Sunday, August 21, 2022

La Couleur du Silence: Le Portrait "Aziz et le grand Sourire" de Nacer Amari - dans la serie "L'Esprit Itinerant"

              Le 12 aout 2022, le photographe berbere d'Aokas, Nacer Amari de Tassi Photographie, partage un portrait qui attire l'attention pour etre presqu'en unicouleur, en blanc, ce qui donne au portrait l'impression d'un dessin en crayon ou encre leger. Les mots du photographe autour du contexte de ce portrait sont essentiels quant a la these de cet article: "Le portrait "AZIZ", c'est le frere de maman. J'aime en lui le calme, la sagesse et la sincerite. L'oncle Aziz est un solitaire, le cafe et la cigarette sont ses compagnons, il parle peu et ecoute beaucoup." La couleur blanche du portrait cree une atmosphere de calme, de serenite, d'introspection. Il y a un certain enigme dans le sourire, ou on y entend meme une melodie de mystere, quand a la condition humaine, qui cherche cet equilibre precaire entre solitude et compagnie. Je pensais a la melodie et son titre, de la chanson " A Whiter Shade of Pale", ce qui se traduit comme " Une Nuance plus Blanche de Pale", de 1967 du groupe anglais "Procol Harum", de qui le nom du groupe est latin pour " Au - dela de ces Choses", et qui est consideree une des chansons les plus enigmatiques des annees 1960 et de la musique du rock. Le portrait "Aziz et le grand Sourire" evoque avec le blanc dominant du portrait, l'irresistible sensation que le blanc est la couleur du silence, un silence choisi, conscient, un peu comme un silence radio, qui decide d'eliminer la connection, d'aller vers cette espace opaque, ce monde des mysteres, qu'est le silence, ancien, irresolu, et en fin de compte, incomprehensible, impenetrable, et dans ce sens, aussi une oasis, un refuge. Le poete americain Howard Nemerov ( 1920 - 1991), qui a recu le Prix Pulitzer pour ses collections de poemes a dit: "La vision creative commence avec une fracture dans la facade lisse du monde." La photographie, et surtout dans la portraiture, permet au spectateur de voir cette fracture que montre le photographe et ses sensibilites a travers les perspectives de sa camera, et Nacer Amari possede un don naturel pour capturer avec patience et discretion, le monde interieur des protagonistes de ses portraits. Ce portrait presque unicouleur de son oncle Aziz au sourire reflexif, presqu'outre monde, fait penser aux portraits de la peintre contemporaine d'Irlande, Molly Judd (1991), qui fut instruit par le peintre contemporain norvegien, Odd Nerdrum (1944), vu comme un des peintres du classicisme moderne le plus celebre. Molly Judd vit et travaille en Colombie, apres avoir etudiee l'art de la peinture classique en Italie, a Florence, et aux portraits aussi de l'artiste contemporaine americaine de New York, Colleen Barry (1981), de qui leur realisme et classicisme ont des touches hantants, d'une presque malaise entre appartenance et solitude. Le portrait "Aziz et le grand Sourire" rappelle aussi aux portraits de la peintre espagnole contemporaine de Barcelone, Amaya Gurpide, qui vit et travaille a New York depuis 1999, ses portraits comme "Reverie" et surtout au portrait de Molly Judd, "Au Jardin" ou le blanc dominant du portrait d'une jeune femme au regard distant et reveur, au soupcon tres subtil d'un sourire presque clandestin, evoque ce meme sens de cet equilibre fragile, friable, entre solitude et inclusion. Le monde post moderne en est peut - etre la cause, de cette lutte souvent invisible auquel fait face l'etre humain, enfant, homme, femme, pour trouver son centre, son aise dans une societe globale qui s'occupe sans cesse de fracturer l'identite, la communaute, le sens d'appartenance, ce qui m'a inspiree ce poeme, qui celebre le talent que montre le photographe berbere Nacer Amari dans son portrait delicat, unique en esprit et en coeur, en vision artistique, "Aziz et le grand Sourire": 


Peut - Etre

Peut - etre, je ne dis rien, parce que pour moi, c'est le silence qui m'indique le chemin. 

Peut - etre, ce n'est pas le destin de tous de construire des conversations, je crois que mon role c'est d'observer, d'ecouter, un peu comme on fait pendant une soiree de theatre. 

Peut - etre, je suis bien, ma voix est contente de voir, d'apprendre ainsi ce qui occupe le monde. Ce n'est pas parce que je parle peu, que je n'apprecis pas entendre ce qu'on me partage. 

                                            * * * * * * * * * * * * * * * * * * 


Je prefere la couleur du silence, comme homme berbere entoure de montagnes, qui elles aussi preferent le blanc muet du silence, ainsi que le soleil, la lune et les nuages. 

Peut - etre, je suis silent, pour pouvoir entendre plus clairement ce que les esprits racontent, sur la condition du monde. 

Et peut - etre, je prefere ne pas dire, ce que j'apercois de pres, de loin, et je garde ma vision et son avertissement, son cri dans le blanc solemne que tu vois en evidence dans mon portrait reflechi. 


Trudi Ralston

La recherche sur les portraits en unicouleur, surtout le blanc, et sur les peintres de portraits contemporaines, Colleen Barry, Amaya Gurpide et Molly Judd, courtoisie de Wikipedia. 

No comments:

Post a Comment