Monday, July 20, 2020

Le Cri du Soleil : Les Larmes de la Mer d'Or de Djamil Diboune

Le 16 juillet, le photographe Djamil Diboune, l'Ulysse berbere, a partage 11 photos d'un soleil qui brule le ciel et la mer et la plage, avec une intensite et passion qui a evoquee de puissantes emotions dans mon coeur. Il est juillet maintenant, et normalement, dans deux mois, mon mari et moi seraient de retour en Algerie, pour celebrer un second sejour en Kabylie, comme notre premier voyage en septembre 2019. La pandemie du virus Covid -19 commence a laisser ses traces quant a nos possibilites de voyages des Etats Unis vers l'Algerie, en ce moment ces voyages ne sont pas permis, non plus vers l'Europe, l'Australie, le Canada. Avec le desordre et l'inconscience et les centaines de milliers de morts ici a cause de ce virus, un passeport americain est bien inutile. On peut aller en Belarusse, en Turquie, au Mexique, si on veut, mais tous ces pays sont loins de l'Algerie, et le Maroc, aussi, qu'on veut  revisiter, nous ne sommes pas permis d'y voyager des Etats Unis en ce moment. Les belles photos de Djamil Diboune d'une magnifique plage en Kabylie, avec ses lumieres d'une mer et montagnes comme illuminees par la passion d'un immense dragon, me touchent profondement le coeur et ses nostalgies pour l'Algerie, pour ma famille berbere, surtout la onzieme photo. La mer parait faite de vagues de soie au fil d'or, une soie qui s'etend telle la robe d'une reine, et qui touche le sable noir et ses montagnes de ce coucher du soleil, avec l'eclat d'un soleil qui ouvre les nuages brillantes de feu orange avec authorite, avec confiance. Quand on a approche en avion a l'Afrique du Nord pour la premiere fois en septembre 2019, la premiere vue fut de la mer, la Mediterranee, suivie par les immenses montagnes de l'Atlas. Quand on visitait le sud de la France quand je vivais encore en Belgique, je revais d'aller en Afrique du Nord, et la Mediterranee fut la frontiere pres de la quelle je revais de l'Algerie, du Maroc, la Tunisie, des pays qu'avaient visites les amis de mes parents, et la joie que j'ai ressentie de voler au - dessus de l'Afrique du Nord, finalement, apres toute une vie de rever d'y aller, etait sublime. Prendre le vol de Seattle a Paris, de Paris a Rabat, et puis de Rabat a Casablanca pour arriver a Alger, et conduire apres a Bejaia; traverser 9000 km pour suivre et realiser un reve qui remontait a mon enfance et adolescence, fut euphorique. C'est aussi l'Algerie, la Kabylie, qui m'a adoptee la muse, l'independance et dignite de poete, d'ecrivaine si longuement en exile intellectuelle et litteraire. L'idee de ne pas pouvoir retourner en ce moment, fait mal au coeur. La photo de la mer de feu rougeoyante de Djamil Diboune a evoquee cette douleur d'ame, ce manque de pays pour l'Algerie, et pour ma Kabylie, ou mon coeur reve et vit :


Les Larmes de la Mer d'Or 

Il fut un temps ou tes belles plages me visitaient dans mes reves comme adolescente,
ou je voyais ton soleil et tes etoiles, tes guerriers Tuareg, comme dans les livres de mon pere, qui me parlaient du courage berbere, et de tes heros et les mysteres de tes montagnes, de tes poetes.

Il fut un temps, ou mes poemes revaient d'une place ou ils pourraient dormir, ou je pourrais
leur raconter mes histoires, mes reves et defis, dans ce grand indifferent pays ou depuis je vis,
ou la solitude me suivit telle une ombre tetue et lourde, avec indiffference comme envers une ame etrangere.

Il etait une fois, ce beau moment, ou j'ai su aterrir sur ta terre, Algerie, ou j'ai ete acceuillie  comme
une soeur, une amie, par ma famille berbere en Kabylie, ou mes poemes ont su se reconnaitre leurs racines et leurs prieres, leur esprit, joie et energie, ou j'ai pu voir tes immenses montagnes,
et dormir sous ta lune, sous tes etoiles.

Il etait une fois, mes larmes, quand j'ai du te quitter, comme si je savais, que peu de bonheurs
durent, et que le monde allait devenir encore plus difficile, pour m'empecher de revenir,
pour ralentir etre parmi ma famille, mon sang, mon avenir, ou mes livres et poemes trouvent
leurs melodies, leurs sourires, l'amitie et l'amour pour mon ame inquiete, si longuement seule et niee.

Je suis entouree de mes souvenirs kabyles, des photos de mes amis et famille berbere,
et mes poemes et livres me parlent des amis encore a rencontrer, a connaitre, qui m'attendent la,
sur tes belles plages, pour partager, pour decouvrir ensemble cette belle aventure que peut etre la vie.

Etre parmi les ames soeurs qui y m'accompagnent, comme sera a nouveau mon fier et fort bonheur
de connaitre, le jour ou je serai de retour, quand j'entendrai a nouveau le cri du soleil libre, et je serrai ma famille berbere dans mes bras, pourque se seche la mer de larmes chaudes qui m'inonde l'ame

quand arrivera ce precieux, eblouissant moment qui effacera toute peine, me remplira tout
l'etre avec un debordant espoir, une debordante tendresse et joie, qu'est le coeur berbere immense, sans frontieres qui vit dans mon souffle, dans mon sang.



Trudi Ralston





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