Tuesday, February 4, 2020

Memoire Fenestrale, Reunion Estivale : La Meditation des Oiseaux

Cet hiver est l'hiver des pluies, apparemment. Normalement, janvier et fevrier sont les mois les plus froids pour l'ouest de Washington State, avec souvent plusieurs semaines de gel et neige, mais cette annee, le menu metereologique est de la pluie, nuit et jour, depuis presque 6 semaines maintenant. Ce matin, comme caprice amusant, on a eu de la neige, juste une couche de poudre fine, et une fois arrivee l'apres - midi, la pluie est retournee. Hier, avant la neige, il faisait presque 15 degres, et le soleil est sorti tard le matin, pour rester pour la plupart de l'apres - midi. C'etait merveilleux de sentir la chaleur du soleil, de voir sa lumiere presque aveuglante apres tous ces jours gris de pluie excessive, a un point ou il y a des regions ici qui luttent avec des inondations. Heureusement, notre maison est sur une rue avec une gradation de colline qui assure que toute eau excessive a cause de la pluie coule vers le lac au fond de la rue. Quand le soleil etait de retour pour ses breves heures joyeuses, j'ai ouvert toutes les fenetres de la maison, pour admettre l'air fraiche et chaude, et devant la fenetre grande ouverte de ma chambre a coucher, j'entendais le chant bruyeux de petits oiseaux qui paraissaient avoir une petite fete printanniere avec cette visite bienvenue du soleil, et un ciel bleu, grand ouvert, tel un parasol immense turquoise. Le chant des oiseaux pres de ma fenetre evoquait une memoire cherie pour moi, une memoire d'ete, en Belgique, d'une soiree de beaucoup de chaleur, qui avait attiree un grand troupeau de petits oiseaux dans les abres de bamboo dehors de la fenetre de ma chambre a coucher. Avec l'arrivee de la soiree, les etoiles sortaient, pour decorer le ciel telles des diamants une ample robe de velours de couleur bleue foncee et le chant des oiseaux fut amplifiee par un concert intense de grenouilles amoureuses, venant de l'etang a l'autre bout du jardin. J'etais seule dans ma chambre, inondee de sons, inondee de l'espace noire de la nuit, de l'air encore chaude d'ete, et d'un silence interieure dans mon ame, qui se sentait saturee d'une spiritualite qui voulait se rappeler cette synergie de sensations. Je voulais la decrire en mots, comme dans un poeme. J'avais 16 ans, et a l'age de 17 ans, j'ai commencee a ecrire des poemes, des poemes qui celebraient la spiritualite, la presence de la nature autour de moi. Cet interet pour la nature, ce lien avec son esprit, a ete un soutien immense pendant des longues annees de solitude, d'isolation, et est devenu un chant de liberation, de joie immense dans mes poemes et ecrits pour l'Algerie et sa nature unique et sublime, et dans mes poemes d'amour pour specifiquement la Kabylie et ses montagnes, ses villages, et son peuple genereux et accueillant, et la joie d'etre part maintenant d'une grande famille berbere.
Cette memoire fenestrale, de cette reunion estivale d'oiseaux joyeux, cette meditation des oiseaux, qui allait inspirer le moment ou le desir d'ecrire fut ne, me rappelle l'importance de rester en contact avec notre vie interieure, avec tout ce qui est important pour notre ame, pour sa survie. Il ne faut jamais permettre que qui ou quoi que ce soit blesse, ou pire, tue, ce qui est le tresor de nos reves, de nos talents. Cela m'allait prendre presque 30 ans pour pouvoir vivre cette conviction, pour pouvoir me remettre de tout ce qui m'avait fait perdre le chemin vers mes buts comme poete et ecrivaine. Des montagnes en Autriche, aux montagnes en Algerie, que j'allais decouvrir d'abord, avant mon sejour en Algerie en septembre 2019, a travers les photos magnifiques de sa Kabylie, du photographe de la nature d'Aokas, Djamil Diboune, et des montagnes du Tassili n'Ajjer de Kurt Lolo dans le Sud du pays, de la fenetre de ma chambre en Belgique a la fenetre ouverte de sa maison d'une photo du photographe kabyle Nacer Amari, qui m'a recemment inspiree mon article sur un beau souvenir de la visite au Souk d'Ifrane au Maroc, aussi en septembre 2019, " Avec la Lumiere des Etoiles dans ses Yeux : La Rencontre au Souk d'Ifrane ", du 17 janvier 2020.  Le cercle se complete, tel dans une belle histoire, et ce cercle, c'est aussi une melodie, une chanson, qui accompagne cette decouverte de mon destin comme poete, comme ecrivaine, en Afrique du Nord.  Le chant des oiseaux d'il y a tant d'annees, de cette soiree magique et spirituelle d'ete face a ma fenetre grande ouverte en Belgique allait etre un souvenir auquel j'allais m'accrocher pour toute la duree de cette longue odysee qui m'avait mis de la Belgique au Texas, et apres a Washington State, ou j'ai decouvert la photographie de Djamil Diboune, de Katia Djabri, de Kurt Lolo, ou j'ai decouvert l'energie positive des groupes de randonneurs, comme les Randonneurs des Babors, et les Marcheurs, et les Randonneurs du Sahel, et ou j'ai decouvert recemment aussi la photographie de Nacer Amari, et ses magnifques albums des enfants et aussi ses photos des adultes de la Revolution du Sourire, faites pendant les marches pacifiques hebdomadaires depuis un an maintenant, qui sont un temoignage profondement emouvant du courage de vivre avec tout coeur et toute ame les convictions et les reves de la part de tout un peuple. Un peuple qui m'a accueilli les bras ouverts, et qui me permet cette fenetre grande ouverte ou vivent et revent et volent libres, les chants de mes poemes et de mes ecrits, et ou c'est un plaisir de continuer a decouvrir la richesse de la nature, de l'histoire, de la culture, du peuple du pays ou je me sens chez moi avec tant de joie, ce pays au coeur aussi grand et fascinant que son territoire immense, l'Algerie.
Trudi Ralston   

No comments:

Post a Comment