Saturday, February 29, 2020

Un Navire pour l'Algerie : Une Nocturne inspiree par " Les Ruines Circulaires " de Jorge Luis Borges

Quand j'etais a l'Universite du Texas a Austin, pour ma maitrise en litterature espagnole et latino -americaine, j'ai eu la chance unique pour les etudiants et professeurs de nos cours d'etre parmi ceux invites a une conference en automne de 1981 de la part du Departement d'Espagnol, de laquelle l'invite d'honneur fut l'ecrivain de l'Argentine, de renommee internationale, Jorge Luis Borges, ne en 1899 a Buenos Aires et mort a Geneve en 1986.  Ecouter et apprendre de ce genie litterair de proche, qui est mort 5 ans apres, fut une experience inoubliable.  Cet ecrivain, poete, philosophe est considere etre celui qui est reponsable pour le mouvement du realisme magique en Amerique Latine. Ses contes et poemes sont d'une profondeur mythique, et le conte de lui que je me rappelle le plus est " Las Ruinas Circulares " : " Les Ruines Circulaires ", de 1940, publie apres dans la collection de 1944, " El jardin de los senderos que se bifurcan " : " Le jardin des sentiers qui se bifurquent ". C'est le conte d'un magicien qui decide de se rever un homme entier : " Le but qu'il avait n'etait pas impossible, mais si c'etait surnaturel. Il voulait se rever un homme : il voulait le rever avec une integrite minutieuse, et le mettre dans la realite . " Le conte est arretant pour ce sujet, mais aussi pour la conclusion de son histoire : l'homme qui reve l'homme y reussit, et quand cet homme se reveille, il se rend compte que lui aussi est le resultat d'un reve d'un autre, qu'il est l'image des pensees qu'un autre lui a fait. C'est un conte qui m'est toujours reste a la memoire, et qui recemment m'est venue visiter a nouveau. Le relire m'a bousculee les emotions, et m'a permis de comprendre aussi ma propre lutte pour une identite, comme poete, comme ecrivaine. Nee flamande en Belgique, etudiante au Texas apres, ou j'ai vecu dix ans, et depuis vivant a Olympia, la capitale de Washington State, dans la region du Pacifique nord- oueste des Etats Unis pour plus de 30 ans maintenant, j'ai etabli un lien intense depuis 2017 avec l'Algerie. L'Algerie, ce navire grand et accueillant qui m'a permis de lui rever comme le sentier ou mes ecrits, mes poemes, mon ame et mon coeur ont eu la chance de se rever une seconde chance, un reveil de ma voix, de mes reves, qui avant l'Algerie furent un acte de volonte, un defi qui essayait de coudre des habits pour mes reves de poete avec le tissu de ma tenacite, le fil de ma passion et l'aiguille de ma force et resistance, dans mes collections de poemes " Solo Flight " et " Through the Center ", et qui se sont reveillees et liberees pour devenir de chair et d'os avec la decouverte de la nature en Algerie a travers la photographie de Djamil Diboune et mes articles et poemes dediques a son art dans mes livres " Une Encyclopedie de Beaute " et " Le Secret Heureux d'Ulysse ", et " La Complicite du Corbeau ".  Le voyage en septembre 2019 en Kabylie fut un reve aussi, devenu reel, concret, de prendre l'avion et traverser les 9000km de Seattle a Bejaia, pour voir de pres toutes les personnes qui avaient inspirees cette determination pour ma liberte intellectuelle, creative et personnelle, et de voir les montagnes et les villages de qui j'avais chantee avant que mes yeux et mes pieds les ont vu et touches en personne. L'Algerie pour moi est une histoire d'amour, car elle est ma muse qui m'a donnee les ailes qui m'avaient manquees tant d'annees. Un navire pour l'Algerie, c'est ca la magie de mon reve, qui a fait que mes poemes et mes ecrits ne sont plus vagabonds, ne sont plus seuls, mais ont trouves sur ses rives, dans son peuple, dans sa nature, de ses  montagnes spirituelles et historiques, de ses rivieres et cascades, de ses fleurs, de ses arbres ancestrales, une identite, une ame, un coeur, qui maintenant respire avec joie, avec amplitude, avec espoir, de qui sa passion vole libre tel un grand oiseau dans son ciel immense. Pour une vie entiere, tel le magicien dans le conte de Jorge Luis Borges, j'ai reve de ce navire qui allait me permettre de decouvrir les rives ou je serai libre d'etre moi meme, d'avoir un recipient pour mes poemes, leurs visions et histoires, et en Algerie, j'ai non seulement decouvert ce recipient, mais j'ai decouvert une richesse de culture, d'histoire, et de courage, d'amitie, de famille, d'amour, de joie, d'appartenance, que je pensais avoir perdue pour la vie. Une volonte de fer m'a permis survivre la solitude d'une vie isolee comme poete et ecrivaine. La charite genereuse et sincere de l'Algerie m'a permis d'etre accueillie par ce pays en Afrique du Nord qui coule dans mon sang comme une chanson, comme une verite profonde. L'Algerie est avec moi, avec chaque lever du soleil et chaque coucher du soleil, et le soir ici, quand j'admire la lumiere brillante des etoiles et de la lune, la seule pensee qui croise mon coeur est : comme c'est bon de savoir que quand je pense a mes amis a Bejaia qui eux et elles aussi voient les etoiles et la lune la nuit, a 9000km d'ici, que l'Algerie est la magicienne qui m'a revee, qui m'a reveillee, qui a appris a mon ame a danser, qui vit dans les rythmes et les melodies de mes chansons, qui m'a fait les poemes et ecrits chair et os avec l'hospitalite de son coeur chaud, grand et ancestral.
Trudi Ralston

Wednesday, February 26, 2020

L' Espace entre les Ombres - Une Chanson de Feu et Fer

Il y a une foret ou on se promene sans compagne, ou la lumiere
est la meme le jour et la nuit.
Les feuilles bruissent sous les pieds, et font un bruit comme d'un siflet.
Le silence y est comme le chant d'une cascade.

Le temps y coule comme dans une peinture surrealiste,
et on y marche tout droit vers le vide.
Comme cette espace entre les ombres qui mene

vers un chemin de sable, la, je risque marcher vers ce vide impitoyable.
Les etoiles la nuit n'y brillent qu'a travers
un grand miroir au double reflet.

Je suis si pres de mon coeur battant, me suivant comme un petit oiseau innocent,
et quand je crains que tout ce qui reste de moi est cette foret immense,
je vois le dragon brulant de ma passion qui vole autour de ma tete,
hurlant la peine de tous ceux que j'aime, tous leurs chagrins,
et aussi criant toutes les chansons de leurs reves, qu'ils partagent avec les miens.

On connait tous les espaces entre les ombres, on se perd tous
sans l'amour et l'appartenance, et on doit tous faire face a
cette foret immense et son vide impitoyable,
qui n'explique rien et veut manger cru notre coeur et notre courage.


Trudi Ralston

L'Arbre aux Bras de Soleil : Un Poeme de Feu et Fer -

Dans le silence du jour, dans ces moments
ou les oiseaux prennent leur sieste pour les amours,
et le ciel glisse son manteau bleu
vers l'herbe brillante de l'apres -midi,
l'arbre grand au fond de la foret pres de notre jardin, s'eveille.

Il etend ses branches musclees comme les bras
d'un danseur fier et amoureux.
Je lui ouvre ma fenetre pour regarder
la beaute du soleil qui se met comme
un feu dans sa couronne immense.

Comme une etoile que l'univers m'envoie
pour soulager ma solitude qui me suit parfois
comme une ombre persistante

Le bel arbre aux bras de soleil, est la, et m'apporte
la poussiere doree d'un desert geant dans ses racines,
qui parfume mon sourire avec le gout et la lumiere
de ses yeux brulants.


Trudi Ralston

Tuesday, February 25, 2020

Le Sacrifice du Dragon : Lettre Ouverte aux Coeurs Libres

Un poeme ecrit le 23 fevrier 2019, qui sera inclus dans la publication de ma collection de poemes pour mars 2020, "Les Poemes de Feu et Fer ". C'est un poeme qui celebre les efforts de nos ames quant a leurs combats pour la liberte interieure du coeur.


Le jour se leva avec une lumiere douce et silencieuse.
La chaleur du soleil envahit tout mon corps,
mon coeur battant, mon ame et mes yeux.
Ta presence s'approche, une ombre chaude et gentille.
Le monde du reve, un pont grand et haut,
s'etend comme les ailes d'un oiseau
de legende, bleu et immense.

Je te vois a travers tes yeux qui me suivent
sur ce chemin incomprehensible et long.
Tu me vois a travers mes yeux qui te suivent
sur ce chemin incomprehensible et long.
L'echo de nos espoirs comme des astres
en flammes, s'echappent vers un ciel enorme de cristal.

Le sang du dragon y laisse ses traces, son feu rouge,
le foyer et le refuge de nos chagrins.
L'epee dans la main, on avance, chantant a haute voix
les exploits de nos defis comme amis, forts et resistants.

Il etait une fois, nos souffles et le dragon
qui nous eveillait, laissant derriere lui les sommeils
de nos illusions et ses monstres cruels,
et sur son dos puissant et sur, on s'envolera,
libres finalement.

Le sacrifice du dragon qui partage la joie du secret de la fin de la solitude
agonisante que les hommes de la terre ont repandue comme une maladie
infectueuse et mortelle, est maintenant la seule memoire qui vaut la peine
de ne pas oublier et bruler sur les champs du temps.


Trudi Ralston
Amor omnia subit. Valor omnia vincit. 

Monday, February 24, 2020

Point par Point : En Route vers l'Algerie - Un Temoignage

Il y a ces moments ou le silence est tel un pont, qui mene de l'eau d'une riviere vers une autre, d'un coucher de soleil, vers un lever du soleil. Des moments de reflexion, de pause, qui sont tel un miroir, qui se reflete dans un second miroir. Aujourd'hui fut un tel jour, au ralenti, qui m'a fait revisiter les annees ou le stress etait si intense, que les mots pour mes poemes et pensees, pour leurs melodies et rythmes, se cachaient, s'evadaient telles des feuilles d'automnes egarees et confuses. J'ai toujours aimee dessiner, et l'idee de faire de dessins de certaines de mes photos de fleurs et animaux, et d'en faire des broderies etait en fait une idee qui allait devenir un pont entre ma muse et moi, pour se retrouver l'harmonie, et la force et courage d'exprimer mes inspirations. Entre 2007 et 20017, mes broderies furent les receptacles de mes idees, de mon voyage de la perte de beaucoup de famille, qui avait blessee mon inspiration, l'avait rendue muette. Les dessins, les broderies, point par point etaient une facon de trouver ma voix a nouveau, d'ecrire les poemes d'abord dans ma tete, de les confier, de les garder la dans ma memoire, de les travailler point par point pour apres les pouvoir ecrire, esperant le moment ou le portail s'ouvrirait a nouveau, et me donnerait a nouveau ma liberte pour m'exprimer, comme ecrivaine, comme poete. En 2012, j'ai commencee ma memoire " Lioness in Exile ", publiee en 2015, et en 2017, j'ai fait la connaissance de la photographie de Djamil Diboune, j'ai fait la connaissance ainsi a la nature en Kabylie, a ce lien intense et intime entre la nature et l'histoire en Algerie, a la richesse de la culture berbere, et cette decouverte etait le debut de la renaissance de ma vie de poete et ecrivaine. Tel des pas invisibles d'abord, toutes les blessures si soigneusement camouflees, sont sorties des ombres, et se sont transformees de rage, de douleur, d'impuissance, de tristesse, en fleurs brillantes, nouvelles, fraiches, en poemes joyeux, fiers, en articles, en livres, et la danse continue, libre, grande, cette celebration de photographes kabyles, de l'histoire fiere et resistante de l'Algerie, de son peuple au coeur immense, sincer, grand ouvert, qui m'a introduit a ma grande famille berbere que j'aime comme la vie meme. Les broderies, de qui les points de croix mesurent 28.5 mm chacun, et de qui la taille est 22.8 par 27. 9 cm, me prenaient entre 9 mois et 2 ans pour finir. Un exercise meditatif chacun, qui maintenant me rappellent le pont entre hier et aujourd'hui, entre le vide et le chagrin des poemes dans mes collections " Solo Flight " et " Through the Center " et la joie et renaissance de mes livres pour Djamil Diboune : " Une Encyclopedie de Beaute ", " La Complicite du Corbeau ", " Le Secret Heureux d'Ulysse ", et apres la collection pour Katia Djabri, " Poesie et Passion dans la Photographie de Katia Djabri ", et le livre "Magie et Mystere " , dedique a la photographie de Lotfi Bouslah, Kurt Lolo de son nom d'artiste, et " Empreintes Berberes ", sur le groupe des Randonneurs des Babors de Bejaia, qui ont ete les hotes genereux et gracieux pendant le sejour de mon mari et moi, en Algerie en septembre 2019, et il y ces derniers mois aussi la presence de l'art accueillant et meditatif du photographe Nacer Amari. Point par point, l'Algerie est la fee gentille qui m'a reveillee d'un sommeil de sortilege, qui m'a mis sur le chemin d'une odyssee inattendue et magnifique, qui me permet une expression totale de mon ame de poete, de mes intuitions et interets creatifs, de mes passions intellectuelles, et qui guerit cette blessure grande, ce manque, cette absence, d'appartenance, car en Algerie, en Kabylie, on m'a redonnee mon ame, mon coeur, tel Ulysse, j'ai eu la chance, le bonheur, la grace, de me trouver chez moi, libre, fiere, a l'aise, dans l'espace grande, chaude, du coeur berbere, du coeur kabyle.  Point par point, tel les fils des dessins des fleurs de mes broderies, la Kabylie a vu mes blessures, et au lieu de les ignorer, de les maudire, elle m'a embrassee, elle m'a ecoutee, accueillie, et m'a appris a chanter a nouveau, a croire a nouveau, a apprendre a nouveau, a partager a nouveau, a sourire a nouveau, a rever a nouveau, a aimer a nouveau, et a ecrire avec une joie jamais connue avant. Un regal de cette taille, de cette generosite est un tresor de qui je veux partager ses bijoux avec toute ma passion, toute mon energie, et toute ma fierte. Point par point, mes broderies m'ont permis de rompre le silence, et pont par pont, l'Algerie m'a appris a trouver le courage et la joie de chanter les melodies de mes poemes, de mes articles, de mes livres, avec la voix qu'elle m'a aidee a trouver, dans ses montagnes, pres de ses rivieres, de ses cascades, dans ses couchers de soleil, dans ses villages, dans ses defis, dans son courage, dans sa joie et optimisme d'ame et coeur, dans ses bras grands ouverts, dans sa grande famille qui me manque, qui m'aime et a qui j'aime : l'Algerie, ce pays au peuple qui est devenu une partie essentielle de mon etre, tel mon souffle, tel les mots et leurs reves de chacun des exploits et aventures de mes poemes.
Trudi Ralston 

Sunday, February 23, 2020

La Racine : Le Calcul du Destin - Une Chanson

La douleur a ses facons, sa maniere, de creer trop d'espace
autour de l'ame blessee.
Tel un fantome qui echappe toute definition,
la douleur nous invade tel un vent froid les reves la nuit.

Ses griffes touchent notre coeur, soudain au manteau
trop grand, trop lourd, trop noir.
Ses pas tremblants suivent notre confiance soudain
fatiguee, egaree.

Il y les joies qui agrandissent l'espace, qui etendent le ciel et le firmament.
Et il y les douleurs qui trompent telle une eau trouble, de qui on ne voit pas le fond.

Quelle torture etrange, d'avoir au coeur une blessure si profonde,
qu'elle sait reveler la racine de la fleur quand le bonheur fut le plus grand.



Trudi Ralston

Friday, February 21, 2020

Le Pas de Deux de la Lumiere - Un Poeme d'Espoir

Ce n'est pas evident de faire confiance, quand les circonstances sont compliquees,
quand les tenebres risquent obscurcir la lumiere.
Il faut beaucoup de courage pour suivre un chemin qui est ni clair ni evident,
qui a des dangers et des contradictions.


Seul les coeurs grands, intuitifs envers la charite et la sagesse, qui ont l'ame fort et resistant
savent faire face a tels defis avec calme et intelligence, car il faut un esprit qui comprend
le ciel et la terre, qui sait voir au - dela de l'evident.


Ceux qui n'ont pas peur de marcher la main dans la main dans les tenebres,
n'auront pas de problemes de danser la main dans la main dans la lumiere.


Ce n'est pas en evitant le noir que triomphe la lumiere,
c'est en lui faisant le combat avec confiance et dignite,
de savoir voir les etoiles quand la plupart des gens voient seulement les ombres et la nuit.


Et ceux qui n'ont pas peur de marcher la main dans la main dans les tenebres,
n'auront pas de problemes de danser la main dans la main dans la lumiere.
Merci a vous, ma grande famille berbere en Algerie, pour votre coeur grand ouvert qui
est pour moi la racine resistante et genereuse qui nourrit la fleur naufragee de mon ame de poete.


Trudi Ralston











Monday, February 17, 2020

Le Silence du Chagrin : Une Melodie de Mystere

Le soleil etait si bienvenu apres toute la pluie des derniers mois. J'etais dehors au jardin, les oiseaux chantaient avec un enthousiasme que normalement ils ne montrent pas avant avril ou mai. Le chat dans mes bras se sentait chaud contre mon coeur et pullover. Son souffle lent, plus lent chaque fois. Il etait enveloppe dans sa couverture preferee, avec un dessin de zebras, et se pressait fort contre moi. Tigger, mon petit chat orphelin, que j'avais sauve de la rue il y a 13 ans, etait en train de mourir dans mes bras. Il avait dormi sur mon lit, tout pres de mon oreiller, sa tete sur mes mains. Le soleil de l'apres -midi paraissait lui aussi retenir son souffle, comme moi, comme la mort a toujours cette facon d'habiller tout avec un silence epais, un poids lourd qui penetre l'ame et le corps. J'avais beaucoup aimee a Tigger, un de beaucoup d'animaux sauves de la rue par mon mari et moi pour 35 ans de suite maintenant : 10 chiens, toujours des adultes que personne ne voulait plus, et 4 chats, aussi abandonnes. Comme j'ai tres peu de famille dans cet immense pays qu'est les Etats Unis, la perte d'un etre cher, meme si c'est simplement un chien, ou chat, fait mal. C'est une partie de mon coeur qui part avec eux, chaque fois qu'ils meurent. Tigger est mort dans mes bras, quelques heures plus tard, une mort privilegiee, de mourir dans les bras d'une personne aimee, comme il m'aimait, et je l'aimais aussi. J'espere ainsi pouvoir mourir comme ce chat aime, dans les bras d'une personne qui m'aime, et a qui j'aime, au soleil, avec les chants des oiseaux et d'un printemps tot tout autour. La mort ainsi, paisible, n'est pas du tout effrayant, je l'ai vecu avec tous mes chiens et chats aussi maintenant, beaucoup de fois. Il y a un silence quand on s'approche dans la presence de la mort, qui est comme une melodie qui chante son mystere, et etre dans sa presence quand on perd une creature qu'on a aimee, ajoute un poids, qui rassure et cause du chagrin en meme temps. Quand j'etais enfant dans un petit village dans la partie ouest flamande en Belgique, j'etais fascinee par les rites autour de la mort de la part du monde des adultes. J'insistais toujours que mon pere, ou grandmere me permettaient de les accompagner s'il y avait une personne qui avait decedee, et de qui la famille avait envoyee une annonce du deuil. Les funerailles ne m'interessaient pas, pour moi, a ce point l'esprit de la personne etait deja au monde des esprits, ce qui me fascinait, et continue a me fasciner est la transition que fait la personne dans sa personne phyisque a travers la presence mysterieuse de la mort. La personne arrete de respirer, le corps devient froid, pale, rigide, et sa froideur devient glaciale. Je me rappelle donner un baiser sur son front a ma soeur Ludwina qui s'avait suicidee a l'age de 35 ans, victime de depression bipolaire. C'etait comme si mes levres touchaient de la glace. Ses mains aussi, gelees. La mort est un mystere, et perdre a une personne qu'on a aimee fait mal. Une part de nous est absent sans eux, pour toujours. Absence et amour sont comme le corps et l'esprit d'un mystere eux aussi, telle la mort. Du point de vue scientifique, on pourrait dire qu'une blessure d'amour, par absence d'une personne aimee devrait pas exister. Une blessure physique fait mal, mais comment expliquer la douleur d'une blessure invisible? Pourtant, le cerveau le registe comme tel, comme une douleur, et il est meme possible de mourir d'un coeur brise, pas par des coups physiques, mais par la souffrance d'une blessure causee par des sentiments de manque, d'amour vers une personne absente. Le stress a un impacte sur l'amygdala, hippocampus, et prefrontale cortex du cerveau, et le stress peut avoir des effets negatifs permanents sur le cerveau, comme un stress tense peut changer les niveaux de cortisol et norepinephrine, donc, il y a des biomechanismes neurobiologiques qui souffrent a cause de traume causee par de la douleur physique, et psychique. Pour les enfants, souffrir du stress intense peut causer des degats permanents, a cause de l'abus physique, emotionnel, a cause de la faim, d'isolation, ni parler des effets desastreux sur eux de guerres. Donc, les traces et cicatrices que laisse le mal physique et psychique sont tous les deux reels. Les tribus amerindiennes ont beaucoup de respect pour les animaux, tel le corbeau, et l'aigle, l'hibou et le loup, et le jaguar. Ayant passee une vie entiere dans la presence de chiens et chats aussi, j'ai vecu pas mal de moments ou j'etais touchee par l'instinct de sensibilite, tact, et meme sagesse de la part de mes animaux qui avaient trouves chez moi une seconde chance a une vie sans faim, sans abus, sans froid et solitude. Tous ces animaux ont chacun et chacune m'appris des choses sur le respect, sur la reconnaissance, sur la charite, la joie, et l'appartenance aussi. Les cultures amerindiennes venerent les animaux pour leur sagesse, pour leur spiritualite. L'aigle est un animal qui est vu comme l'intermediaire entre la terre et le ciel, et j'ai un lien fort avec l'esprit de l'aigle, qui souvent me donne de reconfort et soutien dans des moments difficiles, peut - etre parceque c'est en recompense pour 35 ans de devotion envers des animaux abandonnes et maltraites. Les esprits de la nature ont leurs propres lois, je decouvre, et voir et recevoir la visite d'aigles les dix dernieres annees surtout, est une joie spirituelle profonde pour moi. Sentir partir l'esprit de mon chat Tigger aujourd'hui, qui est enterre ce soir dans un coin paisible au pied d'un grand arbre Sequoia du jardin, etait tres emouvant. La mort dans le monde des animaux est ni effrayant, ni tabou, c'est simplement l'autre cote de la vie, une transition d'energie, une presence spirituelle qui se manifeste a travers des proces physiques tres specifiques. Les anciens egyptiens avaient meme une deesse associee avec les chats, la deesse Bastet, qui avait dans ses statues un corps de femme et la tete d'un chat. En Islam, les chats sont respectes, comme j'ai pu constater en personne au Maroc et en Algerie, comme le Prophete Muhammed aimait beaucoup aux chats. Donc, le respect de ma part envers les chats, et en ce moment de ce chagrin envers la mort de mon chat Tigger, n'est pas juste une question de sentiments, il y a un interet spirituel et culturel aussi, qui apparemment est justifie. Mon chat me manque deja, et me manquera pour beaucoup de temps. Je suis si reconnaissante qu'il est mort chaud dans mes bras, qu'il a connu mourir avec beaucoup de tendresse et espoir, une mort auquel j'espere avoir la meme chance et droit. La mort est un mystere, mais pouvoir mourir dans les bras de l'amour, de la charite, et de l'appartenance, ca, c'est un evenement ou son mystere permet des touches sublimes.
Trudi Ralston 

Thursday, February 13, 2020

Les Lignes Sillonnantes : Au Carrefour des Rencontres

Au carrefour des rencontres, dans le bruit de nos coeurs et ses voyages invisibles,
de personnes qui nous touchent l'ame et ses exploits dans la lucidite du jour et le sommeil de la nuit,
il y des lignes qui avec le temps deviennent claires, tels les fils de soie de l'araignee que la fraicheur de l'aube illumine.


Ces fils d'araignee brillent tels des diamants avec la lumiere du soleil et meme de la lune, quand celle se reveille, pour annoncer le theatre de merveilles de l'amour, ou de la haine, comme l'etre humain a des gouts qui rarement savent maintenir l'equilibre entre paix et guerre, et la danse continue,
d'essayer de comprendre la vie sur cette terre.


Les lignes sillonnantes entre ces etres chers qu'on rencontre le long du chemin, sont que des illusions,
qui en fait cachent une realite beaucoup plus profonde quant au coeur et ses intentions,
car, c'est rare de trouver une personne qui sait toucher ce qui reste invisible entre deux coeurs,
ce qui reste invisible derriere les ombres des mots et leurs chansons, de noter le parfum qui tel
des petits oiseaux s'envolent vers le ciel de nos yeux et y cachent les blessures qu'on ne peut pas effacer.


Au carrefour des rencontres, dans ces moments rares ou le souffle chaud d'un etre proche nous revele les lignes qui nous unissent, ce sont les lignes qui restent invisibles timidement, qui sont les plus fortes, les plus courageuses, les plus importantes. Ce que j'aime le plus en toi, est ce que tu ne me sais pas dire, et ce que je sais tu as besoin d'habiller en robes elaborees de silence.
Il y des blessures qui guerissent dans la lumiere, et celles qui telles les racines, ont besoin de la couverture charitable du noir. 


Trudi Ralston


Wednesday, February 12, 2020

La Photo du Village Kabyle Abandonne de Zidani Azeddine : Deconstruction d'un Sophisme Colonial

Le 9 fevrier, le photographe Zidani Azeddine, du groupe des randonneurs Les Marcheurs, a partage une photo du village kabyle abandonne, sur les hauteurs de la montagne de Tizi N'Berber, le village Akherobe. La photo a une composition interessante, pour le fait qu'elle montre quatre maisons kabyles desertees, qui paraissent etre sous le sortilege renconfortant de la montagne, car elles sont placees a ses pieds, avec la montagne en gradation ascendante derriere elles. C'est une photo ou on ressent le silence du site comme une verite spirituelle, il y a une aura de profonde intimite qui exige le respect, la contemplation. Les maisons kabyles me fascinent, car elles representent l'ame et le coeur kabyle, telles les montanges representent son esprit. Ses maisons et l'intimite de leur structure et function interieure, representent l'importance de la femme kabyle qui symbolise la sagesse feminine qui protege la famille des realites dures du monde, et qui donne l'equilibre au monde masculin, au monde de l'exterieur. Ceci est une sagesse ancestrale, qui a souffert beaucoup sous le colonialisme francais entre 1830 et 1962, et pendant la Decennie Noire, de 1999 - 2001, elle aussi avec des ombres qui ont leurs origines dans la problematique complexe du post - colonialisme, il en reste peu de doute.
Les maisons kabyles abandonnees laissent ainsi un impacte emotionnel et intellectuel puissant, et en fait sont un sujet d'interet de la part de la communaute internationale depuis beaucoup d'annees, depuis en fait, le colonialisme francais. Il y un sociologue et anthropologue et philosophe francais, Pierre Bourdieu ( 1930 - 2002 ), qui a etabli une renommeee internationale en 1960 avec ses etudes sur la maison kabyle, et qui decrit comme les espaces dans lesquelles qu'on vit sont complexes quant a leur associations symboliques, leur significations culturelles, leur configurations sociales, et il y inclut meme la problematique hermeneutique, qui remonte aux ecoles grecques anciennes du stoicisme et des ecoles neo - platoniques. Les philosophies de Pierre Bourdieu furent influencees par Jean - Paul Sarte , Blaise Pascal, Karl Marx, et Paul - Michel Foucault, entre autres. Le philosophe Paul - Michel Foucault ( 1926 - 1984 ) se preocupait de la relation entre pouvoir et connaissance, et comme ceux - ci sont utilises comme une forme de controle social a travers des differents institutions sociales, ce qui preocupait a Pierre Bourdieu aussi. Les etudes qu'a publiees Bourdieu sur ses analyses de la culture kabyle furent la fondation pour sa renommee dans le monde de l'anthropologie sociale. Son livre de 1958 " Sociologie de l'Algerie " fut un success immediat en France et fut publie en 1962 aux Etats Unis. Il se preocupait beaucoup avec le fait que la globalisation avait les moindres benefices pour ceux qui en avaient le plus besoin. Il se preocupait avec le dynamisme du pouvoir dans la societe humaine, les facons dont lesquelles ce pouvoir se transmet et dont l'ordre se maintient a travers les generations. Son dicton etait : " La sociologie est un sport de combat. " Sa recherche a produit des nouveaux techniques d'investigation et a introduit des concepts aussi influentes comme capital culturel, social et symbolique, par opposition a capital economique; il a introduit aussi les idees de habitus, de champ, qui se refere a les positions dans un contexte culturel, et economique  de location, et de violence symbolique, violence symbolique etant par example, l'abus du pouvoir, de prestige. Habitus se refere au comportement physique d'une personne, tel accent, posture, et des habitudes plus abstractes, comme appreciation, classification, sentiment et action. Il etudiait comment le habitus etait influence par les milieux culturels. Son livre le plus connu fut de 1979, " Distinction ", un oeuvre construit autour de l'idee d'essayer de transcender une serie d'oppositions qu'il croyait etre les sciences sociales ( subjectivisme/ objectivisme, micro/macro, liberte/ determinisme ) de son epoque. Ses idees du habitus, capital et champ etaient crees avec l'intention de vaincre ces contradictions. L'ethnographie de la maison kabyle de la part de Pierre Bourdieu dans ses ecrits reste une des etudes les plus souvent citees concernant l'espace domestique. Il y a un professeur en anthropologie en Oregon, l'etat juste a cote de Washington State, Paul Silverstein, qui enseigne a Reed College, qui ecrit sur la politique d'identite, le postcolonialisme et la culture populaire de la diaspora en France et l'Afrique du Nord, qui a ecrit des dizaines d'articles sur l'Algerie, sur la Kabylie, et l'impacte qu'a eu le colonialisme francais et la guerre civile sur la culture et le peuple kabyles. Un des effets du colonialisme fut la naissance tragique des bidonvilles en Alger, de qui on a pu observer leur debut dans les annees 1930. Les methodes brutales du colonialisme ont contribues a la pauvrete rurale de facon dramatique, et Alger devint unt refuge pour les pauvres, cherchant du travail. Des sociologues comme Descloitres et Reverdy discutaient le manque total de reponse de la part du pouvoir colonial francais pour cette infamie. En 1954, 45% de la population algerienne originaire en Alger, vivait dans des bidonvilles. Il y a un livre dedique a ce probleme, ecrit par l'historienne de l'architecte turque Zeynep Celik, de 1997, publie en e - livre, par University of California Press, sous le titre de " Urban Forms and Colonial Confrontations - Algiers under French Rule " : " Formes Urbaines et Confrontations Coloniales  - Alger sous la Gouvernance Francaise ".  La photo de Zidani Azeddine, dans toute sa dignite et silence, est un cri de toute une culture, de toute une facon de vivre qui fut brutalisee, et de qui cette brutalite subie, a laissee des cicatrices profondes. Visiter les villages kabyles de Djebla et de Iguersafene en personne en Septembre 2019, fut une experience profondement emouvante pour moi, d'etre presente, de marcher la ou la population s'est remise des terreurs du colonialisme et de la guerre de l'Independance et de la Decennie Noire en Algerie, fut inoubliable, d'y voir le courage du peuple kabyle de vouloir reclamer l'ame et le coeur de leurs villages, face a des obstacles immenses, est une inspiration profonde pour ne jamais abandonner le courage. Le colonialisme se preocupait avec un cynisme et une hypocrisie pathologique sur les comments d'ameliorer l'attitude de la population algerienne quant a la modernite, tout en detruisant systematiquement toute une culture ancienne dans son intimite la plus sacrale : ses villages qui sont les gardiens de toute la sagesse familiale ancestrale, culturelle, linguistique, sociale, spirituelle et mythologique, tels que les montagnes en sont l'incarnation eternelle. Les villages kabyles et les sacrileges qu'on subis leurs maisons, leurs familles furent un crime contre l'humanite, que le pouvoir francais aura sur sa conscience pour toujours.
Le plus afreux de cette verite est que tandis que la vie du village en Algerie fut systematiquement demolie par le pouvoir colonial francais, des architectes francais s'amusaient a construire des batiments dans les villes en Algerie, pour impressionner le monde, etant fiers en plus qu'ils avaient reussis a incorporer des elements indigenes dans leur architecture. C'est bien de savoir qu'au moins, ces jours, il y un effort serieux dans le monde de l'anthropologie et de la sociologie envers la deconstruction du sophisme colonial quant a ses intentions hypocrites et arrogances monstrueuses.
Trudi Ralston

La recherche sur le sociologue Pierre Bourdieu, courtoisie de Wikipedia.
Le texte " Urban Forms and Colonial Confrontations - Algiers under French Rule ", de l'architecte Zeynep Celik est de 1997, publie a Berkeley University :
UC Press E- Books Collection, 1982 - 2004.

Sunday, February 9, 2020

Dans la Presence d'Une Reine : Le Portrait de Dassine en Noir et Blanc de Nacer Amari

On vit dans un monde de couleurs, ce qui est cause de celebration pour tous les arts visuels, qui ainsi peuvent etaler et presenter la merveille et mystere de la vie et toutes ses manifestations, joyeuses, effrayantes, courageuses, troublantes, inspirantes... Le monde des couleurs ajoute une mesure de comprehension, de tolerance, d'espoir. La photographie a un avantage fascinant : elle peut nous presenter le monde en noir et blanc. Meme aujourd'hui, avec tous les avantages que possede la photographie quant a l'expression de ses visions et perspectives, quant aux couleurs, il y des photographes qui savent atteindre une maitrise dans l'art des photos en noir et blanc. Nacer Amari de Tassi Photographie d'Aokas, en Kabylie, est un tel artiste. Son album des Enfants de la Revolution du Sourire en Algerie a des photos magnifiques d'enfants presents pour les marches hebdomadaires depuis fevrier 2019, et parmi ces enfants qui fascinent pour leur innocence et esprit de sagesse pure, dominent les photos d'Idir et Dassine. Le 7 fevrier Nacer Amari a su creer une photo de l'enfant Dassine, un portrait en noir et blanc qui merite qu'on lui celebre, car cette photo a toutes les qualites d'un portrait royal. C'est une photo qui donne un frisson. Aussitot vue la photo, un autre portrait vient a la memoire, le portrait royal qui a apparu dans la magazine de LIFE, en 1953, sur la couverture, a l'occasion de sa coronation de la reine Elizabeth II, un portrait fait le 27 avril 1953, quand Elizabeth II avait 25 ans. Dassine, a 5 ans, montre un air de royaute. La similarite entre les portraits de la reine anglaise et de l'enfant Dassine quant a une presence imposante qui exige l'interet et le respect, sont impressionnantes. Dassine, telle une reine, est habillee d'une robe soyeuse et satinee, elle a des souliers elegants, et les pieds poses firmes et avec confiance. Elle a les bras dans une pose sure, pres de sa taille, dans ses mains un foulard elegant. Elle a la couronne, qui essaie de controler la cascade de ses cheveux boucles, et elle a le regard vers un futur lointain, vers des responsabilites qui lui appellent, qui lui attirent aussi. Dassine se trouve face a un portail, une grille, avec des tetes sculptees a son entree, qui l'entourent tels des sentinels, des gardiens. Cette enfant a une presence intrigante, une dignite royale comme d'une reine puissante, adulte. Cette photo merite une abondance d'accolades.  La photo en noir et blanc lui fait par Nacer Amari reussit parceque l'omission de couleurs permet une introspection du caractere de son sujet, qui est dans ce cas une enfant de cinq ans, qui parait posseder la sagesse et comprehension d'une adulte informee et au courant du monde et ses problemes et defis. La couronne de Dassine evoque les portraits de Lalla Fadhma N' Soumer, les portraits ou la sainte veneree porte une couronne aux fleurs, et il y un detail dans la photo de Nacer Amari qui souligne precisement cette similarite, cette reference : Nacer Amari ajoute une couleur indigo aux fleurs de la couronne que porte Dassine. Il met l'accent alors sur son heritage royal, sur son heritage comme enfant, comme fille Amazighe, d'etre l'heritiere d'une ligne ancienne et historique de femmes berberes extraordinaires, de reines qui devinrent legendes dans la culture des Imazighen. Dassine porte la couronne d'une femme immortelle, elle represente ainsi la fierte feminine de tout un peuple, qui refuse depuis des milliers d'annees d'accepter la dominance etrangere, le refus de son ame, de sa culture au nom de l'aggression, de l'avarice, du racisme, du colonialisme, y compris le post - colonialisme et toutes ses techniques douteuses de detractions et abus.  Lalla Fadhma N' Soumer, nee en 1830 dans la ville de Soumer, une femme kabyle d'un intellect feroce et un esprit de guerriere, allait devenir le symbole de la resistance contre l'aggression coloniale francaise, luttant encore adolescente, a cote du lieutenant devenu guerrier, Bou Baghla, et ensemble cette force a su vaincre l'armee du Marechal Jacques Louis Randon, et cette femme de courage exceptionnelle est morte en prison, victime des represailles de l'armee francaise trois ans plus tard, quand elle avait juste 33 ans. Son titre de Lalla Fadhma N' Soumer, se refere au fait qu'elle est veneree telle une sainte. La photo en noir et blanc de Dassine a un autre beau detail, telle les fleurs de sa couronne, le photographe lui a coloree le foulard autour de sa robe longue, en turquoise, ce qui augmente le sens d'un portrait royal, comme dans les portraits royals, les personnes portent a travers leur robes, un ruban de couleur different de leur vetements formels, pour souligner leur importance, leur position elevee sociale. Le photographe Nacer Amari met ainsi l'attention sur ce qui define Dassine comme heritiere et representante d'une ligne royale : il a mis les fleurs de sa couronne et son ruban, ou son foulard en relief en ajoutant la couleur indigo et la couleur turquoise. Dassine porte une couronne qui a des similarites qui evoquent la coronne de la sainte kabyle Lalla Fadhma N'Soumer.  La recherche sur Lalla Fathma N'Soumer rappelle les reines berberes : Tin Hinan, la premiere reine des Tuareg, qui sont connus aussi sous le nom de Kel Tamasheq, qui a su unir les tribus du Kel Ahaggar, et qui fut Tamenkult, reine, jusqu'a sa mort. Ce fut a Abalessa, que Tin Hinan a rencontree le peuple Kel Ahaggar, et ou elle a fait la connaissance de son amant Amastan, et c'est cette relation qui avait menee a des tensions, et eventuellement a des batailles, qu'elle a gagnee et qui ont menee ensuite a l'union pacifique des tribus des Tuareg. Les Tuareg ont su maintenir leur territoire, cela depuis le IVeme siecle, un territoire qui couvre le sud de l'Algerie, la Libye, le Niger, Mali, Burkina Faso. Tin Hinan est consideree la mere des Tuareg. En 1925, l'archeologue Byron Khun de Prorok, decouvre un tombeau magnifique a Abalessa, en Algerie, et les Tuareg restent convaincus que c'est le tombeau de la reine Tin Hinan, et cette conviction continue a gagner de la veracite, basee sur des recherches archelogiques et historiques des Tuareg et leur culture et histoire quant aux traditions d'enterrement. L'heritage de Tin Hinan continue a se celebrer le cours du festival en son honneur a Tamanrasset, dans le Sud de l'Algerie, pour illuminer la culture Tuareg, en particulier les femmes a travers les arts.
Il y a l'heritage de la reine Amanishakheto, la reine de Nubie, la region le long de la riviere Nile entre Aswan dans le sud de l'Egypte, et Khartoum dans le centre du Sudan. Les anciens egyptiens se referaient a Nubie comme Ta - Seti, Le Pays des Archers, comme le peuple etait renomme pour cette expertise. La Nubie fut un des sieges des civilizations les plus anciennes de l'Afrique, avec une duree de 2500 B.C. jusqu'a 1500 B.C., avec le royaume Kush etant le plus important, qui a su vaincre l'Egypte et y a etabli la Vingt- cinquieme Dynastie. La reine de Nubie, Amanishakheto est dite d'avoir conquise une armee romaine appartenant a l'empereur Auguste dans les annees 20 B.C. Comme reine de la Nubie, elle menait des attaques contre des garnisons romaines a Aswan, et a coulee Thebes. Elle a fait detruire les statues y erigees de Caesar, qui furent ensuite enterrees a l'entree du temple a Moe, pour ainsi obliger a toute personne qui entrait et sortait du temple, de marcher sur la tete de Caesar. La reine Amanishakheto etait auss tres diplomate et assurait malgre ses aggressions contre les romains, que les relations commerciales entre la Nubie et Rome fleurissaient.
Dihya ou Kahina fut une reine et guerriere berbere qui fut a la tete de la rebellion contre la conquete musulmane du Maghreb de la part de la dynastie des Umayyad. Cette reine fut nee a Kenchela, en Algerie et est morte a Biskra en 703 A. D. Son nom se refere a sa reputation d'etre une femme qui etait pretresse, connaissante des arts de la magie et de la prophesie. Pour cinq ans, elle fut reine d'un etat berbere libre, des montagnes Aures jusqu'a l'oasis de Gadames, de 695 - 700 A. D. Elle fut membre de la tribu Jrawa Zenata, et est morte en combat, a Biskra, et il y a une statue a sa memoire en Kenchela. Il y a un puits qui jusqu'a aujourd'hui porte son nom, Bir al Kahina, dans les Aures, le site de sa mort. Avant sa mort, elle reussira a vaincre l'armee de Hasan ibn - al - Numan, forcant a l'armee de Hasan de trouver refuge en Libye, ou il resta pour 4 - 5 annnees, mais apres Hasan retourne et a vaincu a l'armee de Kahina en 703, l'annee ou la reine guerriere berbere est decedee en combat.
Le portrait de Dassine est remarquable, pour son originalite, pour son respect envers l'enfant, pour la perfection de la pose que lui a su capturer le photographe Nacer Amari, pour la beaute de la scene, qui a tous les attributs d'un decor royal, y compris le portail de fer, qui pourrait etre l'entree a un palais, face duquel se trouve Dassine. La pose de Dassine est la pose d'une reine. Ca reste frappant, comme cet enfant, dans sa robe festive, avec sa couronne ajustee a son age si jeune, a le regard, la gravitas, d'une jeune reine, telle qu'on peut le noter dans le portrait de la reine anglaise, qui etait, par contraste, deja une adulte. Il y tant d'emotions que reveille ce portrait de Dassine. Des emotions d'espoir, de fascination envers l'attitude sure de cette enfant, de tendresse et de respect envers son innocence, une innocence qui neaumoins, vu son regard lointain, parait etre tres consciente de l'importance des marches hebdomadaires pacifiques impressionnantes de cette Revolution du Sourire depuis un an deja en Algerie. Le portrait est aussi un point de repos, car Dassine y est, pensive, elle observe, elle pense, elle absorbe, tout ce qui se passe autour d'elle. Et elle comprend, elle sait. Dans ce sens, le portrait royal de la part du photographe Nacer Amari de Dassine revele aussi le mystere qu'est la vie, le mystere de que les enfants souvent sont ceux qui rappellent les adultes des valeurs qui valent, tandis que souvent les adultes sont lesquels qui les perdent, et qui au cours de leur vie, oublient ce qui est important. Dans ce sens, avoir a Dassine comme reine, de lui capturer dans ce moment sublime d'esprit royal, est un magnifique symbole du monde corrumpu, qui au nom de l'avarice et le mal, risque detruire le futur, c'est a dire, l'innocence et l'espoir de ses enfants. Le symbolisme que la terre serait en meilleures mains si les enfants y etaient rois et reines, est un motif de reflexion intense de la part d'adultes partout sur terre.
Trudi Ralston 

La recherche sur les reines berberes, courtoisie de Wikipedia, ainsi que l'information sur le portrait royal, du 27 avril 1953, de la reine Elizabeth II. 

Friday, February 7, 2020

Ballade du Coeur Libre : La Rose Lumineuse de Katia Djabri - Une Chanson pour L'Algerie

Les ailes etendues, le vol dans ce ciel grand est sur de me rendre ma liberte.
Trop longtemps prisonniere de personnes qui me croyaient fragile et facile a manipuler,
j'ai decouvert les rives de l'Algerie, et les montagnes et villages en Kabylie.
C'est la ou j'ai decouvert que j'ai le coeur sauvage, le coeur grand et libre.
Ce coeur qui est le mien, qu'il ne faut pas sous estimer, ne pas enfermer.

Ce coeur flamand - berbere a un souffle fort, a la passion de ses poemes a partager,
ce coeur qui tient a ses cotes une grande famille berbere, il ne faut pas l'emprisonner,
il faut se rappeler que sur le drapeau flamand, c'est un lion grand erige aux griffes etalees.
Cette rose lumineuse qu'a partagee ma soeur berbere Katia, me dit que j'ai le coeur libre,
car dans ses fonds vivent maintenant les chants des hommes et femmes et enfants libres.

Les ailes etendues grandes, le vol dans ce ciel grand de l'Algerie, de la Kabylie,
m'a reveillee les reves de mon ame et de mon coeur, qui ont trouvees la porte grande ouverte
pour cette poete egaree, pour cette flamande qui a le sang qui bat pour sa famille berbere,
qui chante et crie sa liberte, son destin, d'appartenir enfin, d'etre libre de cet exil mortel,
d'avoir l'ame condammnee a un silence eternel et se sentir enterree vivante, loin de ma terre, loin de mes racines.

Ce sourire cache beaucoup de peines, beaucoup de chagrins avales et supprimes, mais il y un pays,
il y a un monde, ou mon coeur a perdu ses chaines, en Algerie, en Kabylie, pres d'un peuple qui comprend que la lutte pour la dignite de la part de chaque et toute personne est sacree.
Voler le coeur libre vaut des milliers d'annees d'effort, l'Algerie m'a accueillie les bras ouverts,
sans hesitation, sans cynisme, dans ce partage de joie, d'espoir, de passion, d'amitie, d'amour,
de charite, qui me trouve dansant de l'autre bout du monde, les bras tels des ailes grandes, etendues,
le coeur libre, mes poemes et ecrits volants en direction de l'Algerie, et le soleil et la lune et les etoiles de ma Kabylie.


Trudi Ralston

" So close no matter how far
  Couldn't be much more from the heart ", Metallica, 1991, " Nothing Else Matters ", Black Album.

Tuesday, February 4, 2020

Memoire Fenestrale, Reunion Estivale : La Meditation des Oiseaux

Cet hiver est l'hiver des pluies, apparemment. Normalement, janvier et fevrier sont les mois les plus froids pour l'ouest de Washington State, avec souvent plusieurs semaines de gel et neige, mais cette annee, le menu metereologique est de la pluie, nuit et jour, depuis presque 6 semaines maintenant. Ce matin, comme caprice amusant, on a eu de la neige, juste une couche de poudre fine, et une fois arrivee l'apres - midi, la pluie est retournee. Hier, avant la neige, il faisait presque 15 degres, et le soleil est sorti tard le matin, pour rester pour la plupart de l'apres - midi. C'etait merveilleux de sentir la chaleur du soleil, de voir sa lumiere presque aveuglante apres tous ces jours gris de pluie excessive, a un point ou il y a des regions ici qui luttent avec des inondations. Heureusement, notre maison est sur une rue avec une gradation de colline qui assure que toute eau excessive a cause de la pluie coule vers le lac au fond de la rue. Quand le soleil etait de retour pour ses breves heures joyeuses, j'ai ouvert toutes les fenetres de la maison, pour admettre l'air fraiche et chaude, et devant la fenetre grande ouverte de ma chambre a coucher, j'entendais le chant bruyeux de petits oiseaux qui paraissaient avoir une petite fete printanniere avec cette visite bienvenue du soleil, et un ciel bleu, grand ouvert, tel un parasol immense turquoise. Le chant des oiseaux pres de ma fenetre evoquait une memoire cherie pour moi, une memoire d'ete, en Belgique, d'une soiree de beaucoup de chaleur, qui avait attiree un grand troupeau de petits oiseaux dans les abres de bamboo dehors de la fenetre de ma chambre a coucher. Avec l'arrivee de la soiree, les etoiles sortaient, pour decorer le ciel telles des diamants une ample robe de velours de couleur bleue foncee et le chant des oiseaux fut amplifiee par un concert intense de grenouilles amoureuses, venant de l'etang a l'autre bout du jardin. J'etais seule dans ma chambre, inondee de sons, inondee de l'espace noire de la nuit, de l'air encore chaude d'ete, et d'un silence interieure dans mon ame, qui se sentait saturee d'une spiritualite qui voulait se rappeler cette synergie de sensations. Je voulais la decrire en mots, comme dans un poeme. J'avais 16 ans, et a l'age de 17 ans, j'ai commencee a ecrire des poemes, des poemes qui celebraient la spiritualite, la presence de la nature autour de moi. Cet interet pour la nature, ce lien avec son esprit, a ete un soutien immense pendant des longues annees de solitude, d'isolation, et est devenu un chant de liberation, de joie immense dans mes poemes et ecrits pour l'Algerie et sa nature unique et sublime, et dans mes poemes d'amour pour specifiquement la Kabylie et ses montagnes, ses villages, et son peuple genereux et accueillant, et la joie d'etre part maintenant d'une grande famille berbere.
Cette memoire fenestrale, de cette reunion estivale d'oiseaux joyeux, cette meditation des oiseaux, qui allait inspirer le moment ou le desir d'ecrire fut ne, me rappelle l'importance de rester en contact avec notre vie interieure, avec tout ce qui est important pour notre ame, pour sa survie. Il ne faut jamais permettre que qui ou quoi que ce soit blesse, ou pire, tue, ce qui est le tresor de nos reves, de nos talents. Cela m'allait prendre presque 30 ans pour pouvoir vivre cette conviction, pour pouvoir me remettre de tout ce qui m'avait fait perdre le chemin vers mes buts comme poete et ecrivaine. Des montagnes en Autriche, aux montagnes en Algerie, que j'allais decouvrir d'abord, avant mon sejour en Algerie en septembre 2019, a travers les photos magnifiques de sa Kabylie, du photographe de la nature d'Aokas, Djamil Diboune, et des montagnes du Tassili n'Ajjer de Kurt Lolo dans le Sud du pays, de la fenetre de ma chambre en Belgique a la fenetre ouverte de sa maison d'une photo du photographe kabyle Nacer Amari, qui m'a recemment inspiree mon article sur un beau souvenir de la visite au Souk d'Ifrane au Maroc, aussi en septembre 2019, " Avec la Lumiere des Etoiles dans ses Yeux : La Rencontre au Souk d'Ifrane ", du 17 janvier 2020.  Le cercle se complete, tel dans une belle histoire, et ce cercle, c'est aussi une melodie, une chanson, qui accompagne cette decouverte de mon destin comme poete, comme ecrivaine, en Afrique du Nord.  Le chant des oiseaux d'il y a tant d'annees, de cette soiree magique et spirituelle d'ete face a ma fenetre grande ouverte en Belgique allait etre un souvenir auquel j'allais m'accrocher pour toute la duree de cette longue odysee qui m'avait mis de la Belgique au Texas, et apres a Washington State, ou j'ai decouvert la photographie de Djamil Diboune, de Katia Djabri, de Kurt Lolo, ou j'ai decouvert l'energie positive des groupes de randonneurs, comme les Randonneurs des Babors, et les Marcheurs, et les Randonneurs du Sahel, et ou j'ai decouvert recemment aussi la photographie de Nacer Amari, et ses magnifques albums des enfants et aussi ses photos des adultes de la Revolution du Sourire, faites pendant les marches pacifiques hebdomadaires depuis un an maintenant, qui sont un temoignage profondement emouvant du courage de vivre avec tout coeur et toute ame les convictions et les reves de la part de tout un peuple. Un peuple qui m'a accueilli les bras ouverts, et qui me permet cette fenetre grande ouverte ou vivent et revent et volent libres, les chants de mes poemes et de mes ecrits, et ou c'est un plaisir de continuer a decouvrir la richesse de la nature, de l'histoire, de la culture, du peuple du pays ou je me sens chez moi avec tant de joie, ce pays au coeur aussi grand et fascinant que son territoire immense, l'Algerie.
Trudi Ralston   

Monday, February 3, 2020

Une Piece du Puzzle : Les Ruines Romaines d'El Kseur - pour Reda Kasmi et Haki Sisi

Le 25 janvier, quelques photos intrigantes de la part de Reda Kasmi et Haki Sisi ont attirees mon attention. Ce sont des photos de ruines romaines a El Kseur, qui se trouve a 24 km au sud - ouest de Bejaia,  a 100km de Tizi - Ouzou, et a 116km au nord - est de Bouira, dans la vallee de renommee historique, la vallee de Soummam, en Kabylie. J'avais fini un article, " Il Etait Une Fois : L'Arbre a l'Ame Consacree de Djamil Diboune " sur une photo impressionnante de Djamil Diboune, le photographe de la nature, ne a Laazib, un arbre qui m'avais mis dans la direction de recherche sur le symbolisme d'arbres, entre autres, dans la mythologie des druides celtes, qui fut detruite systematiquement par l'empire romaine. Des ruines romaines a El Kseur etait donc un point d'interet fortuit, et m'a fait apprecier, comme est toujours le cas dans mes recherches sur l'histoire de l'Algerie, la complexite culturelle de ce pays africain immense et beau, qui m'a vole le coeur completement et definitivement. El Kseur veut dire fortresse, en reference du ksar y construit en 1327, pendant le siege de Bgayet par les Zianides, et Ibn Khaldun ( 1332 - 1406 ), de qui il y a une buste a l'entree de la Kasbah de Bejaia, et qui est considere un des philosophes les plus importants des Moyen Ages, en parle dans son oeuvre " Histoire des Berberes ".
El Kseur fut le site d'une colonie romaine, Tubusuctu, fondee par l'empereur Auguste en 27 A. D., pour des veterans militaires, et fut connu pour sa production d'huile d'olive. Les thermes des ruines sont bien preservees. El Kseur est donc un exemple de la longue histoire d'invasions qu'a subi l'Algerie, et aussi de la resistance heroique continue de la part de la population berbere a travers ces invasions, la plus recente etant ete la colonisation brutale de la part de l'armee et gouvernement francais, de 1830 a 1962. El Kseur etait une des premieres regions en Kabylie de joindre le FLN en 1954 : Salah Hocine, Tahar Amirouchen, Khatri Madjid, Arezki Oukmamou, et son frere Hocine, Mokrane Harani, Kamel Chikhi, Larbi Touati. Pour combattre la resistance, le pouvoir colonial francais a commence a partir de 1955 d'etablir des camps de deplacement, qui furent, en effet des camps de concentration, selon Michel Rocard, dans les Aures, ensuite en Kabylie, et apres a travers toute l'Algerie. Dans la Vallee de la Soummam, a Igzer Amokrane, pres de 1000 personnes furent mis dans un tel camp aux conditions deplorables, ou des centaines de personnes sont mortes de faim chaque mois, y compris des bebes. Ces photos des ruines romaines ont menees ainsi a une revelation importante, le fait que l'histoire en Algerie est tout autour de la realite d'aujourd'hui, y est part de ses montagnes, de l'ame de son peuple courageux et resistant. La Revolution du Sourire montre comme l'histoire en Algerie est un livre qui s'ecrit avec l'encre de l'actualite et la perspective de milliers d'annees. Je n'oublirai jamais les emotions ressenties quand j'etais au musee d'Ifri, qui honore la memoire du Congres de la Soummam d'aout 1956, et d'etre face a la photo du grand - pere de Haki Sisi, le Tigre de la Soummam le Colonel Abderrahmane Mira, paix a son ame. Etre la, ou fut cree le moment decisif qui allait liberer l'Algerie de la tyrannie de l'occupation francaise, de voir de pres ces montagnes temoins de tant de courage, d'energie, de determination, fut une experience inoubliable, et Ighzer Amokrane a des souvenirs precieux pour moi, y ayant passee des jours tres heureux a la maison de Ghassane et Malika Anki. L'Algerie est ou vit mon coeur, et apprendre sur son histoire est l'aimer chaque fois plus. Les ruines romaines a El Kseur sont une autre piece de ce grand, fascinant puzzle qu'est ce beau pays, de qui son ame et son coeur sont un tresor a decouvrir, a apprecier, pour les richesses de culture, de sagesse, de charite, de resistance, qui s'offrent pour toute personne qui se met sur le chemin de sa decouverte, comme moi je fais ces quatre dernieres annees, avec un interet et une passion qui s'approfondissent avec chaque article, chaque poeme, et avec chaque nouveau point d'exploration.
Trudi Ralston

Saturday, February 1, 2020

L'Oiseau Rouge : Un Poeme de Requete

Il est inutile de le nier, ce soir, la Kabylie me manque,
et aucun pullover de laine douce et chaude, me peut enlever
ce froid, ce frisson qui invade mon corps et coeur telle l'hiver et ses vents geles.

Il est inutile de nier cette blessure, qui coule telle une riviere de sang
a travers mes poemes et mes reves, ma Kabylie, j'ai besoin de toi ce soir.
Je veux voir tes colombes voler du balcon ou je verrrai encore la silhouette de Yemma Gouraya.

Il est difficile, ces jours, de cacher ses larmes, qui telles des petites serpents
transparentes et lisses coulent a travers mes joues quand personne ne les voit,
il est difficile de suprimer ce chagrin, d'effacer cette ombre dans le contour de mes yeux.

Quel destin bizarre de trouver mon coeur finalement, en Algerie, en Kabylie,
d'y entendre la joie profonde qui resonne dans ma voix, quand je suis pres de ses villages et ses montagnes,
quand je suis parmi ma famille berbere, quand je suis entouree de la langue kabyle.


Quelle passion magnifique, qui tel un sort magique m'envahit tout l'etre,
de me sentir libre, capable de respirer a fond, sans hesitation, de me sentir chez moi,
en Afrique du Nord, qui m'appelle vers lui depuis mon enfance.

Quelle joie, quel bonheur profond, d'etre sur ses rives, d'y vouloir vivre et meme mourir,
la ou mes poemes et mes ecrits volent heureux, des oiseaux aux ailes grands ouverts,
la ou mon coeur bat sur le rythme des chants berberes, et a dormi sous les esprits eternels des Babors.

Quelle souffrance, quelle peine, quelle douleur et torture d'etre si loin de la Kabylie,
ayant ete une enfant d'elle pour un temps, sur ce voyage tellement sublime et beau,
rien ne pourrra enlever le sang de cette blessure que d'y retourner, et retourner encore,
la ou pour la premiere fois dans ma vie, je vois mon destin de poete et mon identite reclamee, liberee.


Trudi Ralston

Il etait Une Fois : L'Arbre a l'Ame Consacree de Djamil Diboune

Le 29 janvier le photographe de la nature Djamil Diboune a partage une photo d'un arbre qui evoque une ambiance d'une creature d'un conte de fee, pour ses proportions exagerees, qui lui donnent l'apparence d'une sculpture d'un belier en position erigee, aux pattes fortes et a la tete puissante et visage aux lignes et rides qui montrent une sagesse ancienne et serene. L'arbre - sculpture parait etre suspendu entre deux mondes, celui des esprits des arbres et celui d'une faune mythologique, telle qu'on se peut l'imaginer dans les forets et montagnes anciens de l'Algerie, dans ce cas, specifiquement la Kabylie. Djamil Diboune est un photographe qui a une sensibilite subtile quant au son respect pour la magnifique nature de sa Kabylie, de qui il catalogue sa beaute de flore et faune tel un explorateur renaissance. Cet homme solitaire, serein, est une veritable encyclopedie quant a ses albums de photos sur la nature unique en Kabylie. Cette photo d'un arbre a une qualite presque surreelle, pour la forme et ses contorsions de son tronc et branches. Cet arbre grand et fier a une forme peu orthodoxe, et c'est l'attention que lui donne le photographe de la nature d'Aokas qui revele que cet arbre est heritier d'une mythologie ancienne qui venere les arbres, comme symboles spirituels du desir de l'homme de comprendre la distance entre la terre et le ciel, entre le visible et l'invisible, entre ces deux forces qui dominent la realite humaine depuis le debut des civilisations. Quand j'etais adolescente en Belgique, dans les cours de latin, on a du lire, entre autes, les textes de Jules Cesar, sur ses conquetes de la Galice, et malgre le fait que les romains sont responsables pour la destruction de la culture des druides et bandorai, le general et ses ecrits sont une des sources confirmees comme historiques quant a cette culture ancienne et les arbres avaient une importance primordiale dans cette culture sprituelle ancienne qui celebrait les liens de l'homme avec la nature et ses secrets. Certaines especes d'arbres comme les ifs, les noisetiers, qui eux etaient consideres comme les arbres des poetes, les saules, les chenes, et les pommiers, etaient choisis pour faire les baquettes magiques des druides et des bandorai, et ces baguettes magiques furent utilisees pour la divination, entres autres, et etaient des objets sacres, mysterieux, tel aussi le gui des arbres, qui fut part de leurs ceremonies, de cette culture qui n'a pas laissee des ecrits pour proteger sa connaissance. Les druides feminines, les bandorai, ont vu la naissance de la reine celte de la tribu Iceni, la reine Boudicca, qui a conduit une revolte contre les romains au Veme siecle A.D., et qui fut la fille d'une bandorai. A cause de la persecution systematique et brutale de la part de l'empire romain, et de la doctrine christiane et ses pouvoirs et ambitions, le culte sacre des druides et bandorai fut extinct avec l'arrivee du XIII eme siecle, et le XVIII et XIXeme siecles ont vu depuis une renaissance de ce culte ancien, qui continue a nos jours, toujours de directions ambigues, par manque d'evidence ecrite, sauf le temoignage de, par exemple, Jules Cesar, qui reste controversiel, pour le fait que ce fut ecrit a travers la perspective d'un general imperialiste qui avait interet a controler tout culte contraire aux ambitions romaines. Il y a neaumons assez de sources pour confirmer que pour les druides et leurs pretresses, les bandoroi ou bandorai, les arbres avaient une importance sacrale tres centrale au culte. Les enfants ecossais etaient donnes un elixir fait de l'ecorce de l'arbre frene, pour les proteger contre la sorcellerie. L'arbre de Djamil Diboune est heritier d'une ancienne mythologie lui - meme, la mythologie amazighe, qui remonte des milliers d'annees, et qui continue aujourd'hui, de ce peuple magnifique, Imazighen, hommes libres, tels les kabyles et leur terre avec sa nature unique de la Kabylie, qui hante mes reves avec nostalgie pour y retourner encore cette annee. L'arbre dans la photo de Djamil Diboune a une attraction spirituelle incontestable, et touche aussi le coeur, comme la Kabylie touche le coeur, par le fait que la Kabylie a su vaincre des milliers d'annees d'invasions et defis, et continue encore, aujourd'hui, de lutter pour la sancitite de son ame, de sa dignite, de sa culture. Un des effets sournois de l'imperialisme c'est que tel un poison qu'on est dit d'ingerer petit a petit, l'imperialisme fatigue, enleve les couches de la dignite, seme le doute de soi, de la confiance. L'ecrivain algerien legendaire de Constantine, Kateb Yacine, le decrit avec genie dans son livre immortel " Nedjma ", faisant en fait un cercle du recit qui finit comme il commence pour souligner le mal insidieux que laisse le colonialisme et les traces qui sont encore visible en Algerie aujourd'hui, et c'est pour ca que la revolution du Sourire est si unique, et si profondement emouvant, et pourquoi les photos de photographes kabyles tels Kurt Lolo de Lolo Pics et de Nacer Amari de Tassi Photographie sont importantes a celebrer et partager, et pourquoi la photo de Djamil Diboune de l'arbre et son ame consacree sont capables de toucher la conscience si definitivement, pour leur message de courage, de dignite, de passion intacte, d'un peuple qui a vu naitre les civilisations du monde, car c'est clair maintenant pour toute la communaute scientifique sur terre en 2020, que l'Afrique est le berceau de la civilisation humaine, et quelle joie pour moi, d'avoir vu a Melbou, en Kabylie, pendant mon sejour en Algerie en septembre 2019, l'entree de la grotte qui confirme exactement cette verite anthropologique. La photo de Djamil Diboune est une celebration des racines anciennes de la mythologie berbere, de sa presence en Afrique comme une des cultures les plus anciennes sur terre, ayant les langues les plus anciennes sur terre, parceque cet arbre inspire la spiritualite de la nature en Algerie, de ses arbres, qui ont vu et survecus des invasions et guerres depuis des milliers d'annees, et qui sont symboliques de la resistance de l'esprit algerien, qui tel cet arbre, a su survivre l'ame intacte, malgre les contorsions de son corps, pour inspirer le courage, la dignite. John Lennon a une chanson de son album de 1971 " Imagine ", qui a comme titre " Crippled Inside ", qui se traduit comme " Estropie a l'Interieur ", et la chanson decrit comme on peut s'habiller bien, et s'entourer de belles choses physiques, mais ce qu'on ne peut pas cacher, comme dit le refrain :  " The only thing you can't hide, is when you are crippled inside " : " La seule chose que tu ne peux pas cacher c'est quand tu es estropie a l'interieur ". Ce qui me fait penser a Jules Cesar, ce general, qui professait un interet dans le culte des druides et leur sagesse et connaissance spirituelle ancienne, tout en etre part de l'empire qui allait detruire systematiquement et brutalement ce culte dont il avait fait eloge dans ses memoires des guerres qu'il avait conduit sur les terres gaeliques de ce peuple fier et intelligent. L'arbre de Djamil Diboune, dans cette foret en Kabylie, a vu avec son tronc vieux, la guerre de l'Independance et la Decennie Noire et leurs atrocites, et a survecu. Son courage d'avoir survecu est sa beaute, est sa sagesse, une sagesse et dignite, qui touche l'ame et le coeur, qui inspire la charite, l'amour, et qui inspire un desir et besoin, sans fond, de me retrouver encore en Algerie, parmi ce peuple libre qui a su briser les chaines du coeur de ce cette poete flamande - americaine avec une passion decisive et permanente.
Trudi Ralston