Monday, April 30, 2018

Le Petit Trou Rond - pour Djamil Diboune

Ce matin, avant que l'aube vienne avec ses gouttes de fraicheur,
pourque puissent satisfaire les creatures de la foret et du jardin leur soif,
il restait un petit croissant argente de la lune,
et sa lumiere m'a touche le coeur encore somnulent.

Le chant des oiseaux autour de moi, et le silence de la nuit qui s'enallait,
m'ont fait noter apres un tout petit trou pres de mon coeur,
je pouvais entendre le vent doux du nouveau jour siffler discretement dans
sa minuscule aperture.

Ca fait un an maintenant que vous partez et vous revenez, et comme un grain
de sable aigu, petit a petit, ces absences ont laissees une blessure presque inapercue
pres de mon coeur et ses reves, un petit trou, tout rouge, tout rond,
et la nuit, les etoiles le font briller de loin avec leur feu, messagers du temps passe.

Je ne m'avais pas rendu compte, de cette ouverture petite, que seule la lune peut percevoir,
cette petite coupure, faite de si loin, par cet amour que j'ai pour vos tableaux berberes,
et leur couleurs, et leurs montagnes et rivieres, d'ou se trouvent les souvenirs de mon enfance,
de randonnees si heureuses, avec une famille qui etait une fois la mienne.

Comme j'aime ce petit trou magique et imaginaire, dont personne ne sait rien, avec son secret a moi
de ce beau chagrin, d'aimer autant la beaute de votre art de la nature de ce pays au nom exotique,
et son histoire de courage et passion, cette Algerie, et cette Kabylie, qui touche avec tel pouvoir
mon ame et ses poemes, de si loin, de si pres, comme ce petit trou precieux qui brule lentement tout pres de mon coeur maintenant.


Trudi Ralston. 



Sunday, April 29, 2018

Rien a Prouver - pour Bilal Mohri

Bonsoir, Bilal.
Cela fait un peu de temps que j'ai ecrit un article sur votre musique, votre talent.
Je me rappelle la premiere fois que j'ai entendu votre voix magnifique, cette voix qui tient dans son pouvoir toute la sagesse d'un peuple. C'etait quand vous avez gagne le premier prix au concours de la Chanson Amazigh en 2016. Les deux chansons que vous avez chante ce jour la, je les ecoute souvent, ainsi que votre hommage a Slimane Azem, et votre variation de Kamel Messaoudi et Moh Dehak, et votre interpretation de Kem ruh wahdem. J'ai ecoute aussi biensur les chansons que vous chantez en ce moment dans le grand concours dans lequel vous participez. Je ne sais pas si vous etes une personne, un artiste qui apprecie la franchise, mais ca me brise le coeur de vous voir sur ce podium, toute illuminee de lumieres aveuglantes, votre voix majestueuse inondee par tout le bruit commercial qui vous entoure, et ca me donne un frisson, pas un frisson qui vient d'une extase de merveille, mais un frisson de tristesse, de voir  un talent pur comme le votre reduit a les exploits d'une commerce dont le monde de la musique est coupable, ici, chez nous, chez vous, partout dans le monde. Vous n'avez rien a prouver, Bilal Mohri, vous etes un phenomene, vous et votre guitarre, restez fidel a l'innocence de votre voix superbe, a votre guitarre, cette compagne de votre ame. Le monde en a plein de musique commerciale, de musiciens qui vendent leur ame et leur talent au prix le plus haut. Pendant que je vous ecris tout ca, j'ecoute votre interpretation de Kem ruh wahdem, et elle me donne des frissons, les frissons d'emotion, de verite, de beaute, dont ce monde tellement corrupte en a tellement besoin. C'est  dans ces chansons que vous etes le genie, le chanteur unique, le poete, le meilleur de la culture et musique berbere. Rien a prouver, je vous dis. Sauf, que votre ame est plus forte que toutes ces illusions de grandeur et succes, qui vont vous vider le coeur et l'identite. Cela me brise le coeur, et un jour, ca risque de briser votre coeur aussi. Protegez votre talent unique, votre voix incroyable, ecoutez les chansons que vous avez chante en 2016, pour le concours de la Chanson Amazigh. Quelle force, quel pouvoir, quel magnificence! Tous vos ancetres etaient avec vous en ces moments, c'etait sublime. Ne vous vendez pas l'ame a des charlatans de la commerce, qui profiteront de votre succes, qui ne voient meme pas l'immense beaute de votre voix, de vous et votre guitarre compagne. Je sais, etre fameux si vite, est attrayant, mais a quel prix, mon jeune genie musicale berbere, a quel prix? 

Saturday, April 28, 2018

The Ease

Soft and warm, in the rhythm of a time without haste, without schedule,
I am this blissful moment, far from all pain, close to this smile of ease,
wrapped in this bed that soothes my dreams, my hopes.

I hear your familiar snore, of you, my partner in this life that so often has no rhyme,
you are this happy moment, far from all pain, close to your smile of ease,
wrapped in this bed that soothes your dreams, your hopes.

Soft and warm, in the rhythm of a time without haste, without schedule,
close to the dawn and its light,
I hear already the roar of the city and its ambitions, that the birds are trying
to calm with their songs, that are so beautiful, so real, so pure.

Nature so close by, the world so far away,
the mystery of the sky above, emptiness' abyss a shadow that follows
our doubts closely, very closely.

But, in this moment, so joyful, so tranquil, in the rhythm of a time without haste,
without schedule, I am , you are, this blissful moment, far away from all pain,
close to our smiles of ease, wrapped in this bed that soothes my dreams , your dreams,
my hopes, your hopes,
soft, softly, warm, warmly.


Trudi Ralston.
for Michael. 

L' aisance

Douce et chaude, dans le ritme sur d'un temps sans hate, sans horaire,
je suis ce moment heureux, loin de toute peine, proche de ce sourire d'aise,
enveloppee dans ce lit qui berce mes reves, mes espoirs.

J'entends ton ronfle familier, toi, mon partenaire dans cette vie souvent sans raison,
tu es ce moment heureux, loin de toute peine, proche de ton sourire d'aise,
enveloppe dans ce lit qui berce tes reves, tes espoirs.

Doux et chaud, dans le ritme sur d'un temps sans hate, sans horaire,
on est ce moment heureux, loin de toute peine, proche de l'aurore et sa lumiere,
j'entends deja le bruit de la ville et ses ambitions, que les oiseaux essayent de calmer
avec leurs chansons si belles, si vraies, si pures.

La nature si proche, le monde si loin, le mystere du ciel au- dessus, le neant
et ses questions une ombre qui suit nos doutes de pres, de bien pres.

Mais, en ce moment si joyeux, si tranquil, dans le ritme sur d'un temps sans hate, sans horaire,
je suis, tu es, ce moment heureux, loin de toute peine, proche de nos sourires d'aise,
enveloppes dans ce lit qui berce mes reves, tes reves, mes espoirs, tes espoirs,
doux, doucement, chaud, chaudement.  


Trudi Ralston.
pour Michael.

Thursday, April 26, 2018

Je Le Verrai Venir de Loin - Pour Djamil Diboune

Dans les chants joyeux des oiseaux, dans la douceur du vent qui joue
avec mon soupir content et sourire loin de tout chagrin,
il y a deja present l'espoir, dans le battement de mon coeur,
que vous serez de retour, un de ces matins.

Comme une enfant pris d'une anticipation folle, me voila sur cette colline,
dans mon imagination de ce beau jour de printemps, mes yeux cherchants votre silhouette
apparaitre, de loin, si loin, si loin...

Je le verrai venir de loin, ce photographe berbere, sur ce chemin, avec sa camera
pleine de lumiere, avec ses pinceaux de couleurs brillantes et le sable du desert dans ses mains.

Et je vais crier, comme une enfant sans complexes, sans reservations ou interdictions,
la, a ce moment ou je vous vois venir, avec l'ame pleine de beaute et visions,
pret a partager vos tresors de vos montagnes, rivieres et soleil,
et oui, je pourrai le dire, je le vois venir de loin, Djamil Diboune, ce photographe kabyle,
dont me parlent les oiseaux et leurs reves dans mon jardin ce matin.


Trudi Ralston. 

Wednesday, April 25, 2018

" Meursault, Contre - Enquete ", Chapitre XIII : Haroun au Centre du Cercle Sisypheen

" Meursault, Contre - Enquete " est un roman qui a la qualite d'une piece de theatre. Ce n'est pas evident qu'un roman ait cette qualite, je pense a " Nedjma " de Kateb Yacine. La qualite hallunicinatoire du livre de Kateb Yacine est augmente par le fait que le livre termine par les memes phrases avec lesquelles le livre avait commence, qui assure l'effet de mauvais augure comme dans les tragedies des anciens grecs. La structure de " Meursault, Contre - Enquete " est construite sur cette foundation, la premiere phrase du livre est : " Aujourd'hui, M'ma est encore vivante." La deniere page du livre a, vers la fin de la page les memes mots ecrasants : " Aujourd'hui, M'ma est encore vivante. " Le cercle auquel est condamne Haroun n'a ni fin ni debut, et l'epreuve de trouver ou se trouve le point d'ou il est possible de faire un trou et s'echapper rend son prisonnier epuise, hypnotise, aneanti.
Le protagoniste Haroun se trouve dans le cercle d'un huis clos duquel il ne sait pas s'echapper, prisonnier comme il est de son frere absent mort, et de sa mere en deuil perpetuel. Haroun fait un effort heroique pour briser le cercle de ce destin etouffant, mais la seule personne qui aurait pu lui liberer, Meriem, avec qui il decouvre une capacite d'aimer, lui abandonne. Haroun se trouve au milieu du cercle, seul, car sa mere et son frere mort, Moussa, sont incapables de lui joindre, et incapables de lui liberer. Le seul remede pour Haroun est d'essayer de faire l'impossible : trouver ou s'ouvre l'aperture du cercle, pour s'enfuir. Comme il est impossible de trouver ou le cercle commence et ou il finit, Haroun decide que la seule solution est de provoquer : a sa mere, et a la communaute, sachant que cette provocation peut lui detruire, mais a ce point le neant de son etre egale le neant autour de lui, le neant qui est pour Haroun tout autre.
 Le treizieme chapitre du livre, a un segond part qui a le seul titre qui se trouve dans toute la narration : " Meriem ". Ca m'a frappe la segonde fois que j'ai relu le chapitre, par la presence d'emotions brulantes aussi que tendres, qui coupent comme une lame tranchante, et un silence etouffant qui hurle son agonie. On ne peut pas vivre avec passion et fierte sans connaitre un tel amour dont parle Haroun de la profondeur de son ame torturee. Le cercle comme obsession philosophique est un objet et sujet dont parlait deja Platon, et Kamel Daoud explique avec une precision chirurgicale le cercle dans le mythe de l'autre, cet autre qui peut nous devorer, si on tombe dans un cercle d'un autre douteux et sans moyens de s'en defendre ou s'enfuire. La tragedie de Haroun est double : il ne peut pas rester dans le cercle de Meriem, ou il a ete permis, par ce qu'il ne sait pas s'enfuir de sa mere et de Moussa, il ne sait pas briser la prison de son propre cercle, et Meriem se rend compte, et au lieu de lui aider, elle s'enfuit et lui condamne a une perpetuite de solitude. Elle est libre et ne veut pas de l'immensite de l'abime dans lequel se trouve Haroun. Avec elle, il avait une chance de s'echapper definitevement de ce chasme geant qu'est sa vie d'invisibilite tuante. Ce n'est pas la faute de Meriem, et Haroun dit autant : peu sont les personnes, hommes ou femmes, qui savent accepter l'abime dans les yeux d'un autre. Il faut un amour feroce, sauvage, trempe dans une innocence intrepide.
 Ce part du chapitre XIII est decisif, parceque c'est le moment ou la logique implacable du monologue heroique de Haroun atteint son niveau tragique sublime, le moment ou le heros se rend compte de l'absurdite irrevocable de son destin. Rien plus parfait pour se moquer d'un heros que les caprices et insouciances de l'amour, et Haroun en parle de ce mystere qu'est le phenomene de l'amour, et son discours a un gout a la fois amer et touchant.
 Le livre accomplit son but : avec la logique irreversible d'une tragedie de laquelle il est impossible d'echapper les lois severes, le public recoit une lecon intellectuelle et morale, et par l'art de l'auteur et sa maitrise des mots et leur magie, la lecon n'est pas seulement cerebrale, mais aussi emotionelle. L'incision chirurgicale coupe le cerveau, et le coeur, le catharsis de la tragedie est complete. On sort de l'experience altere, purifie par les brulures que le heros a souffert a notre place.
L'introduction qu'a mise Kamel Daoud pour ce livre, une citation de E. M. Cioran de " Syllogismes de l'Amertume ",  ainsi est aussi sa conclusion ultime, parceque le sacrifice de Haroun est plus grand que sa propre misere, elle est la reflection, dans un miroir enorme, de tous les malheurs que souffrent tous les innocents au nom de l'autre et son terreur deguise comme les empires d'interminables arrogances et cruautes :
 " L'heure du crime ne sonne pas en meme temps pour tous les peuples.
Ainsi s'explique la permanence de l'histoire."

Monday, April 23, 2018

La Trahison du Trou Noir : Le Neant Sublime dans la Philosophie Litteraire de Kamel Daoud

" Meursault, Contre - Enquete". Le titre de ce roman avant -garde ne me laisse pas, ni son contenu, dont je devore les pages avec une admiration fievreuse. C'est comme aller au theatre, et noter que quelqu'un a demoli les scenes avant le commencement meme de la piece. Ce livre envahit mes reves, et je dis a toute personne intelligente autour de moi " Il faut absolument que tu lises ce livre, ca va te couper le souffle, c'est tout une revolution. " Je sais de sa conference a Yale en 2016, que l'auteur ressent categoriquement les cliches, alors, je vais simplement dire que son livre m'a pris de surprise, et que je le considere d'un changement litteraire fondamentale. Le livre a su arreter pour un bon moment le monde tel que je pensais le comprendre. Je sens envers son interlocuteur une complicite intense, et le tour de force de " Meursault, Contre - Enquete " est que le fil d 'araignee du discours et son recit attrappe sans pitie les illusions a la peau intellectuelle aussi bien que celles de ses illusions politiques et culturelles. Les illusions du colon meurtrier desequilibre, du journaliste, du revenant -  c'est a dire le fantome persistent de Albert Camus - de la mere, de Moussa et de son frere, tuent avec egale delire, tous victimes de hallucinations destructives . Le neant n'a que sa qualite de sublime pour donner un moment illusoire ou peut se reposer la fatigue et l'amertume mortelle de ses vistimes. La langue dans le livre est deconcertant, est precise, sans pitie, et aussi trempee dans une transe poetique que je ne me rappelle pas avoir rencontre avant, avec tel pouvoir et conviction, sauf dans le roman " Nedjma " de Kateb Yacine, je pense specifiquement a sa description apocalyptique de Constantine, un des passages les plus beaux et les plus agonisants que j'ai jamais lu dans un roman moderne. Kamel Daoud ecrit sans peur, sans hesitation, sans excuses, mais jamais sans la profondeur d'une langue purifiee par les souffrances de l'ame. Un tres bel exemple se trouve sur la page 82 , et parle de la presence epineuse de l'autre dans le mystere qu'est la condition humaine , telle que la percoit le frere de Moussa :
"  Il y a toujours un autre, mon vieux. En amour, en amitie, ou meme dans un train, un autre, assis en face de vous et qui vous fixe, ou vous tourne le dos et creuse les perspectives de votre solitude. "
J'etais dehors, au soleil, quand j'ai lu ces mots. Ce n'etait pas la chaleur du jour qui me trouvais collee sur ma chaise. Avec deux phrases, Kamel Daoud m'avait resume et bouleverse l'univers en meme temps. Avec son livre , l'auteur a pris l'existencialisme non seulement de l'autre bout politiquement et historiquement quant aux abus et horreurs du colonialisme et ses tremeurs reverberantes continues, mais avec deux phrases avait fait une synthese de l'impossibilite ultime et de l'absurdite de nier l'autre dans quoi que ce soit, parceque cet autre, c'est nous. La traitrise du trou noir est ainsi complete, le neant qu'on cree pour l'autre termine tot ou tard, dans l'auto - destruction et inevitablement, le suicide collectif de tout espoir.  L'univers clos dans " Meursault, Contre - Enquete " n'a pas de resolution, autre que le crime envers l'autre fait un cercle. L'arme qui a tue a Moussa devient l'arme qui donne au frere de Moussa la permission de tuer Joseph, inspiree par la logique mathematique de la culpabilite. Le meurtre du francais est le prix egalisant pour le meurtre de Moussa, mais la balance n'elimine pas le neant, ce neant sublime dans l'univers du roman de Kamel Daoud, ce qui explique la presence de cette ligne qui se trouve sur la page 101 :
" D'ailleurs, mon cher ami, le seul verset du Coran qui resonne en moi est bien celui- ci : " Si vous tuez une seule ame, c'est comme si vous aviez tue l'humanite entiere. " L'etranger tue a Moussa, le frere de Moussa tue a un autre etranger, la mere du frere de Moussa tue de sa facon la volonte et joie de vivre de son fils de qui elle ressent le fait qu'il a l'audacite de survivre le meurtre de son frere, et la mort se moque de tout le monde, tout ca parceque la peur et le mepris de l'autre sont plus forts que la vie meme dans cet univers ou l'autre n'est pas le miroir de notre propre mystere aveugle, mais considere un ennemi a detruire , a nier, tel que l'auteur l'a explique si clairement a sa conference a Yale en 2016. Cela continue a m'emerveiller la facon concrete, presque factuelle, dont sait expliquer un mythe si  perplexe et controverse Kamel Daoud, ce mythe de l'autre. On ne peut pas lire son livre sans voir de l'autre bout de la conscience a " L'Etranger " d'Albert Camus, sans re- evaluer la definition de ce que signifie l'existencialisme, le colonialisme, le neant, le mythe de l'autre, l'espoir meme, Dieu, la vie et la mort. On peut ou accepter la blessure grave que donne ce livre a toute illusion de l'ego nevrotique moderne, et accepter apres l'inevitable cicatrice, ou on peut choisir de nier tout. Les blessures font mal, et les cicatrices laissent des marques, mais moi je veux accepter la chance de ce rite de passage bien opportun, pour pouvoir sortir, finalement, du trou noir traitrise de l'ignorance et sa proliferation exponentielle et insidieuse qui risque de nous detruire tous.

L'edition de ma copie de 2016  (Babel, Une Collection de Livres de Poche) du roman de Kamel Daoud, " Meursault, Contre - Enquete " est de : Editions barzakh, Alger 2013, Actes Sud, 2014.  

Thursday, April 19, 2018

De L'autre Cote de La Symmetrie : Un Intermede - pour Djamil Diboune

Recemment, j'ai lu un grand article dans la magazine National Geographic, sur la vie et l'art du peintre espagnol ne a Malaga, Pablo Picasso ( 1881- 1973 ). Quand  j'etais enfant, je me rapelle ce nom dans les conversations de mes parents et leurs amis : Pablo Picasso. Apparemment, j'aimais le nom Pablo, quand mon pere m'avait fait le cadeau d'un nounours de pluche pour Noel quand j'avais 5 ans, je l'ai nomme Pablo, et j'ai garde le jouet jusqu'a aujourd'hui, pour l'aura du nom de Pablo qui me fascineait avec sa musique exotique du mot pour une enfant precoce dans un petit village flamand. 
Pablo Picasso etait un peintre d'une importance enorme, et je n'ai jamais su a quel point ses muses jouaient un part si intrigant et important dans l'evolution de son art. Les muses dans sa vie sont liees a des periodes bien marquees quant aux sujets de son art prolifique.
La photo de couverture du National Geographic pour le mois de mai, qui est dedique a l'art de Pablo Picasso, montre un portrait que l'artiste avait fait de lui- meme a l'age de 20 ans. Cela m'a fait penser a vous, a ces photos que vous faites de vous- meme de temps a temps, ces signatures de votre presence parmi vos albums de photos de la nature. La plupart de ces photos, de ces portraits, vous montrent le visage rase, et je me rappelle la premiere fois que j'ai vu une photo de vous avec une moustache et barbe. C'etait intrigant, parceque votre visage est tout a fait different quant a son impression, avec ou sans barbe. Sans barbe, l'energie de votre visage se concentre dans vos yeux, intenses, viriles, fiers, des yeux d'aigle qui sont une belle metaphore pour les photos precises que vous faites de la nature berbere avec telle energie et discipline. Les portraits de vous sans barbe sont imposants, avec juste un soupcon de defi, d'une personne qui possede une volonte de fer. Les photos de vous avec barbe donnent une impression toute a fait differente. Ces portraits montrent un visage ou domine une passion sensuelle, et dans ces photos de vous avec barbe et moustache, cette passion est visible dans tout le visage : les lignes de la bouche, le regard, ce qui fait pour des portraits envoutants. Djamil Diboune avec barbe montre un photographe de la nature relaxe, qui est confortable avec des moments de danger, de risque, et qui se sent bien dans sa peau, et qui apprecie  l'energie de la nature qui l'entoure. J'ai compris que vous sans barbe, c'est vous, solide, fort, sans controverse, le photographe logique, methodique, et alerte, comme un guerrier. C'est fascinant de vous voir de l'autre cote de cette symmetrie complementaire, et je m'imagine a Pablo Picasso faisant deux portraits de vous ainsi, un portrait avec barbe, et l'autre le visage rase. Les freres aines de ma mere etaitent les deux artistes, des peintres, l'un neo - baroque, et l'autre oncle neo - surrealiste, qui avaient les cheveux longs et des barbes dans les annees cinquantes, bien avant que les barbes etaient de mode parmi les intellectuels, donc pour moi, les barbes sont un peu un symbole de rebellie, de defi, d'intrigue et risque. Dans votre cas, dans les portraits sans barbe, l'entree a vos perspectives est rangee, vos yeux interdisent la connaissance de leurs pensees, de leurs conflits. Dans les portraits avec barbe, la presence de la barbe ajoute au regard une energie plus relaxe, moins imposant, mais neaumoins toujours un peu inquietant. Je m'imagine les deux portraits, deux interpretations peintes par Pablo Picasso, l'un sans barbe : un portrait realiste, alerte, ou la passion des yeux et l'energie du visage sont bien controles; l'autre portrait avec barbe: baroque, inquiet, sensuel, provocant, deux visions d'un artiste ferocement independent, profondement unique, toujours sur, toujours insaisissable,et toujours sur dans le partage de son univers de beaute.
L'article sur Pablo Picasso m'a aussi revele une fois pour toute, que sans aucun doute, votre photograhie m'a donne en vous la muse sincere qui m'inspire avec une energie creative et intellectuelle tres heureuse, apres toute une vie comme ecrivain errant pour qui l'idee meme d'une muse etait toujours trempee de desillusion et deception, de lachete et humiliation. Je ne suis pas peintre, sinon je ferais de vous deux magnifiques portraits, pour celebrer votre esprit qui est mysterieux, et ouvert aussi, intelligent, genereux, discipline et sans peur. Malheureusement, Pablo Picasso avait une compulsion de maltraiter ses muses, j'espere de tout coeur que ma reverence envers vous sera toujours impeccable et infusee d'un respect profond et d'une complicite honorable.  

Wednesday, April 18, 2018

Du Choc des Idees : La Perspective Transformative de Kamel Daoud

On dit parfois ici que " a journey of a thousand miles begins with one step ", un voyage de mille milles commence par un simple pas. Sur mon voyage intellectuel de la decouverte culturelle et historique de l'Algerie, cela est certainement le cas. Je n'aurais jamais su anticiper la profondite des perspectives que me donnerait la decision de vouloir apprendre et comprendre ce pays enorme et complexe. Je me sens comme a l'entree d'une aventure fascinante, et avec chacque pas, le voyage devient plus intrigant. La decouverte des livres de Kateb Yacine m'a reveillee un interet fievreux dans le monde litteraire contemporain algerien, et un des ecrivains qui m'intrigue en ce moment est Kamel Daoud. Je viens de commencer la lecture de " Meursault, Contre- Enquete" de 2013, le livre qui a recu le Prix Goncourt en 2014. Je me rends compte qu'il me faudra relire " L' Etranger " de Albert Camus, un livre que j'avais lu quand j'etais au Lycee en Belgique, pour comprendre avec plus d'exactitude la rasion d'etre de " Meursault, Contre- Enquete ".  Comme introduction au ecrivain, la conference a Yale du 25 fevrier de 2016 etait juste l'elan dont j'avais besoin pour animer mon courage pour la lecture de ce livre provocatif. La conference, qui se trouve sur YouTube, est tres reussie, et les sous-titres en anglais tres bien traduits. J'etais tres contente de pouvoir ainsi faire la connaissance de la personne un peu derriere l'ecrivain que je trouvais imposant : son aisance face au public, son attitude informelle, et sa voix agreable, libre de pretention ou impatience, me permettaient d'absorber tous ses mots avec enthousiasme. Je sentais un respect enorme pour cet homme qui discutait des idees difficiles d'une perspective unique et audace, et avec ce respect, je sentais vite une sympathie pour sa capacite d'expliquer ses idees litteraires d'une facon directe, sincere et fluide, comme le savait faire Stephen Hawking avec l'univers deroutant de physique quantique. La conference qu'a donne Kamel Daoud a Yale etait presqu'une heure, mais cela me paraissait dix minutes, tellement etait agreable et informatif le sujet et son locuteur.
Apres l'ecoute de la conference, je me sentais inspiree, et bouleversee aussi d'une facon profonde. La sensation me rappellait le jour ou j'etait introduite a la lecture " l'Allegorie de la Caverne " de Platon dans sa langue d'origine de grec ancien, quand j'etais au lycee en Belgique. J'avais a peine 16 ans et je me sentais desorientee pour un bon moment apres avoir digire le contenu troublant de cette allegorie. Le contenu varie et complexe de la conference a Yale que je venais d'ecouter avec la facon" de tourner les tables " comme l'expliquait si bien Kamel Daoud, quant aux perspectives culturels et intellectuels bien etablies dans la conscience collective, m'avait laisse avec cette meme sensation de rebellie et excitation, un melange d'espoir et inquietude, pour l'effet de provoquer mes idees sur le monde et ses limites. L'explication de Kamel Daoud du mythe de Robinson Crusoe de Daniel Defoe, du mythe robinsonade et le dilemme de " l'autre ", comme il se presente dans " L'Etranger " de Camus, avait un impacte immediate sur ma psyche, ecouter ces conflits de la condition humaine expliques avec precision et objectivite, m'avait vraiement epate. C'est l'anonimite donne a cet " autre " qui justifie le mepris et la destruction de cet autre, et c'est ce mythe profondement troublant qui a donne justification aux horreurs du colonialisme, comme est le cas pour les personnages arabes dans le livre " L' Etranger ", ou la personne tue n'a meme pas un nom, il est part du decor, et n'est pas considere comme ayant une importance et valeur humaine. A un point, Kamel Daoud nous rappelle comme cet insulation destructive, ce neant ou il n'y a pas d'espace pour l'identite et la realite de l'autre peut se transmettre dans la vie quotidienne et dans nos relations, et comme l'auteur affirmait sans hesitation : " Ca finit toujours mal ". Des mots dont la veracite restera comme un echo dans ma tete qui sait trop bien la souffrance que telle misere peut creer. C'est ca qui etait si beau de la conference, cette abilite de l'auteur de donner une perspective a la fois tres universelle d'un mythe profond et sever, et une perspective qui permet au public d'y trouver une verite non seulement philosophique mais concrete et relevant dans les conflits de la vie de tous les jours. L'esprit de la conference etait une invitation d'explorer le monde de la litterature, d'encourager des ecrivains aspirants dans le public, avec des moments d'humeur discrets, et avec meme une admission d'optimisme malgre le sujet serieux ainsi que les questions qui en suiverent. La conference avec sa perspective transformative de la part de Kamel Daoud m'a laisse avec un desir de continuer d'ecrire, de partager, de croire dans les possibilites malgre le poids lourd de la realite dans laquelle ces possibilites doivent trouver du terrain d'entente.
J'ai hate qu'arrive ma copie de " L'Etranger ", pourque je puisse relire le livre , et apres savourer a fond la perspective unique que promet etre " Meursault, Contre - Enquete ". Les premiers pages m'ont deja hypnotises pour me mettre en chemin encore de mon exploration continue de l'Algerie, ce pays sature d'histoire, seductions, promesses et contradictions.         

Monday, April 16, 2018

Ailes de Papillon

C'est ce qu'il faut , n'est - ce pas, dans cette vie,
des ailes de papillon, pour voler tout haut, tout discretement,
sans que cette joie de liberte gene trop les graves gens.

Avec des ailes bleu pervenche, je suis les couleurs du ciel,
de son soleil et de ses etoiles, ou se trouvent mes poemes et mes reves.
C'est ma plus precieuse liberte, cette energie que me donnent mes ailes discretes et doux.

Entre ciel et terre, entre ombre et lumiere, mes ailes me menent la ou le silence enseigne.
Ce silence grand, ou me parlent les histoires de mes ecrits, fortes, courageueses, avec but.

Mes ailes de papillon, qui se rendent invisible si souvent, me montrent ce chemin grand ouvert,
toujours si loin, toujours si proche, qu'il faut que je traverse seule pour la plupart du temps.


Trudi Ralston. 


 

Demi - Tour et Etincelle : La Lysimachia Monellii de Djamil Diboune

L'art a un pouvoir qui peut transformer toute une attitude, toute une perspective. La musique, la danse, le monde de la peinture, de la sculpture, l'experience d'une belle creation peut inspirer, peut encourager. Le monde de la photographie a ce meme pouvoir, la photographie est un art dans les mains d'une personne au vision et intuition creative. L'art photographique de Djamil Diboune possede cette capacite. Le photographe de la nature d'Aokas sait creer tout un monde avec une seule photo. Un tres bel exemple est sa photo du 17 mars d'une Lysimachia Monellii, connue sous le nom populaire de mouron, une fleur de couleur bleu vibrant aux antheres de couleur jaune brillant, en anglais on l'appelle Blue Pimpernell. C'est une fleur originaire de la region de la Mediterranee. La photo dont je parle montre la fleur encore en bouton, avec un soupcon de sa couleur intense de bleu brillant presque pourpre, qui sort du bouton ferme. La soie du bouton parait comme de la fourrure d'ermine qui protege la fleur encore endormie. Pris de gros plan, la photo est un bijou de couleurs et lignes, comme une precieuse peinture faite a pinceau a huile. J'avais revisite la photo, et l'avait partage avec une amie, qui trouvait la photo ravissante. Cela me faisait beaucoup de plaisir que la photo avait tel effet de si loin, de l'Algerie a Washington State, j'etait fiere pour le photographe kabyle. La pluie a ete incessante ici a Olympia, et il y avait eu des accidents en ville, un d'eux mortel, un accident cause par negligence de la part d'une jeune personne pressee qui avait perdu controle de sa voiture et sa patience dans une visiblilite reduite avec les pluies torrentiales, une jeune femme de 21 ans. Comme cela s'etait passe proche de notre rue, et le fait que mon fils et un de ses amis etaient dans ce traffique minutes avant cet accident affreux tout a fait evitable, m'avait mis dans un humeur desagreable. J'avais fini de lire un grand article dans National Geographic Magazine sur la vie et l'art du peintre espagnol de Malaga, Pablo Picasso. Cet article m'avait fait penser sur l'importance de l'art dans la vie, et certaines des couleurs des peintures m'avaient fait penser a les photos des fleurs de Djamil Diboune. C'est alors que j'ai trouve et redecouvert encore la photo du 17 mars de cette Lysimachia Monellii, avant connue comme Anagallis Monellii, cette belle fleur bleue, dont Djamil Diboune a su creer un portrait botanique unique, avec sa prise de cette fleur en bouton. Du coup, je me rendis compte que mon humeur changea, et avec le compliment et l'appreciation de la photo de la part de ma voisine, l'idee que l'art a une function positive dans la vie avait chasse toute idee negative. La belle Lysimachia Monellii du photographe berbere m'avait fait faire demi - tour, m'avait touchee avec son etincelle de beaute. La touche de cette beaute, de ce tableau inspirant par sa grace, sa finesse, donnait une nouvelle couleur a ma perspective, lui enlevait le gris, pour y mettre les couleurs joyeuses, fraiches de la photo de la belle Lysimachia Monellii, ce bouton de mouron bleu fort, encapsule encore dans son cocon de soie, avec une pointe de petale bleue s'echappant deja, comme un symbole de l'espoir d'une vie nouvelle. Cette photo de Djamil Diboune etait une symphonie de couleurs, de joie visuelle, et elle me remplit le coeur avec son energie. L'art touche le plus profond desir dans notre ame, celui de comprendre un but noble et de le partager. Le demi - tour que m'avait fait faire la photo, et l'etincelle qui s'etait transmis ainsi dans ma perspective sont exemples de cette belle alchemie qui se produit face a face avec la beaute qui inspire dans toutes ses formes, et dans ce cas c'est la photographie de la nature d'un artiste berbere en Kabylie. Le desir pour partager tout ce qui est beau, tout ce qui nous unie, est un pouvoir qu'il faut encourager, qu'il faut soigner, qu'il faut celebrer, comme une formule tres efficace contre tout ce pouvoir negatif qui veut qu'on se detruit en detruisant tout ce qu'il y a de beau autour de nous, et surtout tout le beau qui vit a l'interieur de nous. Demi - tour et etincelle, un pas, un regard, un livre, un sourire, un geste, une chanson, un poeme, une peinture, une danse, une belle photo a la fois, qui ainsi inspirent et nous donnent le courage d'etre plus patiente, plus tendre, plus joyeux, plus charitable, avec plus de courage et plus d'amour envers tous qui croisent notre chemin. Voila ce que m'a apprend cette belle fleur dans le tableau magnifique qu'en a su faire le photographe de la nature berbere, Djamil Diboune, qui partage son art et sa vision si genereusement de si loin, pour nous toucher tous le coeur si proche.

Sunday, April 15, 2018

Apres Minuit.

Au pays des reves, ce sont les esprits timides de nos desirs chuchotes qui regnent.
Fragiles, ephimeres dans la lumiere du jour, au voix a peine audibles, ils marchent
avec confiance et but sur les chemins longs et animes au pays du sommeil apres minuit.

C'est la ou on retrouve toutes les personnes bien aimees perdues sur les voies mal compris de la vie, et la dans ce pays silencieux, elles nous disent tous les mots qui etaitent interdits, d'amour et regrets, de peine et de courage.

Dans le pays des reves, sur ce pont fait de la poussiere de ce qui reste de hier et ce qui pourrait etre
demain ou peut-etre aujourd'hui, les esprits de tous ceux qu'on aime encore toujours avec un courage
dont on n'etait pas capable dans le blanc et noir de tous les jours, viennent nous chercher, viennent nous parler. 

Bonjour papa, bonjour ma soeur, bonjour ami, bonjour amant aux yeux brulants et caresses de feu,
bonjour copine, bonjour cousin, bonjour voisine, bonjour a tous, vous allez  bien?
On rie, on mange, on danse, on chante, on s'aime, on se dispute, on se trouve, on se perd...

Sur le chemin grand et menacant dans ce pays des reves, je me trouve, les yeux fermes, le sourire invisible, le coeur chaud et endormi, en voyage dans mon lit, loin des etoiles et sa lune et les couleurs de la nuit et proche, si proche, a la touche familiere de tous les etres bien- aimes qui vivent la, et m'attendent.


Trudi Ralston.

" Si vous voulez savoir a quoi ressemblera votre mort, regardez vos reves ": Gustave Flaubert,
  Une des citations d'introduction pour son livre, " L'Enfant de L'Oeuf " ( 2017 ) de Amin Zaoui.   
   
 

Wednesday, April 11, 2018

Heureux qui Comme Ulysse : Sur La Voie du Bonheur Pastoral avec Djamil Diboune

C'etait suppose que le printemps arrive en mars, et avec les pluies froides et persistantes ici, avec un jour de soleil rare, et la neige partout dans le nord et le Midwest qui cause des soucis pour les pecheurs commerciaux et les horticulteurs et agriculteurs, c'est un plaisir de revisiter les albums de fleurs de mars de Djamil Diboune. Ses albums de fleurs sont distribues comme des beaux papillons joyeux : le 7 mars, le 9 et 11 mars, le 14 et 15 mars, le 17 et 19 mars, et le 26 et 27 mars. Je parle de la beaute des fleurs des albums de Djamil Diboune dans mon article du 15 mars : "L'Invitation : Les Visteurs Liliputiens du Monde de Fleurs de Djamil Diboune ", et l'article du 9 mars : " Le Delice de la Promenade des Fleurs de Djamil Diboune ", et dans plusieurs articles de mon livre sur son art publie, aussi en mars: " Une Encyclopedie de Beaute".
La discipline du photographe de la nature pour trouver toutes ces fleurs, et d'en prendre des portraits vraiement, de beaute en couleurs, forme, lumiere, est un cadeau qu'il nous fait qui donne beaucoup de moments de joie et espoir. La nature en Algerie est un tresor, et hier, et aujourd'hui, en faisant des heures de recherche sur toutes ces fleurs partagees par le photographe kabyle, je me suis rendue compte d'un sentiment profond de bonheur de ces heures passees en etudiant toute cette beaute naturelle du nord de l'Algerie. Comme ecrivain et poete, qui a herite un passe de passages forts douloureux, c'est inevitable que je dois addresser les coins noirs de blessures d'ame souvent cachees et niees, comme dans mon poeme " Le Dragon" du 5 mars. La photographie de la nature de Djamil Diboune a une facon de me mener vers un chemin ou regne l'espoir, la serenite, l'enthousiasme.
Mon pere m'a recite un passage quand j'etais deja etudiante d'universite au Texas, de visite en Belgique pour l'ete. J'avais 22 ans, et je n'etais pas sure en ce moment intrigant, de pourquoi mon pere m'a partage ce passage d'un poeme du 16ieme siecle, le 31ieme sonnet du recueil " Les Regrets", ecrit par Joachim du Bellay ( 1522 - 1560 ) :  " Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage Heureux qui comme Ulysse A vu cent paysages Et puis a retrouve apres Maintes traversees Le pays des vertes annees "... , le premier de 8 verses de ce magnifique poeme, qui parle du bonheur de pouvoir retourner chez soi apres des tas de defis. Je n'ai pas appris tous les mots du poeme jusque recemment, pensant au bonheur que me donne l'etude et l'ecrire d'articles sur l'art photographique de Djamil Diboune. Pour moi retourner pour y vivre, a mon pays, n'est plus possible, il ne reste presque plus personne de ma famille et de nos amis. Le bonheur que connait le photographe de la nature qui travaille dans le sud dans le forage petrolier et qui retourne toujours vers ses montagnes et vallees kabyles bien aimees, est un bonheur sublime, et ses albums de fleurs me touchent le coeur, pour sa connaissance de sa region natale, pour son amour de la nature de son beau pays. La ou je vis maintenant, a Washington State, la nature est belle aussi, mais elle n'est pas la mienne,  ses montagnes sont agreables, mais ne parlent pas a mon ame, de la facon que les montagnes en Autriche le faisaient quand j'etais adolescente, et dont j'ai des souvenirs de randonnees en famille qui me restent proches au coeur. La photographie de Djamil Diboune par la beaute de la nature berbere que ainsi partage l'artiste kabyle, touche une place profondement heureuse ou je garde tous les souvenirs les plus heureux de mon adolescence avant que tout est alle de travers, et l'exile permanente restait la seule facon de fuire la gene et le chagrin. Dans le monde de la beaute de la nature en Algerie, mon passe n'a pas de pouvoir, et mon present est sur et paisible, et le futur a une chance. C'est profond et reel l'impacte de la photographie de la nature de Djamil Diboune sur mon energie et courage de surmonter tout ce qu'il y a de tristesse ou regret dans ma vie. C'est un des plus beaux mysteres dans ma vie en ce moment comme poete, comme ecrivain, comme flamande deplacee, que la joie d'un espoir et dignite nouvelle sont venus des montagnes en Kabylie, a travers l'art sincer et paisible d'un photographe de la nature ne au village de Laazib. J'ai toujours pense que ce gout amer d'un exile sans honneur aurait la derniere parole dans ma vie, mais cette liberte que je decouvre dans mes ecrits et poemes, depuis la decouverte de la photographie de la nature de Djamil Diboune enleve cette conviction. Je retrouvre ainsi aussi un interet d'ecrire des poemes en flamand, ma langue natale, comme le poeme du 10 avril, " De Glazen Engel ", ce qui se traduit comme " L'ange de Verre ", sur le desir fragile pour une paix sur terre. Le respect que je recois envers mon talent d'ecrivain de la part de mes lecteurs et amis en Algerie, ouvre mon coeur vers le courage d'accepter mon destin avec une nouvelle perspecticve, ou la dignite et la chance pour la joie se trouvent comme des fleurs fraiches sur mon chemin. Ces fleurs ont des beaux noms scientifiques, que j'ai le plaisir de visiter dans les albums de Djamil Diboune :
Callitone villosa; Callitropis procera, le beau chardon Carduus tenuiflorus; la belle Colchium cupanii, connue sous le nom de saffran Mediterranien, avec ses belles fleurs d'une couleur blanche brillante et ses 7 petales longues en forme d'une etoile; la curieuse Cytinus hypocistis, avec ses fleurs d'un jaune brillant, proche au sol, cette plante parasitique fecondee par les fourmis; Diplotaxis muralis, avec ses petales jaunes ou parfois lilas et ses grands antheres; Erysimum nervosum, cette herbe au 4 petales jaunes, qui aime les montagnes au Maroc, Tunisie et Algerie;  Frankenia laevis, avec ses fleurs roses coquettes, qui aiment la cote; Hycinthoides cedretorum, cette belle espece de jacinthe des bois; Iris Tectorum, la belle iris multi- colore qui est la fleur nationale de l'Algerie; Limun grandiflorum, originaire de l'Algerie, cette belle herbe au fleurs rouges brillantes au 5 petales, et des antheres pale bleues; l'elegante Narcissus papyraceus blanche, avec son parfum seduisant; Primus vulgaris, avec ses fleurs delicates jaunes, ou parfois roses ou blanches; Salvia algeriensis, originaire des montagnes au Maroc et en Algerie, cette belle de presque 1 metre de hauteur, avec ses tiges charmants de fleurs d'une couleur lila pale. Tous ces noms de ces belles fleurs ne sont qu'un des bouquets de fleurs dans les albums riches en variete, beaute, couleurs, et vision artistique de Djamil Diboune.
Dans ce beau jardin grand et genereux, je me sens chez moi, comme je me sens chez moi dans ses albums de montagnes, rivieres, vallees, couchers de soleil en flamme ou sereines, deserts enigmatiques et eternels. Parmi les albums du photographe d'Aokas, je suis le chemin de la voie d'un bonheur pastoral qui me donne du courage dans ma vie quotidienne ici, a l'autre bout du monde.
" Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage Heureux qui comme Ulysse A vu cent paysages Et puis a retrouve apres Maintes traversees Le Pays des vertes annees"... Peut- etre mon pere savait qu'a pres toute une vie a l'etranger, le jour viendrait ou je comprenderais a fond ce poeme, considere un antecedent a la poesie moderne, le moment que le destin me donnerait le cadeau de la photographie d'un artiste berbere, Djamil Diboune, un homme silencieux et sincer, loin de ma vie, loin de ma terre natale et celle d'ici, mais proche comme mon coeur battant, ce photographe de la nature kabyle pour qui je sentirai une reverence et respect pour toujours, pour cet artiste qui a dit  " d'accord " a mes exploits et aventures sur ce chemin souvent solitaire de poete et ecrivain.

Tuesday, April 10, 2018

De Glazen Engel

Op mijn vensterbank, heel stil, zit een kleine glazen engel.
De zon doet zijn licht blinken, van die kleine engel die van zo ver gekomen is.
Mijn tante in Oostende heeft me met hem verrast, mooi beschermd en ingepakt
al wat tijd geleden nu.

Het heeft me vaak verrast, dat zo'n klein fragiel beeldje zich heeft kunnen installeren
op mijn vensterbank, met een beetje zee wind van Oostende in zijn stille vleugels.
Naast hem zit nog een kleine glazen kat, die mijn vader mij gekocht had op een
Texaanse rommelmarkt in een kleine stad.

Deze morgen, in een moment van twijfel en melancholie, dacht ik aan de kans
dat deze engel zou kunnen beginnen beven en vallen van mijn vensterbank,
als de winden van oorlog in de hoge burelen zo ver van hier van degenen die
het troebele lot van de planeet beslissen , hun vervloekte wensen bevelen.

De glazen engel, gekomen van zo ver zonder ook maar een probleem,
zonder ook maar een deuk, zou hij plots kunnen vallen, slachtoffer van geweld
en miseries die niet willen de mensheid's medelijden sparen,
en zal ik zijn gebroken vleugels dan zien liggen aan mijn voeten, en vertrokken met hen
alle kans op vrede op deze wereldbol?

Trudi Ralston.

L' Ange de Verre

Sur l'appui de ma fenetre, tout tranquillement, reve un petit ange de verre.
Le soleil lui donne une lumiere charmante, ce petit ange qui vient de si loin.
Ma tante a Oostende, me l'a envoye, bien protege dans son emballage,
il y a pas mal de temps.

Ca m'a souvent surpris qu'une petite chose si fragile a su venir s'installer
sur ma fenetre, avec un peu du vent de la mer a Oostende dans ses ailes immobiles.
Assis de son cote, il y un petit chat de verre aussi, que mon pere m'a achete
sur un marche de puces dans une petite ville au Texas.

Ce matin, dans un moment de doute et melancholie, j'ai pense a la possibilite
que cet ange pourrait se mettre a trembler et tomber de son appui,
si les vents de guerre dans les bureaux hautains si loin d'ici, de ceux
qui decident le destin douteux de la planete, ont leurs voeux maudits.

L'ange de verre, venu de si loin sans probleme, sans ni la moindre blessure,
pourrait- il tomber soudain, victime de violences et miseres qui ne savent epargner la charite humaine,
et je verrrai ses ailes de verre, brisees a mes pieds, et parti avec elles, toute chance d'espoir
de paix sur terre?

Trudi Ralston.

Monday, April 9, 2018

Alienation et Desir : Les Cris Universels dans les livres de Amin Zaoui

Amin Zaoui est un ecrivain qui parle sans peur et sans hesitation des angoisses et doutes les plus profondes de la condition humaine. Ce n'est ainsi pas surprenant que l'auteur bi -lingue algerien, ne en 1956 a Bab el Assa dans la province de Tlemcen et qui a un doctorat en litterature comparative de l'Universite a Oran, a ses livres traduits dans des douzaines de languages.
J'ai lu de lui 3 livres recemment, trois livres qui couvrent 20 ans, avec l'idee de trouver un fil dans ses livres qui unie ou explique sa facon de rompre les taboos avec confiance et but.
" La Soumission ", publie en 1998, est un livre qui bouleverse, pour l'intimite et l'intensite des conflits de ses personnages. Dix ans plus tard, en 2008, Amin Zaoui publie " Festin de Mensonges". Ce livre aussi, montre la perspective d'un enfant, un jeune garcon. " L'enfant de l'Oeuf " publie en 2017, montre la perspective d'un homme Mouloud, qui a au moins 60 ans, et la perspective de son chien, Harys. A travers cette periode de 20 ans, Amin Zaoui a addoucit l'intensite de ses recits, avec un sens de l'humour qui a peine deguise les sujets serieux des livres. Sans reveler le contenu de ces trois livres superbement ecrits, le sujet hanteux au point de delire des 3 livres est l'alienation et le desir. Le desir devient une arme pour combattre le monstre de cette alienation, un monstre qui termine par devorer toute chance d'espoir, de resolution. J'ai grandi dans l'ombre de la segonde guerre mondiale, des entrailles de laquelle est ne l'existencialisme urbain, et l'expressionisme. L'ecrivain allemand Heinrich Boll ( 1917 - 1985 ), qui a recu le Prix Nobel pour la litterature en 1972, de qui j'ai lu " Le Clown " ( 1963 ), et " Journal Irlandais " ( 1957 ) etait un ecrivain qui savait decrire cette angoisse existencielle avec un style a la fois lyrique et spartane.  Lire " Le Clown " a l'age de 16 ans etait une experience inoubliable, qui a cemente solidement mon interet dans l'existencialisme comme genre et philosophie. Les livres de Amin Zaoui sont satures d'angoisse existencielle, un taboo en soi pour ses personnages, tourmentes par des codes morales, sociales et religieuses asphixiants et contradictoires. Ce qui m'a frappe en lisant les trois livres, c'est que je me sentais tres proche a les souffrances et conflits des caracteres. Je suis nee en Flandes, eduquee dans des ecoles catholiques, dans une famille d'artistes et intellectuels, neaumoins serieuse envers ses croyances religieuses, malgre un pourcentage considerable de doute et cynisme envers leurs doctrines. A l'universite au Texas, pendant mes etudes de maitrise en litterature espagnole et latino- americaine, j'ai fait la connaissance de mes amis musulmans de Bangladesh, de l'Egypte et du Maroc, de mes amis hindus de l'Inde, buddhistes du Japon, athees de France, chretiens protestants de Texas, ce qui a garanti une attitude ouverte pour le reste de ma vie. Les livres de Amin Zaoui touchent cette attitude universelle qui m'a toujours fascine, une attitude qui s'interesse profondement au mystere de la vie humaine, pour cette obsession de vouloir mettre tout dans des codes morales et religieuses qui divident et controlent le comportement des individus a un point etouffant, etranglant, et dans le cas du recit et ses personnages de " La Soumission ", ce controle conduit a une mort tragique d'une jeune fille, encore enfant. La mort d'une jeune personne comme consequence de codes leurs imposees par des adultes, est un theme qui est universel. Quand j'avais 13 ans, le frere d'une copine a moi au lycee, dont son pere etait un gynecologue respecte en ville, s'est suicide quand son pere l' avait humilie et terrifie apres son echec d'un examen. Le garcon, de qui je rapellerai toujours son nom, avait 16 ans. Il s'est pendu dans sa chambre. Je me rappelle les yeux vides de sa soeur, le vide de ses yeux etait horrible apres la mort de son frere. Les horreurs commis au nom de decence et exigences sociales ne se limitent pas par la religion ou moralite d'une culture ou societe specifique, les horreurs commis varient, mais leurs resultats sont egalement terrifiants quand pousses vers des extremes. J'ai un ami belge, deja vieux a presque 80 ans, qui reste traumatise par les abus sexuels soufferts comme orphelin aux mains des pretres qui etaitent supposes de le proteger. Aucune religion protege de la possibilite d'abus, aucune code de moralite sauvegarde les erreurs et hypocrisies. La defense contre ces abus, et la solitude que ces abus creent, est le desir, dans le cas des personnages des livres de Amin Zaoui. C'est une reponse tres humaine, qui malheureusement a son tour, cree des victimes, surtout parmi les femmes et les enfants. Cette reponse du desir a une tradition respectable dans la litterature, je pense immediatement aux romans de l'ecrivain russe - americain, Vladimir Nabokov ( 1899 - 1977 ), avec le livre " Lolita " de 1955. " Lolita " est l'histoire de l'obsession et passion d'un homme adulte pour une fille de 12 ans, un livre qui a donne a Vladimir Nabokov a la fois fame et notoriete. Donc, pour moi, Amin Zaoui est un auteur profondement moderne, qui utilise le taboo pour liberer. Je sais qu'il a a du quitter l'Algerie pendant la Guerre Civile des annees quatre vingt - dix, et que ses livres etaitent alors interdits, mais en 1999, l'auteur est retourne en Algerie, ce qui parle de son courage et dedication a son art. Le style des livres de Amin Zaoui est tres agreable, a une fluidite et aisance, malgre le sujet serieux des recits, et ce style sensuel et concret addoucit le poids qui opprime ses caracteres : le vin, le parfum des femmes, le reve,.. sont des elements qui permettent le lecteur de se detendre un peu pendant le ritme intense de la narrative. Ce talent me rappelle les livres baroques de l'ecrivain colombien Gabriel Garcia Marquez  ( 1927 - 2014), comme dans son oeuvre la plus connue, " Cien Anos de Soledad ", " Cent Ans de Solitude ", pour lequel l'auteur a recu le Prix Nobel en 1982.
Alienation et desir sont des cris universels dans les dilemmes de la condition humaine. Que cette alienation s'exprime si librement dans un auteur algerien, a un moment ou le pouvoir du pays prend un tour pour une imposition plus stricte de la religion musulmane, donne l'impression que ce sont uniquement les pays ou la religion musulane domine qui ont des conflits choquants dans leurs societes. Amin Zaoui brise ces illusions, et j'en suis tres contente. La meilleure facon d'essayer de detruire les divisions de " nous qui sommes civilises et ne seraient jamais capables de tels outrages, comme eux, de ces pays la- bas avec leurs moeurs et religions feudales ", est d'avoir des ecrivains comme Amin Zaoui qui reduisent ces hypocrisies a la poussiere. La seule facon d'initier une conversation sincere est de se mettre d'accord d'abord qu'on a tous des monstres a detruire dans la moralite sociale et religieuse de nos societes. L'abus d'un enfant chretien n'est pas plus repectable que l'abus d'un enfant musulman, ni est la peine de la solitude sociale que l'alienation impose dans nos villes parceque ca se passe a Los Angeles au lieu d' Alger.
Amin Zaoui est un grand ecrivain, qui brise les taboos, parcequ'il sait que c'est la meilleure arme contre les maux sociales, ceux en Algerie, surement, mais pas moins que ceux en Europe, l'Amerique et le reste du monde.

L'information sur la vie de Amin Zaoui , courtoisie de Wikipedia, ainsi que l'information biographique sur Heinrich Boll , Gabriel Garcia Marquez et Vladimir Nabokov.   

Courage et Defi dans la Musique Flamande de Willem Vermandere : Une Voix contre la Haine et le Mepris.

Quand on passe une vie hors de son pays natal, il y a des choses et souvenirs qu'on decouvre enterres parfois pour beaucoup d'annees. Par chance, j'ai pense au troubadour flamand Willem Vermandere, qui a 78 ans maintenant, et qui continue a donner des concerts et a ecrire des chansons. Ces chansons, que je me rappelle de mon enfance, sont pleines d'humour et tendresse, et sont souvent une critique franche de la societe, surtout de l'inegalite sociale. Sa Chanson " Den Tjoolder ", " Le Vagabond " parle de l'hypocrisie morale, de la part des braves gens qui jugent les pauvres sans abri, tout en suivant des regles sociales et religieuses de conformite de supposee decence. Sa musique parle aussi du danger d'un rascisme qui a malheureusement fait un regain, meme en Flandes, surtout vers les populations d'immigrants de l'Afrique du Nord, et vers les refugies de la guerre horrifiante civile en Syrie. En 1992, en chantant a Bruxelles sur La Grand Place, une chanson titule " Bange Blanke Man ", ce qui se traduit comme " Homme Blanc Effraye ",  une critique tres specifique contre le neo- fascisme flamand, il a ete attaque, et a recu apres des menaces. Le poete et artiste, qui chante uniquement en flamand, a l'annee suivante, en 1993, ecrit une chanson, " Muslims",  " Musulmans "qui parle de tous les soldats musulmans morts, comme part de l'armee francaise, dont Willem Vermandere en a dit : "... daar waren ze wel goed genoeg voor "... : " ( mourir pour les francais )  pour ca ils etaient assez bien "..., dans les batailles feroces en Flandes pendant la Premiere Guerre Mondiale, ou 600,000 soldats sont enterres, de tous pays, de toutes religions. La chanson, que Willem Vermandere continu a chanter jusqu' aujourdhui, est un effort resolu pour combattre le rascisme croisant en Belgique. Il a aussi ecrit, une chanson qui a une significance nouvelle a l'occasion de la centaine anniversaire de la fin de la Premiere Guerre Mondiale en 1918, " Duizend Soldaten ", " Un Millier de Soldats", une chanson qui parle de cette guerre et toutes ses horreurs. La chanson parle de toutes ces cimetieres dans les champs de Flandes, et je les connais bien, les cimetieres anglais, canadien, flamand, americain, Nord - Africain. C'est une chanson profonde, qui fait penser, 100 ans apres, puisque en 2018, le monde parait avoir hate de commencer une autre guerre mondiale, ce qui est incomprehensible quand on connait l'histoire des deux guerres mondiales et le nombre mareant de morts, qui ensemble atteint pres de 120 millions de morts ! Willem Vermandere a recu l'honneur de " Ambassadeur van de Vrede ", " Ambassadeur de la Paix ", en Flandes, a Veurne, en 2000. Part de ses efforts sont diriges contre le racisme envers les musulmans et les refugies syriens, et aussi contre les prejuges envers les gitanes, comme dans sa chanson " Onderweg ", " En Route ". Rappellant la misere des refugies des Guerres Mondiales : pendant la Premiere Guerre Mondiale : 1.5 millions de belges sont devenus refugies, pendant la Segonde Guerre Mondiale, c'etait 60 millions de personnes globalement, et en ce moment, avec toutes les guerres sur terre, le numero selon les United Nations, des gens deplaces, est plus haut que 60 millions. Tres troublant de penser que l'indifference et la haine, l'egoisme et l'avidite, veulent ajouter a cette misere deja horrifiante.
Je suis fiere comme flamande, de savoir que la musique et l'art de Willem Vermandere, qui est aussi sculpteur respecte, a une influence significante en Belgique. Sa musique et son art sont une presence positive dans un monde qui est dangereusement seduit par tout ce qui est negatif et tuant. Sa sculpture" Verzoening ", ce qui se traduit comme " Reconciliation ", se trouve a l'entree de la zone historique des batailles en Flandes de la Premiere Guerre Mondiale, une zone qui est dans la region flamande connue comme De Westhoek.  De sa chambre a coucher, Willem Vermandere a dit qu'il peut voir les cimetieres de cette guerre, donc pour le chanteur et artiste, faire des efforts pour la paix et la tolerance est tres reel. Une de ses chansons les plus emouvantes s'appelle " Kyrie Eleison ", un appel a la misericorde, pour toutes les miseres du monde, les miseres universels de chagrin, solitude, pauvrete, maladie, qui ne sont pas lies ni a race ou culture ou religion. Et c'est sur que le monde a besoin de cette grace, de cette chance pour vaincre ses instincts plus bas, en faveur de la paix et la charite.

L'information sur la vie du troubadour et sculpteur Willem Vermandere, courtoisie de Wikipedia, et  les interviews sur sa philosophie et son art, courtoisie de Youtube. 

Sunday, April 8, 2018

Soie d'Araignee : Une Chanson, dediquee au Courage que m'inspirent mes Ami(e)s Berberes en Kabylie.

Dans un coin cache sous le toit de notre maison, il y a une araignee grande et sage
qui fait ses toiles avec grace et patience.
Les insectes qui insouciants la visitent, regrettent leur ignorance, et deviennent des repas
amusants pour l'araignee qui avec le temps devient chacque fois plus forte et grosse.
Dans la vie, on ne comprend pas toujours
trop bien comment on est tombe dans la toile de l'araignee du destin ni comment de s'en liberer.

Je me trouve avec beaucoup d'admiration pour cette araignee, quoiqu'elle est cruelle dans ses buts,
en somme elle ne fait ce que la vie et l'instinct lui ont commandes.
De ma perspective maintenant, je me rends compte que la seduction de la soie d'araignee m'a collee dans un coin ou mes ailes qui se battent avec tel courage, risquent de rester prisonnieres
de cette toile d'araignee que la vie a su construire autour de moi avec impitoyable precision.

Et je sais que tu m'aimes, et tu sais que je t'aime, malgre ma souffrance,
malgre le noeud que le destin a su faire du fil de nos reves innocents. ( refrain )

                                                               II.


Elle est douce, cette soie d'araignee, que j'espere ne me va pas nier ce que je lui demande
de compassion, car tout ce temps, l'araignee me protege dans sa jalousie, et dans ses yeux deja vieux
je vois l'ombre de ses craintes, l'ombre de ses faiblesses dont elle ne me veut pas parler.

C'est son silence, mortel et asphixiant, qui me tient a l'autre coin de la toile, toute invisible, pour la doute qui m'envahit a chacque fois que le vent secoue ma resolution,
et je hurle ma peine, et je ris mon dilemme, sachant que meme si c'est moi qui survit l'araignee, j'en sortirai le coeur tremblant et les ailes quand- meme blessees.


Le destin est sentinel, ni cruel, ni gentil, et de la vue de la toile d'araignee bien etablie, je vois passer les oiseaux libres
et je chante leur joie et bonheur, et un jour, ce sera moi parmi eux, dans cette espace azure: ni seule,
ni accompagnee, ni arrogante, ni soumise, et dans mon ame j'aimerai encore
l'araignee gourmande de ma vie, qui dans sa toile solide et solitaire, n'a pas su tuer mes chansons et mes poemes et mes ecrits.


Trudi Ralston. 

Saturday, April 7, 2018

Le Tournesol et la Rainette

Avec la pluie qui est de retour encore cette semaine, je reve d'etre dehors dans le jardin, au soleil sous un ciel bleu, avec le chant des oiseaux et le parfum des fleurs. Il y a quelques annees, un jour d'ete chaud, j'ai trouve assis au milieu d'un grand tournesol, jouissant d'un vent doux en fin d'un apres - midi tranquil, une rainette toute joyeuse, coassant sa petite chanson agreable. La rainette n'etait pas plus grand que l'ongle de mon pouce. Le disque du tournesol haut avait un diametre d'environ 18 centimetres, faisait l'apparence de la rainette encore plus miniscule. La couleur verte brillante de la rainette etait un beau contraste avec les petales brillants jaunes et le centre marron du tournesol. La rainette ne donnait pas l'impression d'etre derange par ma presence. Je restais discretement a une distance de cette scene heureuse, qui me rappellait les dessins d'un livre de conte de mon enfance. Pour quelques moments delicieux, le temps parait s'avoir arrete. C'etait merveilleux de se livrer a la tendresse du moment, je sentais une camaraderie avec la rainette, qui les soirs avec des centaines de ses compagnons, organisaient tout un orchestre pres de la fenetre de notre chambre a coucher tard dans la nuit, une musique que je trouvais aussi relaxante qu'enchantante. De l'autre cote du lac et de la foret, je pouvais entendre le vrombissement des voitures sur l'autoroute dans la distance, ce qui me sortait un peu de ma reverie. La rainette restait contente sur son tournesol prive grand, qui se balanceait gentillement dans une brise legere. Comme les etres humains savent se compliquer la vie... la notre, et celles des autres, et de tous et tout qui croisent notre chemin... Avec toutes nos ambitions douteuses, on a mis la planete sur un chemin vers un destin dont le futur possiblement peut etre compromis gravement.
Le destin est une chose bizarre, la rainette a un destin qui suit un instinct impeccable, qui ne se trahit pas, tandis que l'humanite avec ses codes morales toujours contradictoires et changeables, continue a justifier tuer des million et millions de son espece dans des guerres atroces, qui intensifient au point que maintenant ont a la douteuse distinction d'avoir atteint la capacite de detruire la terre entiere avec nos armes monstrueuses. Vraiement une realisation dont nos enfants peuvent etre terrifies.
Je pense chacque printemps a la rainette et sa visite gracieuse au tournesol hospitalier ce jour agreable et insoucieux comme un des souvenirs les plus charmants de notre jardin. C'etait un moment ephemere qui dans sa presence sublime m'a reste dans la memoire, j'espere pour la duree. La solitude dans la nature ne fait jamais sentir seul, on se sent accepte et part de tout. Dans la compagnie de la nature, l'angoisse existencielle n'existe pas, la nature est la meilleure medicine pour un monde malade et desoriente. La chanson joyeuse d'une rainette sur un tournesol grand est certainement dans son grand livre de remedes une recette efficace et douce.

Friday, April 6, 2018

Joie de Printemps : La Promesse de l' Agapanthus de Djamil Diboune

Les deux albums du 1 avril du photographe de la nature d'Aokas, Djamil Diboune sont une collection unique qui racontent une histoire qui impressionne, dont je parle avec passion et conviction dans mon aritcle du 2 avril, " A la Poursuite du Lapin Blanc de Lewis Carroll : Les Forets Enchantes de Djamil Diboune."  Cette impression  persiste, aussi dans ses details. L'album de 30 photos a une photo d'une fleur delicate, la 18ieme photo, qui se trouve aussi dans l'album de 21 photos, dans la 9ieme prise. Cette fleur elegante, qui m'a mis sur une aventure d'identification qui a pris 5 jours de recherche, a comme nom Agapanthus, un tres joli nom, de deux mots grecs, agape, qui signifie amour, et anthos, ce qui signifie fleur, donc son nom Agapanthus signifie fleur d'amour. Cette fleur de grappe est dans la famille de plantes des Amaryllidaceae, dont l'Agapanthus est le seul genus dans la sub- famille Agapanthoideae. Il existent entre 6 a 10 especes de Agapanthus, et certaines de ces especes ont le nom de Lily du Nil, quoique la plante n'est pas dans la famille des lys, et la plante est originaire de l'Afrique du Sud, Lesotho, Swaziland et Mozambique. La plante a ete introduite en Australie, les Isles Britanniques, le Mexique, l'Ethiopie, et Jamaique, ou les plantes restent bien etablies. Des tas d'hybrides et cultivars ont ete produits, entre autres dans le nord de la Californie.
La couleur de bleu clair des Agapanthus dans les deux photos de Djamil Diboune etaient part du mystere, mais comme il y a entre 6 a 10 especes de la fleur, et des tas d'hybrides, je suis heureuse d'avoir su trouver une variete de cette couleur azure tres pale. Il y a une variete d'Agapanthus, nomme Queen Mom, avec des fleurs blanches et juste un soupcon de bleu pale, qui a ete introduite en 2003, donc l'aventure de la creation de nouvelles personalites pour cette fleur continue. Ce qui est sure c'est que la fleur blanche au touches d'un bleu azure pale dans les deux photos de Djamil Diboune est tres belle, et ce qui si est une surprise, c'est que cette fleur delicate se trouve dans les forets parmi la grandeur de rivieres et arbres anciens. Les albums du 1 avril temoignent de l'evidence des inondations recentes qu'avait subi la Kabylie. La presence de ces fleurs delicates, fragiles, precieuses de couleur et forme, evoquent des moments de joie parmi la grave realite dont la nature nous souvient trop souvent ces jours, avec l'impacte du changement du climat sur terre a une vitesse plus rapide que notre capacite en ce moment de resoudre ce probleme immense. Les belles fleurs joyeuses nous assurent que la nature est tres resistante, et veut nous encourager d'etre tenaces nous memes comme elle.
La promesse de la jolie Agapanthus de Djamil Diboune est que la vie persiste, dans la nature, malgre nous, jusqu'ici au moins. La presence plein d'espoir et beaute des fleurs dans les deux albums du 1 avril ont un message eux aussi, tel que les arbres. Le message de ces fleurs est que l'espoir est un mot actif, tel que le verbe, esperer. La seule facon d'esperer pour le mieux est de faire de son mieux, et en Kabylie, il n'y a pas de manque de beaux exemples de communautes, de personnes de tous les ages, qui esperent d'une facon tres active, et font tout le possible pour aider la nature, et ainsi le futur d'un espoir reel et rassurant. La promesse est dans l'effort autant que dans sa necessite, et je vois cette joie de printemps dans les photos des Agapanthus du photographe de la nature berbere, et dans tous les efforts sincers des villages en Kabylie pour ameliorer les chances pour la nature et sa beaute si precieuse pour un futur valable et croyable. L'Agapanthus comme fleur d'amour ainsi est un symbole de l'amour dans le coeur berbere pour la nature magnifique de cette region exceptionnelle en Algerie quant a biodiversite de flore et faune, quant a la beaute dramatique et unique de ses montagnes et rivieres, et ses plages et ses vallees. Toute cette beaute dont temoignent les albums de Djamil Diboune tiennent une promesse qui vaut la peine tenir, et qui vaut la peine de suivre pour son energie et courage, car cette promesse active, elle inspire, de l'autre bout du monde, a tous qui savent d'elle.    

La Fenetre - pour Djamil Diboune

Loin, a l'autre bout du monde, a l'autre bout de vos montagnes en Kabylie,
je travaille dans mon petit bureau, ecrivant mes histoires et poemes,
avec dans ma fenetre, la vue de la foret chez moi, et quand je me promene
je vois les montagnes qui regnent ici, comme le solitaire Rainier, le Fuji de chez nous.

Dans vos albums de la nature chez vous, j'ai su decouvrir le chemin de mon passe
et toute la beaute qu'a un temps j'ai pu traverser. Dans vos randonnees montanieres
ou vous partagez les joyaux de la flore et faune berbere, je trouve une facon d'aller
du passe au present, tout parait etre nouveau, avec cette perspective venue de si loin.

De mon monde silencieux, d'ou je peux visiter de mon petit bureau, toute la beaute de
votre pays, de vos montagnes et rivieres, de vos plages, oiseaux, arbres et fleurs, et meme
le mystere du desert, le passe se guerit et le present recoit une nouvelle lumiere,
de si loin, de la Kabylie rebelle, vient la paix pour mon coeur et le courage d'embrasser cet espoir.

Ce guide berbere de votre art que le destin m'a laisse encontrer m'a fait retrouver ma liberte et dignite, et mes mots pour tout decrire, avant coinces dans les detours et caprices d'un temps indifferent aux reves de mes passions, se trouvent libres et fiers, pour la premiere fois.


Trudi Ralston.                                                                                                                                                                                                                                  

Thursday, April 5, 2018

Kaleidoscope

Tout en rond, les couleurs brillantes, rouge, jaune, bleu clair,
tout un monde de petites etoiles en argent, de coeurs de papier dore.
Dans la lumiere du jour, c'est un jeu amusant, ce kaleidoscope de souvenirs
de quand on etait enfants.

Maintenant il reste si peu de toi, je ne suis plus sure de ton visage,
ni ou tu vis ou ce que tu fais , ainsi que il ne reste que ce que je me rappelle,
ce qui disparait petit a petit, et les quelques photos de nous d'il y a si longtemps,
paraissent ne plus etre reelles, je vois deux etrangers qui n'avaient jamais eu une chance.

Tu as un fils qui est grand comme le mien, et une fille qui bientot va se marier,
la vie continue, tu deviendras vieux, tu mouriras un jour sans dire adieu, loin
la - bas dans ce grand etat du Texas, ou tout a commence et ou tu es reste,
de la Belgique a Georgia, il n'avait pas de moyen d'echapper tout ce mort et chagrin. 

Il ne reste plus rien de nous, plus rien de toi, tu etais mon frere il etait une fois,
et il y a des moments, tout en rond, dans le kaleidoscope de mes souvenirs,
ou j'entends ta voix, ou tu ries, et ou tu es la, et le passe n'existe pas.
Tout le noir a disparu.  


Trudi Ralston.
pour mon frere, il etait une fois. 

Le Dragon

Ce dragon que tu m'as fait avaler, il y a des jours ou il est difficile de le digirer.
Toute cette peine de son feu brulant ma peau risque des fois de me dechirer.

Ce dragon que j'ai du manger, il y des jours ou il y a le risque
de lui manquer ses blessures et dents sanglants.

Tu es parti depuis des annees, vers ce pays d'ou seulement les esprits
savent s'echapper.
T'as pas pense a ce que ta cruaute m'a donne, cet univers de silence
auquel que tu m'as condamne.

Ce dragon que j'essaie encore toujours a tuer, c'est tout ce qui me reste
de tes moqueries sadiques et insouciances enivrees.

Ce dragon aux yeux vieux et pitoyeux, que j'entends pleurer sa misere,
depuis que tu l'as abandonnee.

Ce dragon que tu m'as fait avaler, il y des jours ou il est difficile
de l'aimer.


Trudi Ralston.
That which doesn't kill you, just leaves you that much closer to its gate.
Ce poeme est part d'une collection en progres, titule " Coup de Grace." 

Wednesday, April 4, 2018

Coup de Grace : Une Lettre de Reconciliation

Dans ma tete il y a une liste de ces moments ou je pensais que l'espoir n'etait qu'un souffle juste au dehors de ma prise, comme un papillon drageur a la fin d'une ete chaude. Heureusement pour moi, etre resolu est un trait de la famille de mon pere que j'ai herite en abondance. Les moments ou cet espoir parait ephimere, comme du sable coulant entre les doigts d'un enfant insoucieux sur la plage d'un jour de soleil, sont les moments ou je sens une determination furieuse de ne pas admettre cette ombre moquante qui essaye d'envahir mon courage.
Le secret de ne pass laisser envahir les ombres dans mon ame, c'est de ne pas les admettre malgre le poids de leurs efforts. C'est etonnant comme peut etre lourd l'haleine du desespoir. Il ne faut jamais lui donner une chance, parfois quelques segondes lui sont sufficients, alors mieux s'eloigner vite, mieux vaut tenir son souffle, tres silencieusement. Il y des batailles qu'il faut gagner dans le silence absolu, sans temoins, sans hesitation. Il ne faut pas ni donner un soupcon de soupire, de doute.
Il faut agir vite, avec un sourire, une chanson, car le desespoir n'aime pas la presence de la joie, ni de la musique. 
C'est de cette facon que je gagne toujours, et que les ombres s'envont, decues, sans dans leurs griffes ni le mondre petit morceau de mon ame, de mon etre.
C'est avec ces batailles que je gagne tout seul, dans un silence assourdissant, loin du bruit du monde, et trop pres de son chaos, dans ce silence invisible, cruel et charitable, que la vie me donne la chance de sa facon bizarre, de maitriser etre et rester, une personne forte, gentille et meme heureuse.


" Cet exil est une longue insomnie ", Amin Zaoui, La Soumission, 1998.




Tuesday, April 3, 2018

Le Courage d' Apprendre : L'Ophrys Apifera de Djamil Diboune

Comme est souvent le cas avec les albums de photos de Djamil Diboune, la revisite revele des nuances qu'on n'a pas su savourer completement a premiere vue. Ma grandmere maternelle disait souvent " Quand tu es triste, il faut travailler ". J'ai su trouver du courage pas mal de fois dans ses mots, mais moi j'aime y ajouter une autre phrase : " Quand tu es triste, apprend ". C'est comme boire de l'eau quand j'ai soif, la medicine d'apprendre enleve toujours cette peste qu'est la melancholie, les jours ou le ciel est aussi gris que ses perspectives.
Depuis mon enfance, la beaute a ete une facon de combattre activement la tristesse. Les belles photos dans les magazines de National Geographic, les photos que faisait mon pere, les peintures dans les galleries qu'on visitait avec ma famille, les fleurs partout dans les jardins le printemps et l'ete.
La decouverte de l'art du photographe de la nature Djamil Diboune restera dans mon coeur d'enfant trahi toujours comme un tresor qui vivra au fond de mon ame avec reconnaissance et force. Sa photographie a une facon de nourrir une curiosite intellectuelle afamee et profonde et aussi un bonheur emotionel que je croyais exile de ma vie depuis longtemps. La photographie de Djamil Diboune raconte une histoire, l'histoire de la beaute exceptionnellle de l'Algerie, surtout de la Kabylie, et dans les melodies de cette histoire j'apprends sur le courage et la profondeur de l'esprit berbere. Dans ce monde, je me sens chez moi, je me sens fiere, sure, et tout le chagrin muet de ma vie s'evapore comme de la poussiere dans la lumiere claire.
Il y une photo d'une fleur qu'a mis le photographe kabyle le 21 mars qui me revient souvent a la memoire. C'est une photo gros plan d'une orchidee, la belle et exotique Ophrys apifera, dans la famille des Orchidaceae. Une fleur de 15- 20 centimetres, qui a un tige autour duquel sortent de une a douze fleurs, c'est une orchidee qui se trouve dans le central et le sud de l'Europe, l'Afrique du Nord et le Moyen Orient, avec un territoire qui couvre le Portugal, l'Irlande, et le Denmark, est vers l'Iran et le Caucasus. En Ecosse, la fleur etait considere disparu , mais a ete redecouverte en Ayrshire en 2003, et l'orchidee se trouve aussi dans le sudouest de l'Angleterre a Somerset.
La  photo qu'a fait Djamil Diboune du Ophrys apifera, exotique dans ses couleurs marrons, vertes et roses est une belle composition de deux des orchidees ouvertes, et quelques boutons encore fermes. La photo montre l'Ophrys apifera de la variete Aurita, car il existe 6 varietes de cette orchidee. Le dessin de la Ophrys apifera var. aurita est geometrique, avec les lignes en vert et marron du front , qui explique le nom " Apifera ", une reference de sa forme qui fait penser a une abeille. Ce dessin geometrique fait un beau contraste avec les petales roses en forme triangulaire de l'orchidee. L'ensemble est d'une fleur qui a l'apparence tres moderne, en dessin et couleurs. Les orchidees ont toujours eu une fascination pour moi, peut-etre parceque elles sont si extra- vagantes dans leur beaute, toute sculptees, comme des mini- projets architecturales. Avec la technologie, c'est plus facile de transporter des fleurs exotiques aux quatres coins du monde. Mais pour la plupart des personnes, voir des fleurs exotiques decouvertes pendant les explorations a pied par un photographe de la nature doue comme l'est Djamil Diboune est un plaisir intemporel, qui dans mon cas ajoute une mesure de courage et espoir a ces jours ou l'immensite de ce pays enorme et indifferent qui est depuis si longtemps le mien, m'ecrase l'ame et la voix. C'est un beau geste du destin de pouvoir apprendre du photographe de la nature berbere, et la belle prise du Ophrys apifera, pour une personne comme moi qui aime les fleurs, surtout les orchidees , et aussi les abeilles avec une passion liee a certains chagrins d'enfant, c'est un cadeau visuel et de la medicine pour le coeur . C'est beau les moments ou j'ai la chance d'apprecier toute la beaute de son monde que partage toujours si genereusement ce voyageur spirituel qui collectionne la beaute grande et petite des montagnes et vallees en Kabylie, cet homme au discipline spartane et coeur sauvage, Djamil Diboune, qui me donne le courage de vivre avec plus de joie, plus de defi, comme une rebelle a l'identite moitie- effacee, mais pas sans ame ou reves.
L'orchidee est dans une des familles de plantes les plus grandes sur terre, il existe a peu pres 28,000 especes acceptees. Depuis l'introduction pour la cultivation commerciale au dix- neuvieme siecle, les horticulteurs ont produits plus de 100,000 hybrides et cultivars, les cultivars etant des cultivations faites par l'elevage de selection, des orchidees du monde. Dans tout cet univers d'orchidees, celle qui a mon coeur sera toujours l'Ophrys apifera var. aurita de Djamil Diboune. 

L'information sur la belle Ophrys Apifera, courtoisie de Wikipedia.

"... Je me suis tellement blessee, je me suis tellement maudit,
je m'etais tellement trahie, j'ai du mal a vous le dire ...", Veronique Sanson, " Petits Moments Choisis",  2007 . 

Monday, April 2, 2018

A la Poursuite du Lapin Blanc de Lewis Carroll : Les Forets Enchantes de Djamil Diboune

Le 30 et 31 mars, le photographe de la nature Djamil Diboune, a initie une serie d'albums qui se centrent autour du theme d'arbres, inspire par des visites aux forets de sa region natale apres les inondations recentes en Kabylie. La serie a commence par une photo du 30 mars, qui montre la force de l'eau abondante coulant avec force encore entre trois arbres, une fois que les pluies avaient cessees. Les arbres dans cette photo sont en arriere plan, mais deja leur presence les presente comme temoins de deluge. Le photographe de la nature a suivi cette photo par 26 photos du meme jour, ou l'eau domine de facon angoissante malgre le retour du soleil. Cet album est comme une introduction a deux photos suivantes qui sont comme le premier acte dans le drame des albums qui suivent le 31 mars et le premier avril. La premiere photo est d'un arbre grand dont le tronc a une ouverture triangulaire notable, presque comme une porte. La photo m'a bouleversee avec son impact qui m'a fait penser immediatement au livre de Charles Dodgson (1832 - 1898 ),  mieux connu sous son nom de plume Lewis Carroll : " Alice au Pays des Merveilles " de 1865.  Ce qui est interessant de cet auteur anglais eduque a Oxford, est qu'il etait aussi un mathematicien respecte et aussi un photographe assez renomme. L'ouverture dans l'arbre de la photo de Djamil Diboune fait apparaitre l'image de la jeune Alice dans le conte de Lewis Carroll, quand elle decouvre le trou dans l'arbre dans lequel elle a vu disparaitre le lapin blanc que sa curiosite a fait poursuivre. La chute dans le trou du lapin donne entree, a travers des tas de cles et portes magiques, a un pays de merveilles. La photo de Djamil Diboune est parfaite pour l'analogie, un arbre costeau, au centre du terrain couvert de mousse verte couverte a son tour en part avec de la neige, ce qui donne la photo une belle composition de couleurs ainsi qu'ambiance. La photo qui suit cette prise intrigante, aussi du 31 mars, montre un arbre coupe, jusqu'au sol de la foret, avec au centre du tronc un trou rond et profond. L'image prend au depourvu, et est merveilleux comme segonde acte dans ce drame si bien concu de la part de l'intuition artistique du photographe, on peut presque entendre la voix de la precoce Alice tombant sans recours toute la longueur du trou enchante. Une fois au fond du trou, Alice retrouve brevement le lapin angoisse, et le perd encore. Le lapin blanc repete tout le temps le meme refrain : ..." Je suis en retard pour une date tres importante !"... avec dans sa main une montre a gousset. Le monde des arbres dans les photos de Djamil Diboune evoque une atmosphere d'enchantement, pour l'ambiance de mystere et silence desquels le photographe sait les insuffler. Les arbres de la terre eux aussi sont presses, pour des etres humains qui se rendent compte de l'urgence de leur souffrances, et pour la conscience que leur souffrances deviendront nos tragedies, si l'humanite ne repond pas a temps a cette crise trop reelle. Il y a un element tres poetique dans le fait que les albums recents des arbres de Djamil Diboune evoquent le monde enchante des livres de contes de Lewis Carroll. Une rencontre symbolique de deux artistes qui se rend possible a travers l'image d'un trou d'arbre, a travers l'imagination du mot ecrit de Lewis Carroll dans l'Angleterre du 19ieme siecle, et a travers l'imagination de l'oeil photographique de Djamil Diboune dans la Kabylie de l'Algerie du 21ieme siecle. Lewis Carroll donnait une critique sur la societe de son temps, et Djamil Diboune a un message au- dela, quant a l'urgence globale pour une reponse responsable aux dangers des changements de climat . L'ecrivain algerien - canadien, lui aissi originaire de la Kabylie, Louenas Hassani, impressionne le monde literaire maintenant avec son roman " La Republique de l'Abime ", ou les personnages creent un monde souterrain ou peut vivre la liberte d'expression, parceque a la surface la terreur d'un regime dictatoriale ne permet pas telle joies et droits. La photo du tronc au trou grand du photographe kabyle me rappelle cet image, parceque malheureusement la presence de dictatures sur terre a une ombre menacante qui parait devenir plus grande avec chacque jour qui passe. L'idee ainsi d'un sanctuaire souterrain a un appel tres opportun, du point de vue ecologique avec la planete envahie par le probleme geant de la  pollution de l'air, de l'eau, et du sol.  Le grand trou, la grande ouverture triangulaire des photos des deux arbres de Djamil Diboune rend conscient ce desir de vouloir fuire les problemes enormes de la planete, pour un monde imaginaire ou l'harmonie et la paix existent, dans la nature et dans les etres humains. Les deux albums du premier avril impressionnent, et sont  la troisieme et quatrieme acte dans ce drame evocatif. Le premier de ces albums a 30 photos, le segond 21, et cette discipline de la part du photographe kabyle de faire des collections narratives est parfaite pour le contenu des arbres et leurs messages dramatiques. Ce premier des deux albums montre la nature deja d'une attitude tranquille, la presence de l'eau excessive n'est plus de facon menacante. Une des photos dans cette serie est touchante pour la soumission des arbres au pouvoir de la nature, la 12ieme prise montre 10 arbres jeunes et minces, le bas de leurs tronc trampes dans l'eau, avec un reflet melancholique de leurs silhouettes dans l'eau boueuse. C'est une photo qui rappelle les gravures et lithographes de l'artiste neerlandais, Maurits Cornelis Escher, mieux connu sous le nom M. C. Escher ( 1898 - 1972 ), et specifiquement " Flaque " ( 1952 ) et " Trois Mondes " ( 1955 ). La photo de Djamil Diboune evoque le meme sens d'angoisse existencielle, ce qui n'est pas surprenant, vu que l'art de M. C. Escher montre souvent des labyrinthes elabores en conception et execution, comme il etait eduque comme architecte et influence par le surrealisme el le cubisme, et le realisme, dont temoignent exemples celebres comme " Main avec Sphere Reflechissante " ( 1935 ), " Relativite " ( 1953 ) et " Cascade " ( 1961 ). En 1922, il a fait un voyage en Espagne , visitant a Madrid, Toledo et Grenada. C'est a Grenada que M.C. Escher a decouvert sa fascination pour l'arquitecture de l'Alhambra, une fascination qui a duree toute sa vie et qui a inspire, base sur la complexite des symmetries geometriques des mosaiques des murs et plafonds de l'enorme palais renomme, un UNESCO World Heritage Site, son interet dans les mathematiques de tessalation, qui ont eu une influence profonde sur son art. C'est beau que la photo du photographe berbere de la Kabylie des arbres somnalants dans l'eau ont evoques cette connection a l'oeuvre de M.C. Escher, qui lui a son tour etait influence par l'art de l'Alhambra.
La 16ieme photo dans cet album introduit encore un tronc d'arbre coupe, avec une ouverture grande, celle plus douce, couverte de mousse, comme si le monde secret de l'arbre n'est plus accessible a la curiosite humaine. La 20ieme photo montre un abre epais, vieux, dont le tronc parait reveler le visage sage de l'esprit de l'arbre, un visage qui parait exprimer que du mepris pour l'ignorance humaine quant a l'importance ecologique des forets. La 21ieme photo montre ce qui reste d'un vieux arbre, un tronc qui parait avoir su se liberer du monde enchante, avec son apparence d'une tete de dragon enorme, un peu surpris et confus. La 22ieme photo parait etre une creature des livres  " Le Seigneur des Anneaux  ", avec un arbre immense, vu de la perspective d'en bas, un vieux arbre aux branches tordues et noueuses, un arbre imposant qui parait etre une incarnation de toute la sagesse de la foret. C'est une photo merveilleusement bien faite, qui montre la perspective de l'arbre, un talent bien maitrise dans l'art de Djamil Diboune et son monde de flore et faune et paysages berberes. Un tel arbre fascinant et intrigant apparait aussi dans le segond des 2 albums du 1 avril, dans la 7ieme photo. La perspective cette fois est de face, d'un arbre dont les branches tordues sont presque une symphonie de defi quant aux conditions survecues, une tres belle photo avec la couleur de l'arbre ancien noir- gris contre un ciel pacifique et azure. Dans le segond album, la serenite est prevalente, comme un geste encore de la nature qui pardonne toujours, donnant toujours aux etres humains une autre chance, comme est evident dans le detail elegant de la part de Djamil Diboune par la presence de 3 photos delicates de petites fleurs jaunes et bleues parsemees a travers les deux albums du 1 avril.
Comme dramaturge intelligent et intuitif, le photographe de la nature berbere finit ce beau drame et ses actes au esprit des theatres anciens qu'est le monde de ces albums, avec une photo qui fait penser, une photo qui est comme un avertissement, ensemble avec l'espoir et la beaute : une photo de deux arbres entrelaces , vieux, patients,  le bas de leurs troncs gemeles trampes dans l'eau boueuse. On peut entendre leurs voix anciennes tremuleuses dans cette foret ancienne et sacree : " Cave ergo hominis ", " Que l'etre humain prenne garde ".
Les albums des derniers jours du photographe kabyle temoignent encore une fois de la capacite de Djamil Diboune de fasciner, d'apprendre, d'emerveiller avec ses avontures visuelles aussi profondes qu'elles sont belles.

L'information sur l'auteur Lewis Carroll, l'artiste M. C. Escher, et " Le Seigneur des Anneaux " de J. R. R. Tolkien, courtoisie de Wikipedia,
ainsi que l'information sur le palais de l'Alhambra.