Saturday, February 1, 2020

Il etait Une Fois : L'Arbre a l'Ame Consacree de Djamil Diboune

Le 29 janvier le photographe de la nature Djamil Diboune a partage une photo d'un arbre qui evoque une ambiance d'une creature d'un conte de fee, pour ses proportions exagerees, qui lui donnent l'apparence d'une sculpture d'un belier en position erigee, aux pattes fortes et a la tete puissante et visage aux lignes et rides qui montrent une sagesse ancienne et serene. L'arbre - sculpture parait etre suspendu entre deux mondes, celui des esprits des arbres et celui d'une faune mythologique, telle qu'on se peut l'imaginer dans les forets et montagnes anciens de l'Algerie, dans ce cas, specifiquement la Kabylie. Djamil Diboune est un photographe qui a une sensibilite subtile quant au son respect pour la magnifique nature de sa Kabylie, de qui il catalogue sa beaute de flore et faune tel un explorateur renaissance. Cet homme solitaire, serein, est une veritable encyclopedie quant a ses albums de photos sur la nature unique en Kabylie. Cette photo d'un arbre a une qualite presque surreelle, pour la forme et ses contorsions de son tronc et branches. Cet arbre grand et fier a une forme peu orthodoxe, et c'est l'attention que lui donne le photographe de la nature d'Aokas qui revele que cet arbre est heritier d'une mythologie ancienne qui venere les arbres, comme symboles spirituels du desir de l'homme de comprendre la distance entre la terre et le ciel, entre le visible et l'invisible, entre ces deux forces qui dominent la realite humaine depuis le debut des civilisations. Quand j'etais adolescente en Belgique, dans les cours de latin, on a du lire, entre autes, les textes de Jules Cesar, sur ses conquetes de la Galice, et malgre le fait que les romains sont responsables pour la destruction de la culture des druides et bandorai, le general et ses ecrits sont une des sources confirmees comme historiques quant a cette culture ancienne et les arbres avaient une importance primordiale dans cette culture sprituelle ancienne qui celebrait les liens de l'homme avec la nature et ses secrets. Certaines especes d'arbres comme les ifs, les noisetiers, qui eux etaient consideres comme les arbres des poetes, les saules, les chenes, et les pommiers, etaient choisis pour faire les baquettes magiques des druides et des bandorai, et ces baguettes magiques furent utilisees pour la divination, entres autres, et etaient des objets sacres, mysterieux, tel aussi le gui des arbres, qui fut part de leurs ceremonies, de cette culture qui n'a pas laissee des ecrits pour proteger sa connaissance. Les druides feminines, les bandorai, ont vu la naissance de la reine celte de la tribu Iceni, la reine Boudicca, qui a conduit une revolte contre les romains au Veme siecle A.D., et qui fut la fille d'une bandorai. A cause de la persecution systematique et brutale de la part de l'empire romain, et de la doctrine christiane et ses pouvoirs et ambitions, le culte sacre des druides et bandorai fut extinct avec l'arrivee du XIII eme siecle, et le XVIII et XIXeme siecles ont vu depuis une renaissance de ce culte ancien, qui continue a nos jours, toujours de directions ambigues, par manque d'evidence ecrite, sauf le temoignage de, par exemple, Jules Cesar, qui reste controversiel, pour le fait que ce fut ecrit a travers la perspective d'un general imperialiste qui avait interet a controler tout culte contraire aux ambitions romaines. Il y a neaumons assez de sources pour confirmer que pour les druides et leurs pretresses, les bandoroi ou bandorai, les arbres avaient une importance sacrale tres centrale au culte. Les enfants ecossais etaient donnes un elixir fait de l'ecorce de l'arbre frene, pour les proteger contre la sorcellerie. L'arbre de Djamil Diboune est heritier d'une ancienne mythologie lui - meme, la mythologie amazighe, qui remonte des milliers d'annees, et qui continue aujourd'hui, de ce peuple magnifique, Imazighen, hommes libres, tels les kabyles et leur terre avec sa nature unique de la Kabylie, qui hante mes reves avec nostalgie pour y retourner encore cette annee. L'arbre dans la photo de Djamil Diboune a une attraction spirituelle incontestable, et touche aussi le coeur, comme la Kabylie touche le coeur, par le fait que la Kabylie a su vaincre des milliers d'annees d'invasions et defis, et continue encore, aujourd'hui, de lutter pour la sancitite de son ame, de sa dignite, de sa culture. Un des effets sournois de l'imperialisme c'est que tel un poison qu'on est dit d'ingerer petit a petit, l'imperialisme fatigue, enleve les couches de la dignite, seme le doute de soi, de la confiance. L'ecrivain algerien legendaire de Constantine, Kateb Yacine, le decrit avec genie dans son livre immortel " Nedjma ", faisant en fait un cercle du recit qui finit comme il commence pour souligner le mal insidieux que laisse le colonialisme et les traces qui sont encore visible en Algerie aujourd'hui, et c'est pour ca que la revolution du Sourire est si unique, et si profondement emouvant, et pourquoi les photos de photographes kabyles tels Kurt Lolo de Lolo Pics et de Nacer Amari de Tassi Photographie sont importantes a celebrer et partager, et pourquoi la photo de Djamil Diboune de l'arbre et son ame consacree sont capables de toucher la conscience si definitivement, pour leur message de courage, de dignite, de passion intacte, d'un peuple qui a vu naitre les civilisations du monde, car c'est clair maintenant pour toute la communaute scientifique sur terre en 2020, que l'Afrique est le berceau de la civilisation humaine, et quelle joie pour moi, d'avoir vu a Melbou, en Kabylie, pendant mon sejour en Algerie en septembre 2019, l'entree de la grotte qui confirme exactement cette verite anthropologique. La photo de Djamil Diboune est une celebration des racines anciennes de la mythologie berbere, de sa presence en Afrique comme une des cultures les plus anciennes sur terre, ayant les langues les plus anciennes sur terre, parceque cet arbre inspire la spiritualite de la nature en Algerie, de ses arbres, qui ont vu et survecus des invasions et guerres depuis des milliers d'annees, et qui sont symboliques de la resistance de l'esprit algerien, qui tel cet arbre, a su survivre l'ame intacte, malgre les contorsions de son corps, pour inspirer le courage, la dignite. John Lennon a une chanson de son album de 1971 " Imagine ", qui a comme titre " Crippled Inside ", qui se traduit comme " Estropie a l'Interieur ", et la chanson decrit comme on peut s'habiller bien, et s'entourer de belles choses physiques, mais ce qu'on ne peut pas cacher, comme dit le refrain :  " The only thing you can't hide, is when you are crippled inside " : " La seule chose que tu ne peux pas cacher c'est quand tu es estropie a l'interieur ". Ce qui me fait penser a Jules Cesar, ce general, qui professait un interet dans le culte des druides et leur sagesse et connaissance spirituelle ancienne, tout en etre part de l'empire qui allait detruire systematiquement et brutalement ce culte dont il avait fait eloge dans ses memoires des guerres qu'il avait conduit sur les terres gaeliques de ce peuple fier et intelligent. L'arbre de Djamil Diboune, dans cette foret en Kabylie, a vu avec son tronc vieux, la guerre de l'Independance et la Decennie Noire et leurs atrocites, et a survecu. Son courage d'avoir survecu est sa beaute, est sa sagesse, une sagesse et dignite, qui touche l'ame et le coeur, qui inspire la charite, l'amour, et qui inspire un desir et besoin, sans fond, de me retrouver encore en Algerie, parmi ce peuple libre qui a su briser les chaines du coeur de ce cette poete flamande - americaine avec une passion decisive et permanente.
Trudi Ralston   

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