de poete vit ainsi, comme sur le rythme vite et ralenti d'un tambour, la joie de l'amour pour la Kabylie et du chagrin de son absence tout en un. Le chagrin, comme la joie, est une chose bizarre, si on essaie de le comprendre, car on n'y peut rien. Les sentiments ne se rationalisent pas, on peut essayer de les comprendre, de les sentir avec tolerance, avec patience, mais les sentiments ne sont pas subis au monde rationel, ne sont pas des puzzles a resourdre avec une formule mathematique. Ils sont une energie de joie a jouir, ou une energie de douleur a tolerer, qui avec le temps s'adoucit, se calme, quoiqu'il y a des souffrances du coeur, de l'esprit, qui a peine nous laissent, qui sont comme des blessures tres sensibles, qu'il faut traiter avec beaucoup de soin, beaucoup de respect, de tendresse. Lutter comme je fais, avec toute ma force, contre ce manque de ma Kabylie, de son coeur, de son esprit, prouve etre inutile: montre - moi une video ou photo du Djurdjura, de ses villages, et surtout d'Aokas, vue d'en haut, et mon coeur doit se battre contre les larmes, contre cette douleur qui se met au milieu de mon coeur, comme y mis avec un couteau a la lame de feu brulant, et je n'y peux rien, que attendre, que le chagrin passe, comme la mer tolere l'ascente et la descente de ses vagues. Comme les saisons, cette peine va et vient, et les jours ou elle est aigue, cela me coute de l'effort de ne pas l'eviter, de lui addresser avec courage, de l'accepter, et d'essayer de l'exprimer dans le contexte de ma vie ici, dans le contexte de mes racines flamandes, dans la realite dure de tant de pertes de famille, dans la realite dure de tants d'annees vecues en silence, en anonymat, invisible. L'effort de continuer d'exprimer ma voix de poete continue, certains jours avec elan, confiance, conviction, et d'autres jours, quand la Kabylie se sent loin, quand ma famille de coeur se sent loin, avec pas mal de difficultes. Je suis reconnaissante a mon collegue d'Aokas, le photographe Nacer Amari de Tassi Photographie et a mes amis randonneurs fidels, Rac Adrar et Lemnouer Khaled, qui ont un particulier talent de savoir comment m'encourager, comme le sait faire aussi Mounir Amari, le cousin du photographe Nacer Amari, et qui l'a accompagne a Tunis, pourque je puisse faire connaissance au photographe - collegue et camarade kabyle en personne, apres 4 ans de collaboration creative magnifique, qui continue de donner vie a des livres et pieces de l'art, depuis 2019. Cet encouragement gentil, respectueux, les jours ou la solitude de mon petit bureau ici a Olympia m'envahit, et l'isolation de tants d'annees, quand la distance de 9000 km parait etre plutot des millions de kilometres, quand je me sens comme Don Quichote, survenue des moulins de la melancholie, de la futilite, comme Don Quichote, qui les pensait des geants malevolents, quand mon collegue professionnel lui aussi se voit absorbee par les energies de la vie, de ses joies et defis, est la grace qui me permet de pousser a cote le manque de pays, le doute, et me permet voir a nouveau avec clarte, le sentier sur lequel se trouve ma vie de poete. Ces gestes de gentillesse, sont des graines de l'or, qui me laissent savoir, que ma voix atteint le coeur kabyle, que mes efforts ne sont pas en vain, que le bien dans ce monde brille plus fort que les efforts nefastes du mal et ses contortions, ses sinistres obsessions comme metamorphe repugnante. 

               La grace dans le chagrin, qui assure que la joie recoit sa chance, garde son courage, voila comment je comprends cette misericorde que je recois du coeur kabyle, de sa sagesse, de sa vision spirituelle, cette belle illusion optique, qui a travers la magie de ses sensibilites, me laisse savoir, que je ne suis plus seule, comme poete, comme artiste, comme etre humain qui a du se battre comme une lionne, pour ne pas disparaitre, pour ne pas permettre que les pertes et traumes du passe m'avalent, me detruisent.  Le lion est le symbole du courage flamand, et il est le protagoniste du drapeau flamand: un lion en silhouette noire, erige, rugissant, sur un fond jaune brillant, et la chanson des flamands qui accompagne ce lion fier, resistant a ces mots, et fut ecrit par Hippoliet Van Peene en 1847, avec une musique de Karel Miry: 

"Il ne vont pas reussir a dominer le lion flamand, aussi longtemps qu'il reste un flamand, Aussi longtemps que le lion a des griffes, aussi longtemps qu'il a des dents.  

Il se bat depuis des milliers d'annees pour sa liberte, sa terre, son Dieu, Et ses forces gardent leur jeunesse. Si on le pense impuissant, et on lui tourmente avec des coups, c'est alors que le lion flamand s'erige et menace de facon effrayant. " 

Si mon coeur flamand sait ces jours recuperer sa force, sa jeunesse, son energie, et fierte creative et identitaire, c'est grace a la Kabylie, sa terre et son esprit, c'est grace a mon collegue d'Aokas, Nacer Amari, et a mes amis kabyles fidels, qui m'envoient de loin un peu du soleil kabyle, de sa lumiere, de sa grace, de sa sensibilite, qui me permet retrouver le centre, grace a leur esprit de sagesse, en me pretant une illusion optique charitable venue des rives berberes du Nord de l'Algerie. Recevoir cette grace dans les moments de doute, de chagrin, est le regal qui a chaque fois me guide vers la joie, vers l'espoir, vers la comprehension que mon ame est kabyle, et l'est depuis la nuit des temps. Merci a vous, Rac Adrar, Lemnouer Khaled, Mounir Amari, pour etre si present, si visible, ensemble avec mon collegue Nacer Amari, sur le chemin difficil et pourtant si beau, si unique, et sublime, de mes efforts de donner gloire a cette terre, qui reussit, qui sait, me definir comme poete, comme ecrivaine, comme artiste, qui depuis 2017 est mes ailes, mon souffle, ma vie: la seule et eternelle Kabylie. 

Trudi Ralston      

Tuesday, August 27, 2024

Une Elegance Reflexive: Le Realisme Neo - Classique dans le Portrait "Moumouh" de Nacer Amari - dans la serie "Les Blessures de Chiron"

             Les arts visuels ne perdent jamais leur importance, pour leur facon de savoir exprimer la dualite du monde exterieur et le lien riche, affectif - social - culturel avec le monde interieur du coeur, de l'esprit. Il y un portrait fait en noir et blanc, du 22 aout 2024, du photographe Nacer Amari de Tassi Photographie, qui est une subtile expression de cet equilibre artistique du lien entre le monde exterieur et interieur qu'elle presente dans son jeune protagoniste: "Moumouh", un portrait fin d'un jeune enfant kabyle, que le photographe resume ainsi: "Pour mon portrait "Moumouh", un garcon aux yeux bleus, un symbole de dynamisme, d'intelligence, d'innocence et aussi de timidite." Ce sont ces qualites intellectuels - affectives de ce portrait, qui rappellent beaucoup a un mouvement dans les arts sculpturals, qui trouvait son expression dans la porcelaine biscuit, des sculpteurs du neo - classicisme, qui unissaient le realisme classique avec l'elegance du mouvement rococo. La ceramique non vernissee de la porcelaine biscuit se prete idealement pour un style qui cherche a exprimer un equilibre delicat entre realisme, innocence, et un esprit meditatif, ou domine l'optimisme, l'elegance et la reflection tranquille. La porcelaine en biscuit possede une qualite qui sait exprimer les traits fins, et cette qualite est tres evidente dans le portrait "Moumouh", dans le regard reveur du jeune garcon, dans les lignes fines de son visage, dans la qualite lisse de sa peau, le regard timide, son melange precis entre intelligence et timidite. Ce portrait invite une visite, au monde de la portraiture en biscuit, son histoire unique. Ce fut en fait un scientifique francais, Alexandre Brogniaert (1770 - 1847), qui se specialisait dans la chimie minerale, ainsi que la geologie, la paleonthologie et la zoologie, qui allait perfectionner la formule mathematique pour determiner le contenu des matieres seches des barbotines, ce qui se refere au melange de l'argile et de l'eau, dans la ceramique, ce qui s'appelle depuis la formule Brogniaert. Alexandre Brogniaert etait responsable pour l'inclusion, l'integration de la geologie comme science au XIXieme siecle, et il etait membre de la Societe Royale Suedoise des Sciences depuis 1823, et aussi le fondateur du Musee National de Ceramique - Sevres, ayant ete le directeur de la Fabrique de Porcelaine de Sevres de 1800  jusqu'a 1847, ainsi qu'etre membre de la Societe Americaine de Philosophie depuis 1819. Il avait donc un interet vif dans le monde des arts, ce qui allait influencer les sculpteurs du mouvement neo - classique, qui avaient un interet de s'exprimer dans la matiere fine et elegante de la ceramique en biscuit. 

             Un des artistes qui allait laisser sa marque sur cet art sculptural en biscuit, etait Albert Ernest Carrier - Belleuse (1824 - 1887). Ce sculpteur francais etait un des membres fondateurs de la Societe Nationale des Beaux - Arts ainsi qu'un offcier de la Legion d'Honneur. Il travaillait en Angleterre entre 1850 et 1855, et a Bruxelles vers 1871. Le sculpteur Auguste Rodin (1840 - 1917), qui est vu comme le fondateur de la sculpture moderne, avec ses sculptures renommees comme "Le Penseur", et "Le Baiser", etait en fait un etudiant d'Albert Ernest Carrier - Belleuse. Un autre sculpteur qui savait exprimer cette qualite precise et elegante intellectuelle, et affective dans son art, etait le sculpteur italien, Enrico Pazzi (1818 - 1899), connu pour son monument a Florence du philsophe - poete Dante Alighieri ( 1265 - 1321), qui dans ses ecrits litteraires - philosophes allait introduire l'Italie a la langue italienne moderne, libre des limitations et l'exclusivite sociale du latin: son oeuvre "Divina Commedia", ecrit entre 1308 et 1321, en italien, est consideree un des poemes les plus importants de la litterature de l'Occident. Un autre sculpteur en biscuit, etait le sculpteur francais Etienne - Maurice Falconet  (1716 - 1791). De naissance tres humilde, il allait etablir une renommee internationale, pour son talent en style neo - classique et rococo, avec sa statue equestre en bronze du tsar Pierre le Grand a Saint - Petersbourg, et pour les statuettes qu'il a produit dans une serie en biscuit pour la Manufacture Royale de Porcelaine de Sevres, sous la commission de la maitresse principale du roi Louis XV, la Marquise de Pompadour ( 1721 - 1764), qui avait une passion vive pour les beaux arts. La philosophie d'Etienne - Maurice Falconet reflete l'esprit de portrait fin contemporain et sculptural en affinite, "Moumouh" du photographe kabyle Nacer Amari: "L'artiste travaille pour un besoin interieur, plutot que pour la fame future", une pensee qu'il partageait dans sa correspondence avec l'imperatrice russe, Catherine la Grande (1729 - 1796), qui regneait sur l'empire russe de 1762 jusqu'a sa mort en 1796, apres avoir su contraindre son mari, Pierre III, a l'abdication, et dans sa correspondence avec l'ecrivain - philosophe et critique de l'art, Denis Diderot (1713 - 1784), qui etait l'auteur ensemble avec Jean le Rond d'Alembert, de "l'Encyclopedie ou Dictionnaire Raisonne des Sciences, des Arts et des Metiers", qui allait prendre vingt - cinq ans pour finir ses 7000 articles, sous l'ombre de beacoup de controversies, qui laisseraient leurs traces sur la sante de Diderot. L'art de la sculpture en biscuit a ainsi une histoire complexe, qui lui unit au mouvement neo - classique du XVIIIieme siecle, a sa philosophie d'optimisme scientifique et esthetique, et qui chercheait d'exprimer une harmonie entre le monde exterieur, concret, et le monde interieur, de l'esprit. Cette formule d'une elegance stylistique, qui suit une esthetique ou la beaute adhere a une expression realiste codifiee par un idealisme meditatif, reflexif, est le credo par excellence dans les statuettes et sculptures en biscuit des artistes Albert Ernest Carrier - Belleuse, Enrico Pazzi, et Etienne - Maurice Falconet. Le biscuit de porcelaine ne pas vernis, dans la couleur blanche ou creme pale, comme le monument elegant, de raffinement technique exquis de Dante Alighieri, convient a cet idealisme, cette emanation intacte, pure, qui accompagne cet art ceramique. Cette meme expression idealiste meditative, elegante, pure, du style neo - classique dans la portraiture en sculpture, se voit avec tranquille conviction visuelle - spirituelle dans le portrait du jeune garcon kabyle "Moumouh", du photographe d'Aokas, Nacer Amari. Le monde du XXIieme siecle voit une explosion exponentielle dans les connaissances scientifiques, mais n'a pas l'optimisme du mouvement neo - classique du XVIIIieme siecle. Au contraire, il lutte contre le pessimisme, contre la resurgence croissante de l'intolerance, du racisme, du fascisme et ses ideologies de la haine et de l'oppression. Avoir le courage comme artiste visuel, de donner expression a l'innocence, a un idealisme sincer, reflexif, a cote d'un interet astucieux dans l'esthetique du neo - baroque contemporain et son code expressionniste, comme dans son magnifique portrait recent du photographe "AMIROUCHE", que je celebre dans mon article de conclusion dans mon livre recent du 6 juillet 2024, "La Flute et l'Echo: L'Alchimie Progressive dans la Portraiture de Nacer Amari" est admirable. Le portrait "Moumouh", sait unir cet idealisme de l'esthetique neo - classique, dans l'expression d'intelligence et innocence avec lequel le photographe nous invite au monde du jeune garcon, ce moment dans le temps, delicatement subtil dans ses lignes, dans les nuances affectives qu'elles suggerent, dans la pose du jeune protagoniste, dans cette pause sculpturale comme si le garcon etait en fait une vision en biscuit, ambigue, fugace, suspendue entre le monde concret, quotidien, terrestre, et le monde immateriel, interieur, de l'esprit et ses reveries intemporelles, insaisissables. 

Trudi Ralston 

La recherche sur l'expression neo - classique du biscuit du XVIIIieme siecle, dans la portraiture sculpturale, en France et l'Italie, et sur l'origine de la formule mathematique Brogniaert pour la ceramique, et l'importance du biscuit dans la ceramique neo - classique, neo - baroque et rococo, courtoisie de Wikipedia. 

Sunday, August 25, 2024

Le Sourire du Mendiant: dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi" dediee a Nacer Amari

             Apres plusierurs jours de pluie incessante, et des temperatures beaucoup plus froides, environ 13 deges Celsius, le soleil et les temperatures douces, sont de retour, et vont vaciler selon le metereologue entre 23 et 28 degres Celsius pour les 10 jours suivants. Le ciel cette apres - midi etait comme un decor d'une piece de theatre surrealiste, il y avait des nuages blancs partout, de la meme taille, et ronds, comme des boules de coton, comme on les fait coller sur du papier bleu aux etudiants dans leurs classes de l'art et recreation des jardins d'enfants. C'etait une image joyeuse, innocente, qui etait en contraste avec la pensee qui soudainement m'avait envahie, sans avertissement, un sentiment d'absence, de vouloir aller a une fete de famille, d'avoir de la famille, des oncles, des tantes, des cousins, de m'imaginer comme ce serait d'avoir encore des parents, un frere, des soeurs, d'avoir connue une belle mere gentille, acueillante. Je m'imagineais que les nuages etaient magiques, qu'ils s'ouvraient, et que d'eux sortaient, tout lentement, sur une brise gentille, toutes ces personnes de mon enfance, de mon adolescence, de mes etudes universitaires, et au lieu d'etre toutes disparues, elles etaient en vie, et etaient venus me voir, pour connaitre a mon fils finalement, et de venir manger avec lui, et mon mari et moi. Une vague grande comme d'une mer turbulente, m'inondait avec sa melancholie, piquante, froide. Le silence et les nuages muets, clos, me sortaient de la reverie naive, et je suis allee faire le velo pour une heure, en ecoutant aux voix masculins forts du groupe flamenco du guitariste espagnol Paco de Lucia (1947 - 2014). Ayant grandie sous la menace d'une mere exigeante et affectivement cruelle, mes heros etaient ma grandmere maternelle, sa fille la plus jeune, ma tante Lieve, qui a maintenant 84 et vit encore toujours a Oostende, a la mer, en Flandes de l'Ouest, et biensur, mon pere, et son amour pour les livres et les arts, et mon oncle Frans, qui etait un peintre surrealiste et le grand frere de ma mere. L'energie masculine exprimee en art surtout, etait un refuge comme enfant et adolescente, quand j'ai appris l'habitude de me mefier de la plupart des femmes, dans mes liens et mes amities. Mes cousins surtout etaient mes amis pres de qui je me sentais a l'aise, egale, sans devoir expliquer ma mefiance envers le monde des femmes, duquel ma mere paraissait etre la reine authoritaire et distante. Ce monde a l'envers, ou je me sentais pour la plupart beaucoup plus a l'aise dans le monde masculin, ajoutait une mesure d'independance, mais aussi de solitude. Aupres de mes compagnes a l'ecole catholique, qui etait juste pour des filles, je me sentais souvent maladroite, impatiente. Je preferais jouer avec mes cousins aux cowboys et bandits, de manier une epee, ou un arc et une fleche improvisees, pour nos jeux de combats, beaucoup plus que jouer le role de la princesse ou femelle vulnerable, ce qui arrangeait a mes cousins, parce que j'etais dans ce monde d'imagination, une guerriere bien capable, ils notaient vite. Pour beaucoup d'annees, je me sentais une fois mere, en conflit de n'avoir jamais eue une fille, mais en meme temps soulagee et tres heureuse d'avoir un fils, qui est une personne intelligente et gentille, et de comprendre a la fin, si je n'avais pas de fille, au moins je ne pouvais pas etre un desastre pour elle, comme l'etait ma mere pour moi et mes deux petites soeurs, Goedele, qui est morte a l'age de 44 ans d'un cancer invasif ne pas curable, et Ludwina, qui etait bi - polaire et s'est suicidee a l'age de 35 ans. La musique flamenco avec les voix forts du groupe de Paco de Lucia, m'entourait comme une energie therapeutique, et la melancholie me fuyait, s'envolait comme un phenix decisif, content d'etre libre du feu de ses peines maintenant reduites a des cendres. Je respirais a nouveau a l'aise, et la melodie d'un poeme soudain etait le visiteur de surprise au jardin, et m'accompagneait, pendant que mon mari etait en ville, et j'attendais le retour de mon fils et ses amis, qui passaient quelques jours au Canada, avant la fin de l'ete. J'appelle le poeme "Le Sourire du Mendiant":


Le Sourire du Mendiant 


Si la solitude avait un role, dans une piece de theatre, je crois qu'elle serait le sourire du mendiant. Elle serait toute invisible, deguisee en costume humilde, de troubadour itinerant, avec une guitare comme compagne sur ses explorations.

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Si la solitude voulait se montrer moins penible, voulait nous impressionner avec un sens de dignite, de courage, elle sourirait, pour cacher ses blessures, pour faire face au mepris qui lui entoure, avec un visage de masque peint avec la couleur fraiche de l'espoir, qui maquillent la memoire de ses cauchemars. 

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Le sourire du mendiant, ce regal desarmant, de l'artiste qui connait tres bien la tourmente de silences trop longs, trop importuns, qui genent l'ordre d'un monde qui prefere le camouflage et ses illusions, au - dessus de la verite incontestable, sans dissimulation, sans pretense. 

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Le sourire du mendiant, celui qui est le miroir de nos propres illusions, de nos chagrins et frustrations, c'est le sourire venu de loin, d'en haut, ou vivent les esprits des montagnes, qui gardent au coeur les secrets du ciel, des etoiles. C'est le sourire qui sait que le bien survit, loin du triomphe pretendu du mal. 


Trudi Ralston

"Seulement l'amour et la mort changent toutes choses." Kahil Gibran (1883 - 1931), de son livre d'aphorismes "Le Sable et l'Ecume" (1926). 

  

Friday, August 23, 2024

Les Chaussures Depareillees: dans la serie "Les Blessures de Chiron" dediee a Nacer Amari

              Le monde interieur d'une personne, est telle une planete, qu'on voit dans la distance, qu'on sait donc qu'elle existe, mais dont on sait tres peu, vue la distance, et vue que cette planete est loin de la realite en bas, sous nos pieds, pour ainsi le dire. Ce monde interieur a une signification particuliere centrale, pour les personnes qui se savent deracinees, exilees, loin de leur terre natale, loin de leur culture, leur langue, leur histoire, et surtout, loin des liens de famille, de la communaute d'origine. La Kabylie n'est pas etrangere au traume du manque de pays, de la douleur de l'exil, du courage et les efforts de sa diaspora, en Europe, a la Nouvelle Caledonie, aux Iles Canaries, au Canada, et aux Etats Unis. Comme flamande qui vit depuis mon adolescence aux Etats Unis, dix ans au Texas, et depuis a l'etat de Washingron State, dans la region forestiere proche au Canada, les emotions associees avec le manque de pays et tous ses attributs, me sont tres bien connues. Ayant trouvee une voix comme poete et ectrivaine et aussi une expression pour mon art, dans le coeur kabyle et son accueil et generosite, la chanson kabyle qui me tourmente le coeur le plus aiguement, est la chanson "Algerie, mon beau pays", du legendaire poete et chanteur kabyle, Slimane Azem (1918 - 1983):

             "En exil des mon jeune age, J'ai prepare mes affaires Pour mon premier voyage M'exiler au - dela des mers... L'Algerie, mon beau pays Je t'aimerai jusqu'a la mort Loin de toi, moi je vieillis Rien n'empeche que je t'adore Avec tes sites ensoleilles Tes montagnes et tes decors Jamais je ne t'oublirais Quelque soit mon triste sort... Seul, je me parle a moi - meme J'ai failli a mon devoir J'ai mene une vie de boheme Et vecu dans le cauchemar Quand je te chante ce poeme Je retrouve tout mon espoir." 

             J'ai visitee a la Kabylie en 2019, et je jour avant de devoir retourner aux Etats Unis, pres du Pic des Singes, j'ai pleuree, en plein jour, en plein soleil, parce que mon coeur ne voulait pas partir, savait que mon esprit de poete y avait trouvee sa terre, devrait y retourner, y semer les graines de mes poemes, qui depuis fleurissent sous l'inspiration et la camaraderie unique de mon collegue photographe kabyle, Nacer Amari de Tassi Photographie, a qui se dedie cette nouvelle serie "L'Hurlement des Loups du Midi". Cette serie a comme but d'explorer la profondeur de ce lien, qui me permet de guerir mes racines blessees, la douleur ne jamais admise dans sa totalite, de me savoir deracinee toute une vie, de sentir maintenant l'espoir, la joie de recevoir la chance d'unir les pieces du puzzle de ma vie, de pouvoir enlever l'isolation, la solitude, l'invisibilite, le desespoir muet, ni vu, ni entendu. Il y a beaucoup d'artistes, de poetes, d'ecrivains, qui ont recu la chance d'exprimer en totalite complete, leurs inspirations creatives, leurs visions, grace a un collegue, a un lien unique, d'harmonie compatible, et pour moi, ce lien est celui que la Kabylie me donne dans l'amitie exceptionnelle du photographe Nacer Amari, a qui je dedie mes livres, art et poemes depuis decembre 2019. Ce lien vaut celebrer, vaut lui explorer sa beaute, son energie, le courage et l'espoir que ce lien comme collegues et amis sait creer. Il n'est jamais a sous - estimer, a prendre pour acquis, car avoir la chance de se re - trouver l'identite, de se reclamer l'ame, le coeur, l'esprit creatif, est une grace qu'il faut honorer, soigner et surtout, celebrer. Mon monde interieur qui avant n'etait comme le point d'un iceberg, a peine visible, sort de son hibernation, recoit le clef de sa liberation, en explorant en meme temps le talent astucieux, sincer, reflexif de mon collegue kabyle, qui avec patience et discretion, sait inspirer tout un monde litteraire et artistique, qui toute une vie plus tard, me donne les melodies et les rythmes, les visions claires, de les mettre en vers, en mots, en livres, en art. 

             La Kabylie me permet m'exprimer, et pour moi, toute une vie plus tard, me pouvoir exprimer, comme poete, savoir donner voix a ce qui etait invisible pour trop d'annees, effacee, c'est vivre, c'est me sentir en vie 100%, c'est renverser les effets horrifiants de la gomme qui voulait completement effacer mon identite, ma voix, mes mots, c'est les voir, les sentir, les voir s'unir, les entendre, et c'est aussi explorer la grotte si longuement fermee de ma vie interieure. Aokas est renommee pour sa Grotte Feerique, et le photographe Nacer Amari a un vif interet aussi dans l'archeologie, dans la geologie de la Grotte Feerique, ce qui est en fait un beau symbolisme, comme c'est grace a lui, que le monde invisible, sous - terrain de mon ame de poete, trouve le courage de s'identifier, de se connaitre. Le titre de cet article est "Les Chaussures Depareillees", ce qui se refere a un reve de la nuit derniere. Brevement, comme est si souvent le cas dans le monde de mes reves nocturnes, je me trouvais seule, marchand a pied, pres d'une grande ville, ou il y avait une reunion de familles. J'etais invitee, quoique je ne connaissais a personne, autre que mon fils, qui y etait de passage. Il y avait une grande, longue table, et tout le monde mangeait des tas de repas, dans une ambiance detendue, mais avant d'y arriver, je notais que j'avais les pieds nus, et il y avait une medina a cote, avec un marchant de souliers, et je chercheais une taille pour mes pieds, je n'y arrivais pas, et finalement, j'ai trouvee la taille correcte de souliers, en cuir vernis noir, mais de deux desseins differents, en dessin de leopard, et en dessin de fleurs rouges. J'etais genee, et ma robe aussi, etait mal ajustee, et d'un dessin pour enfants, mais, le groupe a la table, m'a souriee sans jugement. Je me suis reveillee, pensant comme etait bizarre le symbolisme de ce reve un peu desorientant et chaotique. Aussitot, j'ai compris, que les chaussures depareillees voulaient exprimer ma malaise sur le sentier de la vie, qui si souvent se sent entre deux mondes, un pied ici, a Olympia, et l'autre pied, revant de revoir a ma Kabylie et ma famille de coeur. La robe maladroite, aussi, ne pas adulte, est une reflection d'essayer de retrouver l'innocence trahie de mon enfance, d'une mere cruelle qui se moquait de moi comme sa fille, qui aimait me faire sentir inferieure, ne pas la peine, et qui m'achetait des vetements et souliers les plus invisibles, les plus fades, tandis qu'elle s'achetait les coutures, les souliers, les plus cheres et de derniere mode. Elle etait la reine, et moi et ma nanou, ses inferieures, a mepriser, a insulter, pour assurer qu'on se sente a peine digne de sa presence. En consequence, ma vie d'enfant et d'adolescence, m'avait convaincue que j'etais bien ordinaire, dans tous les sens du mot, et ma consolation etaient les livres, les fleurs et les oiseaux du jardin, et la compagnie de notre chien bulldog gentil et energique, Gorky, qui avait recu son nom par mon pere, qui l'avait fait en honneur de l'ecrivain russe Maxim Gorky (1868 - 1936), un poete et ecrivain d'activisme socialiste, du mouvement neo - romantique et du social realisme et modernisme. La litterature fut mon refuge, parmi les livres abondants du bureau et sa bibliotheque ample de mon pere, ensemble avec les magazines de National Geographic, qui me permettaient voyager et explorer l'archeologie et histoire et culture des cultures du monde, parmi lesquelles les pays de l'Afrique du Nord vite devenaient ma preferee, et cela n'a pas changee. La decouverte de la culture kabyle, en 2017, fut grace a une copine kabyle - francaise a Grenoble, qui etait ma compagne d'apartement et d'etudes quand je faisais mes etudes de maitrise en litterature espagnole et latine - americaine a l'Universite de Texas, dans la capitale d'Austin, et qui m'avait introduite a la musique du legendaire chanteur et poete kabyle, Idir, une fois que je vivais deja a Olympia et elle etait de retour a Paris, avant de finalement aller vivre et travailler a Grenoble. La Kabylie et mon lien avec mon collegue photographe kabyle Nacer Amari, a reussi de resoudre et rendre coherent, visible, vibrant, mon coeur de poete et artiste, depuis, et ceci dans les derniers 7 ans, et d'effacer, chaque fois plus, les degats et chagrins de toute une vie, de presque 40 ans. Ceci est deja unique, et comme je vis dans une region anglophone, loin des liens avec la Kabylie, loin du Quebec qui a une diaspora de kabyles, loin de la France, qui elle aussi a une diaspora considerable de kabyles, et loin de la Kabylie, loin de la chance de pouvoir celebrer la Kabylie et son importance unique dans ma vie, dans une entrevue sur Television Berbere, ou de la Radio Soummam, je le fais dans mes articles et poemes, que j'unis et publie apres depuis, mondialement sur Amazon. Je reve de pouvoir retourner en Kabylie, de pouvoir y celebrer mon art, mes livres, mes poemes, ma famille de coeur. Jour apres jour, je continue, de mon petit bureau ici a Olympia, de mettre dans la lumiere, l'esprit et le coeur uniques kabyles, sa sagesse, sa force, sa presence transformative dans ma vie de poete et ecrivaine flamande - americaine. Longue vie a ma Kabylie, longue vie a mon collegue d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, a lui, et a sa belle et grande famille. 

Trudi Ralston 


"Beaucoup d'entre nous passent notre vie entiere, fuyants les emotions, pensant par erreur, qu'on ne pourrait pas tolerer leur douleur. Mais tu as deja souffert la douleur. Ce qui tu n'as pas encore fait, c'est de sentir tout ce que tu es, au - dela de cette douleur. "  - le poete libanes - americain, Kahlil Gibran (1883 - 1931).



Wednesday, August 21, 2024

Dans l'Esprit Resilient d'Artemisia Gentileschi: Le Portrait Deliberant "ALICIA" de Nacer Amari - dans la serie "Les Blessures de Chiron"

             Savoir evoquer le monde interieur, le caractere unique d'une personne a travers la portraiture dans la peinture, sculpture et photographie, demande une patience et une intelligence artistique precise, claire. Un portrait du 18 aout 2024, de sa jeune niece, Alicia, de la part du photographe Nacer Amari de Tassi Photographie, est une celebration astucieuse du portrait feminin, dans les meillieures traditions historiques, pour la profondeur de la presentation de la jeune protagoniste. Il y a tout d'abord, la richesse des couleurs, qui entourent la jeune fille, a genoux sur la plage, dans un maillot de bain pourpre, dans le sable, tout pres de l'eau et ses vagues actives, sa peau saturee du sable marron mouille. Les couleurs attenues creent une ambiance baroque, dans le realisme de la pose, dans la confiance calme du visage. Le portrait "ALICIA" montre, que la jeune protagoniste possede une comprehension, une sagesse au - dela de son age, lui montre deja ayant les traits d'un caractere feminin de determination, de confiance, de gentillesse et de resistance. Ce portrait feminin m'a introduit a une artiste italienne, renommee pour son art de la portraiture, et sa force interieure, son caractere resilient: Artemisia Gentileschi ( 1593 - 1653), nee a Rome et decedee a Naples. Elle est notable, pour avoir reussie d'etablir une renommee internationale comme femme peintre, a une epoque ou ce monde etait presque uniquement territoire des artistes masculins. Artemisia Gentileschi, qui a commencee de peindre professionnellement a l'age de 15 ans, sous le guidace et les conseils de son pere peintre, Orazio Gentileschi (1563 - 1639), qui l'a eduquee et elevee apres la mort de son epouse, la mere d'Artemisia Gentileschi, en 1605. Son pere etait tres protecteur de sa fille, surtout apres qu'elle fut violee a l'age de 18 ans par un homme qui etait un des tuteurs de sa fille, et elle fut humiliee publiquement, et meme torturee avec des vis a serrage a main, dans un attentat de vouloir eliminer la veracite de l'aggression. Artemisia savait surmonter cette affreuse histoire, s'est mariee et a eue 5 enfants avec son mari, en meme temps qu'elle s'etablissait comme l'artiste la plus importante baroque apres le celebre Michelangelo Merisi da Caravaggio (1571 - 1610), qui continue d'influencer les generations contemporaines de portraitistes dans le monde de la peinture, et de la photographie, a travers le mouvement important et tres visible du neo - baroque. Le style du baroque s'exprimait dans la peinture a travers la richesse de la peinture a l'huile. Cette technique de la peinture a l'huile, trouve ses antecedents les plus anciennes dans les peintures a l'huile trouvees en Afghanistan,  faites par des artistes bouddhistes dans fresques faites a Bamiyan, qui datent du VIIieme siecle A.D., et l'application de la peinture a l'huile allait devenir tres populaire dans l'art des artistes du Nord des Pays - Bas, a partir du XIIieme siecle, et dans l'art des peintres de la Haute Renaissance. Les peintres du Baroque avaient une predilection pour la peinture a l'huile, et cette technique a des multiples avantages: une flexibilite plus grande, des couleurs plus riches et denses, la possibilite de plusieurs couches, et une gamme plus large du clair au fonce. La consistance de la toile faite a l'huile, depend de la superposition des couches. La peinture a l'huile se melange normalement avec de l'huile a lin, ou de l'essence minerale, pour rendre plus fine la peinture, la faire secher ou plus rapidement, ou plus lentement. Chaque couche de peinture a l'huile devrait contenir plus de huile que la couche anterieure, pour permettre le degre de sechage propre, pour eviter l'ecaillage et la craquelure. Il y a aussi d'autres materiels qui peuvent etre utilise avec la peinture a l'huile, comme la cire froide, les resines et les vernis. Ces materiels peuvent aider le peintre d'ajuster la translucidite de la peinture, et la capacite de la peinture de maintenir ou cacher le coup de pinceau. Ces aspects sont lies prochement avec la qualite expressive de la peinture a l'huile. Cette qualite subtile des couleurs, cette impression de couches individuelles, est un trait qui se manifeste dans l'ambiance riche affective et artistique du portrait "ALICIA" du photographe kabyle Nacer Amari.  

              L'esprit de resilience de l'esprit feminin, est toute une inspiration dans "ALICIA", ce portrait en couleurs baroques attenues, y compris la sensation de multiples couches qui tellement rappellent le style baroque des portraits de peinture a l'huile d'une genie du style: les portraits d'Artemisia Gentileschi. Cette artiste peintre etait la premiere femme admise comme membre a l'Accademia di Arte del Diseno de Florence. Elle fut aussi la peintre de cour pour la Maison de Medici. Elle travaillait dans les villes de Rome, de Venice, de Naples, de Londres, pour les echelons les plus hauts de la societe europeenne, y compris le Grand - Duc de Toscane et le roi Philippe IV de l'Espagne. Elle restait active toute sa vie, et ses peintures se trouvent dans les musees du monde, et elle a inspiree aussi 12 livres - la plupart ecrit entre 2004 et 2023 - qui explorent sa vie unique et l'importance de son art, ainsi que 7 pieces de theatre, etre 1988 et 2023; 5 series pour la television, entre 2015 et 2018; 2 films, de 1997 et 2020, et une installation de l'art de 1997. Il y a donc un interet contemporain sincer dans l'art de cette artiste peintre qui n'a pas permis que les defis traumatisants de la violence subie comme adolescente, troublaient son talent considerable. Son esprit feminin etait d'un caractere decisif en energique, et allait lui gagner le respect et l'admiration artistique a un niveau national et international. Je note cet esprit de resilience, de determination, de calme resolution, dans le magnifique portrait kabyle "ALICIA" de Nacer Amari qui celebre ce credo feminin de faire face au destin, avec dignite, fierte, confiance, de se debrouiller avec elan dans un monde exigeant. Le sourire complice et le regard sur de la jeune protagoniste kabyle disent autant, que l'esprit feminin vaut sa voix, sa chance, son talent, son intelligence et sa sagesse, sa grace, a cote de l'esprit masculin, dans une egale mesure. 

Trudi Ralston  

La recherche sur l'art de la peinture a l'huile, et sur l'artiste italienne baroque Artemisia Gentileschi, courtoisie de Wikipedia. 

 

Friday, August 16, 2024

La Racine Rouge: dans la serie "L'Hurlement des Loups du Midi" dediee a Nacer Amari

             Il y a une belle plante, Sanguinaria canadensis, qui a une fleur blanche aux entre 8 -12 petales blanches delicates, avec au centre des stamen multiples jaunes, comme une couronne haute. Cette plante est dans la famille de Papaveraceae, comme le coquelicot, et se trouve dans les regions boisees de l'Amerique du Nord: dans les provinces de Manitoba et Nova Scotia du Canada, et les etats de la Floride, Alabama, Arkansas, et Nebraska des Etats Unis. Cette plante est entouree de controversie, quant a ses qualites medicinales, pour le fait que les etudes scientifiques n'ont pas encore trouvee des effets durables de longue duree. Il parait que les possibles effets benefiques sont a travers son usage bref, et que son usage prolongee peut causer des brulures de la peau, et des problemes serieux pour le systeme digestif, nerveux et immunitaire. Les tribus amerindiens des regions ou la plante est originaire, utilisaient la teinture de la racine, qui est rouge, dela son nom latin "Sanguinaria", qui veut dire "appartenant au sang, sanglant", pour des traitements des problemes de la respiration, comme traitement emetique, donc pour faciliter le vomissement. Les graines de la plante, qui sont rondes et noir - orange - rouge quand mures, ont des elaiosomes blancs, que mangent les fourmis. Un elaiosome, du grec elaion, "huile" et soma, "corps", est une structure sur la surface d'une graine qui produit et conserve de l'huile, qui attire les fourmis, ce qui aide la plante a disperser ses graines. Il y a un cultivar de la plante, Sanguinaria canadensis f. multiplex "Plena", qui produit des fleurs doubles, qui sont recherchees pour leur beaute ornamentale de ses fleurs grandes blanches. La teinture rouge dans Sanguinaria canadensis est la plus abondante en concentration dans ses rhizomes - ce qui sont les tiges sous - terrains, les noeuds desquels se developpent les racines et pousses, perpendiculaire a la terre, et chaque rhizome qvec un noeud peut developper dans une nouvelle plante - et apres ses racines, avec des quantites mineures dans les feuilles et les fleurs. Cette alcaloide - l'alcaloide se definit comme toute classe naturelle organique qui contient l'azote, comme la morphine, la quinine, la strychine, l'ephedrine et la nicotine -  est notable, exactement pour sa couleur rouge, comme du sang qui coule. J'ai decouvert cette plante, par hazard, pensant sur l'idee pour un poeme, sur les liens qui nous unissent comme etres humains. Ces liens profonds, qui doivent faire face a des joies et des chagrins, qui doivent surmonter les blessures, rouges, de leurs racines resistantes. C'est ainsi que j'ai appris qu'il existe en fait une plante avec une belle fleur delicate blanche, qui a des racines de qui leur teinture produit la couleur rouge. L'idee du poeme "La Racine Rouge" existeait alors comme idee pour mon poeme au sujet, avant de savoir de l'existence de la plante et sa fleur Sanguinaria canadensis. Je vis aux Etats Unis, depuis beaucoup d'annees, autre coincidence poetique interessante. Je dedie ce poeme a ma famille de coeur en Kabylie, qui est le lien le plus fort avec mon coeur de poete, et en particulier a mon collegue kabyle, le photographe d'Aokas, Nacer Amari, et le lien professionnel - culturel - affectif - artistique qui nous unit a travers 3 continents et deja 6 livres qui celebrent son art photographqiue et la culture et histoire de la Kabylie et son peuple resistant et courageux: 


La Racine Rouge 


Il y a une belle plante aux fleurs blanches delicates, qui revele peu de son mystere grand. Elle cache sous la couverture de la terre genereuse, ses racines qui coulent a la teinture rouge, comme du sang. La Sanguinaria canadensis garde l'histoire de ses blessures en silence, et les fourmis qui mangent l'abondance de ses graines, et leurs benefices pour elles, travailleuses diligentes, ne discutent pas le contraire. 

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Car cette plante et sa fleur ont des racines qui saignent, et de qui les tribus amerindiens etaient convaincus que cette plante aidait certains problemes de la sante humaine, et peut - etre la science moderne n'a pas encore appris toute l'histoire qui entoure leur connaissance medicinale ne plus evidente. La recherche s'arrete, avance, et le temps dira ce que la plante veut encore nous raconter, avec prudence. 

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Ainsi sont les liens profonds, de culture, de communaute, d'amities, de famille, de coeurs et esprits unis a travers les defis que la vie nous presente: les vagues de tempetes qui inevitablement nous attendent, qui causent des blessures, que le sang rouge laisse couler, pour savoir la mesure de nos resistances. 

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Le sang de la racine, qui approfondit ses liens avec la terre, cette teinture ambigue, qui peut ou guerir, ou nuire, il insiste d'etre intense, de laisser ses traces, invisibles grace a la discretion de la terre, et visibles dans la fleur plus vulnerable. 

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C'est a nous alors, de choisir la force de la racine, de qui son sang rouge est la plus abondante, la plus resistante, pour proteger la fleur et ses feuilles, qui n'ont pas autant d'esprit sanguinaire, et de qui son coeur c'est la racine qui a chaque fois lui sauve, lui enleve la fatigue, lui reanime le courage, les reves. C'est la racine sanglante, humilde, qui nous permet chanter nos melodies, c'est elle, l'heroine secrete. 


Trudi Ralston  


L'information sur la plante Sanguinaria canadensis et sa provenance et controversie, courtoisie de Wikipedia. 




Wednesday, August 14, 2024

La Fascination d'un Mouvement Artistique Audace: Le Portrait "ROBERT" de Nacer Amari - dans la serie "Les Blessures de Chiron"

                Le monde des arts est un equilibre, un contrepoids axial dans l'histoire des civilisations et leurs expressions culturelles - sociales. La portraiture est telle une fenetre grande ouverte, qui permet, autant dans la peinture, la photographie et la sculpture, de nous approcher a l'esprit de ces manifestations diverses, complexes, leurs joies et leurs agonies. La portraiture est dans ce sens un temoin astucieux, un peu comme un journaliste en fait, qui documente les divers mouvements artistiques a travers le temps. Un portrait en noir et blanc, du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, "ROBERT" du 10 aout 2024, est une invitation opportune d'explorer l'importance d'un mouvement artistique tres important, le mouvement du realisme, qui fut une reponse rebelle et audace au mouvement du romanticisme et son esthetique d'idealiser l'etre humain et la nature. Le portrait "ROBERT" est fait de tres proche, a gros plan decisif, pour augmenter la sensation de la confiance qu'exprime le visage du protagoniste, ce que les mots et contexte du photographe affirment: "Robert, un gars exceptionnel d'Aokas, toujours souriant, dynamique et surtout drole et rigolo. Il a gagne le respect de tout le monde grace a sa gentillesse et son caractere amusant." Les yeux dans le portrait "ROBERT" expriment un melange subtil d'intelligence et de melancholie, et les contours de la bouche expriment un esprit confiant, independant, d'une personne qui sait naviguer les hauts et les bas de la vie, avec determination et humour, parcequ'il accepte la vie dans toutes ses couleurs et expressions, sans hesitation, ce qui ce portrait a travers la technique a gros plan tres proche communique avec insistance efficace. Ce portrait celebre l'influence du mouvement realiste, et merite explorer plusieurs peintres realistes qui etaient des pionniers du style et sa philosophie esthetique - sociale, comme le peintre russe Konstantin Ergovich Makovsky (1839 - 1915), et le peintre russe - ukranien Nikolay Yaroshenko (1846 - 1898). Ces deux artistes faisaient partie d'un mouvement en Russie qui voulait s'eloigner du romanticisme, et se concentrer sur les cotes durs de la vie russe, de montrer la realite franche de la vie, pour les travailleurs, pour les pauvres, et aussi du cote de l'expression erotique dans leurs portraits, de montrer le corps humain et ses expressions de facon honnete, sans censure, ce qui fut une rupture revolutionnaire avec le code esthetique de l'epoque. Nikolay Yaroshenko allait voyager en Afrique du Nord et en Serbie, dans les annees 1870, ce qui donnait comme resultat un changement significatif stylistique, quand il allait donner plus d'importance aux couleurs et formes, et dans ce sens ce peintre est vu comme etre le precurseur du mouvement impressionniste en Russie. Konstantin Makovsky et Nikolay Yaroshenko etaient membres du groupe d'artistes au nom de les "Peredvizhniki", "Les Itinerants", ou "Les Vagabonds". Un des amis du poete - peintre Nikolay Yaroshenko etait l'ecrivain russe Fyodr Dostoevsky (1821 - 1881), lui aussi un adherent du mouvement realiste. Le peintre francais Gustave Courbet (1815 - 1877), etait une influence centrale dans l'appreciation du mouvement realiste, dans ses portraits de la realite dure de la vie rurale, et de la pauvrete, et aussi dans ses portraits nus, ou il s'eloigne de l'idealisation des themes mythologiques, comme son portrait de 1868, "La Femme dans les Vagues", qui montre le corps de la deesse Venus avec franchise ne pas inclinee d'idealiser sa beaute, de la deesse, nee de la mer, et son portrait de 1853, "Les Baigneuses", qui met au centre de la peinture le corps nu d'une femme dans toutes ses amplitudes franches, qui scandalisait autant le public que les critiques de l'epoque. Son commentaire social quant aux conditions deplorables de la vie des pauvres, comme dans sa peinture a l'huile de 1849, "Les Casseurs de pierres", etait vu comme controversiel pour son theme politique de condamner l'indifference du gouvernement envers la pauvrete et ses souffrances. Une peinture en particulier de Gustave Courbet, de 1866, "LOrigine du Monde", pour la franchise de son sujet erotique feminin, fut interdit d'etre admise dans des expositions, jusqu'a 1988, pour commencer la procedure de son admission au Musee d'Orsay a Paris, finalement realisee en 1995. La peinture est reconnue aujourd'hui comme etre une expression importante dans le mouvement realiste, quoique la controversie n'est pas resolue, ni l'identite de la femme qui fut la modele, mais on sait la provenance de la peinture, qui fut commandee par un diplomat turc - egyptien, Khalil Sherif Pasha (1831 - 1879), et que la peinture erotique fut faite pour commemorer une de ses maitresses. Un peintre russe d'importance mondiale aussi, pour ses portraits d'un realisme marquant, autant quant aux traits physiques que commentaire social, sont les portraits du peintre russe Ilya Repin (1844 - 1930). Son portrait hyper - realiste "Ivan le Terrible et son fils Ivan du 16 novembre 1581", est une illustration du meurtre de son fils par le Tsar Ivan le Terrible, et son remords immediat de comprendre la consequence fatale de son rage envers son fils. La peinture a recu la Grande Medaille d'Or a l'Exposition Universelle de Paris en 1889. La peinture de l'artiste des Pays -Bas, "Les Mangeurs de Pommes de Terre" de 1885, Vincent Van Gogh (1853 - 1890), fut aussi une peinture marquante envers le message de critique social du mouvement realiste. 

                Le portrait kabyle "ROBERT" de Nacer Amari continue dans la tradition du realisme, dans les traits du visage, le regard franc et aussi quelque part vulnerable dans les yeux alertes et intelligents, dans la nonchalanche et aise des habits d'ete, dans la chevelure bohemienne qui s'echappe de facon ludique du chapeau, dans le rythme et les angles a gros plan du portrait, qui fait que le protagoniste intrigant permet nous approcher a lui avec un air d'intimite detendue, libre d'artifice, de faire semblant. Le monde post - moderne fait une idolatrie de mirages, de faux- semblance, d'illusions, physiques, affectives, sociales, c'est une vraie maladie, qui aborde a la psychose. Le portrait de Robert apporte dans son realisme franc et desarmant une perspective fraiche, relaxante, souriante aussi, ce qui affirme le cararctere du protagoniste, selon sa description du photographe. Le realisme dans la portraiture est ainsi une manifestation artistique qui revele le besoin urgent de laisser tomber tous ces masques que les media et leurs obsessions narcissistes vendent comme une drogue, de nous convaincre qu'il est absolument necessaire de presenter une version de notre etre, de notre vie, blanchie de toute sincerite, de toute verite, de toute imperfection, de toute tristesse, de toute absence. Vive le realisme alors, comme dans ce beau portrait en noir et blanc fait par l'artiste kabyle Nacer Amari, vive "ROBERT' et sa joie de vivre franche, que le photographe d'Aokas a su capturer avec flair et un sourire lui aussi, j'en suis sure, voulant illustrer a son protagoniste qui fait face a la vie avec confiance et optimisme, avec une vue qu'il vaut mieux suivre avec souplesse le courant du destin dans la vie, que se fatiguer de le contrarier inutilement. Ce portrait est interessant dans son application du style realiste, pour avoir un message bien unique: la realite dans laquelle la vie nous trouve, peut en fait etre ne pas seulement une circonstance d'interrogation existentielle, mais aussi une opportunite de vivre la vie de facon complete, sans illusions, sans arrogances, sans manipulations ni de l'autre, ni de tromperies de sa propre personne. Cette franchise de l'esprit humain de ce portrait "ROBERT" vaut cette etude et analyse pour etre a la fois universel, et magnifiquement kabyle, tout en un. 

Trudi Ralston


La recherche sur le realisme dans l'histoire de la portraiture, et sur les artistes Konstantin Makovsky, Nikolay Yaroshenko, Gustave Courbet, Vincent Van Gogh, et Ilya Repin, courtoisie de Wikipedia.   

Saturday, August 10, 2024

Au Carrefour des Contradictions: dans la serie "L'Hurlement des Loups de Midi" dediee a Nacer Amari

              La chaleur de l'ete certains jours me rappelle a une ombre grande, qui s'installe sans faire du bruit, comme si elle se rend compte que le manque de pluie rend la lumiere de son soleil compagne un peu hypocrite. L'ete, cette saison de nonchalances, n'importe le stress qui nous entoure, n'importe le bruit du monde, l'ete a cette facon de nous convaincre que tout est bien, que la fatigue vaut sa chaleur, la brise fraiche de ses mers, de ses rivieres. Alors, on lui pardonne sa chaleur etouffante, l'inquietude du risque d'icendies. L'ete est l'amante spontane, genereuse avec l'explosion de fleurs parfumees, de gouts frais, de reveries, de tendresses, d'enfants jubilants jouants dans le sable et les vagues des plages, de cette energie d'insouciances, qui effacent le gris et le froid, qui nous font oublier l'hiver et ses poids, ses melancholies, ses questions. Il y a quelques jours, dans l'ombre silente des arbres de la foret qui aborde le jardin, j'ai pu noter un ecureuil rouge qui traversait les branches des arbres les plus hauts a une velocite etonnante. Cette espece d'ecureuil de notre region, est toute petite, ne pas plus grand qu'un oiseau, comme le rouge - gorge. Cet ecureuil est sous protection ici, et la foret a l'autre cote du jardin est declaree une reserve recemment. Ces ecureuils sont tres energiques, et ont une voix aigue, haute, qui est tres efficace pour chasser l'ecureuil gris, aussi de notre region, et qui est deux fois la taille du petit ecureuil rouge. La vitesse du petit ecureuil rouge me fascinait, en moins de 5 segondes, l'animal avait couvert toute la distance des grands arbres, en courant les autoroutes des hautes branches, montrant aucune hesitation de comment avancer, ou quelle branche traverser de suite. Il y avait une confiance complete dans ses mouvements si elegants, si rapides, cela m'a fait sourire en surprise et admiration, et tout ca dans les coronnes d'arbres de plus de 30 metres. L'idee qu'il pouvait possiblement faire une erreur, tomber, se blesser, etait completement absente. Le petit ecureuil bruyant dominait les carrefours des arbres de la foret comme s'il etait un dessin anime un peu comique, mais dans ces moments, une envie m'a envahie, de vouloir etre lui, juste pour ces moments de joie libre, d'alegresse athletique, si lisse, si facile, pour l'observateur humain que j'etais en bas des arbres. Une fois disparu l'animal dans la lumiere verte des feuilles des arbres, mes pensees se voyaient envahies des images troublantes de la guerre inhumaine, le genocide contre le peuple palestinien, avec cette complicite revoltante des pays les plus puissants du monde, dans un silence criminel, suffoquant la decence. Etre un ecureuil confiant, traversant avec aisance et finesse athletique, les branches des arbres hauts de la foret a l'autre cote du jardin ici, me paraissait etre une ambition plus sincere, plus innocente, que devoir faire face au fait d'etre une personne, qui essaie de comprendre cet appetit degoutant pour la violence, la destruction, la dominance d'autres personnes, d'autres peuples, a travers l'abus pervers du pouvoir, d'une ideologie qui se croit superieure, qui agit comme si elle a le droit de tuer de milliers de familles innocentes, leurs tendres enfants, leurs malades, qui se croyaient etre sous la protection des hopitaux, de qui ne restent que les decombres, dans un cauchemar qui se repete, jour apres jour. 

            Une autre idee, m'est venue qui adoucissait les idees sombres, une idee sur les liens qui unissent, de pres, de loin. Les branches si hautes des arbres grands faisaient des lignes, qui s'etendaient, pour rendre plus accessible les routes a traverser pour les ecureuils. C'etait comme si les branches, avec le temps, s'avaient adaptees la position, pour rendre plus logique, plus evidente, les carrefours des branches sur le sentier haut dans les couronnes des arbres. Ces lignes paraissaient de communiquer l'importance des liens qui nous unissent, ces liens, hauts dans les branches de nos coeurs, qui tiennent a distance les grimaces de la solitude, de l'isolation, des fantomes du passe, du chagrin. Ces beaux liens invisibles, mais forts, genereux, tolerants, savants, charitables, qui nous rappellent que ce qui nous unit est plus fort, malgre les contradictions d'un monde egoiste et avare, est plus fort, plus tout, que ce qui sous separe: frontieres, violences, malveillances, cruautes, ideologies, traitrises, qui se manifestent dans le monstre favori d'empires et leur arrogance insatiable: la misere immesurables des guerres qui se justifient, a travers l'abandon totale de toute decence et dignite humaine. La sophistication technologique du XXIeme siecle ne parait pas capable d'eliminer ce trait sanguinaire, que des milliers d'annees de civilisations ne parviennent pas a eradiquer de notre planete, d'eradiquer l'inhumanite de l'etre humain, qui pense avoir le droit de penser, de justifier, le genocide du peuple palestinien, dans cette guerre qui se cache derriere une ideologie fausse, perverse, qui continue de tuer des civils innocents, avec le but d'effacer le peuple palestinien du monde. Est - ce qu'il existe un autre mot que le genocide pour telle barbarie immonde, et n'est l'indifference continue, des pouvoirs du monde, ne meme pas immorale, mais la perversion la plus abjecte, celle d'une amoralite qui depasse toute chance de se remedier les traces restantes d'appartenir a la race humaine? Le silence solennel, soudainement grave, des arbres qui m'entouraient, comme des esprits geants, paraissait affirmer qu'ils sentaient ma reflection, et la voix aigue et forte du petit ecureuil rouge faisait encore son echo dans mon coeur, et me rappellait les mots en flamand de mon pere: "Mensdom, en dierenrijk", exprimant sa mefiance quant a l'esprit ambigu de l'etre humain: " la betise humaine, et la richesse du monde de la nature". Ce n'est pas une surprise alors, la prudence que montre le petit ecureuil, chaque fois qu'un de ces etres humains, essaie de s'approcher a lui et ses compagnes. Je suis fiere que quand il ou elle, me voit, il se pause et parait etre content de me savoir ne pas une menace. Certains jours, il parait meme montrer une curiosite sincere envers ma presence, mais dans le regard, il garde la vigilance, malgre le fait que j'assure avec la secheresse des etes ces dernieres annees, de laisser pleine de l'eau fraiche pour les animaux de la foret, ainsi que des graines, pendant la saisons des amours surtout, quand il y a beaucoup de nouveaux bebes lapins, ecureuils, oiseaux, taupes, opossum, ratons - laveurs, cerfs, pour essayer d'etre un messager respectueux, un etre humain ne pas menacant, ne pas effrayant. 


Trudi Ralston 

Saturday, August 3, 2024

In Praise of the Bard Lord Baldwin's new album "Fragments of the Invisible Songwriter's Heart"

              Some artists have the innate ability to bring about this deep feeling of catharsis, of being in the experience they are sharing with their audience. Chester Baldwin, known as Lord Baldwin as his musician's name, is one such artist. His new album, that covers in lyrical soundbites, 40 songs over the period 1985 - 2001 - which means we have the years 2002 - 2024 to look forward to - that he titles "Fragments of the Invisible Songwriter's Heart" strikes a deep chord in my poet's heart, as a poet and artist who knows all too well how long and hard and merciless the road from invisibility to recognition can be. Chester's music is life affirming, with its warm vocals, its rich instrumentation, it's blend, so masterful, of personal journey and deeply compassionate expressions. Listening to this album, was a healing experience, and it allowed me to see my own wounds, and to allow myself tears, to let go of carefully hidden away sorrow, and to let these precious poems in song, wrought from life's agonies and joys, hopes and dreams, to reach me, to let them flow, like a healing river, through my heart and spirit, these songs that I know, have Chester heard perform with his family at home and whose message and wisdom and sincerity always reach their mark so flawlessly: the songs "A Working Man", "Two Dollars Short", "Blue With a Broken Heart", "You've Got to Believe", of disc 1, and "Carry You", "Leslie", "She Loves Me Anyway", "Invisible", and "Henry Hit Your Hammer" of disc 2. 

            In a world that seems to tear itself apart with cruelty, selfishness, brutality and greed, division and empty rhetoric and ideologies, the music of the Olympia bard Lord Baldwin, is a wonderful, sincere counterweight. Chester embraces life fully, as a kind human being and family man, and as a soulful, talented and generous artist. My day today received a rainbow, a light of hope, in a stressful moment. Listening to "Fragments of the Invisible Songwriter's Heart", made me believe with renewed calm and purpose, in the meaningful and urgent mission of art, of music, of the visions of poetry, of its dream and dreamers, to believe, and to work towards, bringing light, hope, kindness to those all around us, to believe that all acts of kindness matter, and music is a very positive and effective, and joyful way to unite our human family, far and wide, and to be mindful, of this deep truth, that credo of all artists and poets, and every kind human soul: what unites us, is and must always be, far greater than what divides us. Immerse yourself in this beautiful, warm musical experience that is this nostalgic and determinedly positive collection. You will be a better person for it, and whatever hurt is tugging at your heart or spirit, visible or invisible, will be soothed, will feel stronger, kinder, and energized to keep dreaming, keep reaching, keep believing in a better world. 

Trudi Ralston  

Friday, August 2, 2024

La Bicyclette sur la Lune: dans la serie "L'Hurlement des Loups de Midi" dediee a Nacer Amari

              A cinq heures quinze du matin ici, mon chat Zora voulait sortir, et par chance la nuit etait claire, et m'a regalee avec le croissant de lune, loin dans le ciel liquide bleue pale, avec a une distance notable son etoile compagne, qui avait mine melancholique dans toute cette espace autrement vide. C'etait comme ils se disaient adieu, comme ils se rendaient compte que tout change, tout le temps, meme a des vitesses au ralenti. C'etait comme si la lune etait un poete et l'etoile son poeme, qu'il devait laisser seul. Maintenant qu'il etait ecrit, la separation etait inevitable. Dans ce monde fou d'extremes, de violences affreuses, d'ideologies perverses, l'innocente image de cette lune timide, et son etoile un peu triste, m'a fait comprendre une verite douloureuse: que pour le coeur de l'artiste, du poete sincer, ne pas esclave a son ego, ses chiffres, le monde souvent parait etre une illusion, irreele, mais lourde, qui pese sur l'ame et l'esprit qui cherche a briser les chaines du mal et ses camoufflages, si adepte de fatiguer les efforts les plus beaux, les plus courageux, dans la machine du temps, qui reduit a poussiere si souvent les visions magnifiques que l'art et ses inspirations partagent, avec clarte et conviction. Je m'imaginais le poete, l'artiste, comme cet etre pris par la magie pure, vraie, libre, qui faute d'alternative, est comme un personnage d'un conte de fee, celui ou celle qui decide de prendre la bicyclette pour voyager vers la lune, avonture imaginaire, qui lui permet de s'eloigner au moins dans son esprit, de l'indifference, de la routine meurtriere, qui lui avale la joie creative, la beaute des melodies de ses poemes, des couleurs badins de ses dessins. La patience pour le poete est a la fois sage gentil et cruel, qui exige supporter tous ces gens qui ne voient que l'evident, qui se nourissent de ce que les charlatans leurs offrent comme remede pour la condition humaine, en forme de haine, de spiritualite depouillee de toute charite, de toute decence, obsedee avec l'uniformite, l'acquiescement envers l'avarice, l'abus, l'intolerance. S'imaginer aller le coeur libre, sur les ailes de la volonte, en velo vers la lune, pour y pouvoir laisser vivre libres les poemes et leurs visions, du poete qui reve de ne plus devoir souffrir les insultes de vivre prisonnier de la mediocrite, du plaisir sadique de ceux, proche et loin, qui prosperent des chagrins qu'ils infligent, en toute hypocrisite de supposees bonnes intentions, aux esprits libres, parait une reverie noble. La nuit a cedee au jour, et la lune et son etoile n'etaient plus visibles, et apres, le soleil s'est mis dans toute sa gloire doree dans un ciel azur, pour annoncer une journee chaude et seche. Mais, dans mon imagination, est restee, comme vu de derriere un rideau de soie fine, l'image comme une scene d'une piece de theatre pour enfants tendres, le croissant de lune et son etoile timide, revant d'un monde meillieur, qui voit et accepte le poete et l'artiste, et leur demande que c'est le bonheur et son expression libre, qui devrait etre la mesure d'une terre qui vaut visiter et y passer le temps. Ce poeme exprime ce souhait, pour un monde ou l'innocence et la sincerite ne sont pas vu comme une opportunite de les voir comme une chance de les abuser, d'en profiter pour avancer des buts sinistres, mais ou l'innocence et sa sincerite sont vus avec respect, pour etre la plus importante expression de la vraie sagesse: celle qui estime la charite et l'inclusion et l'appreciation et la protection de l'identite et son expression libre, digne, fiere, profonde, joyeuse: 


 La Bicyclette sur la Lune


C'est une image emouvante, dans toute son innocence, qui ferait sourire ou rire a un enfant, s'imaginer prendre le temps de voyager vers la lune en bicyclette, en velo, et l'y poser un bon moment, pour etaler en paix les poemes et leurs inspirations, loin du bruit des hommes sur terre, avec leur tendance de pervertir tout ce qui est beau, tout ce qui est sincer. 

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Une bicyclette sur la lune, a cote d'une valise, pleine de poemes qui chantent, sans censure, sans gene, qui celebrent la joie, la liberte sans punition, l'amour sans demandes, la tendresse pour tous les enfants, l'absence de la cruaute, de guerres, de torture, de faim, d'inondations, de peur, de tristesse, de solitude eternelle. 

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Mais la lune est loin, et ma bicyclette s'y voit miunuscule, alors, comme il parait que ma realite est sur terre, et que mes poemes vont devoir supporter l'indifference parfois poli, parfois tout simplement brute et mechante, c'est mieux de faire comme l'eau de la riviere.

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La riviere, qui elle coule ses eaux sur les rochers et cailloux durs, aux angles aigus, qui coupent tel un couteau sur les contours et ses avances du courant qui a comme but la mer, et les oceans. Et comme une consequence d'une loi invisible, les roches cedent aux melodies de la riviere, et deviennent ronds, pour rendre moins difficile le chemin que l'eau doit suivre. 

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Ainsi survit le coeur du poete, de tout artiste et etre humain sincer: il laissent couler les douleurs qui tourmentent leur esprit et visions, comme le fait la riviere, sans resister les coups que les rochers lui font subir. L'absence de toute rancune, du desir de vengeance, vainc, a la fin, tout impediment.  

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C'est ainsi, que se define l'humilite et le courage, qui finit de ne plus s'attacher aux illusions du monde. Que le poete et l'artiste, malgre la fatigue, continuent de donner tout, et n'attendent plus rien, qu'ils acceptent, que leur coeur se brise, encore et encore, jusqu'a ce moment ou les esprits l'emmenent loin de la terre, la ou les etoiles et la lune chantent, font la fete, de savoir parmi eux les esprits libres, bannis d'une planete qui est soumise a ceux qui applaudissent le mal et ses obsessions.   


Trudi Ralston


"Au - dela du mal et du bien, il y a un champ. Rencontrons - nous dans son espace." Rumi, poete perse (1207 - 1273).