Tuesday, October 28, 2025

Un Phare dans la Nuit: L'Assurance de la Lumiere Fantome dans "BOB" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

            Une tempete de pluie et vent samedi dernier a traversee notre region de la cote ouest de l'etat de Washington dans le pacifique Nord - ouest des Etats Unis, arrachant des arbres deja sous stress apres une longue ete seche et chaude, et 244,047 personnes se sont trouvees dans le noir et le froid jusqu'a lundi vers le soir, suite de la perte ubique de l'electricite. Le bruit des generateurs dans le vosinage etait assourdissant, mais ces machines ingenieuses sont la seule facon d'assurer de ne pas perdre l'eau - meme si celle etait d'un moment a l'autre glaciale - et de ne pas perdre la nourriture dans le frigo et le congelateur. Le silence mardi matin etait un regal, et au jardin et en bas a l'autre cote de la cloture, les animaux aussi donnaient l'impression d'etre a nouveau a l'aise, avec l'absence du bruit infernal, qu'un voisin avait choisi de continuer dimanche soir jusqu'a 4 hueres du matin. C'est un code entendu qu'on eteint les generateurs la nuit, pourque tout le monde puisse se recuperer du bruit, et dormir trnquillement, vers 11 heures du soir au plus tard. En plus, le voisin, a remis son generateur avant 6 heures du matin. Le silence bienvenu aujourd'hui, avec le retour aussi de la connexion du telephone et de l'internet, m'a fait penser a l'auteur de novelles, Jorge Luis Borges (1899 -1986) de Buenos Aires, Argentine, son conte sur un chaman qui se reve un homme entier, os, muscles, coeur, cerveau, avec la force de son imagination. Jorge Luis Borges est vu comme "le pont entre le modernisme et le post - modernisme", et je crois que le monde des arts continue de trouver l'equilibre sur ce pont audacieux, qui hesite parfois entre les deux rives qui unissent et separent ses visions. Le complexe du colonialisme et le poison qui continue de laisser les degats et les traumes de son heritage construit avec les mensonges et la violence de ses cauchemars, continue de hanter le monde chaotique du XXIeme siecle. La terre et l'esprit et coeur humain s'etrangle sous le poids de la machine post - industrialiste. Les arts y sont une bonne defense dans cet univers vide, hallucinant. Dans le silence du jardin ce matin, j'y pensee au portrait "BOB" du photographe kabyle d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, son portrait en noir et blanc du 8 octobre 2025. Le portrait , il l'accompagne avec un extrait d'une des chants du legendaire musicien - poete de Jamaica, Bob Marley (1945 - 1981), sa chanson celebre de son album Kaya,fait a Londres, "Is This Love" de 1978, de son groupe Bob Marley and The Wailers. La musique du genie musicale se definit par son esprit rebelle, qui unit dans le genre du reggae, duquel il est vu comme un de ses pionniers, la spiritualite avec l'identite culturelle, avec la musique de Jamaica, et le desir pour les reformes sociales - democratiques, auxquelles il adherait avec sincerite et generosite dans sa vie publique et dans sa vie privee, et dans dans ses deux derniers albums de 1979, avant sa mort en 1981, comme l'album "Survival" il fait appel pour le soutien aux defis des peuples africains, comme le regime de l'apartheid en Afrique du Sud, de qui il avait deja donnee une critique passionnee dans sa chanson de 1976, "War." La reflection sur le portrait "BOB" s'est unie aussi avec l'experience d'un film independant de 2024, du monde d'acteurs americains connus dans le monde du theatre: "Ghostlight", qui m'a voulu comprendre tout d'abord la definition du mot, qui se traduit en francais comme "lumiere de fantome". Alors, c'est quoi, je me demandeais, une lumiere fantome? Ainsi, j'ai appris qu'une lumiere fantome est un mot qui fait reference a une idee specique du monde du theatre: "une seule lumiere mise sur scene pour eviter que le theatre se trouve dans le noir apres que les acteurs et leur groupe et tout le public est parti. Une lumiere y mise pour assurer que les fantomes du theatre ne causent pas des ennuis, et d'assurer aussi la reussite et le succes a la mise en scene de la piece, avec la presence de la lumiere qui tient le theatre et sa presentation toujours illuminee." Le film "Ghostlight", produit par Alex Thompson et sous la direction et ecrit par Kelly O'Sullivan (1983) - qui est aussi actrice, entre autre dans un film de 2019 tres interessant, "Saint Francis", pour etre fait de la perspective surtout d'une enfant precoce de 6 ans - avec le scenariste aussi Alex Thompson unit un ensemble d'acteurs bien unique: Keith Kupferer (1960), son epouse Tara Mallen - Kupferer (1964), et leur fille Katherine Mallen - Kupferer (2000). Tara est aussi la directrice artistique et fondatrice de l'ensemble et compagnie de theatre Rivendell depuis 15 ans, a Chicago dans l'etat d'Illinois aux Etats Unis. Le film "Ghostlight" a une cinematographie par Luke Dyra, et etait dans les 10 meillieurs films independants de 2024, apres sa premiere en janvier 2024 au Sundance Film Festival. L'intrigue raconte l'histoire d'une famille, un mari, son epouse et leur fille adolescente, qui souffrent le traume du suicide de leur fils et frere, suite de vouloir s'unir dans la mort avec sa copine adolescente dans un suicide double avec l'aide de pillules enlevees de la mere de sa copine. Mais, la copine survit l'attentat mais le fils y reussit, qui met en rage le pere du fils, et brise l'esprit de la maman du fils et rend tres rebelle a sa soeur. Le pere fuit de ses emotions, se cache dans le silence, et la mere lutte contre la depression totale, tandis que leur fille, se met en colere contre la famille de la copine et tout le monde a son college. Un jour, le pere, qui travaille comme ouvrier du batiment, decouvre par hazard un troupe de personnes d'un petit theatre modeste, qui se prepare de presenter la tragedie du dramaturge anglais William Shakespeare, ecrit entre 1591 et 1595, "Romeo and Juliet", et il se sent curieux sur cette histoire des deux jeunes amants italiens de deux familles rivales de Verona, les Capulet et les Montague qui se suicident quand ils sont interdits par leurs familles de s'aimer. La directrice de la production demande au pere de jouer le role de Romeo, une fois qu'elle apprend que son jeune fils est mort du suicide par amour a sa copine qui allait se demenager a un autre etat, loin de lui, et que la copine ne voulait pas accompagner ses parents. Le pere du fils avait interdit la continuation de la relation amoureuse entre le jeune Brian et Christine, et dela la tragique mort du fils et la survie inattendue de la copine. Petit petit, avec l'aide patiente de l'actrice du meme age que le pere, environ 50 ans, qui est choisie de jouer le role de Juliet, le pere apprend, avec pas mal de gene d'abord et difficulte, de communiquer ses emotions, et de se mettre dans l'etat de son jeune fils si amoureux. Vers la fin, il accepte ce qui est arrivee, en accepte aussi sa partie dans la mort de son fils, et les deux familles arrivent a se pardonner mutuellement. Le film est tres sobre, tres croyable, vu la gravitas du sujet - et me touche aussi le coeur, car ma soeur Ludwina s'est suicidee a l'age de 35 ans, ce qui a eu l'effet contraire pour ma famille. Mes parents se sont quittes, et mon fere et autre soeur et moi n'ont jamais eue la chance de la reconciliation, avant la mort de mon autre soeur du cancer a l'age de 44 ans, et la mort de mes deux parents 3 ans plus tard. L'acteur Keith Kupferer, comme le pere qui perd son fils, et l'actrice Katherine Mallen - Kupferer qui joue sa fille, sont tres convainquants, reels, concrets, sincers dans leurs expressions de frustration et colere, et chagrin, et la fille aussi joint la production de "Romeo et Juliet" qui lui rapproche a son pere, et qui reussit a donner de l'espoir et courage a nouveau a l'epouse aussi, qui voit que son mari et fille trouvent la force interieure d'avancer au - dela de la mort du fils. "Ghostlight" sait communiquer que le moyen de l'art dramatique du theatre, sait toucher l'esprit autant que le coeur humains, sait creer un sens de la catharsis, autant dans la presentation d'un theme, comme le chagrin, la complexite de l'amour, l'enigme de la mort, que dans ce qu'en sait apprecier le public dans la facon de savoir generer de la sympathie envers les acteurs, et leurs propres circonstances et defis de la part des hommes, femmes, et ceci dependant du sujet, des enfants aussi de ce public. Le monde de la photographie s'approche au monde du theatre, en est son interpretation immobilisee dans le moment, comme l'est la peinture, la sculpture aussi, qui sait creer son propre dynamisme, et energie evocative. La photographie est intimement liee au monde du theatre, de la danse, du journalisme, de la musique aussi, pour savoir capter la magie unique d'un moment, d'un geste, d'une expression, d'une emotion physique, spirituelle, affective. Le portrait "BOB" du  photographe Nacer Amari  exprime exactement ce don de la photographie, dans sa facon de communiquer un moment intime qui nous permet nous approcher au monde du protagoniste. La seconde partie de cet article va explorer cette flexibilite artistique exceptionnelle que possede la photographie et je vais l'explorer dans le contexte de ce portrait de "BOB" avec ses resonances rebelles universelles et specifiques, qui vont nous mettre dans le monde de la serigraphie dans la portraiture. 


           L'impression artistique visuelle que cree le portrait "BOB" du photographe Nacer Amari de Tassi Photographie evoque avec ses lignes fluides d'un crayon charbon, une douceur de sa lumiere grise - noire - blanche, comme le sait creer la technique de la serigraphie, quand elle se concentre sur le contour de la presence affective et intellectuelle de son protagoniste. Cette technique, dans ses origines remonte a la Chine d'il y a mil ans, de la dynastie Song, et cette technique a aussi ete decouverte sur des muraux et fresques de tombeaux de l'Egypte ancien, et au Japon on utilise cette technique de la serigraphie et le pochoir en attachant un cadre en bois a l'ecran de maille. Sa resurgence date du debut du XXeme siecle avec le style du pochoir, qu'on redecouvre dans l'ere de l'Art Deco des annees 1920 - 1930. Dans la serigraphie, le teint de la peinture est mis avec le pinceau sur un ecran de tissu de soie ou un autre tissu tamis a mailles fines pourque les espaces ne pas touchees avec le pochoir restent vides, et des pochoirs sont faits de cette facon pour chaque couleur differente utilisee. Aujourd'hui, la serigraphie inclut des methodes photographiques sophistiquees pour creer des images complexes. L'art de la serigraphie est introduit en Europe au XVIIIeme siecle, mais restait precaire, pour les frais de devoir importer la soie de l'Asie, qui fut cher. Vers la moitie des annees 1900, les artistes commencent a s'interesser dans la technique du pochoir, grandement facilitee par les avances dans la photographie et la possibilite technique de faire des empreintes et tirages en grande volume. Ces avances ont donnee naissance a toute une generation d'artistes prolifiques dans le style de la serigraphie, comme Corita Kent (1918 - 1986) de Los Angeles, connu pour ses portraits du leader du mouvement des Droits Civils pour la population noire des Etats Unis, dans les annees 1950 - 1960, Dr. Martin Luther King, Jr. ( 1929 - 1968), et qui a fondee une ecole pour les arts qui avait comme mission de democratiser les arts, qui lui a mis dans des problemes avec l'Eglise Catholique, qui trouvait sa philosophie "communiste" et "scandaleux", comme Corita etait une nonne des religieuses du Immaculate Heart. Elle s'est vu forcee d'abandonner son statut comme religieuse et son ecole a ete fermee, mais elle est allee vivre en 1968, au Nord - est des Etats Unis, a Boston, ou elle a continuee de faire son art et a su etablir une renomme mondiale, avec ses techniques modernes de la serigraphie, et sa connaissance de l'histoire de l'art apres ses annees d'enseignante a Los Angeles, ou elle avait obtenu sa maitrise dans l'histoire des arts a l'Universite du Sud de la Californie, la USC. Son but comme enseignante fut de democratiser les arts, et de se concentrer sur le message de paix et amour que les arts peuvent encourager, qui etait une philosophie populaire dans la communaute artistique des annees tumultueuses de l'ere de la guerre au Vietnam et de la lutte pour les droits civils des minorites et des travailleurs et etudiants. Ce fut le cardinal, - une nommination recu en 1953 par le pape Pius XII - James McIntyre (1886 - 1979), qui etait l'archeveque de Los Angeles de 1948 - 1970, et de qui sa reputation reste controversielle, qui allait s'assurer que Corita Kent perdrait son ecole et son statut comme religieuse, ensemble avec la plupart de ses soeurs du College of the Immaculate Heart ou elle etait en charge du departement des arts, qui attirait des etudiants et religieux de partout du pays. Un film en style de documentaire a ete fait de sa vie, en 2021, au titre de "Rebel Hearts", ce qui se traduit comme "Coeurs Rebelles", au Sundance Film Festival. Cette documentaire sous la direction de Pedro Kos fait honneur a cette femme courageuse et ses soeurs du College of the Immaculate Heart a Los Angeles, le College du Coeur Immacule et leurs efforts pour creer une communaute d'artistes autour du sujet de la charite et de la paix et de la justice sociale. Un autre artiste de renommee fameuse qui se mettait dans l'art de la serigraphie fut l'artiste americain connu pour sa vie personnelle controversielle, Andy Warhol ( 1928 - 1987), autant que pour ses portraits de personnes celebres dans le monde du film, comme sa serie de portraits de la diva fameuse pour son charisme comme symbole sexuel ingenu et tragique, Marilyn Monroe (1926 - 1962). Un artiste qui a illuminee avec son energie la scene des arts de New York, fut un collegue de Andy Warhol. Sa vie tumultueuse avec une ascendance meteorique vers une fame lui a fini de detruire: Jean - Michel Basquiat ( 1960 - 1988), de naissance de Haiti, Port - au - Prince du cote de son pere, et de naissance de Puerto Rico, du cote de sa mere, qui elle etait nee a Brooklyn, New York. Ce jeune artiste inquiet, bohemien, etait deja fameux vers la fin des annees 1970, avec son art neo - expressionniste qui savit unir les dichotomies: entre richesse et pauvrete, entre integration culturelle et alienation sociale, entre experiences exterieures et interieures. Sa vie de famille etait turbulente: sa mere souffrait de la maladie mentale et passait la plupart de sa vie dans des hospitaux psychiatriques, et cette instabilite lui causait a Jean - Michel Basquiat de se refugier dans la rebellie et le monde des drogues et de la prostitution, quand son pere lui jetait de la maison. Pour survivre, il acceptait de se prostituer avec des hommes, ce qui apres faisait qu'il a pris l'habitude de relations nombreuses autant avec des hommes que des femmes, et une de ses copines intimes etait la diva Madonna, de qui il a predit qu'elle serait tres celebre dans le monde de la musique moderne populaire, ce qu'elle continue de l'etre a l'age de 67 ans maintenant. Elle a donnee une retrospective de l'art de Jean - Michel Basquiat a Londres en 1993 et en 1996. L'oeuvre de Jean - Michel Basquiat atteint des prix astronomiques, avec son style qui montre un interet profond dans l'histoire des personnes afro - americaines des Etats Unis, et de l'histoire de l'esclavage des personnes noires suite des empires de l'Europe et leurs ambitions coloniales desastreuses pour les peuples de l'Afrique, de l'Asie, de l'Australie et des Ameriques. Cet interet se voit dans ses tableaux comme "Slave Auction" ( "La Vente aux Esclaves") de 1982, et "Undiscovered Genius of the Mississippi Delta" ("Le Genie Inconnu du Delta du Mississippi") de 1983, qui est une reference au genies de la musique noire des musiciens de blues de l'etat de Mississippi dans le Sud des Etats Unis, ou le racisme contre la population noire a atteint des hauteurs de la plus grande cruaute et injustice, qui a duree loin dans les annees 1960 et 1970, quand les lois qui garantisaient le vote et le traitement egalitaire etaient, au moins sur papier, la loi dans le pays. Le jeune artiste haitien - portoricain etait bien familier avec le racisme a base de la couleur de sa peau et ses origines africaines - caribes. Un de ses oeuvres de 1986, "Jim Crow" est une reference directe aux lois dans le Sud du pays qui etait ecrits pour eradiquer les lois legalitaires de 1964, et qui ont en fait su re - instituer une nouvelle forme de l'esclavage legale, avec un systeme de punitions cruelles pour les moindres infractions du code de conduite leurs exigee, qui assurait que la population noire se trouverait encore pour des decennies dans l'isolation de la pauvrete enforcee par les ghettos et l'interdiction a une chance d'en sortir. L'heritage divers de Jean - Michel Basquiat, qui parlait des un jeune age l'espagnol, le francais et l'anglais, etait une grande source de l'inspiration pour son art.  Ses tetes et cranes sont une partie centrale de ses expressions esthetiques - intellectuelles et rappellent a l'art des masques africains, et leur influence sur le mouvement du surrealisme et du cubisme du XXeme siecle, comme dans l'art de peintre et ceramiste espagnol Pablo Picasso (1881 - 1973). Les tableaux de Jean - Michel Basquiat comme "Deux Tetes en Or" de 1983, et "Philistins" de 1982, et les cranes evoquent aussi son lien avec le Vaudou haitien, dans lequel le crane a un symbolisme important, comme dans son oeuvre "Crane Rouge" et le crane "Sans Titre", les deux de 1982 aussi. Il incorpore aussi des mots dans son art de serigraphie, comme dans son tableau "Pollo Frito" (1982), qui est espagnol pour "Poulet Frit", et "Sabado por la Noche"(1984), qui est espagnol pour "Samedi la Nuit". Sa peinture de 1981, "La Hara", qui est un portrait menacant d'un policier blanc, unit le mot argot Nuyorican, qui est un mot qui unit "New York" et "Puerto Rican", et est le mot pejoratif pour la police de New York, "la jara" et aussi le nom de famille irlandais O'Hara, qui etait un nom de famille commun dans le groupe d'immigrants d'origine irlandaise qui dominait la police de New York et leurs activites racistes - criminelles. Apres sa mort en 1988 suite d'une surdose de l'heroine, une addiction qu'il avait essayee plusieurs fois de surmonter, l'art de Jean - Michel Basquiat continuait de montrer un interet mondial croissant avec les annees, grace a des retro - spectives a partir de 1996, suivie ensuite en 2005, 2006, 2007, 2014, 2016, 2017, 2020, 2022, 2023, et 2024, a New york, a Los Angeles, a Puerto Rico, a Denver, a Londres, a Nouvelle Orelans, a Paris, a St. Moritz en Suisse, avec une valeur en 2017 totale de son oeuvre vendue, de 110 millions de dollars. L'art que laisse le jeune genie haitien - portoricain qui a vu sa fame prendre vol comme un oiseau de fable aux ailes de feu eternel, inspire aussi une reflection sur l'ambivalence qu'a du battre sa personne: contre la pauvrete, le racisme, le stress et traume de ses annees d'adolescence en crise, vivant comme sans abri a New York, navigant le monde dangereux et difficil de la drogue et de la prostitution dans un effort de survivre, de ne pas abandonner l'energie vitale et un sens de communaute, d'appartenance, d'identite. Jean - Michel Basquinat a la hauteur de sa fame, gagneait de son art  plus d'un mllion de dollars par an, et vivait dans le luxe de l'elite artistique - intellectuelle et sociale de New York, mais il se battait contre l'angoisse, la depression, n'arrivait pas a se liberer de sa predeliction pour l'heroine, et de trouver la paix dans la multitude de relations amoureuses. L'obsession de l'industrie capitaliste et son appetit pour l'argent infecte aussi comme un virus le monde de l'art exclusif, profitable, le rend un commerce international, qui rend victime a ses createurs comme le monde et son industrie du film, de la danse, de la musique, et apres cherche a s'excuser et condamner les artistes qu'elle devore. Dans le monde de la serigraphie, le jeune artiste brillant Jean - Michel Basquiat y a laissee sa marque, et d'autres artistes dans ce style lui ont suivi, et ont su echapper son destin tragique, comme l'artiste anglaise Berenice Sydney (1944 - 1983), qui a vecue une carriere artistique variee et heureuse, avant de mourir suite d'une crise de l'asthme a l'age de 39 ans. Ses oeuvres et explorations en serigraphie inclurent aussi des toiles en huile, des dessins en encre, des gravures en acier, et un livre pour enfants avec ses illustrations en teintes de l'encre. Ses themes se concentraient sur la mythologie perse, grecque et de l'Egypte ancien, et montrent une energie qui celebre la danse, la musique, la couleur, et la forme figurative et abstraite. Son art se trouve dans des galleries a Londres, Paris, Rotterdam, Bruxelles, Florence, Bologne, New York, Washington D.C., Philadelphia et Zurich. Il y a aussi l'art de l'artiste ecossais, Eduardo Paolozzi (1924 - 2005), le fils d'immigrants italiens, qui montre dans son art serigraphique et ses sculptures l'influence du sculpteur suisse Alberto Giacometti (1901 - 1966), du mouvement expressionniste - surrealiste et qui explorait dans ses sculptures la philosophie de l'existencialisme comme il l'admirait dans les livres du dramaturge et philosophe Jean - Paul Sartre (1905 - 1980).  Eduardo Paolozzi faisait aussi des tapisseries, des ceramiques et enseigneait les arts a l'universite de Cologne et aussi a l'universite de Munich en Allemagne. Le portrait "BOB" du photographe kabyle Nacer Amari emet cette energie du monde subtil et reflexif et tactil des portraits de la serigraphie moderne, et est aussi un hommage a l'esprit avant - garde de rebelles comme Bob Marley du monde de la musique de reggae, et de Corita Kent, et surtout de l'esprit d'energie d'heritage complexe et multi - dimensionnelle spirituelle - sociale de l'art de Jean - Michel Basquiat. Je vois dans ce portrait "BOB" aussi la grace, comme un talisman, du symbolisme de la lumiere fantome, cette image que celebre le film "Ghostlight" sur l'odyssee de la delivrance, le pardon des defis et ses demandes et sacrifices que la vie exige de ses personnages mis a rude epreuve. Les arts illuminent le sentier et ses obstacles que doit negocier et surmonter l'etre humain. La serigraphie, comme la photographie, savent donner un sens dramatique a ces combats interieurs et leurs traces visibles dans le monde exterieur. Il y a un appel silent dans le regard qui aborde la melancholie du protagoniste "BOB", qui unit un soupcon d'une fatigue existentielle avec une aura de paix interieure obtenue apres beaucoup de defis vus, vecus, survenus, qui lui donne une emanence d'equanimite, de l'acceptacion de l'irresolu, sans perdre la curiosite envers le puzzle qu'est la vie et ses detours, ses sens uniques frustrants et repetitifs. "BOB" porte l'espoir et  la volonte, comme un manteau un peu lourd, mais familier. Il accepte les limites qui frustrent l'adulte et l'enfant d'egale mesure, comme l'araignee sage qui accepte qu'elle doit reparer les trous que laisse dans ses toiles si soigneusement construites avec une precision chevronnee, mathematique, la pluie et les vents des saisons automnales et hivernales, qui suivent sans faute les saisons printannieres et estivales de brises douces et de promesses de l'aisance et de l'abondance.

Trudi Ralston


La recherche sur le monde de la serigraphie moderne et les artistes Corita Kent, Jean - Michel Basquiat et Eduardo Paolozzi, courtoisie de Wikipedia, ainsi que la recherche sur le film de 2024, "Ghostlight" d'Alex Thompson et Kelly O'Sullivan et les acteurs Keith Kupferer, Tara Mallen - Kupferer, et Katherine Mallen - Kupferer et la compagnie de theatre fondee et dirigee par Tara Mallen - Kupferer a Chicago, le theatre Rivendell. 

Wednesday, October 22, 2025

Le Message en Code: La Quete de l'Arlequin - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

            L'autre jour, une image d'un personnage litteraire du monde du theatre m'est venu visiter les pensees, au jardin un matin clair de l'automne, voyant les couleurs des couronnes des arbres dans leurs costumes tachee de la palette d'artiste de la nature en carreaux rouges - pourpres - ambres - dorees: l'arlequin. Je me l'imagineais faisant ses pas et grimaces derriere son masque, dans ses gestes de pantomime qui lui permettaient de communiquer de facon indirecte et oblique avec le public et de deguiser ses intentions de ses rivales sur la scene de theatre pour les affections de son paramour, Colombine. Le personnage de l'arlequin, depuis son debut dans le monde de la Commedia dell'arte italien du XVIeme siecle et ses myrirades interpretations et elaborations depuis, comme en France, et l'Angleterre, et les pays de l'Europe de l'Est et les Etats Unis, reste un personnage ubique dans l'imagination autant des enfants et leur fascination avec le theatre de marionnettes, que dans le monde de la danse et du theatre moderne et avant - garde de nos jours. Un des traits de l'arlequin dans les pieces de theatre de la Commedia dell'arte, fut son agilite physique, son talent pour l'acrobatie, comme il ne faisait pas partie de l'intrigue sur la scene, son role etait plutot de maintenir l'unite et l'energie de la comedie et ses divertissements pour le public. Ce qui etait un trait avant - garde dans les pieces de theatre de la Commedia dell'arte, etait que la langue utilisee fut regionale, et le language de l'arlequin s'evoluait avec son caractere, qui etait originalement dans le dialecte de Bergamo, de la langue de Lombardie. Le personnage de l'arlequin apres adopterait un melange de francais, Lombard et des dialectes italiens, quand son personnage devint plus une identite fixe en France, avec la langue regionale une facon d'etablir un lien avec le public de l'homme du peuple, au lieu d'etre limitee a l'elite aristocrate comme dans le monde du theatre traditionnel. Cette democratisation de la langue rendait le theatre de la commedia italienne - francaise tres populaire, avec des troupes de theatre visitant aussi loin que Moscou pour satisfaire l'interet du public. La Commedia dell'arte representait normalement des personnages comme des types fixes, comme le maitre, le servant, le docteur, le vieux fou, le militaire plein de bravado, l'avare, les innamorati, c'est a dire le couple parfait. Les pieces aussi etaient presentees de facon tres democratique, souvent dehors sur des plateformes, et dans des areas populaires, comme la piazza, le centre - ville et sa grand - place. Les premieres representations de la Commedia dell'arte etaient en Rome, en 1551. Interessant de noter, que dans les pieces de theatre de la Commedia dell'arte, les femmes y jouaient des roles, qui les faisaient etre les premieres actrices professionnelles en Europe, depuis l'Antiquite, documentee et verifiee dans les annees 1560. Lucrezia Di Siena avait un contrat officiel parmi les autres acteurs de 1564, qui lui rendait fameuse pour etre la premiere actrice connue de son nom en Italie qui a signee un contrat de theatre. En Italie, les masques et intrigues de la Commedia dell'arte on les retrouve apres dans l'opera buffa et les intrigues des operas de Gioachino Rossini (1792 - 1868) - qui nait a Pesaro, en Italie et est mort en France, a Paris - de Giacomo Puccini (1858 - 1924) - qui lui nait a Lucca, en Italie, et est mort en Belgique, a Bruxelles - ainsi que le theatre de Giuseppe Verdi (1813 - 1901), auteur de "La Traviata" de 1853. Pendant l'occupation napoleone de l'Italie, les forces du desir pour les reformes socio - politiques et leur critique de l'empire francais, utilisaient la Commedia dell'arte comme moyen dans leurs pieces de theatre de cacher leurs identites des acteurs et actrices des messages politiques qui etaient en defi du regime, et qui contestaient les regles sociales, et ainsi, en 1797, Napoleon I (1769 - 1821) declare la Commedia dell'arte illegale et cette forme de l'art du theatre ne ferait plus des representations jusqu'a faire son re - inroduction a Venice aussi tard que vers les dernieres decennies du XXeme siecle, en 1979. L'arlequin comme personnage grivois, libertin, qui sait gagner la sympathie du public pour son caractere fourbe quant a l'ordre etabli, reste revelant et visible dans l'imagination et presence artistique - theatrale de nos jours, dans le monde non seulement du theatre, mais aussi de la peinture, de la sculpture, du film - comme ceux de Federico Fellini (1920 - 1993), comme "La Strada" (1954) et "Casanova" (1976), et je me le rappelle etre un personnage parmi les jouets de mon enfance, en forme d'une des marionnettes du petit theatre qu'un ami artiste de mon pere avait construit pour moi et mon frere et deux petites soeurs, et d'une de mes poupees de son au regard reveur et costume criard. Son image de l'arlequin m'a visitee, dans un moment de vouloir sentir la presence plus proche de l'esprit agile, resistant kabyle, de lui vouloir entamer la conversation, d'y sentir sa presence chaude, charitable, dans le monde de mes poemes et leurs narrations que le coeur de la Kabylie sait visiter et sauvegarder, m'a rappellee les mots d'un autre personnage: dans un role que joue l'acteur americain contemporain Mark Ruffalo (1967) dans une serie recente pour la television ici, "TASK", comme dans le mot en anglais "taskforce", qui se traduit en francais comme "groupe de travail" ou il doit negocier un conflit entre la notion du bien etabli et une moralite qui adhere aux intentions de la personne, independante des jugements traditionnels: "Il faut dire la verite, meme si ceci est un inconvenient pour le monde." Cela m'a vraiement impressionnee, car c'est un autre don clair, evident que la Kabylie m'apporte: elle me donne le sourire de l'arlequin, qui me montre le miroir ou est visible la larme et le sourire de la vie. C'est la Kabylie qui m'aide de me definir cet equilibre entre la joie et le chagrin, de lutter pour l'equilibre entre les deux, comme l'acteur Mark Ruffalo aussi le fait dans son role dans la serie depuis 2020, "I Know This Much Is True", ce qui se traduit comme "Ceci je Sais est Vrai", sur l'histoire d'un homme, et son frere jumeau victime de la schizophrenie et le traume d'un pere abusif, et le courage et optimisme decisifs, heroique des deux personnages. La vie est faite de moments et evenements tragiques et joyeux, et il faut accepter les deux, les transformer, pour pouvoir vivre la vie avec le coeur, l'esprit, le corps, reveillee, alerte a 100%. Apres toute une vie d'exile et de traumes si longuement reduit au silence, je re - decouvre la joie de vivre chaque jour a nouveau, grace a l'esprit chaman qu'est pour moi le coeur et son accueil de la Kabylie, qui me permet voir avec tolerance, charite le personnage de l'arlequin qui vit dans nous tous, qui nous aide a comprendre, a survivre, avec courage, meme avec innocence, le pire, et de vivre, avec emotion complete, les etapes du bonheur que la vie aussi permet, meme si c'est apres beaucoup de defis, d'obstacles, meme si cela prend une vie entiere pour y arriver. L'arlequin ne quitte pas son costume multi - colore, meme tolere souvent le besoin de se camouffler derriere son maquillage criard ou son masque. Il reussit neaumoins de nous faire sourire, de ne pas abandonner l'esprit leger, de ne pas ceder au desespoir du nihilisme et le poids de l'impuissance, dans des circonstances difficiles, meme humiliantes, parfois d'un niveau de frustration tortueuse que savent imposer ou fabriquer les circonstances impossibles. Le personnage de l'arlequin nous aide de ne pas devoir retroceder de notre image dans le miroir, si elle nous montre la larme, et de certainement celebrer les moments de la joie et de la beaute du sourire, d'embrasser les chances que donne la tendresse, l'amitie proche, et sa grace, ces deux tresors inegaux, qui sont pour le coeur humain, pour l'energie de ses espoirs, son courage, pour la guerison de ses blessures au coeur, a l'ame, l'energie transformative du delire et de la magie de l'amour.   

Trudi Ralston      


L'information sur les origines de l'arlequin et sur l'importance de la Commedia dell'arte, courtoisie de Wikipedia. 

Saturday, October 18, 2025

Une Poursuite Moderniste Tenace: L'Integrite Artistique dans "Hamid, l'ancien" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

            Mon pere avait une cave a vin, a la maison ou j'ai grandie en Flandres, ou il gardeait ses bouteilles de vin et de champagne aussi, souvent lui regalees par des amis, suite d'une de ses rencontres d'echanges intellectuelles - artistiques a la maison les weekends. Les bouteilles rares, exotiques en origine et agees, il aimait de me les montrer, en raconter leurs histoires, en anticipant leur celebration pour une future reunion de famille, d'artistes, d'amis. J'y pense maintenant, parceque je sens cette meme emotion d'anticipation, quand je visite les portraits et leurs facettes chaque fois plus profondes, complexes, intrigantes, de mon collegue kabyle d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie. Faire de la recherche sur ses portraits ces dernieres six ans maintenant, me permet vivre et explorer ma passion pour l'histoire des arts, surtout de la photographie, a laquelle mon pere, qui etait photographe amateur avide, m'a introduit a un tres jeune age, et c'est lui aussi qui m'a introduit a la force souvent rebelle et avant - garde de la portraiture dans le monde de la peinture et de la photographie. Un des mouvements les plus importants dans la photographie et la peinture des XIXeme, XXeme et qui continue au XXIeme siecle, est le modernisme, specifiquement, l'expressionnisme et ses racines dans la dualite du realisme - impressionnisme comme reaction contre le mouvement du romanticisme, et comme defense aussi contre les horreurs des deux guerres mondiales de 1914 - 1918 et 1940 - 1945, qui allaient bousculer les certitudes intellectuelles - mythologiques qu'avait cherchee a declarer solides les machines et leurs maitres de la Revolution Industrielle a partir de 1790. Un portrait en noir et blanc, du 20 septembre 2025, de la part du photographe d'Aokas, "Hamid, l'ancien" a su declencher une etude passionnee sur cet enfant intrepide du modernisme, de qui son credo esthetique - intellectuel continue d'influencer les visions artistiques de nos jours: l'expressionnisme et son alter ego, le realisme. Ce portrait nous met solidement dans le monde de deux artistes geants dans ce mouvement qui avec son arrivee a laissee des spasmes de scandale et controversie: Egon Schiele, de l'Autriche, mort a juste 28 ans, et Edvard Munch, de la Norvege, qui dans ses 80 ans de vie a laisee des portraits et auto - portraits qui se vendent a de prix astronomiques qui depassent le croyable. Egon Schiele (1890 - 1918) est connu pour la qualite intense de ses portraits, comme de sa jeune amante Walburga Neuzil (1894 - 1917), et de sa femme Edith Harms (1893 - 1918) - morte en 1918, juste 3 jours apres Egon, et enceinte de 6 mois, suite aussi de la grippe espagnole et ses ravages - et leur franchise sexuelle et affective audacieuse, autant dans ses portraits que sa serie d'auto - portraits, quant au sujet du corps masculin et feminin nus, son corps et celui de ses modeles souvent tres jeunes, ce qui lui mettait dans des problemes continus, et lui a meme coutee un bref emprisonnement. Il refusa sans hesitation le compris de son art tel qu'il le sentait et voulait exprimer, et ses portraits et auto - portraits sont vu comme etre les premiers exemples d'un expressionnisme radicalement en conflit avec la portaiture classique du romanticisme et ses adherents, qui chercheaient d'idealiser l'experience et le corps humain. Deux peintres qui allaient influencer au jeune Egon Schiele sont le portraitiste symboliste autrichien, contemporain d'Egon Schiele, Gustav Klimt (1862 - 1918), qui est mort victime de la grippe espagnole de 1918, et qui a fait un effort considerable et sincer pour aider au jeune rebelle Egon, et l'art du peintre poete - dramaturge autrichien expressionniste Oskar Kokoschka (1886 - 1980), surtout ses portraits, et certainement les portraits et auto - portraits du peintre de la Norvege, Edvard Munch (1863 - 1944). C'est surtout l'esprit profond, complexe des portraits et auto - portraits de l'artiste norvegien qui illuminent le coeur courageux du protagoniste du portrait "Hamid, l'ancien" de Nacer Amari, qui a un don pour reveler avec beaucoup de soin et patience, ce qui autrement serait invisible du monde interieur qui nous habite. Le monde interieur des portraits d'Edvard Munch, qui a fait aussi une serie hantante de paysages qui approchent une ambiance inquiete du surrealisme deja, montrent le peintre - graveur dans des etats d'angoisse, comme est le cas dans sa serie d'auto - portraits qu'il continue de creer le long de sa longue carriere et de sa vie. Il fait aussi des experiments avec des portraits en photo, qui eux aussi evoquent un sens profond d'inquietude, de "je me sens mal dans ma peau", et "je me sens mal dans ta peau", a cause de ses relations ambigues et frustrantes avec les femmes dans sa vie, commencant avec la mort de sa mere Laura (1837 - 1868), quand elle avait juste 31 ans, de la tuberculose, et la mort de sa petite soeur, de la meme maladie. La mort de son pere aussi, avec qui il avait une relation tres difficile et pleine de conflits irresolus, a cause de l'attitude tres stricte religieuse sur laquelle son pere insisteait, laisse leurs traces indelibles sur les angoisses existentielles du jeune Edvard Munch, qui lui poursuivaient jusqu'a la periode des dernieres 20 annees de sa vie, quand il trouve la paix interieure et le calme dans son art et ses relations amicales et intimes. L'enfance d'Edvard Munch il la passe sous l'ombre de maladies, des crises mentales de sa mere, de la mort, et de la peur de se croire victime futur de la maladie, de la folie, et il se refuge dans le monde des arts, malgre le manque de soutien de la part de son pere, qui voulait qu'il continue ses etudes d'ingenieur. Les angoisses qui tourmentent deja le jeune peintre Edvard Munch, sont a l'origine de son style unique, qui cherche de comprendre, d'exprimer son etat inquiet, de depression, du combat contre la futilite, du chagrin, de la perte. Il voyage a Paris, ou il fait la connaissance de Paul Gauguin (1848 - 1903), qui lui admire son art et audace, et qui influence a Edvard Munch sa passion et interet pour la couleur dans ses peintures. A Berlin, Edvard Munch fait la connaissance aussi du dramaturge - noveliste - essayiste suedois August Strindberg (1849 - 1912), qui est connu pour la force de ses pieces de theatre, qui seraient les antecedents du theatre de l'absurde de la seconde partie du XXeme et du XXIeme siecles, pour leur insistence sur le contenu des conflits interieurs des acteurs, plutot que les convenances d'intrigues exterieures circonstantielles bourgeoises du theatre traditionnel de l'epoque.  Ses romans aussi d'August Strindberg, comme "La Chambre Rouge" de 1879), qui sont une critique des hypocrisies de la societe bourgeoise, est decrit comme etre le premier roman moderne en Suede, et attirait l'attention du monde litteraire et ses critiques. Strindberg serait vu comme un iconoclaste, qui explorait avec determination et tenacite impitoyable les themes des consequences absurdes d'institutions comme le mariage quand celui demande le prix de l'integrite et l'identite de la personne, autant du sexe masculin que feminin, pour satisfaire les convenances etablies, comme dans ses deux pieces de theatre renommees internationalement au sujet, les deux de 1900: "La Danse de Mort I" et "La Danse de Mort II", considerees des chefs d'oeuvres du theatre expressionniste de Strindberg, qui y savait unir l'ennui, l'absurde et le rage de la claustrophobie mentale que souffrent les personnages. Edvard Munch dedie une serie de peintures aux themes proches a son coeur de l'angoisse, de la jalousie, de la trahison, de l'impossbilite du bonheur en amour, suite de relations familiales et intimes frustrees, qui reverberent dans les techniques et sentiments du theatre d'Auguste Strindberg, qui aussi hantaient la vie personnelle du dramaturge. Edvard Munch avait des problemes pour longtemps avec la boisson, mais finit de surmonter ses excess, qui lui avaient causee une chute dans la psychose. Il retrouve son equilibre et decide d'eviter tout court le mariage, et d'avoir des relations ne pas fixes avec ses modeles feminines. Les problemes de la jalousie, des efforts d'eviter le mariage le long ses relations intimes comme avec l'aristocrate Tulla Larsen (1869 - 1942), qui finit par se marier avec un autre homme, et avec son premier amour Milly Thaulow (1860 - 1947), quand il avait 18 ans, et finalement son amour et fascination pour la violoniste anlgaise "aux yeux de mil ans" selon ses mots, Eva Mudocci (1883 - 1953), pour qui il fait une broche gravee de son image qui lui montrent les yeux qui lui avaient au peintre sous leur sortilege. Pour tres longtemps, l'art d'Edvard Munch souffrerait une critique aggressive negative, pour etre dans les mots de critiques parisiens "violent et brutal", suite de l'exposition en 1896 de 60 de ses peintures, quoique malgre l'opinion impitoyable des critiques, son oeuvre recevait une attention serieuse et un public sincer, envers ses portraits comme "Le Baiser", "Madonna", "L'Enfant Malade" et "La Salle des Morts". Une critique qui reste notable fut celle qui decida, contraire a l'opinion populaire sur son art de l'artiste controversiel norvegien: "Edvard Munch peint avec un mepris impitoyable pour la forme, la clarte, l'elegance, l'unite et le realisme; il peint avec la force intuitive du talent les visions les plus subtiles de l'ame." Deja en 1886, quand fut peint "L'Enfant Malade", une reference directe a la maladie et mort de sa petite soeur de l'artiste, son ami Christian Krohg le defend son style de peinture en disant: "L'art est complet quand l'artiste a dit ce qu'il voulait vraiement dire tout ce qu'il avait dans la tete, et l'avantage precis de Munch sur les peintres de la generation anterieure, est qu'il sait montrer exactement ce qu'il a senti, ce qui lui a saisi et il soumet tout a sa veracite." Finalement, en 1889, Edvard Munch recoit une reconnaissance de l'importance de son art, de la part des authorites artistiques officielles, et recoit une bourse pour 2 ans, pour aller etudier a Paris, sous le peintre portraitiste Leon Bonnat (1833 - 1922), mais quoique Munch apprendrait beaucoup sur l'histoire de la peinture mondiale, il se fatigue vite du style classique et traditionnel realiste de Bonnat et continue de suivre son style expressionniste qui explique les ataques continus des critiques a Paris 10 ans plus tard encore. Edvard Munch continue d'explorer les themes qui lui sont proches au coeur et instinct artistique - intellectuel: les etapes de la vie, la femme fatale, le desespoir de l'amour, l'angoisse, l'infidelite, l'humiliation sexuelle, et la separation, autant dans la vie que dans la mort, comme le traume de cette separation suite de la mort de sa mere, de sa soeur, et meme de son pere, qui avait ete un critique cruel de son art, et avait detruit la plupart des peintures de modeles et auto - portraits nus de son fils, desquels survivent juste des sketchs et seulement une peinture, de 1887 "Nu Debout". Le courage de suivre l'appel de sa muse audacieuse de la part du peintre portraitiste Edvard Munch est impressionnant, et je sens cette determination et esprit et passion sincers dans les portraits du photographe kabyle Nacer Amari : la poursuite moderniste tenace par excellence, de l'integrite artistique, de l'authenticite. Le portrait reflexif "Hamid, l'ancien" nous presente son protagoniste dans un moment de profonde intro - spection, de l'acceptation de la nature temporelle de la vie humaine, face a l'enormite des defis et des injustices, face a la maladie, face a l'ombre de la vieillesse et de la mort, face a l'eternite et le passage du temps. Il y a une energie de dignite solennelle, de la sagesse qui sait lever le voile des illusions apres une vie vecue avec courage et clarte spirituelle, sure de l'heritage de l'identite, de sa force et relevance mythologique qui remonte des milliers d'annees. On sent le respect de la part du photographe envers son protagoniste dans le silence visuel que sait creer ce portrait, dans la lumiere discrete qui entoure "Hamid, l'ancien", ou on sent qu'au moment de l'engagement de l'appareil de photo pour capter ce moment sobre, emouvant, le son meme de l'obturateur de camera se retenait brevement le souffle on s'imagine, pour rendre audible l'expression artistique moderniste sincere de la part du photographe et du public, de l'appreciation sans equivoque pour l'homme assis au chapeau et la canne, "Hamid, l'ancien" pour son aura qui rayonne avec la lumiere de l'histoire d'une vie vecue avec vision claire et sincerite inebranlable. 

Trudi Ralston   


La recherche sur la vie et le style des peintres expressionnistes avant - gardes autrichien Egon Schiele (1890 - 1918) et norvegien Edvard Munch (1863 - 1944), et leur resonances artistiques - culturelles pour le mouvement du modernisme du XIXeme et XXeme siecles et aujourd'hui, ainsi que l'information sur le dramaturge - romancier - essayiste suedois iconoclaste August Strindberg (1849 - 1912), et son influence sur la philosophie esthetique - intellectuelle d'Edvard Munch, courtoisie de Wikipedia.  


Thursday, October 16, 2025

La Couche Invisible Tangible: Le Toucher que laisse L'Espoir - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

         L'automne s'avait introduit tout doucement cette fois, au moins on le pensait ainsi, mais d'un jour a l'autre, les temperatures la nuit se sont baissees a moins 3 degres Celsius ( 26 degres Fahrenheit comme on le calcule ici), ce qui est bien rare pour la moitie du mois d'octobre. Les fleurs qui restent se trouvent ainsi congelees la nuit, leur parfum une memoire, d'il y a juste quelques jours avant, quand le soleil donnait genereusement de sa chaleur, avec des apres - midi qui approcheaient vingt degres Celsius. Ce revirrement de la saison automnale vers un hiver qui parait arrivera bien vite cette annee, laisse une sensation etrange, de sentir ce desir de vouloir garder, de resister la perte des senteurs et sons joyeux de l'ete, desquels l'automne normalement fait une transition graduelle, avec ses couleurs riches oranges - rouges - pourpres des feuilles tombees en dessins et textures d'un tapis luxurueux sur l'herbe du jardin et de la foret a l'autre bout de la cloture. Cette sensation de vouloir toucher ce qui s'avaporait si vite de la chaleur et ses senteurs de ce qui restait de la saison estivale, m'a evoquee cette image d'une mousseline de soie, ce tissu fameux transparent, qui nous vient du genie des usines textiles chinois le long de la riviere de Yangtze et de la province de Zhejiang. Ce tissu qui parait chuchoter, quand on le touche, des secrets, des souhaits, des memoires venues des rives lointaines de nos reves, d'images de notre enfance, de ses innocences et experiences maintenant rangees comme des kodachromes nostalgiques aux couleurs rendues en teintes aquarelles avec le passage du temps. J'avais envie de pouvoir toucher cette melodie lointaine interieure qui parfois accompagne la memoire, de rendre tangible cette emotion, comme une belle pierre qu'on trouve un jour plein de soleil dans une riviere en pleine energie de debut de l'ete, comme je me rappelle le faire comme adolescente en vacances dans la region de Tirol et ses montagnes, en Autriche, pres d'Innsbruck, avec mes parents et frere et deux soeurs. Les pierres dans les rivieres brillaient comme des diamants, dans l'eau froide et si claire, des sources naturelles sur les sentiers de nos randonnees dans les montagnes, ou sonnaient la musique joyeuse, des cloches des vaches que les bergers leurs mettaient pour savoir ou les trouver le soir pour les ramener chez eux pour la nuit. Ces beaux souvenirs me visitent parfois avec une intensite emouvante, grace a la Kabylie, et la magnificence du Djurdjura que j'ai pu vivre en 2019, et qui m'a fait comprendre que ces esprits des montagnes de l'Algerie, savaient me rappeler les plus belles memoires de mes vacances de famille quand le monde pour moi n'avait pas encore perdu ses mirages, ses cruelles illusions. Au jardin, il y avait juste deux fleurs pois de senteur roses, de qui leurs petales restaient intactes, et de qui leur parfum doux resistait s'evaporer. Cela m'a fait penser comme c'est beau quand on reussit de transformer une emotion en matiere quoique fragile, quoique tres brevement, de rendre la couche invisible de la tendresse qui habite le coeur dans un toucher tangible, son frisson delicieux, chaud, et de s'imaginer pouvoir la garder dans une petite boite fait du souffle meme de l'espoir, faute d'avoir un objet qui nous rapproche a la memoire de la personne qui nous manque si profondement. Il me reste tres peu de souvenirs de mon enfance et de mon adolescence en Flandres, et la destruction de ma famille de sang a enlevee aussi l'heritage de toute une dynastie d'objets de l'art, de muebles, de peintures, de ceramiques, sculptures, d'albums de photos de grandparents, d'arriere - grandparents, meme de frere, soeurs, et parents. La Kabylie m'a su reveiller les souvenirs les plus beaux: de ma grandmere Celina, de mon pere, de mon oncle peintre Frans, de Nanou Julienne, des voyages heureux et innocents en Autriche, en Provence, en Allemagne du Sud, et les vancances heureuses une annee a la mer a Oostende, quand j'avais 12 ans, et la semaine de decouvertes historiques a Londres et a Paris avec mon frere en compagnie d'amis de nos parents, ou j'ai pris mes premieres photos avec ma premiere camera, une petite Kodak instamatic 133, que je garde comme un tresor precieux, tangible d'une innocence et espoirs d'une autre vie, perdue dans le temps. La Kabylie m'a introduit a mon collegue le photographe Nacer Amari de Tassi Photographie d'Aokas, et mes livres depuis sont la celebration de la richesse de l'esprit et coeur kabyle, et les retrouvailles de l'histoire de ma vie, de ma voix, de mon identite si longuement effacees. L'emotion profonde de reconnaissance, de joie, de tendresse complete envers la Kabylie, cree maintenant cette sensation sublime, d'une mousseline de soie me laissee en abondante mesure, comme je me rappelle le voir dans les magasins de tissu, avec ma grandmere francaise - flamande, Celina Dujardin, qui etait couturiere professionnelle, et m'emmeneait faire les achats pour les robes, manteaux, blouses qu'elle faisait pour ses clientes et toute sa famille, y compris aussi des belles robes pour moi et mes deux petites soeurs, et meme pour ma poupee Isabelle. Elle toucheait toujours les tissus differents, leurs textures, nuances, pour assurer les choix qu'elle decida etre les meillieurs pour les commandes. Cette satisfaction que savait exprimer et partager ma grandmere, quand elle avait trouvee les tissus parfaits pour ses creations, je me la rappelle, quand je pense a la Kabylie, a la joie de la collaboration magnifique avec mon collegue photographe d'Aokas, qui continue d'etre la source abondante des inspirations de mes livres, art et poemes, depuis le debut de 2020. La sensation de la mousseline de soie, est ce que je sens, la memoire de son toucher, et le desir, cette envie envoutante, chaude, de vouloir garder ainsi la douceur, la fierte, sa joie, de me savoir unie au coeur de la Kabylie, ses chants, son histoire, son esprit resistant, accueillant, dans cette petite boite imaginaire, precieuse que je garde au fond de mon coeur, qui contient l'amour pour l' Algerie, qui m'a sauvee la vie de poete, du neant de l'oubli, de l'exile, de la torture de l'isolation, du mepris, d'humiliations et de traumes ne jamais exprimees, qu'elle me guerit, d'une solitude tyrannique qui paraissait interminable, irrevocable. L'amour kabyle, il me couvre avec cette belle mousseline de soie, l'esprit, le coeur, l'ame, comme d'une couche invisible devenue tangible, pour me trouver poete libre, dans une robe faite du tissu magique du courage des Imazighen eternels legendaires de l'Afrique du Nord.  

Trudi Ralston     

Monday, October 13, 2025

La Chanson du Soleil: Le Sourire du Chaman - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

            Les temperatures ici a Olympia, la capitale de Washington State, dans la region du Pacifique Nord - Ouest des Etats Unis, se sont baissees hier soir a 2 degres Celsius, et ce matin, il y avait une brise froide qui faisait sa danse dans les couronnes des hauts sapins du jardin et de la foret a cote. Mais, cette brise a apportee un ciel bleu clair, et un soleil qui s'est etendu sa lumiere chaude comme une couverture d'hiver de laine douce. Mon chat Zora m'accompagneait vers la cloture en bas du jardin, pour laisser des graines pour les ecureuils et cerfs et oiseaux qui vivent dans la reserve naturelle qu'a ete declaree la foret il y a quelques annees, ce qui veut dire qu'on ne peut pas y construire des maisons, faire de la chasse de ses animaux, ou les nuire. Le soleil donnait une energie joyeuse au matin, et son toucher avait une dimension qui donnait l'impression que son esprit de l'astre solaire avait envie de se communiquer avec moi et me joindre sur ma visite aux animaux, comme si il y avait une evidence que mon amour pour ce beau moment evoquait le desir pour l'amour de la part du soleil aussi. Les cultures amerindiennes croient fort que tous les phenomenes de la nature possedent un esprit: la terre, la lune, les etoiles, le soleil, les eaux des rivieres, des mers, toute la faune et la flore. Je le crois volontiers, car il y a des moments dans cette solitude au jardin, que je sens la presence a un niveau physique, de la brise, du silence des arbres, du soleil et la caresse de sa lumiere chaude, qui affirme que la nature et ses phenomenes ont leur propre langue, qu'on peut comprendre, et apprendre, et a laquelle on peut meme repondre de facon qu'on sent que la reponse fut compris, si on a la patience et l'humilite de surmonter avec le passage des saisons et des annees, les chagrins de la vie avec courage et le coeur qui refuse d'abandonner l'optimisme et la charite. La Kabylie est ma muse, qui m'a introduit au chaman kabyle qui m'accompagne les exploits de mes livres et poemes, m'en traduit les melodies de ses visions du monde des arts sur ce pont qui traverse trois continents, et sait vaincre les limites de l'espace et du temps, comme dans une peinture de l'artiste surrealiste belge Rene Magritte (1898 - 1967), ou de son collegue espagnol Salvador Dali (1904 -1989). Cette joie mystique de sentir la presence du soleil comme une chaleur qui se met solidement dans l'intimite de mon coeur, qui etait comme recevoir la sensation d'une tendresse profonde, douce et sensuelle tout en un, m'a inspiree ce poeme et son chant, que je dedie a ma muse kabyle et son chaman:


La Chanson du Soleil: Le Sourire du Chaman  


L'automne arrive sans faire du bruit, sur la pointe des pieds, ne voulant pas brusquer la joie de l'ete, qui laisse avec soin son parfum passant sur les dernieres petales freles des ipomees. 

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Il y a les dernieres abeilles qui boivent le nectar des fleurs brillantes fuchsia encore reveillees, les plis de leurs robes de pourpre rosee, s'etalent comme de danseuses flamenco que la nuit enivrante de cantos gitanos a ensorcelee.   

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La brise pale joue dans mes cheveux, et l'or du soleil amoureux m'apporte de loin ton sourire qui se met son eclat clair dans les eaux de mon coeur, de sa joie, de savoir mon identite de poete en exile reclamee.      

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Le sourire du chaman berbere, me guide, me rassure, me laisse l'echo de sa flute, des memoires de ses rivieres, de ses champs, de la mer, me voit les empreintes laissees dans le sable silent, en sait lire les hieroglyphes, les chants.   

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La chanson du soleil, me dessine le contour des lettres de mes poemes, de qui traduit leurs chiffres ma muse kabyle dans le timbre de sa voix sonore. Le sourire du chaman, la chanson du soleil qui ce matin se rencontrent, pour me toucher la profondeur des eaux de mon ame.

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Ce matin brillant, quand le temps s'arrete, et je recois sur le courant du ciel, de loin, ce baiser chaud que l'astre solaire me regale: sa flamme abondante du coeur du chaman, son esprit d'energies libres, franches.   


Trudi Ralston

Sunday, October 12, 2025

Une Splendeur Ancienne: La Force Esthetique dans "Salah Lahlou" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

          Le portrait en noir et blanc du 16 septembre 2025 du photographe Nacer Amari de Tassi Photographie a cette palpable qualite sculpturale d'un buste de l'Antiquite, que lui sait donner l'artiste d'Aokas avec precision et conviction. Ce portrait communique une dimension narrative intrigante, car tout dans ce portrait magnifique "Salah Lahlou", evoque dans la beaute et la confiance du visage et regard de son protagoniste, la force des visages de deux statues anciennes grecques, qui datent de entre 460 - 450 B.C., de l'ere du roi Leonidas I de Sparte (c.540 B.C. - 480 B.C.), de qui sa dynastie d'Agiad, se disait etre les descendants du demi - dieu Heracles, fils de Zeus et la princesse Alcmene. Leonidas I est mort pendant la bataille des 300 spartans a Thermopylae pendant la seconde Guerre greco - perse, et est vu comme un hero. Ce serait en 481 B.C., l'annee suivante, que les spartans reussissent a chasser les invaseurs perses de l'armee de Xerxes I, fils de Darius le Grand. Les deux statues grecques spartiates fameuses pour leur beaute et force sculpturale des deux guerriers nus, dits les bronzes de Riace, sont ainsi nommees pour le site dans le Sud de l'Italie ou elles furent decouvertes, dans la mer, en Calabre, en 1972. Ces deux statues, de grandeur naturelle, sont fameuses pour leur qualite superbe artistique. Mesurants 1,98 metres d'hauteur, les bronzes montrent la confiance de deux guerriers, conscients de leur beaute et puissance physique, surtout de la part du jeune guerrier, tandis que le second guerrier montre une maturite qui s'exprime dans une pose plus detendue, et un regard qui est gentil. La musculature des deux guerriers nus, dans le style de la periode de sculpture archaique grecque du Veme siecle B.C., est definie, mais ne pas incisee, et assez prononcee pour donner a leur physique d'athletes - guerriers, une impression realiste et bien visible. Les yeux des deux guerriers sont faits de calcite, et les dents sont en argent. Les levres et les mamelons sont faits de cuivre. Le regard digne du portrait "Salah Lahlou" rappelle beaucoup le regard sur et calme, confiant des deux guerriers de Riace, ce qui fait pour un pont envoutant entre antiquite et modernite dans le monde des arts visuels. Il n'y a pas de conclusion finale dans le monde de l'histoire des arts et ses experts, quant a l'identite des deux guerriers qui sont la source de l'inspiration des deux statues exquises. Il parait que les deux guerriers nus faisaient partie d'un groupe de statues pour un sanctuaire grand, et que les deux guerriers en bronze representent possiblement Tydeus et Amphiaraus, deux des guerriers des "Sept contre Thebes", un groupe de sculptures monumentales de la polis d'Argos, d'avant la Guerre de Troie. C'est aussi possible, on estime dans le monde de l'histoire ancienne grecque, que les deux heros de Riace sont d'Athene, donc des guerriers de Delphi, et faisaient partie du groupe pour le monument de la Bataille de Marathon  de 490 B.C., de la Premiere Guerre d'invasion perse de la Grece. Quant a la reference de Thebes, le dramaturge ancien grec Aeschylus (c. 525 / 524 B.C. - c. 456 /455 B.C.) a une piece de theatre au nom de "Les Sept contre Thebes" qui explore dans cette tragedie le destin et le conflit dans l'histoire des fils du roi Oedipe, qui se battent pour le controle de Thebes, le rival d'Athene, qui serait detruit en 335 B.C., par le roi Alexandre III le Grand (356 B.C. - 323 B.C. ) de Macedoine. C'est aussi une theorie que les deux statues en bronze sont d'Olympia, comme Olympia, Argos et Delphi etaient trois villes anciennes grecques d'eminence pour leur dedication a la sculpture de la plus haute qualite, et toutes les trois villes etaient vulnerables aux pillages suite de l'occupation romaine de la Grece, entre 192 B.C. et 30 B.C. qui fut cause des pillages a grande echelle de l'art grecque, ce qui possiblement explique leur decouverte dans le Sud de l'Italie, a Riace, en Calabre. La beaute imposante du portrait "Salah Lahlou" du photographe Nacer Amari, sa facon de capter la force vitale confiante de son protagoniste rivale la force esthetique que sait exprimer et qui continue de fasciner des milliers d'annees plus tard, du duo des guerriers spartiates: la luminosite de la peau du visage, la lumiere concentree des yeux, la pose fluide, et en meme temps immobile des deux hommes, la tension en parfaite equilibre entre besoin de la vigilance et du sang froid qu'exprime l'energie concentree des visages, en hymne de la gloire de la beaute et force du corps masculin en optimale condition physique. Je sens la presence de cette meme energie envoutante dans le portrait "Salah Lahlou", ce qui affirme le talent astucieux du photographe kabyle, qui intuitivement sait incorporer une finesse technique avec une acuite de tous les sens quand il nous guide dans le monde de la portraiture et les nuances visuelles artistiques intellectuelles qu'il sait y creer et inspirer. Le portrait "Salah Lahlou" de Nacer Amari efface le temps et ses limites spatiales, et nous unit a la magie de l'art quand elle sait toucher l'histoire de la condition humaine, ses expressions et interpretations mythologiques - culturelles, car, plus souvent qu'autrement, dans le defile et ses tumultes des civilisations, les arts sont le dernier rempart contre la tyrannie et ses faits accomplis.     

Trudi Ralston


La recherche sur les statues anciennes grecques en bronze des guerriers de Riace, courtoisie de Wikipedia.   

Tuesday, October 7, 2025

Comme un Faisceau Laser: Le Regard Soutenu du Portrait "CAPORAL HIDRI" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

            Un portrait en noir et blanc du 14 septembre 2025 de la part du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, est une opportune chance d'en apprecier l'impression du caractere decisif, d'une personalite solidement ancree de son protagoniste. Le titre meme du portrait "Caporal Hidri" nous donne cette introduction: le mot caporal se refere au rang militaire de capo, de l'italien capo d'escadra, ce qui se refere au chef, au "caput", du latin qui veut dire "tete" d'un esquadron de soldats, avec le caporal un rang qui est celui qui suit le rang de sergeant. Le regard de caporal Hidri dans ce portrait indique qu'il est une personne d'une energie sure, unie, focalisee, qui me rappelle a un laser: un regard d'attention precise, inebranlable. Ce portrait permet ainsi une exploration du mouvement impressionniste - realiste, qui avait une predilection pour les portraits et aussi les auto - portraits forts. Je pense aux portraits et auto - portraits de l'artiste des Pays - Bas, Vincent van Gogh ( 1853 - 1890), et cette pensee m'a menee vers la decouverte dans mes recherches sur les portraits du mouvement du post - impressionnisme et sa direction vers le realisme, d'un artiste qui a mis tout son talent considerable dans la portraiture et a ainsi etabli une renommee mondiale pour ses portraits autant de personnes modestes que de personnes fameuses, qu'il a su representer avec egale respect et clarte de vision: le peintre portraitiste de Budapest, Hongrie: Philip de Laszlo (1869 - 1937).  Cet artiste fut un apprenti des un jeune age d'un photographe en meme temps qu'il deja etudiait comme jeune homme les arts visuels, et apres il a fait des etudes de l'art a Munich et a Paris. Son portrait du pape Leo XIII lui gagne la medaille de l'Or a l'exposition internationale de Paris en 1900. En 1903, Philip de Laszlo decide de demenager de Budapest a Vienne, et en 1907 il s'installe a Londres, ou il restera pour le reste de sa vie, voyageant continuellement la terre pour remplir ses commandes, faisant des portraits de leaders, de princes, de rois, de reines, d'intellectuels, de scientifiques, de presidents de l'Europe, et aussi des Etats Unis, comme ses portraits du president americain Theodore Roosevelt (1910); du roi Constantin I de la Grece (1914); de la reine Marie de la Romanie (1925); du roi Alfonso XIII de l'Espagne (1927); et plusieurs portraits de la reine Victoria Eugenia de l'Espagne ( en 1910, 1913, 1920, 1927, et 1928); de la reine Louise de Suede (1907), de la reine mere Elizabeth (1925, 1931) et de la reine Elisabeth II (1933) de l'Angleterre. Il fait aussi une grande serie de portraits de son epouse, heritiere d'une famille de prominence sociale, Lucy Guinness (1870 - 1950), au cours des 37 ans de leur mariage. Un trait de signature des portraits de Philip de Laszlo est la confiance, le sang froid, qui se reflete dans ses protagonistes, de qui il sait aussi reveler des traits de leur temperament avec franchise et precision, sans jugement ou intrusion a leur privacite. Il sait toujours trouver cet equilibre parfois difficile de creer, entre revelation et discretion, ce qui est un trait aussi que je trouve souvent dans les portraits du photographe kabyle Nacer Amari avec une coherence admirable appreciable. Dans ce sens, ses portraits du photographe d'Aokas donnent souvent cette ambiance esthetique du mouvement impressioniste - realiste: il sait evoquer une sensation visuelle de reflection, de detente affective, de pause visuelle autant que spirituelle, que sait creer la peinture. Il ne se depeche pas, il observe avec beaucoup de patience, comme si il veut ralentir le passage du temps, pour mieux capter l'essence de son protagoniste. Maitre du silence, dans un monde bavard, le photographe Nacer Amari laisse une de ses signatures artistiques les plus durables: celle de nous faire penser, de nous inviter d'explorer, de faire la fouille comme un archeologue de l'histoire a decouvrir de la personne qui nous fait face dans le portrait. Ces dernieres 6 ans, j'ai fait l'exploration et recherche pour des centaines d'articles sur l'art photographique de Nacer Amari, qui s'etalent dans qui sera bientot mon 9eme livre sur sa photographie. Et comme est le cas avec les fouilles archeologiques, il y a toujours plus a decouvrir, a rechercher, a comprendre, a partager, a celebrer, ce qui sera mon article suivant, une etude de son portrait du 16 septembre 2025 du photographe, "Salah Lahlou", de qui j'anticipe deja avec impatience en faire la recherche. Que l'avonture artistique et ses merveilles continue et la joie de son exploration fascinante, riche, variee. 

Trudi Ralston 


La recherche sur les portraits du mouvement impressionniste - realiste du peintre de Hongrie, Philip de Laszlo, courtoisie de Wikipedia. 

Monday, October 6, 2025

La Pointe de La Lance: L'Accord Tacite - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

           Avoir la chance de recevoir les messages de sagesse, de patience, que laisse la nature, est une grace dont je ne me fatigue jamais. Ayant grandie dans un menage ou mes parents etaient tres distraits avec leurs interets sociaux, je me suis trouvee des un tres jeune age dans la compagnie fidele de la solitude. Je vivais dans le monde des livres de mon pere, qui me permettaient de voyager, d'explorer, de m'integrer dans l'univers de personnages qui vivaient dans des pays lointains, dans des cultures toutes differentes de ma culture flamande, dans des moments historiques exotiques, ou proches, et je devins souvent un d'eux, dans mon imagination d'enfant curieuse et seule, voulant tellement etre inclus, entendu, vu. Participer dans ces heures heureuses et longues des avontures de Robin Hood, Peter Pan, Ali Baba, D'Artagnan, Lancelot, me donnait le desir de voir le monde, de le comprendre, d'en savourer sa variete de ses cultures et histoires. Dans la maison ou j'ai grandie en Flandres, dans le village ouest - flamand de Beveren, on avait un grand jardin, avec beaucoup d'arbres, ou vivaient des tas d'oiseaux, et ou on avait la visite aussi de lapins, ces animaux gentils, silents. Ensemble avec le bonheur de l'exploration du monde que me permettaient les livres, les visites au jardin, et ce que j'y trouvais en decouvertes agreables, de grenouilles dans l'etang qu'on avait aussi, et de petits insectes, araignees, papillons, abeilles, coleopteres, etait une seconde source de moments heureux, de me savoir entouree du monde de la nature, et du soutien qu'elle me savait donner dans mon enfance bien soignee d'un cote, et tres seule et invisible d'un autre cote. Cet amour que j'ai sentie me donner la nature, m'est restee, et le jardin ici a Olympia, est d'egale mesure une grace qui adoucit ces moments de solitude et ses exigences de ma vie en ce qui parait etre un exile que seulement la Kabylie et son coeur et esprit m'ont su enlever, malgre les defis constants de la grande distance qui me separent d'elle et les amis qui m'y sont precieux. J'aime beaucoup les arbres, ces etres immobiles du jardin et de la foret en bas du jardin, qui depuis plus de 30 ans m'accompagnent les soliloques que je leur addresse, dans le silence qui m'entoure, dans notre voisinage ici qui est tres tranquil, loin du bruit de la ville. Le silence me fascine comme energie spirituelle, des mon adolescence surtout, apres avoir decouvert les mots du sage Tao chinois, Lao - Tzu, qui vivait dans la periode de la cour Zhou dans le 6eme siecle B.C. et qui a dit dans un de ses aphorismes fameux: "Le Silence est la plus grande revelation." Meme maintenant, toutes ces annees plus tard, le silence a pour moi sa propre voix, que j'entends dans la danse des feuilles des arbres, dans la lumiere du soleil, et dans la brillance de la lune de cristal et ses etoiles en hiver. Dans les meillieurs moments, je leur entends la voix, chacune bien unique en timbre, en rythme, et dans les pires moments, je sens leur charite, leur respect. Ce qui me fait penser a l'idee de la pointe de la lance: la nature et ses sagesses, quand on y fait attention, nous apprend d'accepter notre vulnerabilite ensemble avec notre force, et nous fait comprendre que l'etre humain ne sait voir clair dans son destin que dans le contexte de la nature, car sans elle, on ne respirait pas, on ne mangerait pas, sans son soleil, on n'existerait pas, sans l'eau de ses rivieres, on ne survivrait pas non plus, et sans ses arbres on suffoquerait. Il n'y a pas de vie humaine sans les dons de la nature. Elle nous rappelle qu'on fait partie d'un univers immense, et que notre belle planete qu'on traite si mal en ce moment, est un joyau unique dans l'histoire de l'existence et ses milliards d'annees d'evolution et mysteres. Le silence dans la nature, nous permet reflechir sur cette immense verite, ce silence sacrale qui parle, qui nous nourrit le coeur, l'esprit, l'ame, et qui est une force de geurison, tandis que les silences des villes et de la machine industrielle globale, sont le contraire: une punition, un confinement comme on le trouve dans la misere des prisons, de l'isolation des bidonvilles du monde, dans la destruction et la mort que laissent les guerres, la pollution, la violence contre les ressources de la terre, de sa flore et faune, de ses cultures anciennes, de ses eaux, recoltes et richesses qu'on lui vole de son sein, de son coeur chaud, pour satisfaire l'avarice de peu, et garantir la pauvrete et malheur de centaines de millions de personnes victimes de cet outrage continu et exponentiel. Savoir vivre des moments silents avec la nature, c'est se communiquer avec elle, d'en apprendre ses perspectives, d'apprendre la langue de ses organismes, de ses animaux, de ses phenomenes. Elle nous permet d'etre la pointe de la lance de notre vie, malgre tous tes obstacles, malgre tous les chagrins, toutes les pertes inevitables. Son silence est l'accord tacite qu'on fait avec elle, qui nous permet de trouver une paix interieure, un equilibre, qui est une armure considerable contre tous les insultes, le mepris, le mal qui s'amuse de nous tourmenter, encore et encore, sous forme de personnes mal intentionnees, faibles, egoistes, miserables dans leur obsessions, leurs manies malades. La point de la lance, cette premiere defense, qui permet s'unir les forces, qui permet une defense strategique efficace, solide, voila le don du silence et ses apprentissages que regale la nature quand on prend le temps de la visiter avec un esprit humilde, avec un coeur ouvert, et couvert de cicatrices, de blessures affectives, de chagrins invisibles. L'accord tacite de son silence, qui nous apprend d'etre un guerrier pour le bien, qui nous laisse avec la force interieure de vaincre les affronts les plus penibles, de trouver une source de joie au fond de notre ame, que personne n'est permis de toucher, sauf ces personnes, ces chamans itinerants, qui eux aussi en connaissent le sentier et sa traversee difficile mais si valable, rassurante, digne, de se savoir compagne de la nature, d'en connaitre ses visions et le timbre intime de ses mots guerisants, inaudibles au monde du bruit et de la violence. 

Trudi Ralston 

Sunday, October 5, 2025

What Will Remain: The Call of Winter's Claim - dans la serie "Les Ailes D'Aphrodite" - en Hommage a Nacer Amari

        L'automne s'annonce ici dans la region du Pacifique Nord - ouest avec la surprise agreable de jours de soleil doux, et brises legeres, mais le matin et le soir, il y a deja un frisson d'air froid qui touche ce qui reste de la lumiere de l'ete maintenant partie pour ceder sa saison d'energie vibrante, aux reflections mesurees de la saison des recoltes, des feuilles d'arbres dansant multicolores dans les jeux du vent. L'horaire des chants des oiseaux aussi change, ils dorment plus tard, se preparent pour l'hiver qui viendra inevitablement. Leurs chansons ivres d'amour et energie de la saison printanniere et estivale cedent a un silence solemnel, respectueux en harmonie avec le chuchotement des voix des arbres de la foret et du jardin. J'ai toujours eue une fascinaton pour les chants et leurs rythmes et melodies hantants et rebelles de l'Ecosse et de l'Irlande, et les murmures agreables de la brise ce soir, m'ont inspiree un poeme et ses melodies que je dedie a mon collegue kabyle d' Aokas, le photographe de Tassi Photographie, Nacer Amari. Le poeme, sous influence des rythmes et melodies celtiques qui circulaient dans ma tete, m'est venu avec ses mots en anglais, alors, je le partage ainsi, avec aussi ma traduction de mon poeme en francais. Le poeme s'appelle "What Will Remain", ce qui se traduit comme "Ce Qui Restera", et se refere a la difficulte de maintenir depuis son debut en 2019, un lien professionnel - litteraire - artistique proche et complexe, augmentee encore par la distance et des exigences et codes culturels - sociaux qui doivent surmonter trois differents mondes et leurs histoires et expressions: 


What Will Remain **** Ce Qui Restera 


What will remain, is what the winter's breath came to me to explain. The summer's heat and sweet light and touch of singing moon and stars all united to stand and sing in one stroing voice: there is no point to avoid that which destiny will claim. 

*****     *     *****

Ce qui restera, est ce que le souffle de l'hiver m'expliquera. La chaleur estivale et sa lumiere douce, le toucher du chant de la lune et ses etoiles, s'unissent tous en une voix resistante: cela ne sert a rien d'eviter ce que le destin decidera. 

*       *       *       *       *

As sure as summer must give way to the chill of winter already on the morning air, so must the heart and its dreams of hope and belonging put away its lyre and its flute, to make room for the need for winter's fire and its healing the woods and their trees give so freely. 

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Comme l'ete doit ceder sa place au froid qui touche deja l'air le matin, ainsi le coeur et ses reves d'espoir et appartenance doit mettre a cote sa lyre et sa flute, pour le besoin des feux ouverts de l'hiver et leur guerison que donnent si genereusement les bois et leurs arbres.

*       *       *       *       *

There are bridges that are not made of rope or stone, that live deep in our soul, and those are far harder to cross than those made by the sweat of muscle and bone. Oh, my sweet friend, would that we could close that divide across time and space, and unite our two spirits forced to scream their echos in different riddles. 

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Il y a les ponts ne pas faits de cordes ou de pierres, qui vivent dans la profondeur de notre ame, et qui sont beaucoup plus dur a traverser, que ceux construits de muscles et d'os. Oh, mon cher camarade, puisse - t 'on vaincre le temps et ses espaces, et unir nos deux esprits obliges d'hurler les echos de leurs enigmes. 

*       *       *       *       *

The sun tonight as it fades, wraps my heart with the cloak of its visions: you and I are warriors that each belong to our tribe, that each must follow their call, and not tremble before the shrillness of its laws. You live on, as you will for all eternity, in the deep scar you left in my soul, as it is the wound that before had never healed. 

*****     *     *****

Le soleil ce soir qui palit, enveloppe mon coeur dans son manteau: toi et moi on est des guerriers qui chacun appartiennent a notre clan et ne doivent pas trembler devant la stridence de ses lois. Tu vivras, et cela pour l'eternite, dans la cicatrice que tu m'as laisee a l'ame, comme c'est la blessure qui avant ne s'avait jamais guerie. 

*       *       *       *       *


Trudi Ralston




Wednesday, October 1, 2025

Le Mal de Debarquement: Laisse tout T'Arriver - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

              Ce matin, le ciel avait une lumiere brillante doree, d'un soleil qui se liberait d'une nuit de pluie qui avait donnee sa senteur riche a la terre, soulagee de savoir sa soif etanchee apres une ete de secheresse et inquietantes incendies dans les forets abondantes de Washington State. La lumiere pale refractee etait agreable, apres m'etre reveillee avec la sensation bizarre d'etre sur une autre planete, a cause d'un silence un peu inquietant, l'absence des chants des oiseaux, qui etaient peut - etre encore endormis, apres la surprise de la pluie hier soir. Je me sentais dans un univers parallele, ou je n'existeais plus. Ce qui m'a fait penser a ces mots du poete libanes - americain, Kahlil Gibran (1883 - 1931): "Beaucoup d'entre nous passent toute notre vie fuyant les sentiments, sous l'impression erroneuse qu'on ne peut pas en supporter la peine. Mais tu en a deja souffert la peine. Mais ce que tu n'as pas encore fait est sentir tout ce que tu es au - dela de cette peine." On sait que les personnes qui ont le coeur et esprit artistique - poetique, savent se defendre avec l'armure de la rebellie. Ceci n'est pas au hazard, car cet acte de choisir la rebellie demande beaucoup de courage, ce que la Kabylie sait trop bien. La rebellie n'est pas une reaction de temperament, elle est un acte de la volonte, de trouver la force interieure pour se forger un chemin souvent difficil, meme parfois dangereux, mais qui a la fin est inevitable si on veut vivre la vision, le destin ne pas comme un robot, mais comme une personne libre, qui insiste sur le droit de manifester son identite, l'appel de sa muse, de sa conscience, de ce desir de s'exprimer l'appel de ses visions, de ses inspirations. C'est le destin des poetes, des chamans, des guerriers pour la justice, pour la paix, pour un monde meillieur. Se forger un chemin avant ne pas visible, ne pas connu, est dur, et me rappelle aussi les mots du poete autrichien moderniste, ce rebelle qui savait embrasser l'abime de la solitude et de l'enigme de la vie et de la mort: Rainer - Maria Rilke (1875 - 1926) qui a dit, dans sa fameuse correspondence a un jeune poete de 19 ans, Franz Kappus, "Lettres a un Jeune Poete", publiees en 1929, qui couvre des lettres entre les deux poetes pour 5 ans, entre 1903 - 1908: "Laisse tout t'arriver. La terreur et la beaute. Aucun sentiment est trop distant". La phrase en allemand, la langue dans laquelle Rilke ecrivait, est "Kein Gefuhl is das fernste", le mot "fernste" voulant dire "le plus loin, le plus distant". Ce qui exprime tres bien cette idee d'aller aussi loin que possible dans le monde des explorations de l'esprit, des emotions du coeur, pour rendre assez fort la volonte de vivre a son plein potentiel et a ses promesses de nos dons, de nos talents de qui leur but est de les voir epanouis, pour les partager, les donner librement, ouvertement. La nature est dans ce sens, souvent le guide, qui nous laisse savoir la direction dans les moments exigeants, frustrants et qui nous accompagne les demandes ne jamais tres loin de la solitude qui parait inevitable quand on suit le sentier vers la liberte d'une vie authentique, loin des bruits des illusions et leurs armees de metamorphes insatiables. Le poete libanes - americain Kahlil Gibran (1883 -1931) parle souvent de la mer, du sable, de l'espace du firmament pour exprimer le langage de ses visions spirituelles - philosophes, comme dans sa collection d'aphorismes, "Le Sable et l'Ecume": "Je marche eternellement sur ces rives entre le sable et l'ecume La maree haute effacera mes empreintes Et le vent soufflant enlevera l'ecume." Le mystique - poete Sufi perse Jalal al - Din Muhammad Rumi ( 1207 - 1273), aussi savait donner un contexte universel et intemporel a la sagesse de ses inspirations. C'est Rumi qui a dit: "On ne peut toucher le ciel qu'avec le coeur." Le poete autrichien Rainer - Maria Rilke aussi trouvait beaucoup d'affirmation pour ses convictions, dans la sagesse de la nature: "Si tu resteras proche a la nature, a sa simplicite, a ses phenomenes meme petits et parfois a peine visibles, ces choses soudainement deviennent grandes, immesurables." Je pense a tous mes poemes qui celebrent la nature en Kabylie, ses vastes montagnes, et la voix de ses esprits, de son ciel, de ses nymphes de ses cascades, de ses rivieres, de sa lune, de ses etoiles, de Neptune et ses sirenes qui m'appellent vers ses rives, vers ses chants, ses memoires. Pour moi, le coeur kabyle et son esprit resistant, sont le tambour qui m'eveillent les jours pleins de promesses pour ma muse depuis 2017, quand le destin m'a introduit a l'Algerie et la richesse de son histoire, de sa culture berbere. Le chagrin de me savoir depuis 2019 loin des rives de la Kabylie, me forcent d'apprendre le savoir de poetes legendaires, comme Rumi, Gibran et Rilke: de pousser au - dela du tolerable, de laisser le feu du manque ouvrir le bois brulant de mon esprit, de mon coeur, vers le centre de cette energie de la volonte, qui sait transformer la solitude et ses demandes dans une source d'inspiration purifiee, ne plus limitee par les irritations que causent les illusions, les distractions d'un monde vide, sans ame. La sensation nauseabonde de me sentir transportee vers un univers parallele ou je n'existeais plus, etait effrayant, a un niveau affectif, mais je comprends qu'il me faut traverser ce couloir froid, seul, pour briser ce qui reste de ce mur d'une solitude implacable de qui son ombre la Kabylie et son esprit a su briser. Comme dit Rilke, pour la plupart, on est comme etre humain, seul, car peu sont les personnes qui nous voient, entendent et comprennent le monde interieur. Les cultures qui ont un sens fort de la communaute savent adoucir cette verite, sa realite qui peut etre dure, malgre tous les efforts de traditions et reunions qui celebrent la joie de savoir vaincre la distance qui separe les coeurs et les esprits dans cet enigme qui est la vie. C'est dit que les cultures ou les personnes sont les plus heureuses, sont celles de la region de la Mediterranee, dont la culture de la Kabylie fait partie, et je le crois volontiers. Se savoir membre d'un peuple qui a un coeur et esprit genereux, resistant et chaud, ajoute une mesure de confiance, de dignite, d'appartenance solide, qui sont un soutien dans les moments durs, et une joie dans les bons moments de la vie et ses caprices et defis. C'est pour cette raison que la punition du banissement est le plus severe dans les cultures de traditions anciennes. Etre seul, invisible, la torture de l'exile, car l'etre humain est un etre social, qui aime se voir son ame refletee dans la presence, l'amitie et la tendresse, d'une famille, d'un clan d'amis, d'egaux. Toute une vie d'exile culturelle - sociale m'a appris cette dure verite. Me savoir la seule personne de ma famille - de moi, un frere et deux soeurs - tous les trois plus jeunes que moi et nos deux parents - qui est encore en vie, est une solitude etrange, vivant dans ce pays immense qu'est les Etats Unis, de qui son coeur n'arrive pas a trouver une expression libre des pieges du compromis troublant. Cela m'a mis le coeur flamand dans une prison invisible au monde, de qui ses murs etaient suffoquants. C'est la Kabylie qui m'a donnee la force de briser mon isolation, et c'est quand je sens la peine de son absence que les ombres et les fantomes d'un passe lourd viennent pour se moquer de mon espoir, de mon courage. "Laisse tout t'arriver", disait le poete Rainer - Maria Rilke. Et bien, ceci n'a pas ete un probleme. J'essaie toujours d'eviter dans des reunions avec des amis ici, les conversations autour de famille. Des questions comme: et toi, tu as de la famille ici? Des parents, des freres et soeurs? Je reponds souvent que je ne veux pas deprimer l'ambiance, car ce n'est pas une heureuse histoire. C'est troublant de s'imaginer de repondre avec la verite sombre: "Et bien, j'avais deux soeurs, la plus jeune souffrait de la depression bi - polaire, et s'est suicidee a l'age de 35 ans. Elle s'est pendue. Mon autre soeur avait un mari et deux enfants de 8 et 6 ans, et elle est morte d'un cancer a l'age de 44 ans. Mon frere, qui allait devenir grandpere de deux petits enfants, est mort de complications du COVID il y a 5 ans, sans savoir qu'il allait etre grandpere. Il avait 61 ans. Ma mere est morte du cyrrhose du foie, il y a 17 ans, et elle avait jetee dehors a mon pere 7 ans avant sa mort, car il souffrait de la demence et elle voulait se debarrasser de lui. Il est mort seul et triste, loin de moi et mon frere, et je n'ai meme pas pu lui dire adieu." Ce n'est pas une conversation qui anime. Donc, je ne dis rien, sauf si c'est inevitable. Mon mari et mon fils et juste quelques personnes ici connaissent l'histoire, et on n'a pas besoin de la revisiter que rarement. Comme c'est la Kabylie qui m'a donnee ma voix de poete, l'energie guerisante de mes inpsirations litteraires et artistiques, je la vois comme ma famille de coeur, qui m'accepte avec mes blessures, mes traumes, et qui m'embrasse, au lieu de me juger, mepriser. Hier matin je me sentais comme avoir le mal de debarquement, suite de cette sensation du risque de devenir invisible a nouveau, si les rives de la Kabylie s'eloignent imperceptiblement. Je prefere ne pas trop y penser. Je prefere penser aux mots pleins de conviction et espoir de Rainer - Maria Rilke, quand il conseille au jeune poete Franz Kappus, dans la IVeme lettre a lui, dans la collection publiee "Lettres a un Jeune Poete" (1929) : "Crois dans un amour qui se garde pour toi tel un heritage, et crois que dans cet heritage, il y a une force et une benediction si grande, que tu peux y voyager aussi loin que tu veux, sans devoir quitter son espace." Ceci est pour moi le plus beau regal que la Kabylie m'a donnee: me savoir liee a elle, n'importe la distance, n'importe les defis de sa part, ou de la mienne. C'est quand cette joie et sa chaleur se mettent dans mon coeur de poete liberee, que les monstres et leurs grimaces sur cette plaine cruelle de la solitude, comme etre prisonniere d'un univers parallele hostil, fuient, et je me sens inondee de la flamme du bonheur de la tendresse kabyle et sa generosite, son regard ancien, benevolent, charitable, du pays de l'Algerie et ma Kabylie, ma muse, ou vivent les hommes, femmes et enfants libres, pour qui je chante d'ici mes poemes sur les melodies et notes que m'inspirent les voix et les sourires des Imazighen de l'Afrique du Nord.  

Trudi Ralston  


L'information sur les vers et pensees des poetes Kahlil Gibran, Jalal al - Din Muhammad Rumi, et Rainer - Maria Rilke, courtoisie de Wikipedia.