Saturday, February 4, 2023

Les Mots, comme une Peinture: Une Meditation Poetique pour Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Itinerant"

            La pluie est de retour ici a Olympia, apres quelques jours d'un ciel clair bleu et la visite bienvenue d'un soleil qui etait comme une caresse guerisante, qui avait laissee sa chaleur douce sur le sourire et le visage. Comparee au froid siberien dans le nord - est du pays, qui voit en ce moment des temperatures de -30 et meme - 45 degres Celsius, l'hiver cette annee dans notre etat de Washington State est tres agreable, meme chaud pour etre la saison invernale. La pluie est une constante, et laisse ses traces gris - noir - blanc sur les arbres, sur les toits, sur les routes, telle la signature d'une grande aquarelle. La pluie a ses sons aussi, ses rythmes, qui dansent entre lent, a peine audible, fort, vite, hesitant, staccato, fin, lourd, qui font penser a un xylophone. Ce jeu de la musique de la pluie, m'a fait mediter sur le lien entre image et mot. Il y a 16 ans, j'ai commencee de faire des broderies, en reponse a tout le traume de famille, comme une transition d'essayer de liberer les mots emprisonnes dans mon coeur de poete si longuement invisible, inaudible. Le rythme des coups de fil, des couleurs qui prennent vie sur le dessin du tissu, qui donnent vie aux lignes et leur histoire, leur chant, me rappelle beaucoup au rythme et ses sons de la pluie. Les mots derriere les rythmes, les lignes, qui se liberent, lentement, avec precision, avec elan, avec la fierte de la necessite, son urgence, sa joie qui en suit, son identite. Les mots qui prennent forme, qui prennent leur place sur la scene de theatre de l'article, du poeme, du livre, parce qu'ils se rendent compte, qu'ils ont vu leur naissance, qu'ils ont trouves leur voix, leur independance. La photographie de Nacer Amari de Tassi Photographie se revele au monde de mes poemes et de mes articles et livres, tel les mots d'une peinture, riche en couleurs, riche en rythmes, en voix, en dimensions artistiques, litteraires. Elle me permet decouvrir et comprendre la langue de mon ame et de ses inspirations poetiques, des lignes de mes experiences qui m'ont menee vers les rives de l'Algerie, vers la richesse historique - culturelle de la Kabylie. Son art visuel est le pont de silence, qui me permet entendre, comme une catharsis qui guerit la multitude de blessures psychiques de mon coeur de poete en exile, les rythmes et melodies si longuement endormis, sous transe, de mes energies et de mon temperament creatif. C'est comme toucher le clavier d'un piano, et y decouvrir a chaque toucher une autre histoire, une autre memoire, une autre sensibilite oubliee, pensee perdue, qui se revele, que telles des fouilles archeologiques, ajoutent une autre piece maintenant compris, clair, du puzzle de ma vie difficile, elusive, errante. La comparaison au piano, est tres concrete pour moi, parce que j'ai etudiee le piano comme adolescente pour 4 annees, et aussi j'ai etudie la theorie de musique, le solfege, pour 5 ans. Je vois souvent des images, et j'y entends une melodie, j'y comprend son histoire, son protagoniste, dans les portraits kabyles de Nacer Amari, qui ainsi me permettent voir, entendre les mots qui m'inspirent l'ambiance, la scene pour leur poeme, leur article. J'ai grandi dans un monde des arts, de la photographie, de la peinture, et la photographie est la compagne de mes impressions poetiques - litteraires et leur expression que j'unis depuis 2017 dans mes livres que je dedique a la Kabylie, au coeur et esprit berberes. Ce poeme exprime ce beau mystere creatif, ce lien resistant, accueillant entre l'image et les mots, et est ecrit en reconnaissance de l'art de mon collegue photographe d'Aokas, de qui l'esprit de son art tranquil et meditatif me rappelle quant a sa qualite universelle et berbere tout en un, a l'art des aquarelles de l'artiste contemporain japonais, Kaoru Shibuta, (1980) qui vit et travaille au Japon et l'Espagne, et de qui son art montre l'influence de l'artiste espagnol de Barcelone, Joan Miro (1893 - 1983). L'oeuvre surrealiste de Joan Miro et de Kaoru Shibuta montrent cette presence de la musique, comme un element rythmique, creatif dans les lignes et couleurs de leur art, et c'est cette meme presence musicale spirituelle dans la photographie de l'artiste berbere Nacer Amari qui est l'element central meditatif, cathartique, qui est au centre des chants, des melodies, des rythmes et visions de mes poemes, de mon art, de mes articles, de mes livres:    


Les Mots, comme une Peinture


Sous un silence immobile, la pluie retient son souffle, et peint avec elan, avec precision, ses lignes langoureuses de gris, de blanc, de noir, sur le vert pale des troncs des arbres nus, sur le bleu fade de nuages endormis. 

Les oiseaux et ecureuils font des pas de ballerins furtifs, ne pas surs, et cherchent a manger dans le froid qui leur vole la chance d'une chaleur calmante que souvent laisse le soleil le matin. Les couleurs freles comme des ailes transparentes, coulent vers l'herbe, qui boivent leurs gouttes de l'eau, gourmandes. 

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Les mots, comme une peinture, se reveillent, et se levent, pour se ranger en fil, et me donner les lettres pour un suivant poeme naiscent. Les mots, comme une peinture, cherchent leur ombre, leur forme, et se dessinent comme des notes de musique, ces robes qui habillent leur rythme, leurs conte. 

A travers le monde de tes images, de ton monde berbere et son espoir, son courage, mes poemes trouvent la source de leur origines, de leurs racines, voient clairs dans mon voyage et ses defis de la vie sur cette terre. A travers le monde de tes silences, la voix des melodies de ma muse s'entend, se declare, se define. 

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Les mots, comme une peinture, un portrait, une montagne, se partagent, se comprennent leur alphabet et ses clefs, ses messages, perdus pour si longtemps dans les tempetes de mon coeur flamand banni au monde du vide, de la solitude, un destin cruel que la charite berbere efface, lave, pardonne. 

Les livres, les poemes, l'art que tes images m'inspirent, sur ce sentier silent, loin du chaos d'un monde destructif et d'un passe souvent trop penible d'admettre meme ses cicatrices, sont les mots, comme une peinture, que la fenetre ouverte, me reunit, me donne, me reveille, de l'esprit guerisant de ton art kabyle. 


Trudi Ralston

L'information sur les peintres Joan Miro et Kaoru Shibuta, courtoisie de Wikipedia. 

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