Sunday, November 28, 2021

Racine et Terre: Le Portrait de Amara Abderrahmane de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

             Parmi mes memoires cheres de mon enfance et mon adolescence dans un village dans l'ouest de Flandes, sont les heures passees au restaurant de mon oncle artiste peintre expressionniste - surrealiste, Emiel De Cauter ( 1921- 1976) qui etait le frere du peintre surrealiste Frans De Cauter ( 1920 - 1981). Le restaurant de Emiel et son epouse Nora, etait ou se reunissaient les artistes, les intellectuels, les musiciens du village ou vivaient un groupe d'artistes, le village de St. Martens - Latem, pres de la ville est - flamande de Ghent. A son restaurant et bar, il y a avait toujours un groupe de musiciens Roma, et son fils Koenraad etait uns saxophoniste accompli et chanteur accompli, qui avait une predilection pour les chansons de Georges Brassens. Frans et son epouse Ina, une photographe professionnelle, travaillaient au restaurant, ainsi que Agnes, la soeur ainee de ma mere, et l'epouse du sculpteur Fredric Minne, lui le fils du sculpteur George Minne ( 1866 - 1941), contemporain du peintre moderniste - symboliste Gustav Klimt et du peintre expressionniste Egon Schiele, et ami du sculpteur Auguste Rodin, qui disait de son art: "Je n'ai rien a t'apprendre", quand ils se sont connus a Paris en 1890. Les sculptures de George Minne sont celebres pour montrer les conflics interieurs de l'homme, et se trouvent dans des musees a Ghent, et en Essen en Allemagne, et en Melbourne en Australie. Comme enfant curieuse et serieuse, c'etait fascinant d'ecouter les conversations de mes oncles, des musiciens, d'apprendre tant sur les arts, la philosophie, la musique, a un jeune age, des memoires qui me visitent et inspirent encore toutes ces annees plus tard. Un portrait de Amara Abderrahmane gros plan en noir et blanc du 13 novembre 2021 du photographe berbere d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, a suscitee ces memoires cheres pour le fait que dans le regard de ce portrait il y a cette fierte identitaire que j'ai vu tants de fois dans mes oncles Frans et Emiel, une fierte qui allait rester au fond de mon coeur, et de qui son energie et sa presence allait m'etre redonnee a travers le regal inestimable de la culture berbere de la Kabylie, de qui mes livres et leurs poemes et articles temoignent, 9 livres en ce moment, depuis 2017, et je travaille en ce moment sur mon livre suivant, " L'Esprit Vagabond". Les flamands sont connus pour leur esprit de resistance et leur fierte identitaire, et toutes les annees vecues aux Etats Unis, 10 ans au Texas, et depuis a l'etat de Washington, avaient laissees leurs traces, leurs blessures, de vivre anonyme dans un pays immense qui chaque jour perd une autre piece de son ame deja molle, mal definie. La Kabylie m'a sauvee le coeur de poete, m'a reveillee mon sens de l'identite, de l'appartenance, de la fierte et de la dignite creative. Le portrait de Amara Abderrahmane presente une belle opportunite d'exprimer ma reconnaissance et mon respect a Aokas, qui est au centre de l'esprit Kabyle resistant, fier, accueillant, quant a sa culture, son histoire, sa richesse artistique - intellectuelle. 

             Les mots du photographe Nacer Amari donnent un contexte a la personne de Amara Abderrahmane et son importance quant a Aokas: " Abderrahmane est le fils d'Aokas, estime par tout le monde. On l'appelle souvent "tonton Abderrahmane" pour sa sympathie, et generosite. Il fut membre fondateur du Cafe Litteraire d'Aokas qu'il a preside pendant un mandat. Abderrahmane est actif dans differents mouvements culturels - ecologiques Kabyles et berberes. Il a fait ses etudes superieures en Belgique d'ou il a obtenu un diplome en physique nucleaire. Tonton Abderrahamne figure dans un film court metrage " La Bague Ensorcelee" de Kurt Lolo. Amara Abderrahmane a ecrit un ouvrage genre de biographie de l'anthropologue berbere Rahmani Slimane, fils d'Aokas aussi." Le Cafe Litteraire d'Aokas a une renommee nationale et internationale pour la liste impressionnante d'intellectuels et ecrivains, qui y ont donnees des conferences: Younes Adli, Chakri Amari, Mustapha Bouchachi, Rachid Boudjedra, Ouarda Baziz Cheriff, Kamel Daoud, Abdelkader Gouchene, Mhamed Hassani, Louenas Hassani, Amar Ingrachene, Lynda Koudache, Rachid Oulebsir - qui m'a introduit a la richesse de la mythologie berbere pendant mon sejour en Kabylie en septembre 2019 - Said Saidi, Amin Zaoui. Quant a l'ouvrage de Amara Abderrahmane sur l'anthropologue Rahmani Slimane ( 1893 - 1964), il etait membre de la Societe Historique Algerienne depuis 1934, et participa a plusieurs congres organise par le Federation des Societes Savantes de l'Afrique du Nord, et ce, a Venice en 1949, et a Vienne en 1952. Ses ecrits et travaux ethnologiques chez les populations de Oued Marsa lui valurent une distinction en 1942: le Grand Prix Litteraire de l'Algerie. Plus que j'apprends sur la richesse de la culture et de l'histoire de l'Algerie, et de la Kabylie specifiquement, plus que je veux apprendre, comprendre, et plus que je veux la partager dans mes livres et mes poemes. Il y a un reve angoisse, qui me revisite de temps en temps, depuis beaucoup d'annees, et de qui son contenu varie un peu de decor, mais jamais de preoccupation: je me trouve seule dans une immense ville anonyme, d'acier et de beton, et je marche, au rebord d'une auto - route poussiereuse, bruyeuse, et les voitures me passent a grande vitesse, et je me demande ou je suis, est - ce la route qui menera vers mon village natal? Est - ce la route vers Austin, Texas, ou j'ai fait mes etudes universitaires? Est - ce la route qui mene nulle part? Je demande a des personnes que je rencontre, s'ils connaissent a mon pere, qui est mort deja 13 ans, s'ils connaissent  a mon fils, si quelqu'un sait d'ou je viens, et quelle est cette route avec ses lumieres aveuglissantes sur laquelle je me trouve encore? La decouverte de la Kabylie, de ses photographes artistes, de son coeur accueillant, chaud, charitable, resistant, m'a liberee et me guerit des pires de ses angoisses, de m'avoir sentie si invisible, si seule et muette comme poete et artiste. Je serai si heureuse de retourner en Algerie, en Kabylie, de me retrouver sur terre berbere, et presenter mes 5 nouveaux livres, depuis 2019, et mes travails artistiques a base de photos des photographes Djamil Diboune, Katia Djabri, Kurt Lolo et Nacer Amari. J'en ai fait 5 en ce moment, et je travaille sur un sixieme travail. En Kabylie, mon coeur de poete, se sent libre, se sent en famille, comme je suis la seule membre survivante de ma famille proche, mes deux parents sonts morts en 2008, et aussi mes deux soeurs, en 1998 et 2005 et mon frere, en 2020, qui etaient tous les trois plus jeunes que moi. En Belgique, il me restent une tante et quelques cousins et cousines. La profondeur de la conscience culturelle de la Kabylie, d'Aokas, m'impressionne beaucoup, la passion et le respect, pour maintenir l'integrite de la culture berbere, son histoire, son heritage, son importance, sa resistance, sa sagesse, cette culture riche et profonde, qui m'a donnee ma voix de poete, qui me permet de me reconcilier le passe d'une longue vie de solitudes intellectuelles ici, et me donne la chance sans egale, de celebrer la fierte, la joie, le courage, et l'espoir, imprevue, si bienvenue, de la dignite, de la fierte, de pouvoir partager mes poemes, mes livres , qui celebrent le coeur et l'esprit culturel riche et accueillant de la Kabylie, d'Aokas.

Trudi Ralston  

La recherche sur le Cafe Litteraire de Aokas, et sur Rahmani Slimane, courtoisie de Wikipedia. 

Tuesday, November 23, 2021

Le Dilemme de Penelope - dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

                Le ciel etait bleu, et paraissait faire des cabriolets, autour des nuages grands, blancs, qui eux se paraissaient a des draps etendus, avec qui jouait le vent, qui les envoyait dans les quatre coins du ciel. Les nuages paraissaient etre divertis, contents d'etre visibles, apres tants de jours de pluie, qui les avait enlevee leurs formes, leurs couleurs, leur lumiere, pour rendre l'horizon une tache grande et grise, qui coulait vers le sol, et rendait l'herbe du jardin glissante. La brise etait froide, mais tres revigorant, comme une brise de mer, qui penetre l'ame et la rend courageuse, determinee. Mes pensees m'emmenaient vers l'antiquite de la Grece ancienne, vers l'epouse courageuse d'Ulysse: Penelope, qui etait reine de Ithaca, et de qui son nom en grec ancien est une reference a une tisserande inspiree et intelligente. Un nom tres a propos, vu que selon la mythologie, Penelope savait distraire ses numereux pretendants en tissant et retissant un linceul, en attendant le retour de son mari, le roi de Ithaca, l'hero Ulysse, qui etait parti pour la guerre de Troie et de qui Penelope attendait son retour pour 20 ans, comme le decrit le poete ancien grec Homere ( c. 570 B.C.) dans son epopee de l'Odysee, et qui est aussi l'auteur presume de l'Iliade, qui decrit la guerre de Troie, tandis que l'Odysee se concentre sur le long voyage de retour d'Ulysse, vers sa famille, un effort qui lui prendrait 10 ans pour accomplir. Voyant les nuages se bouger en danse sur le rythme du souffle du vent me rappellait a Penelope, qui avait beaucoup de patience et un sens fort aussi de diplomatie, disant a ses pretendants voyant l'absence de son mari, qu'elle choisirait un d'eux une fois qu'elle aurait fini un tissu grand, un linceul funeraire pour le pere d'Ulysse, Laertes. Chaque nuit, pendant 3 ans, elle defait une partie du linceul, pour tromper ses pretendants. Penelope y reussit, car, finalement, Ulysse retourne et elle est reunie avec lui. Sa determination, de ne pas se rendre aux complots des tous les pretendants, est une merveilleux example de quand on sait combiner la patience et la vision d'un reve clair, on peut atteindre son but, n'importe la gravite ou dificulte des circonstances. J'aime beaucoup cette histoire, parceque, pour moi, la Kabylie est la victoire de l'odysee si longue de ma vie de poete, pour atteindre un chez moi pour ma muse, qui sur terre Kabyle s'est naufragee par chance, par fortune, son radeau de poemes, de livres, pour se rendre compte, apres avoir fait le tour de la terre, que c'etait sur terre berbere que ma voix de poete serait restituee, liberee. Depuis des annees, comme sur un long voyage dangereux et pleins de defis, mon coeur de poete chercheait ou heberger ses inspirations, ses visions, ses chants, et il y avait pleins de defis, tels les pretendants de Penelope, qui ne croyaient rien de mes espoirs, de mes reves, qui aimaient me decourager, meme se moquer de mes efforts, et qui depuis 2017 voient que ma muse est libre, a des tas de livres qui celebrent en articles et poemes, la richesse de la culture berbere de l'Algerie, que mes poemes, volent libre dans le ciel du Djurdjura, dans le coeur grand de ma famille berbere. La pandemie rend difficile en ce moment de retourner en Algerie, mais cela changera bientot, aucune pandemie dure pour toujours. Entretemps, biensur, mes livres et poemes continuent a celebrer la joie et fierte, la dignite d'etre une poete qui doit ses ailes a la Kabylie, sa voix libre, et il y a biensur, encore ces quelques pretendants, qui insistent que je ne reussirais pas a etre libre, tandis que je le suis deja. Comme Penelope, je leur dis que mon linceul sera bientot pret, et je souris, pensant deja a la joie immense que je vais ressentir, d'etre a nouveau sur terre des Hommes Libres, qui m'ont liberee et me liberent les poemes, chaque jour a nouveau. C'est une belle coincidence, que ce fut un des photographes d'Aokas, Nacer Amari, de Tassi Photographie, qui m'a inspiree de commencer de dediquer mes broderies a des photos de photographes de Aokas, comme cela fait plus de 15 ans que je fais des broderies. Comme Penelope, les broderies que je dedique aux photographes artistes de la Kabylie, me rappellent que si on suit son reve avec une determination infatigable, ils se realisent, et aucune quantite de pretendants qui decouragent nos efforts, comme dans le cas de Penelope, qui selon Homere avait 108 pretendants, peuvent reussir la ou le coeur et le courage s'unissent, comme est le cas pour mon coeur de poete flamand - americain, qui bat avec la force de la voix libre du coeur Kabyle, moi, qui se sent hebergee, accuillie, libre, ecoutee, compris, et si fiere de celebrer, de partager la richesse de la culture berbere de l'Algerie. Il y a une terre ou vivent des hommes et des femmes, et des enfants libres, charitables, et de qui, malgre la distance geographique de milliers de kilometres qui nous separe, j'entends leur coeur et leur courage qui bat, a cote du mien, et c'est a ma famille et mes collegues berberes en Kabylie, que je dedique ce poeme:

Le Fil sait, la Plume sait 


Le fil sait, la plume sait, que sur le chemin vers la liberte de nos reves, il ne faut pas faire attention aux pretendants detracteurs, comme le savait la reine Penelope, il ne faut pas laisser que notre courage s'evapore, a cause de mirages que se fabriquent les vautours qui chassent la lumiere et invitent les ombres du doute, de la fatigue, du desespoir. 

                                                             * * * * * * * * * * * * * * * *  

Le fil qui coude le beau tissu brillant, la plume qui chante la joie et le courage du poeme, savent, qu'il ne faut pas faire attention a ses langues, qui tel une serpent, se contorsionnent les intentions avec des mots au son de velours mais gout de poison. 

                                                              * * * * * * * * * * * * * * * * 

En avant, toujours en avant, tel l'agriculteur et ses energies pour le champ, tel le berger, tel le pecheur, en avant, toujours en avant, un pas a la fois, un pied sur qui suit l'autre pied, sans ecouter ceux qui se mettent au bord de la route, pour critiquer, pour distraire, avec comme seul arme pitoyable leur faim pour nous voir echouer, nous voir victimes. 

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * * 

Le fil sait, la plume sait, que dans les tempetes de bruit, de noir, que la seule facon d'avancer est de continuer, sans donner ni rancune, ni rage, de simplement continuer sur le chemin de nos reves, n'importe la saison, n'importe les defis,

                                                                * * * * * * * * * * * * * * * * 

 Avec au coeur le sourire, et dans les yeux la generosite de l'esprit large, dans la voix le chant grand, qui se voit deja de retour sur terre berbere, en Kabylie, pres de ses rivieres, ses montagnes, ses villages, ou vivent les hommes, les femmes, les enfants, libres.  


Trudi Ralston       

Sunday, November 21, 2021

Le Secret des Nuages - un Poeme pour l'Album de Nuages de Djamil Diboune

Le 18 novembre 2021, le photographe berbere Djamil Diboune a partage un album de 30 photos, qui celebrent la beaute du ciel et ses nuages en Kabylie. A un moment ou le monde se trouve dans les griffes de beaucoup de tumultes, a cause de cette pandemie qui traine, la beaute de nuages blancs, lumineux, dans un ciel vaste, bleu fort et clair, donnent de l'espoir, donnent du courage. La nature peut etre une force destructive, souvent par faute de l'etre humain, qui prend envers elle une attitude egoiste et avarice, mais pour la plupart, la nature, quand on la respecte, est une force de benevolence, d'abondance, de generosite, et aussi de beaute. Ce poeme celebre la beaute des nuages dans cet magnifique album de Djamil Diboune, l'Ulysse Berbere, qui connait le bonheur de vivre a fond la beaute et la richesse de la nature de l'Algerie, et surtout de sa Kabylie:


Le Secret des Nuages 


Haut, au - dela des cris de la terre, haut, dans le silence ou habitent les esprits des ancetres et leurs mysteres, respirent les nuages, qui voient d'en haut, le va et vient, les angoisses des etres humains, et qui se demandent, qu'est - ce qui leur arrive, a ces etres humains, qui ont perdu le respect pour la vie, pour cette belle planete?  

                                                                 * * * * * * * * * * * * * *

Haut, au - dela des illusions, des guerres, haut, dans le calme ou le temps se mesure dans des milliers d'annees, et ne pas en moments, ne pas passageres, les nuages revent, et se discutent entre eux, comment assurer le futur du monde, qui avance, indifferent aux rythmes et lois eternels. 

                                                                 * * * * * * * * * * * * * * 

Haut, au - dela de tout soupcon de mal, haut, au - dessus de tout probleme, de toute cruaute, de tout sentier perdu, egare, les nuages ecoutent les rires de l'innocence des enfants de la terre, pleurent a travers la pluie, le chagrin des coeurs brises, de reves perdus dans les efforts de personnes aux ames contortionnees, au courage epuise. 

                                                                 * * * * * * * * * * * * * *

Haut, au - dela de toutes limites, de toute hesitation, de toute blessure, les nuages, luminuex, chantent, leur melodie d'espoir, de sagesse, et c'est souvent les coeurs qui ont souffert beaucoup, et qui souffrent encore, qui entendent, qui comprennent, qui parlent le langage reconfortant des nuages, si doux, si forts, qui sont la caresse pour tous ceux, enfants, adultes, en agonie, en detresse. 


Trudi Ralston

Friday, November 19, 2021

Code de Silence - dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

            Le jour s'etait levee couvert de pluie, une pluie qui collait les feuilles qui essayaient de tomber sur l'herbe, comme des pieces de papier brillants sur les branches et les troncs comme si les feuilles etaient faites avec des sciseaux par les mains d'enfants enthousiastes mais un peu distraites. Il y avait un silence au fond de la foret, qui donnait l'impression que les arbres nus maintenant, s'avaient endormis, epuises par le vent et les tourmentes de la pluie torrentiale des dernieres semaines. Un tamia tout marron chocolat bondissait vers la cloture, avec dans sa bouche un des bouts de pain aux graines que j'avais laissee pour lui et ses copains, et pour les ecureuils. La senteur des sapins etait plus fort, plus rassurant, depuis la pluie, et me faisait oublier le gris monotone du ciel, un ciel sans nuages, sans soleil, sans brise. Je pensais au monde du pictogramme, des anciens egyptiens, des chinois aujourd'hui, et comme cela doit etre utile de pouvoir decrire toute une serie d'emotions, d'evenements, avec juste une image symbolique. C'est la saison, il parait des funerailles, une de mes cousines etait morte subitement ayant seulement 57 ans, et je pensais a un camarade qui etait aux funerailles d'un membre de la famille de son pere. Les funerailles pour moi, depuis avoir quittee mon pays comme adolescente, sont souvent limitees a un coup de telephone tres tot le matin, ou au milieu de la nuit, de la part d'un membre de famille, une tante, une cousine, que je n'ai plus vu depuis mes annees au lycee en Belgique. Les seules funerailles que j'ai pu faire honneur etaient celles de mon grandpere maternel, quand j'avais 13 ans, celles du meillieur copain de mon pere quand j'avais 14 ans, comme je suis partie pour les Etats Unis apres avoir finie mes etudes au lycee, et les seules funerailles que j'ai vu faire honneur, etaient celles d'une des soeurs de ma mere, quand par hazard j'etais en vacances en Belgique, quand j'avais 26 ans. Apres avoir quittee le Texas apres avoir finie mes etudes universitaires a Fort Worth et Austin, une des funerailles pour les quelles j'etais presente fut celles pour ma soeur Ludwina, a Georgia, dans le Sud des Etats Unis, ou vivaient a l'epoque de sa mort mes parents. Ici, a Washington State, les seules funerailles etaient et sont celles auxquelles un voisin ou voisine m'invitaient ou m'invitent, ce qui etait et reste rare, et ce fut de meme pour les fetes de mariage, et les naissances d'enfants. Comme enfant et jeune adolescente, en Flandes, je me rappelle etre a juste deux mariages, de cousines, et une fois aux Etas Unis, le mariage d'une de mes soeurs en Californie, et deux mariages de filles d'une voisine, et de deux copines ici en ville a Olympia. Les naissances de neveux et nieces, etaient et sont aussi limitees a peut - etre un coup de telephone, ou une annonce dans le courier. On s'habitue d'etre un observateur, une personne au rebord des rites d'etre membre d'une culture, d'une societe et ses traditions, ses moeurs. La famille de mon mari americain, sont des personnes qui preferent la solitude, lui et ses deux freres auraient se sentis tres a l'aise dans la cambrousse de l'Australie, loin de toute habitation humaine, ce qui reste meme apres toutes ces annees, un defi pour moi qui avait grandie dans une famille avec beaucoup d'oncles, tantes, cousins, cousines, et une vie intellectuelle et sociale variee et active. 

             Je pensais a la langue Dongba du sud - ouest de la Chine, de la culture Naxi, qui survit intacte depuis l'an 1000 A.D. et de qui leur langue est la seule langue pictographique survivante. La frustration de ne pas pouvoir participer aux rites de passage, comme les fetes de naissance, de mariage, de funerailles, pour toute une vie, de ma famille d'origine, et d'en avoir connue si peu avec ma famille americiane, me faisait penser au monde de la langue Dongba, a ce desir parfois si intense, de pouvoir exprimer ce que je ressens, a travers une lettre pictogramme, pour avoir tants d'emotions toutes repliees sur elles memes, ayant reprimees pour tants d'annees, tants de larmes, tants de sourires, me trouvant en dehors de ces rites de famille, de chagrin et de joie. La Kabylie a changee tout ca, et me permet etre membre de son coeur grand accueillant, me donne depuis plusieurs annees deja, une voix a mes poemes, a mes memoires, a mes exploits, mes experiences, mes nostalgies, mes reves et espoirs comme poete et artiste. Mon coeur l'a ressentie si fort quand j'ai ete en Kabylie en 2019, et depuis, une collection de poemes, et mes 4 plus recents livres pour la Kabylie, temoignent du fait que mon coeur vit et reve pres de ma famille en Algerie, en Kabylie. La Kabylie m'a apppris de retrouver la clef des melodies de mes poemes, elle est la source de l'inspiration de mes livres, la joie et la dignite, de mon espoir, de mon sens de communaute, d'appartenance, comme ecrivaine, comme personne vivant depuis toute une vie entre deux mondes, et que seulement le coeur berbere de la Kabylie sait en etre le pont, l'interprete entre le passe et le present. La Kabylie a su briser ma prison d'isolation, de silences mortels, qui empoisonnaient mon coeur de poete, et tout mon etre reve d'etre de retour en Algerie, de voir a nouveau a travers de la fenetre de l'avion, s'approcher les imposantes montagnes Atlas de l'Afrique du Nord, qui m'emporteraient a nouveau vers ma famille en Kabylie, vers terre berbere, qui me manque tellement, que seul un pictogramme Dongba pourrait exprimer quant a tout ce que mon coeur ressent d'anticipation, de joie, de courage, d'espoir, le moment que mes pieds seront a nouveau la ou je me sens en famille, la ou je me sens en vie, ou je me sens heureuse, fiere, libre.  

Trudi Ralston

" Tu es la seule personne pres de qui je ne me sens pas seule" Lucilla (Connie Nielsen) a son ami Maximus ( Russell Crowe) dans le film "Gladiator" de 2000 de Ridley Scott, avec Russell Crowe (1964) et Connie Nielsen (1965).

Monday, November 15, 2021

L'Assurance: Le Gout de l'Anis a Minuit - Le Portrait du Docteur Djabri Salim de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

             Le 9 novembre 2021, le photographe berbere d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, a partage un portrait en noir et blanc du Docteur Djabri Salim, de qu'il m'a donnee son contexte avec ces mots qui expriment son respect: " Docteur Djabri Salim est un medecin generaliste a l'hopital de Souk el Tenine, Bejaia - il est aime par tout le monde pour sa modestie et sa generosite. Je l'ai rencontre lors de la competition du parapente." Cette introduction du portrait m'ont laissee une impression, qui a suscitee une memoire de mon enfance, la memoire du Docteur David, qui etait le medecin generaliste au village de Ardooie, qui etait a 4 km de mon village ouest - flamand de Beveren, ou je suis nee et ou j'ai grandie, une distance que je faisias plusieurs fois par semaine en velo, pour mes cours de solfege et de piano, quand j'etais adolescente. J'etais l'ainee de 4 enfants, et on prenait en hiver des rhumes, et des grippes, avec leurs fievres, et c'etaient les visites a la maison du Docteur David qui apportaient un peu de joie et exuberance, car il aimait beaucoup aux enfants, et leur montrait une patience et gentillesse captivante. Il etait amis avec le pharmacien du village, et quand il venait a la maison, quand on etait malade, il apportait pour nos rhumes, meme tard dans la nuit, une medecine au gout de l'anis. Je me rappelle encore le gout doux et frais du sirop de toux qu'il apportait, et qui nous donnait toujours l'assurance que le miserable toux allait bientot se supprimer, et permettre se recuperer le souffle et le sommeil. Apres avoir finie mes etudes au lycee, je suis partie au Texas pour commencer mes etudes universitaires en espagnol et histoire. L'universite a Fort Worth, a une heure de Dallas, avait son propre petit hopital, comme l'avait aussi l'Universite de Texas a Austin, ou j'ai fait mes etudes de maitrise en litterature espagnole et latino - americaine. Je me rappelle encore l'anonimite de ces visites au docteurs, quand j'avais une grippe, ou une autre fievre suspecte, cette solitude de se trouver chaque fois face a une autre infirmiere ou docteur, avec qui on n'etablirait jamais un lien cordial, un sens qu'on etait une personne de qui il ou elle se rappellait de visites anterieures. Quand on est loin de son pays, comme je l'etais, c'etait facile de se rendre aux reveries de nostalgie de mon enfance et adolescence, aux memoires de la gentillesse du Docteur David, qui etait aussi un ami de mon pere, et qui connaissait le nom de tous ses patients, ce qui quand on ne se sent pas bien, est tres rassurant, en plus du fait, qu'il venait a la maison, n'importe l'heure du jour ou de la nuit. Je vis depuis beaucoup d'annees maintenant a l'etat de Washington State, et j'ai depuis la naissance de mon fils, qui est adulte maintenant, la meme gynecologue, une femme tres douee et gentille, mere elle meme de 4 filles, et malgre le fait que j'ai su etablir avec elle un lien cordial, si j'ai besoin d'elle, comme est le cas aussi avec notre docteur generaliste qu'on connait depuis beaucoup d'annees, il est inconcevable qu'ils viendraient a la maison, le mieux que je pourrais recevoir est la charite dans un cas d'urgence, de peut - etre pouvoir venir les voir sans devoir attendre des semaines sur une liste comme si j'etais un patient nouveau, sans aucun lien ou histoire de beaucoup d'annees de visites et echanges comme patiente. Le monde moderne a des couches et couches de bureaucratie, d'indifference, de rendre anonyme le sens de communaute, qui se trouve inondee du poids de l'alienation, de la solitude qui hante la resistance du coeur et esprit humain. 

            En 2017, j'ai ete introduite a la culture berbere de la Kabylie, et mes poemes, mes livres y trouvent depuis un chez soi, un sens de dignite, d'accueil, d'appartenance, apres avoir essayee le meme avec mes livres et poemes en anglais ici, pour seulement rencontrer de l'indifference, et un sens de solitude encore plus intense, plus impitoyable. Les Etats Unis est un pays au grand risque de se perdre son etre, de devenir une machine pour un fascisme naiscent, un monstre de capitalisme, qui se cache derriere le critique d'autres pays, comme la Chine, la Russie, tout en destruisant chaque jour un peu plus, les libertes democratiques que la consitution du pays pretend de proteger, ce qui est evident dans le retour d'un racisme degoutant contre la population noire, contre tous les immigrants refugies de guerres et violences, dans la brutalite policiere contre les populations aussi d'autres cultures, comme la culture amerindienne, qui souffre deja de grande pauvrete, isolation et discrimination.  Il y a une anthologie litteraire "Lune de Fer", qui est la premiere collection de poemes d'ouvriers chinois qui souffrent comme ouvriers dans les usines et mines du pays, qui souffrent l'horreur de travailler 16 heures par jour, avec aucun respect pour leur humanite, leur vie, et qui souvent trouvent dans le suicide la seule facon de s'echapper d'une vie sans espoir, sans liberte, que cette anthologie documente, cette lutte contre le desespoir dont parle dans ses poemes le poete Chen Nianxi (1973 ) qui a travaille 16 ans dans les mines de la Chine, et qui fait part d'un groupe de poetes - ouvriers qui ont su donner une voix au desespoir de leur vie, et qui est le premier poete chinois de cette generation de poetes resistants, qui a ete invite pour donner des lectures a San Francisco, par Laborfest, en 2016, qui a ete celebree dans un article de Indybay : " Utilisant la poesie pour couper la glace du silence, ces poetes- ouvriers - mineurs migrants expriment les histoires cachees de personnes qui vivent en bas de la societe. C'est une histoire de l'arrivee montante du capitalisme, et une chanson de chagrin que cause le capitalisme global. " Laborfest, est une coalition pour la dignite et les droits des ouvriers. Apres, le poete Chen Nianxi a ete invite aux universites de Harvard et Yale, en 2020, et il y a aussi un film, une documentaire chinoise de 2016, de Xiaoyu Qin et Feiyue Wu, qui trace la vie des poetes ouvriers en Chine et son message, et le livre "Lune De Fer ", en anglais "Iron Moon" traduit du chinois par la professeur Eleanor Goodman, en edition epuisee en ce moment. 

              Le portrait du Docteur Djabri Salim du photographe artiste Nacer Amari, me rappelle que la culture berbere refuse de perdre son humanite, sa dignite, son coeur charitable et accueillant, dans un monde qui insiste sur le contraire, ou on regarde, ou on voyage. La culture berbere, la culture et histoire de la Kabylie, est depuis des milliers des annees l'histoire de la culture qui se bat, ame, corps et coeur contre l'anonimite d'empires et leurs aggressions, contre le fatalisme de la machine industrielle globale, contre l'anonimite, contre l'uniformite, contre la perte de la voix indentitaire, de la liberte. Le coeur Kabyle est un coeur libre, genereux, charitable, l'a toujours ete, le reste et le restera, n'importe les defis, n'importe les obstacles. Dans son coeur et esprit, l'humanite ne se perdra pas, et dans sa presence, mes livres et poemes, trouvent a chaque fois, le chemin de retour vers une voix de dignite, de joie, de fierte, d'accueil et d'appartenance, en Algerie, sur la terre berbere de la Kabylie. 

Trudi Ralston

La recherche sur les poetes ouvriers de la Chine, et l'anthologie "Lune de Fer", courtoisie de Wikipedia et l'article de 2106, dans Indybay, et l'introduction du livre " Lune de Fer: Une Anthologie de la Poesie des Ouvriers Migrants Chinois"  du 18 avril 2017, de Eleanor Goodman, poete et ecrivaine, qui a traduit l'anthologie du chinois a l'anglais, et qui est editeur executif des Humanites a Penn University a Philadelphia, dans l'etat de Pennsylvania aux Etas Unis.   

Thursday, November 11, 2021

La Cuvette de Maree: Au Centre de l'Abandon - dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

             Le ciel ici les dernieres semaines est lavee dans toutes les nuances de gris, avec des pluies torrentiales, et des moments rares de voir le ciel se recuperer avec des mirages en bleu avec des nuages blancs. Le vent s'amuse de jouer avec les feuilles qui tombent des arbres, qu'il fait trembler avec son souffle froid, et qui au moins fait pour un tapis doux et epais sur l'herbe du jardin, dans ces heures ou la pluie cede a un silence et un peu de soleil qui prend sa chance de secher le jour avec l'essuie - mains grand de sa chaleur furtive. Tot ce matin, au moment du reveil, le rythme repetitif de la pluie sur les tuiles du toit, me donnait l'impression que je tombais lentement vers le centre d'une espace chaude, et le son des gouttes d'eau m'evoquaient une scene maritime, d'une cuvette de maree, et comme la vie humaine se parait parfois a la vie precaire qu'affrontent la faune et flore qui se nourrissent de l'eau qui entre et sort, avec la maree haute et la maree basse, dans une cuvette de maree, ce qui m'a inspiree ce poeme:


Au Centre de l'Abandon 


Au centre de l'abandon, la vie s'acheve, la vie commence, un cri dans l'espace, ou dans le neant. Au centre de l'abandon, entre rire et soupir, entre extase et larme, le rythme et le besoin, de jour, de nuit, s'annonce et se dispute le regne des etoiles, de la lune, du soleil. 

                                                                              * * * * * * * *

L'eau de la mer est puissante, elle fait ses danses sur la plage, et dans son energie de partage, se met aussi dans la cuvette de maree, qui espere, qui attend, que la magie de la mer touchera les etoiles de mer, les actinies, leur permettra de vivre encore, de se nourrir, de boire, de la richesse de la deesse des vagues, de l'amante de Neptune, des sirenes et leurs legendes. 

                                                                               * * * * * * * * 

Le coeur humain si souvent est telle la cuvette de maree, qui attend, que lui touche la mer, ses caresses, ses richesses, pour donner les couleurs a ses reves, ses detresses, pour maintenir en vie, a travers la force, la douceur de sa tendresse, de sa sagesse, le va et vient de ses espoirs, de ses visions, de sa faim, de sa soif, qui sans l'amour de la mer, de son etreinte de ses eaux qui guerissent, qui visitent, laisserait sec et mort toute vie de la cuvette de maree. 

                                                                                * * * * * * * *

Ainsi sont ces ames, ces coeurs charitables, qui nous voient le besoin, la detresse, qui embrassent avec leur amitie, leur tendresse, nos coeurs prisonniers parfois pour si longtemps de la secheresse, du manque que peut souffrir le coeur qui reve, qui chante, dans un monde entoure d'indifference, quand avec les eaux riches et salees, comme celles de la mer, ils nous embrassent de la chaleur de leur presence.

                                                                                * * * * * * * *

C'est dans ces moments de grace, que le centre de l'abandon qui aurait pu etre un desastre, perd sa force destructive, que le coeur du camarade, de l'ami genereux et calme, apporte les eaux de ses bras, du regard qui enleve toute amertume, toute peine, et couvre notre coeur et sa detresse avec l'espoir et la joie de se savoir immermergee comme la cuvette de maree, d'une vie abondante, pleine de promesse, pleine de dignite. 


Trudi Ralston 

Pour ma famille et mes amis et camarades berberes en Kabylie, fidels et imperturbables, pres de qui mon coeur de poete flamande - americaine, se sent chez soi, libre, heureuse, et accueillie.

Tuesday, November 9, 2021

Le Ciel qui Tourne: Les Portraits des Pilotes du Parapente de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

             Dans son album de 50 photos, qui celebrait le Championnat National du Parapente a Aokas, Bejaia, du 28 octobre au 1 novembre 2021, le photographe berbere Nacer Amari de Tassi Photographie, l'artiste de Aokas dedique 14 photos specifiquement aux portraits des pilotes de ce championnat. Mon article du 29 octobre 2021, "Vol Libre a Aokas", se concentre sur l'esprit unifiant de ce championnat, et mon article suivant "Un heritage Ancien", du 3 novembre 2021, se concentre sur les intuitions esthetiques du photographe et son riche album, et cet article "Le Ciel qui Tourne", va se concentrer sur la portaiture de l'abum et nous mettra dans le monde de la photographie de sport, son importance et son histoire. Aujourd'hui, la photographie de sport a une importance qui doit son evolution grace a les avances techniques dans la photographie depuis son inception au milieu du XIXeme siecle, quand la photographie a su commencer a occuper une place d'importance a cote de la portraiture dans la peinture et la photographie de sport pour des photographes globetrotter qui suivent les exploits d'athletes de facon que les peintres du XIXeme siecle avant eux, et des siecles anterieures, suivaient leurs protagonistes ,de la Chine a l'Amazon du Bresil, des photographes de sport comme Lucas Gilman de Colorado aux Etats Unis, et Kirill Umrikhin qui prend des photos entre autre, des pilotes du parapente, ainsi que Tristan Shu, qui travaille dans les alpes francaises. La ou il y a des montagnes, et des athletes qui poursuivent les sports que les montagnes, leur neige, leurs plages, leurs rivieres, invitent, on trouve des photographes artistes comme Chris Burkard, Kevin Winzeler, Cristoph Oberschneider, Adam Kokot. Avant la generation de photographes contemporains, le monde du sport avait des pionniers qui etaient  a l'avant - garde de documenter les athletes et leur monde et energie, comme la photo de 1843, " Le Joueur de Tennis" de David Octavius et Robert Adamson, et les 3 premieres photos de l'ascension du Mont Blanc, faite par Auguste - Rosalie Bisson en 1860, qui a pris 25 personnes, 250 kilos de formats de plaque, un laboratoire portable de photo et une tente comme abri pour developper juste 3 photos immediatement apres l'exposition. En 1882, le mouvement dans le sport fut capturee dans la succession de differentes images pour donner l'impression, l'illusion de mouvement, comme dans la serie de photos "Mouvement dans le sport" de Etienne Marey de 1890, qui montre le mouvement de coureurs. Pendant les jeux olympiques de 1908, des photographes de sport prenaient des photos des athletes, qui les rendait dans des celebrites, comme la photo du marathonnier Dorando Pietri, au moment en 1908, qu'il depassait la ligne d'arrivee. En 1908 aussi, la premiere magazine de sport "La Vie au Grand Air" voit sa publication, et les photos de son energie competitive, et en 1920 les photos de la star tennis francaise, Suzanne Lenglen (1899 - 1938), qui a travers sa visibilite dans le monde de la photographie de sport, devint une championne aussi du sport feminin, comme premiere star de tennis internationale. En 1936, les photos de la victoire importante de l'athlete noir americain Jesse Owen (1913 - 1980), le gagneur de 4 medailles d'or aux jeux olympiques de 1936 a Berlin, le centre de l'empire nazi, circulaient la terre pour son courage d'affronter le racisme du nazime, qui se rendait compte que Hitler voulait empecher qu'un athlete noir gagne des medailles d'or dans les jeux olympiques en Allemagne et dans lequel le dicateur nazi n'a pas reussi. La victoire de l'athlete Jesse Owen fut une celebration de l'espoir d'un monde egalitair a un moment historique ou le fascisme prenait un tournant qui allait devenir catastrophique et culminer dans la tragedie immense de la Seconde Guerre Mondiale, juste quelques annees plus tard. 

             En 1948, la representation temporelle de la ligne d'arrivee pour le cours de 100 metres etait capturee dans les jeux olympiques de 1948 a Londres, en mettant la camera en position parfaite pour capturer l'arrivee des athletes, dans des photos a 100 meme 1000 coups par seconde, dependant de la vitesse des athletes, ou l'espace qui separe les athletes est en fait une espace dans le temps. La photographie de sport etait devenue plus vite que l'oeil nu et le chronometre. Le premier flash electronique fut invente en 1931, en utilisant un stroboscope, et dans les jeux olympiques de 1948, la compagnie d'horloges Omega, mettait une camera sur la ligne d'arrivee, qui savait compter le temps et filmer en meme temps, comme "un oeil magique." Cette technique fut utilisee dans les jeux olympiques aussi a Mexico City en 1968. Ces avances techniques dans la photographie de sport, permettait d'introduire un element de drame, de theatre dans les championnats, a partir du milieu de XXeme siecle. Pendant les jeux olympiques a Mexico City en 1968, deux athletes champions noirs americains, levaient le poing en gant noir, au moment de la celebration de recevoir leurs medailles de champion, en acte de defi contre le racisme des Etats Unis dans les annees soixantes, un acte de courage qui etait vu mondialement a travers les photos faites de cet evenement historique par les photographes de sport sur place. Les premieres cameras numeriques, comme la Cannon D413, fut developpee pour les jeux olympiques a Los Angeles en Californie en 1984, dont les images furent envoyees via des lignes telephoniques au Japon en moins de 30 minutes, et a partir des jeux olympiques a Sydney, en Australie, en 2000, la photographie numerique s'est etablie comme la forme dominante dans la photographie. La portraiture dans la photographie de sport reste au centre de cet art, qui sait capturer de pres, les emotions et les moments de concentration, d'effort, de defi, de courage, de triomphe, de victoire, dans les corps et visages des athletes, comme les portraits du fameux boxeur champion international, Muhammed Ali (1942 - 2016), de sa victoire en 1965 contre Sonny Liston, et les impressionnantes victoires de la jeune gymnaste olympique noire americaine Simone Biles (1997), aux jeux olympiques a Rio de Janeiro au Bresil en 2016, et a Tokyo en 2020, a un moment ou la population noire aux Etats Unis souffre une resurgence de violence et racisme contre leur culture ne pas vue depuis les anees 1950 et 1960, et avant eux, les photos de l'athlete anglais Roger Bannister (1929 - 2018) qui en 1954 savait briser toutes les vitesses de coureur avant lui, et qui disait sur sa victoire: "Ne permets pas que ce que tu ne sais pas faire, controler ce que tu peux faire." Il y a les portraits de l'athlete algerienne de Constantine, Hassiba Boulmerka (1968) qui en 1992, dans les jeux olympiques a Barcelona,  a gagnee la medaille d'or dans la course de 1500 metres, et qui a gagnee la medaille d'or aussi en 1991 a Tokyo et encore en 1995 a Gothenburg, dans les Championnats du Monde, et encore la medaille d'or a Athens en 1991, dans la course de 1500 metres et de 800 metres, et les photos de triomphe sur le visage du gagneur de la medaille d'or de l'athlete algerien Skander Djamil Athmani dans les Championnats du Monde a Tokyo en 2020.  

            Le photographe berbere Nacer Amari continue de celebrer cette riche tradition de la photographie, comme un art qui sait rendre visible la culture dans toutes ses formes, comme la fierte et joie et espoir national qu'accompagne un championnat et ses athletes, que la photographie de sport sait etaler et partager, comme les font les 14 portraits des pilotes du parapente dans l'album " Vols Libres a Aokas" a l'occasion du Championnat National du Parapente a Aokas, Bejaia du 28 novembre au 1 novembre 2021. Les portraits #3, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, et 49, des pilotes du parapente celebre la joie d'une communaute fiere et independante, qui unit toutes les qualites de l'energie et le courage que Aokas montre dans son esprit de partage et camaraderie. Ce sont des portraits de femmes et hommes champions, qui me remplissent le coeur avec un immense desir de me trouver la au milieu de cette belle energie d'espoir et celebration, de pouvoir parler aux athletes, de pouvoir faire la connaissance a ses hommes et femmes courageux, libres, qui symbolisent le mieux de l'esprit indomitable berbere de la Kabylie. Le portrait #3, avec le pilote tenant en main son aile de parapente, entouree de couleurs vibrantes de bleu et orange, comme un magnifique symbole de tenir en main son reve, qu'il realise, de voler libre, avec le ciel et les montagnes comme les sentinels qui lui protegent et gardent.  Le portrait#37 montre le pilote avec les collines et maisons de Aokas ses temoins, un pilote relaxe, reflexif, calme. Le portrait#38 montre un pilote qui se concentre sur les lignes de son aile du parapente, et le portrait #39 nous approche a la championne Souad Aissat dans un moment d'observation et contemplation, et le portrait #40, nous introduit au visage souriant d'un pilote qui montre dans ses expressions la joie de pratiquer un sport unique et inspirant. Le portrait #42 attire l'attention pour la concentration centree du pilote, qui se voit dans les muscles de ses jambes, de ses bras, de son visage, dans la manipulation de son aile du parapente. Le portrait #43 nous montre un portrait de la confiance de la championne Yaya Aissat, observant avec calme et interet ses collegues. Le portrait #45 est un portrait d'un pilote qui sait evoquer l'esprit de determination, dans le visage de son pilote, dans l'expression de ses yeux, qui paraissent nous inviter a leur vison, leur objectifs comme athlete. Le portrait #48 a une energie d'anticipation, de sang froid, de l'espoir, de la volonte, du desir pour la liberte que donne le vol libre dans le ciel grand ouvert, et le portrait #49 d'un jeune athlete, avec son casque de pilote qui met toute l'attention sur son regard intense et detendu a la fois, de ce jeune athlete pilote qui est sur de lui, et de qui son portrait aux reminescences d'un guerrier ancien grec en repos, est une belle conclusion dans cette serie de portraits de cet album riche en contextes et narrations, un trait d'ailleurs de la photographie inclusive et accueillante de Nacer Amari. Les 14 portraits evoquent un desir d'etre present, de vouloir vivre l'energie de ce Championnat National du Parapente, a Aokas, Bejaia, qui celebre tout qui est admirable de l'esprit infatigable, resistant, de la Kabylie, de l'Algerie, de son peuple au coeur grand et au esprit accueillant, qui continuent a inspirer mes articles et poemes, et l'energie et exploits de mes livres. 

Trudi Ralston 

La recherche sur l'importance et l'histoire de la photographie de sport, courtoisie de Wikipedia. 

                

Wednesday, November 3, 2021

Un Heritage Ancien: L'Esprit Visionnair de Lang Jingshan dans la Photographie de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

            L'art de la photographie et de la peinture ont un lien inextricable, qui remonte a la presence importante de la photographie dans les arts visuels a partir du milieu du XIXeme siecle. L'album de Nacer Amari de Tassi Photographie du 31 octobre 2021, au titre "Des Nuages et des Pilotes, des Ailes et des Couleurs: Les Vols Libres a Aokas:" inclut dans ses 50 photos, 9 photos qui montrent un style artistique de qui ses ambiances rappellent a l'art du photographe chinois Lang Jingshan ( 1892 - 1995), un pionnier de la photographie d'art en Chine, et considere "le pere de la photographie en Asie." Lang Jingshan se posait la question qui allait lui fasciner toute sa vie: " Est - ce qu'une photo peut etre appreciee de la facon qu'on apprecie une peinture chinoise?" Avant l'arrivee de l'appareil photo numerique, et de la retouche image, Lang Jingshan voulait rendre la photographie en Chine plus proche au style des peintures chinoises, selon les gouts traditionnels esthetiques chinois. Il y arrivait a travers la technique de la photographie composite. La photographie fut introduite en Chine au milieu du XIXeme siecle, apres que l'invention du processus photographique devint accessible au public. C'etait aussi l'epoque ou les guerres de l'opium, de 1839 - 1842 et 1856 - 1860, forceaient au gouvernement imperial chinois d'ouvrir des villes portuaires vers l'Ouest, y compris les villes de Shanghai et de Canton. Avec le developpement du commerce, des diplomats, missionaires et commercants de l'Ouest introduisaient le milieu nouveau de la photographie, ainsi que la portraiture photographique. Les photographes chinois et leur clientele s'approcheaient a la photographie en reactualisant, adaptant, les conventions et embellisements visuels de la peinture, comme inscrire leur oeuvre avec la calligraphie, en utilisant un pinceau chinois. Des motifs populairs de la peinture traditionnelle chinoise, comme des images de prunes, de bambou, et d'orchidees, etaient ajoutees aux impressions photographiques. La photographie de l'art en Chine emergeait dans l'epoque republicaine (1912 - 1949), et Lang Jingshan en fut un des ses premiers innovateurs. Comme adolescent en Shanghai, il recevait l'entrainage dans la peinture chinoise, mais quand un de ses enseignants lui a introduit la la photographie, il decide de suivre son interet dans la photographie au lieu de continuer ses etudes en peinture. En 1928, Lang Jingshan etablit La Societe Chinoise de la Photographie, un groupe de photographes amateurs, qui voulaient promouvoir la photographie d'art. Sa passion fut la photographie, et pour payer les factures, il travaillait pour des magazines, couvrant les evenements et les nouvelles, et photographiant des seances de mode et des avertissements, des annonces publicitaires.  Il travaillait aussi comme un photojournaliste, et comme un photographe de guerre, pendant la seconde guerre sino - japonaise de 1937. 

             En 1930, Lang Jingshan developpait son style emblematique, qu'il appelait " la photographie composite." Selon le photographe chinois: " La difficulte dans la photographie de produire une scene ideale et de beaute est double, et depend de ce que l'objectif de la camera peut absorber, et est limitee par les desavantages techniques. A travers l'image composee, donc en composite, les photographes peuvent achever le meme que les artistes chinois, comme maintenant ils ont leur choix parmi les objets naturels, ils peuvent maintenant creer leurs propres compositions en photographie. Ni le temps, ou l'espace doit etre un obstacle." Pour Lang Jingshan, la photographie composite fut une sorte de solution technique pour le probleme de comment faire de la photographie dans le style des peintures chinoises. La photo composite de Lang Jingshan de 1934 "Source au bord de la Riviere", fut composee sur l'inspiration de la peinture de 1072 du peintre chinois Guo Xi (1020 - 1090), sa peinture "Debut du Printemps", un rouleau de suspension fait de l'encre en couleurs legers sur de la soie. Pareil a la peinture, Lang Jingshan unit 3 images separees: des arbres au premier plan, au milieu une figure centrale, et un arriere - plan de sommets montagneux. Lang Jingshan utilisait aussi des negatifs photographiques pour creer sa composition au lieu de peindre la scene de son imagination, et utilisait de l'encre pour ecrire de la calligraphie sur sa photo composite et meme ajoutait son sceau rouge d'artiste. Lang Jingshan voulait que sa photographie fut appreciee comme une mise a jour de la peinture traditionnelle chinoise. Il utilisait cette technique de l'mage composite pour creer des natures mortes et des portraits, comme son portrait de l'artiste Zhang Daqian (1899 - 1983), un peintre taoiste celebre, que Lang Jingshan presente comme un immortel, avec sa barbe longue, et son baton en bois, comme flottant dans les nuages, pendant qu'il observe la nature. Les photos # 9,10,12,13,17,21, et 22, 24 et 26, de l'album de 50 photos de l'artiste photographe de Aokas, Nacer Amari illustrent l'intuition creative et esthetique de son talent, dans ses images de pilotes du parapente pendant le Championnat National du Parapente a Aokas, Bejaia, du 28 octobre au 1 novembre 2021. La photo #10, montre plusieurs pilotes de parapente dans un ciel noir, ou le pilote apparait comme une silhouette blanche, et son aile de parapente, comme un grand oiseau bleu exotique. L'image #13, nous met dans un ciel sepia, ou le pilote et son aile de parapente flottent comme une colombe blanche au - dessus de nuages ombrees, fumees aux bords noirs, comme un papier parchemin aux coins brules, qui donne une apparence ancienne a la scene, comme si la photo fut part d'une decouverte archeologique. La technique de sepia etait utilisee dans l'ecriture dans la civilisation greco - romaine et resterait en usage comme matiere pour les dessins, jusqu'au milieu du XIXeme siecle. Le polymathe Leonardo da Vinci (1452 -1519) l'uilisait pour ses dessins, et dans la photographie, la couleur rouge - marron du sepia, obtenu du sac d'encre du poisson seiche, qui est dans la famille de la pieuvre, est utilisee pour changer l'apparence des photos en noir et blanc a une couleur marron. La couleur sepia est maintenant associee avec les photos antiques du XIXeme siecle et debut du XXeme siecle, et une technique qui a aujourd'hui une resurgence artistique. La plupart des logiciels graphiques pour les cameras numeriques ont un filtre sepia pour pouvoir imiter l'effet de cette couleur nostalgique. L'application de la couleur sepia dans cette photo #13 de Nacer Amari donne une qualite artistique enigmatique a la scene, qui ajoute une attraction visuelle seductive a l'oeil, une qualite reflexive aussi, inclusive, qui approche le spectateur au Vol Libre du pilote du parapente dans cet album qui celebre ce sport aerien envoutant. La photo #17 augmente cette fascination artistique, avec une image ou le pilote se trouve dans son propre monde dans un ciel d'encre noir, avec juste lui en silhouette blanche, et son aile bleue - pourpre - sepia. C'est une photo qui a une force creative audace, pour nous mette dans le monde intime du pilote, qui flotte sans apparentes liens a la terre et sa realite en bas. La photo #21, reintroduit le ciel sepia et les nuages de couleurs fumees et brulees, ou la silhouette blanche du pilote et pale bleu de l'aile du parapente apparaissent vraiment telle une peinture ancienne, ou le monde du pilote et son Vol Libre invitent la participation du spectateur, a son sens de liberte, d'audace joyeuse. La photo #24 nous met a nouveau dans le monde de l'espace solitaire du pilote de parapente, ou les nuages disparaissent, et c'est juste lui et le ciel noir, pas un ciel de tenebres, mais le ciel de l'exploration de l'inconnu, de l'avonture. Lang Jingshan creait ses photos de composite dans la chambre noire, ou il placait chaque image des negatifs et manipulait aussi la pose, et chaque resultat donnait une composition dans le style unique de l'artiste. Il souvent re - utilisait le meme negatif, dans plusieurs de ses photos composites, et ainsi il y avait plusieurs fois, les memes figures, bateaux, animaux dans ses compositions, avec parfois la direction du negatif retourne, de renvers. Cet esprit creatif est visible dans les photos  #9,10, 12, 13, 17, 21 et 24, de son album et la facon intuitive que l'artiste berbere Nacer Amari sait creer des scenes de beaute intemporelle dans ses images ou le reel et l'irreel se rencontrent, dans cette expression de creativite vibrante de ces photos des pilotes du parapente et leur monde unique. La photographie de l'artiste berbere d'Aokas a cette qualite unique, esthetique et intellectuelle, de savoir donner expression a son amour pour sa culture berbere en meme temps qu'il sait en rendre visible un esprit inclusif, universel en celebrant la beaute, l'espoir, la force, et identite qui sont au centre du coeur et l'histoire de la Kabylie. 

Trudi Ralston  

La recherche sur le peintre chinois Lang Jingshan, courtoisie de Wikipedia, et l'article "Lang Jingshan and early Chinese Photography" de Tiffany Wai - Ying Beres, dans Khan Academy. Tiffany Wai - Ying Beres est directrice associee du Musee Historique Chinois a San Diego, en Californie.