Saturday, November 22, 2025

La Conversation: La Mesure de la Distance - dans la serie "Au carrefour des Rencontres"

              Ce matin, en donnant a manger les oiseaux et les ecureuils qui visitent le jardin qui adjoint la foret de l'autre cote de la cloture qui les separe, j'ai eue cette pensee sur un sujet qui touche proche le coeur et l'existence humains: la distance. Ce mot simple, on pourrait dire presqu'ordinaire, vit pourtant dans toutes ses formes dans le va et vient de la vie quotidienne, de la vie exceptionnelle, impossible, difficile, douloureuse, courageuse, et tous les autres adjectifs que sont les costumes que ce mot humble se doit mettre sur le theatre de l'histoire, des peuples, et de chaque personne a travers le temps. On ne peut pas etre une personne qui vit, ou a vecu des liens longs, de famille, de mariage, d'amities, de collegues, de communaute, je parle de 10, 20, 30, ou dans mon cas, 40 ans, sans arriver a un point ou on comprend comme c'est difficil, dur meme, dans les meillieurs des circonstances aussi, de traverser la distance qui nous separe du coeur, de l'esprit, de l'ame d'une autre personne, meme apres avoir passee une vie entiere ensemble, de s'aimer avec devotion, d'etre des parents, des epoux, des amis, des enfants sincers, patients, gentils, courageux, dans les moments agreables, et ceux de defis, et leurs degres plus grands ou plus petits. Les raisons sont multiples, et paraissent evidentes, et celles de raisons qui a premiere vue sont les plus logiques pour en expliquer la complexite de la distance qui existe entre les personnes, echappent quand meme le denouement de leur frustrante facon de savoir evader une solution qu'on espere a chaque fois etre juste en face de notre comprehension. Alors, de quelle distance s'agit - il, c'est ca la question intrigante, que je me pose. Il y a biensur, la distance la plus visible, pour ainsi le dire: la distance geographique, qu'on peut mesurer en kilometres, en miles, comme on le fait ici ou je vis aux Etats Unis, et cela me fait sourire, qu'apres pres de 50 ans dans ce pays vaste, et l'avoir traversee du Nord au Sud, et de l'Est a l'Ouest ses milliers de kilometres de terrain, je calcule toujours les distances en kilometres, meme si tout sur les routes est annoncee en miles. Et voila, une des premieres "types" de distance: la distance, comme expression d'une definition qui est autre de celle avec laquelle on a grandi, comme une idee qualificative, mesurable selon les normes d'une culture et ses interpretations, et dela l'importance des sciences, sociales, mathematiques, et leur partage, qui essaient d'unir ce qui nous separe par l'imposition de frontieres, de passeports, de lois, de liens entre pays, qui ou nous savent unir, ou garder a distance, effectivement, suite de conflits diplomatiques, de guerres, de disputes de commerce, de ressources, de differences en ideologies economiques, sociales, historiques, de degats d'invasions, du colonialisme, du desir de dominance. La distance se manifeste ainsi de facon bien concrete, comme toutes ces millions de personnes qui essaient de fuire la violence suite de geurres civiles, de persecutions, de desastres ecologiques, de racisme, de manque d'une chance a une vie libre du desespoir, de la misere, et qui pas mal de fois se trouvent dans des circonstances apres plus au moins tolerables, mais isolees par la distance linguistique, sociale, culturelle, qui les a accueilli, et voila qu'on arrive a "la distance" penible de la population des immigrants. Il y a donc la distance "invisible" dans un sens, celle qui fait souffir en silence, pour se sentir en dehors de la communaute, de la culture dominante, du pays dans lequel on vit. J'ai fort pensee ce matin de silences au jardin, avec son ciel opaque, froid du mois de novembre ici, a ce genie litteraire algerien: l'ecrivain et dramaturge Kateb Yacine, a qui je retourne souvent, a son livre "NEDJMA", que j'ai lu plusieurs fois, et a chaque fois, c'est comme une rencontre cathartique, profonde, sur toutes ces distances qui dechirent, qui cherchent a comprendre, a guerir, ce mal agonisant de se savoir loin de tout ce qui nous unit, devrait unir comme etre humains, mais que notre obsession avec les categories, la dominance, politique, economique, ideologique, mythologique, linguistique, cherche a detruire depuis la nuit des temps et sa parade du theatre sanglant des civilisations, cette tragedie du "mien" et "tien", de "eux" et "nous". La distance la plus cruelle, en fait, est celle qui force les personnes de se rendre leur dignite, leur liberte, leur droit a une voix, au respect, physique, culturel, social, qui cherche a nier la personne de la personne, qui cree des distances imposees par les systemes qui s'assurent la dominance. Cette misere et frustration se manifeste dans l'evantail de systemes de repression, qui sont les maitres de creer des distances brutales, mortelles aussi. A l'autre bout de ces realites tragiques de la condition humaine, il y a les distances subtiles, qui existent entre personnes meme quand toutes les intentions sont bonnes: les malentendus, les disputes, les "mais non, ce n'est pas ce que je voulais dire", les "tu ne m'entends pas", et la solitude et isolation, donc, la distance que ces malheurs dans la communication savent creer, que le monde du theatre, et de la litterature sait explorer, partager, essaie de comprendre, d'en resoudre ses mysteres. Les anciens dramaturges grecs Aeschylus, Sophocle, et Euripides, seraient probablement ne pas trop surpris de constater que le monde du XXIeme siecle n'arrive pas a resoudre le mystere des distances qui nous separent, en fait, on a fort l'impression, que les choses dans ce sens ne s'ameliorent guere.  Mais, je trouve que cela vaut l'effort, et dans mon cas, comme personne qui se sent en exile culturel permanent, le lien avec la Kabylie, ou vit mon coeur de poete,  -depuis mon introduction a son ample esprit en 2017, grace a une amie francaise - kabyle de mes annees d'etude universitaires en litterature espagnole et latine - americaine au Texas - qui a survenu et continue de surmonter des defis qui remontent des milliers d'annees, me donne la chance d'effacer avec espoir et courage, cette ligne tetue des distances qui separent, qui font souffrir, qui tuent lentement, cruellement, le souffle qui reve de la chance d'etre libre, soi - meme. La distance qui souvent est tres difficile de traverser, on la vit dans le silence des defis de tous les jours, quand on sourit, pour cacher la larme qui cherche a s'echapper, quand on raconte une blague pour couvrir une blessure au coeur invisible. La distance, celle qui fait hesiter les mots qu'on choisit, celle qui nous fait sentir seule, entouree de personnes bien intentionnees, celle qui nous met ce manteau lourd de se sentir impuissant, et qui nous fait vivre dans le monde interieur de notre etre, et que la nuit le monde de nos reves essaie de nous aider de briser son mur epais, impitoyable. Ce poeme j'ai ecrit en anglais, et je l'ai apres traduit en francais, et je le dedie au coeur chaud de la Kabylie. Ce poeme decrit les images vues, dans mon  reve il y a 2 nuits, ou je me trouvais encore dans le monde des distances, seule, marchant a pied, dans un monde qui ne me voit pas, un monde de distances si longuement vecues, tolerees, que cela me suprend parfois, que j'ai encore mon image qui se reflete dans le miroir, quand je me retrouve encore de ce cote de la realite, et quand je retrouve le sourire, pensant a cet article pour ma famille de coeur, pour mon collegue d'Aokas, et mes pensees que je peux vous envoyer, sur le sentier long, beau vers l'acceuil qui voit, qui comprend, de votre esprit ancien, resistant, qui chaque jour aussi se bat contre la distance dans toutes ses formes interminables, et qui reverbere dans la force de vos chansons, de la lumiere qui brille dans vos yeux tolerants:

In the Land of Shadows 


In the land of shadows, no one knows your name. In the land of shadows, it does not matter, because no one knows from where you came. 

In the land of shadows, everything is a game. The only rule is to play with enough courage to see the night close its curtain, to make way for the breaking of the spell with the call of the dawn's loud yell.

In the land of shadows, I walk alone. All paths are circles, drawn by the visions of a clan of wizards, banned from the gates of time. 

In the land of shadows, I walk in silence, but everything there is music, traffic, people's echos, as they smile, dance, in towns and villages, where they gather, and I see them, looking back at me, as my own shadow folds its colors into the rythm of their voices, as they fade in the sun's breath and fire. 

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Au Pays des Ombres


Au pays des ombres, personne ne sait ton nom. Au pays des ombres, cela ne fait rien, car personne ne sait d'ou tu viens. 

Au pays des ombres, tout est un jeu. La seule regle est de jouer avec assez de courage de voir la nuit fermer le rideau, pour ceder sa place a la fin du sortilege qu'annonce le cri fort de l'aube. 

Au pays des ombres, je marche seule. Tous les chemins sont des cercles, que dessinent les visons du clan de chamans bannis des portails du temps. 

Au pays des ombres, je marche en silence, mais tout autour est de la musique, circulation, echos de personnes, qui sourient, qui dansent, dans des villes, dans des villages, ou elles se reunissent et me regardent, et mon ombre a moi se plie les couleurs dans le rythme de leurs voix, et ils disparaissent dans le souffle de feu du soleil. 

Trudi Ralston 


"The most important days in a life are the day you are born, and the day you figure out why." -  Mark Twain (1835 - 1910): "Les jours les plus importants dans une vie sont le jour qu'on nait, et le jour qu'on en decouvre la raison." 

Friday, November 21, 2025

Un Dynamisme Rassurant: Le Monde Complexe du Portrait "Cherif" de Nacer Amari - dans la serie "Au Carrefour des Rencontres"

              Il y a un lien historique intime entre le monde de la portraiture dans la peinture et dans la photographie, qui unit ces deux expressions du monde des arts visuels de facon incontestable, durable. Pour toutes les evidences que la portraiture est l'art qui documente le va et vient de rois et empereurs, de personnes fameuses qui font le defile de l'histoire de la terre, il y a autant d'evidence qu'elle sauvegarde la vie quotidienne du peuple, leur signature aussi riche et importante quant au heritage des cultures et leur temoignage des civilisations et leur passage. Le mouvement du realisme comme esthetique qui continue d'influencer les arts visuels exprime cette passion de la portraiture envers la diversite des peuples de la terre. L'expressionnisme et le surrealisme voient une renaissance de nos jours, un fait que j'explore dans plusieurs des articles de mes livres sur l'importance de la photographie et sa portraiture de l'artiste visuel d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie. Son dernier portrait en noir et blanc du 16 novembre 2025, "Cherif" est un poignant exemple du style realiste, et evoque un sens fort aussi de nostalgie expressionniste, dans la sensation que cree ce portrait d'une peinture a l'huile, pour savoir creer l'effet de couches epaisses qui s'entre - unissent, d'ombre et lumiere, qui ajoutent grandement au dynamisme et rythme lineaire du tableau. C'est un trait en fait, du monde de la peinture a l'huile, de savoir creer des nuances riches en couches, grace a la qualite de la peinture qui permet une flexibilite grande au pinceau et ses variants en taille, en poils d'animal ou synthetique qu'utilise l'artiste, une technique qui remonte loin dans l'histoire, comme on va apprendre sur cette excursion que nous mene ce portrait kabyle. La peinture a l'huile est depuis des siecles la technique la plus commune, qui favorisait utiliser les panneaux de bois, et aussi depuis le XVIeme siecle, la toile et les plaques de cuivre. Les peintures les plus anciennes faites a l'huile datent du VIIeme siecle, de c. 650 A.D., et etaient crees par des artistes bouddhistes de Bamiyan, en Aghanistan, au meme site des statues geantes de Buddhas, sur la route du peuplement historique de Bamiyan, qui est sur la fameuse Route de la Soie de l'Asie, qui s'etendeait 6,400 km a partir du second siecle B.C. jusqu'au milieu du XVeme siecle A.D., et qui etait un reseau de routes de commerce qui par voie terrestre et maritime unifiait l'Asie Centrale, et du Sud, Est et Sud - est et Sud - ouest, et l'Asie de l'Ouest ainsi que l'Afrique de l'Ouest et de l'Est, ainsi que l'Europe du Sud, et qui entre autre, fournissait les soies pour les habits de la pharaoh Cleopatre (69 B.C. - 30 B.C.). La Route de la Soie, et leurs legendaires villes historiques de Samarkand, qui se trouve en Uzbekistan, et est protegee depuis 2001 par l'UNESCO comme patrimoine de l'heritage mondial, et d'Isfahan, qui se trouve en Iran, et de qui sa grande place est parmi les plus grandes dans le monde, et fait aussi partie du heritage sous protection de l'UNESCO, l'Organisation des Nations Unies pour l'education, la science et la culture, cree en 1945). Samarkand et Isfahan sont fameuses pour leur architecture exquise et leurs caravanserai de soie, or, chevaux, chameaux, de miel, vin, parfums. Ces caravanserai, qui devaient faire face aux dangers de bandits et du desert immense Karakum, qui couvre une region de 350,000km2, en Asie Centrale au pays de Turkmenistan. Les conditions climatiques du desert de l'Asie Centrale, ont assurees que les statues et les peintures a l'huile et leurs couleurs se sont conservees pour pres de 1500 ans, ce qui est un fait interessant quant a l'histoire de la peinture a l'huile comme technique, car ce ne serait qu'au XVIeme siecle que ce style arriverait en Europe, et ce style continue d'etre important dans le monde de la peinture contemporaine. Dans ce monde, le type de l'huile utilisee et des pinceaux, varient selon l'effet que veut exprimer le peintre. Les huiles siccatives dans la peinture a l'huile inclurent l'huile de lin, l'huile de noix, l'huile de pavot, et l'huile de carthame. La peinture a l'huile seche par le processus de l'oxydation et ne pas l'evaporation, ce qui fait que les peintures ainsi crees sont seches en environ deux semaines, dependant des couleurs utilisees, et une fois seche, la peinture est protegee par une couche de vernis, qui ajoute aussi un effet de luminosite. Il y a aussi des artistes qui choisissent de ne pas utiliser le vernis, pour eliminer un effet brillant, lis. Je me rappelle les peintures a l'huile du peintre expressionniste flamand Raoul Van den Heede (1924 - 1999), ami de mon pere, qui preferait des couches bien epaisses pour ses portraits et nature mortes, ce qui leur donnait un effet de bas - reliefs, et une energie intense, qui etait en parfaite harmonie avec le temperament rebelle du mouvement de l'expressionnisme. Un des artistes qui etait parmi la vangarde de ce style des couches epaisses, etait le peintre de la renaissance italienne, Giovanni Bellini (1430 - 1516). C'est cette qualite "impasto" - qui est le mot italien qui veut dire "comme une pate" - des couches epaisses, qui augmentent le sens de dynamisme qui se reflete dans le style du portrait "Cherif" du photographe Nacer  Amari. C'est un effet ingenieux de ce portrait, qui presente une inversion interessante, qui nous dirige du monde exterieur du protagoniste et son temperament bohemien, vers le monde interieur complexe et ses subterfuges et ses inferences voilees, qui lui donnent une aura de mystere, d'intrigue. Ce portrait rappelle aussi la technique du monde de la renaissance, et du baroque, ou le pinceau de la peinture a l'huile s'utilise pour creer une surface luisante, avec l'aide d'une couche de vernis qui permet que la lumiere penetre totalement cette couche, comme l'effet dans "Cherif", ou la lumiere sur les joues, les lunettes et le collier du protagoniste donne l'impression d'une peinture a l'huile, et cet effet le photographe sait augmenter encore, avec l'application geniale des ombres foncees, veloutees des bras, du shirt et de l'arriere plan. Ce contraste entre lumiere luisante, et lignes foncees, entre lumiere qui reflete, et lumiere qui dessine, dans le contour du visage, de la moustache et de la barbe. Les doigts des mains jointes au centre du portrait, sont un point de calme dans le dynamisme sur, interieur de ce portrait, comme le chapeau festif, que le protagoniste porte comme la coiffure d'un chef de tribu important. Tout de ce portrait kabyle parle d'un protagoniste intrigant, avec une vue complexe, ample du monde qui lui entoure. Ce portrait me rappelle aussi les portraits realistes du peintre bresilien d'Intu, Jose Ferraz de Almeida, Junior (1850 -1899), qui aimait faire des portraits du peuple de la region de Sao Paulo, le peuple Caipira, qui sont une culture d'origine portuguese - espagnole, equivalent au cowboys de l'Ouest des Etats Unis, et au gauchos des pampas de l'Argentine, qui travaillaient avec des chevaux dans le monde du betail et ses commerces, et etaient vu avec un certain mepris par les colons aristocrates, comme ceux qui faisaient leurs fortunes des plantations de cafe, et les proprietaires desquels Jose Ferraz de Almeida, Jr. ferait pas mal de portraits, comme artiste bresilien qui avait recu une partie de son education dans les arts a Paris dans les annees de 1876 - 1982, avec l'aide financiere du dernier empereur bresilien, Pedro II (1835 - 1891), qui regneait de 1831 - 1889, quand l'empire bresilien serait apres son abdication forcee, aboli. Pedro II etait connu pour son respect pour les droits humains, pour l'abolition de l'esclavage en Bresil, et pour son sens de justice et son interet dans le monde des arts et de la culture. Son interet de la part du peintre Jose Ferraz de Almeida, Jr. dans le monde des classes populaires, n'a pas ete contrariee par les classes aristocrates dans cette ambiance politique - economique de tolerance sous le regime inclusif de Pedro II. Ses portraits de cette epoque creative de portraits populaires faits d'hommes et femmes dans le va et vient de la vie quotidienne, ont une ambiance de grande authenticite, de profondeur artistique et d'interet social - historique qui donne une idee du Bresil de la region de Sao Paulo vers la fin de l'ere imperiale. Le monde de la peinture a l'huile est riche en couleurs et nuances en lumiere, en lignes qui unissent l'ombre a cette lumiere, et dans cette expression la peinture, l'huile, la voile, ou le panneau de bois, le pinceau, le vernis, tous jouent leur role, dans le processus par excellence pour creer des peintures de qui leur technique a su inspirer Leonardo da Vinci (1452 - 1519), comme son portrait de la "Mona Lisa", aussi connu comme "La Gioconda", et est le portrait fait entre 1503 -1506, de Lisa del Giocondo, l'epouse d'un marchand opulent de soie en Florence. Le pinceau le plus notable, est celui fait des poils de la belette de Siberie, qui a le trait avantageux de la souplesse et de "la bonne memoire", qui dans le monde des outils des arts se refere a la qualite du pinceau aux poils de martre de retourner a sa forme originale apres son application sur la toile ou le panneau. Ce trait les peintres l'appellent le craquement du pinceau, ou "a brush's snap", en anglais comme je l'ai trouvee dans l'information sur ce pinceau. Interessant de noter aussi, que les peintures a l'huile etaient faites sur des panneaux de bois, parceque le bois permet rendre visible les plus fins details, et pour cette raison, les miniatures a la peinture a l'huile etaient, et sont faites encore par certains artistes, sur le bois. Le desavantage du bois comme surface d'une peinture a l'huile, est que sa rigueur le rend plus difficile pour le transport, et si ne pas maintenu dans des conditions optimales, le panneau peut causer des craquelures et la deformation, et les panneaux de bois sont aussi plus chers et plus lourds que la toile. La toile, comme surface, fut introduite par les peintres italiens, et reste depuis son introduction au XVIeme siecle, la surface la plus populaire pour cette technique. Ensemble avec le bois, les plaques de cuivre aussi etaient populaires. Il y a une attraction decisive dans le style et la technique de la peinture a l'huile, qui permet que tous les elements de lumiere - ombre, de lignes et leurs nuances, rythmes, ennergies, savent s'exprimer avec une grande degre de precision et subtilite, ou le pinceau, selon sa forme et taille, sait varier l'ambiance de la peinture, ses couleurs, son esprit, avec surprenante sensibilite affective - visuelle. Cette grande flexibilite entre peinture, pinceau, peintre, matiere, couleurs, fait que la peinture a l'huile reste a la vangarde de ce monde autant aujourd'hui, que dans le monde de Leonardo da Vinci d'il y a 500 ans, et dans l'heritage unique des peintures murales de 650 A.D. de Bamiyan en Afghanistan. La peinture a l'huile se sent a l'aise autant dans le monde de la renaissance, que l'univers du baroque, de l'expressionnisme et du surrealisme et ses resurgences, et dans le monde du realisme, de l'impressionnisme, de la photographie qui elle, a ses propres signatures dans la resurgence contemporaine de ces mouvements artistiques. Le portrait realiste "Cherif' du photographe portraitiste Nacer Amari de Tassi Photographie, est un exemple convainquant des traits de la peinture a l'huile qu'il a su y suggerer avec finesse, avec intelligence, pour y etaler tous les elements que sa vision sait inclure dans l'imagination du spectateur, de nous emmener dans le monde riche, inclusif, subtilement avant - garde, rebelle, fier, confiant de ses protagonistes kabyles. 

Trudi Ralston  


La recherche sur le monde de la peinture a l'huile et ses materiaux et ses antecedents et techniques, ainsi que l'information sur le polymathe italien Leonardo da Vinci (1452 - 1519) et le peintre bresilien Jose Ferraz de Almeida, Jr. (1850 - 1899), courtoisie de Wikipedia.      

Tuesday, November 18, 2025

Eclipse: La Force de la Volonte Creative - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

         Ce matin tard, juste avant l'heure de midi, un soleil de lumiere brillante s'est mis haut dans les couronnes des arbres du jardin, comme un acte de triomphe qui a banni la pluie et le gris du jour. Cette joie de lumiere s'est repandie comme une symphonie silente, et m'a causee une forte emotion, qui etait un melange de contradictions, d'envie de joindre la joie visuelle du soleil, et de manque, de vouloir me sentir membre d'un clan ancien, qui se reunissait dans mon imagination, dans le coeur de la foret en bas de la cloture qui la separait du jardin. Cette sensation visuelle - affective m'a fait rappeler la musique et ses melodies hantantes du groupe de rock anglais fameux Pink Floyd, leur chanson de l'album "The Dark Side of the Moon" de 1973, specifiquement la diezieme et derniere chanson, ecrite par un des membres fondateurs du groupe - jusqu'a 1985 - George Waters (1943) : "Eclipse". C'est une chanson pleine de profonde reflection melancholique, sur les contradictions existentielles entre le mal et le bien, comme le dit George Waters dans un des vers: "and everything unders the sun is in tune, but the sun is eclipsed by the moon", ce qui se traduit, "et tout sous le soleil est en harmonie, mais le soleil s'eclipse par la lune." Le vers repetitif de la chanson: "Tout ce que tu touches / Tout ce que tu vois/ Tout ce que tu goutes/ Tout ce que tu sens" implique cette lutte entre le bien et le mal, dans le coeur de l'etre humain, selon George Waters. C'est une chanson qui laisse une durable impression, sur le besoin de ne pas ceder la derniere parole au mal, au doute, a la fatigue mentale et physique, et de continuer de croire que la volonte et la force de rendre visible la chance pour un equilibre existentiel en faveur du bien, vaut l'effort, vaut l'energie considerable necessaire pour le realiser. Le symbolisme du titre de la chanson "Eclipse" a une force visuelle aussi, car la lune, qui est tellement plus petite que le soleil geant, sait cacher, eclipser le soleil, pour etre plus proche que le soleil, qui est a une distance immense. Comme le mal, qui sait s'acharner avec asphixiante proximite, sait cacher, eclipser le bien qui est une force spirituelle autant que concrete, qui a des liens avec le ciel, la lumiere, l'eternite, la guerison, contraire au mal qui a des associations avec les tenebres, la destruction, la cruaute, le neant, le vide. Le bien affirme, le mal aneantit. Je pense dans ce sens dans la force guerisante, transformative des arts, qui savent unir les personnes, les communautes, avec les expressions mythologiques, les contes, la danse, les rites, la musique, le theatre, la poesie, la sculpture, le tissage. Cet effort que fait la force de la volonte creative est toute une joie si elle reussit de trouver son expression dans le partage, et de meme mesure, cet effort de la volonte creative est tout un defi considerable quand on doit l'affronter seul, pour raison de vivre en exile, physiquement, comme je le vis, un exile intellectuel - culturel. L'exile peut aussi se manifester dans des formes encore beaucoup plus exigeants, dans le cas de l'exile politique, ou l'exile issu de l'isolation suite de se trouver esprit creatif dans un environnement hostil de la vision de l'artiste, si l'esprit de la personne se trouve ne pas compris, ne pas vu comme acceptable, meme une menace sociale - morale pour des idees avant - gardes, risquees, scandaleuses du point de vue des normes esthetiques etablies. Se trouver la passion artistique ne pas compris, isolee, meprisee, menacee, niee, est difficil. C'est le cas de pas mal d'artistes dans les chroniques de l'histoire des arts, ses actes de rebellie courageuse, pour rester fidel a la vision qu'inspire les muses, qui peut mener a la condamnation et ses dangers de prison, meme de la mort, selon les normes de la societe dans laquelle on se trouve. L'exile non plus est evident, quoique c'est sur, comme je peux en temoigner apres toute une vie loin de ma terre natale, que cela sait forger, et ceci ne pas sans considerable courage et patience, un esprit et coeur flexibles, resistants, libres d'une grande quantite d'illusions qu'on quitte sur la route vers l'integration d'une attitude de tolerance autant envers autrui que soi - meme. Dans ce sens, la presence spirituelle du coeur kabyle est d'une importance cruciale quant a l'evolution de l'expression de mes energies creatives dans le monde de mes ecrits en prose et poemes que je dedie a l'unique heritage de la culture de la Kabylie. La force de la volonte creative, qui sait surmonter la pression negative du mal et ses metamorphes, qui trouvent une facon de s'infiltrer sur le theatre de la vie. La Kabylie et la collaboration avec mon collegue photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, m'apprennent a maintenir l'espoir du courage, m'apprend aussi de me forger une confiance plus solide, plus determinee, et d'accepter mes vulnerabilites, en meme temps que d'apprendre, un pas a la fois, comment compartimenter les problemes, et comment maintenir un bon sens de l'humour au milieu des incertitudes. La chanson de Pink Floyd "Eclipse" qui m'avait tellement impressionnee comme adolescente, j'en comprends l'ampleur maintenant dans le contexte de la chance unique que me donne le lien avec la Kabylie et mon collegue d'Aokas, qui me permet me definir et explorer amplement les visions creatives, d'en comprendre ses origines, ses intentions, son destin, unie a l'esprit kabyle de facon unique, totale. Me donne la chance de retrouver a chaque fois, l'equilibre entre la peine et la joie existentielle, grace a me savoir solidement sure que la terre qui m'a donnee les mots pour raconter l'histoire de ma vie est la meme terre qui m'apprend le droit a l'identite, sa force creative, sa volonte, et qui m'a vu naitre loin d'elle en Flandre, et qui me tient ici en exile aux Etats Unis, je l'ai trouvee sur les rives de l'Afrique du Nord, et c'est sa terre que je pleure, de qui je celebre, et de qui je crie son absence, son amour qui a changee tout, qui me permet de surmonter tout defi, n'importe ses exigences. La Kabylie, pour mon ame de poete, est l'anti - dote contre les tenebres, l'isolation, le neant de la solitude, elle me permet, comme le chante George Waters dans "Eclipse", toucher, voir, gouter, sentir, aimer, creer, dire, rencontrer - tout: ce qui fut, ce qui est, ce qui sera, sans peur, sans regrets, avec espoir, passion, confiance. C'est elle qui me permet voir, dans la solennelle distance de ses montagnes et eaux eternelles de la terre benie des Imazighen, le sourire du Sphinx devant le portail lourd qui separe le jour de la nuit, le chagrin de la joie, l'indifference de l'amour, le bien du mal, et la vie de la mort. Apres avoir ecoutee encore la chanson "Eclipse", si emouvante, si cathartique, la pensee qui me vient, comme les derniers mots d'un monologue d'une piece de theatre ancien, est: "Merci, ma Kabylie. Merci, ma famille de coeur Amazighe. "Je suis parce que tu es". Avec toi, la lune n'obscurcit pas ton soleil brillant qui vit dans mon coeur. Son amour illumine tout avec la force de sa chaleur, de son etreinte, de ses chants." 

Trudi Ralston   

L'information sur la chanson de 1973 "Eclipse" du groupe de rock anglais Pink Floyd, courtoisie de Wikipedia.  

Sunday, November 9, 2025

Le Nomade Accidentel: La Memoire Lamellaire dans "LKHIER" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

              Ce fut une journee presque chaude, a 62 degres Fahrenheit ici a Olympia, qui fait 16.7 degres Celsius, un peu une surprise, apres la temperature basse pendant la nuit de 34 degres Fahrenheit, ce qui est juste 1.1 degres Celsius. Apres des jours et jours de pluie torrentiale, voir le soleil et un ciel bleu avec meme des chants d'oiseaux apparemment eux aussi contents de noter le changement soudain dans la meteo, j'ai finalement pu faire le velo pour une heure et demie, et couvrir 19 kilometres, en ecoutant une musique de Bob Marley & The Wailers, et aussi de Jimi Hendrix, deux geants dans le monde de la musique moderne. Ecoutant la voix melodieuse, lente, accueillante de Bob Marley (1945 - 1981), dans ses chansons "Is This Love?", et "Stir It Up", "Three LIttle Birds", et l'iconique "Get Up, Stand Up" suivies par une des mes chansons les plus favories et aussi prophetiques de Jimi Hendrix (1942 - 1970) - de qui sa tombeau est a juste 96 km d'Olympia, a Seattle, le lieu de sa naissance - quant au chaos du monde en ce moment, "All Along The Watchtower", une chanson ecrit par le troubadour legendaire aussi Bob Dylan (1941), qui a fameusement dit qu'il preferait l'interpretation de cette chanson qu'en faisait Jimi Hendrix au - dela de la sienne, etait therapeutique, relaxant. Revisiter le genie de Bob Marley et de Jimi Hendrix, m'a trouvee ainsi dans une reflection nostalgique, qui m'a trouvee la memoire inondee des durables souvenirs que m'a laissee le restaurant "De Klokkepot" de mon oncle peintre Emiel De Cauter (1921 - 1976), au village d'artistes flamands de St. Martens - Latem, a une douzaine de kilometres de la ville est - flamande de Gent. Le restaurant de mon oncle et sa femme Nora, etait tres populaire, pour son ambiance et pour etre le site de preference des artistes et leurs familles, et de musiciens Roma et flamenco, duquel son fils Koenraad de mon oncle Emiel etait membre d'un groupe qui jouait souvent au restaurant le soir. Et en fait, le fils de mon oncle et son fils a lui, Myrrdin, sont des musiciens de jazz et flamenco connus dans la region pour leur expertise dans le genre. Ce fut une experience inoubliable comme enfant curieuse et precoce, d'explorer ce monde bohemien, inclusif qu'etait le restaurant de mon oncle, et le batiment du restaurant existe encore, avec le nom aussi qui reste le meme, plus de 50 ans plus tard. Cette revisite nostalgique de ces precieux souvenirs de mon adolescence en Flandres, je sens quand je vois le portrait du 19 octobre 2025, "LKHIER" du photographe kabyle Nacer Amari de Tassi Photographie. Ce portrait en noir et blanc, fait en gros plan, emet une aura de profonde intimite affective - visuelle, venu du regard dans les yeux ebenes du protagoniste, un regard de douceur melancholique cadree par la chevelure, le chapeau, le moustache et la barbe qui illuminent la lumiere et les lignes du contour du visage et ses nuances qui s'unissent dans ce portrait reflexif, silent, de qui les yeux voyagent loin, tres loin, dans le temps. Et ces yeux voyagent aussi vers le spectateur, lui invitent sur cette avonture qu'est le detour fort que peut se reveler etre la nostalgie de la memoire. Ce que je me rappelle de mon oncle Emiel, qui se paraissait beaucoup dans sa physionomie en fait au protagoniste de ce hypnotisant portrait kabyle "LKHIER", est son regard. Il avait ete prisonnier de guerre comme jeune homme d'une vingtaine d'annees pendant la Seconde Guerre Mondiale, ou il avait ete systematiquement soumis a l'abus, a la privation de ses besoins de nourriture, de hygiene, de protection du froid, avait souffert la violence physique, mentale, et a failli en mourir, avant d'etre liberee finalement. Cette experience lui resterait et se montreait dans l'angoisse de ses peintures et portraits surrealistes a l'huile. Je n'oublirai jamais la peinture en auto - portrait de lui derriere une serie de barreaux qui paraissaient donner l'impression de lui eloigner chaque fois plus de la chance de la liberation. Le regard de torture, de desepoir dans les yeux, etait hallucinant, pour moi a l'age de 14 ans, de voir ce degre de solitude, de misere, et de savoir que c'etait le frere de ma mere, qui avait souffert ainsi. Emiel avait les yeux les plus doux, les plus tristes, et en meme temps les plus alertes, les plus intelligents. Il avait la voix lente, mesuree, de timbre reflexive, et tous ses gestes, de ses mains, de leurs reactions, etaient comme fait au ralenti, et pourtant vibrants avec une energie presque frenetique, exuberante, car il avait une personalite plein de charisme. Son restaurant etait le site d'etre, du monde artistique - intellectuel de St. Martens - Latem des annees 1960 - 1970, jusqu'a sa mort a l'age de 56 ans en 1976, suite d'un cancer qui lui a vite enlevee son energie vitale irrepressible. Il etait imposant, d'une hauteur et figure physique robuste, costeaud, augmentee par sa chevelure bouclee longue, sa barbe et moustache, ses bagues et habits bohemiens. Il connaissait le monde de la musique tres bien, et l'enseignea a son fils Koenraad, qui a son tour l'enseignea a son fils Myrrdin, les deux des musiciens  jazz - blues - flamenco accomplis. Quelle emouvante et sublime synchroncite est ce portrait "LKHIER" du photographe d'Aokas, Nacer Amari, le collegue artiste qui me permet cataloguer ses magnifiques portraits kabyles en meme temps qu'il me permet me cataloguer ce qui me reste de ma famille: mes memoires, avant l'introduction a l'esprit et coeur ancien resistant des Imazighen de l'Algerie, si fracturees, de mon enfance et mon adolescence en Flandres, et qui me permet de me guerir des blessures et solitude agonisantes de l'isolation et son oubli impitoyable de mon exile de decennies ici aux Etats Unis, qui m'avait coupee de mes racines, de mon identite, allait aneantir ce qui restait de ma famille, de ma voix de poete bannie. La Kabylie est unique dans l'historie de ma vie, et il faut que je repete cette verite comme un mantra, une incantation fiere, importante. La Kabylie est dans l'art de sa photographie de Nacer Amari, le leitmotiv qui unit l'histoire et sa liberation de mon etre artistique - poetique - litteraire - sociale. Je crois que cela prendra le reste de ma vie, pour en comprendre, explorer, cataloguer et partager son impact, son effet, son incidence intellectuels, de ce don inegal, profond, de grace, de pouvoir transformatif, eclairant, generatif, qu'est depuis des annees deja, cette collaboration et sa magie creative, que la Kabylie me regale, qui unit le sentier improbable et ses avontures et explorations artistiques - historiques d'un photographe ingenieux kabyle et une poete - ecrivaine flamande: de ce collegue gentil, intelligent, d'esprit et coeur ouverts, receptifs, qui a su m'apprendre comment me liberer du traume, du sortilege suffoquants d'un exile trop long, devenu une torture mentale - affective douloureuse, destructive. Le regard dans les yeux du protagoniste "LKHIER" inspire une memoire lamellaire: de mon oncle, de souvenirs encore intacts et precieux, et du lien guerisant, liberant qui y brille dans la vision, et dans le regard, comme s'ils etaient cousins, famille, qui unit la lumiere et ses mysteres, ses courages, de leurs yeux, de leur regard unifiant: de "LKHIER", de mon oncle peintre Emiel De Cauter, et de mon collegue artiste Nacer Amari, comme de trois nomades accidentels qui se retrouvent, se rencontrent. La lumiere chaude de leur regard uni, se traduit comme un code visuel pour mes memoires precieuses passees - presentes - futures qui illuminent une autre piece de l'histoire de ma vie, qui rend visible, audible, mon identite et ses indices: morceau par morceau, petit a petit, pour me la montrer revelee, restauree, reclamee, grace a la Kabylie et l'art evocatif et ses sensibilites lucides de mon collegue photographe portraitiste d'Aokas.     

Trudi Ralston  


Quant a la traduction du mot ancien flamand, du nom du restaurant de mon oncle Emiel, "De Klokkeput", ma recherche linguistique la plus proche que j'ai pu trouver, m'a mis dans la possible traduction en francais de "La Gueule du Puits".

Friday, November 7, 2025

Introspection: L'Appel du Chaman - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

            Ce bref poeme m'a fait la visite avec sa melodie et rythme de surprise emouvante, au jardin, qui etait illuminee, comme la scene d'une piece de theatre d'ambiance solennelle, silente, juste avant le commencement de la presentation de l'intrigue et l'histoire, juste avant les premiers pas des acteurs et l'energie de l'anticipation de leurs gestes et leurs voix. Ce silence fut une introduction, d'un geste spirituel venu de loin, me touchant le coeur avec sa sincerite, d'un respect spirituel, ancien, palpable:


Introspection


Entre la lumiere refractee de la brise argentee, je vois le mouvement de toi qui s'approche vers moi,

ton ombre, le sourire en couleur et ses lignes des feuilles dorees des erables, 

et leurs chuchotements doux, la melodie de ta voix qui me chante son appel de loin.


************     *     ***     *     **     *


Et j'ai vu le rideau transparent de la pluie se lever quand le soleil brillant

dans son corps masculin luisant s'est ouvert les yeux.


************     *     ***     *     **     *


Ses yeux que j'ai vu pleurer, quand avec les bras ouverts il a fait trembler le silence 

avec sa danse et son chant, l'histoire et ses tambours, ses cris du chaman,

des poemes que la nuit et l'aurore m'avait laissees de lui. 



Trudi Ralston


"Je suis parce que tu es." - l'idee unifiante de "Ubuntu" des cultures Bantu de l'Afrique, qui exprime une humanite inclusive. 





Thursday, November 6, 2025

Une Dichotomie Visuelle Unifiante: Le Pont Artistique dans "FATAH" de Nacer Amari - dans la serie "Au - Dela des Ombres de Demain"

           La portraiture dans la photographie est souvent une invitation, pleine de revelations, de surprises artistiques, culturelles, historiques, et mythologiques - spirituelles. Un portrait en noir et blanc du 13 octobre 2025 de la part du photographe d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie presente une telle envoutante invitation avec l'introduction de son protagoniste qui emet des le premier regard une confiance absolue, theatrale, d'une personne qui a un don naturel pour la pose dramatique. En fait, "FATAH" montre l'aura, le flair d'un empereur dans la force de son regard, qui en meme temps exprime un sang froid, qui lui rend immediatement intrigant et sympathique. L'energie decisive dans son regard a une forte attraction, et m'a inspiree l'idee que le regard, l'expression dans les yeux d'une personne savent reveler et deguiser, cacher en meme temps. La portraiture est ainsi le portail vers cette dichotomie du regard: le mystere ancien des yeux, de leur complicite quant a ce qui occupe l'esprit, le coeur, l'ame humains, et son expression qu'on trouve dans le monde des arts visuels depuis le reveil de la presence des civilisations sur cette terre. La definition de l'oeil meme est deja complexe: "L'oeil est un organe sensoriel qui permet un organisme de percevoir de l'information visuelle." Le mot "oeil" se derive du mot latin "oculus", et l'oeil existe en dix formes differentes, qui sont classifiees dans des yeux composes et des yeux non - composes. Les yeux composes sont faits d'elements visuels petits, et sont les yeux qui sont communs dans les insectes et les crustaces. Les yeux non - composes ont une seule lentille et concentrent la lumiere sur le retine pour creer une seule image. Ce type d'oeil est commun pour les mammiferes, y compris l'etre humain. "Dans les organismes superieurs", la science et sa definition en dit "que l'oeil est un systeme optique complexe, qui collecte la lumiere de l'environnement qui lui entoure et en regularise son intensite a travers un diaphragme - qui varie l'aperture - et en concentre la lumiere avec un ensemble reglable de lentilles pour faire une image, et apres transformer cette image dans une serie de signaux electriques pour communiquer ces signaux au cerveau avec des voies neuronales qui connectent l'oeil via le nerf optique au cortex visuel et les autres zones du cerveau." Cette definition illumine la complexite de l'organisme visuel de l'oeil, et m'a fait apprecier l'art complexe visuel de ses sculptures en portraits, desquels elle apres aussi fait des photos, ses masques - portraits surrealistes de l'artiste bresilienne - suisse contemporaine, Melissa Meier. Cette artiste est connue mondialement pour ses masques en installations - sculpturales evocatives - 3 dimensionelles et collages et photos, comme sa serie "SKINS","PEAUX", d'habits feminins sculpturals qui utilisent des matieres naturelles, comme des feuilles, des coquilles, des plumes, des crystaux, des pierres, des graines, qu'elle explique est influencee par le Carnaval Bresilien et les costumes des guerriers amerindiens. Pour sa serie "MASKED", "EN MASQUE", elle voulait exprimer les emotions, au lieu de les cacher: "Avec chaque masque, je travaille pour capter les emotions privees qui s'expriment quand on est seul." Cette observation nous met directement dans le monde d'un scientifique et auteur au centre de l'idee du mystique du masque, et sa fascination mythologique que le masque donne avec son messager que sont les yeux: Carl Gustav Jung (1875 - 1961), le psychiatre suisse, pere de la theorie de la psychologie analytique, qui etait la reponse sur la theorie de la psycho - analyse, duquel le psychiatre autrichien Sigmund Freud (1856 - 1939) etait le pionnier. Carl G.Jung avait un grand interet dans le monde de l'anthropologie, dans les cultures du monde, et avait fait des voyages en Afrique, en Asie. Ses theories autour de la psychologie humaine etait grandement influencee par son respect pour les cultures anciennes, et la richesse des arts autour de leurs mythologies, comme l'art des masques africains. Ses theories sont responsables pour les idees formatives et unifiantes autour du comportement et ses exigences et codes de la societe humaine, qui supplante les limitations victoriennes de l'Occident. Le masque est un symbole universel, ancien, qu'on trouve dans toutes les cultures, et qui a un lien fort avec le monde du chaman, de la guerison, des esprits et des rites importantes comme la naissance, la mort, le mariage, le statut social, la division des sexes et leurs roles, le rite de transition d'enfant vers adulte. Dans le contexte de l'ordre social et ses lois, il y a une idee qu'a postulee Jung de la persona, qui est liee avec l'objet complexe qu'est le masque. Persona, dans son origine linguistique du latin, se refere en meme temps a l'acteur et le masque dans le monde du theatre grec ancien, et dans le theatre romain. Jung voyait le masque psychologique, comme le compromis necessaire qui permet a la personne de fonctionner dans la communaute de sa famille, de son village, de sa ville, de sa culture et ses contextes. Le masque donc, comme une protection exterieure du monde interieur et ses contradictions, ses secrets, ses vulnerabilites. Le masque dans ce sens, est aussi une facon de reprimer notre identite, et peut - etre un obstacle, si ce masque ne sait pas trouver un equilibre entre son monde exterieur et interieur. Le masque est ainsi une reponse aux demandes, aux tabous de la societe dans laquelle on se trouve. Les yeux, dans ce sens, sont ainsi un vehicule, qui peut informer, qui peut aussi deguiser, cacher ce que le masque camouffle de notre personalite, de notre histoire. Le masque aussi, dans le monde des arts, surtout dans les mouvements modernistes surrealistes et expressionnistes, qui tous les deux connaissent une renaissance inspiree par le chaos et la violence exponentielle dans le monde du XXIeme siecle, est un objet de resurgissant interet dans le monde des arts visuels, et dans le theatre moderne, la danse et le monde des films aussi. Le portrait "FATAH" du photographe kabyle Nacer Amari provoque un debat interessant, avec le regard imposant de son protagoniste. C'est un regard dominant, qui inspire un certain melange envers sa personne de respect et de crainte, je me l'imagine avec la couronne de laurier en or, et avec la toge imperiale violette aux bordures en or aussi. C'est un regard aussi qui comprend de facon concrete, cet equilibre important qu'assure la notion de la personne jungienne: ce pont ne jamais evident de conceptualiser, de maintenir, de proteger, qu'assure la persona, entre les exigences du monde exterieur et notre monde interieur. Et "FATAH" impressionne pour cette aisance evidente face a cet exercise de jonglerie. Ce portrait artistique ingenieux, est un beau symbolisme dans ce sens du pouvoir transformatif des arts visuels: la photographie de mon collegue kabyle d'Aokas est depuis 5 ans deja, le pont solide qui unit les espaces du monde de mes ecrits au monde de ses portraits, de ses nature mortes, de ses paysages, faune et flore de la Kabylie, qui elle m'unit a son esprit, son coeur ancien, resistant. Carl Gustav Jung fait une observation autour de la persona:  developper une persona resistante, peut donner une impression d'etre ne pas authentique, comme apprendre un role dans une piece de theatre, ou un film, mais si on n'apprend pas a jouer un role dans la societe de laquelle on se trouve membre, on souffre. Dans le meillieur des cas, la persona devient une reflection satisfaisante de notre individualite interieure et un sens exterieur de notre etre. Une autre idee centrale autour de la personalite et ses defenses, que Jung a su concretiser dans le monde de la psychologie analytique est la notion de anima et animus: l'identite feminine et l'identite masculine, qui ont leur image miroir l'un dans l'autre, et qui est le sujet du libido, qui cherche l'unite dans le compliment de son expression sexuelle - sociale, que Jung define comme la facette contrasexuelle du psyche d'une personne: dans le psyche d'une femme, son masculin interieur est concu comme une image complexe et archetype, et dans le psyche d'un homme, son interieur feminin aussi est concu comme une image complexe et archetype. Contraire aux theories de Sigmund Freud, qui postulait que le libido etait uniquement resposable pour l'evolution de la personalite, Carl G. Jung avait une interpretation plus inclusive et comprehensive d'une personne et ses traits psychologiques, qui temoignaient d'une vaste connaissance de l'anthropologie, de la sociologie, de l'archeologie, de la philosophie, et des cultures du monde, appris sur ces voyages, comme son voyage en 1925 en Afrique de l'Est. L'idee du libido pour Jung etait plus multi - dimensionnelle, et liee a un sens de clan, de communaute, ce qu'il appelait "le libido de l'affinite", une idee qui approche l'idee de la culture Bantu de l'Afrique: l'idee de "Ubuntu" qui met l'importance sur une humanite inclusive, et qui s'exprime de la cette facon: "Je suis parce que tu es." Dans cette expression du desir unifiant, il y a aussi l'idee des archetypes, qu'on trouve dans toutes les civilisations, des archetypes anciennes, universels: le poete, le chaman, la mere, l'enfant, le pere, le guerrier, le farceur, qu'on trouve dans la mythologie et les contes de toutes les peuples et cultures. Dans cette expression culturelle - sociale - spirituelle de persona, anima/ animus, archetype, fonctionne aussi l'idee du complexe: l'organisation reprimee d'images et experiences qui gouvernent la perception et le comportement, qui est aussi liee a une autre idee qu'a concue la psychologie analytique de Jung, celle des deux expressions principales de la personalite: la personne extroverte, qui voit le monde de facon externe, et la personne introverte, qui interprete le monde avec le barometre de son monde interieur. Une autre idee dans cette vision jungienne, est celle du numineux, qu'il define comme la force de guerison, transformative, spirituelle, au centre d'une culture, une idee inspiree Jung par le livre de 1917 du philosophe allemand Rudolf Otto (1869 - 1937) "L'Idee du Divin", liee aussi au chaman, et qui est en contraste avec l'idee jungienne de l'ombre, dans la categorie des archetypes, qui represente ce qui est reprimee, donc ne pas connu, et qui inclut les traits de la personalite qui sont vus comme negatifs, ne pas preferables ou acceptables. La repression de certains traits sont ainsi souvent le resultat de la personne de s'adapter aux codes de la societe et ses normes, et inclut aussi les valeurs de la moralite auxquelles la personne choisit se tenir.  Le portrait "FATAH" du photographe Nacer Amari sait illuminer dans la pose theatrale evocative de son protagoniste confiant, l'univers divers du pont artistique qu'est le regard humain, que sont les yeux et leur psychologie quant a intention, expression, motif, energie, revelation, camoufflage, charisme. "FATAH" permet une exploration elegante, de la portraiture comme vehicule artistique dans le monde vaste de la mythologie et ses symboles, sugeree des zones lointaines des cultures anciennes de l'Afrique, le continent qui est la mere des origines de l'humanite, compris et transmise dans la conscience moderne dans les theories de Carl Gustav Jung, qui savait anticiper l'urgence d'une philosophie spirituelle - culturelle inclusive, libre des restrictions punitives et racistes de l'Occident. La Kabylie et sa mythologie possede cette grace du nomineux, ce don et sensibilite spirituel qui sait geurir, transformer, et qui dans mon cas, possede aussi cette idee finale de Jung quant au destin et ses expressions de la personalite: la synchronicite. Cette idee est la notion acausale a base de la concomitance apparemment aleatoire de phenomenes. C'est la Kabylie et l'art visuel de mon collegue photographe, qui revele le symbolisme de mes inspirations litteraires, de mes livres en prose et poemes, et de mon art, leurs histoires longuement pensee perdues dans le temps et l'oubli. Me revele la puissance de la culture des Imazighen, qui m'apprend de comprendre comment liberer ma persona de sa solitude, de celebrer mon anima et sa rencontre transformative de l'energie du animus, d'en resoudre les contradictions du complexe, de celebrer le don du chaman, de me liberer du masque, sans me perdre dans le desequilibre de la menace que peut poser l'idee de "l'ombre" suite de tants d'annees d'isolation, d'invisibilite. Pour moi, l'idee envoutante de la synchronicite, qui un jour m'a introduit la la Kabylie, grace a ma copine francaise avec qui j'avais ete etudiante pour la maitrise en litterature, au Texas, a Austin, en 1984 - 1985, sans savoir qu'elle etait kabyle du cote de son pere, et que ce serait 30 ans plus tard que je serai introduite a la Kabylie, quand elle m'a envoyee de Paris une musique du troubadour Idir, sa chanson "Tizi - Ouzou", qui m'avait tellement touchee le coeur qui j'ai commencee la recherche sur lui et sa vie et musique, ce qui m'a menee vers la Kabylie, vers Bejaia, et vers Aokas, ce qui m'a changee la vie de poete et ecrivaine de facon radicale, complete. Une synchronicite d'impacte unique, de cet evenement de faire la connaissance a ma copine francaise - kabyle, des decennnies avant d'etre introduite indirectement par elle, a la Kabylie, qui parait etre un lien entre ces deux evenements, sans en pouvoir trouver une connection causale evidente quant a l'influence revolutionnaire, totale, que la Kabylie deviendrait pour la liberation de mon etre creatif, du reveil de ma voix, de ma reclamation de mon identite litteraire - linguistique - culturelle, son heritage, son histoire, ses defis vaincus, sa capacite pour la joie, la fierte, la tendresse, la passion, liberees, celebrees. L'idee artistique - mythologique du "masque" avec les traumes de l'exile de tants d'annees, etait devenu une prison, m'avait rendu invisible, completement cachee derriere un masque qui ne donnait pas la chance de me trouver une "persona" en equilibre, qui vivait sous le poids du "complexe", la peur de "l'ombre" ne pas compris, ne pas permis meme d'en admettre la realite curative si j'aurais pu trouver la verite pour mon identite de poete, mon archetype et mon destin, ma raison d'etre. La liberation de mon "anima" et la rencontre sublime de son contrepoint "animus" que permet la camaraderie unique de mon collegue kabyle et l'art de sa photographie narrative - inclusive est le regal exquis me donnee depuis par cette collaboration issue au coeur de la Kabylie dans cette magie creative - spirituelle, son pouvoir chaman de l'esprit puissant de l'Afrique du Nord, de l'Algerie Amazighe qui m'unit a ce lien litteraire - mythologique transcontinental. La portraiture dans la photographie occupe une place centrale dans les arts visuels du XXeme et XXIeme siecles, pour mettre au centre de la scene le theatre de l'homme et sa traversee sur cette terre, avec les agonies et les triomphes, du va et vient des mouvements historiques - spirituelles - mythologiques modernes et post - modernes et ses efforts de se definir, de se resoudre, de se comprendre, de survivre les extremes desquels la race humaine, pour le bien, et pour le mal, prouve etre capable. Le portrait "FATAH" de Nacer Amari  avec sa complexite visuelle dramatique, de revelation, de camoufflage, de masque, avec toutes les implications culturelles - mythologiques - historiques, sait unir une qualite artistique ancienne avec une urgence spirituelle contemporaine, et dans cette tension visuelle, de cette dichotomie unifiante, radicale ce portrait devient l'image d'un pont artistique avant - garde, ou se retrouvent le rebelle et le chaman, et se resout pour un moment merveilleusement rassurant, le doute et l'angoisse d'un monde qui cherche a aneantir l'idee meme de la realite de la vie humaine.  

Trudi Ralston 


La recherche sur le masque et l'art sculptural et photographique de Melissa Meier, et sur la psychologie analytique de Carl Gustav Jung, et ses idees autour de la personalite et ses attributs, et sur les yeux dans ce contexte du masque et de la personalite, courtoisie de Wikipedia. 

Saturday, November 1, 2025

Taches d'Animal: L'Inventaire du Chaman - dans la serie "Les Ailes d'Aphrodite"

              Ce weekend, on celebre au Royaume Uni et le Canada et les Etats Unis, la fete de Halloween, d'origine ancienne irlandaise, influencee par les festivals des recoltes celtiques, en particulier le festival Samhain, et celebree depuis des siecles en Irlande et l'Ecosse, et ensuite cette fete a ete introduite aux Etats Unis avec les colons europeens pour atteindre une popularite croissante avec l'arrivee du XIXeme siecle. La tradition reste ubique ici dans le pays maintenant, avec des reunions de famille et amis, en costume, avec des feux ouverts et des sucreries, et aussi le partage de films d'horreur, comme Halloween est vu comme la fete qui a comme but de chasser les mauvais esprits, et cette idee avait dans son origine le but d'assurer que les esprits malevolents ne detruisent pas les recoltes pour ainsi echapper au danger de la famine. Aujourd'hui, dans les villes modernes, la fete est vu comme une occasion de mettre des costumes et masques effrayants comme de fantome, de squellette, de vampire, de zombie, de sorciere, ou amusants, comme de magicien, de sirene, d'animal, ce qui est un divertissement agreable autant pour les adultes que les enfants, qui eux, font le tour a pied dans le voisinage dans leurs divers costumes, avec des petits paniers souvent en forme de citrouille, comme symbole des origines agriculturales de la fete, pour demander aux adultes des chocolats et autres sucreries. Souvent, les reunions pour les adultes sont aussi celebrees avec de la musique, de la danse et un diner et des boissons, et les maisons sont decorees avec des lumieres et symboles de Halloween aussi, ce qui est agreable et met en arriere plan un peu le froid et la pluie qui accompagnent l'arrivee de l'automne dans une grande partie des regions du pays. La celebration de Halloween se fait aussi dans plusieurs autres pays, comme la plupart des pays de l'Europe continental, ainsi que en Finlande, le Japon, la Nouvelle Zelande, le Bresil, la Colombie, le Chili, et l'Australie. Souvent, comme aux Etats Unis, on met meme des costumes faits pour la fete de Halloween, aux chats et chiens de famille. Cette annee, la famille du meillieur ami de mon fils, a donnee une grande fete ce jour de celebration, pour tous leurs amis. Ceci a reuni plus de 30 personnes, et il y avait beaucoup de repas, de desserts, avec de la musique, et tout le monde en costumes, dans ce groupe de tous les ages, y compris plusieurs enfants. Il y avait une ambiance de grande camaraderie, d'un sens d'esprit d'une grande famille de coeur, avec toutes ses differentes histoires, de defis, de triomphes. Cette reunion chaque annee me donne un sens de l'espoir, de courage, face au desastre qui se deroule dans le monde et dans le theatre politique avec des consequences desastreuses visibles, penibles pour les populations marginalisees, pour les pauvres du pays. Les parents de l'ami de mon fils sont des professionnels, qui ont une entreprise de famille, dans le secteur de construction de batiments. Un de leurs fils est musicien, l'autre fils travaille avec le pere, et dans le groupe de jeunes il y a des artistes, des therapistes, des ecrivains, des mecaniciens, des chefs de restaurant, avec l'age du groupe entre 25 et 75 ans, avec quelques enfants de 10 - 12 ans. Il y dans le groupe des celebataires convaincus; des personnes mariees, divorcees, agees et jeunes; des couples jeunes et agees, qui vivent ensemble depuis des annees et preferent de ne pas se marier: et tout le monde se tolere, se respecte. Personne donne de l'importance a l'age de la personne, la couleur de la peau de la personne, leur statut social, ce qui ces jours d'une resurgence d'un racisme et materialisme agressifs dans le pays, est rassurant. Personne ne juge les personnes qui luttent avec les problemes socio - psychiques, suite de traume physique ou psychique, ou les deux, comme la gentille jeune personne dans le groupe dans une chaise roulante, suite d'avoir recue une balle dans le moelle espinale quand elle a essayee de proteger sa mere de son amant abusif, il y a une dizaine d'annees. Le type criminel est en prison pour la vie, mais la maman n'a pas survecue l'ataque, et le fils sait que les chances qu'il sortira de la chaise roulante est moins de 25%. C'est une personne super gentille, souriante, qui a su surmonter la depression apres le meurtre par fusil de sa mere, et sa copine est elle aussi super gentille et aimable. Tout le groupe, quand ils sont ensemble pour ces reunions si sympathiques, plusieurs fois l'annee, parait etre issu du meme souffle de tolerance, charite, bon humeur et optimisme. Les costumes etaient d'un d'jinn pour mon mari, y compris une petite lampe iconique, et d'une squellette pour mon fils, qui lui donnait une impression notable, pour sa taille de 1,98 metres. L'effet imposant du costume, est mis en equilibre avec le sourire detendu sur le visage de mon fils. Mon costume etait d'une panthere - jaguar, avec un couvre - chef de la tete du jaguar en tissu un peu lourd, mais agreablement chaud avec la pluie et le froid du jour de la fete. J'aime beaucoup le jaguar, la beaute des dessins de ses taches, et le fait qu'il y a des jaguars noirs aussi, surtout dans les forets tropicales de dense vegetation et lumiere. Le jaguar de couleur noire, chasse le jour, tandis que le jaguar au taches et couleur orange - noire chasse la nuit. Un autre trait interessant est que le jaguar est de taille plus grande et puissante dans les zones tropicales le plus au sud, comme celles du Bresil, et en Venezuela, comme il y a une abondance de proies, tandis que dans les regions vers le Nord, les jaguars sont plus petits, a cause d'une reduction notable dans la quantite d'animaux de proie pour leur survie alimentaire. Les origines du jaguar, qui est dans la famille de panthera, se trouvent en Afrique et en Eurasie, d'il y a pres de 2 millions d'annees, et l'animal a fait la traversee vers les Ameriques avec l'aide du detroit de Bering. Le jaguar est le plus grand animal des Felidae, apres le tigre et le lion. Sa morsure est renommee pour avoir la force de rompre les carapaces resistantes des tortues: le jaguar mord avec ses dents feroces sur le point entre les oreilles, qui fait que le cerveau de l'animal est detruit en un seul attentat. La distribution du jaguar s'etend du Sud des Etats Unis vers le Mexique et une grande partie de l'Amerique Centrale, ensuite vers la foret de l'Amazon et sud encore vers le Paraguay et le nord de l'Argentine. C'est un animal tres adepte a la natation, qui est grandement solitaire, opportuniste et un predateur apex - qui veut dire qu'il n'a pas d'ennemi dans la nature - et est une espece clef qui maintient l'equilibre dans la population de sa proie. Mais, le jaguar a comme ennemi a l'homme, qui lui a reduit a l'extinction dans plusieurs pays, comme El Salvador, et plusieurs etats des Etats Unis, comme le Texas et le Nouveau Mexique. La peau du jaguar et son commerce aussi de ses dents et griffes comme talisman sur le marche noir international, a reduit la distribution du jaguar considerablement, et l'exploitation de la region de l'Amazon avec la destruction systematique de ses forets pour l'elevage et l'agri - industrie, continue de causer la ruine dans l'habitat naturel du jaguar. Pour les cultures amerindiennes des Ameriques, le jaguar est vu dans leurs mythologies comme un animal de grande valeur et pouvoir spirituels. Dans la culture Olmec, une civilisation meso - americaine Maya qui florissait entre 1200 B.C  et 400 A,D., dans la region geographique qui est aujourd'hui la region du Mexique qui s'etend entre les etats de Veracruz et Tabasco dans le Sud du pays, pres de la frontiere avec Guatemala, le jaguar a un lien solide avec le monde des chamans, comme aussi dans la culture Moche du nord du Perou, comme dans les exemples artistiques, en ceramique, des representations de sa puissance et force physique et spirituelle. Une des figurines les plus connues autour du charisme du jaguar, est d'un chaman - jaguar Olmec: la figure dynamique est assise a genoux, et montre les traits du processus de la transformation magique du chaman. La figurine du chaman lui montre avec des oreilles d'une personne et celles d'un jaguar, et avec les bras qui a une main humaine, et une main en forme deja de patte aux griffes puissantes, et la visage du chaman a la bouche ouverte transformee en gueule menacante, et le regard dans les yeux aussi revele le chaman deja sous le pouvoir visible de l'esprit dominant du jaguar, dans son regard fixe, en exaltation evidente. C'est une sculpture envoutante du chaman - jaguar, de la transformation des forces vitales - qui sait reduire la distance entre le monde concret et le monde des esprits. La notion du chaman a une attraction tres reelle pour ma personne, qui a vecue toute une vie en exile culturelle - sociale - identitaire - linguistique. Pour moi, le chaman est celui qui connait le secret de l'inventaire que garde le monde du visionnaire, du clairvoyant: le moyen de briser cette attitude malevolente de cataloguer, de caser les personnes: de les caser dans un tiroir, pour les attribuer une estimation inferieure quant a leurs talents, leur intelligence, leur identite culturelle, sociale, leur langue, leur communaute. Se faire une idee fixe d'une personne, souvent de facon injuste et fausse, ouvre la porte vers la justification perverse de lui diminuer son humanite, sa dignite, ses droits, son coeur, son esprit, et sa personne physique aussi. Le jaguar est vu dans la mythologie Maya et Azteque de Mesoamerique comme etre une incarnation de force physique et mentale, de resistance, d'intelligence, de la clairvoyance du chaman et ses visions spirituelles, sa capacite de communion avec le monde des esprits pour la guerison, pour la guidance, pour la delivrance des tourmentes physiques et du coeur, de l'ame. La culture Azteque donnait le nom de "ocelotl" au jaguar, et le considerait etre le roi des animaux. Les guerriers azteques etaient unis en deux groupes: les guerriers ocelotl et les guerries "cuauhtli": ceux du jaguar et ceux de l'aigle. Les deux groupes de guerriers s'habillent avec les attributs particulier de l'animal avec lequel ils s'identifiaient. En plus, les membres des elites se decoraient avec la peau du jaguar. Le jaguar etait l'animal esprit des dieux puissants Tezcatlipoca, le dieu du conflit et des huracans, de qui son symbole etait le jaguar noir, et le dieu Tepeyollotl, le dieu de la nuit, des echos, et des tremblements de la terre. Le jaguar est vu aussi dans les cultures de Mesoamerique comme intermediaire entre le monde des hommes et le monde des esprits. Un autre element de la mythologie qui accompagne le chaman - jaguar, est de celui qui comprend la technique de la transformation et union homme - animal. Ce qui me fascine, est la frequence des visites qu'il me fait au monde de mes reves: je vois le chaman dans des formes differentes, mais je le reconnais toujours, au - dela des deguisements de sa personne. Son apparence physique change souvent, mais il y a une familiarite dans l'aura et energie de sa voix, qui me permet de lui reconnaitre, et il est toujours Amazighe, car, c'est connu que le jaguar est, comme les panthera, d'origine ancienne de l'Afrique. Les taches d'animal du jaguar ne se deguisent jamais: le jaguar le plus puissant spirituellement, le plus craint, le plus imposant, est le jaguar noir, et ses taches avec leur dessin iconique, en lignes d'un centre de la cible, restent gravees comme un filigrane dans la texture de sa peau lisse, meme si on n'y pense pas en lui voyant le mouvement de ses muscles ondulants en rythme avec une confiance et dominance absolues. Je trouve le monde des animaux bien valable, informatif, si on prend le temps d'en apprendre. Dans la nature, libre de la menace que si souvent est l'etre humain pour eux, les animaux emettent une comprehension profonde, et intuitive, quant a l'ordre de l'univers, ses lois precis, rationnels. Les cultures anciennes et proches a la nature, comme les cultures amerindiennes, gardent un respect sincer et intelligent pour les phenomenes de l'univers, de la faune et de la flore, de la terre, de l'eau, du jour, de la nuit, des saisons, du silence, du mot, du symbolisme des mots, des gestes, du pouvoir du son, comme dans la danse et la musique, de l'identite et de la communaute, de la realite concrete et spirituelle. C'est ainsi que les guerriers des cultures proches a la terre, au soleil, a la lune, aux etoiles, incorporent, en Australie, en Afrique, en Asie, aux Ameriques, en Oceanie, les traits des animaux connus pour leur puissance physique et mentale - spirituelle dans le symbolisme de leurs habits, comme les plumes de l'aigle, les dents du tigre, la peau du jaguar, les griffes de l'ours, le crane du bison, l'appel du coyote, l'intelligence de la chasse que leur montre le loup, la patience de l'hibou, la grace amoureuse de la dance nuptiale de la grue, le rugissement assourdissant et menacant du lion. L'homme moderne de la cacophonie post - industrielle et ses bruits incoherents destructifs de ses villes et leurs energies alienants epuisantes, voit aux images de guerriers des cultures anciennes qui sont encore en vie, malgre des defis et obstacles immesurables et continus, comme etre des personnes inferieures, et jugents leurs hommes, femmes et enfants comme des curiosites touristiques hors du temps et la modernite et ses soi - disantes avances socio - economiques commes signes d'une civilisation qui avance toujours. Mais, quand on s'est vu arracher le coeur, la voix, l'esprit, l'identite, l'appartenance, la visibilite, la dignite, c'est l'idee et les images des chamans du monde, qui reveille la conviction que c'est l'homme moderne qui est l'etre perdu, inferieur, qui ne comprend plus rien de l'energie de la joie, de l'espoir, de l'intuition pure, en harmonie avec autrui et les phenomenes de la nature. Me mettre le costume avec le pantalon et la blouse aux dessins du jaguar, et le meme avec le chapeau qui avait la tete de l'animal symbole de la puissance physique et spirituelle, de la transformation chamanique personne - esprit animal, et le maquillage que je me suis mis de moustaches du chat des Felidae fort et envoutant, m'a donnee un sens de la dignite, de l'espoir, de la confiance libre des demandes qu'exige le monde turbulent du XXIeme siecle et ses interminables fabrications d'illusions et violences. Pour une soiree gloireuse, je m'imagineais etre effectivement, acolyte chaman - jaguar, je sentais plus proche l'esprit ancien Amazighe des montagnes et ses animaux de la Kabylie, je sentais l'echo me venu du monde des souhaits de mes reves la nuit, me venu des rythmes et melodies de mes poemes qui se communiquent avec mon collegue photographe d'Aokas, Nacer Amari. Taches d'animal, comme celles du jaguar, je les sentais comme une signature, comme une seconde peau, dans laquelle je me sentais detendue, et aussi protegee, dans un sens spirituel, et meme physique, comme femme qui a il y a plusieurs annees de ca maintenant, obtenue la ceinture noire premier dan, dans l'art martial coreen du Tae Kwon Do, qui demande beaucoup de souplesse et de discipline, et ceci a l'age de 45 ans apres un entrainage de pres de 4 ans, sous la direction d'un gran - maitre coreen, lui ayant obtenu la ceinture noire neuvieme dan. L'inventaire du chaman, m'a ete revelee dans cet entrainage pour la ceinture noire, avec ses demandes physiques et mentales, dans la spiritualite du coeur kabyle et son chaman - jaguar qui est pour moi mon collegue photographe kabyle, son monde et le talent et les visions de sa photographie qui m'illuminent le sentier et sa direction, et les mots de me reclamer l'identite, la liberte de la force creative, la grace de la guerison, de la transformation de traumes soufferts. Taches d'animal, comme d'hieroglyphes traduits des espaces reclamees de mon ame, de mon corps, de sa voix, de son sourire, de sa traversee longue et difficile, qui m'ont permis de trouver la sortie du vide et son isolation, vers les bras ouverts d'un sens de la communaute, de l'integration, de la camaraderie chaleureuse, de l'appartenance, de la joie totale, profonde, ne jamais avant connue, de la visibilite comme poete, de la liberte artistique - linguistique - affective - litteraire, pour toute ma personne. Ce regal immense du chaman - jaguar en transe, que la Kabylie me donne, qui me revele le chemin vers la maison de sa mythologie et de son coeur, et qui m'y invite, inclut.   

Trudi Ralston 


La recherche sur la mythologie et geographie du jaguar, courtoisie de Wikipedia.