Wednesday, December 29, 2021

Le Train de Minuit pour la Georgie: La Gare de Bejaia de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

           En 1973, la chanteuse noire nee a Atlanta, Georgia, dans le Sud des Etats Unis, Gladys Knight (1944) et son groupe de rythme et blues, "Gladys Knight and the Pips" ont attiree l'attention du monde de la musique moderne, avec leur chanson "Midnight Train to Georgia": "Le Train de Minuit pour la Georgie". C'est une chanson de grandes sensibilites nostalgiques, d'amour aussi, de la part du coeur d'une femme qui decide d'accompagner son amant vers le Sud des Etats Unis, vers l'etat de Georgia, ou il veut retourner, parceque ses racines lui manquent, et elle decide qu'elle prefere:" I'd rather live with him in his world than in my own world without him": "Je prefere vivre avec lui dans son monde, plutot que rester et vivre dans mon monde sans lui." C'est une chanson qui a beaucoup de subtiles messages, quant a l'alienation continue de la population noire dans le monde urbain blanc des villes des Etats Unis, ou meme si la segregation est condamnee par la loi maintenant depuis les annees 1960, la segregation affective et economique et culturelle ne s'est jamais arretee, sauf pour le percentage minime de personnes qui reussissent a franchir les barrieres que met a la culture noire du pays la majorite paternaliste blanche dominante de droite et l'ambiance et la realite politique - sociale des Etats Unis envers toutes minorites. La majorite de la population noire du pays a ses racines dans le Sud du pays, et dans les annees 1940, il y a eue une migration de millions de personnes noires et leurs familles vers les grandes villes du Nord, comme Chicago, la migration la plus grande dans l'histoire du pays, qui a vu beacoup de genies de la musique des blues migrer vers le Nord. En meme temps, la nostalgie pour le Sud est restee, et la chanson "Midnight Train to Georgia" en est des plus fameuses chansons sur le sujet. Les gares et leurs trains continuent a occuper une place mythologique dans le psyche de l'homme postmoderne, une place d'espoir, de nostalgie, de regret, de perte, de joie, et de chagrin, pour des horizons perdus et des horizons a decouvrir, des voyages faits, et des voyages futurs qui animent l'imagination et le desir pour les espaces grandes, inconnues. La photo du 25 decembre 2021 du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie," La Gare de Bejaia" invite un voyage dans l'histoire des trains, et leur importance culturelle - sociale, et psychologique et affective dans l'histoire de l'avancement technologique du monde, et aussi leur sujet dans les arts, comme la photographie et la litterature du passe et du present.  L'etat de Georgia, par example, a tout un musee qui se dedique a l'importance du train quant au transport de soldats et armes dans la Guerre Civile americaine de 1861 a 1865, qui a eue comme resultat l'abolition de l'esclavage des personnes noires aux Etats Unis. 

            Des le debut de son apparence au milieu du XIXeme siecle, le train a ete et reste un sujet d'interet des photographes d'art, comme les photographes americains Ogle Winston Link ( 1914 - 2001), et Lucius Beebe ( 1902 - 1966) et Richard Steinheimer ( 1929 - 2011 ), et le photographe chinois, Wang Fuchun ( 1943 - 2021), mort cette annee a Beijing, qui est considere le fondateur de la photographie de trains en Chine, et qui avait travaille comme conducteur avant de se dediquer a la photographie de trains et de personnes sur les trains, a partir de 1984. Wang Fuchun a voyage plus de 100,000 kilometres en train, et pris plus de 200,000 photos de trains et de portraits de personnes sur ces trains. En 2019, deux ans avant sa mort, il y a eu une exposition de ses photos au Musee National de Trains de New York. La photo de la gare de Bejaia de Nacer Amari evoque tout un monde, du passe, du present, et le train comme phenomene sociale - culturel continue au - dela du present avec une place visible dans la litterature de la science - fiction. Les gares, comme la gare de Bejaia, etaient pour plus de cent ans, un symbole du pouvoir des empires qui voyaient aux trains comme une facon d'imposer et agrandir leur importance coloniale dans les pays qu'ils occupaient, comme dans le cas de l'Algerie qui a subi le pouvoir coloniale francais de 1830 jusqu'a la reussite de la Guerre de l'Independance de 1954 - 1962. La gare de Bejaia, comme le decrit le photographe " Est une batisse francaise avec une belle architecture. La gare de Bejai est situee a proximite du port et la photo est prise a partir du Boulevard " Colonel Amirouche". Le photographe ajoute : " A chaque fois que je voudrais aller en Alger, je rate (le train) parce qu'il n'est jamais a l'heure. Donc j'abandonne. C'est comme il dit Fellag." Un sentiment appreciable, vu du fait que les trains dans une grande partie des Etats Unis sont toujours en retard aussi, contraire aux trains en Europe et en Asie, comme en Chine et au Japon, que mon fils et son copain ont pu constater quand ils etaient a Tokyo en 2019. Les trains sont en fait une evolution technique de wagons a roues de l'Antiquite, de la Babylonne ancienne ou circa 2200 B.C. des wagons a roues roulaient sur des chemins de wagons de pierre. Le mot "train" a ses origines dans le verbe ancien francais de "trahiner" qui se derive du verbe latin "trahere" qui veut dire "tirer". Les wagons a roues etaient tires par des chevaux ou alimentes par des cables. Apres l'invention de la locomotive a vapeur, aux Iles Britanniques au debut des annees 1800, les trains se sont repandus vite a travers le monde, et permettaient le transport de cargaison et de personnes sur terre plus vite et plus economiquement que jamais avant. Au milieu du XXeme siecle, les locomotives a vapeur  furent remplacees par les locomotives diesel et les locomotives electriques. Les locomotives a vapeur etaient inventees par l'ingenieur anglais des mines Richard Trevithick (1771 - 1833) La premiere locomotive electrique fut construit par l'ingenieur allemand Werner von Siemens en 1879, et la premiere locomotive diesel fut le travail de l'inventeur allemand, Rudolf Diesel ( 1858 - 1913), et obtint une vitesse de 160km a l'heure. Rudolf Diesel a disparu en 1913, en route du port flamand de Antwerp vers Londres en bateau a vapeur, et son corps a ete retrouvee dans la riviere Schelde, en Belgique 10 jours plus tard. Sa mort n'a jamais etait resolue, et on ne sait pas si son invention fut la cause, comme le monde etait tres proche a initier la Premiere Guerre Mondiale, et l'Allemagne ne voulait pas que Rudolf Diesel, qui etait allemand de naissance, donnait son invention a l'Angleterre. Les circonstances exactes de sa mort, si ce fut un suicide ou un meurtre, restent donc un mystere. 

             Vers la fin du XXeme siecle, avec l'evidence montante des problemes que causent les voitures du monde moderne quant a congestion, stress et pollution, le train, qui avait perdu grand part de son attraction comme transport de cargaison et de personnes, a vu le debut d'une appreciation renouvelee de ses avantages, et maintenant dans beaucoup de pays - malheureusement pas les Etats Unis de qui sa vision pour un futur valable quant a ecologie et economie reste myope de la part d'un mouvement de droite dans les griffes d'un facisme naiscent, et d'une attitude de la part des democrates ou domine l'indifference et le manque de volonte. Les trains sont aussi plus surs que les voitures, sont plus efficaces quant a energie, vitesse, reduction de stress pour ses passagers, et effet sur l'ecologie de la planete.  Le systeme de train le plus grand est le Transsiberien, qui voyage de Vladivostok en Siberie jusqu'a Moscou, et qui couvre une distance de 9239 kilometres. C'est peut - etre pour toutes ces raisons que le train voit une renaissance dans le tourisme du monde, et aussi dans le mode du transport de cargaison, et comme trains de banlieue, et aussi dans la litterature, comme dans les livres de science - fiction. Les trains ont un symbolisme dans le livre de l'ecrivain russe Leo Tolstoi (1828 - 1910) "Anna Karenina", et dans la serie de livres "La Tour Sombre" de l'ecrivain contemporain americain Stephen King (1947), ou le protagoniste Roland de Gilead, voyage a travers une serie de grottes, qui etaient a un temps partie d'un chemin de fer souterrain. Les personnages dans cette serie voyagent aussi sur un systeme monorail, qu'opere une intelligence artificielle. Le livre de l'ecrivaine anglaise Agatha Christie ( 1890 - 1976) " Le Crime de L'Orient - Express" decrit un voyage en train de Istanbul a Paris, pendant lequel il y a un meurtre, que resoude le detective belge, Hercule Poirot, l'hero fictif qui apparait dans 33 des 66 romans de Agathie Christie, entre 1920 et 1975.  En 1932, l'ecrivain hongrois de fame internationale, Ferenc Kormendi (1900 - 1972) publie un des ses livres les plus populaires, "Via Bodenbach", un roman avant - garde sur un voyage en train a Berlin, qui fut traduit en des dizaines de langues, et qui contient cette phrase impressionnante: "les relations entre les hommes et les femmes sont apercues d'etre si fragiles, et intangibles, qu'a la fin, ce n'est qu'a travers le chagrin qu'ils arrivent a prouver leur existence." Il y a la trilogie publiee en 2016, de l'ecrivain americain Harry Harrison (1925 - 2012), "Wheelworld", "Monde des Roues", ou dans le second roman de la serie, il y a une colonie agriculturelle sur une planete qui a des saisons extremes, qui cause toute la colonie d'echapper les hivers glaciales deux fois l'an en tournant la colonie en massive machine mobile. Ceci est accompli en soulevant les edifices centrales de la colonie sur des roues et de les attacher derrriere les centrales nucleaires de la colonie, qui se transforment ainsi en une enorme locomotive, un train immense qui sait voyager sur les routes au lieu de chemins de fer, et qui ainsi sait faire la route de 19312 km vers l'autre cote de la planete, ou c'est la saison de temperatures agreables. 

             La photo "La Gare de Bejaia" de Nacer Amari nous transporte ainsi de Bejaia, a l'histoire des trains, dans le passe, et meme dans l'imagination litteraire du futur, et a aussi une attraction puissante quant a mes propres experiences avec les trains, comme adolescente en Flandes. Chaque matin, pour 3 ans, et chaque soir de retour, j'allais en bicyclette de ma maison a Beveren, dans un village ouest - flamand vers la gare de la ville a cote, Roeselare, qui etait a une 20 minutes, pour prendre, apres avoir stationnee ma bicyclette, le train vers la ville d'Izegem, a 7km en train, ce qui prenait une dizaine de minutes, pour ensuite aller a pied vers le lycee, qui etait encore une vingtaine minutes. J'y allais seule, comme la plupart de mes amies allait au lycee a Roeselare, qui m'avait expulsee pour rebellie contre le systeme Catholique stricte quant a ideologie et libertes personnelles. Le train chaque matin, apres le velo aussi seule, m'avait introduit a la solitude, au mepris a peine contenue aussi de ma mere, qui detestait en meme temps ma timidite sociale et ma passion et courage intellectuelle. C'est cette solitude et les voyages en train chaque jour qui allaient reveiller a fond ma passion pour la litterature, pour la poesie, et qui m'ont aussi donnee la chance de voir de pres la fatigue et consternation sur les visages des ouvriers qui prenaient le meme train en route vers les usines de la region. Cette experience a cimentee mes convictions rebelles contre les abus du systeme industriel, une attitude qu'en fait mon pere comprenait, et respectait. Un de mes compagnes sur le train fut le genie litteraire de l'ecrivain libanes Kahlil Gibran (1883 - 1931), surtout sa collection d'aphorismes "Le Sable et l'Ecume" de 1926. Le monde de mes reves aussi, a tres souvent la presence de trains, de me trouver a cette meme gare a Roeselare, ou je cherche mon pere, ou j'essaie de telephoner ma famille, mais il n'y a jamais une reponse, ce qui en fait s'explique par le fait que mon pere, ainsi que mes deux soeurs, et mon frere, et ma mere sont tous morts entre 1998 et 2005, et 2008, et j'ai perdu a mon frere au Texas, l'annee passee. Il y a une tres belle chanson du groupe americian contemporain "Agnostic Mythology" au titre de "Trains" qui est le meme mot en anglais et francais, qui a comme theme " Don't let the Trains get you": "Ne te laisse pas faire par les trains", par les memoires qui hantent associees avec nos experiences de trains, comme les trains sont ou les soldats partaient pour la guerre, et disaient adieu a leurs copines, familles, pendant la Guerre Civile des Etats Unis entre 1861 et 1865, et pendant la Premiere et Seconde Guerre Mondiale. C'etaient les trains qui transportaient les millions de victimes de regimes totalitaires vers des camps de concentration, en Russie, en Chine, en Allemagne. C'est les trains aussi qui reunissent des millions de personnes encore chaque jour, et ainsi les trains ont un symbolisme double de perte, de joie, de tragedie, et d'espoir. Les trains symbolisent le voyage du coeur et de l'esprit sur cette terre, en plus d'inviter des explorations et voyages ou le contact avec la nature, la region, la culture, le peuple du pays qu'on decouvre est possible de facon plus directe, plus concrete et plus intime que le voyage en voiture ou en avion. Un voyage sur le Transsiberien de Vladivostok a Moscou, qui traverse toute la Russie de la Siberie jusqu'a les frontieres avec l'Europe, doit etre une experience inoubliable, a travers 9239 km de nouvelles decouvertes quant a perceptions culturelles, sociales, linguistiques, climatologiques, de la nature, de conversations, de rencontres. Dans mes reves, le train est le vehicule symbolique du desir de retrouvailles, et la photo "La Gare de Bejaia" de Nacer Amari est pour moi un beau et emouvant symbole de la verite que la Kabylie est la seule qui m'approche a avoir a nouveau une famille de coeur, dans l'etreinte chaude et accueillante de son esprit et de sa culture, et des bras ouverts et charitables de ma famille berbere qui m'accompagne chaque jour sur ce voyage, de ce train symbolique qui me transporte vers elle, ses villages, ses montagnes, son soleil, sa voix, ses champs, son sourire, son histoire, son courage, son amour, son amitie, sa resistance, avec chaque article, chaque poeme qu'elle m'inspire depuis presque 5 ans maintenant. "Le Train de Minuit vers la Georgie", dans l'etat dans le Sud des Etats Unis, ou mes parents vivaient et ou sont morts mes soeurs et ma mere - mon pere est mort a Oostende -  est pour moi depuis Le Train de Minuit pour la Kabylie, ou mes reves me permettent voyager, en anticipant pouvoir me reunir avec ma famille berbere, ma famille de coeur, qui m'a sauvee les poemes et l'ame d'etre condamnee a l'oubli et la solitude en perpetuite, pour le crime d'avoir perdue a ma famille de sang, et ma terre de naissance. 

Trudi Ralston 

La recherche sur les trains et leur importance historique et culturelle, courtoisie de Wikipedia, ainsi que l'information sur la chanson de Gladys Knight " Midnight Train to Georgia" et la chanson " Trains" de "Agnostic Mythology".   

Thursday, December 23, 2021

In the End/A la Fin: dans la serie "The Flute and the Echo/La Flute et l'Echo"

             Today, the sun broke through the grey cold clouds, just for a few hours, between rain showers, but it was enough time for some small birds in the backyard, to flit about the trees chirping, and for some pretty light to paint the raindrops hanging from the tree leaves and branches and the moss, into sparkling watery jewels of rainbow colours, bright and magical amidst the stark winter sky. The scene inspired a poem about strength, about dignity in the face of unrelenting challenge: 

             Aujourd'hui, le soleil est apparu, s'est ouvert tel un rideau, pour pousser a cote les nuages gris, juste pour quelques heures, entre les averses de pluie, mais c'etait assez de temps pour permettre la danse de petits oiseaux du jardin et leurs chansons, et pour une belle lumiere de peindre les gouttes de l'eau suspendues des feuilles et branches des arbres et la mousse verte, et les rendre des bijoux eclatants aqueux de couleurs arc en ciel, brillants et magiques parmi le ciel austere hivernal. La scene m'a inspiree un poeme sur la resistance, la dingite face aux defis persistants: 

Here is the poem in English, as this one came to me in English first, and then its echo, that I translated into French, in this new series " The Flute and the Echo".

Voila le poeme en francais, son echo, comme le poeme cette fois - ci m'est venu en anglais d'abord, que j'ai ensuite traduit en francais, pour cette nouvelle serie "La Flute et l'Echo".  


In the End

In the end, when all is not said, and all is yet not done, it becomes clear that only broken can we see what is inside, what we are made of. 

In the end, all that is left, is finely ground powder of what are our souls' bones, the residue of pains unsolved, that sit on the cold ground, and are the mortar that our tears construct to build anew a place to house our heart and the story of its encounters. 

                                                                  * * * * * * * * * * * * * * 

In the end, we realize we are always alone, and that once in a while, upon that empty road, we are lucky to come across a temporary companion, who stops and notices for a while, his own loneliness reflected in our own hesitation to surrender. 

Yet, in that courage to surrender, to believe against all odds in yet the hope to understand, to break down that stubborn barrier between souls, between paths, between our dreams and those of our fellow travelers, there is the hope, the fire, the warmth, the delight, even if in the end, it all turns once more into illusion, and we are left with a darkness once more of ash and empty matter.

                                                                  * * * * * * * * * * * * * *

These are the stones for the path, that will permit us to get up from the wounds of loving without barrier, without reason to cloud the joy of love and its outrageous bliss for heart and soul, no matter the heavy price that always wakes us from the sweet slumber in its arms, at its center. 

In the end, when all is given, when once again the pain is real, of waking up from love's song and rich and nourishing meal, when there is nothing left but the silence dreadful and heavy, and we are left standing once more alone, with the memories of a chance at happiness an aching image, a searing mystery unsolved. 

                                                                   * * * * * * * * * * * * * *

In the end, when the words no longer come, when everything and nothing seems done, we remain standing, broken, because only what is broken shows what is inside: that we are made of light and darkness, helpless, yet proud, fierce, drifters in the mists of time. 


A la Fin 

A la fin, quand tout n'est pas encore dit, et tout n'est pas encore fait, cela devient evident, que seul casses on peut voir ce qu'on a a l'interieur, de quoi on est faits. 

A la fin, tout ce qui reste, est une poudre fine, de qui sont les os de nos ames, le residu de chagrins irresolus, qui se trouvent par terre, et sont le ciment que nos larmes utilisent pour construire a nouveau une place pour heberger notre coeur et ses rencontres. 

                                                                   * * * * * * * * * * * * * *

A la fin, on se rend compte, qu'on est toujours seul, et que de temps en temps, sur cette route solitaire, on a la chance de rencontrer un compagne temporaire, qui s'arrete et note pour un temps, sa propre solitude qui se reflete dans nos propres hesitations pour la reddition. 

Pourtant, c'est dans le courage de cette reddition, de croire contre tout espoir pour comprendre, de demolir cette barriere tetue entre ames, entre sentiers, entre nos reves et ceux de nos voyageurs compagnes, que reside l'espoir, la chaleur, le feu, le delice, meme si a la fin, tout devient encore une fois illusion, et tout ce qui nous reste a nouveau sont les tenebres de trous noirs. 

                                                                    * * * * * * * * * * * * * * 

Ceci sont les pierres, pour le chemin, qui nous permettront de nous lever des blessures d'aimer sans barriere, sans raison qui trouble la joie de l'amour et son extase pour le coeur, pour l'ame, n'importe le prix haut qui nous reveille du sommeil doux dans ses bras, de son centre. 

A la fin, quand encore une fois le chagrin est reel, de se reveiller de la chanson douce de l'amour, et son repas riche et nourrissant, quand tout ce qui reste est un silence affreux et lourd, et on se trouve encore une fois seul, avec les memoires d'une chance au bonheur une image penible, un mystere brulant irresolu. 

                                                                   * * * * * * * * * * * * * *

A la fin, quand il ne reste plus des mots, quand tout et rien ne s'est accompli, on reste debout, rompus, parceque seulement ce qui se rompe montre ce qu'il y a a l'interieur: qu'on est fait de lumiere, de tenebres, impuissants, mais fiers et ardents vagabonds dans les brumes du temps. 


Trudi Ralston

Wednesday, December 22, 2021

Le Retour: dans la serie "L'Esprit Itinerant" dedicacee a Nacer Amari

               Cet article s'inspire sur un film chinois de 2014, en anglais ayant le titre traduit du mandarin de "Coming Home", qui se traduit comme " Le Retour ( a la maison)". Le film a recue une reconnaissance universelle, et est du realisateur Zhang Yimou ( 1950) avec l'actrice Gong Li (1965) et l'acteur Chen Daoming (1955) et raconte l'histoire, a base du livre " Le Criminel" de l'ecrivaine chinoise Geling Yan (1958), d'un prisonnier politique suite de la revolution chinese de 1949, et son epouse, et leur fille. Le prisonnier Lu Yanshi (Chen Daoming), son epouse Feng (Gong Li) se reunissent apres que Lu Yanshi termine ses 20 annees en prison, et leur fille Dandan etait la personne qui avait trahie son pere, un professeur, aux authorites, en echange d'etre promis une chance d'etudier a une ecole prestigieuse pour ballerines. Lu Yanshi se rend compte que sa femme souffre de l'amnesie, et ne se rappelle plus qui il est, et en fait, lui confond, il apprend, avec un policier de police secrete, Fang, qui pour beaucoup d'annees avait abusee physiquement et sexuellement a Feng, en echange de lui promettre que son mari n'allait pas etre executee en prison. Le film se concentre sur les efforts de reconciliation entre pere et fille, entre mere et fille, et sur les efforts emouvants d'essayer de faire se rappeler le passe et son mari a Feng, qui se rappelle toutes les personnes, tous les evenements, sauf son mari a qui elle voit comme un etranger de qui elle vient de faire sa connaissance. Prudemment, la fille et le mari reussissent a que l'epouse Feng accepte a son mari comme un voisin charitable qui ne lui pose aucun danger, comme elle souffre non seulement de la perte de memoire quant a lui, mais aussi du SSPT suite des viols repetes aux mains du policier Fang, qui se manifeste chaque fois que son mari Lu Yanshi essaie de lui embrasser ou meme toucher gentillement le visage. Il comprend et accepte que d'ici avant sa relation avec son eposue sera platonique comme voisin cordial et amicale. Le film est dans ce sens une victoire de l'amour et de la dignite et de la famille, face a des defis tragiques et considerables. Le film m'a touchee profondement le coeur, et m'a touchee les sensibilites quant a la Kabylie et ma famille, amis, et collegues berberes, que j'exprime dans cette serie, sous forme de lettres, part reelles, part imaginaires:

Le Retour

Cher Camarade,

             La pluie et le froid continuent ici, sous un ciel de plomb gris, et je ne resistais pas au jardin aujourd'hui, de laisser echapper un soupir, pensant comme chez toi en Kabylie, il fait pres de 21 degres Celsius, avec plein de soleil et des nuages blancs et joyeux, et un ciel bleu turquoise. Je m'imagineais pouvoir voler, haut au - dessus des grands sapins, immobiles pres du bord de la foret, des geants gardiens a qui j'avais confies mes pensees de temps en temps ces dernieres 30 annees de vivre ici dans notre maison rouge au toit bleu fonce. Je n'arrete pas de penser au film chinois, "Le Retour" de Zhang Yimou, avec les acteurs Chen Daoming et Gong Li, qui raconte l'histoire tragique mais plein d'espoir et dignite, courage et tendresse, d'un mari et son epouse et leur fille, essayant de recuperer ce qui leur reste de leur vie apres que le mari passe 20 ans dans une prison pour prisonniers politiques apres la revolution chinoise de 1949. La femme avait perdue sa memoire, suite de traume, de perdre pour si longtemps a son mari, et de se realiser que ce fut leur fille qui avait trahie a son pere, et suite aussi de la violence souffert pour proteger son mari de la mort pendant qu'il etait en prison tants d'annees. La Kabylie me guerit de beaucoup de traumes, d'avoir perdue a tant de famille, d'avoir quittee a mon pays comme adolescente sans comprendre l'impacte de cette decision m'imposee par mon pere, qui avait une vision idealisee des Etats Unis, suite d'avoir perdu a son pere a l'age de 14 ans, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il voyait aux Etats Unis comme la promesse de democratie apres les horreurs du fascisme du regime des Nazis. Des le premier moment, je me suis sentie mal a l'aise dans ce pays a l'autre bout de l'Atlantique, et toute une vie plus tard, cette malaise me reste, comme une nausee chronique, difficile a guerir et echapper. La Kabylie m'a reveillee le coeur anesthesie de poete, et je suis si fiere de lui dediquer mes livres et leurs articles et poemes, et c'est la Kabylie en plus, qui m'a encouragee de faire des broderies et aussi des dessins en crayon et encre, comme tu sais, a base de l'art photographique de mes collegues a Aokas. La pandemie met tout a un pas de ralenti, et l'incertitude quant a quand je vais pouvoir retourner en Algerie, me cause des angoisses de temps en temps recemment, une peur de perdre ce lien precieux avec ma muse qu'est la terre berbere chez toi. Le film "Le Retour" m'a en fait faire pleurer, de comprendre a un niveau profond a quel point ma muse aime la Kabylie, et recoit d'elle son inspiration, qui nourrit mon courage, mes visions, et aussi mon coeur, affame pour la tendresse et l'appartenance. Dans le film, l'epouse dans l'histoire, Feng, n'arrive pas a se rappeler a son mari, tellement elle fut traumatisee par son absence, et la trahison de leur fille, et l'abus du policier, mais elle se rappelle toutes les autres personnes de son passe et present, et des circonstances. La personne qui lui est le plus cher sur cette terre, elle n'est plus capable se se rappeler, ce qui ajoute a la tragedie de l'histoire. Ce fait m'a vraiement bousculee, m'a rendue tres triste, parceque je me rends compte, que le jour que je perds a toi, mon camarade berbere, a ma Kabylie, et sa terre, a ma famille kabyle, mon coeur de poete risque de perdre, comme la femme perdait a sa memoire, les annees et memoires les plus belles pour les inspirations de mes poemes, de mon art, ce qui, apres avoir vu le film, me trouvait inconsolable. Mon coeur de poete a passe tants d'annees, plus de 30, prisonniere ici d'une solitude sociale et intellectuelle, deja exilee d'une famille d'origine dechiree par des circonstances inhumaines de maladies, d'intrigues, de mort, de trahisons, que me trouver avec mon petit navire de poemes sur les cotes de l'Algerie, pour y etre accueillie avec respect et generosite, reste un evenement de cruciale importance dans ma vie d'ecrivaine, si longuement niee et invisible. Perdre a ma Kabylie, serait en fait tragique pour moi, ce serait comme perdre a nouveau toute chance a une identite et dignite litteraire, culturelle et affective. Comme etre a nouveau enterree vive, en coeur et ame. Un cauchemar, tout simplement. Je serai comme Feng, essayant pour ce qui me reste de ma vie, de comprendre et me rappeler comment et quand je pourrai retourner au memoires les plus precieuses de ma vie de cet amour que j'ai, qui m'occupe tout mon coeur, toutes les melodies et visions de mes livres, de mes poemes, cet amour, cette passion inalterable, pour ta terre, pour ma famille berbere, pour ma Kabylie. Vivre sans elle serait comme avoir le coeur et ame morts, en ayant le corps encore qui respire a peine, ce serait vivre sous l'anesthesie horrible qui me laisserait comme Feng, esperant a toujours le jour ou elle reconaisserait a nouveau que la personne en face d'elle est son mari qui l'aime et qui restera toujours a ses cotes avec elle. " Le Retour" m'a fait comprendre que sans la Kabylie, sans toi et toute ma famille Kabyle, je resterai poete en anglais, ici, mais mon coeur mourirait lentement de peine, de chagrin d'amour pour le pays et les personnes qui hebergent le meillieur de mes energies creatives, de mes espoirs, de mes joies. 

Trudi Ralston

" Croyez dans une tendresse, qui se garde pour toi comme un heritage, et croyez que dans cette tendresse, il y a une benediction, une force, si grandes, que tu peux y voyager aussi loin que tu veux, sans devoir quitter son espace." Rainer - Maria Rilke (1875 - 1926), dans "Lettres a un Jeune Poete" de 1929. 

   


Tuesday, December 21, 2021

Le Souhait/ The Wish : dans la serie "La Flute et l'Echo"/ "The Flute and the Echo"

Ceci est le second des poemes dans la serie " La Flute et l'Echo"/ "The Flute and the Echo", ou les poemes sont ecrits en francais et anglais, comme une flute et son echo. Tous les poemes sont ecrits pour ma famille berbere en Kabylie, et aussi, pour ma famille ici et en Europe et au Maroc. Les poemes refletent le manque de pays pour la Kabylie, qui m'approche aux meillieurs de mes souvenirs de ma terre natale en Flandes, et refletent aussi la tension entre la joie et la peine de rever du moment ou je peux retourner surtout en Algerie.  

This is the second of my poems in the series "The Flute and the Echo"/ "La Flute et l'Echo", where the poems are written in French and English, like a flute and its echo. All the poems are written for my Berber family in Kabylie, and my family here also, and in Europe an Morocco. The poems reflect homesickness for Kabylie, who approaches me to the best of my memories of my native Flanders, and they also reflect the tension between joy and sadness of anticipating the moment I can return especially to Algeria. 

Le Souhait

Il est lourd, ce manteau, que l'hiver me met sur mes epaules, qui pourtant n'a pas la chaleur pour repousser le froid de ses doigts qui me touchent le coeur. Je reste immobile, pensant que si je retiens le souffle, il va passer, aller embeter une autre ame, qui essaie de lui evader les griffes glacees. 

Ou es - tu alors, dans ce silence etouffant, ou tes mains chaudes qui me touchent le front, me caressent les reves, l'espoir? Avec toi, je sors de ce sommeil toxique, qui m'enleve la lumiere et la musique, je ne sais echapper cette anesthesie, qui me vole le courage, me tient prisonnier entre le passage du temps et l'oubli.

                                                               * * * * * * * * * * * * * * 

Anesthesie, tu flottes dans ma tete comme un mirage que je veux effacer de mes yeux, anesthesie, avec ton nom beau et seduisant comme une princesse trahie, ou tu me traines, ou tu m'emmenes, sur ce chemin dur et froid ce matin au jardin?

Je n'aime pas le poids de ton haleine, qui a le gout de l'indifference, cette drogue qui noie, qui elimine toute sensation de joie, de dignite, de tendresse et son energie. 

                                                               * * * * * * * * * * * * * *

Anesthesie, belle et fatale, vas - t'en d'ici, eloigne - toi de mes poemes, et de mes reves. Si tu me laisses, je peux me reveiller encore, et entendre venir de loin les voix berberes qui me montrent la mer et les rivieres ou le soleil brille grand et chaud, ou les hommes, femmes et enfants, vivent sans tes illusions, sans la fatigue de tes intentions. 

Anesthesie, partout dans ce pays perdu et maudit, toi, qui a le sourire d'un cadavre et le coeur pourri, anesthesie, va - t- en d'ici, la, au - dela du ciel gris il y a les nuages blancs, les montagnes fieres de ma Kabylie, de ma famille berbere aux mains et coeurs chauds et accueillants. 


The Wish

This coat is heavy, that winter has put upon my shoulders, and yet it lacks the warmth to push back the cold of its fingers that touch my heart. I remain motionless, thinking, if I hold my breath, it will pass me by, go upset another soul, that tries to evade its frozen grip.

Where are you then, in this choking silence, where your warm hands, that touch my forehead, that caress my dreams, and hope? With you, I leave this toxic slumber, that steals the light and the music, I do not know how to escape this anesthesia, that robs my courage, holds me a prisoner stuck between the passage of time and oblivion. 

                                                               * * * * * * * * * * * * * *

Anesthesia, you float in my head like a mirage, that I wish to erase from my eyes, anesthesia, with your name beautiful and seductive, of a betrayed princess, where do you drag me, where do you take me, on this hard and cold path in the garden this morning?

I do not like the weight of your breath, that tastes of indifference, this drug that drowns, that takes away all sensation of joy, of dignity, of tenderness and its energy.

                                                                 * * * * * * * * * * * * * *

Anesthesia, beautiful and fatal, get out of here, stay away from my poems, and my dreams. If you leave me, I can still wake up, and hear in the distance the Berber voices that show me the sea and the rivers where the sun shines, big and warm, where the men, women and children live without illusions, without the fatigue of your intentions. 

Anesthesia, everywhere in this lost, cursed land, you, who have the smile of a corpse and a rotten heart, leave. There, above the grey of the sky are white clouds, are the proud mountains of my Kabylie, of my Berber family, whose hands and hearts are warm and welcoming.  


Trudi Ralston  

Monday, December 20, 2021

The Transparent Wing - L'Aile Transparente : dans la serie "The Flute and the Echo/ La Flute et l'Echo"

These are a series of poems, in English and French, that reflect the tension at times in my soul, to try to embrace the duality of my poet's heart, caught between two continents, two storylines, in a world that insists on it, insists on struggle and contradiction of both circumstances and vision:

Ceci sera une serie de poemes, en anglais et francais, qui refletent la tension des fois dans mon ame, qui essaie d'embrasser la dualite de mon coeur de poete, pris entre deux continents, deux histoires, dans un monde qui y insiste, qui insiste sur la lutte et la contradiction de circonstances et vision:


The Transparent Wing

How do I see it, this thing that trips me up? How do I know where it is anymore? I cannot feel it scrape in the wind, or rain, or snow, as it sees right through me, pale as a winter's dawn. 

How do I hold it, where does it attach, where do I fold it, underneath my heart or between the layers of my pride, my fear, or do I hold it in my hands, and plead with the sun to warm its trembling?

                                                                       * * * * * * * * * * 

This wing, this solitary wing, so transparent, so alone, that cannot fly without its mate, that lies asleep somewhere on another continent, that I call to come and mend its echo, that cannot reach the sky. 

What words do I craft, to reach on fleeting clouds, the other half of my soul, this other wing, that seems so strong, that flew off on its own? How do I mend, how do I bend, time and space, to fly united, to fly free?

 

L'Aile Transparente

Comment le voir, cette chose qui me bouscule? Comment savoir ou elle se trouve? Je ne ressens pas son bruit dans le vent, ou la pluie, ou la neige, comme elle me voit nue, comme l'aurore en hiver. 

Comment je la tiens, ou est - ce qu'elle s'attache, ou est - ce que je la plie, en dessous de mon coeur, ou entre les couches de ma fierte, ma peur, ou est - ce que je la replie dans mes mains, et implore le soleil de lui chauffer son tremblement?

                                                                       * * * * * * * * * * 

Cette aile, cette aile solitaire, si transparente, si seule, qui ne peut pas voler sans son camarade, qui dort quelque part sur un autre continent, que j'appelle de venir et guerir son echo, qui ne sait atteindre le ciel.  

Quels mots creer, pour atteindre sur des nuages fuyants, l'autre part de mon ame, cette autre aile, qui parait si fort, qui s'est envolee solitaire? Comment guerir, comment plier, le temps et l'espace, pour voler unie, pour voler libre?


Trudi Ralston


For my Berber family in Kabylie, Algeria, for my family in Washington State and Texas, for my family in Belgium and my friends in Morocco and France:

Pour ma famille berbere en Kabylie, Algerie, pour ma famille a Washington State et le Texas, pour ma famille en Belgique et pour mes amis au Maroc et en France:

 Lemnouer Khaled, Rac Adrar, Issaad Issaadi, Nacer Amari, Katia Djabri, Djamil Diboune, Kurt Lolo,  Ghassane Anki, Malika Anki, Aokas Bejaia Tourisme, Walid Allal, Myriam Nys, Nele Nys, Beatrice Vanhee, Carine Beuselinck - Sabbe, Chester Baldwin II, Daniel Jess Graham, Logan Graham, Chris Siler, Dr. Driss Ouaouicha, Filip De Waele, Filip Porteman, Kari Hashirama, Jennifer Dunn, Karim Amroun, Catherine Bouchacourt, Barbara Mulley, Michael Ralston, Nicholas Ralston, Daewessu Salah, Maitre Rachid Oulebsir.  


 

Saturday, December 18, 2021

L'Enigme de Jung: La Photo du Phare du Cap Carbon de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

        Une photo du 7 decembre 2021, une vue du phare du Cap Carbon, Bejaia, de la part du photographe d'Aokas Nacer Amari de Tassi Photographie, a suscitee une exploration du monde ancien des phares et leur presence et importance continue dans le monde de l'histoire et des arts. Le photographe a pris cette photo d'une perspective unique, comme il m'a expliquee, quant a la structure de la photo: " Une photo prise a partir du trou qui alleve les eaux pluviales." Cette perspective permet la vue comme d'un oeil grand, qui observe, en meme temps qu'il partage. Le phare du Cap Carbon, Bejaia, est considere le phare le plus haut dans le Bassin Mediterranien, et est le phare naturel le plus haut du monde. Le phare fut construit en 1906 par les francais et se situe sur un eperon rocheux a l'extremite de la presqu'ile du Cap Carbon dans le prolongement du parc national de Gouraya. Le phare est construit d'une tour cylindrique en verre reposant sur la terrasse d'une batisse en maconnerie, et a une hauteur d'atterrisage culminant a 225m au - dessus du niveau de la mer. "Le feu", indique sa page de Wikipedia, "est de couleur blanche a trois eclats toutes les vingts secondes, a une portee de 29 miles nautiques soit 54km environ." 

         Le monde des phares a un symbolisme qui a trouvee et continue de trouver une expression abondante dans le monde de la peinture, de la litterature aussi, et qui y a meme une place bien complexe, comme on va decouvrir, qui a des implications pour le monde de la psychologie, particulierement, le monde de la psychologie analytique, le monde de qui etait le pere et fondateur le psychiatre suisse, Carl Gustav Jung ( 1875 - 1961) En general, le symbolisme du phare implique, quant aux reves et livres, le danger, la force, la securite, l'espoir, la vigilance, la solitude, l'isolation, la mort, la vie, la fin d'un voyage, le sentier en avant. Le phare le plus ancien etait Pharos, de qui le mot phare se derive ensuite. Pharos etait construit dans la ville ancienne d'Alexandrie, pendant le regne du roi Ptolemy II de Philadelphus ( 280 - 247 B.C.), du royaume ptolemaique de l'Egypte ancien, et etait dit d'avoir une altitude de 100 metres. Pharos fut considere une des Sept Merveilles du Monde Ancien, et pour beaucoup de siecles, etait l'edifice le plus haut sur terrre. Pharos devenait une ruine, apres trois tremblements de terre entre 956 et 1323 A.D., et avait ete le 3eme edifice ancien ayant survecu le plus long, ensemble avec le Mausolee de Halicarnassus, et la grande pyramide de Giza. Il y a des pieces de monnaie decouvert dans des fouilles archeologiques, avec des images du Pharos d'Alexandrie. Apparemment, le Pharos avait pris 12 ans pour construire, de pierres de calcaire et granit. Une equipe d'archeologues francais a decouvert les ruines du Pharos sur le sol de la port est d'Alexandrie, des pieces pesant entre 49 - 60 tonnes, de qui l'equipe a pris des photos pour les pouvoir cataloguer, et aujourd'hui, ces pieces sont en exhibition dans les musees d'Alexandrie. En ce moment, l'UNESCO, qui est l'Organiation des Nations unies pour l'education, la science et la culture, veut declarer la Baie d'Alexandrie sous sa protection. Dans le monde de la peinture, le phare a inspiree l'imagination des artistes du romanticisme et du realisme: le peintre americain realiste, Thomas Kincade ( 1958 - 2012) a dedicacee toute une serie de peintures au folklore des phares dans l'imagination populaire, ainsi que le peintre americain moderniste et realiste, qui aimait explorer la solitude de la societe americaine apres la Seconde Guerre Mondiale, Edward Hopper (1882 - 1967), de qui son interet dans le phenomene des phares etait une addition interessante au theme de la solitude de la vie urbaine et rurale de ses peintures. Le peintre francais post - impressionniste Georges Seurat (1859 - 1891) aussi a explore le theme des phares, ainsi que le peintre americain romantique, Edward Moran (1829 - 1901), qui a fait une serie de 13 peintures sur l'histoire marine des Etats Unis, qui incluyait le sujet du phare, et le peintre russe contemporain Leonid Afrimov (1955 - 2019) aussi a inclus dans ses peintures de couleurs brillantes et style impressionniste, le phare et son attraction persistante. 

         Le travail du gardien du phare etait dangereux, difficile, dur, et tres solitaire, et il y a toute une mythologie de contes plus ou moins verifiables, quant a la mort de plusieurs des gardiens, ou de membres de leurs familles, suite d'accidents dans des tempetes violentes, ou de perte de la sante mentale, y compris des meurtres. Aux Etats Unis, il y a toute une litterature populaire qui se dedique a des histoires de phares hauntes, qui continuent a etre visites par les esprits inquiets de gardiens de phare qui ont souffert une mort tragique. Des poetes, comme Henry Wadsworth Longfellow (1807 - 1882) celebraient aussi la mythologie du phare. Les gardiens du phare sacrifiaient souvent leur bien - etre, et celle de leur famille, pour rendre un service public important, celui d'assurer passage sur aux navires, pendant des nuits de tempetes et de brouillard, ce qui exigeait d'eux un effort herculien pour maintenir les lentilles du phare propre et en bonne fonction. Aussi, jusqu'au debut du XXeme siecle, les phares etaient illuminees par de l'huile de baleine, et de l'huile d'olive, qui etait tres combustible, et causait parfois des incendies dangereuses, et pendant des nuits de tres denses brouillards, le gardien du phare etait oblige de sonner des cornes de brume, des cloches, de faire exploser des cannons. Le pire des ennemis fut la solitude, et il y a toute une liste de contes de temoignages du prix de cette solitude extreme qu'affrontaient les gardiens de phares: un phare a l'etat de Maine, dans l'est des Etats Unis, et construit en 1857, le phare de l'Ile Seguin, avait une epouse de son gardien qui jouait le piano pour combattre la solitude, et s'est dit que le gardien n'en pouvait plus et a tue sa femme, et se suicide apres, et qu'on peut encore entendre la musique de piano, venant du phare abandonne. Il y a le phare de l'Ile Boon, qui est dit d'avoir le fantome de l'epouse du gardien, qui etait dite d'avoir perdue la raison apres la mort de son mari, qui gardait le phare avec elle. Le phare du Point Ayr, construit en 1776 connu aussi sous le nom du phare de Talacre dans le nord du Pays de Galles, a Flintshire, est dit d'avoir l'esprit fantome d'un des derniers gardiens du phare, mort d'une fievre. Apres sa mort, le phare fut abandonne dans les annees 1840. L'Afrique a beaucoup de phares, surtout dans l'Afrique du Sud, les plus fameux phares sont le phare Point Vert a Cape Town, construit en 1824, et il y a le phare Pinda, a Memba, dans le nord du Mozambique, et le phare Umhlonga Roches, qui veut dire dans la langue Zulu, "Site des Roseaux", en Afrique du Sud, et le phare du Cap Spartel, a 15 km du port de Tanger au Maroc, qui fut construit par le sultan Mohammed IV en 1864. Il y a le phare Les Mamelles de Dakar, au Senegal, de 1864, et le phare Mbita en Kenya, et le phare du Cap Agulhas en Afrique du Sud, construit en 1871, et celui de Cap Recife de 1851, qui previent les navires du danger du Recif du Foudre, qui a reclamee beaucoup de navires, et le phare Rocher Romain et le phare Le Phoque, aussi en Afrique du Sud. 

         Le phare et leurs gardiens ont donc une histoire de courage et resistance, face au defis du danger et de la solitude, ce qui nous permet finalement d'approcher le conflit qu'a etudie le psychiatre analytique suisse Carl Gustav Jung, le conflit entre le bien- etre de l'idividu par rapport au bien- etre de la communaute. Un gardien de phare est un example du sacrifice de l'individu, avec parfois des consequences tragiques et mythiques, pour aider et proteger le bien - etre, la survie, le futur, l'espoir de la communaute. Carl Gustav Jung a dit: "En devenant conscient, l'individu se trouve en danger de l'isolation de plus en plus, qui neaumoins est la condition sine qua non de la differentiation consciente." Cette observation quant au phenomene culturel et maritime du phare dans la culture humaine a travers les siecles, est bien a propos, qui a du affronter le dilemme existencielle a laquelle a fait face la philosophie de la psychiatrie analytique de Jung. La vie des gardiens des phares devenait beaucoup plus faisable apres l'invention de l'electricite, quant les phares pouvaient etre illuminees avec de l'electricite, ce qui permettait que le gardien ne devait plus porter le poids lourd de grandes quantites de l'huile de baleine ou d'olive sur un escalier montant serpentine de centaines de pas pour illuminer le phare, ce qui voulait dire que le gardien et sa famille ne devaient plus vivre dans le batiment du phare pour lui maintenir les lumieres, et rendait faisable et beaucoup moins stressant et dangereux l'effort physique pour maintenir le phare. L'idee du symbolisme du phare comme theme de conflit entre individu et communaute comme la perspective de Jung l'interprete, est explore aussi dans le monde du film recent de 2019, "The Lighthouse ", "Le Phare " du realisateur americain Robert Eggers (1983) qui est vu comme un film qui explore la masculinite et l'homme face a la force de la nature. Le film a l'acteur americain Willem Dafoe (1955), qui est le personnage de Thomas Wake, et l'acteur anglais Robert Pattinson (1986), qui est le personnage de Ephraim Winslow, qui affrontent la solitude ensemble pour maintenir un phare dans une isolation complete d'un phare au XIXeme siecle dans le nord - est des Etats Unis.  Les deux hommes n'arrivent pas a resoudre le defi, et le plus jeune d'eux tue l'autre gardien, et trouve la mort lui aussi apres dans un accident. L'element de la philosophie de Jung est present dans la tension entre le jeune homme impulsif et l'autre gardien plus raisonnable, entre le desir de l'individu donc, et la responsabilite communale. Le regisseur a fait le film a base d'une legende du pays de Galles, de deux gardiens de phare qui perdent la raison apres une isolation prolongee sur une ile aride. Le conflit entre les deux pour la dominance quant a comment diriger les devoirs qu'exige le maintenir du phare, met a la surface leurs conflits interieurs aussi, quant a la masculinite, et touche avec audace meme au desir erotique suprime et hesitant entre eux dans des moments, causee par la solitude et les angoissses de la situation, et aussi de visitations d'hallucinations, comme d'une sirene, quand les deux hommes, voulant le soulagement de l'alcool, et n'en ayant plus, se mettent a fabriquer leurs propres boissons fermentes de l'huile pour illuminer le phare. Le film et son ambiance d'horreur montant, est fait en noir et blanc, et le realisateur Robert Eggers a dit lui - meme que l'ambiguite du film etait un de ses buts, et qu'il voulait generer plus de questions, que de reponses avec son film. Ce qui est en fait raisonable, vu du fait que la vie est en tout cas ainsi, quant a ses mysteres que doit affronter l'etre humain. Selon Robert Eggers, ne pas savoir est part de la realite de la condition humaine, et du defi d'essayer de comprendre ce qui nous arrive.  Sigmund Freud (1856 - 1939), le pere de la psychoanalyse, aurait vu au phare, son edifice haut, erige, quant a la mythologie du psyche comme un symbole entierement phallique, la dominance de la masculinite sur les forces de la nature, tandis que Carl Gustav Jung, comme un etudiant en fait de Sigmund Freud, voyait le monde dans un contexte plus grand, qui incluyait le libido avec le terrain vaste de l'inconsient et les archetypes de la mythologie humaine, comme le sage, le filou, l'hero, le pere, la mere, l'enfant.   

         La photo du phare du Cap Carbon, Bejaia, de Nacer Amari evoque beaucoup de pensees et emotions, artistiques, philosophes, et me rappelle que c'est la Kabylie qui est le phare dans la brume pour mes poemes, mes livres, mes expressions et explorations artistiques. La Kabylie est le phare qui m'a menee saine et sauve sur terre berbere, dans mon radeau de poemes, comme poete isolee et exilee affectivement et culturellement. La lumiere d'un phare venait de lentilles qui permettaient la concentration de la lumiere et l'augmentation de sa distance dans la brume ou le noir ou le chaos d'une tempete violente, et l'assemblage de lentilles de fresnel rotatives, inventees par le physiciste francais Augustin - Jean Fresnel (1788 - 1827), etait un objectif compact composite pour application dans les phares, et cette lentille en assemblage avait une hauteur de 2,5 metres et pesait environ 1,5 tonnes. Les gardiens des phares passaient des centaines d'heures nettoyant l'enorme lentille, de qui le verre de ses prismes devait etre immacules pourque sa lumiere et les signaux emis par elle, puissent etre efficace comme avertissement du danger pour les navires. Les plus grandes de ces lentilles de fresnel s'appellent des lentilles hyper - radiales. Je vois ainsi le symbolisme de la Kabylie: elle est le phare par excellence, qui continue a me guider, a m'inspirer, qui me rappelle que dans un monde qui se noie dans l'egoisme, le manque de courage, de resistance, de l'accueil, de la charite, il y a les gardiens berberes et leurs ancetres qui gardent, qui vivent le courage, la generosite, le sacrifice pour la communaute, le respect pour l'artiste aussi et son coeur, l'amour pour la culture, pour la liberte, pour la dignite, qui sont la lumiere et les signaux de guider le passage sur dans les eaux troubles du monde et ses delires, et qui chaque jour a nouveau m'encourage de continuer a celebrer, a partager, a apprendre, a aimer ce phare fier, grand, infatigable, en equilibre entre individu et communaute, qu'est pour mes inspirations litteraires et artistiques la culture berbere de la Kabylie, en Algerie, dans le Nord de l'Afrique, vers qui mes poemes voyagent depuis mon enfance et adolescence en Flandes, et qui me visite avec sa lumiere le jour, et qui m'illumine la nuit mes reves, ici, sur les cotes du port d'Olympia, a l'etat de Washington, dans le Pacifique Nord - Ouest des Etats Unis. 

Trudi Ralston 

La recherche sur l'histoire, l'importance, le symbolisme du phare, courtoisie de Wikipedia, et de projectarcheology.org, " A History of Lighthouses", du 1 aout 2016, et l'article "Symbolism of the Lighthouse", de symbolreader.net, du 23 mai de 2016, ainsi que de inews.co.uk: "The Lighthouse explained: the meaning behind the images and symbolism in the gripping new film" de Ross McIndoe, du 7 fevrier 2020.       

            

Le Reve: dans la serie "L'Esprit Itinerant" dedicacee a Nacer Amari

Cette nouvelle serie, "L'Esprit Itinerant" est une correspondence, part reelle, part imaginaire, autour de deux camarades, que le monde de la pandemie separe, et qui exprime l'espoir et le defi de vivre dans deux mondes, ou l'espace et la distance deviennent en meme temps un pont de rencontre et un engime a vaincre. 

Le Reve  

Cher Camarade,

Le jour s'est leve ici avec un vent intense, qui secoue les arbres au fond de la foret avec un air de mechanchete des arbres plus petits et plus fragiles, qui se paraissent a des dessins en crayon sur un grand papier gris qui les brises font trembler. Je sors d'un reve ou j'etais dans un pays avec beaucoup de volcans tres beaux et des grand palmiers au bord de plages grandes abandonnees, ou la mer dansait dans des vagues de couleurs pourpres et bleu indigo. J'etais seule, en route apparemment vers un aeroport, qui etait inondee de files de gens quand j'y suis arrivee. Je t'ai cherchee, mais tu n'etais pas la, peut- etre tu etais encore sur l'autoroute de retour, j'avais fort l'impression que tu n'etais pas loin. Jai vu a l'aeroport a mon pere, et a mon frere, qui avait bonne minne, un peu angoisee, et qui etait tres jeune, peut - etre le monde des esprits lui avait redonnee sa jeunesse. Il avait sa valise, et j'avais l'impression qu'il voulait m'accompagner sur mon voyage vers Londres, qu'on avait visite ensemble avec des amis de nos parents, quand on avait 12 et 11 ans. Les foules a l'aeroport etaient grandes, impatientes, et du coup, une fille de mes classes de primaires a apparue, et s'est mise a cote de moi dans les files, et elle a parlee sans cesse d'un voyage qu'elle avait fait dans les Caribes, et comme elle etait pressee de retourner en Belgique, ou sa mere l'attendait. Je regardais mon billet d'avion, esperant d'y voir un billet qui disait Paris, avec une connection vers l'Afrique du Nord. Finalement, je suis arrivee pres des guichets, et voila qu'arrivait mon frere, avec sa valise, et je lui salue, et du coup, il decide de ne pas faire le voyage, et il part, en compagnie de mon pere, qui m'assure qu'il va prendre soin de lui, et du coup, les deux son partis, ensemble, me laissant avec ma copine bavarde. Quoique c'etait elle qui me parlait, j'avais fort l'impression de ta presence, en esperant que tu allais arriver a temps si l'autoroute chez toi, n'etait pas trop congestionnee. T'ecrire a rendue moins abrupte la transition du monde du reves vers le son de la pluie sur le toit ici, le vent se calme, le silence enleve son manteau epais, et je commence le jour, en te disant bonjour, a toi, si loin, si pres, que je cherche ici dans les nuages que le ciel peint en blanc, a cote de son espace bleu quand le soleil decide de parfois venir nous dire bonjour. L'isolation avec la pandemie continue ici, le monde se fuit lui - meme, et les responables pretendent, et ne voient rien sauf comment sauvegarder leur pouvoir et leur avarice. Pas besoin de lire des contes de fee, on est attrappes dans les pages d'un d'eux, sauf que les fees sont difficiles de discerner de l'abondance des necromanciers en habit de sages aux yeux et sourires morts, avec lesquels on se trouve entoures. Je te souhaite un bon retour chez toi, je crois que mon reve s'est endormi quelque part dans la maison, je suis soulagee d'en avoir su sortir, quoique quant a mes reves, celui ci n'etait pas mal. C'est peut -etre parceque j'avais fort l'impression que tu as fait vigilance sur moi. Merci, camarade. Prends - soin de toi. 

Trudi Ralston 

Mon pere, Charles - Louis Desender ( 1930 - 2008) apparait souvent dans mes reves, comme un esprit qui assure que je ne me perds pas trop dans le monde de mes reves. Mon frere Bart Desender ( 1958 - 2020) est mort subitement suite d'une rupture cardiaque, au Texas en juin de l'annee passee, ou il a vecu la plus grande partie de sa vie, avec ses deux enfants. Depuis sa mort, c'est la premiere fois, qu'il me visite dans un de mes reves, en compagnie de mon pere, qui y parait prendre soin de lui. Mon frere est mort ne pas sachant qu'il allait devenir grand- pere 6 mois plus tard, d'une petite fille, le premier enfant de sa fille, et son fils et son epouse attendent leur premier bebe pour fin decembre. 

Saturday, December 11, 2021

Ceci est une Celebration - dans la serie "L'Esprit Vagabond " dedicacee a Nacer Amari

          Ce poeme est ecrit dans le rythme et style d'une chanson traditionnelle irlandaise, et vient de mon coeur flamand fier, qui veut feter le coeur berbere de la Kabylie, qui me donne tant d'espoir, courage et joie:

Ceci est une Celebration  


Pour ces moments ou tu chasses le noir loin de mon ciel et y met une grande etoile qui illumine l'espoir, pour ces moments ou ta presence me met a danser, meme si mon coeur se sent lourd avec le poids du monde, pour ces moments ou tu pousses a cote le gris de la pluie, et decore la lumiere qui entre mes yeux avec un soleil qui me caresse et me calme.

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * * 

Ceci est une celebration de toi, camarade, toi qui habites l'espace de mes silences et y invite les melodies qui donnent la vie a mes poemes, toi qui ecoutes, qui comprends, qui ni juge ou s'impatiente, qui sait trop bien comme peut etre long et difficile le chemin, toi qui m'acceptes le chagrin autant que le bonheur, qui embrasses et donnes de l'energie a mon courage.

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * * 

Pour ces moments ou tu es la famille que j'ai perdue, que tu es oncle, frere, pere, cousin, collegue, ami, pour ces moments ou tu me dessines les couleurs de mes reves qui parfois se perdent dans la nuit, pour ces moments ou tu me rappelles que chaque matin tu seras la, meme si le jour meme m'oublie.

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * * 

Ceci est une celebration de toi, merci pour marcher a mes cotes, merci pour etre mes ailes quand les miennes sont epuisees, merci pour les sourires, merci pour le respect, merci pour la tendresse dans ces moments ou le chaos tout autour me trouve le coeur au gout amer, merci pour la joie que tu me donnes, qui inspire tants de mes poemes, merci pour les mots gentils quand les miens ne voient plus clair a cause de trop de pertes, trop de blessures.  

                                                                * * * * * * * * * * * * * * * * 

Pour tous ces moments, pour toute l'amitie, pour toute la patience, pour tes bras ouverts, pour le courage, pour la tendresse, pour l'accueil et la fenetre ouverte, qui comme un phare dans la brume me laisse savoir que je suis sur terre berbere, que le cauchemar de l'exile pour mon coeur de poete se termine dans l'accueil chaud de toi, ma famille Kabyle. 

Ceci est une celebration de toi, pour dire merci, a toi, ma Kabylie. 


Trudi Ralston 

Pour ma famille de collegues et camarades en Algerie, ce pays en Afrique du Nord, qui habite mes poemes et leurs reves. La vie, malgre tous les defis et toutes les incertitudes et angoisses qu'affronte l'humanite de cette terre, reste digne, et vaut la peine, quand on a le coeur qui aime, qui reve, qui se bat, qui n'abandonne jamais ni le courage ni l'espoir, comme m'apprend chaque jour a nouveau, l'esprit fier, ouvert, accueillant et infatigable de mes amis kabyles.    

Monday, December 6, 2021

La Lune de Soie: dans la serie "L'esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

La Lune de Soie

La, ou les arbres grands et vieux se reunissent, au rebord de la foret, avec leurs branches couvertes de mousse verte a cause d'une pluie qui tombe sans cesse, ces branches qui sont les petits ponts de rencontres pour les ecureuils et les oiseaux, pour les echanges entre les creatures de la nature qui parlent du chaos du monde. 

                                                               * * * * * * * * * * * * * *

La, dans ce silence des anciens esprits et leurs memoires, mes pieds touchant le sommeil et reves des feuilles tombees et leurs messages, ces lettres fragiles en couleurs brillantes, qui se rappellent les etes sans secheresses, sans nuages qui brulent rouges sous un ciel de fumee et de chaleurs etouffantes, je t'attends, j'ecoute ce que me racontent les brises de tes exploits, de tes voyages. 

                                                               * * * * * * * * * * * * * *

Toi, ancien astre, messager et confident de pharaons et sages, qui a vu defiler tous les theatres de l'etre humain depuis que la terre lui a accueillie sa presence, aujourd'hui, je te vois dans ce brouillard dense, qui parait me dire que le monde nous egare, nous interdit la vision claire, tu apparais en robe de soie blanche, comme si la lune avait pris pitie de tes larmes.

                                                                * * * * * * * * * * * * * *

La, dans ce moment de tants de questions, je me demande, l'homme est - il encore sur le chemin d'un destin valable, et quoi de tous ces innocents qui ne savent rien du mal et ses machinations, rien des delires qui envahissent l'espoir et le courage? Ou va s'heberger encore l'innocence, ou va trouver son oreiller doux la tendresse, ou pourra chanter ses melodies la charite, ou laisser ses dons, ses etreintes? 

                                                                * * * * * * * * * * * * * *

La, dans ce moment qui parait arreter le temps, ou je cherche mes amis, mes camarades berberes en Kabylie, le brouillard ne me permet voir ni entendre leurs voix, leurs sourires, leurs partages, et je me sens envahie de ce frisson du mal qui passe, cette ombre noire qui ose tout, ce monstre aux appetits d'avarice et mort qui essaie d'infecter tout bonheur, toute lumiere. 

                                                                * * * * * * * * * * * * * *

Le soleil se parait une lune pale, habillee de soie blanche, qui lui serre les rayons, prisonniers de la brume dense, et j'ecoute et je cherche la voix de mes camarades, de mon courage, pour continuer sur ce sentier invisible qui ne me dit rien, sauf que quelque part, epuisee contre un arbre, se trouve l'espoir qui se recupe l'haleine, avant de se lever encore et marcher, en avant, avec dans ses mains blessees nos coeurs, nos ames. 


Trudi Ralston  

Wednesday, December 1, 2021

Le Phare dans la Brume: La Colombe de l'Espoir de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

           Depuis des milliers d'annees, la colombe est un symbole de l'espoir, de la paix, de l'amour et de la gentillesse, de la grace. La photo d'une colombe blanche du 28 novembre 2021 de la part de l'artiste visuel d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, est aussi la couverture pour mon livre le plus recent de aout 2021 "La Colombe: La Cryptographie de l'Espoir de Nacer Amari." L'espoir qu'inspire la culture berbere a mes poemes, a mes perspectives dans ce monde postmoderne et ses angoisses et delires, est un theme de grande importance pour chaque personne qui a le coeur et l'esprit encore intacte, resistant sur ce sentier trouble que nous mene cette pandemie qui continue a se contortionner dans des differentes formes, comme le mal, ce sinistre polymorphe, qui parait s'amuser face a l'impuissance et la corruption du monde, avec ses variantes, Alpha, Beta, Delta, Gamma, Mu, Omicron, et le defile macabre n'est pas encore a la fin de son histoire. Le monde a besoin du symbolisme des colombes, de la resistance de la douceur. En Mesopotamie ancienne, les colombes etaient vues comme des symboles importants de Inanna - Ishtar, la deesse de l'amour, de la sexualite et aussi de la guerre, a partir du troisieme millenaire B.C. Les colombes etaient sacrales aussi pour la deesse Aphrodite, qui derivait cette devotion de la deesse Inanna - Ishtar. Des offrandes votives de petites statuettes en marbre blanc de colombes ont ete trouvees dans le temple d'Aphrodite a Daphni, en Grece. Apres la Seconde Guerre Mondiale, en 1952, le Congres Mondial de la Paix -  debutee en 1848 a Londres- a Berlin, utilisait une lithographie d'une colombe de Pablo Picasso pour son standard. Le peintre chinois Lee Man Fong (1913 - 1988) de Guangzhou, a fait une serie de peintures de colombes au titre de "Deux Colombes." Ce peintre travaillait dur pour sa mere et ses freres et soeurs, et a travaille une grande partie de sa vie en Indonesie, a Jakarta, ou il est mort aussi. Ses peintures ont trouvees un succes grand en Indonesie, et le president du pays, Sakurno, en 1948 lui donne le poste de peintre official du cour, comme Lee Man Fong etait aussi un portraitiste tres accompli, renomme pour ses portraits qui celebraient la culture de l'Indonesie, et ses auto - portraits lui revelent un homme de caractere fort et resistant.  Il etait aussi membre d'un mouvement d'intellectuels et artistes qui etaient en opposition du pouvoir colonial japonais qui terrorisait la population indonesienne, et il a passe du temps en prison pour ses convictions. C'est peut - etre pour cette raison que Lee Man Fong avait une affection pour les peintures de colombes: le mal ne tolere guere la resistance de la douceur, de la gentillesse et son courage. Le mal ne peut sortir vainqueur que quand le bien reste immobile. Le regard clair dans les yeux de la colombe de Nacer Amari est le regard de la vision lointaine, le regard tranquil qui voit, qui comprend au - dela de l'evident, de l'immediat, le regard de la sagesse intemporelle, de la patience et ses souffrances et charites. Elle est "la colombe de l'espoir" comme lui a definit le photographe, et cette photo est un message de cette verite, de l'importance de la lumiere et ses visions, dans des temps de detresse. La lumiere profonde des yeux dans cette photo de la colombe blanche, se parait ayant la profondeur claire qui absorbe toute detresse. C'est un bel enigme, que dans temps de grands problemes, de grandes angoisses et incertitudes, que le courage a besoin de la douceur, de sa paix, de son esprit calme, pour pouvoir vaincre les defis qu'il doit affronter. La douceur de la perspective de la colombe est l'armure qui rend plus resistant au coeur courageux. La paix et sa sagesse sont le contrepoids d'inestimable valeur pour savoir combattre et vaincre les forces du mal, desquelles il y a toute une legion qui parambule la terre en ce moment, desquelles la pandemie du Covid n'en est qu'une des plus recentes manifestations.  Ce poeme est dedicace a cette belle photo de la colombe, et a ses symbolismes qui restent aussi urgents qu'elles l'etaient il y a plus de 5000 ans: 

L'Admonition de la Colombe 

Je n'ai pas de voix comme tu l'as etre humain, ma voix est le son du roucoulement, un echo doux et venu de loin, d'un passe ancien, qui laisse son refrain dans le sein et le coeur des civilisations de cette terre, en esperant qu'un jour, avant que ce ne soit trop tard, mon message de paix, de grace, soit compris, et vecu. 

                                                                      * * * * * * * * * * * * 

Parfois, je me fatigue, de repeter mon chant timide, qui est pourtant de grande importance, selon que me disent les esprits qui sont mes guides, car cela decourage, toutes ces guerres et leurs cruels carnages, qui detruisent, qui tuent l'espoir et l'innocence, qui arrachent la lumiere et l'amour, et donnent la couronne et le pouvoir au mal et l'avarice de ses monstres. 

                                                                      * * * * * * * * * * * * 

J'ai beaucoup de patience, je ne me fatigue guere, je vis dans chaque sourire sincer, dans chaque tendresse, dans chaque geste de charite, de courage. Je vis dans la douceur que sont les nouveaux nes, dans la beaute de l'amitie, du partage, je vis dans la joie des fetes de village, je vis dans la patience, la passion pour la verite et les arts, je vis dans la chaleur de mains qui s'unissent, qui construisent familles et ponts entre communautes, et pays, leurs identites, leurs fiertes et leur liberte. 


Trudi Ralston

La recherche sur l'importance de la colombe, et sur le peintre chinois Lee Man Fong, courtoisie de Wikpedia. 


                

Sunday, November 28, 2021

Racine et Terre: Le Portrait de Amara Abderrahmane de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

             Parmi mes memoires cheres de mon enfance et mon adolescence dans un village dans l'ouest de Flandes, sont les heures passees au restaurant de mon oncle artiste peintre expressionniste - surrealiste, Emiel De Cauter ( 1921- 1976) qui etait le frere du peintre surrealiste Frans De Cauter ( 1920 - 1981). Le restaurant de Emiel et son epouse Nora, etait ou se reunissaient les artistes, les intellectuels, les musiciens du village ou vivaient un groupe d'artistes, le village de St. Martens - Latem, pres de la ville est - flamande de Ghent. A son restaurant et bar, il y a avait toujours un groupe de musiciens Roma, et son fils Koenraad etait uns saxophoniste accompli et chanteur accompli, qui avait une predilection pour les chansons de Georges Brassens. Frans et son epouse Ina, une photographe professionnelle, travaillaient au restaurant, ainsi que Agnes, la soeur ainee de ma mere, et l'epouse du sculpteur Fredric Minne, lui le fils du sculpteur George Minne ( 1866 - 1941), contemporain du peintre moderniste - symboliste Gustav Klimt et du peintre expressionniste Egon Schiele, et ami du sculpteur Auguste Rodin, qui disait de son art: "Je n'ai rien a t'apprendre", quand ils se sont connus a Paris en 1890. Les sculptures de George Minne sont celebres pour montrer les conflics interieurs de l'homme, et se trouvent dans des musees a Ghent, et en Essen en Allemagne, et en Melbourne en Australie. Comme enfant curieuse et serieuse, c'etait fascinant d'ecouter les conversations de mes oncles, des musiciens, d'apprendre tant sur les arts, la philosophie, la musique, a un jeune age, des memoires qui me visitent et inspirent encore toutes ces annees plus tard. Un portrait de Amara Abderrahmane gros plan en noir et blanc du 13 novembre 2021 du photographe berbere d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, a suscitee ces memoires cheres pour le fait que dans le regard de ce portrait il y a cette fierte identitaire que j'ai vu tants de fois dans mes oncles Frans et Emiel, une fierte qui allait rester au fond de mon coeur, et de qui son energie et sa presence allait m'etre redonnee a travers le regal inestimable de la culture berbere de la Kabylie, de qui mes livres et leurs poemes et articles temoignent, 9 livres en ce moment, depuis 2017, et je travaille en ce moment sur mon livre suivant, " L'Esprit Vagabond". Les flamands sont connus pour leur esprit de resistance et leur fierte identitaire, et toutes les annees vecues aux Etats Unis, 10 ans au Texas, et depuis a l'etat de Washington, avaient laissees leurs traces, leurs blessures, de vivre anonyme dans un pays immense qui chaque jour perd une autre piece de son ame deja molle, mal definie. La Kabylie m'a sauvee le coeur de poete, m'a reveillee mon sens de l'identite, de l'appartenance, de la fierte et de la dignite creative. Le portrait de Amara Abderrahmane presente une belle opportunite d'exprimer ma reconnaissance et mon respect a Aokas, qui est au centre de l'esprit Kabyle resistant, fier, accueillant, quant a sa culture, son histoire, sa richesse artistique - intellectuelle. 

             Les mots du photographe Nacer Amari donnent un contexte a la personne de Amara Abderrahmane et son importance quant a Aokas: " Abderrahmane est le fils d'Aokas, estime par tout le monde. On l'appelle souvent "tonton Abderrahmane" pour sa sympathie, et generosite. Il fut membre fondateur du Cafe Litteraire d'Aokas qu'il a preside pendant un mandat. Abderrahmane est actif dans differents mouvements culturels - ecologiques Kabyles et berberes. Il a fait ses etudes superieures en Belgique d'ou il a obtenu un diplome en physique nucleaire. Tonton Abderrahamne figure dans un film court metrage " La Bague Ensorcelee" de Kurt Lolo. Amara Abderrahmane a ecrit un ouvrage genre de biographie de l'anthropologue berbere Rahmani Slimane, fils d'Aokas aussi." Le Cafe Litteraire d'Aokas a une renommee nationale et internationale pour la liste impressionnante d'intellectuels et ecrivains, qui y ont donnees des conferences: Younes Adli, Chakri Amari, Mustapha Bouchachi, Rachid Boudjedra, Ouarda Baziz Cheriff, Kamel Daoud, Abdelkader Gouchene, Mhamed Hassani, Louenas Hassani, Amar Ingrachene, Lynda Koudache, Rachid Oulebsir - qui m'a introduit a la richesse de la mythologie berbere pendant mon sejour en Kabylie en septembre 2019 - Said Saidi, Amin Zaoui. Quant a l'ouvrage de Amara Abderrahmane sur l'anthropologue Rahmani Slimane ( 1893 - 1964), il etait membre de la Societe Historique Algerienne depuis 1934, et participa a plusieurs congres organise par le Federation des Societes Savantes de l'Afrique du Nord, et ce, a Venice en 1949, et a Vienne en 1952. Ses ecrits et travaux ethnologiques chez les populations de Oued Marsa lui valurent une distinction en 1942: le Grand Prix Litteraire de l'Algerie. Plus que j'apprends sur la richesse de la culture et de l'histoire de l'Algerie, et de la Kabylie specifiquement, plus que je veux apprendre, comprendre, et plus que je veux la partager dans mes livres et mes poemes. Il y a un reve angoisse, qui me revisite de temps en temps, depuis beaucoup d'annees, et de qui son contenu varie un peu de decor, mais jamais de preoccupation: je me trouve seule dans une immense ville anonyme, d'acier et de beton, et je marche, au rebord d'une auto - route poussiereuse, bruyeuse, et les voitures me passent a grande vitesse, et je me demande ou je suis, est - ce la route qui menera vers mon village natal? Est - ce la route vers Austin, Texas, ou j'ai fait mes etudes universitaires? Est - ce la route qui mene nulle part? Je demande a des personnes que je rencontre, s'ils connaissent a mon pere, qui est mort deja 13 ans, s'ils connaissent  a mon fils, si quelqu'un sait d'ou je viens, et quelle est cette route avec ses lumieres aveuglissantes sur laquelle je me trouve encore? La decouverte de la Kabylie, de ses photographes artistes, de son coeur accueillant, chaud, charitable, resistant, m'a liberee et me guerit des pires de ses angoisses, de m'avoir sentie si invisible, si seule et muette comme poete et artiste. Je serai si heureuse de retourner en Algerie, en Kabylie, de me retrouver sur terre berbere, et presenter mes 5 nouveaux livres, depuis 2019, et mes travails artistiques a base de photos des photographes Djamil Diboune, Katia Djabri, Kurt Lolo et Nacer Amari. J'en ai fait 5 en ce moment, et je travaille sur un sixieme travail. En Kabylie, mon coeur de poete, se sent libre, se sent en famille, comme je suis la seule membre survivante de ma famille proche, mes deux parents sonts morts en 2008, et aussi mes deux soeurs, en 1998 et 2005 et mon frere, en 2020, qui etaient tous les trois plus jeunes que moi. En Belgique, il me restent une tante et quelques cousins et cousines. La profondeur de la conscience culturelle de la Kabylie, d'Aokas, m'impressionne beaucoup, la passion et le respect, pour maintenir l'integrite de la culture berbere, son histoire, son heritage, son importance, sa resistance, sa sagesse, cette culture riche et profonde, qui m'a donnee ma voix de poete, qui me permet de me reconcilier le passe d'une longue vie de solitudes intellectuelles ici, et me donne la chance sans egale, de celebrer la fierte, la joie, le courage, et l'espoir, imprevue, si bienvenue, de la dignite, de la fierte, de pouvoir partager mes poemes, mes livres , qui celebrent le coeur et l'esprit culturel riche et accueillant de la Kabylie, d'Aokas.

Trudi Ralston  

La recherche sur le Cafe Litteraire de Aokas, et sur Rahmani Slimane, courtoisie de Wikipedia. 

Tuesday, November 23, 2021

Le Dilemme de Penelope - dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

                Le ciel etait bleu, et paraissait faire des cabriolets, autour des nuages grands, blancs, qui eux se paraissaient a des draps etendus, avec qui jouait le vent, qui les envoyait dans les quatre coins du ciel. Les nuages paraissaient etre divertis, contents d'etre visibles, apres tants de jours de pluie, qui les avait enlevee leurs formes, leurs couleurs, leur lumiere, pour rendre l'horizon une tache grande et grise, qui coulait vers le sol, et rendait l'herbe du jardin glissante. La brise etait froide, mais tres revigorant, comme une brise de mer, qui penetre l'ame et la rend courageuse, determinee. Mes pensees m'emmenaient vers l'antiquite de la Grece ancienne, vers l'epouse courageuse d'Ulysse: Penelope, qui etait reine de Ithaca, et de qui son nom en grec ancien est une reference a une tisserande inspiree et intelligente. Un nom tres a propos, vu que selon la mythologie, Penelope savait distraire ses numereux pretendants en tissant et retissant un linceul, en attendant le retour de son mari, le roi de Ithaca, l'hero Ulysse, qui etait parti pour la guerre de Troie et de qui Penelope attendait son retour pour 20 ans, comme le decrit le poete ancien grec Homere ( c. 570 B.C.) dans son epopee de l'Odysee, et qui est aussi l'auteur presume de l'Iliade, qui decrit la guerre de Troie, tandis que l'Odysee se concentre sur le long voyage de retour d'Ulysse, vers sa famille, un effort qui lui prendrait 10 ans pour accomplir. Voyant les nuages se bouger en danse sur le rythme du souffle du vent me rappellait a Penelope, qui avait beaucoup de patience et un sens fort aussi de diplomatie, disant a ses pretendants voyant l'absence de son mari, qu'elle choisirait un d'eux une fois qu'elle aurait fini un tissu grand, un linceul funeraire pour le pere d'Ulysse, Laertes. Chaque nuit, pendant 3 ans, elle defait une partie du linceul, pour tromper ses pretendants. Penelope y reussit, car, finalement, Ulysse retourne et elle est reunie avec lui. Sa determination, de ne pas se rendre aux complots des tous les pretendants, est une merveilleux example de quand on sait combiner la patience et la vision d'un reve clair, on peut atteindre son but, n'importe la gravite ou dificulte des circonstances. J'aime beaucoup cette histoire, parceque, pour moi, la Kabylie est la victoire de l'odysee si longue de ma vie de poete, pour atteindre un chez moi pour ma muse, qui sur terre Kabyle s'est naufragee par chance, par fortune, son radeau de poemes, de livres, pour se rendre compte, apres avoir fait le tour de la terre, que c'etait sur terre berbere que ma voix de poete serait restituee, liberee. Depuis des annees, comme sur un long voyage dangereux et pleins de defis, mon coeur de poete chercheait ou heberger ses inspirations, ses visions, ses chants, et il y avait pleins de defis, tels les pretendants de Penelope, qui ne croyaient rien de mes espoirs, de mes reves, qui aimaient me decourager, meme se moquer de mes efforts, et qui depuis 2017 voient que ma muse est libre, a des tas de livres qui celebrent en articles et poemes, la richesse de la culture berbere de l'Algerie, que mes poemes, volent libre dans le ciel du Djurdjura, dans le coeur grand de ma famille berbere. La pandemie rend difficile en ce moment de retourner en Algerie, mais cela changera bientot, aucune pandemie dure pour toujours. Entretemps, biensur, mes livres et poemes continuent a celebrer la joie et fierte, la dignite d'etre une poete qui doit ses ailes a la Kabylie, sa voix libre, et il y a biensur, encore ces quelques pretendants, qui insistent que je ne reussirais pas a etre libre, tandis que je le suis deja. Comme Penelope, je leur dis que mon linceul sera bientot pret, et je souris, pensant deja a la joie immense que je vais ressentir, d'etre a nouveau sur terre des Hommes Libres, qui m'ont liberee et me liberent les poemes, chaque jour a nouveau. C'est une belle coincidence, que ce fut un des photographes d'Aokas, Nacer Amari, de Tassi Photographie, qui m'a inspiree de commencer de dediquer mes broderies a des photos de photographes de Aokas, comme cela fait plus de 15 ans que je fais des broderies. Comme Penelope, les broderies que je dedique aux photographes artistes de la Kabylie, me rappellent que si on suit son reve avec une determination infatigable, ils se realisent, et aucune quantite de pretendants qui decouragent nos efforts, comme dans le cas de Penelope, qui selon Homere avait 108 pretendants, peuvent reussir la ou le coeur et le courage s'unissent, comme est le cas pour mon coeur de poete flamand - americain, qui bat avec la force de la voix libre du coeur Kabyle, moi, qui se sent hebergee, accuillie, libre, ecoutee, compris, et si fiere de celebrer, de partager la richesse de la culture berbere de l'Algerie. Il y a une terre ou vivent des hommes et des femmes, et des enfants libres, charitables, et de qui, malgre la distance geographique de milliers de kilometres qui nous separe, j'entends leur coeur et leur courage qui bat, a cote du mien, et c'est a ma famille et mes collegues berberes en Kabylie, que je dedique ce poeme:

Le Fil sait, la Plume sait 


Le fil sait, la plume sait, que sur le chemin vers la liberte de nos reves, il ne faut pas faire attention aux pretendants detracteurs, comme le savait la reine Penelope, il ne faut pas laisser que notre courage s'evapore, a cause de mirages que se fabriquent les vautours qui chassent la lumiere et invitent les ombres du doute, de la fatigue, du desespoir. 

                                                             * * * * * * * * * * * * * * * *  

Le fil qui coude le beau tissu brillant, la plume qui chante la joie et le courage du poeme, savent, qu'il ne faut pas faire attention a ses langues, qui tel une serpent, se contorsionnent les intentions avec des mots au son de velours mais gout de poison. 

                                                              * * * * * * * * * * * * * * * * 

En avant, toujours en avant, tel l'agriculteur et ses energies pour le champ, tel le berger, tel le pecheur, en avant, toujours en avant, un pas a la fois, un pied sur qui suit l'autre pied, sans ecouter ceux qui se mettent au bord de la route, pour critiquer, pour distraire, avec comme seul arme pitoyable leur faim pour nous voir echouer, nous voir victimes. 

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * * 

Le fil sait, la plume sait, que dans les tempetes de bruit, de noir, que la seule facon d'avancer est de continuer, sans donner ni rancune, ni rage, de simplement continuer sur le chemin de nos reves, n'importe la saison, n'importe les defis,

                                                                * * * * * * * * * * * * * * * * 

 Avec au coeur le sourire, et dans les yeux la generosite de l'esprit large, dans la voix le chant grand, qui se voit deja de retour sur terre berbere, en Kabylie, pres de ses rivieres, ses montagnes, ses villages, ou vivent les hommes, les femmes, les enfants, libres.  


Trudi Ralston       

Sunday, November 21, 2021

Le Secret des Nuages - un Poeme pour l'Album de Nuages de Djamil Diboune

Le 18 novembre 2021, le photographe berbere Djamil Diboune a partage un album de 30 photos, qui celebrent la beaute du ciel et ses nuages en Kabylie. A un moment ou le monde se trouve dans les griffes de beaucoup de tumultes, a cause de cette pandemie qui traine, la beaute de nuages blancs, lumineux, dans un ciel vaste, bleu fort et clair, donnent de l'espoir, donnent du courage. La nature peut etre une force destructive, souvent par faute de l'etre humain, qui prend envers elle une attitude egoiste et avarice, mais pour la plupart, la nature, quand on la respecte, est une force de benevolence, d'abondance, de generosite, et aussi de beaute. Ce poeme celebre la beaute des nuages dans cet magnifique album de Djamil Diboune, l'Ulysse Berbere, qui connait le bonheur de vivre a fond la beaute et la richesse de la nature de l'Algerie, et surtout de sa Kabylie:


Le Secret des Nuages 


Haut, au - dela des cris de la terre, haut, dans le silence ou habitent les esprits des ancetres et leurs mysteres, respirent les nuages, qui voient d'en haut, le va et vient, les angoisses des etres humains, et qui se demandent, qu'est - ce qui leur arrive, a ces etres humains, qui ont perdu le respect pour la vie, pour cette belle planete?  

                                                                 * * * * * * * * * * * * * *

Haut, au - dela des illusions, des guerres, haut, dans le calme ou le temps se mesure dans des milliers d'annees, et ne pas en moments, ne pas passageres, les nuages revent, et se discutent entre eux, comment assurer le futur du monde, qui avance, indifferent aux rythmes et lois eternels. 

                                                                 * * * * * * * * * * * * * * 

Haut, au - dela de tout soupcon de mal, haut, au - dessus de tout probleme, de toute cruaute, de tout sentier perdu, egare, les nuages ecoutent les rires de l'innocence des enfants de la terre, pleurent a travers la pluie, le chagrin des coeurs brises, de reves perdus dans les efforts de personnes aux ames contortionnees, au courage epuise. 

                                                                 * * * * * * * * * * * * * *

Haut, au - dela de toutes limites, de toute hesitation, de toute blessure, les nuages, luminuex, chantent, leur melodie d'espoir, de sagesse, et c'est souvent les coeurs qui ont souffert beaucoup, et qui souffrent encore, qui entendent, qui comprennent, qui parlent le langage reconfortant des nuages, si doux, si forts, qui sont la caresse pour tous ceux, enfants, adultes, en agonie, en detresse. 


Trudi Ralston

Friday, November 19, 2021

Code de Silence - dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

            Le jour s'etait levee couvert de pluie, une pluie qui collait les feuilles qui essayaient de tomber sur l'herbe, comme des pieces de papier brillants sur les branches et les troncs comme si les feuilles etaient faites avec des sciseaux par les mains d'enfants enthousiastes mais un peu distraites. Il y avait un silence au fond de la foret, qui donnait l'impression que les arbres nus maintenant, s'avaient endormis, epuises par le vent et les tourmentes de la pluie torrentiale des dernieres semaines. Un tamia tout marron chocolat bondissait vers la cloture, avec dans sa bouche un des bouts de pain aux graines que j'avais laissee pour lui et ses copains, et pour les ecureuils. La senteur des sapins etait plus fort, plus rassurant, depuis la pluie, et me faisait oublier le gris monotone du ciel, un ciel sans nuages, sans soleil, sans brise. Je pensais au monde du pictogramme, des anciens egyptiens, des chinois aujourd'hui, et comme cela doit etre utile de pouvoir decrire toute une serie d'emotions, d'evenements, avec juste une image symbolique. C'est la saison, il parait des funerailles, une de mes cousines etait morte subitement ayant seulement 57 ans, et je pensais a un camarade qui etait aux funerailles d'un membre de la famille de son pere. Les funerailles pour moi, depuis avoir quittee mon pays comme adolescente, sont souvent limitees a un coup de telephone tres tot le matin, ou au milieu de la nuit, de la part d'un membre de famille, une tante, une cousine, que je n'ai plus vu depuis mes annees au lycee en Belgique. Les seules funerailles que j'ai pu faire honneur etaient celles de mon grandpere maternel, quand j'avais 13 ans, celles du meillieur copain de mon pere quand j'avais 14 ans, comme je suis partie pour les Etats Unis apres avoir finie mes etudes au lycee, et les seules funerailles que j'ai vu faire honneur, etaient celles d'une des soeurs de ma mere, quand par hazard j'etais en vacances en Belgique, quand j'avais 26 ans. Apres avoir quittee le Texas apres avoir finie mes etudes universitaires a Fort Worth et Austin, une des funerailles pour les quelles j'etais presente fut celles pour ma soeur Ludwina, a Georgia, dans le Sud des Etats Unis, ou vivaient a l'epoque de sa mort mes parents. Ici, a Washington State, les seules funerailles etaient et sont celles auxquelles un voisin ou voisine m'invitaient ou m'invitent, ce qui etait et reste rare, et ce fut de meme pour les fetes de mariage, et les naissances d'enfants. Comme enfant et jeune adolescente, en Flandes, je me rappelle etre a juste deux mariages, de cousines, et une fois aux Etas Unis, le mariage d'une de mes soeurs en Californie, et deux mariages de filles d'une voisine, et de deux copines ici en ville a Olympia. Les naissances de neveux et nieces, etaient et sont aussi limitees a peut - etre un coup de telephone, ou une annonce dans le courier. On s'habitue d'etre un observateur, une personne au rebord des rites d'etre membre d'une culture, d'une societe et ses traditions, ses moeurs. La famille de mon mari americain, sont des personnes qui preferent la solitude, lui et ses deux freres auraient se sentis tres a l'aise dans la cambrousse de l'Australie, loin de toute habitation humaine, ce qui reste meme apres toutes ces annees, un defi pour moi qui avait grandie dans une famille avec beaucoup d'oncles, tantes, cousins, cousines, et une vie intellectuelle et sociale variee et active. 

             Je pensais a la langue Dongba du sud - ouest de la Chine, de la culture Naxi, qui survit intacte depuis l'an 1000 A.D. et de qui leur langue est la seule langue pictographique survivante. La frustration de ne pas pouvoir participer aux rites de passage, comme les fetes de naissance, de mariage, de funerailles, pour toute une vie, de ma famille d'origine, et d'en avoir connue si peu avec ma famille americiane, me faisait penser au monde de la langue Dongba, a ce desir parfois si intense, de pouvoir exprimer ce que je ressens, a travers une lettre pictogramme, pour avoir tants d'emotions toutes repliees sur elles memes, ayant reprimees pour tants d'annees, tants de larmes, tants de sourires, me trouvant en dehors de ces rites de famille, de chagrin et de joie. La Kabylie a changee tout ca, et me permet etre membre de son coeur grand accueillant, me donne depuis plusieurs annees deja, une voix a mes poemes, a mes memoires, a mes exploits, mes experiences, mes nostalgies, mes reves et espoirs comme poete et artiste. Mon coeur l'a ressentie si fort quand j'ai ete en Kabylie en 2019, et depuis, une collection de poemes, et mes 4 plus recents livres pour la Kabylie, temoignent du fait que mon coeur vit et reve pres de ma famille en Algerie, en Kabylie. La Kabylie m'a apppris de retrouver la clef des melodies de mes poemes, elle est la source de l'inspiration de mes livres, la joie et la dignite, de mon espoir, de mon sens de communaute, d'appartenance, comme ecrivaine, comme personne vivant depuis toute une vie entre deux mondes, et que seulement le coeur berbere de la Kabylie sait en etre le pont, l'interprete entre le passe et le present. La Kabylie a su briser ma prison d'isolation, de silences mortels, qui empoisonnaient mon coeur de poete, et tout mon etre reve d'etre de retour en Algerie, de voir a nouveau a travers de la fenetre de l'avion, s'approcher les imposantes montagnes Atlas de l'Afrique du Nord, qui m'emporteraient a nouveau vers ma famille en Kabylie, vers terre berbere, qui me manque tellement, que seul un pictogramme Dongba pourrait exprimer quant a tout ce que mon coeur ressent d'anticipation, de joie, de courage, d'espoir, le moment que mes pieds seront a nouveau la ou je me sens en famille, la ou je me sens en vie, ou je me sens heureuse, fiere, libre.  

Trudi Ralston

" Tu es la seule personne pres de qui je ne me sens pas seule" Lucilla (Connie Nielsen) a son ami Maximus ( Russell Crowe) dans le film "Gladiator" de 2000 de Ridley Scott, avec Russell Crowe (1964) et Connie Nielsen (1965).