Ce fut une journee presque chaude, a 62 degres Fahrenheit ici a Olympia, qui fait 16.7 degres Celsius, un peu une surprise, apres la temperature basse pendant la nuit de 34 degres Fahrenheit, ce qui est juste 1.1 degres Celsius. Apres des jours et jours de pluie torrentiale, voir le soleil et un ciel bleu avec meme des chants d'oiseaux apparemment eux aussi contents de noter le changement soudain dans la meteo, j'ai finalement pu faire le velo pour une heure et demie, et couvrir 19 kilometres, en ecoutant une musique de Bob Marley & The Wailers, et aussi de Jimi Hendrix, deux geants dans le monde de la musique moderne. Ecoutant la voix melodieuse, lente, accueillante de Bob Marley (1945 - 1981), dans ses chansons "Is This Love?", et "Stir It Up", "Three LIttle Birds", et l'iconique "Get Up, Stand Up" suivies par une des mes chansons les plus favories et aussi prophetiques de Jimi Hendrix (1942 - 1970) - de qui sa tombeau est a juste 96 km d'Olympia, a Seattle, le lieu de sa naissance - quant au chaos du monde en ce moment, "All Along The Watchtower", une chanson ecrit par le troubadour legendaire aussi Bob Dylan (1941), qui a fameusement dit qu'il preferait l'interpretation de cette chanson qu'en faisait Jimi Hendrix au - dela de la sienne, etait therapeutique, relaxant. Revisiter le genie de Bob Marley et de Jimi Hendrix, m'a trouvee ainsi dans une reflection nostalgique, qui m'a trouvee la memoire inondee des durables souvenirs que m'a laissee le restaurant "De Klokkepot" de mon oncle peintre Emiel De Cauter (1921 - 1976), au village d'artistes flamands de St. Martens - Latem, a une douzaine de kilometres de la ville est - flamande de Gent. Le restaurant de mon oncle et sa femme Nora, etait tres populaire, pour son ambiance et pour etre le site de preference des artistes et leurs familles, et de musiciens Roma et flamenco, duquel son fils Koenraad de mon oncle Emiel etait membre d'un groupe qui jouait souvent au restaurant le soir. Et en fait, le fils de mon oncle et son fils a lui, Myrrdin, sont des musiciens de jazz et flamenco connus dans la region pour leur expertise dans le genre. Ce fut une experience inoubliable comme enfant curieuse et precoce, d'explorer ce monde bohemien, inclusif qu'etait le restaurant de mon oncle, et le batiment du restaurant existe encore, avec le nom aussi qui reste le meme, plus de 50 ans plus tard. Cette revisite nostalgique de ces precieux souvenirs de mon adolescence en Flandres, je sens quand je vois le portrait du 19 octobre 2025, "LKHIER" du photographe kabyle Nacer Amari de Tassi Photographie. Ce portrait en noir et blanc, fait en gros plan, emet une aura de profonde intimite affective - visuelle, venu du regard dans les yeux ebenes du protagoniste, un regard de douceur melancholique cadree par la chevelure, le chapeau, le moustache et la barbe qui illuminent la lumiere et les lignes du contour du visage et ses nuances qui s'unissent dans ce portrait reflexif, silent, de qui les yeux voyagent loin, tres loin, dans le temps. Et ces yeux voyagent aussi vers le spectateur, lui invitent sur cette avonture qu'est le detour fort que peut se reveler etre la nostalgie de la memoire. Ce que je me rappelle de mon oncle Emiel, qui se paraissait beaucoup dans sa physionomie en fait au protagoniste de ce hypnotisant portrait kabyle "LKHIER", est son regard. Il avait ete prisonnier de guerre comme jeune homme d'une vingtaine d'annees pendant la Seconde Guerre Mondiale, ou il avait ete systematiquement soumis a l'abus, a la privation de ses besoins de nourriture, de hygiene, de protection du froid, avait souffert la violence physique, mentale, et a failli en mourir, avant d'etre liberee finalement. Cette experience lui resterait et se montreait dans l'angoisse de ses peintures et portraits surrealistes a l'huile. Je n'oublirai jamais la peinture en auto - portrait de lui derriere une serie de barreaux qui paraissaient donner l'impression de lui eloigner chaque fois plus de la chance de la liberation. Le regard de torture, de desepoir dans les yeux, etait hallucinant, pour moi a l'age de 14 ans, de voir ce degre de solitude, de misere, et de savoir que c'etait le frere de ma mere, qui avait souffert ainsi. Emiel avait les yeux les plus doux, les plus tristes, et en meme temps les plus alertes, les plus intelligents. Il avait la voix lente, mesuree, de timbre reflexive, et tous ses gestes, de ses mains, de leurs reactions, etaient comme fait au ralenti, et pourtant vibrants avec une energie presque frenetique, exuberante, car il avait une personalite plein de charisme. Son restaurant etait le site d'etre, du monde artistique - intellectuel de St. Martens - Latem des annees 1960 - 1970, jusqu'a sa mort a l'age de 56 ans en 1976, suite d'un cancer qui lui a vite enlevee son energie vitale irrepressible. Il etait imposant, d'une hauteur et figure physique robuste, costeaud, augmentee par sa chevelure bouclee longue, sa barbe et moustache, ses bagues et habits bohemiens. Il connaissait le monde de la musique tres bien, et l'enseignea a son fils Koenraad, qui a son tour l'enseignea a son fils Myrrdin, les deux des musiciens jazz - blues - flamenco accomplis. Quelle emouvante et sublime synchroncite est ce portrait "LKHIER" du photographe d'Aokas, Nacer Amari, le collegue artiste qui me permet cataloguer ses magnifiques portraits kabyles en meme temps qu'il me permet me cataloguer ce qui me reste de ma famille: mes memoires, avant l'introduction a l'esprit et coeur ancien resistant des Imazighen de l'Algerie, si fracturees, de mon enfance et mon adolescence en Flandres, et qui me permet de me guerir des blessures et solitude agonisantes de l'isolation et son oubli impitoyable de mon exile de decennies ici aux Etats Unis, qui m'avait coupee de mes racines, de mon identite, allait aneantir ce qui restait de ma famille, de ma voix de poete bannie. La Kabylie est unique dans l'historie de ma vie, et il faut que je repete cette verite comme un mantra, une incantation fiere, importante. La Kabylie est dans l'art de sa photographie de Nacer Amari, le leitmotiv qui unit l'histoire et sa liberation de mon etre artistique - poetique - litteraire - sociale. Je crois que cela prendra le reste de ma vie, pour en comprendre, explorer, cataloguer et partager son impact, son effet, son incidence intellectuels, de ce don inegal, profond, de grace, de pouvoir transformatif, eclairant, generatif, qu'est depuis des annees deja, cette collaboration et sa magie creative, que la Kabylie me regale, qui unit le sentier improbable et ses avontures et explorations artistiques - historiques d'un photographe ingenieux kabyle et une poete - ecrivaine flamande: de ce collegue gentil, intelligent, d'esprit et coeur ouverts, receptifs, qui a su m'apprendre comment me liberer du traume, du sortilege suffoquants d'un exile trop long, devenu une torture mentale - affective douloureuse, destructive. Le regard dans les yeux du protagoniste "LKHIER" inspire une memoire lamellaire: de mon oncle, de souvenirs encore intacts et precieux, et du lien guerisant, liberant qui y brille dans la vision, et dans le regard, comme s'ils etaient cousins, famille, qui unit la lumiere et ses mysteres, ses courages, de leurs yeux, de leur regard unifiant: de "LKHIER", de mon oncle peintre Emiel De Cauter, et de mon collegue artiste Nacer Amari, comme de trois nomades accidentels qui se retrouvent, se rencontrent. La lumiere chaude de leur regard uni, se traduit comme un code visuel pour mes memoires precieuses passees - presentes - futures qui illuminent une autre piece de l'histoire de ma vie, qui rend visible, audible, mon identite et ses indices: morceau par morceau, petit a petit, pour me la montrer revelee, restauree, reclamee, grace a la Kabylie et l'art evocatif et ses sensibilites lucides de mon collegue photographe portraitiste d'Aokas.
Trudi Ralston
Quant a la traduction du mot ancien flamand, du nom du restaurant de mon oncle Emiel, "De Klokkeput", ma recherche linguistique la plus proche que j'ai pu trouver, m'a mis dans la possible traduction en francais de "La Gueule du Puits".
No comments:
Post a Comment