Thursday, July 30, 2020

Fais - moi une Ombre pres de ta Porte - La Valise du Coeur - Un Poeme

Fais - moi une ombre pres de ta porte, ou tu m'attends les jours 
qu'il pleut trop fort, quand je me trouve trempee de chagrin, 
et tu me donnes un the ou cafe chaud, et tu ne dis rien, 
quand tu vois mes larmes qui se melangent avec mes cheveux mouilles et froids.

Fais - moi une ombre pres de ta porte, ou je te laisse des fleurs le matin,
ou tu m'attends le soir, et on se parle de tout et rien, comme le font les oiseaux,
comme le font les vagues de tes plages, les soupirs du vent la nuit,
et tu me tends la main, et tout est a nouveau bien, meme si le monde s'eteint. 

Fais - moi une photo de tes reves, de tes espoirs, et moi j'en ecrirai un refrain,
et on ecoutera du piano, du jazz, et on se rappelle le passe et le present, 
et tes enfants jouent dehors et leurs sourires sont la lumiere de tes yeux, 
sont la paix que tu as si longuement recherchee. 

Fais - moi une melodie, une danse, pour notre amitie, notre tendresse,
qui a ses propres lois, ses propres dessins, qui sont lies a nos deux ames
qui se connaissent il parait depuis longtemps, qui se comprennent, 
et s'entendent, sans exigences, sans demandes, tout simplement.

Comme le vent appartient au ciel, et le matin au soir, 
deux camarades qui acceptent que le destin est une mer sans fond, 
qu'il ne faut pas chercher trop a resoudre les questions, mais essayer

de vivre en toute liberte, en tout calme, la beaute immense qu'est 
se trouver face a une ame qui nous regarde avec la vision donnee 
a ceux qui savent entendre et toucher l'invisible de joie, de peine, dans le coeur de l'ami. 


Trudi Ralston

Tuesday, July 28, 2020

Le Pullover Bleu - pour Nacer Amari

Le matin s'etait leve doux, avec un silence presque pre- automnal. Il y avait une sorte de melancholie dans la brise, qui me faisait mettre mon petit pullover bleu pale, et qui du coup me mettait dans une ambiance emtionnelle qui me donnait envie de partager mes idees, de les ecrire, telle une lettre, que je t'enverrais de facon symbolique d'ici. Dans ma tete jouait une musique de piano Yanni, et je me trouvais envahie d'une vague de notes, de mots, et un desir immense de partager ma conversation interne avec toi. Il y avait un silence tres agreable au jardin, comme si ce silence etait toi, et que tu t'en rendais compte et comprenais tout ce que je te disais dans une sorte d'osmose science - fiction, ou tu me pouvais lire les pensees. Les oiseaux du matin etaient comme les notes de la melodie qui jouait dans ma tete, et je m'imagineais ayant une plume dans la main, ecrivant l'introduction de ma lettre pour toi sur du papier, " Bonjour, cher cousin berbere... ", et le chant des oiseaux et la melodie dans ma tete se melangeaient telle une petite valse. Et voila ma lettre:
Les Etats Unis est un pays bizarre, un pays grand, ou l'espace vaste donne l'impression qu'on a beaucoup d'espace autour de soi. J'ai grandie en Belgique, un pays d'espaces petites, et j'avais souvent l'impression d'etouffer dedans. Ici, je me sens libre de cette sensation de claustrophobie. En Algerie aussi, je me sentais libre dans ce sens, comme ton pays est immense, et j'aime beaucoup cette sensation. Les Etats Unis est perdu en ce moment, comme pays, moralement, c'est un pays ou le racisme est meme encourage par le systeme politique et les leaders en charge en ce moment, un pays ou la brutalite policiere tue a ses citoyens sans gene et sans consequences, et ou un fascisme naiscent est en train d'effacer ce qui reste des illusions d'une democratie. C'est un pays que je connais bien, apres d'y avoir vecu deja 44 ans, un pays d'une belle nature, d'une histoire de colonialisme violent, avec l'esclavage de la population noire jusqu'a 1869, de genocides contre la population amerindienne, de fanantismes religieux, d'extremes de distance entre les riches et les pauvres, de beaucoup d'illusions quant a la justice sociale, un pays tres jeune aussi, qui est en train de perdre ce que lui reste de bonte, de decence. Ces 44 annees ici, j'en ai vecue 10 au Texas, ce qui fut toute une experience, vu du fait que j'ai fait mes etudes universitaires a Fort Worth et a Austin. La chaleur du Texas est intense, telle la chaleur en Algerie, des temperatures en ete qui depassent 40 degres Celsius, sont la norme. Ici, a Washington State, au cote ouest des montagnes Cascades, avant le changement du climat global, en ete, il etait rare d'avoir un jour ou les temperatures depassaient 20 degres Celsius, mais maintenant, comme hier, il est normal qu'en juillet et aout, on a des jours de 35 degres Celsius, ou meme des jours ou ca atteint 40 degres. Voila que j'ai un peu de l'Algerie et son soleil ici maintenant a Olympia.
Les differents accents linguistiques ici sont interessants, pour un pays ou la langue officielle est l'anglais, il y a des differences marquees dans les accents regionaux, un accent de New York, de Boston, de Chicago, est tres facile a reconnaitre, ainsi qu'un accent texan, de Dallas, de Houston, et aussi un accent californien, comme de Los Angeles. Ce qui me manque ici, c'est les differents accents entre villes,et villages, comme on les a en Algerie, et comme je me les rappelle des villages en Flandes, en Belgique ou je suis nee et ou j'ai grandie. Un accent de mon village ouest - flamand est bien different de l'accent de ma tante qui vit a Oostende, a la cote ouest - flamande, a seulement 30 minutes de distance en voiture. L'accent qu'avait la famille de ma mere qui etait de Gent, la cote est flamand, etait different encore, et mon oncle Frans, le peintre, parlait avec un accent ganteois. Ces differences avaient meme des differents mots pour les memes objets. Ici, aux Etats Unis, c'est rare que ca existe, sauf dans le Sud, ou il y a des villes et villages et provinces ou il y a un melange linguistique de la langue francaise et les langues africaines importees aux Caribes, sous influence du commerce en esclaves jusqu'au milieu du XIXeme siecle sous l'influence de la presence des francais colons dans la region.  L'influence de la culture afro - americaine est tres riche, en arts, en musique, en litterature, et c'est une culture qui lutte chaque jour pour sa dignite, et certainement maintenant, dans cette ambiance d'intolerance et racisme aggressive et violente. Les livres de Dr. Toni Morrison, la premiere femme afro - americaine pour gagner le Prix Nobel de la litterature en 1993, sont un temoignage de la profonde et penible blessure a l'ame qu'a souffert et continue a souffrir la population noire aux Etats Unis. J'ai ete membre d'une eglise noire ici a OIympia pour 25 ans, une experience fascinante et profonde, car l'eglise noire aux Etats Unis est liee directement aux racines du mouvement pour les droits civiles de sa population.
Les Etats Unis a maintenu sa philosophie de colonialisme dans beaucoup de ses institutions, de ses attitudes, compare a l'Europe, c'est un pays ou ceux qui ont, ont tout le respect et les avantages, et ceux qui n'ont pas sont meprises et oublies. La pauvrete ici est beaucoup plus grave que l'on penserait, et mes amis en Europe sont etonnes du degre d'indifference envers les pauvres ici de la part du gouvernement, ainsi que mes amis au Canada. Les Etats Unis sont un pays dur quand on se trouve vulnerable, et c'est facile d'etre marginalise. C'est pour ca que les groupes qui immigrent ici, s'organisent, et pour ceux qui s'organisent, la vie est plus agreable. Il y a beaucoup d'immigres ici a Washington State du Vietnam, comme ma coiffeuse et sa famille, et de la Coree, comme la famille de notre grandmaitre qui nous a entraine pour nos ceintures noires dans l'art martial de Tae Kwon Do et ces cultures ont un sens tres fort de la famille, de communaute, et s'organisent et protegent entre eux, et cela leur va tres bien. Il y a une grande communaute d'immigres du Mexique et l'Amerique Centrale aussi, qui travaillent souvent illegalement dans l'agriculture et l'horticulture, des gens serieux et travailleurs, qui luttent contre le racisme d'un gouvernement central qui les considere comme un danger economique et social, et les traite de facon horrible en ce moment. Leurs cultures aussi sont tres devouees a la famille et la communaute, et mon coeur a un interet profond dans leur circonstances, comme j'ai une maitrise en litterature espagnole et latinoamericaine, ou j'ai appris un grand respect pour ces civilisations anciennes riches.
Le jardin et ses silences, et ses fleurs m'ont imagine cette conversation avec toi, il est rare que ma famille berbere ne me manque pas, et le geste de me mettre mon pullover bleu pale, m'a reveille le desir de te parler, de t'imaginer au jardin pour un moment, pour partager une conversation, un silence, une joie, un espoir, de communaute, de famille, de reciprocite berbere - flamande avec un ami d'ame, pres de qui se sentent tres a l'aise mes souvenirs, mes memoires de mon enfance, de mon adolescence.  De mes maintenant aussi, dans ces sublimes heures que je passe en ecrivant des articles, des poemes, sur cette belle rencontre que m'a ete ete permis mon coeur avec l'Algerie, ce grand, immense pays comme ici, et la Kabylie, qui me rappelle Flandes. Toutes les blessures se guerissent dans ce melange de melodies berberes - flamandes, ou je me sens chez moi, accueillie, compris, pres de la grande fenetre ouverte de ta photographie, ce melange de hier, aujourd'hui, et demain, ou mon coeur et ses fleurs et racines et ses troubles se voient fleurir en paix, en serenite,  le long ce chemin de l'histoire de ma vie, pour donner une perspective riche, ensemble avec la photographie des autres artistes berberes de la Kabylie. Comme je suis a 9000 km en ce moment, je m'imagine tel une enfant, quand je me mets le pullover bleu pale, qu'il fonctionne comme un teleporteur vers le coeur, la chaleur, la tendresse, de ma famille berbere. En fait, ce matin, c'est une reussite totale. Avec une musique saxophone au coeur, et un parfum berbere a l'ame, je te souhaite une bonne journee, et je te laisse une fleur pour ta fenetre ouverte qu'un des oiseaux de mon jardin te va apporter.
Trudi Ralston


Saturday, July 25, 2020

Le Decrypteur Itinerant : Au monde de Penelope avec Nacer Amari

Ma grandmere Celina Dujardin etait couturiere, ainsi que ses deux filles ainees, mes tantes Denise et Blanche, et ma grandmere maternelle Agnes Tinel etait peintre, comme ses deux fils aines, Frans et Emiel. Depuis 2007, je fais des broderies, de qui les tissus sont tres resistants, et qui ont la texture de petites tapisseries. J'en fais tous les dessins moi - meme, sur base de photos de fleurs et animaux, et recemment, j'en fais de photos des artistes photographes berberes de la Kabylie a qui je dedique mes poemes, articles et livres depuis 2017. J'ai fini une fleur Hibiscus rouge d'une photo de Nacer Amari, et je travaille sur des roses jaune - blanches d'une photo de Djamil Diboune, l'Ulysse berbere. Ensuite, il y a deux autres photos de Nacer Amari, une rose de Katia Djabri, et j'ai aussi des broderies en tete sur la photographie de Kurt Lolo, Narim Senoune et Zidani Azeddine. Il y a un lien fort entre mes ecrits et le monde de la broderie, du tissage.
Comme enfant j'etais fascinee par ma grandmere couturiere et son talent de faire de tres beaux tailleurs, manteaux, robes, jupes, blouses. Je savais que c'etait la facon comment elle avait su survivre pendant la seconde guerre mondiale et apres aussi, quand elle etait devenue veuve a l'age de 38 ans, avec 4 enfants, en 1943 apres la mort de mon grandpere. Ma grandmere maternelle faisait des aquarelles et des peintures a l'huile de fleurs surtout, et j'avais envie de celebrer les deux traditions, en faisant des broderies au fils de soie et fils metalliques de fleurs et animaux. Jusqu'a present, j'en ai fait 11, car elles prennent des mois pour finir chacune. C'est un travail lent, de patience, de meditation, et un travail qui m'a aidee a faire le pont entre les poemes et ecrits perdus et le retour de ma voix comme poete avec la decouverte de la Kabylie et ses artistes photographes. La Kabylie qui m'a introduit a la photographie de l'Ulysse berbere, Djamil Diboune, m'a aussi fait comprendre la sagesse et la patience de Penelope de l'Iliade. Penelope, l'epouse d'Ulysse, avait deja attendu 20 ans pour le retour de son mari des guerres de Troie, et les 108 pretendants etaient devenus impatients et voulaient qu'elle se remarie avec un d'eux. Penelope, de qui son nom en grec veut dire " tisserande tres adepte ", avait concu un plan pour retarder un remarriage, en disant qu'elle etait occupee a tisser un linceul funeraire pour le pere malade d'Ulysse, Laertes, et qu'elle se deciderait lequel des pretendants marier une fois fini le linceul. Chaque nuit, en secret, elle defaisait une part du linceul. Les annees ou je cherchais a liberer ma voix de poete des limites de mes ecrits en anglais, la broderie etait le pont a traverser, et la Kabylie etait la liberte. J'avais su integrer les deux expressions creatives des deux cotes de ma famille, et la Kabylie etait le tissage qui allait permettre ultimement les mots, tels des fils du tisserand, de me liberer, de retrouver les mots pour les dessins de mon coeur, de mon ame. Ses photographes, comme Nacer Amari, etaient la cle de la boite a musique ou s'avaient endormis les plus precieux souvenirs et memoires de mon enfance et adolescence. La photographie de Nacer Amari sait combiner les souvenirs de mon pere, de mon oncle Frans, et de la nature et icones de la Kabylie, et ainsi cree un lien tres fort entre ma muse et mon identite flamande - americaine. Pres de la fenetre ouverte de son art, avec ses touches nostalgiques et ses signatures d'ambiances et revelations intimes et ses portraits poignants d'enfants et adultes en tenus kabyles, il est devenu le decrypteur itinerant de mon passe, de mon present, et de melodies d'espoir pour le futur, pour la Kabylie, pour ses enfants, pour ses familles. Il y a un ton d'universalite et tres specifiquement berbere aussi dans l'art de sa photographie, qui celebre l'identite et la culture kabyle, et aussi des espoirs et sensibilites universels. Sa photo des matieres de la couture touchent cette capacite de toucher l'universel, sans y insister, de la facon que fait le monde de la peinture: a travers de ses photos de tableaux d'objets de tous les jours, dans des ambiances neo - romantiques, avec des touches d'un realisme minimaliste et aussi des notes du baroque dans les details exuberants, fantaisistes, sensuels de l'epoque, comme dans ses photos en noir et blanc de moulins a cafe, de telephones antiques, d'allumettes, de jouets, de souliers, et de sa photo de symboles de la couture, ou Nacer Amari m'a mis au monde de Penelope.
Comme elle, j'avais trouvee dans le monde des aiguilles a coudre, dans leurs fils aux couleurs brillants, une facon de dessiner mes emotions, qui allaient me permettre ultimement de redonner une voix, une forme a mes poemes sur le tissage de la Kabylie et son immense, accueillante ame et coeur, aussi ancien en sagesse et connaissances que le monde ancien grec l'etait pour Ulysse et sa reunion reussie avec sa Penelope.
Nacer Amari est le decrypteur itinerant pour ma poesie et ses racines, comme photographe kabyle heritier d'une histoire, d'un peuple ancien, resistant, genereux, qui a su me faire voir clair dans les codes de mon ame de poete de qui la cle m'etait perdue. Ce qui donne une importance presque prophetique aux mots du poete Boheme - autrichien Rainer - Maria Rilke :
" Dans les choses les plus profondes et plus importantes, on est indiciblement seuls, et pourque'une personne puisse aider a une autre, beaucoup de choses doivent se passer, doivent s'arranger, toute une constellation de choses doivent coincider pour que ce soit possible du tout. " En Kabylie, les etoiles  sont tres genereuses, ainsi que l'esprit et le talent de ses artistes photographes.
Trudi Ralston

La recherche sur l'Iliade et Penelope, courtoisie de Wikipedia.
La reference a Rainer - Maria Rilke ( 1875 - 1926 ) est de " Lettres a un Jeune Poete ", Leipzig, 1929.




Thursday, July 23, 2020

Lettre Ouverte a un Camarade Berbere : Une Nocturne - pour Nacer Amari

Apres plusieurs jours d'une chaleur intense, aujourd'hui il fait a peine 15 degres, nuageux, silencieux, comme si les sons hesitaient de faire du bruit, par crainte qu'ils vont irriter le monde et son horaire presse. Au jardin, le parfum du chevrefeuille etait intense, rassurant, comme le soleil fort des derniers jours avait permis aux fleurs de retenir leur senteur; les pois de senteurs aussi repandaient leur douceur sur la brise gentille, et les tournesols avec leurs intensite d'odeur de pollen et miel chaud.
Je pensais aux rivieres et vallees forestieres, aux montagnes en Kabylie, et comment la decouverte de la photographie de Djamil Diboune avait declenchee une cascade puissante de poemes, d'articles, qui m'a deja inspiree 6 livres sur sa photographie et la photographie de Katia Djabri, Kurt Lolo, et ta photographie, comme  "Algerie, Mon Coeur " a pres de 20 articles dediques a ton art.  Les photographes kabyles on ete la breche du barrage d'inspiration, de decouvertes, joies et profondeurs litteraires et culturelles pour moi comme poete et ecrivaine.
Face a ta photographie, qui permet une integration des plus precieux et importants souvenirs et memoires de mon enfance et adolescence en Flandes, je ressens cette meme fascinante energie, qui me permet de voir claire, d'integrer le passe avec le present, sans etre bousculee, sans les exigences que la passion parfois impose, sans les detours de l'egoisme, sans imposition ou manipulation. Je me sens permis de marcher a cote de toi, et tu permets les mots, l'ocean de mots, gardes pour toute une vie au fond de ma memoire, de ma resistance, d'arriver, telles des vagues sur une plage, et raconter leur histoire. Il n'y a pas de jugement de ta part, pas d'hesitation, pas de desir d'anticiper, de controler, de nier, juste cette immense patience, nee de tes propres chagrins et defis. Apres une vie de silences, je me trouve face a un ami artiste photographe qui simplement ecoute, comprend. A travers la fenetre ouverte qu'est ton art,  je suis en meme temps au studio de mon oncle, au bureau de livres de mon pere, dans mon jardin ici a Olympia, au monde de mes broderies, au monde de la photographie des artistes berberes comme toi, en Kabylie, au monde de mes poemes, de mes livres. Je suis toutes les pieces, tous les morceaux de mon etre en un, face a une personne qui n'a aucun desir de me controler ou changer, ou contredire, ou influencer. C'est une amitie qui donne un sens immense de liberte, qui me fait comprendre que j'ai raison de croire dans les possibilites que chaque nouveau jour donne, d'apprecier la valeur d'une personne qui est libre et respecte profondement la liberte des personnes autour de lui, qui a un coeur ou vit un calme Zen, un calme qui accepte les difficultes de la vie, sans abandonner le courage de continuer de lutter pour tout ce qui est digne, beau, humain, juste et charitable.
J'ai une copine a Grenoble, une copine francaise, que je connais depuis qu'elle a 21 ans, et moi j'avais 27 ans. On vit a deux cotes du monde, apres avoir ete etudiantes ensemble a Austin, a l'Universite de Texas, et on a maintenu notre amitie  a travers une correspondence tres fidele toutes les annees depuis. Elle a le meme esprit tranquil, tolerant, et elle a des racines berberes du cote de la famille de son pere. C'est elle qui m'a introduit a la musique d'Idir, et qui m'a reveillee l'interet dans la culture berbere et la Kabylie.
Ton amitie, tranquille, libre de tension, de double entendres, inspire ce desir, de vouloir partager les souvenirs, les defis et leurs triomphes, la passion pour l'Algerie, pour la Kabylie, pour tout ce qui est beau, et donne aussi cette douceur qu'est l'espoir d'etre permis de parler, de partager les beaux moments du passe, du maintenant, du futur et ses lumieres courageuses, a une distance pas toujours evidente mais visible, avec une personne, un ami, un camarade, qui est la, qui telle la mer et son immense espace, accepte les mots et leur urgence, les lave dans la generosite des vagues grandes de son coeur d'energie guerisante, comme le fait quelqu'un qui comprend, et qui a une ame ou tout ce qu'elle recoit, tout qui la touche, reste fluide, transparent, qui n'exige rien, parceque tu comprends a fond l'importance de tolerer la faim dans l'autre, pour la dignite, pour la liberte.
Une amitie comme la tienne, Nacer Amari, est le chant des oiseaux a l'aube qui devient le sourire et la danse de la lune et ses melodies le soir. En fait, quand j'ai envie de danser, en moments de tristesse ou de joie, c'est a toi, mon camarade berbere, que je pense.

Trudi Ralston 

" Je crois que le devoir le plus important entre deux personnes est de se mutuellement proteger les solitudes." Rainer - Maria Rilke ( 1875 - 1926 ), " Lettres a un Jeune Poete ", Leipzig, 1929. 

Tuesday, July 21, 2020

Crepuscule d'une Reverie Berbere : Etude en Aquarelle de Nacer Amari

L'eau coulait avec un son de pas de danse, dans un rythme qui invitait bouger, s'imaginer ailleurs, loin de la repetition aveugle de sorter le linge, de plier les draps, de ranger les couvertures lourdes, epaises, maladroites dans leurs dessins et couleurs au moins brillantes. J'avais l'impression d'etre  une marionnette, dans les mains d'un enfant distrait, qui s'amusait de me faire repeter les mouvements mesures sans cesse. Apres, dans la cuisine, il y avait les assiettes a ranger, les vers, les couverts, et eux aussi faisaient des petits bruits d'un orquestre cacaphonique, repetitifs, au precipice de l'ennui. Le silence dans la maison etait totale, un silence d'absences, lourd comme du plomb. Il n'y avait personne, il n'y aurait personne. L'eau coulait, dansait, les assiettes murmuraient, et moi, je dessinais des mots, des morceaux de tableaux de poemes dans ma tete, qui flottaient invisibles, autour de mes yeux, de mes levres. Ainsi passaient des annees, des eternites de silences, invisibles, ou mes poemes s'etaient endormis, epuises, perdus. Les melodies de la nature en Algerie, en Kabylie, allaient les reveiller, allaient les apprendre de trouver les mots pour les dessins, les rythmes et chansons dans ma tete, allaient les liberer, a travers l'art des photographes berberes, comme a su le faire l'art photographique de Djamil Diboune, de Katia Djabri, de Kurt Lolo, et l'art de Nacer Amari de Tassi Photographie.
Son art m'a inspiree de retracer l'importante influence intellectuelle et artistique de la peinture de mon oncle Frans De Cauter ( 1920 -1981 ), ce qui ajoute une perspective nostalgique et rassurante a l'importance de mon lien avec la culture berbere de la Kabylie. Ce lien me fait revisiter les annees de solitude aux Etats Unis, et comment ces longues annees d'isolation m'ont forcees de mettre a la memoire les exercises d'ecrire des structures et morceaux de poemes dans ma tete, une atteinte de construire un alphabet, un vocabulaire, de documenter un cri pour la creativite, pour survivre une solitude asphixiante, pour ne pas perdre mon identite, les melodies et rythmes de mes poemes perdus de mon adolescence, la perte de mes racines, de ma langue flamande, de mon nom, de ma famille, de mon ame, de mon coeur. J'etais reduite a une marionnette qui essayeait de ne pas se noyer dans l'invisibilite d'une langue qui n'etais pas la mienne, dans un monde ou je n'existeais que comme le receptacle vide d'une personne qui avait perdue trop, trop vite, sans defense, autre que le desir de ne pas disparaitre completement de la scene d'une piece de theatre dont je ne connaissais ni le titre, ni la raison de m'y trouver dans un role ou aucun des mots etaient les miens.
Un jour, je me reveillerais de ce cauchemar.
Le reveil est venu de la Kabylie, et depuis les poemes enterres tous ces 30 plus annees dans le coffre fort de mon coeur, de mon etre, se reveillent, comprennent qu'ils ont beaucoup de force, beaucoup de passion, beaucoup de secrets et mysteres a partager, avec la Kabylie, et ses artistes, avec sa magnifique nature qui tel un instrument connait, comprend toutes les nuances des melodies que m'inspirent ses montagnes, ses plages, son soleil, ses cascades, ses rivieres, ses fleurs, ses arbres, ses animaux, les sphinxes de son grand desert du Sud. La Kabylie a rompu le sortilege, et m'a invitee dans le feu chaud eternel de son etre, de son courage, de sa passion, de son histoire, de son chagrin, de ses joies. Elle m'a ouverte la boite de musique de mon ame, poisonee et paralysee par le silence, l'oubli, la solitude, le mal du desespoir, la perte de la volonte de ma voix de poete, d'ecrivaine. Je suis a elle, et mes poemes celebrent a sa nature, a son histoire, a son courage, a son amitie, a son amour, envers cette poete flamande - americaine qui avait tout perdu, meme son ame.
L'esprit berbere est indestructible, et sa resistance inspire la dignite, l'espoir tenace, le courage, la fierte, et une joie qui accepte et connait le chagrin, sans amertume, avec un esprit de camaraderie, de charite, d'amour qui sait vaincre tout defi. Mes poemes vivent librement, parceque leur muse, la nature et les artistes en Algerie, en Kabylie, m'ont permis d'entendre la melodie ancienne, guerisante de l'ame berbere, qui m'a sauvee la vie a mon coeur, a mon ame, a mes sourires et mes larmes, et leur ont donnes a manger, a boire de ses sources eternelles, ou se ressourcent les hommes, les femmes, les enfants libres, Imazighen. Ni sur une autre constellation, qui a la plus illuminee etoile et planetes, il pourrait exister un plus grand honneur, grace et bonheur. Ma poesie s'a liberee grace a la Kabylie. J'ai a nouveau mon ame, ma vision, ma fierte, mon inspiration vibrante, avec but et confiance, grace a la Kabylie.
La fenetre ouverte de l'amitie berbere, charitable et genereuse, de son art reflechi et sincer, m'a permis de retrouver la porte d'entree de mon coeur, de mon ame, ou je les avais perdus dans le brume des defis et du temps et ses tempetes et cruautes. Je me retrouve sure, heureuse, comme poete, sur le chemin qu'est la Kabylie, qui m'a reintroduit a mes racines flamandes, ce chemin ou ces racines peuvent maintenant comprendre leur raison d'etre, et leur destin, de ma muse qui est kabyle, et qui se sent chez soi pres de la fenetre ouverte, car c'est la que j'entends et rencontre les souvenirs et les memoires de mon oncle, de mon pere, et de l'enfant libre que j'etais, de l'adolescente reveuse que j'etais, avant de partir, pour me perdre et me retrouver finalement, libre, une femme qui sait accepter son passe parcequ'elle aime et comprend maintenant son present, et l'espoir des lumieres de demain, dans toutes leurs melodies et rythmes, comme dans ce poeme, cette reverie berbere, inspiree par la beaute meditative et hypnotisante de cette belle photo du coucher du soleil a Aokas de Nacer Amari avec ses couleurs envoutantes et fluides, d'une harmonie visuelle et emotionnelle en parfait equilibre meditatif:


Crepuscule d'une Reverie Berbere

Comme l'araignee travailleuse, de qui son apparence peut etre douteuse,
qui a la fin du jour presente une toile qui resiste le noir et seduit la lune,
le travail peut etre laboureux, seul, et sans grand interet des etoiles.

Dans les ombres, dans les tenebres, l'araignee pourtant provient,
elle suit son destin, elle merite le respect au moins pour son travail sincer,
et avec le temps, parfois on note parfois certaines melodies, certaines chansons,
qui inspiraient l'idee qu'il y avait une promesse, alors, il ne faut pas abandonner l'espoir.

Comme ce sublime coucher du soleil, en couleurs de merveille,
ou le bleu et le noir embrassent le feu de la nuit, sa vision sait
ce qu'il faut de la patience, du temps, pour peindre un beau reve.

Les ailes brillantes de ce tableau d'aquarelle envoutante,
tel le papillon a du attendre, pour s'echapper de sa chrysalide,
a du accepter le noir de sa prison pour se reveiller libre,
pret a toucher le firmament.

Ainsi est l'ame berbere, ainsi est le beau mystere qu'elle partage,
les souffrances d'un coeur grand et libre rendent plus fort, plus fier,
et s'envolent, tot ou tard, haut, aux ailes faites du souffle du ciel meme.

Ne plus prisonnier de personne, pour danser, pour chanter, et lever haut
l'ame d'autrui qui cherche a comprendre, qui essaie de guerir
la blessure immense qu'est le prix de vouloir etre libre sur cette planete.


Trudi Ralston
 

Monday, July 20, 2020

Le Cri du Soleil : Les Larmes de la Mer d'Or de Djamil Diboune

Le 16 juillet, le photographe Djamil Diboune, l'Ulysse berbere, a partage 11 photos d'un soleil qui brule le ciel et la mer et la plage, avec une intensite et passion qui a evoquee de puissantes emotions dans mon coeur. Il est juillet maintenant, et normalement, dans deux mois, mon mari et moi seraient de retour en Algerie, pour celebrer un second sejour en Kabylie, comme notre premier voyage en septembre 2019. La pandemie du virus Covid -19 commence a laisser ses traces quant a nos possibilites de voyages des Etats Unis vers l'Algerie, en ce moment ces voyages ne sont pas permis, non plus vers l'Europe, l'Australie, le Canada. Avec le desordre et l'inconscience et les centaines de milliers de morts ici a cause de ce virus, un passeport americain est bien inutile. On peut aller en Belarusse, en Turquie, au Mexique, si on veut, mais tous ces pays sont loins de l'Algerie, et le Maroc, aussi, qu'on veut  revisiter, nous ne sommes pas permis d'y voyager des Etats Unis en ce moment. Les belles photos de Djamil Diboune d'une magnifique plage en Kabylie, avec ses lumieres d'une mer et montagnes comme illuminees par la passion d'un immense dragon, me touchent profondement le coeur et ses nostalgies pour l'Algerie, pour ma famille berbere, surtout la onzieme photo. La mer parait faite de vagues de soie au fil d'or, une soie qui s'etend telle la robe d'une reine, et qui touche le sable noir et ses montagnes de ce coucher du soleil, avec l'eclat d'un soleil qui ouvre les nuages brillantes de feu orange avec authorite, avec confiance. Quand on a approche en avion a l'Afrique du Nord pour la premiere fois en septembre 2019, la premiere vue fut de la mer, la Mediterranee, suivie par les immenses montagnes de l'Atlas. Quand on visitait le sud de la France quand je vivais encore en Belgique, je revais d'aller en Afrique du Nord, et la Mediterranee fut la frontiere pres de la quelle je revais de l'Algerie, du Maroc, la Tunisie, des pays qu'avaient visites les amis de mes parents, et la joie que j'ai ressentie de voler au - dessus de l'Afrique du Nord, finalement, apres toute une vie de rever d'y aller, etait sublime. Prendre le vol de Seattle a Paris, de Paris a Rabat, et puis de Rabat a Casablanca pour arriver a Alger, et conduire apres a Bejaia; traverser 9000 km pour suivre et realiser un reve qui remontait a mon enfance et adolescence, fut euphorique. C'est aussi l'Algerie, la Kabylie, qui m'a adoptee la muse, l'independance et dignite de poete, d'ecrivaine si longuement en exile intellectuelle et litteraire. L'idee de ne pas pouvoir retourner en ce moment, fait mal au coeur. La photo de la mer de feu rougeoyante de Djamil Diboune a evoquee cette douleur d'ame, ce manque de pays pour l'Algerie, et pour ma Kabylie, ou mon coeur reve et vit :


Les Larmes de la Mer d'Or 

Il fut un temps ou tes belles plages me visitaient dans mes reves comme adolescente,
ou je voyais ton soleil et tes etoiles, tes guerriers Tuareg, comme dans les livres de mon pere, qui me parlaient du courage berbere, et de tes heros et les mysteres de tes montagnes, de tes poetes.

Il fut un temps, ou mes poemes revaient d'une place ou ils pourraient dormir, ou je pourrais
leur raconter mes histoires, mes reves et defis, dans ce grand indifferent pays ou depuis je vis,
ou la solitude me suivit telle une ombre tetue et lourde, avec indiffference comme envers une ame etrangere.

Il etait une fois, ce beau moment, ou j'ai su aterrir sur ta terre, Algerie, ou j'ai ete acceuillie  comme
une soeur, une amie, par ma famille berbere en Kabylie, ou mes poemes ont su se reconnaitre leurs racines et leurs prieres, leur esprit, joie et energie, ou j'ai pu voir tes immenses montagnes,
et dormir sous ta lune, sous tes etoiles.

Il etait une fois, mes larmes, quand j'ai du te quitter, comme si je savais, que peu de bonheurs
durent, et que le monde allait devenir encore plus difficile, pour m'empecher de revenir,
pour ralentir etre parmi ma famille, mon sang, mon avenir, ou mes livres et poemes trouvent
leurs melodies, leurs sourires, l'amitie et l'amour pour mon ame inquiete, si longuement seule et niee.

Je suis entouree de mes souvenirs kabyles, des photos de mes amis et famille berbere,
et mes poemes et livres me parlent des amis encore a rencontrer, a connaitre, qui m'attendent la,
sur tes belles plages, pour partager, pour decouvrir ensemble cette belle aventure que peut etre la vie.

Etre parmi les ames soeurs qui y m'accompagnent, comme sera a nouveau mon fier et fort bonheur
de connaitre, le jour ou je serai de retour, quand j'entendrai a nouveau le cri du soleil libre, et je serrai ma famille berbere dans mes bras, pourque se seche la mer de larmes chaudes qui m'inonde l'ame

quand arrivera ce precieux, eblouissant moment qui effacera toute peine, me remplira tout
l'etre avec un debordant espoir, une debordante tendresse et joie, qu'est le coeur berbere immense, sans frontieres qui vit dans mon souffle, dans mon sang.



Trudi Ralston





Saturday, July 18, 2020

Sous un Soleil Patient : Le Pecheur Tenace de Nacer Amari

Il y des images dans l'art qui rassurent, qui inspirent a travers leurs perspectives intemporelles. Dans des temps turbulents, voir des images calmes a un effet therapeutique, aide le coeur inquiet de croire que l'incertitude ne durera pas, que la vie va reprendre un rythme ou l'espoir chante ses melodies qui balanceront a nouveau le noir et la lumiere du destin humain. Le photographe berbere d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, a un talent pour les portraits, et pour des tableaux d'ambiances delicats, ambiances nostalgiques qui rappellent l'impressionnisme dans la peinture, avec des couleurs et lignes douces, et ses photos ont aussi la precision realiste d'une photographie aux touches de neo - romanticisme, surtout dans ses photos en noir et blanc.
Sa photo d'un pecheur torse nu debout dans son bateau dans une pose fiere et vibrante pour le regard et posture de cet homme muscle qui parait refuser la fatigue et le doute, invite un desir de dialogue. Le pecheur a dans les mains un filet qui traine dans l'eau, dans un geste dont l'histoire est ancienne, et qui rappelle des images de l'art de l'Egypte ancienne. Il y a une peinture murale ancienne egyptienne, trouvee dans le tombeau de Menna, qui date de circa 1422 - 1390 B.C. d'un pecheur debout dans son bateau, le torse nu, les jambes fortes solides, determinees, tel le pecheur dans la photo de Nacer Amari. La photo de l'artiste berbere sait lier le passe au present, par l'energie, la concentration, le sens d'une force de volonte qui paraissent inspirer le protagoniste de ce tableau dramatique, arretant. L'effet de la photo en noir et blanc de cette scene intemporelle qu'a su capturer Nacer Amari sait evoquer de beaux reflets de lumiere, de l'eau, et du corps au soleil du pecheur, de son visage ou domine la concentration, ce qui est envoutant parceque les nuances de tonalites sont limitees dans une photo en noir et blanc. Un autre talent qu'a le photographe d'Aokas est sa capacite de creer un lien entre le protagoniste de ses portraits et tableaux, et le spectateur. Il sait etablir une intimite gentille, acueillante, qui invite un dialogue interne, une reflection presque comme une musique de piano le sait inviter parfois, comme le fait la musique du compositeur et musicien Yanni ( 1954 ).
La photo du pecheur de Nacer Amari a les traits de deux des signatures uniques de son art : l'ambiance d'un tableau reflexif, et l'intimite d'un portrait. La premiere reaction face a cette photo est un interet profond dans le protagoniste de la scene, un desir immediat de vouloir comprendre, de vouloir connaitre le monde, les pensees du pecheur. C'est ca le vrai art, comme la photographie artistique, surtout la photographie en noir et blanc, qui a ce courage d'abandonner l'avantage des effets des couleurs et nuances de la lumiere et ses tonalites. Savoir creer un tableau narratif, et un portrait intime en meme temps, est un don rare, qui appartient a ces photographes qui ont l'ame et le coeur en equilibre. L'art de Nacer Amari a un esprit charitable et exploratif, tel un journaliste conscient, un journaliste aux modalites de poete, de peintre.
Une image d'un pecheur a aussi des implications symboliques : sa vocation est associee avec la patience et le mystere. Le pecheur represente l'equilibre, l'equilibre entre le travail dur, et les incertitudes et dangers du destin et de la nature. Le pecheur peut trouver la mer de temperament calme, genereuse, ou il peut la trouver en moment de tempete dangereuse, en moment d'absence de vent, qui peut etre desastreux, meme mortel. Le pecheur est un homme de courage, resistant, fier, qui affronte le danger avec equanimite, avec tolerance. La photo du pecheur de Nacer Amari illustre clairement ces traits de confiance, d'une masculinite sure, comme le montre le pecheur et sa posture physique resistante. Le mouvement du romanticisme du XIXeme siecle aimait la mer et ses drames, et les pecheurs et leur relation avec la mer et ses passions capricieuses. Des peintres comme les artistes anglais Thomas Gainsborough ( 1727 - 1788 ) et J. M. W. Turner ( 1775 - 1851 ),  et l'artiste allemand Caspar David Friedrich ( 1774 - 1840 ) et l'artiste russe Ivan Konstantinovich Aivazovsky ( 1817 - 1900 ) celebraient la nature, et la mer et toutes ses temperaments de vie et mort. La photo de Nacer Amari du pecheur tenace sous un soleil patient est un beau symbole pour un monde qui lutte contre les tempetes de cette pandemie qui conteste la resistance du corps et de l'esprit humain, tel le fait la mer pour le pecheur. Cette image aux resonances d'un defi ancien, d'un courage ancien, evoque des notes d'espoir, inspire la confiance, un trait aussi de l'art photographique de Nacer Amari. Ses tableaux, ses portraits inspirent la confiance, de facon tranquille, patiente. C'est un trait tres attrayant, qui est associe avec de l'art qui resiste a l'epreuve du temps. Sa photo de Nacer Amari du pecheur tenace vaut l'appreciation attentive, pour son approche reflechie, pour le respect sincer envers son protagoniste, et pour la maitrise precise, prete de son sujet.
Trudi Ralston

La recherche sur le symbolisme du pecheur dans l'art, et sur le mouvement du romanticisme et le symbolisme de la mer, courtoisie de Wikipedia.

Thursday, July 16, 2020

La Fleur au pied du Mur - Une Sagesse Berbere - pour Rachid Oulebsir et Nacer Amari

Le jour s'annoncait muet, comme une couverture lourde qui mangeait les sons des voix d'enfants qui jouaient a cache - cache, leurs eclats de rire s'y perdaient tels des echos enivres. Je me sentais hors de mon centre, avec toutes les mauvaises nouvelles sur la pandemie ici, qui se melangent chaque jour avec les mensonges d'un gouvernement pourri jusqu'a la moelle par avarice et egoisme. Je me sentais comme une fleur au pied d'un mur, qui a des difficultes voir le ciel, et qui cherche la chaleur du soleil et l'espoir de la lumiere. Je pensais au photographe Nacer Amari, qui a un esprit calme, qui sait ecouter avec patience, de qui son ame est telle une promenade sur la plage le soir, quand tout devient plus doux, plus silencieux, et les vagues se mettent a chuchoter leurs secrets avant que les etoiles et la lune commencent leur danse qui racontent l'histoire de la terre et ses chagrins et amours.
Je pensais aussi a l'ecrivain Rachid Oulebsir, a un extrait de son roman " Chant de pain et de sel ", du chapitre 5, qu'il a partage le 10 juillet, ou il explique l'idee berbere de deux coeurs : " Oul, le coeur de gauche organe de la bravoure et Tassa, le coeur de droite, fontaine de larmes, nid d'amour et d'affection ". Je crois les jours les plus difficiles sont les jours ou les deux coeurs ne s'entendent pas, sont en conflit. Pensant a cette sagesse et amities berberes, je m'imagineais sur une des belles plages en Kabylie :

La Fleur au pied du Mur

La distance entre hier et demain parfois se perd, disparait tel le noir le matin,
quand l'amitie et ses graces et espoirs nous aide a retrouver le courage pour le bonheur,
meme si on a plein de blessures, plein de doutes, plein de reves qui crevent le sommeil
le long ce chemin sinueux qu'est la vie.

La distance qui separe, elle parfois s'efface avec le sourire et la sagesse d'un camarade
qui partage le poids des questions ne jamais resolues, qui croit au possible de nos illusions,
qui nous voit les deux coeurs, comme la sagesse berbere reclame, et qui sait
comment etre courageux et aussi plein de tolerance pour la tendresse, pour les larmes.

La sagesse de la terre, avec ses rythmes et ses chants, que reveille la sagesse, le calme, 
dans ces moments ou on ne voit pas clair, ou la solitude envahit la resolution,
pour nous donner l'energie, la fierte pour continuer, une chanson au coeur, et un sourire

aux levres, et suivre la route de nos reves, de nos visions, avec a cote les pas surs
de ces amis qui voient la lumiere de notre ame, et qui l'illuminent pour nous dans ces moments
ou on ne voit pas clair, ou on risque de se perdre dans le mepris du noir.


Trudi Ralston

Tuesday, July 14, 2020

Quand j'ai du Chagrin, je Danse - pour la Kabylie

Quand j'ai du chagrin, quand les feux de mes peines et defis m'envahissent de loin,
je m'enleve les souliers, je mets une musique berbere et je danse,
les bras etendus telles les ailes d'un grand aigle, et je chante, et la terre m'applaudit.

La terre pleure, est en rage, en colere contre les etres humains et leurs crimes contre
sa nature, contre ses enfants innocents, contre les lois de toute decence, et les tambours
de mon coeur qui pleure, pour ces outrages, pour ces cruautes, leve ses chants, ses prieres.

Mon corps devient un oiseau, qui s'echappe de la terre, qui joint la liberte du ciel et ses sagesses,
qui s'envole vers les montagnes de la Kabylie, et ses sentinels qui gardent en silence perpetuel
le mystere du monde, ses mythologies, ses reves et ses secrets.

Imazighen, hommes libres, qui ont survecus des milliers d'annees de detresses et invasions,
mon coeur se libere de son poids, quand il s'etend grand vers les dieux de la terre des ancetres berberes, de la Kabylie, ou mes freres et soeurs dorment la nuit.

J'etends les bras, et de loin, les mains de ma grande famille berbere me touchent le courage, le chant,
qui vient du plus profond de mon ame, de la plus grande et fiere resistance de mes espoirs,
car quand j'ai du chagrin, c'est vers la Kabylie que tout mon coeur, tout mon sang, s'envole,
tel un feu qui prefere bruler son eclat que de vivre sans son amour et sa passion.

Quand j'ai du chagrin, quand les feux de mes peines et defis m'envahissent de loin,
je m'enleve les souliers, je mets une musique berbere et je danse,
les bras etendus, telles les ailes d'un grand aigle, et je danse, je chante,
et les chaines qui me tiennent prisonniere, tombent a mes pieds, car je suis en Kabylie.


Trudi Ralston

Monday, July 13, 2020

Le Fil qui est la Racine de l'Ame : Une Melodie Berbere

Dans les silences du coeur, ou dansent les souvenirs tendres de mon ame,
loin du bruit du monde, loin de toute angoisse, toute douleur,
il y cette fleur qui chante, tout doucement les refrains de mon enfance, de mon adolescence et son innocence, et aussi son courage, ses premiers poemes de passion et premier amour eblouissants.

La, dans cette espace invisible du va et vient de la vie et des demandes,
cette fleur que conaissent pourtant les abeilles et les oiseaux pour son parfum et chanson,
cette espace chaude et reconfortante, que si peu visitent, et moins comprennent et entendent,
il y l'esprit de mon oncle qui y me parle, il y a ta presence qui l'accompagne.

Le fil de la racine de mon ame, le fil qui gentillement garde ensemble le tissu de mon etre,
de mon essence, les couleurs de mes premiers dessins, de mes premiers chagrins, y garde
la fleur qui timidement y respire, se rappelle tout ce qui lui reste de ma personne que
l'amour et l'amitie de ma famille berbere m'a su preserver et garder.

Le fil de la racine de mon ame, c'est toi qui a su me la trouver, me la rapporter,
en tout silence, en toute sincerite, mon magnifique frere berbere, comment ne pas t'aimer,
pour ce regal inattendu, me venu du monde de l'esprit ou depuis mon oncle vit.

Le fil de la racine de mon ame, c'est toi qui me l'a donnee, et pour ce geste immense,
beni sois tu et tous tes reves, toute ta famille, tout ton futur, tous tes amours, toutes tes nuits et jours.


Trudi Ralston
Pour le gardien de la fenetre ouverte et son art : pour Nacer Amari.

Sunday, July 12, 2020

Les Griffes du Dragon : La Lune Mystique de Kurt Lolo

En mars 2019, j'ai publie mon livre " Magie et Mystere " sur l'art photographique de l'artiste berbere d'Aokas, Kurt Lolo, un livre de 50 articles et poemes qui celebre ses perspectives et techniques uniques. Le premier article dans le livre est sur une lune sublime : " Une Visite hors de ce Monde : La Lune de Cristal ", sur une photo ensorcelante d'une lune qui parait etre sculptee de cristal. La photo a des melodies de l'art chinois, et specifiquement d'une lune faite de cristal par un artiste chinois au XVII eme siecle, pendant la dynastie Qing ( 1644 - 1911 ). C'est cette photo de Kurt Lolo qui m'a reveillee l'interet dans le talent de l'artiste berbere.
L'art de Kurt Lolo a deux signatures tres frappantes : le jeu de lumiere, et l'effet theatrale de ses tableaux. Il y a un profond sens de drame ancien, qui rappelle les theatres anciens grecs, et que le photographe a su capturer dans ses visions du Tassil n'Ajjer pendant son sejour a ce site phenomene geologique et anthropologique fabuleux du grand desert algerien en decembre 2018.
Voir la photo de la lune qui parait etre dans les enormes griffes d'un dragon sculptee de roches petrifiees, qui sont en fait un arbre mort que le noir a camoufle ainsi, cree cette ambiance dramatique que j'aime tellement des scenes que sait evoquer Kurt Lolo. Le dragon est un symbole de pouvoir, de sagesse, de puissance, et de connaissances secretes. Ce peut aussi etre un symbole de chaos, et la photo de cette lune doree dans les griffes petrifiees d'un dragon imaginaire, est frappante pour le chaos qu'affronte le monde en ce moment avec la pandemie qu'a su creer la Covid - 19. Le dragon a la lune dans ses griffes, comme cette pandemie a la terre dans son pouvoir. La photo impressionne pour le ton sombre du tableau, ce tableau qui est en fait une magnifique sculpture, qui raconte l'histoire de cette lune que le dragon a su capturer. C'est magnifique, la facon dont la lune se repose dans cet arbre mort - griffes de dragon dans ce geste qui sait dessiner l'orgueil du dragon face a son precieux tresor. Les branches de cet arbre mort ebene, ont une certaine elegance meme, tels les doigts etendus d'une grande main du sorcier - dragon. La nuit dans cette scene de theatre ancien est noire, et ce qui est tres beau dans cette photo sont les nuances du noir de la nuit, qui est d'un degre plus doux, moins epais que le noir brillant du tronc de l'arbre mort brule. C'est une sculpture - photo sublime dans le silence, dans l'effet envoutant seduisant de cette lune qui parait faite de l'or a peine solide, comme si elle est en danger de se fondre dans les griffes de lave fulminante du dragon avarice. Cette photo a deux couleurs : le noir de l'arbre mort, du ciel et des arbustes en arriere - plan, et les nuances de jaune - doree de la lune, ce tresor plein de mystere qui est l'obsession hallucinante de ce drame hors du temps en meme temps tres contemporain et relevant sur la crise dans lequel se trouve l'humanite en ce moment. Le temps s'est arrete, le dragon risque de s'endormir pour plusieurs annees, la lune dans ses griffes, laissant irresolu le dilemme et le mystere de cette pandemie qui nous a tous sous le sortilege de l'incertitude, un sortilege dangereux, mortel. Dans la mythologie, les dragons gardent de l'or comme tresor, parceque l'or est un metal mou, qu'ils donnent a leurs progeniture pour les aider avec le mal des dents qui poussent, et les dragons gardent aussi de l'or comme souvenirs de leur enfance. Cette mythologie a un symbolisme important quant a l'impacte de la photo de Kurt Lolo, car la lune est un symbole de l'immortalite, de l'eternite, de la femininite, comme le soleil est le symbole de la masculinite, comme le dieu ancien egyptien, le dieu du soleil et de la vie, Ra. Les etres humains etaient crees des larmes du dieu soleil. La photo est symbolique de l'urgence pour l'humanite d'abandonner ses caprices enfantins, qui tiennent prisonniere a l'humanite, qui se trouve tel un jouet dans les mains du dragon de l'avarice. L'avarice a su immobiliser la terre, comme la pandemie en est l'evidence. Le dragon risque detruire le tresor qu'est la vie sur cette terre. La photo de Kurt Lolo est une sculpture vivante, une scene de theatre ancien, qui sert comme un avertissement venant d'un passe lointain mystique, ou les dragons gouvernaient l'imagination et la conscience, et qui parle sur les dangers trop reels de ne pas respecter les lois de la nature et sa sagesse. La seule facon que la terre va survivre ce dilemme et ses consequences catastrophiques c'est de se rappeler la sagesse du passe pour se trouver le chemin vers un futur vivable.
Trudi Ralston

L'information sur les dragons, courtoisie de Wikipedia. 

Ce sont les Blessures qui te diront ce que Tu veux Savoir - Un Poeme de Fierte et Liberte

Si tu veux connaitre mon coeur, lui voir clairement,
il faut que tu lui acceptes ses blessures, son sang.
Si tu veux comprendre la profondeur de mon sourire, son eclat,
il faut que tu aies connu aussi mes larmes, mes cris noirs du desespoir.

J'ai ete sur ce sentier de poete solitaire si longtemps,
la solitude est devenue une habitude, une maniere de survivre,
ma fierte souvent m'a rendue prisonniere ou l'arrogance est l'ultime defense,
ou pretendre que ma douleur n'etait pas la est une facon de rester debout.

Si tu veux partager mes reves, mes joies, il faut que tu touches les cotes effrayants
de mes cauchemars, de mes angoisses, de mes regrets et passions douteuses aussi,
il n'y a pas d'amitie sincere ou solide qui sait etre digne sans accepter toute l'histoire
d'autrui, de voulir voir et aimer les defis autant que les douceurs du bonheur et ses fleurs.

Si tu veux connaitre mon ame, si tu veux que je connaisse ton ame, ton coeur,
il faut que tu n'aies pas peur de mes moments de detresse, de peine,
car ce sont les blessures qui te diront ce que tu veux savoir,
autant que les moments d'extase, et les moments de triomphe.
Elles sont autant ce qui me fait moi, elles aussi sont ma fierte, ma liberte.


Trudi Ralston 
En reconnaissance de l'amitie sincere des artistes berberes de la Kabylie, avec qui
je travaille depuis 2017 :
pour Djamil Diboune
pour Katia Djabri
pour Kurt Lolo
pour Nacer Amari
pour toutes les naissantes et futures amities d'artistes berberes.
Thanmirth.

Friday, July 10, 2020

Le Couloir : Le Point de Vue est plus clair au Bord du Precipice

Le monde des reves nous transporte la ou l'irresolu essaie de finir le voyage de nos pensees, reves a moitie abandonnes, a moitie vecus. Dans ce monde, on rencontre les personnes qui ou nous aident a vivre ces buts et projets pas complets, ou celles qui les rendent encore plus difficiles. Dans le monde de mes reves, c'est toujours mon pere qui apparait tel un guide, et qui vient quand je lui appelle. Dans mes reves, l'appele s'exprime a travers un telephone, ou je lui entends la voix qui me vient de tres loin, pour m'assurer qu'il viendra pour me ramener chez moi, a la maison en Belgique ou j'ai grandie.
Dans le monde concret, des matins et du soleil et sa lumiere, la personne qui me vient souvent a la memoire, surtout ces jours, est mon oncle Frans De Cauter ( 1920 -1981) parceque l'art du photographe berbere Nacer Amari me rappelle a l'esprit de l'art de mon oncle. La personalite de Nacer Amari aussi me rappelle a mon oncle, la personne qui m'a appris a dessiner et peindre. La fenetre ouverte d'amitie et perspectives artistiques de Nacer Amari me rappellent beaucoup aux beaux moments au studio de mon oncle en Belgique. En Algerie, en Kabylie, j'ai retrouvee mon ame, mon coeur, de poete dans l'art des photographes kabyles sur qui j'ecris mes livres d'articles et poemes.
Comme poete et ecrivaine, on se trouve souvent hors de la cloture bien definie que nous exige la societe et ses reglements. On est par definiton rebelle, ce qui peut rendre la vie personnelle difficile et contradictoire. L'amitie, l'amour, le mariage, peuvent se trouver dans des zones ou les lignes peuvent devenir troubles, par necessite, par passion, par besoin, de liberte d'expression, d'ame, de perspectives. Pour moi, je me suis trouvee entre deux mondes, celui des idees traditionnelles d'un petit village flamand vers la fin des annees cinquantes et les annees soixantes de mon enfance et les annees soixante - dix de mon adolescence. Mon pere comprenait que j'etais interessee dans des etudes universitaires, que j'avais des reves comme ecrivaine et poete, mais il voulait aussi que je me marie. Ma mere aussi, elle surtout, avait hate de se liberer de moi. Quand je me suis mariee avec mon mari americain, un psychologue gentil et intelligent, mon pere etait tres content. Il voulait me voir sure, stabilisee. La naissance de mon fils allait ajouter une grande mesure de bonheur a un mariage tendre mais tres seul, loin de ma famille, avec une personne tres privee, tres donnee a la solitude. Un defi tres difficile pour moi, mais je suis restee, et petit a petit, j'ai su etablir des amities, des espoirs, et surtout une vie tres stable et heureuse pour mon fils, qui maintenant est un adulte sur, un ecrivain comme moi, avec une personalite tres ouverte, gregaire, avec qui j'ai une connection intellectuelle et emotionnelle tres agreable.
Quand j'ai decouvert la Kabylie, qui a affirmee ma passion pour l'Algerie et l'Afrique du Nord, j'ai ressentie une immense joie, de pouvoir exprimer mon ame de poete, d'ecrivaine avec une joie et interet culturel litteraire ne jamais avant connue dans mes ecrits et poemes en anglais. L'art des photographes berberes m'a permis de me trouver en famille berbere, et cela m'a ouvert le portail a une expression creative abondante pour ma muse auparant prisonniere, etouffee, invisible.
Mon mari se rend compte des souffrances en silence que j'ai subie toutes ces annees, pas par sa faute, mais parcequ'il ne se rendait pas compte a quel point je me sentais frustree comme ecrivaine dans le modele americain, ou je me trouvais muette, incompris. Il est etonne et content de me voir libre finalement, et comprend comment ca a ete dure pour moi de ne pas pouvoir communiquer ma frustration avec precision a lui, ou la plupart des personnes americaines qui m'entouraient. Mon ame de poete etait en train de mourir pour plus de 30 ans, et c'est en Algerie qu'elle a retrouvee sa vie, son energie, son identite, son bonheur.
Quant a l'amour, si je pourrais partager a mes amis et amies artistes berberes encore celebataires, je leur dirais cet avis que j'avais entendu dire un vieux acteur, Jon Hurt, a l'heroine dans un de ses films : " L'amour, ce n'est pas la passsion physique, elle passe, tel un feu, et s'efface. Une fois  que cette passion s'eteint, ce qui reste d'empreintes dans les cendres du bois, ce besoin de cette autre personne qui te donne l'impression que tu ne peux pas vivre sans elle, ca, c'est l'amour. " Comme poete mariee par devotion, par innocence, et tendresse, cela aurait ete sublime d'avoir connu un tel amour. Ce n'a pas ete mon destin, ni celui de mon mari, qui lui aussi, aurait peut - etre ete plus heureux avec une femme moins expressive, moins intense, mais lui aussi reste et reste fidel a moi et a notre fils. Le long le sentier de ma vie depuis, il y a eu ces une ou deux personnes qui ont reveillee cette conscience de sentir cette magnificence de comme il serait possible de ressentir un amour complet pour une autre personne, comme mon mari aussi a ressenti cette possibilite avec une ou deux autres personnes sur son chemin depuis. Ainsi est la vie. Avoir la chance de trouver une ame soeur est possible, si on est libre de pressions sociales, et si on ne rationalise pas les sentiments et les obligations. J'ai plusieurs amis et amies en Europe, en Afrique du Nord, au Canada, ici aux Etats Unis qui ont choisis de rester celebataire, une tante et cousin et cousine aussi. Eux parfois doivent confronter la solitude d'etre et vivre seul. Mais dans le mariage aussi la solitude peut etre intense, si on se trouve, une fois la passion physique moins intense, face a une personne a qui nous comprendre leur coute, et a qui cela nous coute de les comprendre, ce qui parfois nous met au bord du precipice de tolerance, de patience, d'espoir, de courage. Un amour ou les personnes se marient et sont ensemble pour, comme le poete Rainer - Maria Rilke ( 1875 - 1926 ) exprime : " se proteger mutuellement les solitudes "  est un amour libre, ou les deux personnes ne doivent pas sacrifier ni un millimetre de l'envergure des ailes de leur ames et coeurs.
Je souhaite cette liberte et cette joie a tous les coeurs d'artistes amoureux qui cherchent a vivre cette aventure qu'est l'amour. Tout est et reste possible si on accepte de rever les yeux ouverts.  
Trudi Ralston

"Tout dans la nature fleurit et se bat a sa propre facon, pour etablir son propre identite, et y insiste, a tout prix, malgre toute resistance. " 
" C'est bon aussi d'aimer, car aimer, c'est difficile. " 
Rainer - Maria Rilke, " Lettres a un Jeune Poete " ( 1929 )

Thursday, July 9, 2020

Le Chat Birman sur le Toit - En Reconnaissance de l'Art de Nacer Amari

Il y a beaucoup d'annees, j'avais une chat birmane, tres belle, d'une fourrure velours noir, et des yeux amandes comme des emeraudes d'un vert pale. Cette chat avait l'habitude d'aller se balader sur le toit de la maison, et s'asseoir tel une chat egyptienne, et me regarder d'en haut. J'avais souvent l'impression qu'elle se sentait superieure a moi, comme si elle savait des choses que moi je ne comprenais pas. Apres la chat birmane, j'ai adoptee une chat gourmande super sympathique, Sneakers, et un petit chat orphelin timide, Tigger, que j'ai eu pour 11 et 13 ans, et avec les silences de la pandemie, cela me manque d'avoir des chats. Voyant les nuages au - dessus de la maison, me rappellait ces moments de mon enfance ou je passais en ete les pauses entre jeux ou devoirs, en regardant les nuages et leurs formes amusantes. J'avais toujours envie de grimper dessus, et partir, loin, loin... de mon petit village. Et a l'age de 19 ans, je suis partie, sans savoir que le temps viendrait que la masion serait vendue et toute ma famille morte. Marcher sur les nuages parait une idee tres agrable a nouveau, pour voir le monde tel le font les oiseaux, plus haut encore, sur les branches d'un arbre grand. Quelle vue, quel plaisir de voir les va et vients des etres humains et toutes leurs folies ces jours. Peut -  etre c'etait la raison que ma chat birmane aimait se balader sur le toit, parceque'elle n'etait pas vraiement impressionnee avec le monde des hommes et femmes en bas.
La pandemie parait installer un nouveau sorte de silence. Le silence du doute, le doute de l'incertain. C'est comme etre au theatre, et au milieu d'une scene, les acteurs arretent ce qu'ils disent et font, et quittent le theatre, ce qui en fait brise toute illusion qu'il s'agaissait d'une histoire croyable. Le theatre sait effacer les lignes entre le reel et l'imaginair, et cette pandemie est telle une piece de theatre interrompue, elle revele toutes nos illusions, nos masques, nos incertitudes, notre fragilite. On cherche a comprendre, a cataloguer ce qu'on a vecue, ce qui nous reste de cette piece de theatre qu'est notre vie. Du coup, ce ne sont plus des acteurs sur scene, ils sont partis, c'est nous, et on se trouve un peu desorientes et incertains. Le surreel decide de se mettre a cote du reel, et on fait de notre mieux de comprendre. Ma chat birmane ne s'avait jamais fait des illusions sur sa vie, ou sur la notre, il parait, de la sa nonchalanche, et de la peut - etre aussi, son mepris profond pour nous. Les nuages au- dessus de la maison aujourd'hui etaient satures d'un poids de silence, d'une lourdeur existentielle, que je n'avais pas ressenti auparavant, comme enfant ou adolescente. L'espoir il parait est autant ces jours une question de volonte que de perspective. Les oiseaux dansaient haut dans le ciel pale bleu, tels des ballerins et ballerines sveltes et langoureux, faisants des cercles grands et elegants, avant de disparaitre tels des petites taches d'encre chinois sur du papier de calligraphie dans les mains d'un esprit immense echappe d'un livre d'une mythologie oubliee. Ces jours j'ai l'impression si je ne laisse pas les pensees de mon coeur, comme des papillons de papier, dans mes poemes, dans mes ecrits, le monde va disparaitre, et ma famille berbere, et avec eux disparus, je serai a nouveau invisible, muette.  On vit dans un monde en ce moment, ou l'echo de nos voix ne s'entend plus, ou la seule reponse de nos echos est un silence epais, qui repete inaudiblement la meme phrase " Je ne sais pas ".
Pour la race humaine, ne pas savoir, est dur. Pour les chats, pour les nuages, pour les oiseaux, ce mystere de ne pas savoir n'embete pas la nature. La nature est humilde, mais nous les etres humains, nous sommes impatients, arrogants. On veut savoir, on pense savoir, on va savoir. Et le silence continue, epais, sans echo. Peut - etre l'art dans toutes ses formes et expressions est la seule defense reelle. Comme a dit le poete Boheme - autrichien Rainer - Maria Rilke : " Certainement, l'art est le resultat d'avoir ete en danger, d'avoir vecue une experience jusqu'a son fin, ou on ne peut pas aller plus loin. " L'art est l'ultime defense contre l'erreur fatale que les etres humains repetent depuis des milliers d'annees : de trahir la sagesse de la nature et ses lois. De la la conclusion du poete Rilke :
"Qui ne s'est pas assis devant le rideau de son propre coeur? Quand celui se leve, la scene s'effond. "
L'homme a appris peu de la pandemie de 1918 - 1920, peu de la Grande Depression, de la Seconde Guerre Mondiale, peu des terreurs de tants de guerres depuis, est - ce qu'il est pret pour apprendre de cette pandemie pour se guerir, pour guerir la terre, la nature, le futur de ses enfants ?
Seul le silence des nuages reverbere le mystere de la question.
Trudi Ralston

Wednesday, July 8, 2020

Le Voyageur : Une Surprise Matinale - pour Katia Djabri

Ce matin, tres tot, avec les premiers rayons du soleil, j'etais au jardin, pour savourer la joie si apaisante d'y etre seule, avec le chant des oiseaux autour de moi. Le ciel etait d'un bleu azure intense, on allait avoir une journee chaude, claire, ce serait bienvenu apres le froid et la pluie de la semaine derniere. Les carillons eoliens etaient en forme, encourages par une brise douce. Pres de mes roses rouges, je voyais un petit assortement de perles minuscules, et je pensais d'abord que c'etaient des petits grains, mais quand je les touchais, curieuse pour leur blancheur, je notais que c'etait ce qui restait d'un petit bracelet modeste. Le fil qui supportait les petites perles etait a peine visible, frele, rompu, et ils ne restaient que 13 petites perles. Le bracelet m'a emue. Depuis quand il etait la, oublie dans la terre, j'essayais de me rappeler le moment, et petit a petit, je me suis rendue compte, que cela a du etre il y a tres longtemps, avant meme la naissance de mon fils, qui est adulte maintenant.
J'ai touchee gentillement le petit bracelet timide, et l'ai mis au soleil, ou ce qui lui restait d'eclat fut un peu illuminee par la chaleur naissante et la lumiere du matin.
Peut - etre, notre vie est ainsi, des pieces qui parfois soint unies, parfois se perdent, pour se retrouver encore, parfois en petits morceaux, mais ne pas moins beaux. Des pieces un peu perdues qui pourtant ont leurs melodies, leur sagesse, leur beaute meme si celle la est devenue un peu fade avec le temps, avec les peines, les defis. Je pensais a mon frere, mort si recemment, paix a son ame. Qu'est ce que je vais me rappeler de lui dans les mois et annees qui viennent, et que me vont dire ces memoires, sur lui, sur moi?
Mon amie photographe Katia Djabri en Kabylie m'a envoyee une tres emouvante video d'animaux qui embrassent leurs familles humaines. Cela m'a fait tellement plaisir, que j'ai envoyee la video a tous mes amis ici aux Etats Unis, au Canada, en Europe, en Afrique du Nord. Ce n'est pas important les blessures qu'on souffre et qu'on doit laisser guerir, aussi longtemps que nos coeurs restent capables de recevoir et donner de la tendresse, de l'amitie, de l'amour, de la charite, on s'en sortira toujours.
Quelle belle lecon de la part d'un petit bracelet perdu, et de la part de mon amie poete - photographe, Katia Djabri, qui a eu le coeur grand, genereux, et m'a envoyee ce beau message venu du monde des animaux, me venu de la Kabylie, de la part de ma famille berbere, pour me dire, qu'elle est la, pour me dire bonjour avec ce regal de coeur, qui a ajoutee une mesure extra au soleil et chants des oiseaux au jardin ce matin. On peut tolerer tout avec les amis et amies de coeur, qui sont autant une famille que la famille geneologique, moi je le sais si profondement, car c'est ma famille berbere qui m'a vue l'ame et le coeur, et qui si souvent me donne tants de profonds moments de joie, d'espoir et de blessures gueries avec l'abondance d'un amour aussi grand que cet immense pays qu'est l'Algerie.
Le petit bracelet voyageur me l'a dit ce matin, que n'importe les defis, les chagrins, avec les amis et amies de coeur, il y aura toujours une raison de celebrer, d'avancer, de sourire, de rire, d'aimer, de croire, de partager.
Trudi Ralston. 

 " Love is all " : " L'Amour est tout ",  a dit dans sa chanson du meme titre, Yannis Chryssomallis ( 1954 ), le musicien et compositeur grec - americain, connu sous son nom d'artiste de Yanni.

Monday, July 6, 2020

A Force de Volonte : L'Ascension de l'Arbre Mort de Djamil Diboune

Il y a deux nouveaux et grands album magnifiques de photos des montagnes et arbres majestueux en Kabylie qu'a partage Djamil Diboune, l'Ulysse berbere des photographes talentueux kabyles a qui je dedique mes ecrits et poemes depuis 2017. Mes livres " Une encyclopedie de Beaute ", " Le Secret Heureux d'Ulysse " et grand part de mon livre de mai 2020 " Algerie, Mon Coeur ", celebrent l'art de cet homme qui avec discipline et passion documente la nature et sa flore et faune unique de l'Algerie, surtout de la Kabylie. C'est vraiment impressionnant sa dedication, sa determination de sauvegarder en photos magnifiques la splendeur de la nature en Algerie. Sa passion a aussi permis la renaissance de ma poesie, de ma prose, car c'est la photographie de Djamil Diboune qui a guerie les blessures de mon passe comme ecrivaine, qui m'a introduit petit a petit a la Kabylie, a mes amities et famille berbere de randonneurs, d'artistes photographes. Ce fut une seconde chance pour ma vie de poete et ecrivaine, cette fois pas de solitude et invisibilite, mais de joie, d'espoir, d'apparteance, de dignite.
Une dignite qui a inspiree une passion et amour pour l'Algerie, qui remonte en fait a mon enfance, a mon adolescence. Mon sejour en Algerie, en Kabylie en septembre 2019 m'a beaucoup emotionnee, et en fait, mon corps a fait le retour aux Etats Unis, mais mon ame et coeur sont restes avec ma grande famille berbere.
Les imposants albums de Djamil Diboune du 5 juillet de plus de 75 photos et de 39 photos de suite, sont tels des romans, quant aux emotions que ses photos reveillent, des montagnes immenses en Kabylie, de ses arbres fiers et resistants qui meme morts parlent et sont temoins d'un peuple courageux et resistant. L'immensite des montagnes en Kabylie est inoubliable, cela m'a touchee la profondeur plus sensible de mon etre, de mon coeur. Jamais avant j'avais vu de si belles et grandes montagnes, ni en Europe, ni en Amerique Centrale, ni aux Etats Unis. Les deux albums sont un testament d'amour de la part du photographe pour la nature de son pays. Ces albums ont aussi des photos de grand arbres morts qui sont comme des sculptures de resistance, un chant, une dedication au courage du peuple algerien. Le monde est precaire en ce moment, et ces arbres qui sont les protagonistes de ce theatre sublime que leur donnent les montagnes dans ces albums, sont heroiques dans leurs efforts de ne pas lacher leurs racines, d'insister de ne pas renoncer ce qui leur reste de resistance, de vie, leurs couronnes mortes, leurs bras sans vie, mais leurs racines avec encore le desir de ne pas quitter la lumiere de la terre. Les photos de ces deux albums sont tel un film, racontent une belle histoire qui inspire l'optimisme. Je me sentais un peu decouragee ce matin, avec toute cette incertitude de la pandemie, et aussi la mort inattendue la semaine passee de mon frere unique au Texas, mais ces magnifiques albums de l'Ulysse berbere, Djamil Diboune, me remontent le moral, le courage, telle une belle musique, ou un bon livre edifiant.
La photographie est un art qui est comme une fleur lotus, elle a beaucoup de petales, qui savent transmettre une variete de messages. L'art de Djamil Diboune est tout d'abord une merveille qui documente la nature en Algerie, en Kabylie, la richesse de sa flore et faune. Sa photographie inspire a un niveau purement artistique, et aussi a un niveau intellectuel, pour la dignite, la fierte, l'espoir, l'energie et le sens d'appartenance que savent creer la generosite de l'abondance de ses albums, ses centaines et centaines de photos, qui sont comme les pages d'un grand roman visuel, un grand poeme visuel, une epopee que nous laisse l'Ulysse berbere de la Kabylie.
Ses arbres morts qui insistent a ne pas lacher leurs racines, comme l'arbre de la 21eme photo de l'album de 39 photos, m'ont inspiree ce poeme.

L'Ascension de l'Arbre Mort

J'ai le dos qui fait mal, j'ai le tronc torcionne tel un ancien esprit de mes montagnes,
mes racines me font mal, mais j'avance quand - meme, sur place, mais les bras leves
vers le ciel, en esperant sa pitie, sa grace.

J'ai vu des incendies, j'ai vu la derniere guerre de mon beau, courageux pays,
et je ne suis pas abattu par les immenses defis que sa terre m'exige encore, jour et nuit.
Je suis l'ame de l'Algerie, moi, je n'abandonne jamais quoi que ce soit, impossible, l'ami.

Je suis arbre berbere, tu sais bien que je serai ici, quand tu viens sur le sentier ou le ciel m'a mis.
Je vais encore t'inspirer avec la beaute qu'il y etait une fois etait la mienne, regarde autour,
les autres arbres encore verts te le diront, tu en veras l'evidence.

Merci de me venir visiter, merci de me prendre en photo en honneur de mon heritage,
en honneur des heros qui souvent pres de moi et mes montagnes on su recuperer l'abri et le courage.
Parle de moi, Ulysse berbere, n'oublie rien de mon histoire, car elle est l'histoire de ton pays.

 Je suis l'histoire de ton peuple, qui comme moi a force de volonte continue l'ascente vers demain,
 n'importe les obstacles, n'importe les tempetes : on partage la force indestructible de l'ame berbere.


Trudi Ralston 

Sunday, July 5, 2020

Les Cercles qui se Chevauchent - Lettre a un Monde Perplexe

Tels des doigts qui gentillement touchent l'eau et la regardent danser,
dans des cercles qui s'unissent, et s'envolent comme des oiseaux aix ailes epuisees,
je reve, je vois, je souhaite, en partageant mes poemes, mes exploits,
et l'eau elle coule, telle un tissu de soie, et laisse un frisson dans mes mots, mes joies.

Le monde est un grand village, on dit, la technologie nous unit,
et la danse etait belle, et plein d'espoir, quand est arrivee cette pandemie
qui nous a mis l'ame et le coeur dans le noir.

Je vois les cercles sur l'eau et leur chevauchement, doux, sincer, sans peur
ou angoisse, sans jugement, et je vois nous tous, essyant de comprendre
les mysteres du bien et du mal, et les dessins sur le coeur du monde
qui s'arrangent, qui s'echappent, qui s'effacent.

Enfants, epoux, amis, amants, cousins, soeurs, freres, collegues,
on est tous la, avec nos reves, au milieu de cette eau et ses cercles
que la technologie nous permet de voir proche, en chevauchement.
On se touche le courage, l'amour, l'amitie, le bonheur, et le chagrin.

Ne laissons pas que le doute, le sommeil, le regret, font disparaitre,
rendent invisibles ces beaux cercles qui se chevauchent avec telle passion,
avec telle determination, qui effacent frontieres et leurs miseres,
qui approchent coeurs de toutes convictions et cultures,
qui partagent langues et musique, histoire et triomphes de peuples et pays
qui ensemble peuvent vaincre les defis de ce monde, des etres sans lumiere.

Tels des doigts qui gentillement touchent l'eau et la voient danser,
je vais continuer a partager mes poemes, mes reves, avec ma grande famille
sur terre, et toucher les coeurs, les ames de ceux que j'aime,
n'importe que tous les conflits que nous envoie le destin en ce moment
donnent parfois la peine de trouver fermees la porte et les fenetres.

Il ne faut pas accepter la tentacion hypnotisante de ne plus toucher
les lignes des cercles de notre unite humaine qui se chevauche avec enthousiasme
et innocence, ces traits si beaux qui ont toujours su sauver la terre du desastre.

Bonjour, amis et famille du coeur, ici, et a l'autre bout de la terre, vous
qui me donnent les melodies de mes ecrits, qui adoucissent le silence de la lune et les etoiles la nuit
et rendent moins penibles les soupirs d'un passe qui parfois se reveille.

Touchez avec moi les cercles qui se chevauchent de nos destins, restons ensembles, restons unis,
revons d'un meilleur monde ensemble, pour creer une belle image sur l'eau de la vie,
une celebration, une victoire, de liberte, de dignite.
Ne donnons pas l'ultime parole au mal et ses sales ombres.

Trudi Ralston 

Friday, July 3, 2020

Lamentation d'un Baiser - L'Amour dans l'epoque de la Pandemie

La scene devient precaire, le theatre presque vide,
les spectateurs sont assis avec beaucoup d'espace entre eux,
on dirait les legumes survivants d'un champ ou des criquets migrateurs ont laisses leur ravage.

Le silence est trop evident, la lumiere derriere les coulissses la seule qui invite un peu de discretion,
le gene n'a plus de raison de se cacher, il est simplement interdit de meme penser de te donner un baiser.

L'etre humain risque de perdre son humanite, tandis que les oiseaux se font la cour evec elan et beaute,
tandis que les grenouilles chantent leurs amours avec conviction et energie,
tandis que les enfants se demandent ce qui se passe, que sont ces masques qui rendent
effrayants a tous ces adultes qui se comportent deja si bizarrement.

Voila que se vide le beau langage du corps, des mains, des bras, des sourires, des baisers,
qui traduisent l'amour et la tendresse et ses belles caresses, pour bebes, pour enfants,
pour parents, pour amis et amies, pour les malades, pour les tristes, pour gentils animaux,
pour coeurs amoureux, pour ames tristes, pour le matin, pour la nuit.

Qu'est que je me sens triste, moi le baiser artiste, moi l'esprit libre de la joie,
inspiration et passion, courage et espoir, maintenant que je dois me cacher tel un bandit,
derriere un masque, ou je deviens le prisonnier des yeux, qui apprennent avec toute hate,
de communiquer, d'exprimer ce qui etait mon plaisir, d'unir, de partager, des moments
de grace, de bonheur, avant que cette pandemie m'a mis a la porte, sans valise, et sans passeport.


Trudi Ralston

" Ame rencontre ame sur les levres des amants. " ( " Soul meets soul on lovers' lips. " )
 Percy Byssshe Shelley ( 1792 - 1822 )

Le Telephoniste Sourd : Au Precipice Apocalyptique avec Nacer Amari

Dans les annees 1980 et le debut des annees 1990, il y avait une serie de films apocalyptiques qui montraient le futur comme une societe d'etres humains qui etaient devenus les esclaves des machines. " The Terminator " fut une serie de trois films, avec l'acteur autrichien - americain, Arnold Schwarzenegger ( ne en 1949 ) ou les machines s'etaient revoltees contre les abus industriels d'eux de la part des etres humains avares, et avaient decidees de dominer a leur tour l'humanite et les soumettre a un esclavage brutal et total. Les films montrent un futur sans espoir, et l'idee de l'espoir vient quand - meme dans l'idee de voyageurs du temps qui changent l'obsession avec les machines et avec l'argent et le pouvoir. L'idee de la revolte des machines, de la technologie est une idee que la litterature de la science - fiction a visitee avec passion, comme dans l'oeuvre immense de Isaac Asimov ( 1920 - 1992 ), l'ecrivain russe - americain qui a ecrit plus de 500 livres, dont un des plus connus " I, Robot ", devint aussi un film populaire de 2008 avec l'acteur americain Will Smith comme le protagoniste. L'idee que les machines pourraient devenir independantes des etres humains est fascinante, mais l'idee d'etres humains qui deviennent telles des machines dans les mains de leaders et industrialistes abusifs et amorales est elle aussi une idee tres troublante, et est en fait une realite vue et vecue depuis l'antiquite le cours du defile des empires. Le monde aujourd'hui, malgre l'ombre encore visible des horreurs de crimes contre l'humanite pendant la Seconde Guerre Mondiale et toutes les guerres de suite, et toutes les guerres civiles de suite, et celles qui continuent avec une intensite et brutalite alarmante dans trop de pays sur terre, montrent le monstre du mal qui rend la population de pays entiers impuissantes, des machines dans les objectifs malveillants du pouvoir, un pouvoir qui cherche a reveiller les spectres d'un fascisme ecoeurant. En Europe, aux Etats Unis, en Amerique Centrale et Latine, en Afrique, en Asie, il y une resurgence alarmante du fascisme, qui tel un monstre avale toute resistance avec feroce determination. La pandemie parait mettre en relief macabre ces tendances. Ici aux Etats Unis, le flirtage avec le fascisme commence a prendre des proportions effrayantes, hallucinantes, qui risquent detruire ce qui reste des illusions qu'on est un pays democratique. Il n'y a plus de nuances, tout est en contrastes agressifs quant a la politique et ses ideologues, tout parait etre justifie au nom de l'ordre, le nationalisme raciste, le culte d'adorer des leaders qui invitent l'elitisme, le mepris vers les pauvres, les vulnerables, les journalistes, les intellectuels, les artistes. Cela donne des frissons et evoque des images du Nazisme, du fascisme des annees 1930 en Espagne, des dictatures latinamericaines comme en Argentine, en Chile, au Peru. Cela peint un futur tres douteux quant a la democratie ici.
Une photo d'un vieux telephone d'avant l'ere des telephones cellulaires de la part de Nacer Amari de Tassi Photographie, un telephone couleur creme, qui fait un beau contraste avec son fond noir, evoque des emotions de nostalgie, mais c'est une nostalgie pleine de caveats, pleine de doute, pour le risque que prend l'humanite de se plonger dans les dangers de soumettre son ame, son coeur, aux exigences de la technologie esclave du complexe industriel - politique. La technologie nous permet des choses extra - ordinaires, quant a la communication, le partage culturel, le sens d'etre un grand village terrestre qui peut s'approcher l'un a l'autre et se rendre compte de ce qui nous unit est beaucoup plus puissant de ce qui nous separe. Cette technologie peut aussi nous rendre aveugle a la machine monstre que manipulent les leaders irresponsables et egoistes de cette planete, pour nous rendre impuissants, pour nous faire avaler le venin de leurs messages, les mensonges qui savent petit a petit nous laver le cerveau. Le telephone dans la photo de Nacer Amari est un avertissement, un appel de ne pas s'endormir, de ne pas ceder a l'indifference, a la manipulation en masse. Son telephone antique parait faire un effort venu d'un passe qui anticipe un futur amer si on est un telephoniste sourd, qui est devenu incapable d'entendre, d'ecouter le message. J'ai parlee avec le photographe sur l'intention de la photo, et il m'a permis de lui donner ma propre interpretation, que j'espere va lui plaire. L'art de la photographie est tres efficace a transmettre des messages subtiles, ou tres puissants. Nacer Amari est un artiste qui sait habiller ses photos de couches presque imperceptibles en nuances, ce que je trouve fascinant. Il laissse souvent ouvert, telle une belle melodie de laquelle on doit interpreter soi - meme les images pour les rendre visibles, quel est le message et son intention. Cette photo du telephone raconte tout une histoire, sur l'artiste et ses sensibilites artistiques, sur ses perspectives, ses questions, ses observations, ses doutes et ses espoirs, quant a la realite, quant au futur, quant aux chances qu'ont les reves et espoirs, la culture et le peuple de l'Algerie. Le monde parait marcher tres proche au bord d'un precipice apocalyptique, sous une hypnose qui risque d'etre desastreuse et qui prendra une generation ou plus pour s'en liberer.
George Orwell ( 1903 - 1950 ), l'ecrivain anglais et journaliste qui avait dedique sa vie litteraire a l'opposition au totalitarisme, comme dans son fameux livre " 1984 ", etait assez pessimiste quant au futur, quant aux chances d'une humanite egalitaire et democratique : " Si tu veux une vision du futur, imagine une botte qui ecrase un visage humain - pour toujours. " Esperons que le monde va se reveiller a temps, et entendre, et ecouter ce que le vieux telephone essaie de dire. Alo?
Trudi Ralston

L'information sur Isaac Asimov et George Orwell, courtoisie de Wikipedia, ainsi que sur les acteurs 
Arnold Schwarzenegger et Will Smith. 

Wednesday, July 1, 2020

La Source : Le Recit de l'Eau de Nacer Amari

 " Sans eau, rien ne fleurit, rien ne bouge sur la terre.
L'eau est la mere, de toute vie, sans elle aucun mystere serait autre qu'un vide, une poussiere. "
Ceci fut ma reponse face a la photo calme et arretante d'une eau et son verre de la part de l'artiste
Nacer Amari de Tassi Photographie. Sa photo d'un verre d'eau, ou l'eau qui coule dans le verre donne l'effet d'une paille faite de verre elle meme, invite une reflection sur cette source vitale qu'est l'eau. Sa photo est une belle illusion d'optique qui illumine dans ses couleurs sobres de noir et la nuance clair - transparent du verre et de l'eau qui est et coule dans le verre, une elegance minimaliste d'un objet et une matiere qu'on s'imagine de tous les jours. Mais il n' a rien d'ordinaire quant a l'eau et son importance pour la vie sur notre planete. La definition de l'eau indique des le debut qu'il s'agit d'une substance essentielle :
" L'eau est une substance chimique inorgane, transparente, sans gout, et presque sans couleur qui est le constituant principal de l'hydrosphere de la terre et les liquides de tous les organismes connus. C'est vital pour toutes les formes de vie, meme si l'eau ne fournit pas des nutriments caloriques ou organiques. " L'eau couvre 71% de la surface de la terre, pour la plupart en forme de mers et oceans. L'eau joue un role important dans l'economie de la terre : a peu pres 70% de l'eau fraiche qu'utilisent les etres humains est pour l'agriculture. Les poissons dans les eaux fraiches et salees sont une source essentielle de nourriture pour une grand part de la population de la terre. Beaucoup du commerce a grande distance de commodites comme le gaz, l'huile et produits manufactures est transportes par des bateaux sur des mers, lacs, rivieres et canaux. Des grandes quantites d'eau, glace et de vapeur sont utilisees pour le chauffage et le refroidissement, dans les maisons, et dans le commerce. L'eau est un solvent excellent pour une grande variete de matieres minerales et organiques, et pour cette raison est utilisee dans des processus industriels et pour la cuisson et le lavage. L'eau, et dans sa forme de glace et neige, est aussi au centre de beaucoup de sports, comme la natation, la navigation de plaisance, le course de bateaux, le surf, la peche sportive, la plongee, le patinage, et le ski. L'eau est la seule substance commune qui existe comme liquide, comme gaz, et comme un solide dans des circonstances terrestres normales. A 4 degre Celsius, l'eau d'un lac ou ocean coule vers le fond, et de la glace se forme, sur la surface, qui flotte sur l'eau liquide. Cette glace isole l'eau en dessous, ce qui evite qu'elle se gele en solide. Sans cette protection, la plupart des organismes aquatiques mourraient pendant l'hiver. L'eau est visible comme une couleur bleue a cause de son absorption de lumiere, et la couleur peut changer de bleu a vert, avec la presence de solides suspendus - qui sont une indication de la qualite de l'eau - , ou d'algues.
Beaucoup de substances dans des organismes vivants, comme les proteines, ADN et polysaccharides se dissolvent dans l'eau. L'interaction entre l'eau et les sous - unites de ces biomacromolecules faconnent le pliage de proteine, l'appariement de base d'ADN, et autres phenomenes essentiel pour la vie.  L'eau a aussi la capacite de monter contre la force de la gravite, ce qui est essentiel pour les plantes vasculaires, comme les arbres. Le son peut voyager a grandes distances dans l'eau, ce qui est utile pour les animaux aquatiques qui utilisent le sonar pour la communication et l'echo - location, et dans la technologie du sonar qu'utilisent les etres humains dans les recherches scientifiques marines et la defense navale.
Les civilisations humaines a travers l'histoire ont fleuries pres de rivieres et de voies navigables principales, comme la Mesoptoamie, ce qui veut dire " Entre deux rivieres ", du grec ancien meso, " entre, au milieu " et potamos, " riviere ", car cette civilisation a fleurie entre les rivieres du Tigris et l' Euphrates. L'ancien Egypte dependait completement sur la riviere Nile, et l'empire romain fut fonde sur les rives de la riviere Tiber. Des grandes metropoles comme Rotterdam, Londres, Paris, New York, Buenos Aires, Montreal, Tokyo, Chicago, Hong Kong, ... doivent leur importance a la presence d'une eau accessible, qui facilite le commerce.
L'eau potable pour les etres humains devient de plus en plus precaire, a cause de la pollution et  le suremploi. En ce moment a peu pres un milliard de personnes boivent routinement de l'eau pas sanitaire, ce qui cause la mort de 5 millions de personnes chaque annee, dont 1.4 millions sont des enfants. Il y a 50 pays qui souffrent une presence precaire d'eau. L'abus de l'eau pour commerce et industrie de la part de pays comme les etats Unis et le Canada et parts de l'Europe causent la depletion de l'eau souterraine, ce qui met en relief la realite que l'eau n'est pas une source infinie, comme on avait pensee au XIXeme siecle avec le debut des abus de l'industrilisation globale du XXeme siecle. Le XXIeme siecle doit faire face a la realite que les eaux de la terre risquent de s'epuiser et ont besoin de strategies de conservation et mesures preventives, sinon on risque des geurres pour le droit d'approprier ses ressources, ce qui s'annonce deja dans des regions ou le besoin de l'eau est plus grande que sa quantite, comme aux Etats Unis, dans les etats de Nevada, Arizona, et de la Californie. Le besoin de l'eau devient aussi de plus en plus une necessite pour le combat chaque annee contre les incendies sur terre, a cause du changement du climat, qui voit des temperatures de printemps et ete beaucoup plus elevees. En Californie, la saison des incendies s'etend maintenant d'avril a decembre, et en Australie aussi, on souffre des incendies aux destructions apocalyptiques de flore et faune ces dernieres annees.
L'eau est aussi essentielle dans les applications comme l'hydro - electricite, les centrales nucleaires, qui ont besoin de grandes quantites d'eau pour refroidir les reacteurs, et les stabiliser, ce qui cause de la pollution devastatrice aux rivieres et la flore et faune de l'alentour et les humains qui y vivent dans sa proximite. L'eau est consideree un purifiant dans beaucoup de religions, comme l'Islam, l'Hinduisme, le Christianisme, le Taoisme, le Judaisme, le Shintoisme.
L'eau est consideree depuis l'antiquite un element essentiel de l'univers comme le feu, l'air et terre, selon les vues des anciens grecs comme Empedocles, Thales et Platon. Se trouver face a une belle et puissante cascade ou riviere, peut inspirer des emotions profondes de bien - etre et spiritualisme envers l'eau et sa beaute et son importance. Le calme de la mer, ou son energie et passion qu'elle exprime dans le mouvement dramatique de ses vagues, la puissance de l'ocean pendant une tempete, ou l'abondance qu'elle fournit en nourriture, inspirent du respect, et de la reflection, de la perspective et aussi une fascination envers sa presence et mystere. Rien de plus rafraichissant, plus agreable, plus calmant qu'une portion d'eau fraiche, douce, quand il fait tres chaud, comme le communique la photo de Nacer Amari. L'eau nous ressource, le corps, et aussi l'esprit, et la photo meditative, calme, de l'eau qui s'introduit dans le verre de facon originale et elegante, en forme de paille imaginaire, de la part de l'imagination evocative du photographe Nacer Amari a invitee un poeme sur la grace de l'amitie aussi, l'amitie quand celle comme de l'eau fraiche nous sait ressourcer le coeur, pour attenuer, apaiser les defis que la vie nous peut presenter et forcer a affronter :

L'Eau et le Coeur Errant

Merci pour etre l'eau pour mon ame, pour garder les fleurs de mon coeur,
et pour leur donner a boire, de l'eau fraiche de la source de ta patience.

Merci pour les pas doux de ton silence, pour ta reverence,
pour le soin que tu donnes aux racines de mon souffle,
qui deviennent resistantes dans la tendresse de ta presence.

Meric pour m'apporter du miel pour mon ame, comme le font les abeilles,
comme le font la brise du ciel et le chant de la lune et ses etoiles,
merci pour m' apporter le violon de mes souvenirs, pour donner du pain et du lait a mes espoirs.

L'eau coule, l'eau traverse hiver, ete, automne, printemps,
toutes les saisons de la vie, l'eau transforme, elle benit.

On dit que l'eau garde la memoire, qu'elle telle un tisserand peint et se rappelle le bien et le mal.
Dans cette vie et ses epreuves, ses defis et triomphes, l'eau que tes yeux et tes mains donnent
aux fleurs de mes poemes, restera sure et douce, les couleurs et parfums qui guerissent mon chagrin,
qui dessinent, cette eau qui donne, qui accepte les contours du verre, tel le soleil accepte le matin.


Trudi Ralston 

La recherche sur l'importance de l'eau, courtoisie de Wikipedia.