Friday, February 16, 2024

Le Gardien Solitaire: L'Echange Voyant dans "Autoportrait au Lever du Soleil a Cap Aokas" de Nacer Amari - dans la serie "La Flute et l'Echo"

             Un des traits remarquables des arts visuels, comme la peinture, la sculpture et la photographie, est ce trait de pouvoir creer tout un monde, avec juste une interpretation, d'une idee claire, qui insiste que l'artiste lui communique, lui partage, qui invite le spectateur de visiter ce monde, d'y rester un bon moment, de faire la connaissance de ses protagonistes, de les apprecier avec le sens de la sensibilite creative a laquelle les arts visuels donnent entree. La photographie a dans ce contexte un avantage artistique - technique, de savoir ouvrir le portail auquel comme spectateurs on peut etre admis, pour avoir a sa disposition un eventail de choix, de scenes de la vie quotidienne, de la nature, de la complexite du monde social, culturel, et ses triomphes et agonies. La photographie et ses interpretations visuelles, permet aussi l'opportunite de nous accompagner dans le monde fascinant du mythe, duquel les phenomenes de la nature font un part integral, et evoquer son pouvoir considerable, sa force profonde sur la realite psychique - intellectuelle de l'etre humain a travers la documentation du theatre et sa complexite durable, de l'histoire des grandes civilisations de la terre. Un autoportrait de la part du photographe kabyle Nacer Amari de Tassi Photographie, "Autoportrait au Lever du Soleil a Cap Aokas" du 3 fevrier 2024, offre une telle chance a une invitation d'explorer la mythologie ancienne et sa fascination continue qui entoure le phenomene de l'astre solaire, de la part de plusieurs cultures anciennes, pour lesquelles le soleil etait au centre de leur vision spirituelle - intellectuelle et sociale, et qui continuent de garder leur interet des explorations de l'archeologie et de l'histoire de nos jours. Les mots du photographe nous mettent directement au milieu du but de cet article: explorer la fascination autour du phenomene du soleil, une fascination qui a une tres longue et prestigieuse histoire de la part de surtout 3 cultures anciennes: "Mon autoportrait a Cap Aokas au lever du soleil est un desir et un defi en meme temps. Je suis un admirateur et un fan du soleil, j'aime le voir se reveiller pour donner un nouveau jour, il nous a promis de revenir apres son beau et lent coucher. J'ai du me reveiller avant lui, prendre un chemin et attendre." Ces mots me rappellent encore a la perspective du peintre moderniste americain, Roy Lichtenstein (1923 - 1997), parlant de sa peinture "Sunrise", "Lever du Soleil", que le soleil "a le pouvoir d'evoquer des emotions." L'autoportrait de Nacer Amari a Cap Aokas, communique ce pouvoir affectif, dans les couleurs bleues intimes du ciel qui entourent le soleil qui au centre de la composition brille comme un grand medaillon en or, juste en dessus de l'eau. La puissance affective de l'autoportrait se trouve dans l'equilibre parfait de la composition: a gauche au premier plan, le photographe est assis, en position meditative, avec la lumiere du joyau brillant du nouveau jour la reflection qui met en silhouette precise les lignes des cheveux longs et de la barbe baroque du profil tranquil de l'artiste, qui rappelle un shaman en communion directe avec l'esprit du soleil, avec au cote droit, le rebord de la rive, sentinelle silente et respectueuse du spectacle solennel et sa beaute artistique spirituelle. L'autoportrait et son aura shamanique de ce portrait est unique, pour le fait que son esprit n'est pas un esprit d'observation et partage purement narratifs. Cet autoportrait du photographe resonne avec une profonde sincerite de partager le monde interieur du photographe, dans ce moment sublime, cette communion interne profonde qui s'intime entre lui et son observation du soleil qui annonce la naissance d'un nouveau jour. C'est cette sincerite artistique avec laquelle le photographe exprime sa fascination avec l'astre solaire dans cet autoportrait engageant, qui m'a inspiree le souhait d'explorer la mythologie des Azteques du Mexique, des Inca du Perou, et des dynasties des pharaons de l'ancien Egypte, 3 cultures anciennes ou le culte du soleil etait au centre de la structure sociale - spirituelle, de l'identite et ses expressions mythologiques. Le shaman - artiste photographe qu'est Nacer Amari dans cet autoportrait, nous donne la chance d'entrer le monde de l'histoire de la mythologie complexe qui persiste depuis des milliers et milliers d'annees entre l'etre humain et l'astre solaire. 

              La civilisation Azteque est une culture de Mesoamerique, qui fleurissait au centre du Mexique de 1300 a 1521 A.D., quand l'arrivee du colon espagnol Hernan Cortes l'a envahi et detruit a travers une campagne brutale, y compris le plus grand part de la mythologie et ses connaissances profondes scientifiques et mathematiques et architecturales. Au centre de la mythologie azteque, etait le culte de Huitzilpochtli, le dieu du soleil et de la guerre. Les Azteques voyaient comme centre de l'univers, "Une singuliere, dynamique, vivifiante, eternellement auto - generatrice et auto - regeneratrice force ou energie sacree," auquel ils donnaient le nom de teotl. Selon la mythologie azteque, il y avait dans l'histoire de l'univers 4 soleils suivants, appartenant au regne de 4 dieux differents, et chaque soleil avait des habitants differents. Chaque periode de ces 4 soleils termine dans une destruction cataclysmique, qui annonce le debut d'une suivante periode. Le calendrier azteque se divide en calendrier solaire de 365 jours et en calendrier rituel, de 260 jours, et chaque 52 ans, les deux calendriers arrivent a leur debut qu'ils partagent, et un nouveau cycle commence, avec la Ceremonie du Feu, qui garantie la continuation avec ses cycles suivants, du 5ieme soleil. Une seconde culture majestueuse qui avait un culte du soleil au centre de leur mythologie, fut l'empire des Inca, le plus grand empire pre - colombien des Ameriques - pre - colombien etant le terme pour la periode avant les colonisations espagnoles du XVIeme siecle. Dans le cas de l'empire Inca, qui avait le nom de Tawantinsuyu, qui avait son debut en 1438 A.D., ce serait l'espagnol infameux Francisco Pizarro et ses soldats qui allaient detruire systematiquement cette civilisation unique, entre 1532 et 1572. L'empire Inca fonctionneait grandement sans l'application d'argent, a travers un systeme d'echange de marchandises et biens. L'empire Inca, connu pour son architecture de batiments monumentales, comme le complexe de Machu Picchu, construit a une altitude de 2430 metres sur une crete de montagne; ses vastes travaux routiers, qui unissaient le vaste terrain de l'empire et ses textiles fins, s'etendait a son point culminant, a travers le Perou, avec la capitale de Cuzco, et a travers l'ouest de l'Ecuador, le sud et l'ouest de la Bolivie, la region nord - ouest de l'Argentine, le coin sud - ouest de la Colombie et un grand part du Chili contemporain. Les dirigents Inca encourageaient le culte du dieu soleil Inti, et les rois de l'empire avaient le nom de Sapa Inca, "fils du soleil", et leur religion polytheiste, qui incluyait Mama Killa, "la Mere Lune", epouse du dieu soleil Inti, croyait dans les cycles de la reincarnation, et pratiquait la momification. Leur calendrier, comme le calendrier Azteque, etait lunisolaire, et les jours de la semaine n'avaient pas de noms, et les mois n'etaient pas ranges en saisons. Pour les Inca, la duree d'une journee n'etait pas mesuree en heures et minutes, mais en distance fait par le soleil, ou la duree d'un travail. La civilisation la plus celebre quant a son culte de grande sophistication intellectuelle - spirituelle, est la civilisation de l'Egypte ancien, une civilisation de qui ses 30 dynasties de pharaons remontent a plus de 5000 ans, et son culte et sa mythologie complexe autour du dieu soleil Ra continuent d'ensorceler l'imagination et la fascination de la conscience de l'homme moderne. Cette fascination a une attraction multi - dimensionnelle, pour la richesse des tresors anciens egyptiens liee a la mythologie du culte du soleil, pour la complexite intellectuelle de cette mythologie, et pour le fait que le soleil est a nouveau au centre d'interet, pour son intensite qui cause pas mal de problemes, d'incendies, de secheresses, et ses desastreuses consequences, suite de la realite troublante du changement du climat global et le rechauffement mondial, qui cause deja beaucoup de problemes economiques et politiques, qui affecte les recoltes et la stablilite de chaque fois plus de regions et pays, a cause de conflits autour la distribution egalitaire de l'eau, qui cause de facon croissante des problemes sur tous les continents, de l'Australie, a l'Asie, de l'Europe, a l'Afrique, et aux Ameriques. Le soleil et sa force implacable est difficile de nier, et l'intensite ces jours dans les couleurs intenses rouges des levers et couchers de l'astre, qui s'explique a travers la presence de certains elements chimiques suite de decennies de pollution ne pas suffisamment adressee, ne fait que mettre au centre l'impact du soleil comme force cruciale, indispensable de la vie sur cette terre, et du danger reel, possiblement catastrophique, si les dirigents de la planete continuent de reagir a ce defi considerable, avec une nonchalance qui approche rapidement le niveau de l'indifference criminelle. Le culte du dieu soleil Ra, des anciens egyptiens, souligne la philosophie de ses textes mythologiques, qui donnent un sens et une facon de comprendre le monde a travers les actions des dieux, et qui influenceaient tous les aspects de la vie de la population, a commencer avec le pharaon, vu comme emissaire sur terre de Ra, et tous les rangs de la hierarchie sociale. L'idee centrale autour des mythes du dieu soleil Ra est liee a l'idee du maat: l'ordre fundamental de l'univers. Le vaste pantheon de dieux dans la mythologie egyptienne ancienne avaient comme but de rendre comprehensible le monde et les croyances que le mythes expriment comme part integral de la religion. Ces mythes trouvent leur expression dans les textes litteraires, les arts, les textes rituels, les textes funeraires et sur les murs et decorations des temples. Parmi les mythes les plus importants sont ceux ou les dieux donnent forme a l'univers du chaos primordial, et ceux qui expliquent le voyage quotidien du dieu soleil Ra, a travers le monde, et son contrepoint outremonde, le Duat. L'egyptologue anglais John Baines (1946) de l'Universite a Oxford, define le mythe ainsi: "Une narration sacrale ou culturellement centrale", et le mythe de Ra et son combat quotidien de donner vie a une nouvelle journee, pour maintenir l'ordre , le maat, est vue comme etant plutot symbolique que purement narrative, pour se concentrer plutot sur les liens des differents dieux l'un avec l'autre, et avec le monde. Il y a des egyptologues qui voient le mythe ou Ra se retire au ciel pour laisser les hommes en chaos et guerres, se refere a l'effondrement de l'authorite royale et de l'union nationale, vers la fin de l'Ancien Royaume egyptien ( c. 2686 B.C. - 2181 B.C.) qui serait une affirmation de la mythologie comme symbole, plutot que narration. Les sources les plus importantes des mythes anciens egyptiens se trouvent dans les collections de textes autour des rites funeraires, comme la collection "Les inscriptions des pyramides de Saqqarah", une serie de 100 incantations, pour garantir que les pharaons dans leurs tombeaux reussiraient leur passage vers le monde des esprits, et commencee au debut du 2ieme siecle B.C. Le culte du soleil que symbolise Ra, est en lien direct avec le contraste entre jour et nuit, entre vie et mort. Ra, dans sa mission sacrale de maintenir l'ordre, le maat, qui garantit la continuation de ne pas laisser le chaos mettre l'univers en desequilibre, fait face a la nuit, laisse la nuit lui absorber, pour pouvoir renaitre dans la lumiere, qui donne un nouveau jour, dans un geste circulair, repetitif, dehors de l'idee lineaire du temps. Le maat se renouvele chaque nouveau jour, le present etant une manifestation du symbolisme du mythe et son essence cyclique, circulaire. Pendant la Premiere Periode Intermediaire (c. 1281 B.C. - 2055 B.C.) les textes funeraires "Les Inscriptions des Pyramides de Saqqarah" s'etendaient dans "Les Textes du Cerceuil" et les textes funeraires suivants, "Le Livre des Morts" du Nouveau Royaume (c. 1539 - 1075 B.C.) et "Le Livre de la Respiration" de la Periode Tardive ( 664 B.C. - 332 B.C.) Le Nouveau Royaume voyait la naissance aussi d'un autre type de textes funeraires, de descriptions detaillees et unies, du voyage nocturne de Ra, au monde du dieu Osiris. Ces textes funeraires inclurent donc "Amunduat", le Voyage Nocturne, et "Le Livre de Portes" et  "Le Livre des Cavernes" - qui decrit ce qui arrive aux personnes mortes qui ne reussissent pas l'examen de passage vers le monde des esprits, qui se considere etre une des sources d'information la plus complete sur l'idee de l'enfer dans la mythologie ancienne egyptienne. Les temples aussi qui datent du Nouveau Royaume et les temples et leurs decorations elaborees de la periode Ptolemaique (323 B.C. - 30 B.C.), 30 B.C. etant la date de la mort de la reine Cleopatre, et de la periode romaine (305 B.C. - 380 A.D.) avant la periode islamique - Ottomane, se considerent etre une source riche autour de la mythologie egyptienne. Un trait interessant de la mythologie ancienne egyptienne, est le fait que les dieux egyptiens montrent un lien tres fort avec leur terre natale. Selon la mythologie egyptienne, tout territoire en dehors de l'Egypte est territoire hostile, et de suite, toute nation et habitants etrangers etaient vus comme une menace a l'ordre etabli, au maat. Pour cette raison, c'etait rare que les mythes egyptiens avaient comme scenes de theatre autre que l'Egypte. L'identite du dieu soleil Ra est intimement liee a son voyage quotidien quand il se met dans le monde de la nuit, qui symbolise la mort, et le regne du dieu Osiris, le dieu du monde des esprits, et le juge des morts, le dieu aussi de la fertilite, de l'agriculture, de la resurrection, de la vie, et de la vegetation, qui est la raison que Osiris est peint dans ses images avec la peau verte. Ra traverse le monde des esprits, d'Osiris, pour renaitre a nouveau avec le lever du soleil, le nouveau jour, qui signale que l'ordre de maat reste en place, reste intact. Au coucher du soleil, Ra traverse l'Akhet, l'horizon dans l'ouest, et prend la forme de Atum, le dieu createur, la force la plus ancienne dans le monde. Dans son voyage, Ra est l'acteur de la renaissance de la vie, qui vainc la mort, de la victoire de la lumiere sur les tenebres. Parfois, l'horizon est decrit comme un portail ou porte, qui mene vers le Duat, la region ou les dieux et les morts trouvent la renaissance a travers le contact avec les forces originaires de la creation. Le moment le plus important du voyage de Ra dans le monde d'Osiris, le monde des tenebres, est leur rencontre, l'union de Ra avec Osiris, quand le pouvoir regeneratif d'Osiris, lui redonne sa force vitale a Ra, qui lui donne l'energie de continuer son voyage vers son emergence a l'aube, qui est vu comme la renaissance du soleil, de Ra, et la repetition du premier lever du soleil au moment de la creation. Une idee tres existentielle dans les textes de la mythologie ancienne egyptienne est l'idee que le monde apres de cycles incalculables de renouvellement, a un fin, avec l'exception d'Osiris, le dieu de la regeneration, qui ensemble avec Atum, le dieu createur, survivront ensemble, dans les eaux qui etaient a l'origine de l'ordre du monde. Ce mythe conclut que ainsi il y a la possibilite d'une nouvelle creation, qui commencera de la meme facon que la creation anterieure. Ce fin du monde, est decrit dans "Le Livre du Cercueil" et de facon plus expresse, dans "Le Livre des Morts", ou Atum dit qu'un jour, il va dissoudre le monde et son ordre, et retourner a son etat primitif inerte dans les eaux du chaos. 

             Cette longue exploration du mythe et ses expressions du monde intellectuel - spirituel de l'ancien Egypte, a trouvee son inspiration, sa motivation, dans la sensibilite artistique profonde de "Autoportrait au Lever du Soleil a Cap Aokas" du 3 fevrier 2024, du photographe Nacer Amari. Cet echange voyant entre le soleil a l'aube et l'esprit meditatif de l'artiste visuel, laisse une profonde impression, pour mettre l'attention au besoin urgent de faire face a la realite ne plus possible de nier, que le monde du XXIeme siecle se trouve dans un chaos de telle magnitude, que seulement le symbolisme du mythe, de ses antecedents anciens, comme ceux de l'Egypte ancien, sont capables de donner des moments de repos psychique pour le coeur et esprit sous aggression continue intellectuelle - existentielle quotidienne de violence, de corruption ubique, d'avarice, de racisme, d'abus des ressources de la terre. La perspective de la mythologie egyptienne, avec son symbolisme precis autour du culte de Ra, le dieu soleil, resonne profondement, vu la condition precaire de la planete quant a son ecologie, son alarmante aggression dans le monde des politiques, et la croissante distance entre ceux qui ont trop, et ceux qui chaque fois ont moins. Peut - etre le soleil lui aussi, n'en peut plus. La paix et la serenite, la communion spirituelle entre le soleil brillant en or, dans un ciel bleu silent, discret, que Nacer Amari nous partage, d'un lever du soleil qui a une sensibilite artistique - metaphysique, a Cap Aokas, en Kabylie, a une ambiance de souhait, d'intuition visionnaire, qui nous fait oublier pour des moments precieux de restoration, d'espoir, de soulagement spirituel, le monde turbulent, et nous transporte vers le monde ensorcelant de l'ancien Egypte et ses mythes de regeneration, d'un monde en ordre, de maat bien etabli, rassurant, qui paraissait avoir une connaissance profonde des mysteres perplexes autour de la condition humaine, de hier et de demain. C'est magnifique que cet autoportrait sait generer une vision profondement intime, personnelle, en meme temps que savoir generer une intense sensation et reponse transformative, quant a l'angoisse et l'incertitude et melancholie de l'etat spirituel de l'homme du XXIeme siecle, qui se bat avec consternation contre la destruction systematique du mythe, pour l'espoir fervent de la reussite de sa mission sacrale de la regeneration de ce qui reste d'apprentis et chamans intactes de la race humaine, pour qu'ils puissent recuperer l'equilibre, la charite, le courage, la decence, et donner la chance a l'humanite de se sauver de l'oubli, du neant. 

Trudi Ralston  

La recherche sur le symbolisme dans le mythe de l'ancien Egypte, courtoisie de Wikipedia, ainsi que l'information sur les civilisations des Azteques, et des Inca.     

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