Friday, February 23, 2024

La Terre qui Guerit: La Racine Assainie - dans la serie "Les Blessures de Chiron" dediquee a Nacer Amari

             Les annees vecues ici au Pacifique nord - ouest des Etats Unis, a Olympia, la capitale de l'etat de Washington, m'ont donnee l'experience d'un apprentissage qui continue: celle de me sentir proche a la terre, a travers la proximite de la foret juste a l'autre cote de notre jardin, et a travers l'interet de mon mari dans le jardinage. Il a une serre, et un petit terrain ou chaque annee, il nous assure avoir des haricots verts, des citrouilles, des petits pois, des tomates, et de la salade et des poivrons qu'il cultive dans la serre. On a aussi plusieurs arbustres de myrtilles, et un cerisier, trois noisetiers, et deux pruniers, et avec la chaleur en ete les dernieres annees, il reussit aussi de cultiver des grapes Moscat, et un petit terrain de fraises. Pouvoir manger dehors en ete, mangeant ces fruits de la terre que son travail a produit, et pouvoir se rafraichir sous l'ombre des arbres au fond du jardin, quand les temperatures atteignent 40 degres Celsius, apporte un sens de paix, de se savoir etre un part de la nature et de ses benedictions, un point de repos dans le chaos croissant du monde. La plupart des arbres ici dans notre region, sont des sapins, et avec la chaleur intense l'ete meme ici, a juste quelques heures avec la frontiere du Canada, donner assez de l'eau aux arbres du jardin, est un defi constant, pour rassurer que leurs racines ne souffrent pas pendant les mois de secheresse, qui peut affaiblir leurs chances de survie. On oublie souvent que ce qui est le part le plus important des arbres, des plantes, des fleurs, sont la racine. C'est le part ne pas visible, humilde, qui donne la force vitale a toute flore, et ce n'est pas surprenant que la racine est vu ainsi comme un symbole de la sagesse, du courage, de la vision silente, de la patience, qui soutiennnent la vie et son mystere, a laquelle la nature nous invite, a travers le travail de sa terre. Je suis toujours si soulagee quand l'hiver ici passe, ce qui ici sera dans environ un mois. Pouvoir etre a nouveau dehors, dans l'air fraiche, et sentir les odeurs humides riches de la terre, quand on la nettoie, pour pouvoir planter les graines de la recolte qu'elle donnera en ete et en automne, me remplit avec une joie profonde, qui revitalise toutes mes energies. La racine me fascine, pour recevoir aussi de la part de la generosite de la terre, la chance de se guerir, aussi longtemps que ne pas plus d'un quart de la racine est abimee. La force de la terre, de guerir la source meme de la vie des plantes, des arbres, des fleurs, et des recoltes, pour moi est magique, le fait qu'on lui met des graines, qui avec le temps peuvent devenir un arbre puissant, avec une magnifique couronne, et des feuilles, et ses fruits qui nourissent, qui invitent le repos apres le travail. Je crois que c'est pour cette raison aussi, que j'aime tellement a la Kabylie: pour son respect profond, pour sa connaissance et son amour a la terre, a la nature et ses sagesses, ses recoltes. Ce poeme, je le dedique en reconnaissance de la racine, de la terrre, en Kabylie, qui n'a que fait augmenter mon amour pour elle, pour ses dons a mon coeur de poete, a ses racines, qu'elle continue a guerir, a enseigner:

La Terre qui Guerit 


Tout pres de la cloture du jardin, ou commence la foret ou habitent les cerfs et les ecureuils, et les oiseaux, petits et grands, la terre attend en silence que l'hiver efface ses traces, que la lumiere du soleil annonce l'arrivee du printemps. 

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Tot le matin deja, il y a un oiseau enthousiaste, qui a la voix d'une flute de cristal, et qui reveille avec son chant joyeux, l'esprit endormi des arbres et du ciel en haut. L'herbe encore froide des temperatures froissantes, recoit l'eclat brillant que lui laisse la chaleur avec laquelle la main du soleil touche le terrain.

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Une brise legere se met dans mes cheveux, et le chat court a mes cotes, toute contente de renifler la senteur que lui laisse l'heure de midi, quand porte l'arbre le plus vieux et le plus grand sa couronne de lumiere aveuglissante que le soleil lui laisse tout gentillement. 

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Deja je m'imagine les couleurs rouge, jaune, lila, orange des fleurs que va peindre le printemps, qui  chassera le gris du visage du jardin, lui remplira avec l'espoir si doux de voir tout renaitre a nouveau, de sentir cette force guerisante aussi toucher le coeur, l'esprit, content de recevoir une nouvelle peau. 

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Toute cette grace, la terre donne, chaque annee, quand elle fait la fete avec la saison qui chasse la tristesse que peut laisser le froid et ses demandes avant son arrivee. La terre qui nous guerit, qui rend assainie meme a la racine blessee, pour convaincre le coeur humain: 

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Malgre tous les defis que la vie nous fait affronter, aussi longtemps qu'on a le courage pour l'amour, pour la charite, toute blessure est reparable, sur cette plaine, et au monde invisible que les esprits de la terre nous aussi veulent partager. 


Trudi Ralston

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