Monday, March 13, 2023

Le Mur Vide de Platon: Au - dela du Sortilege des Illusions - dans la serie "Les Blessures de Chiron"

         Tandis qu'en Kabylie le soleil brille et les temperatures sont deja a 24 degres Celsius, en pleine joie printanniere, la pluie et le froid ici continuent, avec des temperatures en - dessous de zero la nuit, et a peine 10 degres Celsius le jour. Si proche a la fin de l'hiver, ce froid desagreable est fatiguant, et les jours ou le soleil apparait, souvent ne pas plus long que juste une ou deux heures, avec sa chaleur qui touche mon visage, est une caresse autant pour le coeur et l'esprit que le corps. Cette chaleur si bienvenue, comme le toucher rassurant au front de doigts gentils d'une personne aimee, qui est si en contraste avec le froid qui laisse son gout froissant sur les os et les perspectives. Meme apres 4 ans d'absence depuis mon premier sejour en Kabylie, le manque de son coeur, de son accueil, de l'espace de ses montagnes, de savoir que c'est ou reside le souffle, la melodie de mes poemes que la Kabylie m'a liberee du sortilege des illusions que l'isolation et la solitude m'a fait subir tants d'annees, me dechire comme une blessure qui s'ouvre et saigne a nouveau avec intense douleur, chaque fois que je vois des photos des villages kabyles ou vivent mes amis, mes collegues berberes, qui sont ma famille de coeur. Je pense alors a "l'Allegorie de la Grotte" du poete - philosophe ancien grec, Platon ( 428 /427 B.C. - 348 /347 B.C. ) son dialogue qui reste si au courant dans le monde de la philosophie dialectique, de son oeuvre "La Republique", une serie de dialogues philosophes - litteraires, dans lesquels le philosophe Socrate est la figure centrale des dialogues. Dans "L'Allegorie de la Grotte", le dialogue est entre Platon et son frere Glaucon. Au centre du dialogue est l'idee de comment reagir face a la realisation que la realite qu'on voit devant soi n'est qu'une illusion, et comment vivre avec la perte des illusions que les autres personnes autour de nous insistent est la seule et vraie verite et realite, comme ce qui arrive a un des prisonniers enchainees dans la Grotte Allegorique de Platon, qui s'evade et sort de la grotte, pour se rendre compte qu'il y a tout un monde en dehors de la Grotte, ou tous les prisonniers ne voient que les ombres d'images projetees sur le mur en face d'eux avec la lumiere d'un feu derriere les prisonniers qui ne peuvent regarder que le mur pour les limitations visuelles que leurs imposent les chaines. Le dialogue propose que malgre les efforts du prisonnier qui a vu le monde exterieur et qui essaie de convaincre que leur monde dans la Grotte n'est q'une chimere, une illusion, les autres prisonniers rejetteront son temoignage comme une heresie et le prisonnier qui s'avait su evader, se trouvera traumatisee par le monde des illusions et son vide, et seul dans le monde exterieur s'il reussit d'y survivre. Ce dilemme parait tres au courant pour le monde ambigu des poetes et artistes, autant maintenant que dans l'ere de Platon et la civilisation ancienne grecque. Pour Platon, le monde du materialisme des philosophes de son temps, ne lui satisfaisait pas. Platon, le disciple le plus fameux de Socrate, mort en 399 B.C., etait convaincu que le monde materiel avait son contraste dans le monde invisible, un monde de formes et objets parfaits, en parallel avec le monde visible. Son disciple le plus fameux de Platon, fut le philosophe et polymathe Aristote (384 B.C. - 322 B.C.) Platon a son tour etait influencee par la perspective mystique du philosophe grec Pythogoras (c. 495 B.C. - c. 570 B.C.) En conclusion, la philosophie du Platonisme avait deux fondations: la theorie des formes, et la doctrine de l'immortalite de l'ame, le dilemme entre verite et realite, et commment les resoudre leurs contradictions. Platon et ses idees touchent dans son "L'Allegorie de la Grotte" une hyper - sensibilite dans mon coeur et ame de poete en exile culturel - identitaire, et c'est la Kabylie qui m'a liberee les chaines des illusions penibles et persistantes de cet exile, sa solitude, son isolation linguistique - affective - culturelle et sociale. Pour moi,  "l'Allegorie de la Grotte" et la liberation de ses illusions, est une verite que m'a rendue visible la Kabylie, le coeur et histoire de son peuple et l'esprit et memoire de sa nature majestueuse et eternelle. Ce poeme celebre ce cri de joie qui reverbere au fond des melodies de mes poemes, dans les lignes de mon art, dans mon coeur maintenant fier et independant, ce poeme est pour ma Kabylie, pour le guerrier mythologique, Chiron, de qui son courage et charite sont au centre du coeur genereux, ouvert berbere qui me guerit et comprend les blessures accumulees de toute une vie de defis et chagrins ne pas vus, ne pas entendus, ne pas gueris, avant l'accueil complet de ma famille kabyle: 


La Muse Evadee 


La Muse de Platon, elle est berbere, elle resonne avec le cri du poete qui voit tomber ses chaines. La Muse de Platon, elle est libre, elle danse sur l'herbe fraiche du printemps kabyle, avec a ses cotes Chiron, ce guerrier qui quoique lui - meme souffrant de la fleche d'Hercule, sait guerir les douleurs les plus penibles, du poete qui etait sans voix, banni, sans compagne.

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Il ne pleut que rarement sur les plaines ou vit Chiron, qui a eu le courage de liberer le poete prisonnier de la Grotte des peines, avec lui, la Muse de Platon est libre des chaines lourdes des illusions sinistres. Le poete se rend compte: Avec toi, Chiron, Platon est berbere, et le noir de mes nuits s'evapore dans la lumiere brillante du jour loin de la Grotte suffoquante. 

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La Grotte de Platon, elle perd son sortilege, elle perd sa force, son mur est vide des ombres et leurs hypnoses, en Kabylie, pres de ses montagnes que gardent les esprits berberes, qui n'ont jamais perdu de vue la realite spirituelle, que le coeur ouvert, l'esprit resistant ne cede pas aux exhortations des illusions. Sur ses sentiers clairs, le poete marche fier, le sourire sur, le regard qui invite la lumiere. 

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Ma Muse evadee de la Grotte de Platon, elle est libre, elle danse sur les plaines vertes, en Kabylie, la main dans la main avec Chiron, et la musique et rythme de sa voix, de ses riches mysteres, qui s'unit au galop de ses pas, du vol de ses fleches qui guident mes poemes, haut vers le ciel bleu, expansif, vers son souffle grand, doux, eternel, berbere.


Trudi Ralston

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