Wednesday, May 15, 2024

Il N'est Plus Ici - Un Poeme dans la serie "Les Blessures de Chiron" dediquee a Nacer Amari

           Dans un monde ou le chaos et ses destructions voraces deviennent un bruit incessant, la presence de la nature, du chant des oiseaux a l'aube, et avec l'arrivee du coucher du soleil, de la brise qui adoucit la chaleur, de l'ombre d'un vieil arbre l'apres - midi, et quand on se trouve en trafic, le dessin en aquarelle de nuages qui dansent, qui s'embrassent, et du ciel, si haut, si loin, qui pourtant parait comprendre nos voeux, nos chagrins, invite la paix interieure, invite la reflection, la pause. Ce poeme est en hommage de tout coeur qui a souffert, qui souffre, a cause de douleurs a l'ame, a cause de violence, a cause d'indifference, a cause de la betise humaine, dans des conflits, des guerres, qui nourrissent l'appetit pour le pouvoir, la dominance, l'obesssion monstre de vouloir posseder, dominer, la vie et le coeur, les terres, d'autres personnes, de pays entiers, de tout un peuple. Le rythme et les melodies de l'esprit de ce poeme me sont inspiree apres avoir ecoutee maintes fois, avec fascination et profonde emotion, la chanson "Tighri n tajjalt", "La Plainte de la Veuve" du rebelle kabyle immortel, Matoub Lounes (1956 -1998). Impossible pour moi de ne pas me rappeler l'annee de sa mort, car c'est l'annee que ma petite soeur, Ludwina, s'est suicidee, a Georgia, dans le Sud des Etats Unis. Sa voix si forte, de Matoub Lounes, ou resonne l'absence de toute peur, de tout compromis, d'un coeur, d'une ame, libre dans la vie, libre dans la mort, accompagne ce poeme qui parle du coeur qui se bat pour le droit a la liberte, le droit de l'auto - determination, de respirer avec dignite, avec espoir, sans l'ombre etouffante de l'oppression, dans toutes ses formes, sociales - historiques a travers le theatre de dogmes, d'ideologies, d'obessions, d'intolerances, qui causent tants de souffrances, pour tants d'hommes, femmes et enfants sur cette terre: 


Il N'est Plus Ici 


Si par hazard, tu penses, que le coeur humain il peut se reparer a chaque fois qu'il souffre des blessures, a son ame, a sa dignite, son espoir et courage, il est possible que tu as raison. Je pense aux mots du grand poete perse, Rumi, qui pensait beaucoup sur l'enigme de la condition humaine, ses triomphes et ses miseres et qui sur le sujet a dit ainsi:

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"Il faut briser le coeur, jusqu'a ce qu'il s'ouvre", une image ou je m'imagine le coeur couvert de la couleur rouge, qui symbolise le sang, quand le coeur souffre, que ce soit un chagrin d'amour, de manque, de famille, de terre, que ce soit pour chagrin de ne pas tolerer toute la cruaute et le mal qui terrorise tants d'innocentes personnes, qui ne respecte pas le droit a la paix, a la liberte de tout peuple, de leurs hommes, femmes et enfants.

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Tous ces coeurs qui saignent, en corps et en ame, ils voyagent vers une autre espace, en pensee, en souffle, libre finalement: c'est le chant des coeurs qui se battent contre l'oppression, de qui toutes les pieces du coeur se rassemblent a nouveau apres les blessures, du prisonnier battu, de l'enfant mort de faim, du coeur rendu muet par le mepris, le chagrin.

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Ces coeurs, disent, en choeur, en unison: ne me cherche plus ici, notre coeur, il n'est plus ici. Tu ne me peux plus rien faire, la peur pour nous n'existe plus. Mon coeur, que tu cherches a detruire, a insulter, a aneantir, de qui tu moques ses chances, il vole libre dans les espaces, et la nuit, dans les silences de la lune et ses etoiles, j'y voyage, vers le ciel, la mer, les montagnes, et je souris a travers mes larmes. 

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Courage, alors, hommes, femmes, enfants, qui souffrent la douleur, le chagrin, la violence, car une fois le coeur brise assez de fois, il s'ouvre, et s'envole, et le coeur battant qui reste sur place, voit avec surprise, avec des moments exquis, que la, haut dans les espaces ou la terre el le ciel conversent, chante, fier, fort et libre, le coeur et ses blessures, libre de sa prison: il n'est plus ici. Et la nuit, quand tu te reveilles, souris alors, si tu sais ton coeur en chaines, car les ailes de ton coeur, tants de fois en peines, maintenant, peuvent joindre la chorale de tants d'autres ames: 

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Mon coeur, il n'est plus ici, touche - le autant que tu veux, tu n'arriveras plus a lui faire du mal, de lui priver de sa dignite, de son droit a la liberte, car la peur m'a quittee, mon coeur il n'appartient a personne, il voyage parmi l'astre solaire et ses compagnes, et dit, avec assurance, avec un echo pour tous les ages: mon coeur, il n'est plus ici... Il n'est plus ici... Il est libre... Il n'est plus ici. 


Trudi Ralston


 

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