Tuesday, December 27, 2022

L'Invocation: La Photo "ADRAR" de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Itinerant"

         Une photo en couleur du Mont Issek de la part de Nacer Amari de Tassi Photographie du 20 decembre 2022, a inspiree une exploration de l'impact des montagnes de la Kabylie sur mes interets et visions litteraires et poetiques. Les montagnes de la Kabylie ont un impact affectif et intellectuel profond sur mon coeur de poete, sur ses visions, m'appellent vers leur silence, leur solemnite, leurs mysteres, leur sagesse ancestrale, meme avant les avoir vu en personne pendant mon sejour en Kabylie en 2019. L'immensite du Djurdjura, m'a laissee avec un respect, un frisson de joie, d'emotion, de fascination, et un sentiment de me savoir touchee irrevocablement par un lien venant de ses montagnes sphinx, qui savait toucher les profondeurs de mes joies, de mes chagrins, de mon exile, ses agonies, ses triomphes. Les montagnes de la Kabylie rendent visible le poids de mon ame de poet en exile culturelle, ici aux Etats Unis, et ce frisson de cette verite inalterable, definitive, me revient chaque fois que je vois une image de ma Kabylie, de ses rives, ou viennent rever ses montagnes eternelles. Si cette image a une musique kabyle qui l'accompagne, je fonds en larmes, de manque, d'emotion, de comprendre que ses montagnes me disent: " Il n'y a aucun chagrin que je ne peux guerir, aucun courage que je n'ai pas engendree, aucun espoir que je n'ai pas construit, aucune joie que je n'ai pas celebree, alors, rends - toi a tes larmes, a ton amour pour la terre kabyle, je sais que c'est elle la melodie de tes poemes, de tes visions." Cet article va explorer cet impact sur ma muse et ses energies, et les mettre dans un contexte aussi d'esprit universel, car la sagesse kabyle, de sa nature, de sa mythologie, a des resonances dans les cultures du monde qui telle la Kabylie, sauvegardent le lien sacral entre la terre et le monde des esprits, et les montagnes sont la depuis des milliers d'annees, se reunissent les etres humains dans des rites qui invoquent la protection et la bonne volonte des esprits, dans un effort de vouloir comprendre l'enigme de la vie terrestre, qui plus qu'elle s'eloigne des lois de la nature et ses sagesses, plus qu'elle tombe dans le chaos et la destruction. Un retour a la reintegration des mythologies des cultures liees a la terre, au respect pour la nature, comme les cultures berberes, devient chaque jour plus urgent, pour sauvegarder le futur de la conscience ecologique  planetaire, sans laquelle, il risque se perir la planete. Peut- etre, pour cette raison, l'appel des montagnes a des resonances si fortes, un appel qui a une voix audible en Kabylie, dans toutes les organisations de randonneurs enthousiastes qui explorent sa nature magnifique. 

         Une montagne se definit comme " la part elevee de l'ecorce de la terre, en generale avec des flancs escarpes, qui ont une roche - mere visiblement exposee. Les montagnes se forment a travers les forces tectoniques, l'erosion, ou la volcanisation, qui ont un calendrier qui mesure en millions d'annees." Les montanges couvrent plus de 30% de l'Eurasie, 20% de l'Amerique du Nord, et 14% de l'Afrique. En total, 24% de la surface de la terre est montagneux, et 50% des montagnards vivent dans les montagnes des Andes de l'Amerique Latine, de l'Asie Centrale, et de l'Afrique. Les montagnes ont un role spirituel, et sont les lieux de pelerinages dans beaucoup de cultures de tous les continents, depuis des milliers d'annees, en Afrique, en Europe, en Asie, en Australie, aux Ameriques, de la part des cultures originaires avant l'arrivee des empires, de Rome ancien aux vandales, espagnols, turcs, anglais, holondais, belges, francais, qui chercheaient a eradiquer les rites et mythologies des peuples qu'ils envahissaient. Le photographe Nacer Amari donne le contexte pour sa photo "ADRAR", qu'il m'a appris veut dire montagne dans la langue berbere de la Kabylie: "Ma derniere photo nous parle de Mont Issek a 1742 metres d'altitude, c'est un massif montagneux d'Aokas qui appartient a la chaine des Babors. Issek nous offre des paysages a couper le souffle; entre cascades, rivieres, vallees... La photo est prise lors d'une randonnee, ca demande beaucoup d'efforts pour y etre, mais ca merite aussi. Etre a Issek te donne une vue de 360 degres sur Bejaia et ses environs." Les montagnes de l'Atlas de l'Afrique du Nord sont une chaine de montagnes du Mahreb, qui separent le Sahara de la Mediterranee et de l'Atlantique, qui en fait recoit son nom de la chaine des montagnes de l'Atlas, qui s'etendent d'environ 2500 kilometres a travers le Maroc, l'Algerie et la Tunisie. Les montagnes de l'Atlas sont habitees en grand part par les populations berberes, et furent formees approximativement il y a 300 millions d'annees. L'Atlas Tell est une chaine montagneuse de plus de 1500 kilometres de longuer, qui est part des montagnes de l'Atlas, qui s'etendent pour la plus part a travers de l'Algerie, et qui se termine dans le nord - est du Maroc, et le nord - ouest de la Tunisie. Algiers et Oran se trouvent au bas de l'Atlas Tell. La ville algerienne de Constantine est a 80 kilometres vers l'interieur de ces montagnes et a 650 metres d'elevation. Les montagnes Aures en Algerie, dans les provinces de Batna, Tebessa, Kenchela, Oum El Bouaghi, Souk Ahras et Biskra, sont une prolongation est des montagnes de l'Atlas, et parfois sont definies comme etre la part la plus est de l'Atlas du Sahara. Le sommet le plus haut de l'Atlas Tell se trouve dans le Djurdjura de la Kabylie, Le sommet Lalla Khadidja, un sommet de pelerinage, a une hauteur de 2308 metres. La chaine des Babors, ensemble avec les Bibans voisins, fait part de la region montagneuse de la Petite Kabylie. L'Algerie a une richesse abondante de montagnes, riche en histoire et mythologie, et apprendre sur cette richesse est un de mes voeux pour mon prochain sejour, que j'espere sera bientot. 

           L'impact des montagnes est qu'est elles sont la spiritualite rendue visible: elles sont le pont, la traversee entre le ciel et la terre, et pour cette raison les montagnes des Himalayas en Tibet, de Mont Fuji au Japon, des montagnes du Djurdjura en Kabylie, de Mont Brandon en Irlande, continuent a exercer un magnetisme spirituel sur la conscience de l'etre humain et ses philosophies et mythologies. La mythologie berbere et la mythologie amerindienne ont un grand respect pour la nature, pour les lois des saisons, pour les rites d'initiation. Il y a dans la culture Apache Mescalero du Sud - ouest des Etats Unis et le Mexique, un rite qui s'appelle la Danse des Esprits des Montagnes. Cette danse est faite pour demander aux esprits des montagnes de proteger les villages contre les maladies et les ennemis. Les danseurs deviennent la personification des esprits des montagnes, dans cette danse qui s'appelle Ga'an dans la langue des Apache Mescalero. Les Ga'an sont des esprits puissants qui ont une dispositon amicale envers le peuple Apache. Le peuple amerindien Apache habitaient a un temps, avant l'arrivee des colons anglais, la part Sud - ouest des Etats Unis, et le nord du Mexique, de l'est de l'etat de Arizona, a l'ouest de l'etat de Texas, et du sud de l'etat de Colorado jusqu'aux etats de Sonora et Chihuahua dans le nord du Mexique. Avant l'invasion coloniale anglaise, ils vivaient dans des tribus independantes, qui suivaient les troupeaux de buffalo. Le courage et ferocite du peuple Apache est legendaire. Aujourd'hui, le peuple Apache vit dans des reservations leurs imposees par le gouvernement federal des Etats Unis, dans les etats de Arizona, New Mexico, Oklahoma et Texas. Ils nombrent 120,000 personnes en ce moment. Heureusement, grace a certains lois des annees 1960 et 1970, les cultures amerindiennes vivent une renaissance de leurs traditions et leurs cultures, y compris leurs langues et rites spirituels, comme la dance Ga'an du peuple Apache. Cette danse se fait avec des tambours, et des chanteurs, et il ya toujours 5 danseurs, qui portent des masques, comme les masques sont un symbole dans beaucoup de cultures du desir de vouloir communiquer avec le monde des esprits. Chaqun des 5 danseurs represente une direction cardinale : nord, sud, est, et ouest, et le 5ieme danseur represente le messager, qui porte un masque blanc, tandis que les 4 autres danseurs portent des masques noirs. Avec l'exception du messager, les danseurs portent aussi des epees, faites des pointes des feuilles longues et durables de l'arbre yucca, qui se trouve dans les regions chaudes et arides des Ameriques et les Caraibes. Ces epees sont decorees avec de la peinture de differentes couleurs, et des symboles, ainsi que les corps des danseurs et du messager, et ainsi que les masques, qui sont faits par des shamans avec beaucoup de soin et respect. Les masques ont des couronnes, qui sont decorees avec des miroirs, comme les mirroirs sont symbolique de la spiritualite dans beaucoup de cultures. La Danse Apache des Esprits des Montagnes concide avec na'ih'es, les rites d'initiation a l'age adulte des filles. J'espere pouvoir apprendre sur les rites sacrales de la culture berbere de la Kabylie le long de mon retour, et partager sur le rite de la Danse des Esprits des Montagnes du peuple Apache Mesacalero me fut inspiree par la photo "ADRAR" de l'artiste visuel berbere d'Aokas, Nacer Amari, qui sait si souvent inspirer un interet dans son art pour sa capacite d'unir l'esprit culturel de sa region natale de la Kabylie a un esprit universel qui ouvre sa perspective aux cultures du monde. C'est fascinant le pouvoir que continue a exercer la spiritualite associee avec les montagnes, comme dans les culures amerindiennes, et les cultures berberes de l'Afrique du Nord, qui sauvegardent le lien entre la terre des hommes et le monde des esprits, pour qu'on n'oublie pas le respect envers la nature et ses lois sans lesquels la planete risque perdre son orientation et sa vraie raison d'etre, qui est etre en harmonie avec la terre,  et avec une perspective qui inclut les mysteres du spirituel qui se manifeste a travers les phenomenes, la sagesse et les forces de la nature. Ce poeme, fait hommage a cette verite, et je le dedique a l'honneur me fait en Kabylie en 2019 de visiter la majeste inoubliable et si emouvante et puissante, de me voir face a face avec l'imposante Djurdjura: 


Invocation 


L'echo a peine perceptible des pas qui s'approchent vers le silence solemne la, ou le ciel ecoute les visions que se partagent les esprits des montagnes.

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Le temps y avance sur le rythme qui mesure en siecles, contraire a l'homme qui fait des cercles autour des heures de l'horloge. 

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Les yeux des montagnes, leur coeur immortel attend avec patience que le chant des hommes, leurs voix d'agonie et d'extase, leur apportent des nouvelles pour donner de la compagnie a ses sentinels et leurs mysteres. 

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Quand se rassemblent les esprits des montagnes, il vaut ecouter les messages qu'ils laissent pour la vallee.  

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Refuge de l'exile, qui heberge la resistance, le courage trahi, les esprits des montagnes sont depuis des milliers d'annees la force qui accueille les savants et les mal compris. 

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Les heros et les ames que le monde souvent declare perdus ou maudits, les esprits des montagnes guerissent et protegent tous ceux qui les rendent hommage avec humilite, avec charite. 

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Quand se rassemblent les esprits des montagnes, il vaut ecouter les messages qu'ils laissent pour la vallee. 


Trudi Ralston

La recherche sur les montagnes de l'Atlas de l'Afrique du Nord, et sur Ga'an, la Danse des Esprits des Montagnes du peuple amerindien Apache Mescalero, courtoisie de Wikipedia.  





                  

Monday, December 19, 2022

Quand les Murs Tombent: La Force Interieure dans le Portrait de Boudjemaa Agraw de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Itinerant"

          La Kabylie a une presence marquante dans l'histoire de ma vie de poete, d'artiste, une influence dont son energie et vision continuent a evoluer, a s'exprimer comme des melodies interieures, qui donnent voix a mes livres, a mes poemes, qui celebrent cette culture et son peuple unique en coeur, en esprit, en talents. Un portrait en noir et blanc du 17 decembre 2022 de la part du photographe berbere Nacer Amari de Tassi Photographie, de Boudjemaa Agraw m'a inspiree le desir de faire honneur a l'esprit creatif vibrant et resistant de la Kabylie, comme elle s'exprime a travers la poesie de ses musiciens. Le photographe nous donne le contexte de son portrait de Boudjemaa Agraw: "Ah oui, c'est l'un des grands hommes de la Kabylie. C'est un artiste chanteur et compositeur, il a a son actif pres de 30 albums. Il a ete de tous les combats pour la reconnaissance de la culture et identite berbere et il a produit des titres qui font partie du patrimoine de la chanson kabyle et amazigh. J'aime en lui son engagement, sa fierte et son combat pour une cause identitaire. Boudjemaa a ete avec le celebre Takfarinas dans les annees 1980. Agraw veut dire groupe." Ce qui laisse un impact immediat de ce portrait evoquant en noir et blanc, est la force interieure que sait communiquer le photographe de la part de son protagoniste. Ce portrait a des energies sculpturales, et evoque de facon tres concrete dans le rythme des lignes du visage, de leur concentration, les bustes sculptees de l'empire romain, surtout de la periode de la Republique, de 509 B.C. - 27 B.C., et specifiquement le style du verisme, ou l'esthetique etait celui du hyper - realisme, comme le buste du general et homme d'etat Marcus Vipsanius Agrippa ( 63 - 12 B.C), et le buste d'un patricien des annees 75 - 50 B.C. qui a des traits realistes d'une exaggeration intentionnelle meme, ceci pour souligner, comme etait le but du style veriste, qu'un homme de politique etait plus croyable s'il montrait dans le visage un caractere fort, de beaucoup d'experience et intelligence, ou les defauts physiques du visage etaient vu comme etre temoignage de ces attributs intellectuels valables dans une periode ou l'empire romain etait dans un etat tumultueux. Un autre example connu de ce style est le buste du banquier romain decouvert dans les ruines de sa villa a Pompei suite de l'eruption du volcan Vesuvius en 79 A.D., le buste en bronze de Lucius Caecilius Iucundus, qui montre avec une precision clinique et franche les traits du visage du vieux patricien. L'expression de force interieure dans le portrait d'energie sculpturale de Boudjemaa Agraw supercede le style realiste des bustes romains de la periode republicaine, pour etre une expression de resistance de la part d'un peuple qui a su vaincre l'invasion d'empires etrangeres depuis des milliers d'annees. Depuis mon introduction en 2017 a la Kabylie et son histoire et sa culture, son peuple acueillant et genereux, la premiere introduction, avant d'apprendre sur sa nature et ses photographes berberes talentueux, fut la musique de Idir, a travers une cassette que m'avait envoyee de Paris, ma copine francaise, avec qui j'ai etudiee a Austin, a l'Universite de Texas, et qui elle a des racines berberes du cote de son pere. La premiere fois que j'ai entendue cette musique berbere d'Idir, mon coeur a eue une immense reaction d'espoir, un frisson de joie et chagrin, que j'etais face a une musique qui me touchait profondement, qui m'appelait vers elle. C'est ainsi que j'ai voulu apprendre sur la Kabylie, et que j'ai decouvert tout un univers de culture, de magnifique nature, d'art photographique, de musique: Slimane Azem, Matoub Lounes, Takfarinas, Malika Domrane, et que j'ai appris de la poesie du grand Mohand Si Mohand, de Djamal Allam, a qui m'a introduit l'infatigable voix erudite et poetique, l'ecrivain kabyle Rachid Oulebsir pendant mon sejour en Algerie en 2019, que j'ai appris de Lounis Ait Menguellet, et du jeune chanteur Bilal Mohri, et sa voix d'emouvante pouvoir et resonances, que j'apprends maintenant sur le chanteur Boudjemaa Agraw, a travers ce portrait evoquant lui fait par le photographe kabyle Nacer Amari. Selon un article qui se dedique a la vie et le talent de Boudjemaa Agraw, un article du 13 mai 2020, de Mohand - Lyazid Chibout, dans le journal algerien, "Le Jeune Independant", Boudjema Agraw a dit : "Chanter c'est resister", ce qui est une magnifique synthese de la musique berbere. J'ai appris a travers cet article, que Boudjemaa Agraw nait en 1952, a Semaoun, un village de la commune de Chemini,  pres de Bejaia, et qu'il s'installe a Paris dans les annees 1980, ou le groupe "Agraw" emergea, et dont Boudjemaa fut le fondateur, et que "Agraw" se realise dans les studios des editions "Azwaw du feu Idir", et de son lien avec l'Academie Berbere, une association dediee aux cultures amazighes, et aussi, que Boudjemaa Agraw rertourne en Algerie pendant la decennie noire, pour etre pres de son peuple pendant l'epreuve si traumatique de la Guerre Civile de 1991 - 2001. Le message profond de Boudjemaa Agraw, "Chanter c'est resister" a une resonnance qui va loin au - dela des montagnes, rivieres et villages de la Kabylie, qui a un impacte direct sur la verite de ma vie ici aux Etats Unis, que chanter, exprimer en chants, en poemes, c'est resister, et resister c'est etre visible, et etre visible c'est avoir une presence, une voix et avoir une voix, c'est avoir une identite, culturelle, sociale, linguistique, ideologique, mythologique: c'est insister sur le droit d'etre un etre humain qui est permis de vivre libre, de vivre avec espoir, avec dignite. En honneur a tout le talent musical et poetique, artistique dans l'histoire unique de la Kabylie, et en reconnaissance de mes collegues, amis et famille de coeur kabyle, je dedique ce poeme, ce chant celebratoire, qui provient de mon plus profond respect et amour pour la terre berbere qui m'a acueillie, qui m'a sauvee d'une solitude et isolation artistique - intellectuelle, qui a fait souffrir tellement a mon coeur et esprit de poete flamande - americaine si longuement privee de sa voix, de sa joie:


Les Murs Invisibles 


Les murs invisibles, ces lignes qui essaient de se mettre entre le courage du coeur, et ses initiatives, ces spectres qui flottent dans les coins des theatres ou la vie nous invite au spectacle.  

Les murs invisibles qui laissent leurs ombres sur le tissu de nos espoirs, qui essaient de changer les notes des melodies de nos joies, de nos sourires, il faut les combattre, il faut les demolir. 

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La Kabylie, elle est ma voix, ma compagne, elle m'a accueillie, m'a pris par la main, m'a ouvert les yeux a qui je suis, a mes poemes, a mon art, elle est le chant le plus beau de ma vie, elle est la mere que j'avais ete niee. 

La Kabylie, elle est la muse qui me guide sur le sentier ou m'ecoutent ses rivieres, ses montagnes, qui me racontent l'histoire ancienne de son peuple infatigable et resistant. 

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Je suis nee flamande, et j'ai ete vagabonde, itinerant poete pour tants d'annees, j'etais prisonniere, ame exilee, hors de vue, muette, invisible, sous le sortilege d'une solitude cruelle. 

C'est le coeur de la Kabylie qui me partage sa sagesse, sa charite, sa resistance, elle est l'espace grande, ouverte ou se dessinent les couleurs des visions de mes dessins, de mes poemes, qui celebrent cet amour berbere qui me chasse les fantomes du passe, ses traumes, ses blessures. 

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"Chanter c'est resister" dit Boudjemaa Agraw, et pour moi c'est une verite qui me sauve chaque jour a nouveau, de me savoir avec l'identite de poete gueri, libre, la tete haute et fiere, qui crie avec reconnaissance: "Merci, ma Kabylie, toi qui depuis des milliers d'annees heberge le coeur, l'esprit, le courage de tants de poetes, ceux de ta terre et ceux que tu sauves des rives etrangeres." 

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Benie soit ta terrre, benies tes montagnes, tes recoltes, tes rivieres. Beni soit ton peuple berbere, benis tes enfants, tes reves. Benis soient tes chants, tes mysteres, benies tes visions du futur. 

Dans chaque chant kabyle reverbere ta voix qui celebre une volonte de fer legendaire, ta voix qui s'unit aux voix des tambours et du tonnerre qui sonnent des hauteurs du Djurdjura, resistant, eternel.  


Trudi Ralston 

La recherche sur les bustes romains de la periode de la Republique et le style du verisme, courtoisie de Wikipedia, et l'information sur le chanteur et compositeur kabyle Boudjemaa Agraw, courtoisie du photographe Nacer Amari, et l'article "Chanter c'est resister" dans le journal "Le Jeune Independant" du 13 mai 2020, par Mohand Lyazit - Chiboud.   

Friday, December 16, 2022

Contrepoids et Filigrane: Le Pouvoir Identitaire du Portrait "Djassine" de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Itinerant"

          La photographie en ce moment est une force dans le monde des arts visuels de qui son impact et importance continue a evoluer de facon exponentielle, dans un pas de deux fascinant avec le monde de la technologie numerique et son influence et presence revolutionnaire dans la conscience de l'etre humain du XXIeme siecle. Face a une explosion aussi dans le monde de la communication que la technologie digitale permet, qui sait unir des milliards de personnes a une vitesse ne pas imaginable il y a une generation, le monde des images, comme l'explore et partage la photographie, a une attraction profonde et durable pour communiquer des perspectives, des polemiques, des traumes, des joies, a un rythme visuel qui permet pour les mots et leurs questions, leurs doutes, leurs impressions de merveille, d'horreur, de charite, de sympathie, d'espoir d'attrapper et diminuer la distance entre le monde des mots et le monde des images. Un portrait d'un de ses jeunes cousins du photographe berbere d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, "Djassine" du 10 decembre 2022, illustre avec une sensibilite frappante cette realite, et va etre l'etude d'exploration de cet article. Le portrait en noir et blanc de ce garcon kabyle, attire l'attention de facon envoutante, pour le regard fier et sur qu'y a su capturer le photographe de son jeune cousin, qui fait face a la camera avec une energie calme qui se met au centre de l'ambiance du tableau. Le photographe explique le contexte du portrait: "Djassine a quitte l'Algerie il y a deux mois, avec sa mere et son pere. Ils sont a Chicago." Ces mots ont une resonance affective, parce que le Chicago fut la premiere grande ville americaine que j'ai visitee, a l'age de 16 ans, quand j'y ai passee 6 semaines dans une famille americaine, collegues de travail de mon pere. L'experience de vivre dans une immense ville moderne americaine, apres avoir vecue dans un petit village ouest - flamand tranquil, fut fascinant, et aussi bouleversant, et je lui souhaite a Djassine et sa famille tout le mieux, et beaucoup de courage. Chicago a une longue et interessante histoire et est une des villes qui fut temoin de la plus grande migration de la population noire du Sud des Etats Unis vers les grandes villes du Nord, entre les annees 1910 et 1070, quand 6 millions de personnes noires decident de quitter le Sud du pays pour s'echapper de la violence raciale et le manque d'opportunites economiques et sociales, a cause d'un racisme systematique et brutal pour essayer une nouvelle vie dans le villes de Chicago, New York, Detroit et Pittsburgh. Suite de la Seconde Guerre Mondiale, la seconde vague de ces 6 millions de personnes s'etend entre les annees 1940 et 1970 vers les villes de l'Ouest du pays, les villes en Californie comme Oakland, San Francisco, Los Angeles, et aussi vers la ville de Portland, dans l'etat de Oregon, et de Seattle, ici dans notre etat de Washington State. La seconde vague de cette Great Migration, fut le resultat de l'expansion du secteur industriel suite de la Seconde Guerre Mondiale. La premiere vague de 1910 -1940, allait importer vers le Nord du pays l'art des musiciens blues du Sud, comme de la Mississippi Delta, et allait inspirer la Harlem Renaissance, et le debut de l'engagement politique et sociale pour ameliorer la vie de la population noire. Des organisations historiques comme le NAACP, the Association for the Advancement of Colored People de 1909, L'Association pour l'Avancement du Peuple Noir, qui jusqu'a aujourd'hui a un impact important sur la lutte continue pour proteger les droits civiles toujours sous menace malgre le progres historique du Civil Rights Movement des annees 1950 - 1960, ou la population a finalement su obtenir le droit de voter, un droit qui est a nouveau sous menace suite d'une resurgence d'intolerance et racisme sous l'influence d'un politique de droite qui a des ideologies qui s'approchent de facon dangereuse au fascisme, qui effectivement sont une menace reelle et souvent fatale pour la population noire a travers une indifference troublante envers la brutalite policiere de la part de trop de leaders du gouvernement local et federal. La Grande Migration des annees 1910 - 1970 a aussi vue un effort systematique d'isoler la nouvelle population noire dans des arrondissements inferieures quant a logement, magasins, ecoles, hopitaux, transport public, et d'enforcer la segregation dans tous les aspects de la vie sociale. Cette segregation est la cause la plus desastreuse de la grande distance dans le status economique entre la population noire et blanche du pays, ce que le Mouvement pour les Droits Civils des annees 1950 et 1960 a combattu et c'est un probleme qui continue jusqu'a aujourd'hui : isoler la population noire dans des arrondissements d'infrastructure inferieure pour les empecher avoir les memes opportunites, ce qui en fait est la philosophie ecoeurante derriere l'idee des ghettos du pays, un systeme d'oppression qi se pratique dans beaucoup de pays, au mains de gouvernements aux tendances d'intolerance et racisme. Ce racisme a vu des moments tres violents, comme l'annee 1919, ou il y avait des instances de violence raciale contre la population noire dans plus de 26 villes a travers les Etats Unis, qui ont laissees a des centaines personnes mortes, avec dans l'etat de Arkansas, dans juste une wilaya, un county comme on dit ici, entre 100 et 240 personnes noires tuees par des foules blanches, et une force policiere qui n'a pas reagit pour 4 jours, jusqu'a ce que c'etait devenu un scandale national, et le President Wilson decida finalement de faire un effort d'arreter la violence. L'annee de 1919, a dans les archives historiques du pays 60 cas d'extreme violence a travers tout le pays de la part de la population blanche contre la population noire, qui, sauf dans des cas rares, n'avait pas des armes pour se defendre, contre la destruction de leurs maisons, de leurs commerces, de blessures et de morts pour des centaines de personnes. Jusqu'a maintenant, ces cas de brutalite historique bien documentee, rarement avaient et voient, des consequences legales et financieres pour les criminels blancs, qui pouvaient se cacher derriere un systeme judiciaire qui excusait les crimes contre la population noire, qui n'avait de toute facon aucun droit civil enforcable jusque'a 1964 et 1965, quand cette lamentable situation de justifier les lynchages et atroces abus, connu dans l'histoire apres la fin de la Guerre Civile, comme les lois Jim Crow, ont ete declaree officiellement illegales. 

          Cette digression historique inspiree par la ville de Chicago, ou s'est demenagee la famille du jeune Djassine, le protagoniste de cet portrait kabyle intrigant, est importante, parce que elle parle du role de l'identite, une identite qui fut durement eprouvee pour la population noire ici, et qui a parfois menee a des extremes de desespoir, de facons de combatrre et se defendre contre un systeme de racisme et oppression de centaines d'annees. On va apres expliquer un de ses phenomenes aussi ingenieux que tragique, pour ensuite retourner vers le portrait "Djassine" qui est en contraste impresssionnant pour le fait que dans le visage du jeune garcon berbere, c'est la surete et fierte identitaire qui domine. La culture berbere des peuples Imazighen de l'Afrique du Nord est une des cultures les plus anciennes et plus resistantes de la terre, et c'est la culture berbere de la Kabylie qui continue d'inspirer et nourrir mon coeur de poete flamande - americaine, exilee culturellement de Flandes depuis mon adolescence vers ce pays controversiel qu'est les Etats Unis. Le portrait "Djassine" de Nacer Amari est une celebration de l'identite culturelle sure, et qui connait un interet notable dans le monde de la portraiture dans la photographie, en fait, cet interet dans l'identite culturelle, et ses defis pour se maintenir dans un monde qui cherche a lui diminuer, lui eliminer, lui rendre impuissante, se voit dans l'expression complexe et avant- garde de jeunes photographes, qui veulent mettre l'attention sur l'urgence de sauvegarder l'identite culturelle, et dans ce sens, les albums de portraits kabyles de la part du photographe d'Aokas, font decidemment partie de cet effort de la vanguarde de photographes qui expriment ce desir et interet de celebrer l'importance de mettre au centre de la discussion dans les arts visuels, l'identite culturelle. Un des photographes qui explore cette identite  a travers un style surrealiste, est l'artiste australien - thai, Nathan Beard (1987), qui explore dans ses portraits en blanc et noir avec des touches de couleur, des masques et maquillages provoquants, son identite australien et thai, comme le fait la photographie de Shadi Ghadirian (1974), une artiste qui a travers la portraiture photographique explore le role de la femme en Iran, ses complexites, frustrations et contradictions, dans ses portraits ou elle risque le melange de roles masculins - feminins avec audace et franchise, ainsi que le photographe australien - malais, Abdul Abdullah (1986) qui a travers des portraits en couleur, cherche a provoquer des sensations de malaise pour mettre en question l'identite comme arme de superiorite raciale, genetique, sexuelle. Le style realiste aux touches de l'expressionnisme et aussi de la nostalgie et sensibilite du neo - romanticisme dans la portraiture du photographe berbere Nacer Amari,  exprime un interet de defi, d'une esthetqiue avant - garde de retourner a un minimalisme visuel pour mettre attention nette au protagoniste, a son monde interieur, pour permettre au spectateur une fenetre ouverte, une invitation au monde du portrait et l'intention du partage de la part de sa vision artistique - culturelle et intellectuelle du photographe. La photographe contemporaine anglaise Rebekah Williams aussi cherche cette expression, a travers des portraits en groupe, en couleur, de femmes noires qui cherchent a exprimer leur place, leur espace, leur lien, dans le monde des Iles Britanniques, comme lui celebre dans son article Emily Rosen Larsen de 2019, "Portraiture as an expression of cultural identity", ou elle explique que le paysage anglais comme arriere plan des portraits des femmes noires, est en contraste penible avec les femmes d'ascendance africaine qui se voient exposees, nues, comme les portraits font avec intention sincere, pour demander des questions profondes sur l'identite et l'effet du colonialisme et post- colonialisme sur ces peuples envahis. Une jeune photographe africaine, Yannis Guibinga dit dans un article de "True Africa", que "la portraiture permet de montrer les differences et similarites au premier plan, pour mettre en image un continent plus complexe, divers et precis." Une autre jeune photographe africaine, Zarita Zavallos, que celebre cet article l'exprime ainsi: "L'art extrait de notre humanite pour ouvrir nos bras, le rendre approchable, l'art est l'essence et le remede." La portraiture dans la photographie dans ses diverses styles d'expression, ses efforts et desir de communiquer la complexite de l'identite culturelle, est ainsi une force artistique tres importante, qui unit le monde des arts visuels, et qui met en dialogue direct le photographe, le protagoniste du portrait, et le spectateur, pour une rencontre animee, autant exterieure qu'interieure. Il y a un film de 2021, a base d'un roman de 1929 de l'ecrivaine noire des Etats Unis, Nella Larsen, au titre de "Passing", qui se traduit en francais comme "Passe Blanc" qui se refere a une pratique tragique et dangereuse, de certaines personnes noires, qui avaient la peau tres blanche, de decider le risque dans les annees de l'esclavage, et apres, aux Etats Unis, entre les annees 1176, et 1866, de se presenter comme blanc, et vivre parmi les blancs. Apres la Guerre Civile americaine de 1861 - 1865, cette pratique continue dans le XXeme siecle, et le livre "Passe Blanc" parle d'un cas d'une jeune femme noire, mariee avec un homme riche blanc, a New York. Sa famille noire de la jeune femme noire qui passe pour blanc, lui manque beaucoup et elle decide retourner a Harlem, et quand son mari blanc lui decouvre son secret, il est tellement furieux, que la jeune femme se suicide dans un acte d'ultime rebellie, de desespoir. L'adaption en film est tres bien fait, et s'approche au sujet penible et souvent tragique avec beaucoup de tact et sincerite. Le livre de 1929 et son adaptation en film en 2021, de la realisatrice Rebecca Hall, avec l'actrice Ruth Negga, qui joue le role de la protagoniste autant rebelle que tourmentee, Clare Bellew, mettent en vue bien claire l'importance de sauvegarder l'identite et son droit a la dignite, la celebration, la protection de ses droits civils, humains, culturels. Dans la culture noire des Etats Unis, la question de la peau et ses nuances de couleurs, fut exploitee par les esclavagistes blancs, pour diviser et causer de la rivalite parmi les esclaves, une pratique horrible, qui jusqu'aujourd'hui a laissee ses cicatrices psychologiques profondes dans la communaute noire, comme m'en ont parlee avec franchise mes amis et amies noires ici et au Texas, et ceci avec pas mal de chagrin. La portraiture qui celebre l'identite dans toute sa beaute unique que possede chaque culture, est ainsi une autre facette dans ce filigrane si essentiel au bien - etre physique et sociale. Le portrait "Djassine" du photographe berbere d'Aokas, en Kabylie, l'artiste visuel Nacer Amari, a un message tres au centre du coeur de la discussion animee sur la quelle veut continuer de mettre l'attention son art visuel la photographie post moderne du XXIeme siecle, celle qui nous parle, en contrepoids et filigrane a travers ses images, de l'identite culturelle et ses myriades contenances a travers l'histoire et la revue de ses courages, de ses defis, de ses expressions.   

Trudi Ralston 

La recherche sur la photographie avant - garde quant a l'identite culturelle, courtoisie de Wikipedia, et l'article "Portraiture as an expression of cultural identity" de Emily Rose Larsen, de septembre 2019,  et l'article de 2017, dans True Africa: https://true africa.co : "5 of the best young photographers exploring indentity through portraiture". L'information historique sur la Grande Migration vers le Nord des Etats Unis dans les annees 1910 - 1940, et 1940 - 1970, courtoisie de Wikipedia.   

Monday, December 5, 2022

La Peau a L'Envers: Le Dilemme du Poete - dans la serie "Les Blessures de Chiron"

        Quand on ressent tout tres fort autant de son monde exterieur qu'interieur, on risque de devoir se defendre a travers les arts, que ce soit la musique, la danse, le theatre, la peinture, la photographie, ou dans mon cas, a travers surtout la prose et la poesie, et aussi mes broderies inspirees par l'art des photographes d'Aokas. L'hiver a peint ici tout en blanc, avec l'arrivee precoce de la neige, ce qui rend la nature tres silente, et me laisse tel un echo, en volume double les lignes et les contours de mon monde interieur, ses blessures, ses joies, comme des traces couleur d'ombre sur la lumiere etincelante de la neige. Ce poeme, je le dedique a ma famille de coeur, ma famille berbere en Kabylie, comme il me reste tres peu de famille de sang sur cette terre, et comme c'est la Kabylie qui est ma mere spirituelle, car c'est elle qui m'a adoptee mon coeur vagabond, ne jamais pas loin des griffes de l'isolation et de la solitude. Ce poeme est ainsi pour mes amis et collegues kabyles qui m'encouragent, m'entendent, qui me permettent continuer ma vie de poete, qui m'aident a combattre la douleur ne jamais endormie, de vivre loin de la terre kabyle, elle qui me nourrit les racines de mes poemes, de mon art, de mes livres qui celebrent le coeur du peuple berbere:

pour Maitre Rachid Oulebsir, pour Nacer Amari, pour Djamil Diboune, pour Katia Djabri, pour Kurt Lolo, pour Rac Adrar, pour Lemnouer Khaled, pour Issaad Issaadi, pour Ghassane et Malika Anki. Merci pour votre respect, votre amitie, votre tendresse. 


La Peau a l'Envers 


Je suis nee la peau a l'envers, comme ma grandmere Celina s'en doutait, qui me disait souvent: " Toi, tu es une enfant inquiete, tu vas souffrir beaucoup avant de te trouver la paix, tu vas toucher beaucoup de rives, beaucoup de terres. Tu risques etre vagbond pour longtemps, je ne sais pas comment te preparer, ou comment tu vas faire. "

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La peau a l'envers, j'ai fait mes valises a l'age de dix - neuf ans pour le continent des genocides des cultures amerindiennes, de l'histoire atroce de l'esclavage de sa population noire, ce pays contruit par des colons anglais au coeur froids, qui se sont fait un empire qui se croit maitre de cette terre. Je n'ai rien compris, et je n'y comprends moins encore: ma valise m'etait faite par la volonte d'atutres personnes, qui me racontaient des histoires pour deguiser l'illusion qu'on fait a l'immigrant jeune qui trop tard soupconne. 

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La peau a l'envers, les ailes a l'eau, j'ai mis a la memoire mes poemes, abandonnes dans le tiroir de ma petite secretaire scolaire en Flandes, qui ont prise une vie entiere pour se reveiller, pour se rappeller comme est penible et cruel le destin d'etre poete sans ni voix ni terre. C'est la Kabylie qui m'a jouee les melodies de ma memoire ou m'attendaient mes poemes, c'est elle qui me renverse la peau vers mon coeur, qui m'a introduit a moi - meme. 

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La peau a l'envers elle fait mal, elle se porte tel un pullover trop etroit, trop rude, qui ne protege pas du froid mon ame, ses reves. La Kabylie et ma famille berbere, elle me touche le coeur, et me met la peau de mon coeur debout, fiere, elle me met le pullover doux et chaud de l'acceuil, que touche son soleil avec respect et tendresse. 

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La peau a l'envers elle me quitte, quand je vois approcher a Chiron qui est le guerisseur berbere qui protege mon coeur et ses blessures que sa sagesse et generosite guerissent, lui - meme souffrant de la blessure lui laisee par Hercule. Le Centaure noble de la mythologie qui me visite, qui assure, qui marche a cote du sentier qui mene a toujours vers terre kabyle. 

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La fenetre ouverte pour mes poemes, le bonjour au gout du soleil qui m'adoucit l'exile ici en Amerique, c'est le coeur et la terre berbere, dans le Nord de l'Algerie, sur les rives qui menent vers les rivieres et montagnes kabyles, ou je ne souffre pas, ou je me sens tranquille, la, sur la terre qui me l'enleve la peau a l'envers, qui me brise les chaines cruelles de l'exile. 


Trudi Ralston

Saturday, December 3, 2022

Le Dynamisme Interne dans le Portrait Silhouette " Au Coucher de Soleil" de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Itinerant"

          Le monde de la photographie et son impacte continu et ample se parait a un imposant eventail de qui ses dedoublements invite a l'exploration de toutes ses influences considerables sur les arts visuels depuis sa decouverte vers la fin du XIXeme siecle, qui continue a laisser ses traces sur la psyche de l'etre humain et ses efforts de comprendre l'enigme de la vie sur cette plaine terrestre. Cet article va se mettre dans une expression bien specifique dans l'histoire de la photographie, celle de la silhouette, inspiree par un portrait silhouette du 27 novembre 2022 de la part du photographe berbere d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, sa photo silhouette tricolore "Au coucher de soleil" auquel le photographe donne ce contexte: " Mon dernier portrait parle d'un couple qui savoure un magnifique instant intime d'un coucher de soleil lors d'un bivouac." Le portrait montre les deux amoureux en silhouette qui les baigne dans un ciel d'un bleu intense, avec au milieu entre eux, telle une perle exotique, le soleil en arriere plan, qui parait etre un esprit ancien qui les unit. Le portrait silhouette a un impacte nostalgique presqu'immediat, pour la presence de la couleur bleue et blanche, qui met en relief les silhouettes noires du couple. L'effet en couleur rappelle au monde avant - garde de la cineaste allemande Lotte Reiniger (1899 - 1981) qui allait revolutionner l'art de la silhouette pour les mettre dans des films court metrage et qui en fait fut la premiere artiste visuelle qui a utilisee la premiere forme de la camera multiplan, une decennie avant Walt Disney (1901 - 1966), quand elle a fait le premier film en long metrage d'animation faits avec des silhouettes qu'elle coupait elle meme avec des ciseaux avec grande finesse a travers l'art du decoupage de papier, son film "Les Aventures du Prince Achmed" de 1926. Walt Disney allait faire son premier film long metrage en animation "Blanche Neige et les Sept Nains" en 1937. Lotte Reiniger fut inspiree par le theatre d'ombres, et l'art ancien chinois du decoupage de papier, auquel elle etait tres adepte. Elle a fait 40 films en silhouette, avec des silhouettes animees, de qui leur sujet etait souvent des contes de fees, et son talent avait un public international, de l'Europe aux Etats Unis. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, son art des silhouettes en films d'animation de contes et dessins exotiques, etait contraire a l'ideologie fasciste des nazis, et elle et son mari, Carl Koch ( 1892 - 1963) lui aussi cineaste, et ecrivain, et collegue et collaborateur pour les films de Lotte, ont fui l'Allemagne pendant les annees 1933 - 1944, pour vivre entre autre a Paris et a Rome, ou le couple a fait des films avec les cineastes Jean Renois et Luchino Visconti, et en 1949, Lotte et son mari se demenagent a Londres. 

            Le premier film court metrage de Lotte Reiniger ou elle introduit le monde de ses silhouettes, est de 1919, et fut tres bien recu. Ce qui lui faisait unique comme artiste visuelle, fut son talent pour savoir donner expression au monde des emotions a travers le mouvement de ses silhouettes, et elle a fait 6 films court metrage avant de produire son film de 1926, "Les Avontures du Prince Achmed" qui lui a donnee une renommee internationale. Dans les annees 1920, les emotions et les actions des caracteres dans les arts visuels se derivait surtout des expressions faciales, tandis que l'art visuel de Lotte Reiniger attirait l'attention pour savoir donner expression aux emotions a travers le mouvement et les gestes dans ses scenes detaillees et multicolores, ce qui etait un environnement ideal pour le monde dynamique des contes de fees de ses silhouettes. Savoir evoquer des emotions, le monde interieur de personages dans des images, est un trait de la portraiture du photographe Nacer Amari, et il le fait avec un tact profond envers les protagonistes de ses portraits, dans ce cas, un jeune couple qui reflete sous le regard complice mais discret du ciel fluide en bleu et le soleil en blanc, sur le lien qu'ils partagent. Le geste le plus important dans ce portrait silhouette subtil "Au coucher de soleil" est celui des yeux qui se cherchent avec tendresse et promesse, un geste que reussit communiquer le photographe a travers la position de l'angle de la camera qui touche le contour des silhouettes des deux protagonistes vers l'interieur. Ce geste intime donne au spectateur la permission d'etre present a cet instant de tendresse et d'espoir, d'un silence envoutant, de cette scene tricolore nostalgique qui evoque le monde des contes de fees en silhouette des annees 1920 et 1930 de Lotte Reiniger, un monde qui tel le monde des annees 2020, etait un melange de promesses et incertitudes. 

            Le monde des silhouettes dans la photographie a ainsi une longue histoire de son evolution du monde du theatre des ombres, et l'art ancien chinois du decoupage de papier, et aussi comme expression de portraiture avant la popularisation du portrait a travers l'arrivee de la photographie, quand les portraits silhouette etaient en grande vogue entre les annees de 1790 et 1840, sous l'influence d'Etienne Silhouette, le ministre de finances en France, qui avait une predilection pour l'art de la silhouette et de qui est derivee le nom de cet art de decoupage en papier pour les portraits comme alternative plus economique qu'un portrait fait par un photographe professionnel ou un peintre. La silhouette continue a occuper une place d'importance dans le monde de photographes contemporains, comme en est preuve l'art de l'artiste berbere d'Aokas Nacer Amari et comme est evident dans l'art du photographe contemporain suisse Nicolas Bouvier (1929 - 1998) qui voyageait dans beaucoup de pays, de l'Irlande a l'Inde, l'Iran, la Turquie, le Pakistan, le Japon, le Sahara, et la region aussi ou j'habite, le Pacifique Nord - Ouest des Etats Unis, pour faire ses photos silhouettes en noir et blanc, de personnes, y compris ses enfants, qui se voient minuscules dans des paysages d'ambiance surreelle et magique. Nicolas Bouvier etait aussi poete, et ecrivain de prose, ou il documentait ses voyages et leur impacte spirituel, et il a recu le Prix de la Critique en 1982, le Prix des Belles Lettres en 1985, et le Prix Ramuz pour la totalite de ses oeuvres en 1985 aussi. Dans son art visuel aussi, la silhouette comme dans les photos de Nacer Amari, et les films de Lotte Reiniger, parait etre autant messager que protagoniste, et a dans ce sens une valeur non seulement esthetique, mais aussi sociale - historique. A voir, si cent ans apres son debut dans les films avant - garde de Lotte Reiniger, la silhouette reussit a eviter le destin sombre qu'allait suivre pour la terre suite des annees 1920 et 1930, a voir si cette fois l'etre humain sait se faire un futur moins destructif, ou ce n'est pas la psychose de la guerre et le spectre du pouvoir totalitaire qui veulent a tout prix avoir le dernier mot. 

Trudi Ralston 

La recherche sur le monde des silhouettes comme expression dans les arts visuels modernes, courtoisie de Wikpedia, ainsi que l'information sur la cineaste avant - garde de silhouettes, Lotte Reiniger, et le photographe de silhouettes contemporain, Nicolas Bouvier.