Friday, July 10, 2020

Le Couloir : Le Point de Vue est plus clair au Bord du Precipice

Le monde des reves nous transporte la ou l'irresolu essaie de finir le voyage de nos pensees, reves a moitie abandonnes, a moitie vecus. Dans ce monde, on rencontre les personnes qui ou nous aident a vivre ces buts et projets pas complets, ou celles qui les rendent encore plus difficiles. Dans le monde de mes reves, c'est toujours mon pere qui apparait tel un guide, et qui vient quand je lui appelle. Dans mes reves, l'appele s'exprime a travers un telephone, ou je lui entends la voix qui me vient de tres loin, pour m'assurer qu'il viendra pour me ramener chez moi, a la maison en Belgique ou j'ai grandie.
Dans le monde concret, des matins et du soleil et sa lumiere, la personne qui me vient souvent a la memoire, surtout ces jours, est mon oncle Frans De Cauter ( 1920 -1981) parceque l'art du photographe berbere Nacer Amari me rappelle a l'esprit de l'art de mon oncle. La personalite de Nacer Amari aussi me rappelle a mon oncle, la personne qui m'a appris a dessiner et peindre. La fenetre ouverte d'amitie et perspectives artistiques de Nacer Amari me rappellent beaucoup aux beaux moments au studio de mon oncle en Belgique. En Algerie, en Kabylie, j'ai retrouvee mon ame, mon coeur, de poete dans l'art des photographes kabyles sur qui j'ecris mes livres d'articles et poemes.
Comme poete et ecrivaine, on se trouve souvent hors de la cloture bien definie que nous exige la societe et ses reglements. On est par definiton rebelle, ce qui peut rendre la vie personnelle difficile et contradictoire. L'amitie, l'amour, le mariage, peuvent se trouver dans des zones ou les lignes peuvent devenir troubles, par necessite, par passion, par besoin, de liberte d'expression, d'ame, de perspectives. Pour moi, je me suis trouvee entre deux mondes, celui des idees traditionnelles d'un petit village flamand vers la fin des annees cinquantes et les annees soixantes de mon enfance et les annees soixante - dix de mon adolescence. Mon pere comprenait que j'etais interessee dans des etudes universitaires, que j'avais des reves comme ecrivaine et poete, mais il voulait aussi que je me marie. Ma mere aussi, elle surtout, avait hate de se liberer de moi. Quand je me suis mariee avec mon mari americain, un psychologue gentil et intelligent, mon pere etait tres content. Il voulait me voir sure, stabilisee. La naissance de mon fils allait ajouter une grande mesure de bonheur a un mariage tendre mais tres seul, loin de ma famille, avec une personne tres privee, tres donnee a la solitude. Un defi tres difficile pour moi, mais je suis restee, et petit a petit, j'ai su etablir des amities, des espoirs, et surtout une vie tres stable et heureuse pour mon fils, qui maintenant est un adulte sur, un ecrivain comme moi, avec une personalite tres ouverte, gregaire, avec qui j'ai une connection intellectuelle et emotionnelle tres agreable.
Quand j'ai decouvert la Kabylie, qui a affirmee ma passion pour l'Algerie et l'Afrique du Nord, j'ai ressentie une immense joie, de pouvoir exprimer mon ame de poete, d'ecrivaine avec une joie et interet culturel litteraire ne jamais avant connue dans mes ecrits et poemes en anglais. L'art des photographes berberes m'a permis de me trouver en famille berbere, et cela m'a ouvert le portail a une expression creative abondante pour ma muse auparant prisonniere, etouffee, invisible.
Mon mari se rend compte des souffrances en silence que j'ai subie toutes ces annees, pas par sa faute, mais parcequ'il ne se rendait pas compte a quel point je me sentais frustree comme ecrivaine dans le modele americain, ou je me trouvais muette, incompris. Il est etonne et content de me voir libre finalement, et comprend comment ca a ete dure pour moi de ne pas pouvoir communiquer ma frustration avec precision a lui, ou la plupart des personnes americaines qui m'entouraient. Mon ame de poete etait en train de mourir pour plus de 30 ans, et c'est en Algerie qu'elle a retrouvee sa vie, son energie, son identite, son bonheur.
Quant a l'amour, si je pourrais partager a mes amis et amies artistes berberes encore celebataires, je leur dirais cet avis que j'avais entendu dire un vieux acteur, Jon Hurt, a l'heroine dans un de ses films : " L'amour, ce n'est pas la passsion physique, elle passe, tel un feu, et s'efface. Une fois  que cette passion s'eteint, ce qui reste d'empreintes dans les cendres du bois, ce besoin de cette autre personne qui te donne l'impression que tu ne peux pas vivre sans elle, ca, c'est l'amour. " Comme poete mariee par devotion, par innocence, et tendresse, cela aurait ete sublime d'avoir connu un tel amour. Ce n'a pas ete mon destin, ni celui de mon mari, qui lui aussi, aurait peut - etre ete plus heureux avec une femme moins expressive, moins intense, mais lui aussi reste et reste fidel a moi et a notre fils. Le long le sentier de ma vie depuis, il y a eu ces une ou deux personnes qui ont reveillee cette conscience de sentir cette magnificence de comme il serait possible de ressentir un amour complet pour une autre personne, comme mon mari aussi a ressenti cette possibilite avec une ou deux autres personnes sur son chemin depuis. Ainsi est la vie. Avoir la chance de trouver une ame soeur est possible, si on est libre de pressions sociales, et si on ne rationalise pas les sentiments et les obligations. J'ai plusieurs amis et amies en Europe, en Afrique du Nord, au Canada, ici aux Etats Unis qui ont choisis de rester celebataire, une tante et cousin et cousine aussi. Eux parfois doivent confronter la solitude d'etre et vivre seul. Mais dans le mariage aussi la solitude peut etre intense, si on se trouve, une fois la passion physique moins intense, face a une personne a qui nous comprendre leur coute, et a qui cela nous coute de les comprendre, ce qui parfois nous met au bord du precipice de tolerance, de patience, d'espoir, de courage. Un amour ou les personnes se marient et sont ensemble pour, comme le poete Rainer - Maria Rilke ( 1875 - 1926 ) exprime : " se proteger mutuellement les solitudes "  est un amour libre, ou les deux personnes ne doivent pas sacrifier ni un millimetre de l'envergure des ailes de leur ames et coeurs.
Je souhaite cette liberte et cette joie a tous les coeurs d'artistes amoureux qui cherchent a vivre cette aventure qu'est l'amour. Tout est et reste possible si on accepte de rever les yeux ouverts.  
Trudi Ralston

"Tout dans la nature fleurit et se bat a sa propre facon, pour etablir son propre identite, et y insiste, a tout prix, malgre toute resistance. " 
" C'est bon aussi d'aimer, car aimer, c'est difficile. " 
Rainer - Maria Rilke, " Lettres a un Jeune Poete " ( 1929 )

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