Wednesday, October 5, 2022

L'Eveil - dans la serie "L'Esprit Itinerant" dedicacee a Nacer Amari

            Ce poeme est une expression de determination et de reconnaissance, envers le coeur et esprit courageux, infatigables, resistants de la Kabylie, et d'appreciation de la photographie de Nacer Amari de Tassi Photographie, ce camarade et collegue berbere d'Aokas, qui me permet unir le monde de mes poemes de poete flamande - americaine, avec l'univers et ses anciennes sagesses d'accueil et charite, de tolerance et amitie, de tendresse et guerison, que represente pour moi la Kabylie, sa culture, son peuple eternel: 


L'Eveil 


Si on a de la chance dans cette vie de contradictions, de defis, cela arrive que le destin nous permet de rencontrer sur le sentier difficile de notre sejour sur cette terre, un ami, un camarade qui nous voit les luttes, ses ravages, et qui met a cote tout mepris, tout jugement, et nous ouvre la porte de son amitie, et nous accueille, epuisee, exilee, egaree, et nous heberge, dans la chaleur de sa guerison. 

Si on a de la chance dans cette vie, qui chaque fois devient plus precaire, avec les tirans de la terre qui se disputent notre planete comme si elle etait un gateau a couper avec gourmandise criminelle, de la vouloir decorer avec ne pas le rouge de cerises, mais de rivieres de sang,

On peut vivre, la joie, l'espoir, la paix, de connaitre le partage d'une amitie qui devient une synthese heureuse des meillieurs souvenirs de notre enfance, de notre adolescence, qui donne dignite et courage a notre vie d'adulte et ses defis, comme moi qui a survecu un ocean entier de solitudes, de cris ne jamais entendus. 

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Car, parfois, avec cette chance, on recoit la grace, dans l'espace vaste d'un camarade, d'un ami, qui comprend, qui sait, qui lui aussi connait, voit clair dans les defis que doit affronter le coeur du poete, de l'artiste, qui tel l'albatros de Baudelaire, se trouve ou trop lourd ou trop leger, pour cette terre.

Alors, quelle rebellie divine, de marcher a cote d'un camarade qui voit au - dela de l'evident, qui a dans son haleine la voix du Djurdjura, qui a dans le coeur les memoires de ces ancetres, du poete Si Mohand qui lui detestait les hypocrisies du monde. 

Ah, ma Kabylie, merci de me laisser marcher a cote de toi, pour aussi longtemps qu'on reusssit encore a eviter le neant et ses machines de guerre, aussi longtemps qu'on se rappelle l'amour pour nos freres, pour nos soeurs comme le comprend le coeur berbere. 

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Voila, que j'avance ma main dans ta main, chaque jour a nouveau, et comme je deteste etre si loin, et comme est fatigant de negocier, de naviguer les frontieres arbitraires de la mefiance, de la peur avec laquelle gouverne le mal dans toutes ses formes, pour troubler le passage de poetes et innocents. 

Mais, dans mon coeur qu'a rendu libre, fiere, la Kabylie, j'avance quand - meme, avec chaque poeme, qui celebre la terre berbere de l'Algerie, et je danse, les pieds nus, les cheveux libres, le cri haut, pour dire:

Je t'aime, ma Kabylie! Je t'aime, toi, qui me permet de marcher a cote de mon camarade qui 

accueille, qui ecoute, qui guerit, avec la lumiere de ses yeux heritiers de l'eternel esprit berbere, avec ses mains qui dessinent ses portraits, ses visions artistiques, avec son sourire qui voit, qui traduit les silences des ancetres de la Kabylie en melodies, pour mes poemes ou triomphe le coeur, libre, n'importe le poids de ses chaines.  

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Et c'est pour cette raison que mon coeur chante, et dechire ici le silence qui cherche a m'etouffer, si loin de la terre berbere qui m'a guerie: 

Je t'aime, ma Kabylie! Toi, qui es ma lumiere de lune, ma Tiziri la nuit! Toi, qui es mon soleil solide qui m'embrasse et m'illumine les pas pendant le jour et sa traversee d'interminables defis.  


Trudi Ralston 

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