Tuesday, July 14, 2020

Quand j'ai du Chagrin, je Danse - pour la Kabylie

Quand j'ai du chagrin, quand les feux de mes peines et defis m'envahissent de loin,
je m'enleve les souliers, je mets une musique berbere et je danse,
les bras etendus telles les ailes d'un grand aigle, et je chante, et la terre m'applaudit.

La terre pleure, est en rage, en colere contre les etres humains et leurs crimes contre
sa nature, contre ses enfants innocents, contre les lois de toute decence, et les tambours
de mon coeur qui pleure, pour ces outrages, pour ces cruautes, leve ses chants, ses prieres.

Mon corps devient un oiseau, qui s'echappe de la terre, qui joint la liberte du ciel et ses sagesses,
qui s'envole vers les montagnes de la Kabylie, et ses sentinels qui gardent en silence perpetuel
le mystere du monde, ses mythologies, ses reves et ses secrets.

Imazighen, hommes libres, qui ont survecus des milliers d'annees de detresses et invasions,
mon coeur se libere de son poids, quand il s'etend grand vers les dieux de la terre des ancetres berberes, de la Kabylie, ou mes freres et soeurs dorment la nuit.

J'etends les bras, et de loin, les mains de ma grande famille berbere me touchent le courage, le chant,
qui vient du plus profond de mon ame, de la plus grande et fiere resistance de mes espoirs,
car quand j'ai du chagrin, c'est vers la Kabylie que tout mon coeur, tout mon sang, s'envole,
tel un feu qui prefere bruler son eclat que de vivre sans son amour et sa passion.

Quand j'ai du chagrin, quand les feux de mes peines et defis m'envahissent de loin,
je m'enleve les souliers, je mets une musique berbere et je danse,
les bras etendus, telles les ailes d'un grand aigle, et je danse, je chante,
et les chaines qui me tiennent prisonniere, tombent a mes pieds, car je suis en Kabylie.


Trudi Ralston

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