Wednesday, April 27, 2022

La Conviction de l'Espoir: La Photo "IWRAREN" de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Vagabond"

            Dans une entrevue relevante, l'expert de culture sud -africain, Patisha Nyathi, explique pour une serie sur la danse de la pluie, l'importance du symbolisme dans la conscience culturelle quant a ses expressions artistiques et spirituelles liees depuis l'Antiquite avec les phenomenes cycliques de la nature et son impact sur le destin et la survie de l'etre humain. Patisha Nyathi explique une danse de la pluie ou les femmes qui y participent expriment en termes symboliques les rythmes et mouvements de ce rite Amagugu, pres de Bulawayo en Zimbabwe: les femmes portent des hachets de jambe, qui symbolisent avec leur son la pluie, l'anticipation de la pluie en fait, et elles portent des jupes noires, qui symbolisent les nuages lourds d'eau, et les tambours signifient le tonnerre, tandis que la choreographie du mouvements des femmes imite les nuages tournoyants, prets a lacher la pluie. La danse a un element fort de l'anticipation, de l'espoir, la concivtion meme que le rite va donner la pluie necessaire pour aroser et alimenter les recoltes. Le 18 avril 2022, le photographe berbere Nacer Amari de Tassi Photographie, a partagee une photo au titre de "IWRAREN" auquel le photographe m'a donnee ce contexte:  " Pour ma photo "IWRAREN", le mot veut dire une place ou un lieu eleve. Autre fois, il n'y avait pas d'habitations la - bas. Les anciens du village montaient cette colline pour demander de la pluie au dieu Anzar. "J'ai appris ainsi que Anzar est le dieu de l'eau et de la pluie dans la mythologie Amazighe, ce qui m'a reveillee un interet dans l'histoire de la mythologie associee avec la danse de la pluie. Depuis l'Antiquite, la danse de la pluie se trouve dans beaucoup de cultures, de l'Egypte ancien jusqu'aux cultures des Ameriques, comme dans la culture Cherokee des etats sud - ouest des Etats Unis, comme Oklahoma. Les tribus Cherokee continuent ce rite ancien, et la danse de la pluie est vue comme une imploration d'eau pour les recoltes, ainsi que un rite pour enlever les mauvais esprits associee avec le manque et la secheresse. La culture Cherokee et sa mythologie autour de la danse de la pluie dit que la pluie contient les esprits des anciens dirigeants de la tribu, et que l'arrivee de la pluie est la lutte entre les mauvais esprits et les esprits anciens Cherokee dans une espace qui existe entre la realite concrete et le monde des esprits. Dans ce sens, les danses de la pluie sont vues comme un acte de reverence. La culture amerindienne Zuni, Navajo, Hopi aussi ont le rite de la danse de la pluie, et on peut observers ces magnifiques rites pendant les pow - pow chaque annee, ou le public est permis d'assister. 

             En Afrique, les danses de la pluie continuent a etre celebrees en Afrique du Nord, dans les cultures berberes et aussi en Ethiopie et l'Afrique du Sud. En Afrique du Nord, il y a le rite Omek tannou, un rite ancien de la Tunisie, qui fut un heritage des traditions puniques et berberes autour de la deesse Tanit. Tanit etait la deesse principale de Carthage ensemble avec son compagne Baal Hamon. On appelle Tanit aussi Tannin, et le nom a ses origines en Carthage, et elle etait l'equivalent de la deesse Astarte ou Ishtar, qui plus tard etait veneree en Carthage romaine sous le nom de Dea Caelestis, Juno Caelestis ou Caelestis. Les peuples anciens berberes de l'Afrique du Nord voyaient en Ishtar comme deesse de la fertilite aussi, qui dans ses images se voit chevauchant un lion ou avec une tete de lion, comme symbole aussi de sa qualite comme guerriere. Le mot punique se refere a l'origine phenicienne des carthagenois, et les trois guerres puniques de 264 - 146 B.C. avec les romains, qui detruisent a Carthage. Les pheniciens etaient connus pour leur prouesse maritime, qui incluyait l'Afrique du Nord, dans leurs explorations de leur terre natale de la cote de ce qui est aujourd'hui la Syrie, le Liban et le nord de l'Israel. Les pheniciens sont fameux pour avoir etablis des comptoirs commerciaux dans toute la region de la Mediterranee, qui inclut la cote de l'Afrique du Nord. L'influence et importance de dieux et deesses associes avec les recoltes et l'eau se trouve dans les plus anciennes civilisations, comme celle de Sumer, de 4500 B.C. - 1900 B.C., et le dieu Enbilulu, qui dans la mythologie de Sumer etait le dieu en charge des rivieres et des canaux, et aussi en charge des rivieres sacrees de Tigre et Euphrate par decision du dieu Enki. Enbilulu etait aussi le dieu de l'agriculture et de l'irrigation. L'importance de l'eau pour les recoltes remonte des milliers d'annees. Dans la culture Zulu de l'Afrique du Sud, la deesse Nokhubulwane est la deesse de l'arc en ciel, de l'agriculture, et aussi, interessant de noter, de la naissance et de la biere. Le respect pour la nature et ses phenomenes fut documentee par l'historien ancien grec Herodote ( c. 484 B.C. - c. 425 B.C.) et par l'historien et philosophe et sociologue le plus important du Moyen Age, Ibn Khaldoun ( 1332 - 1406), qui notent la reverance pour la lune et le soleil dans la mythologie berbere, et il y a des inscriptions trouvees qui datent de la periode romaine qui mentionnent au dieu Ieru, qui correspond au mot berbere pour la lune, "ayyur". Les roches, les montagnes, les cavernes, les sources d'eau, etaient et sont des lieux de veneration dans la mythologie berbere, ainsi que les feux de joie du solstice d'ete, qui en Algerie et au Maroc se celebre comme une tradition pour combattre la secheresse, dans le rite de Tislatin, qui se symbolise avec des poupees rituelles, qui sont liees au dieu de la pluie et des eaux, le dieu Anzar. Selon la mythologie berbere, le dieu Anzar etait amoureux d'une tres belle femme, mais qui avait peur du dieu, ce qui rendait en colere a Anzar, comme a documente un poeme berbere traduit sur le sujet, par Henri Genevois (1913 -1978), un pretre francais, membre de la Societe des Peres Blancs en Haute Kabylie. Il s'interesait avec passion dans la myhologie berbere du pays, et parlait le kabyle. Il a ecrit des tas de monographies importantes, en kabyle le plus souvent. Il a vecu en Kabylie jusqu'a q'une grave maladie de coeur lui a du faire rentrer en France, en 1976, ou il est mort deux ans plus tard. Selon le poeme traduit du kabyle, Anzar n'abandonnait pas l'espoir de gagner la faveur de la belle fille, comme expliquee dans la traduction de ce poeme: "Comme le tonnerre, je vais ouvrir le ciel immense, oh, toi, etoile plus brillante que les autres, donne - moi le tresor qui est le tien, ou l'eau disparaitra de cette terre." La jeune femme a acceptee devenir la fiancee de Anzar, et depuis, les eaux des rivieres ont coulees a nouveau, mettant fin a la secheresse et le desespoir pour la fille et son peuple: "Il prenait la fille dans ses bras, et la riviere coulait a nouveau, couvrant toute la terre avec la verdure", selon la traduction de ce meme poeme, qui se trouve dans le texte de Henri Genevois: "Un rite d'obtention de la pluie: "La fiancee d'Anzar". Cette sagesse des anciens comme celebre la photo "IWRAREN" de Nacer Amari, a une attraction profonde pour un monde qui se perd dans le vide, le manque de symbolisme, de sens culturel et identitaire, et une indifference criminelle et catastrophique envers les lois de la nature, envers ses eaux, ses montagnes, ses sagesses, sa flore, sa faune, qui souffre le posion de la pollution causee par la machine globale industrielle, par son deplacement et destruction systematique d'entieres peuples et la survie de leurs cultures, par son intolerance d'expression culturelles, et identites ethniques et linguistiques, qui risquent laisser la terre un trou noir pour les suivantes generations, ou la beaute et confort de sources potables, de recoltes libres du posion d'insecticides, la presence d'arbres, et leurs fruits et ombre, la joie de papillons et abeilles et oiseaux risquent de devenir qu'une memoire lointaine. Savoir qu'il y a les cultures sur cette terre, comme les cultures berberes, et amerindiennes, qui font le combat conscient contre cet oubli, dans leurs mythologies et ses traditions, dans leurs chants et danses, dans leur connaissance et respect pour la nature et ses tresors et les lois de ses saisons, cette conviction de l'espoir, est surement la seule sagesse et courage, qui va ultimement sauver cette planete et l'humanite de la perdition. 

Trudi Ralston 

La recherche sur la mythologie de la danse de la pluie dans l'antiquite et le monde moderne des cultures amerindiennes et berberes, courtoisie de Wikipedia.

 L'extrait sur la danse de la pluie de Zimbabwe, courtoisie de BBC News Africa, la video du 11 juillet 2017, sur YouTube, avec la journaliste Zeinab Badawi, expliquee par l'expert de la culture sud - africaine, Patisha Nyathi, sur la danse de la pluie, faite au Amagugu International Heritage Centre, a Amagugu, pres de Bulawayo, en Zimbabwe.  

Le texte de Henri Genevois est "Un rite d'obtention de la pluie: "La fiancee d'Anzar", en Actes du Deuxieme Congres International d'Etude des Cultures de la Mediterranee Occidentale II (Malte, juin 1976). S.N.E.D., Alger 1978, pp. 393 a 401. Texte kabyle et traduction francaise.  L'information sur la vie et la bibilogaphie de Henri Genevois, courtoisie de Jacques Lanfry, octobre 2005, son texte "Henri Genevois, une passion kabyle 1913 - 1978", sur Kabyles.net. 

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