Wednesday, April 27, 2022

La Conviction de l'Espoir: La Photo "IWRAREN" de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

            Dans une entrevue relevante, l'expert de culture sud -africain, Patisha Nyathi, explique pour une serie sur la danse de la pluie, l'importance du symbolisme dans la conscience culturelle quant a ses expressions artistiques et spirituelles liees depuis l'Antiquite avec les phenomenes cycliques de la nature et son impact sur le destin et la survie de l'etre humain. Patisha Nyathi explique une danse de la pluie ou les femmes qui y participent expriment en termes symboliques les rythmes et mouvements de ce rite Amagugu, pres de Bulawayo en Zimbabwe: les femmes portent des hachets de jambe, qui symbolisent avec leur son la pluie, l'anticipation de la pluie en fait, et elles portent des jupes noires, qui symbolisent les nuages lourds d'eau, et les tambours signifient le tonnerre, tandis que la choreographie du mouvements des femmes imite les nuages tournoyants, prets a lacher la pluie. La danse a un element fort de l'anticipation, de l'espoir, la concivtion meme que le rite va donner la pluie necessaire pour aroser et alimenter les recoltes. Le 18 avril 2022, le photographe berbere Nacer Amari de Tassi Photographie, a partagee une photo au titre de "IWRAREN" auquel le photographe m'a donnee ce contexte:  " Pour ma photo "IWRAREN", le mot veut dire une place ou un lieu eleve. Autre fois, il n'y avait pas d'habitations la - bas. Les anciens du village montaient cette colline pour demander de la pluie au dieu Anzar. "J'ai appris ainsi que Anzar est le dieu de l'eau et de la pluie dans la mythologie Amazighe, ce qui m'a reveillee un interet dans l'histoire de la mythologie associee avec la danse de la pluie. Depuis l'Antiquite, la danse de la pluie se trouve dans beaucoup de cultures, de l'Egypte ancien jusqu'aux cultures des Ameriques, comme dans la culture Cherokee des etats sud - ouest des Etats Unis, comme Oklahoma. Les tribus Cherokee continuent ce rite ancien, et la danse de la pluie est vue comme une imploration d'eau pour les recoltes, ainsi que un rite pour enlever les mauvais esprits associee avec le manque et la secheresse. La culture Cherokee et sa mythologie autour de la danse de la pluie dit que la pluie contient les esprits des anciens dirigeants de la tribu, et que l'arrivee de la pluie est la lutte entre les mauvais esprits et les esprits anciens Cherokee dans une espace qui existe entre la realite concrete et le monde des esprits. Dans ce sens, les danses de la pluie sont vues comme un acte de reverence. La culture amerindienne Zuni, Navajo, Hopi aussi ont le rite de la danse de la pluie, et on peut observers ces magnifiques rites pendant les pow - pow chaque annee, ou le public est permis d'assister. 

             En Afrique, les danses de la pluie continuent a etre celebrees en Afrique du Nord, dans les cultures berberes et aussi en Ethiopie et l'Afrique du Sud. En Afrique du Nord, il y a le rite Omek tannou, un rite ancien de la Tunisie, qui fut un heritage des traditions puniques et berberes autour de la deesse Tanit. Tanit etait la deesse principale de Carthage ensemble avec son compagne Baal Hamon. On appelle Tanit aussi Tannin, et le nom a ses origines en Carthage, et elle etait l'equivalent de la deesse Astarte ou Ishtar, qui plus tard etait veneree en Carthage romaine sous le nom de Dea Caelestis, Juno Caelestis ou Caelestis. Les peuples anciens berberes de l'Afrique du Nord voyaient en Ishtar comme deesse de la fertilite aussi, qui dans ses images se voit chevauchant un lion ou avec une tete de lion, comme symbole aussi de sa qualite comme guerriere. Le mot punique se refere a l'origine phenicienne des carthagenois, et les trois guerres puniques de 264 - 146 B.C. avec les romains, qui detruisent a Carthage. Les pheniciens etaient connus pour leur prouesse maritime, qui incluyait l'Afrique du Nord, dans leurs explorations de leur terre natale de la cote de ce qui est aujourd'hui la Syrie, le Liban et le nord de l'Israel. Les pheniciens sont fameux pour avoir etablis des comptoirs commerciaux dans toute la region de la Mediterranee, qui inclut la cote de l'Afrique du Nord. L'influence et importance de dieux et deesses associes avec les recoltes et l'eau se trouve dans les plus anciennes civilisations, comme celle de Sumer, de 4500 B.C. - 1900 B.C., et le dieu Enbilulu, qui dans la mythologie de Sumer etait le dieu en charge des rivieres et des canaux, et aussi en charge des rivieres sacrees de Tigre et Euphrate par decision du dieu Enki. Enbilulu etait aussi le dieu de l'agriculture et de l'irrigation. L'importance de l'eau pour les recoltes remonte des milliers d'annees. Dans la culture Zulu de l'Afrique du Sud, la deesse Nokhubulwane est la deesse de l'arc en ciel, de l'agriculture, et aussi, interessant de noter, de la naissance et de la biere. Le respect pour la nature et ses phenomenes fut documentee par l'historien ancien grec Herodote ( c. 484 B.C. - c. 425 B.C.) et par l'historien et philosophe et sociologue le plus important du Moyen Age, Ibn Khaldoun ( 1332 - 1406), qui notent la reverance pour la lune et le soleil dans la mythologie berbere, et il y a des inscriptions trouvees qui datent de la periode romaine qui mentionnent au dieu Ieru, qui correspond au mot berbere pour la lune, "ayyur". Les roches, les montagnes, les cavernes, les sources d'eau, etaient et sont des lieux de veneration dans la mythologie berbere, ainsi que les feux de joie du solstice d'ete, qui en Algerie et au Maroc se celebre comme une tradition pour combattre la secheresse, dans le rite de Tislatin, qui se symbolise avec des poupees rituelles, qui sont liees au dieu de la pluie et des eaux, le dieu Anzar. Selon la mythologie berbere, le dieu Anzar etait amoureux d'une tres belle femme, mais qui avait peur du dieu, ce qui rendait en colere a Anzar, comme a documente un poeme berbere traduit sur le sujet, par Henri Genevois (1913 -1978), un pretre francais, membre de la Societe des Peres Blancs en Haute Kabylie. Il s'interesait avec passion dans la myhologie berbere du pays, et parlait le kabyle. Il a ecrit des tas de monographies importantes, en kabyle le plus souvent. Il a vecu en Kabylie jusqu'a q'une grave maladie de coeur lui a du faire rentrer en France, en 1976, ou il est mort deux ans plus tard. Selon le poeme traduit du kabyle, Anzar n'abandonnait pas l'espoir de gagner la faveur de la belle fille, comme expliquee dans la traduction de ce poeme: "Comme le tonnerre, je vais ouvrir le ciel immense, oh, toi, etoile plus brillante que les autres, donne - moi le tresor qui est le tien, ou l'eau disparaitra de cette terre." La jeune femme a acceptee devenir la fiancee de Anzar, et depuis, les eaux des rivieres ont coulees a nouveau, mettant fin a la secheresse et le desespoir pour la fille et son peuple: "Il prenait la fille dans ses bras, et la riviere coulait a nouveau, couvrant toute la terre avec la verdure", selon la traduction de ce meme poeme, qui se trouve dans le texte de Henri Genevois: "Un rite d'obtention de la pluie: "La fiancee d'Anzar". Cette sagesse des anciens comme celebre la photo "IWRAREN" de Nacer Amari, a une attraction profonde pour un monde qui se perd dans le vide, le manque de symbolisme, de sens culturel et identitaire, et une indifference criminelle et catastrophique envers les lois de la nature, envers ses eaux, ses montagnes, ses sagesses, sa flore, sa faune, qui souffre le posion de la pollution causee par la machine globale industrielle, par son deplacement et destruction systematique d'entieres peuples et la survie de leurs cultures, par son intolerance d'expression culturelles, et identites ethniques et linguistiques, qui risquent laisser la terre un trou noir pour les suivantes generations, ou la beaute et confort de sources potables, de recoltes libres du posion d'insecticides, la presence d'arbres, et leurs fruits et ombre, la joie de papillons et abeilles et oiseaux risquent de devenir qu'une memoire lointaine. Savoir qu'il y a les cultures sur cette terre, comme les cultures berberes, et amerindiennes, qui font le combat conscient contre cet oubli, dans leurs mythologies et ses traditions, dans leurs chants et danses, dans leur connaissance et respect pour la nature et ses tresors et les lois de ses saisons, cette conviction de l'espoir, est surement la seule sagesse et courage, qui va ultimement sauver cette planete et l'humanite de la perdition. 

Trudi Ralston 

La recherche sur la mythologie de la danse de la pluie dans l'antiquite et le monde moderne des cultures amerindiennes et berberes, courtoisie de Wikipedia.

 L'extrait sur la danse de la pluie de Zimbabwe, courtoisie de BBC News Africa, la video du 11 juillet 2017, sur YouTube, avec la journaliste Zeinab Badawi, expliquee par l'expert de la culture sud - africaine, Patisha Nyathi, sur la danse de la pluie, faite au Amagugu International Heritage Centre, a Amagugu, pres de Bulawayo, en Zimbabwe.  

Le texte de Henri Genevois est "Un rite d'obtention de la pluie: "La fiancee d'Anzar", en Actes du Deuxieme Congres International d'Etude des Cultures de la Mediterranee Occidentale II (Malte, juin 1976). S.N.E.D., Alger 1978, pp. 393 a 401. Texte kabyle et traduction francaise.  L'information sur la vie et la bibilogaphie de Henri Genevois, courtoisie de Jacques Lanfry, octobre 2005, son texte "Henri Genevois, une passion kabyle 1913 - 1978", sur Kabyles.net. 

Wednesday, April 20, 2022

Le Temoin/ The Witness: dans la serie "La Flute et l'Echo/ The Flute and the Echo"

             Le jour s'annonceait froid et gris, un gris de metal, impenetrable, imposant. La pluie coulait froide le long les troncs saturees d'eau des arbres, couverts en rubans de mousse verte riche, et l'herbe etait si mouillee, qu'elle faisait des petits bruits de succion avec mes souliers qui croisaient vers la foret en fond a l'autre cote de la cloture du jardin. Le froid etait comme une colle, qui penetrait mes habits, mes mains, mon souffle, et je sentais le debut d'une douleur de tete tetue, comme me donnent parfois ces jours froids de printemps ici. Je pensais a la Kabylie, ce jour du 20 d'avril et les victimes du Printemps Noir de 2001 de la Decennie Noire que fut la Guerre Civile de l'Algerie de 1991 - 2002. L'Algerie a souffert tant, et pourtant elle reste avec l'esprit et le coeur fort, accueillant et resistant. Ce jour d'hommage pour les victimes de sa guerre civile violente, ce jour froid, gris, m'a laissee emue par le fait, la verite inalterable, que c'est l'Algerie, et specifiquement la Kabylie et ses artistes visuels, ses photographes d'Aokas, qui m'a resuscitee, m'a redonnee, m'a liberee ma voix d'ecrivaine, de poete, m'a inspiree aussi mes expressions creatives de mes broderies et dessins. Avoir une voix comme poete, etait devenue un reve, un souhait qui m'etait perdue, enlevee, avalee dans les brumes d'essayer de trouver mon chemin dans un pays que je ne comprenais pas, que je ne comprends encore moins aujourd'hui, ce grand pays a l'ame vide qu'est pour moi les Etats Unis, dans lequel je continue a me sentir en exile, meme apres 40 ans, et que ses jeunes intellectuels cherchent a quitter, revant de pays comme le Canada, l'Australie, et les pays de l'Europe, et de l'Asie, comme le Japon. Ma voix de jeune poete s'est perdue ici pour toute une vie, une fois que j'avais quitte mon pays de naissance, la Belgique, ou j'ai grandie dans un petit village ouest - flamand jusqu'a l'age de finir mes annees de lycee. Le traume de ne pas comprendre qui je pourrais etre dans l'espace immense des Etats Unis, ou j'ai passee dix ans d'abord au Texas, de ne pas etre preparee pour la difference de culture, de philosophie, de politique, d'attitudes sociales, m'avait fait perdre la voix de poete, l'avait rendue incapable de vocaliser ses pensees, ses passions, ses reves, ses visions. Je devenais poete muette, a la voix enlevee, c'etait incroyablement penible, me faisait sentir invisible, inaudible, j'avais perdue les mots, leur langue d'expression. Demenager a l'etat de Washington n'aidait rien, et je me dediquais a elever mon fils, et de maintenir mon equilibre dans un etat d'isolation intellectuel et social etouffants. En 2017, la decouverte de la culture en Kabylie, a su briser ce sortilege de l'isolation culturelle et intellectuelle, et petit a petit, j'ai su m'exprimer a nouveau, en prose, et en poemes. Ce fut vraiement l'evenement le plus important de ma vie creative, qui m'a permis de rejoindre, de reunir mes energies creatives commencees pendant mon adolescence, encouragee par mon oncle peintre Frans De Cauter ( 1920 - 1981) et mon pere Charles - Louis Desender ( 1930 - 2008). La graine de mes energies et interets poetiques trouverait en Kabylie sa liberation, son expression joyeuse, son identite et inspiration creative, sa raison d'etre tout simplement. Cela reste sublime, cette inspiration, ce courage, cette volonte, me donnee par l'Algerie, par la Kabylie, et le coeur ouvert et genereux, charitable de son peuple qui n'abandonne jamais l'espoir, la dignite, la fierte, l'optimisme decisif, et la resistance face a des siecles et siecles de defis considerables et persistantes. 

              Je pense souvent a un passage d'un film de 2002, "Le Pianiste " de Roman Polanski, avec l'acteur polonais - americain Adrien Brody (1973), qui raconte la vraie histoire de survie du pianiste polonais Wladislaw Szpillman, dans les annees 1939 - 1945 de la Seconde Guerre Mondiale, pendant l'occupation du ghetto de Varsovie, par le regime Nazi allemand, qui a terminee dans la deportation de la famille du pianiste au camp de concentration de Treblinka, ou ils ont tous peris, et le pianiste fut le seul survivant, pour avoir su echapper la deportation au dernier moment. Wladislaw Szpillman survit la guerre, grace a l'aide aussi d'un officier allemand, qui assure qu'il ne meurt pas de faim, et du fait qu'il sait se cacher dans les ruines de la ville de Varsovie. C'est dans ces ruines, qu'il decouvre dans un des batiments, un piano, de qui il prend l'habitude de s'imaginer qu'il le joue, sans pouvoir le faire, par peur qu'une patrouille de l'SS l'entende jouer. C'est un passage tres emouvant, de lui voir dans le film s'asseoir face au piano, et se bouger les doigts, en notes imaginees, sans etre permis de toucher le clavier, d'avoir le piano etre le temoin de sa detresse, du silence opprimant, du desespoir, de la folie terrifiante qu'etait la Seconde Guerre Mondiale. Quand je pense a la Kabylie, cette image me vient au coeur, dans ces moments ou l'ombre de l'isolation, de la solitude fait son apparance, parce que pour tants d'annees, j'etais la poete qui avait des melodies et mots au coeurs, des vers, des poemes, qui n'arrivaient pas a sortir, ne trouvaient pas leur expression, se noyaient dans les eaux froides de l'indifference, de l'oubli, de l'impuissance. L'Algerie, la Kabylie m'a appris a m'exprimer en voyant les photos de sa nature, et apprenant son histoire, sa culture, en ecoutant les sons de ses chansons berberes, de Idir, de Matoub Lounes, qui me laissaient en larmes, sans comprendre les mots, qui me touchaient le coeur, l'esprit, comme si je connaissais ses melodies, leurs messages, quelque part dans mon coeur reprime, silencieux, oublie, perdu. La Kabylie et ses artistes visuels sont ainsi autant temoin que declencheurs du reveil de mes energies creatives, de sa liberation, de son affirmation fiere, identitaire. C'est une profonde verite et realite pour ma vie de poete, que sans la Kabylie et ses photographes, sans l'art de Djamil Diboune, de Katia Djabri, de Kurt Lolo et sans l'art du photographe Nacer Amari, qui se revele etre le pont entre le monde de mes poemes et leurs experiences flamandes - americaines et l'esprit inclusif a la fois universel et berbere de son art, que ma vie de poete etait en peril grave de rester invisible, inaudible, niee et ultimement, effacee. Mes livres et leurs articles et poemes, mes broderies, mes dessins, sont une affirmation fiere et convaincue, que je partage avec passion et reconnaissance, de la puissance et importance culturelle, historique, continue, de l'Algerie, de la Kabylie et son coeur et esprit eternels berberes. 

Trudi Ralston  


             The day announced itself cold and grey, a metallic grey, impenetrable, imposing. The rain ran cold along the trunks of the trees, saturated with water, and covered with ribbons of rich green wet moss, and the grass was so wet, that it made little suction noises with my shoes that crossed towards the forest in the back at the other side of the backyard fence. The cold stuck like a glue, that penetrated my clothes, my hands, my breath, and I sensed the beginning of a stubborn headache, like the ones these cold spring days here sometimes gave me. I thought of Kabylia, this 20th day of April, and the victims of the Black Spring of 2001, of the Black Decade that was the Algerian civil war of 1991- 2002. Algeria has endured so much, and in spite of it, she keeps her heart and spirit strong, welcoming and resistant.  This day of homage for the victims of this violent civil war, this cold, grey day, left me moved by the fact, the unchangeable truth, that it is Algeria,  and specifically Kabylia, and her visual artists, her photographers of Aokas, that have resuscitated have given me back, have liberated my voice as a writer, a poet, have inspired also my creative expressions of my embroideries and drawings. To have a voice as a poet, had become a dream, a wish that had been lost to me, taken away, swallowed in the mists of trying to find my way in a country that I did not understand, that I understand even less today, this vast country with an empty soul, that is for me the United States, in which I continue to feel like I am in exile, even after 40 years, and that its young intellectuals look to leave, dreaming of countries like Canada, Australia, and the countries of Europe, and Asia, like Japan. My voice of young poet was lost here for a lifetime, once I left my native country of Belgium, where I had grown up in a small West - Flemish village, until the age of finishing my high school years. The trauma of not understanding who I could be in the immense space of the United States, where I spent the first 10 years In Texas, to not be prepared for the difference in culture, philosophy, of politics, of social attitudes, made me lose my poet's voice, had made her incapable  of vocalizing its thoughts, its passions, its dreams, its visions. I became a mute poet, who lost her voice, taken away from her, it was incredibly painful, and made me feel invisible, inaudible, I had lost the words, their language of expression. Moving to Washington State did not help, and I dedicated myself to raising my son, and to keep my equilibrium in a state of suffocating intellectual and social isolation. In 2017, the discovery of the culture of Kabylia, was able to break the spell of the cultural and intellectual isolation, and little by little, I became able again to express, in prose and poems. It really was the most important event of my creative life, that allowed me to rejoin, to reunite my creative energies initiated when I was an adolescent, encouraged by my painter uncle Frans De Cauter (1920 - 1981) and my father Charles - Louis Desender (1930 - 2008). The seed of my poetic energies and interests found in kabylia her liberation, her joyous expression, her identity and creative inspiration, her raison d'etre simply. This remains sublime, this inspiration, this courage, this willpower, given to me by Algeria, by Kabylia, and the open, generous, charitable heart of of its people, that has never abandoned hope, dignity, pride, and a decisive optimism, and resistance, in the face of centuries and centuries of considerable challenges that have remained persistent. 

           I often think of a movie of 2002, of Roman Polanski, with the Polish - American actor, Adrien Brody ( 1973) that tells the true story of survival of the Polish pianist Wladislaw Szpillman during the years 1939 - 1945 during the Second World War, during the Nazi occupation of the Warsaw ghetto, that ended in the deportation the Treblinka concentration camp of his entire family, where they all perished, and the pianist was the only survivor, as he manged to escape deportation at the last moment. Wladislaw Szpillman survived the war, thanks in part to a German officer, who had heard him play the piano, and who supplied him with food, so he would not starve to death, and in part because he was able to hide in the ruins of Warsaw. It is in these ruins, that the pianist discovered a piano, where he took the habit of imagining himself playing it, without  being able to do so, for fear of being found out by an SS patrol. It is a very moving passage, to see the pianist move his fingers, without being allowed to touch its keys, to have the piano be the witness to his distress, of the oppressing silence, of the despair, of the terrifying madness that was the Second World War. When I think of Kabylia, this image comes to my heart, in those moments where the shadow of isolation, of loneliness, makes its appearance, because for so many years, I was the poet who had words and melodies of verses, of poems in my heart, that were not able to come out, that did not find their expression, that drowned in the cold waters of indifference, of forgetfulness, of powerlessness. Algeria, Kabylia, taught me to express myself by seeing the photos of her nature, and by learning of her history, her culture, by listening to the sounds of her Berber songs, of Idir, of Matoub Lounes, that left me in tears, without understanding the words, that touched my heart, my spirit, as if I knew those melodies, their messages, somewhere in my repressed, silenced, forgotten, lost heart. Kabylia and her visual artists are in this way as much the witness, and the spark, the ignition, to my creative energies, of their liberation, of their proud affirmation and identity. It is a profound truth and reality for my life as a poet, that without Kabylia and her photographers, without the art of Djamil Diboune, of Katia Djabri, of Kurt Lolo, and without the art of Nacer Amari, who reveals himself as being the bridge between the world of my poems and their Flemish - American experiences and the inclusive spirit  at once universal and Berber of his art, was in grave danger of remaining invisible, unheard, negated and ultimately erased. My books and their articles and poems, my embroideries and drawings, are a proud and convinced affirmation, that I share with passion and gratitude, of the cultural power and importance, and continued historical importance, of Algeria, of Kabylia, and her eternal Berber heart and spirit. 

Trudi Ralston   

Thursday, April 14, 2022

A la Recherche de l'Identite Creative: L'importance de la Portraiture dans la Photographie de Nacer Amari - Texte d'Introduction pour le livre "L'Esprit Vagabond"

            Les textes du livre "L'Esprit Vagabond", un quatrieme livre dans une serie de livres qui se dediquent a l'importance de la photographie de l'artiste visuel de Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, sont une etude de 50 articles et poemes, ou la portraiture prend un role principal. La portraiture dans la photographie, ainsi que dans la peinture avant la decouverte de la photographie, occupe une place de grande importance artistique, sociale, intellectuelle et culturelle dans la conscience de l'etre humain de la fin du XIXeme siecle et le XXeme siecle, surtout apres sa popularisation dans la seconde moitie du XXeme siecle, et la revolution de sa technologie depuis l'arrivee du XXIeme siecle. La portraiture dans la photographie exprime l'identite de la personne dans le portrait, autant d'un portrait d'un individu, ou d'un groupe, que ce soit un groupe d'amis, une famille, des collegues, des enfants et leur classe, le portrait est une affirmation de l'identite d'une personne ou d'un groupe. Dans un monde ou l'identite de la personne, de l'homme, de la femme, de l'enfant, et leur place dans la communaute, la culture, l'histoire, son importance, souvent se trouvent en danger de la machine post - industrielle avare et amorale, la photographie, et sa vision, son temoignage, des defis enormes que doit affronter l'etre humain du XXIeme siecle, a cause de la menace du changement du climat globale, a cause d'un retour dangereux d'ideologies qui imposent le fanatisme, l'intolerance, le racisme, revele a travers ses images directes, la condition precaire et alarmante de notre planete. La photographie de Nacer Amari et ses portraits poignants d'adultes et enfants berberes de sa terre natale de la Kabylie en Algerie, me rappellent a l'importance de la photographie pour moi, quand j'etait enfant dans un petit village ouest - flamand en Flandes, en Belgique. Mon pere avait une fascination pour la photographie, surtout la portraiture, et j'avais une tante photographe, Ina De Cauter, l'epouse de mon oncle peintre Frans De Cauter, qui partageait l'enthousiasme pour l'art de la camera avec mon pere, et je me rappelle leurs conversations animees sur le sujet. Cet enthousiasme avait une influence directe sur mes interets creatifs, sur mon interet dans les portraits, le dessin, la peinture, et dans les portraits en photo de mes ecrivains favoris quand j'etais adolescente, avec une curiosite montante dans la poesie et la litterature. J'ai compris a un jeune age que la photographie savait capturer la psychologie d'une personne, son monde interieur, et la portraiture de Nacer Amari exprime ce talent et me permet comprendre a fond l'importance de l'identite, dans mon cas, les retrouvailles de l'identite, comme poete et artiste qui a quittee son pays natal comme adolescente, a peine terminee les annees de lycee. Cet exile qui fut le desir de mon pere, qui avait voulu immigrer au Canada, comme jeune homme, mais que la Seconde Guerre Mondiale et la mort soudaine a l'age de 43 ans de son pere, avait changee pour lui, d'un jour a l'autre en charge comme fils aine de ses 3 soeurs et de sa maman, ma grand mere, qui se trouvait veuve a l'age de 38 ans. Mon pere avait des amis aux Etats Unis, et apres la destruction catasthrophique en Europe suite de la Seconde Guerre Mondiale, il avait decide que ses quatre enfants allaient immigrer aux Etats Unis, et moi j'etais sa fille ainee, et j'aimais beaucoup a mon pere, lui contredire n'etait pas une option. 

             Les 40 annees de ma vie aux Etats Unis, ont prouvees etre difficiles, une lutte constante contre la perte d'identite, de culture, de langue, contre l'isolation, la solitude, et c'est la decouverte de la Kabylie, de ses photographes d'Aokas, en 2017, qui m'a resuscitee l'ame et le coeur de poete, m'a donnee la chance de me redecouvrir mon indentite creative, culturelle, et 5 ans plus tard, la liste de mes livres qui se dediquent a la Kabylie et son importance centrale quant a mon identite et energie creative continue a grandir, comme des fleurs heureuses dans un champ fertile. Dans la photographie de Nacer Amari, mes energies comme poete et artiste se sentent inclues, visibles, fieres, confiantes, a l'aise aussi dans l'esprit en meme temps universel et berbere, a travers la vision inclusive de son art, surtout de ses portraits, qui me permettent comprendre mes propres racines flamandes, laissees si peniblement, il y a tants d'annees. Ses portraits, d'enfants, d'adultes, et les histoires de dignite, de courage, d'identite, d'appartenance, me redonnent, m'aident a m'expliquer, re - integrer, comprendre, guerir, mon enfance et jeunesse trop tot abandonnee. Les perspectives de ses portraits inclusifs, narratifs sont un regal immense qui souligne le coeur et talent charitables, les silentes sagesses de la disposition et temperament creatif du photographe. Le livre "L'Esprit Vagabond" est une decouverte de ce regal, et de l'importance historique des portraits dans la photographie, et de l'exploration aussi de ma liberte creative retrouvee, que j'exprime dans les 20 poemes qui accompagnent les 30 articles de cette collection et son appreciation de la photographie comme art visuel de croissante importance. Le livre veut aussi souligner que la photographie sait influencer les autres formes de l'art, comme la poesie, comme est le cas dans mes expressions poetiques. La photographie de l'art, pour son impact visuel direct, a une influence sur le monde de la litterature, du journalisme, de la peinture, du theatre et de la danse aussi. La photographie m'a permis, et me permet, a travers la culture berbere de la Kabylie et ses artistes visuels, de reclamer mon identite, ma dignite, ma fierte, ma vision creative: ma voix. C'est cette victoire si longuement esperee et souhaitee, que cherche a celebrer mon livre "L'Esprit Vagabond" a travers les portraits uniquement evocatifs du photographe d'Aokas, Nacer Amari, dans ce suivant livre qui se publira en mai 2022, comme expression de reconnaissance et appreciation de son art et de ses perspectives eclairantes.  

Trudi Ralston

              

Sunday, April 10, 2022

La Porte du Miroir - dans la serie "La Flute et l'Echo / The Flute and the Echo"

           Les miroirs ont toujours su evoquer un sens de mystere. Cela reste etrange qu'on ne se voit jamais notre visage sauf a travers la reflection, que ce soit la reflection dans un miroir, dans de l'eau, qui biensur rappelle a Narcisse et son obsession tragique avec sa propre beaute, ou que ce soit a travers le portrait en peinture, dessin ou photo qu'on fait en auto - portrait, ou un portrait nous fait par un artiste, on ne se voit que indirectement. Le miroir comme objet utilitaire quotidien est presque celui d'un robot, un temoin mecanique, silent, qui nous voit brosser les dents, peigner les cheveux, mettre le maquillage. On lui laisse ou des regards distraits, furtifs, contents, tristes, fatigues, et le miroir ne bouge pas, ne dit rien. Ce qui reste le plus intrigant est l'idee que le miroir est un portail vers d'autres mondes, une idee ancienne, et aussi tres moderne, comme on la rencontre dans les livres et films de science - fiction. Le miroir est ainsi non seulement un objet qui nous aide de faire la toilette, de nous observer le corps, nu, ou habille, mais est aussi un objet qui tient une fascination mythologique, intellectuelle, artistique. C'est cette idee du miroir que j'explore dans ce poeme, qui exprime une profonde nostalgie pour l'Algerie, pour la Kabylie, et comme elle m'a donnee ma reflection de mes reves et visions de poete, m'en a ouvert la porte d'entree, ou ma muse m'attendait, et m'attend depuis. Dans ce sens, le miroir evoque pour moi une notion de l'energie creative, qui cherche son chez soi, la clef de sa voix, de ses chants.  

             Mirrors have always been able to evoke a sense of mystery. It remains strange that one never sees one's own face, except through a reflection, whether that reflection comes from a mirror, or water, which of course recalls Narcissus and his tragic obsession with his own beauty, or whether its is a reflection through a portrait painting or drawing, or photograph in a self portrait, or through a portrait made us by an artist, we only get to see ourselves indirectly. The mirror as a daily object, is almost like a robot, a mechanical witness, silent, who watches us brush our teeth, comb our hair, put on make - up. We leave the mirror our absent minded, furtive, satisfied, sad, tired looks, and the mirror does not budge, does not respond. What remains the most intriguing, is the idea that the mirror is a portal to other worlds, an ancient idea, and also a very modern one, as seen in books and films of science - fiction. The mirror is in this way not only an object that helps us make our daily hygiene, that allows us to observe our body, naked or dressed, but it is also an object that holds a mythological, intellectual, and artistic fascination. It is this idea of the mirror that I explore in this poem, that expresses a deep nostalgia for Algeria, for Kabylie, and how she has given me, and gives me the reflection of my dreams and visions as a poet, who opened the entrance door, where my muse was waiting for me, where she waits ever since. In this sense, the mirror evokes for me, the notion of creative energy, that looks for a home, the key to its voice, its songs.  


La Porte du Miroir


La porte du miroir, elle a ton coeur, ton regard. Elle me voit, m'attend, et me dit bonjour aussitot qu'elle me voit approcher dans le couloir. 

La porte du miroir, elle me regarde avec des yeux clairs, elle sait comme a ete long le chemin, avant que j'ai trouvee la clef dans le tiroir ou mes poemes se reunissent pres de la lune Tiziri apres minuit. 

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La porte du miroir, elle est solide, resistante, elle montre l'importance de la patience, et elle a la senteur du courage, elle m'accompagne sur ces longs voyages que fait le coeur et l'ame. 

Elle m'invite a son jardin et ses silencces, m'apporte a boire, a manger, pour guerir mes blessures de solitude. 

                                                                 * * * * * * * * * * * * * *

La porte du miroir, c'est l'assurance de te voir approcher, de me sourire, de me laisser la lumiere chaude de ton regard qui m'accueille, qui me touche la fierte, la dignite, m'y laisse sa force, pour sourire a mon tour,

te dire bonjour et continuer le sentier, ou j'ecris, ou je chante, sur cette terre en Algerie, en Kabylie, ou mes poemes vivent, et dorment la nuit. 

                                                                 * * * * * * * * * * * * * *

La porte du miroir, elle a ton contour, elle a ton regard. 


The Door of the Mirror


The door of the mirror, she has your heart, your eyes. She sees me, she waits, and she says hello, as soon as she sees me approach down the hall. 

The door of the mirror, she watches me with clear eyes, she knows how long was the road, before I found the key in he drawer where my poems gather by the light of the moon, Tiziri, after midnight.

                                                                 * * * * * * * * * * * * * * 

        

The door of the mirror, she is solid, strong, she shows the importance of patience, and she has the scent of courage, she accompanies me on the long voyages of my heart and my soul. 

She invites me to the silence of her garden, she brings me to drink, to eat, to heal the wounds loneliness has left me.                                                                                                                                                                                                                          * * * * * * * * * * * * * * 

                                                                  

The door of the mirror, she is the assurance that I see you approach and smile, to leave me the warm light of your welcoming look, that touches my pride, my dignity, that leaves me its strength, to smile in return,

to tell you hello, and continue on the path, where I write, where I sing, about this land in Algeria, in Kabylie, where my poems live, and sleep at night. 

                                                                   * * * * * * * * * * * * * *

The door of the mirror, it has your outline, it has your eyes.  


Trudi Ralston 

Thursday, April 7, 2022

Savoir : dans la serie "La Flute et l'Echo/ The Flute and the Echo

         Le monde des adultes parait culpable si souvent, au lieu d'etre capable. La condition du monde en ce moment est tres troublante, on parait marcher en arriere, aveugle aux horreurs du XXeme siecle avec ses guerres et leurs genocides, leur haine, leur regimes de terreur horrifiants. Que doivent penser nos enfants qui ont les coeurs si tendres, si innocents? Ce poeme celebre ces adultes sur cette terre qui ont su garder la sagesse eternelle de l'enfant dans leur coeur charitables et accueillants. Je le dedique a ma famille de coeur en Algerie, en Kabylie, qui me fait croire par son esprit courageux, grand ouvert et genereux, que la terre se retrouvera son equilibre, et l'humanite son coeur guerisant, innocent de l'enfant. 

          The world of adults seems so often culpable, instead of being capable. The condition of the world right now is very troubling, we seem to be walking backwards, blind to the horrors of the XXth century with its wars and genocides, their hatred, their regimes of horrifying terror. What must our children think, who have such tender and innocent hearts? This poem celebrates these adults in this world that were able to keep the eternal wisdom of the child in their kind and welcoming hearts. I dedicate this poem to my family of the heart in Algeria, in Kabylie, who make me believe by their courageous, wide open and generous heart, that the earth will regain its balance, and humanity the healing, innocent heart of the child. 


Savoir 


Savoir aimer comme un enfant, sans impositions, sans prejudice, savoir voir la beaute, eternelle et libre, quand se presente un joyeux moment. 

Savoir au fond de sa peau, de son souffle comme le savent les enfants, que le bonheur est une force reelle, ne pas une theorie de qui on essaie de se rappeler les chiffres et pages. 

Il doit y avoir eu ce moment, ou l'innocence et sa sagesse de partage, de courage, etaient la lumiere et le courage de l'humanite, 

avant que l'ignorance, la peur et ses faiblesses et cruautes ont mis en prison a perpetuite tout ce qui est naturel, spontane, libre, pour vivre l'amour et l'amitie. 

                                                                   * * * * * * * * * * * * 

Ce n'est pas surprenant de voir comme les enfants ne comprennent pas le monde des adultes, avec ses somnambules, ses fantomes de coeurs morts, qui paraissent a peine en vie, prisonniers de regrets et de doutes, 

qui ont oublies le naturel en tendresse, en amour, qui vivent comme des marionnettes en dehors des melodies et rythmes, d'expressions et besoins de leurs esprits, de leurs corps. 

Savoir vivre, danser, partager, rever, aimer en tout abandon et liberte, a la vie, a autrui, avec chaque sens, et toute son energie, joie et passion, voila la sagesse, le don precieux et urgent, que chaque adulte peut apprendre des coeurs innocents de nos enfants. 

Benis les adultes au coeur grand et intelligent, a l'esprit fier, libre et de partage, qui savent nous aimer et trouver le chemin ou on apprend a nouveau, d'aimer, de donner, sans reserves, sans exiger, 

dans cette espace accueillante de mains et bras ouverts, comme le savent faire ceux qui ont su garder leur coeur eternel et guerisant, tel le coeur de l'enfant. 


To  Know


To know how to love like a child, without impositions, without prejudice, to know to see beauty, eternal and free, when a moment of joy is present. 

To know in the depths of one's skin, one's breath, like children know, that happiness is a real force, not a theory of which one tries to remember its numbers and pages. 

There must have been a moment, where innocence and its wisdom of sharing, of courage, and its passion and charity were the light and breath of humanity, 

before ignorance and fear and its weakness for avarice and cruelty, gave a life sentence to all that is natural, spontaneous, free, to pursue love and friendship. 

                                                                      * * * * * * * * * * * *

It is not surprising to see how to children the world of adults is incomprehensible, with its sleepwalkers, its ghosts, and their dead hearts, who barely seem alive, prisoners of regrets and doubts, 

who have forgotten the natural of love, of tenderness, who live like puppets on a string outside the melodies and rhythms, the expressions and needs of their spirit, their body. 

To know how to live, to dance, to dream, to love without hesitation, in freedom, life, and your fellow man, with each sense, and all energy, joy and passion, 

that is the wisdom, the precious gift so urgent, that each adult can learn from the innocent hearts of our children. 

Blessed are those adults, who have a big and open heart, proud, free, of sharing, who know how to love us, and find us the way to learn anew, to love, to give, without reserve, without demand, in this welcoming space of open hands and open arms, 

as those know, who kept their eternal and healing heart, who kept their heart a child. 


Trudi Ralston 

Friday, April 1, 2022

Nostalgie et Innocence: Le Portrait "ARRACH" de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

            Un portrait en groupe du 22 mars de la part du photographe berbere Nacer Amari de Tassi Photographie, au titre "ARRACH" m'a fait apprendre que le mot "arrach" en kabyle veut dire "enfants." Le portrait pris a Jijel, la capitale de la wilaya de Jijel, connue dans le monde du tourisme pour ses beaux paysages et plages, a une energie de joie, d'espoir, qui invite une exploration de l'importance du portrait en groupe dans le monde de la photographie. La photographie a une grande importance dans le monde des arts visuels, pour avoir permis que l'appreciation et partage de l'art sorte du monde exclusif de la peinture quant aux portraits, a travers l'evolution rapide de la technologie autour des cameras, qui permetttait que le talent de photographes ingenieux trouvait une expression accessible au grand public, et cette importance continue a grandir a travers le monde depuis la moitie du XXeme siecle. La photographie est un art tres democrate, dans un monde ou les arts visuels etaient pour des milliers d'annees reservees souvent a l'aristocratie. Ce fut en fait la photographie qui a permis aux mouvements avant - garde du fin du XIXeme siecle et debut du XXeme siecle, de profiter des avances techniques dans la photographie pour exprimer leurs idees et images, comme est evident dans l'art surreel du peintre belge Rene Magritte ( 1898 - 1967) de qui son style souvent auto - biographique, montre l'influence marquante de la photographie et ses techniques revolutionnaires quant aux portraits, autant les portraits individuels, que les auto - portraits et les portraits en groupe. La psychologie du portrait autant dans le monde de la peinture, du dessin, que dans le monde de la photographie est tout un univers en soi. La photo en groupe des enfants a Jijel, sur la magnifique balustrade qui donne une vue de son port de cette ville algerienne qui a une histoire ancienne qui remonte au temps des pheniciens, a une joie et energie, qui se lie aussi a l'identite culturelle, a l'appartenance, et le portrait en groupe permet exprimer de facon artistique l'esprit des personnes qui sont prises en portrait ensemble. Adam Ethan Benner dit dans un article dans la magazine MUSEE, "Vanguard of Photography Culture", que "L'image d'une personne est une affirmation de l'identite de cette personne." Un article d'un jeune photographe enthousiaste americain, David Em, partage pourquoi la photographie est important, et il en donne plusieurs raisons: la photographie permet qu'on s'unit a l'histoire, et permet une vue dans le passe, en montrant comme etait la vie des genrations avant nous, comme est evident dans la quantite de musees dans le monde qui se dediquent specifiquement a l'histoire a travers des photos, pour faire honneur a des evenements marquants, comme de guerres, d'explorations, de decouvertes, de mouvements artistiques, sociales, politiques, intellectuelles, comme la musee a Ifri en Kabylie, que j'ai eu la chance de visiter en 2019, qui fait honneur aux heros de la Guerre de l'Independance de l'Algerie de 1954 - 1962, qui a mis fin a la terreur de la colonisation de la France. La photographie raconte des histoires, chaque image a des choses a dire, et la photographie evoque des emotions, du passe, du present, et est un art qui permet exprimer avec grande exactitude comment se sent aussi bien le photographe qui a pris la photo, que le protagoniste sujet de la photo. La photographie inspire aussi, de voyager, d'apprendre, de comprendre, et de creer des liens. Ceci, de creer des liens a des resonances tres personnelles pour moi, comme c'est la photographie qui m'a introduit a la beaute de la nature en Algerie, et specifiquement, a la nature, au peuple et a l'histoire et culture uniques de la Kabylie. Meme a une distance de 9000km, la photographie des artistes kabyles est une force considerable qui continue d'avoir une influence de grande energie et inspiration sur ma creativite comme ecrivaine, poete et artiste, comme en sont temoignage mes 9 livres qui celebrent la Kabylie, ainsi que mes broderies, et mes dessins en portrait. La photographie a une influence mondiale, surtout dans un monde qui est a la fois immense en diversite et grand en distances physiques, c'est un art visuel qui rapproche grace aussi a la technologie qui permet le partage de photos a une vitesse et une precision et qualite avant ne pas imaginable avant la fin du XXeme siecle. La photographie a toujours ete une rebelle, et cela vaut de se rappeler que le premier auto - portrait fait etait de la part d'un jeune photographe americain, Robert Cornelius ( 1809 - 1893) qui en 1839 a fait le premier auto - portrait en photo, une photo qui continue a fasciner pour le regard alerte de son protagoniste. Robert Cornelius etait aussi connu pour avoir reduit le temps necessaire de l'exposition de l'appareil photo de 10 - 15 minutes a juste une minute, ce qui a aidee beaucoup dans la popularisation des studios photo pour des artistes de l'epoque, et qui encourageait des familles de se prendre en portrait ensemble. Donc, la photographie a aussi depuis son inception, un role sociale, d'affirmer et renforcer les liens entre personnes, entre familles, la fierte en soi, en communaute, en identite, pour des moments de la vie quotidienne, autant que dans les moments de celebration, comme le marriage, le bapteme, l'anniversaire, et aussi le cote grave et serieux de la vie, comme les funerailles. 

            Dans le monde de la photographie, c'est important de mettre l'attention aussi sur le photographe, car comme dit dans son article illuminant dans "Obsoquasi Visuals", sur la photographie en portrait, John Flurry: " La photographie est 10% de photographie, et 90% de psychologie." Il explique cette realite et verite avec beaucoup d'enthousiasme a base de ses propres experiences comme photographe: le photographe a comme responsabilite etablir un lien entre lui et son sujet, la personne ou personnes de qui il prend leur portrait, et si cette personne est une personne qu'il ne connait pas, ou pas bien, il doit reussir a etablir ce lien dans tres peu de temps. Donc, le photographe de portrait doit avoir une connaissance subtile de la nature humaine. Il doit etre capable de creer une ambiance detendue, dans lequel son client se sente a l'aise, d'inspirer de la confiance, du calme, de rester aimable et etre capable d'utiliser un sens de l'humour si la personne ou les personnes se montrent timides, ou tenses. Le photographe doit montrer aussi un sens de respect, de diplomatie, et pouvoir ressentir des changements subtiles dans l'attitude et la posture du client, de montrer aussi un interet dans la personne, et biensur avoir la connaissance et competence technique pour faire un portrait artistique a travers composition, lumiere, humeur, contexte. John Flurry mentionne a un de ses collegues et amis, Philippe Wiget, qui disait que le degre auquel que les gens vont permettre qu'on les prenne en portrait depend completement du photographe, depend de son attitude interieure envers son sujet: donc, malgre que c'est dit qu'on "prend " une personne ou des personnes en portrait, l'attitude correcte est en fait de "donner" une photo en portrait, a travers la sympathie, l'interet, la gentillesse, la compassion, l'esprit ouvert du photographe. Dans ce sens, le photographe Nacer Amari reussit de merveille sur tous les registres de cette philosophie et talent necessaires, comme en temoignent ses magnifiques photos en portrait des enfants et adultes kabyles, que je celebre avec beaucoup de conviction dans mes articles et livres. Il reussit de creer un portrait non seulement de ses protagonistes, mais de creer un portrait avec ses protagonistes, comme le croit important un autre article sur la photographie de portraits, qui souligne encore une fois la valeur de savoir etablir un sens de calme, de confiance de la part du photographe, a travers le calme, la gentillesse que possede le photographe lui - meme. Quant aux portraits de groupe, la aussi il y a toute une psychologie et dynamisme qui est unique aux portraits de groupe. La distance entre les membres dans un portrait de groupe indique souvent le degre de proximite affective entre ses membres, de famille, d'amis, de collegues. Le langage corporel alors se revele de facon bien claire dans un portrait de groupe, plus parfois en fait, que le sait faire le langage verbale. Un photographe de talent sait autant observer que communiquer ces nuances dans le dynamisme et hierarchie d'un portrait de groupe. Dans un portrait de groupe aussi, la facon de comportement physique, la posture, le regard, la facon de s'habiller, ou se positionnent les personnes, revele beaucoup autant au photographe qu'au spectateurs et participants. L'espace personnel aussi revele beaucoup dans des portraits de groupe, comme l'espace personnel est cette "zone invisible" qu'on considere notre espace a nous, ou on permet entree seulement a ces personnes avec qui on se sent intimes et a l'aise. Si une ou des personnes ne sont pas permis dans cette espace personnelle, ceci devient visible de facon parfois tres touchante dans un portrait de groupe, autant d'adultes que d'enfants. Des personnes qui se touchent, se regardent, qui essaient d'etre plus proches physiquement a une autre personne, revelent un desir ou presence d'initimite, d'aisance, de sympathie. Aussi, dans ces rapprochements, est - ce qu'il y a une reciprocite, ou est - ce unidirectionnel? Souvent dans un portrait de groupe, il y a la personne solitaire, qui parait etre ne pas en connection avec le reste du groupe, a travers une attitude qui se revele dans un regard distant, ou un langage corporel defensif, comme un regard averti, ou de se positionner au bord du groupe. La position des personnes dans un portrait de groupe aussi revele l'importance, le status de cette personne, ou ces personnes dans le groupe. Les personnes plus dominantes preferent se mettre en face, au milieu, ou plus haut que les autres personnes dans le groupe. Se mettre plus haut peut aussi indiquer un instinct de protection, de vouloir sauvegarder les autres personnes dans le groupe. La forme aussi d'un portrait de groupe indique certains aspects psychologiques, comme des courbes qui indiquent une ambiance detendue dans le groupe, et des lignes droites, et des rangees distinctes, qui indiquent un degre de formalite. Un groupe en cercle, indique un groupe uni. Le langage corporel du photographe dans ce dynamisme du groupe joue un role important, de voir comment reagit le groupe envers lui, si une personne ou plusieurs personnes dans le groupe se sentent mal a l'aise, ne pas assez visible, si le groupe invite au photographe dans l'intimite du moment du portrait, ou si le groupe evite cette inclusion, si une ou plusieurs personnes sont inconscientes de la presence du photographe, meme si le photographe ressent fort leur presence, ce qui peut donner au photographe un sens de perspective privilegiee inattendue, qui peut donner pour des portraits d'individus dans ce dynamisme du groupe tres artistiques et surprenantes en intimite et contenu.  Tous ces traits de la photographie de groupe se celebrent dans ce magnifique portrait "ARRACH" de Nacer Amari pris a Jijel. Sous un ciel bleu clair ce groupe energique de 17 enfants font face avec courage et tendresse a un futur plein de defis autant que de promesses pour l'humanite du XXIeme siecle.  

Trudi Ralston 

La recherche sur la psychologie et importance de la photographie et de la photographie du portrait de groupe, courtoisie de Wikipedia, et des articles "Body Language in Photography" dans truecenterpublishing.com et "Portrait Photography is about people skills" de John Flurry dans son blog "Obsoquasi Visuals" et de David Em du 23 decembre 2019, sur les raisons de l'importance de la photographie, dans https://portraitsrefined.com