Le mois de fevrier ici au Pacifique nord - ouest des Etats Unis, est souvent le mois le plus froid, gris, avec des tempetes de vent, et beaucoup de pluie. Voir s'apparaitre soudainement la lumiere du soleil, qui chasse les ombres du ciel, et pouvoir sentir sur la peau du visage la chaleur de l'astre solaire, on ne s'enlasse jamais. Ceci fut le cas aujourd'hui, apres un vent tres froid avait mis a danser les arbres avec son souffle fort. Maintenant, il y a un calme aussi soudain, que la brise intense, et la douce caresse d'un soleil encore un peu timide, qui hesite de deranger l'horaire de l'hiver qui approche son fin. Quand on vit dans le Nord, le retour du soleil quand on sent deja l'espoir du printemps, est une celebration, ce qui m'a donnee une appreciation nostalgique pour un portrait en silhouette du 7 fevrier 2024, au titre "MisRa, fils du soleil", de son cousin Mounir, de la part du photographe Nacer Amari de Tassi Photographie. C'est un portrait de narrative symbolique, pour le geste des bras et des mains de Mounir, qui creent l'illusion de savoir garder en place le soleil qui domine et illumine le ciel et les montagnes autour de la silhouette de Mounir, comme un disque de chaleur blanc et torride. L'image minimaliste en couleurs et lignes, sait eveiller des fortes resonances avec une image fameuse de la mythologie egyptienne ancienne, deja introduite dans le titre du portrait: "MisRa, fils du soleil". Le culte du soleil auquel adherait l'Egypte ancien a une remommee mondiale dans le monde de l'histoire et de l'archeologie, et continue a fasciner l'imagination, pour le pouvoir mythologique impressionnant que recoit l'astre solaire dans le monde spirituel d'une des civilisations anciennes les plus enigmatiques. Les pharaons egyptiens consideraient au soleil comme un dieu tres puissant, et il y a dans les 30 dynasties et les milliers d'annees de leur chronologie, un pharaon qui a su donner une interpretation remarquable a cette mythologie complexe du culte autour du dieu soleil Ra, et c'est ce pharaon audace, qui sera au centre de l'exploration de cet article. C'est ce portrait en silhouette "MisRa", qui sait toucher la note exacte pour nous mettre dans le monde du pharaon rebelle, le 10ieme pharaon de la 18ieme dynastie egyptienne, et qui est dit d'etre le pere du pharaon Tutankhamun: Akhenaten, qui regneait de 1353 B.C. jusqu'a 1336 B.C. L'histoire du pharaon Akhenaten est toute suite compliquee, car, avant de se donner le nom d'Akhenaten, il etait connu sous son nom dynastique de Amenhotep IV, ceci etant avant la cinquieme annee de son regne, quand la religion ancienne egyptienne adherait au polytheisme, avec les dieux Ra, Osiris, Horus, parmi les dieux les plus puissants, quant au culte du soleil et son rythme et ordre autour du lever et du coucher du soleil, ses implications, ses lois, pour le monde terrestre, et le monde des esprits. L'innovation revolutionnaire du pharaon Amenhotep IV, fut sa decision radicale, au cours de sa cinquieme annee de regner, de declarer au dieu disque - soleil, Aton, comme le seul dieu de l'Egypte, et dela le changement de son nom a Akhenaten, qui veut dire "Effecteur pour l'Aton." A partir du neuvieme annee de son regne, Akhenaten declarait que Aton, le dieu de soleil disque, n'etait pas seulement le dieu supreme, mais le seul dieu a venerer. Ceci incluyait l'interdiction de toutes images, avec l'exception d'un disque solaire aux rayons, duquel les rayons representaient l'esprit invisible d'Aton, who deja etait considere ne pas seulement le dieu soleil, mais plutot un dieu universel, de qui toute vie sur terre dependait de sa lumiere. Cette decision de la part du pharaon Akhenaten, on trouve dans une serie de poemes, duquel le plus fameux est "L'Hymne pour l'Aton", une composition litteraire pour le dieu - disque soleil, Aton, ecrit au milieu du 14ieme siecle B.C., et qui est le plus long des poemes pour Aton, et est a l'origine du culte de l'Atenisme, qui serait revoquee apres la mort de'Akhenaten, quand la mythologie ancienne egyptienne retourne au polytheisme de Ra, Osiris et Horus comme dieux les plus puissants. L'Atenisme est dit d'etre selon les egyptologues, l'antecedent des idees du monotheisme des religions abrahamiques, c'est a dire, le christianisme, l'islam, et le judaisme, quoique le christianisme a une divergence notable, qui peut mettre en question etre une religion strictement monotheiste, pour l'idee de la trinite, du pere, fils et saint esprit, tandis que le judaisme et l'islam ne voient pas a dieu comme ayant une progeniture, dieu est esprit toutpuissant. "LHymne a l'Aton" est vu comme l'antecedent ancien du monotheisme, pour les similiarites frappantes avec les psalmes du Bible, particulierement le psalme 104, qui parait etre presque une traduction litteraire de l'Hymne egyptien de l'atenisme.
"L'Hymne pour l'Aton" continue d'attirer un interet vif de la part des egyptologues, comme de l'egyptologue canadien Donald B. Redford (1934), qui propose que, quoique l'idee du pharaon de se declarer le fils du disque - soleil et de fonctionner comme intermediaire principal entre dieu et la creation n'est pas nouvelle, puisque des rois deja des milliers d'annees avant le pharaon Akhenaten avaient su avancer le meme role comme dirigent et pretre, ce qui rendait a l'ideologie religieuse d'Akhenaten unique, fut son insistance de mettre l'accent sur la relation dieu soleil comme pere, et du pharaon comme son fils, qui la rendait ainsi l'antecedent de la mythologie monotheiste abrahamique. Avant Donald B. Redford, l'ecrivain anglais C.S. Lewis (1898 - 1963), connu pour ses "Chronicles de Narnia", dans son livre de 1958 "Reflections sur les Psalmes", voit cette meme similarite frappante avec son antecedent "L'Hymne pour l'Aton", et en 1899, l'egyptologue anglais Flinders Petrie (1853 - 1942), a ecrit autour de l'Hymne egyptien: "S'il s'agissait d'une nouvelle religion, inventee pour satisfaire nos idees scientifiques modernes, on ne serait pas capable de trouver une faute dans la vision correcte de ses idees autour du systeme solaire." L'egyptologue anglais Dominic Serrat (1964 - 2004) avait beaucoup d'admiration pour le lyrisme de "L'Hymne pour l'Aton", pour son eloge de la beaute et des benefices de l'ordre de la nature, une reconnaissance du message de la nature pour l'ame de l'etre humain, comme il postule dans son livre de 2001, "Akhenaten: Histoire, Fantaisie et l'Egypte Ancien". Montserrat avait l'opinion que toutes les versions de "LHymne pour l'Aton" se concentrent sur le roi, et que l'innovation specifique etait de redefinir la relation entre dieu et le roi, de maniere que cette innovation serait benefique au pharaon Akhenaten, comme le voyait aussi James Henry Breasted, qui postulait que la religion d'Amarna d'Akhenaten etait autour "de dieu et roi, et meme de roi d'abord, et apres de dieu et roi, et meme de roi d'abord, et apres de dieu." Cette fascinante interpretation autour du dieu disque - soleil de la part du pharaon Akhenaten, coincide aussi avec un mouvement artistique unique dans l'histoire des arts de l'Egypte ancien, et qui ne se repeterait pas, et auquel le portrait "MisRa" du photographe Nacer Amari fait allusion dans la mise en scene realiste de Mounir et son geste en pose detendu, et rythmique a la fois, envers le soleil que le photographe incorpore dans une composition theatrale unifiante, qui fait hommage a la presence brillante de l'astre solaire et la force de sa lumiere intense. L'art egyptien pendant le regne du pharaon Akhenaten et ses successeurs immediats, se distingeait pour le realisme, dans les peintures, et dans les sculptures, et etait connu comme l'art d'Amarna, et etait nettement different de l'art traditionnel de l'Egypte ancien, surtout dans les representations d'animaux, de plantes et de personnes, et communiquent plus de mouvement, d'action, pour autant les representations artistiques de membres de la cour royale, que des membres non royaux, qui etaient plus rigides, plus statiques. Dans l'art egyptien ancien traditionnel, le pharaon et sa nature divine, etait representee a travers des poses qui approcheaient l'immobilite. Pendant le regne d'Akhenaten et brevement apres, les membres de la cour se voient en representations detendues, relaxes, meme intimes, dans des moments de tendresse envers leurs familles, ou on les voit se tenir la main, et s'embrasser. Les images en relief et en sculptures du pahraon Akhenaten sont uniques dans ce sens, pour montrer au roi de facon tres realiste, sans effort de lui deguiser les defauts ou faiblesses physiques. Il a un visage tres fin, un peu androgene, selon les historiens, un visage qui communique une confiance interne forte, une vision claire, audace, et une sensibilite raffinee qui en meme temps parle d'une personalite de marquante volonte. C'est surement un visage unique, une fois qu'on a vu une image d'Akhenaten, on est sur de ne pas l'oublier parmi les visages des 30 dynasties de pharaons, comme il est difficile d'oublier les images en sculpture du pharaon guerrier Ramses II (c.1303 B.C. - 1213 B.C.) un des pharaons les plus fameux, de la 19ieme dynastie, qui regneait pour 70 ans et menait l'Egypte ancien a l'apex de son pouvoir et de sa richesse.
La fascination avec l'ideologie et l'art du regne du pharaon Akhenaten, continue de nos jours. Il y an une opera de renommee internationale ecrit par le compositeur et pianiste americain Philip Glass (1937) de 1984, qui est une celebration de "L'Hymne pour l'Aton", au titre de "Akhaneten", qui a les chansons en 3 langues anciennes, parmi lesquelles l'egyptien ancien, et de qui ses techniques de l'opera de la polytonalite se derivent de l'art d'abstraction geometrique du peintre allemand - americain Joseph Albers (1888 - 1976), connu pour ses theories autour des couleurs, et qui collaborait pour plusieurs annees avec le peintre suisse - allemand surrealiste - expresssionniste Paul Klee (1879 - 1940). Joseph Albers disait que " l'art n'est pas pour regarder, l'art nous regarde. Pour savoir l'apercevoir, il nous faut etre receptif. Ainsi que, l'art est ou l'art nous trouve. Le contenu de l'art est une information visuelle d'une relation avec la vie, la mesure de l'art, le ratio de l'effort envers l'effet, le but de l'art comme revelation et evocation d'une vision. " ( entretien de 1968). Dans ce sens, le portrait en silhouette comme coupee d'un velour ebene, de la symbiose entre la figure de son cousin protagoniste Mounir Amari, du photographe Nacer Amari, et le soleil devenu esprit - symbole, sur un theatre de couleurs dramatiques intenses oranges - rouges avec le soleil un disque brillant clair, comme fait de chaleur torride blanche, adhere de facon stylistique a cette theorie de l'art moderne, en meme temps que le portrait rappelle a la representation en stele du poeme qu'on attribue au pharaon Akhenaten, "L'Hymne pour l'Aton" et ceci de facon organique, spontane, pour le geste minimaliste tres efficace des bras en haut et des mains de Mounir, qui font du soleil le disque dieu une remise moderne de l'adoration d'Akhenaten envers le soleil. Il y a un pouvoir immediat, dans le titre "MisRa", "fils du soleil", qui evoque en meme temps une forte nostalgie pour le dilemme de l'astre solaire, qui comme une sentinel imperturbable agee de milliards d'annees, regne sur notre terre trouble, la sauvegarde, et qui doit se demander, dans la perspective de protagoniste lui aussi, sur ce theatre trouble de notre planete, comment continuer sa lumiere, si on continue de negliger et abuser la nature. L'astre solaire n'a pas de choix que d'obeir son orbite definie, meme si cela chauffe dangereusement les recoltes et evapore les eaux des mers et des rivieres, causee par l'avarice et ignorance de l'industrialisme hors de controle, qui cause la perte du manteau de protection atmospherique qui assure que la force du soleil ne nous asphyxie pas. Les anciens egyptiens savaient que c'etait important de respecter la nature et ses phenomenes, et ce portrait naturaliste, expressionniste en ambiance, en couleurs, "MisRa", "fils du soleil" du photographe berbere Nacer Amari communique cette verite inalterable, irreversible, dans un style minimaliste - symboliste, qui unit une sagesse ancienne artistique - spirituelle a l'urgence ecologique globale: de trouver une solution pour tous les fils, tous les heritiers du soleil que nous sommes tous ces milliers d'annees plus tard, face au dilemme que le disque soleil presente a l'homme du theatre turbulent du XXIieme siecle.
Trudi Ralston
La recherche pour le regne du pharaon Akhenaten, et le poeme "L'Hymne pour l'Aton", son importance mythologique dans l'histoire, selon l'egyptologie moderne, et sur les interpretations et adaptations litteraires et artistiques autour d'Akhenaten et son "L'Hymne pour l'Aton", courtoisie de Wikipedia.