Thursday, September 7, 2023

La Senteur Attardante des Couleurs de l'Esprit: Les Elements Transcendentals de "BOUANDAS" de Nacer Amari - dans la serie "La Flute et l'Echo"

              Au printemps de 1452, une jeune femme celebataire de 25 ans, Caterina, se prepare pour la naissance de son premier enfant dans le village de Vinci, a Anchiano, en Tuscanie, en Italie. L'enfant etait le fils illegitime de Ser Piero da Vinci, un notaire de Vinci, qui travaillait a Florence, et qui 8 mois apres la naissance de son fils Leonardo, se marie avec Albiera, la fille de 16 ans, d'un notaire riche de Florence. L'enfant serait connu dans le monde comme le genie de la Renaissance italienne, le polymathe Leonardo da Vinci. Tres peu se sait de la mere de Leonardo, autre qu'elle etait consideree ne pas eligible de devenir l'epouse de Ser Piero da Vinci, et la figure de sa mere de Leonardo restera un mystere et une absence irresolues, de qui son impact reste un sujet de discussion et controversie. En 1473, a l'age de 21 ans, Leonardo da Vinci fait un de ses premiers dessins, de son village natal, une vue panoramique, lourd en nostalgie, et riche en abondance de details minutieux, precis. Ce dessin de la Vallee d'Arno, des alentours de Vinci, est venu a ma memoire, voyant un paysage panoramique du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie. Sa photo en couleurs, "BOUANDAS", du 2 septembre 2023, a cette qualite de la perspective nostalgique, que permet la vue a distance. Cette photo emet une ambiance tres spirituelle, ou les details precis des batiments, des montagnes dans la distance, creent une atmosphere de tranquilite, de serene contemplation, ou les lignes horizontales unissent les nuages blancs a l'expansion bleu brillant du ciel, dans un geste protectif envers la verdure des collines et ses maisons blanches qu'elles embrassent. Tout dans ce tableau precis et reflexif invite y rester, y contempler sa beaute, son esprit calme, pour la facon que le photographe a su capter les couleurs et les lignes, qui unissent tous les details de son paysage, pour ainsi creer une sensibilite visuelle saturee de nostalgie. C'est cette sensibilite profonde, autant visuelle qu'esthetique, de ce tableau qui exerce une fascination incontestable sur le spectateur, qui sera au centre de cet article, une sensibilite liee au desir de l'appartenance, a l'importance de racines culturelles, et liee ainsi a l'esprit de la Kabylie, qui sait maintenir son identite depuis la nuit des temps, malgre les defis considerables et persistants. Les mots du photographe sont une belle introduction a cette exploration, quant a la vision et son attraction de "BOUANDAS": 

            "Je voulais te parler de ma derniere photo, qui nous montre un beau paysage de BOUANDAS, c'est une commune de Setif et frontaliere a Bejaia. Je l'ai vu pour la premiere fois durant une sortie photographique avec des amis du salon africain de la photographie. J'etais ebloui par ce magnifique paysage au couleurs degradees, sa nature et ses habitants genereux et sympas." Ses mots du photographe sont une synthese du village kabyle, qui est au centre de la beaute de sa nature abondante, de ses montagnes sentinelles, qui reverberent a travers leur silence ancien et intemporel, l'histoire courageuse et fiere de la Kabylie. Si les montagnes en Kabylie en sont son esprit, le village kabyle en est son coeur battant. C'est difficile pour moi de voir, de regarder, de sentir cette verite, sans etre envahie d'une douleur au coeur, d'un mal du pays pour la terre Berbere qui m'a liberee des chaines d'un exile culturel et spirituel, qui a duree toute une vie pour m'en voir ne plus prisonniere de son poids, de sa solitude, de sa torture de mon ame vagabond depuis mon adolescence, a peine terminee mes etudes de secondaire en Flandes, ou je suis nee et ou j'ai grandie. J'ai toujours eue un grand interet dans la vie du polymathe Leonardo da Vinci, pour le fait que cet homme a su surmonter cette douleur de ne pas etre permis d'etre membre legitime de sa famille. Revoir son dessin des alentours de son village de naissance, et voir maintenant le tableau "BOUANDAS" du village kabyle du photographe d'Aokas, Nacer Amari, me remplit avec une vague de nostalgie, de desir pour un second sejour en Kabylie, et avec une profonde vague de reconnaissance, tres emouvante, que si j'ai perdue a ma terre natale - a un age encore trop jeune pour comprendre l'enormite que serait cette absence si longue et irreversible, augmentee par la perte de ma famille aussi - j'ai recue une seconde chance, dans le coeur accueillant de la Kabylie, qui m'accomapgne ma muse sure et confiante depuis 2017, et c'est depuis 2019, que la photographie et sa qualite unifiante et narrative inclusive, a travers son esprit et esthetique qui unit l'universel a l'esprit kabyle, de l'art de Nacer Amari, que l'energie de mes inspirations trouve son expression la plus comprehensive, la plus complexe, la plus vibrante et claire. Ce n'est pas en Europe, ni aux Ameriques, mais en Afrique, en Afrique du Nord, en Algerie, en Kabylie, que mon ame de poete, qui a voyagee dans beaucoup de pays de cette terre - sans jamais avoir y trouvee un accueil, une identite retrouvee, une voix, une dignite - que je me sens libre, entendue, ecoutee, et inspiree. La Kabylie m'a introduit a moi - meme, cette inconnue qui apprend comment exprimer tout cet espoir, cette fierte, de ne plus devoir vivre dans un film silent comme poete, comme artiste, mais de savoir a fond, que ma voix de poete, d'ecrivaine, est fort, et reverbere sur terre Berbere, qui m'entend, un livre, un poeme, une piece d'art a la fois, qui me permet que fleurisse ma passion creative, et ses racines resistantes que me revele, m'heberge, le coeur et l'esprit kabyle. "BOUANDAS" m'infuse le coeur avec le souhait sincer, de m'imaginer pouvoir vivre plus proche de l'Afrique du Nord, de pouvoir y visiter regulierement a la Kabylie, de pouvoir lui celebrer a haute voix dans le partage de mes poemes, de mon art, de mes livres qu'elle inspire. C'est un destin bizarre, de perdre a un pays, a une famille entiere, pour retrouver mon coeur, lui voir guerir, fleurir, sur terre Berbere, et de souffrir tant de lui savoir si loin en geographie, et si intimement proche en coeur, en inspiration. Je pense aux mots du genie kabyle Fellag, qui a dit dans un de ses brillants spectacles, "Djurdjurassique Bled": "Si tu tires a un oranes, il tire la Bourgogne avec, et les bretons, c'est des cousins". Si tu tires a mon coeur, plus que quelques minutes, derriere les sourires, et leur effort, tu commenceras a voir des larmes, pour le pays de l'Algerie, pour son esprit, qui m'apprend a vivre libre, chaque jour a nouveau, a continuer de reclamer mon identite, ma dignite, ma fierte, mon espoir, comme poete, comme personne, si fatiguee de cette vie d'exile, m'imposee quand je ne savais meme pas comprendre les consequences monumentales de son chemin long, impitoyablement seul. "BOUANDAS" s'etale dans toute la solennite puissante de l'espoir, devant mon coeur qui s'est battu si longtemps contre l'oubli, contre le mepris, contre le desespoir d'une solitude si epaisse, comme un brouillard duquel on n'arrive pas pas de lui trouver sa sortie. C'est la Kabylie qui a compris, qui voit, qui sait, que son coeur Berbere et mon coeur flamand partagent un destin de qui son histoire sait s'exprimer avec chaque fois plus de verite et pertinence litteraire - artistique. "BOUANDAS" de Nacer Amari est une photo transcendentale, qui vibre avec la senteur attardante de l'esprit, qui encourage, qui celebre la sagesse ancestrale kabyle de la communaute, de son coeur eternel : le village ou le doute de l'identite n'existe pas, ou le temps respecte les saisons, ou le rythme de la vie ecoute la nature et ses lois. Si la terre va survivre le chaos grandissant du XXIeme siecle, ce sera parce que l'etre humain se rendra compte, que sans le village et son coeur, son esprit, ses mythologies, l'etre humain se vide, se perd. Sans la Kabylie, mon coeur, mon ame de poete n'aurait jamais retrouvee le chemin vers son expression, sa voix, ses ailes, n'aurait jamais recue la grace de renaitre de ses cendres, pour celebrer la terre et les rives qui sont depuis ou mon coeur et esprit resident, vivent. 

Trudi Ralston 

L'information sur la vie et l'art du polymathe Leonardo da Vinci (1452 - 1519), courtoisie de ma copie du livre excellent de l'ecrivain et historien anglais, Charles Nicholl (1950), "Leonardo da Vinci: Flights of the Mind", ("Vols de l'Esprit"), de 2004, 622 pages, de publications Viking Penguin, Inc. Ce livre a aussi des magnifiques illustrations, de beaucoup des dessins et peintures importantes de Leonardo da Vinci.           

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