Tuesday, February 22, 2022

Le Choix / The Choice: La Coquille de l'Escargot / The Snail's Shell: dans la serie "La Flute et l'Echo / The Flute and the Echo"

            Tous les articles et poemes pour mon futur livre "La Flute et l'Echo / The Flute and the Echo" sont ecrits en francais et en anglais, parceque je dedique ce livre a ma Kabylie, et parce que je veux aussi celebrer la Kabylie en dehors de ses frontieres, et introduire sa richesse au monde anglophone. Il y a un peintre contemporain belge, Jeremy Piquet (1981), qui vit et travaille en Allemagne, qui fait des peintures et dessins qu'il decrit etre "d'un monde de profusion, de melanges et d'incertitude. Un univers fastidieux qui grouille d'une vie sans queue ni tete. Le trait se veut realiste lorsque faune, flore, personnages et objets s'entremelent pour donner naissance a un univers fantastique." Par hazard, j'ai trouvee une serie de dessins en couleurs de lui, qui sont d'un escargot, qui utilise sa coquille protectrice comme saxophone, guitare et accordeon. Les dessins ont une fluidite et energie emouvante, pour le fait que l'escargot seulement sait exprimer sa musicalite, en otant sa coquille, qui lui laisse nue et vulnerable. Ces dessins m'ont fait penser au dilemme insoluble du poete, de l'artiste, qui se trouve forcee par ses energies creatives de se mettre au nu, de s'enlever sa coquille, qui lui protege du cynisme et cruaute du monde. C'est en sortant de sa coquille, qu'il sait exprimer ses talents, ses passions, ses visions, ses souffrances liberees a travers le risque de se voir vulnerable, nu, le coeur et ses chansons et couleurs visibles, pour les yeux de la tendresse, de la sagesse autant que ceux du mal et son armee de metamorphes. La Kabylie me donne une chance de m'exprimer ma voix de poete, mes visions aussi d'artiste, de comprendre et me liberer d'une vie entiere de me trouver prisonniere dans ma coquille, et la Kabylie, ses artistes, ma famille berbere, m'ont reveillee de ce sortilege, et je me suis en sortie, la voix libre. Les moments les plus durs sont ceux ou la distance geographique s'impose, surtout avec les defis de cette pandemie, et en ce moment le consulat de l'Algerie ne donne pas des visas, meme de touriste aux citoyens des Etats Unis, et on ne peut pas renouveler nos visas necessaires pour retourner en Kabylie. Cela donne des moments de tristesse, de doute, de se savoir avec la coquille qui risque a nouveau s'imposer le sortilege, de perdre le courage de continuer la belle aventure de se liberer l'esprit creatif, de se savoir entendue, visible. La Kabylie et ses artistes, et ma famille berbere ont dit bienvenu a mon esprit de poete, m'ont donnee la chance d'apprendre de trouver une facon d'exprimer ma muse, et ne m'ont jamais genee pour ma vulnerablilite, pour le risque pris de partager l'histoire de ma vie. Au contraire, elle m'a aidee a trouver toutes les avenues d'expression, en mes poemes, en mes articles, en mes livres, en l'art de mes broderies, en mes dessins en crayon, en encre. A 9000 km de distance entre la Kabylie et Olympia, parfois on se decourage, car perdre a ce lien precieux serait insupportable. Pres de mes collegues et famille berbere, je me sens libre, en vie, inspiree, avec pleines de melodies et visions creatives. Esperons que mon petit navire, de l'escargot vulnerable avec sa coquille pleine de chants de poemes, arrivera encore, saine et sauve, sur les rives de la Kabylie. C'est pour mon coeur de poete une question de survie, car le choix de retourner au vide de la coquille qui m'a emprisonnee pour tants d'annees, n'est pas un choix, c'est devenir a nouveau, un coeur et ame de poete enterree vifs. Ce poeme exprime cette peine, ce chagrin, de comprendre que le choix de la coquille de l'escargot, de se trouver vulnerable et libre, apres avoir ete emprisonnee et muette, m'a ete revelee et donnee a travers le coeur genereux berbere, qui m'a appris a m'exprimer, qui m'a liberee comme poete, et la peine vient de la blessure, de me savoir si loin, dans un monde qui en fait a perdu la tete, et le coeur: 

              All the poems  and articles of my future book "The Flute and the Echo / La Flute et l'Echo" are written in both French and English, because it is dedicated to my Kabylie, and because I also want to celebrate Kabylie outside its borders and introduce the rich heritage of Kabylie to the English speaking world. There is a contemporary Belgian painter, Jeremy Piquet (1981), who lives and works in Germany, and who does paintings and drawings that he describes are " of a world of profusion, of mixtures and uncertainties. A fastidious universe, that writhes senselessly. This trait can manifest itself when fauna, flora, personages and objects intermix to give birth to a fantastical universe." By chance, I found a series of drawings in color of his, that are of a snail, who uses his protective shell as a saxophone, guitar and an accordion. The drawings have a touching fluidity and energy, because of the fact that the snail can only express his musicality, by removing his shell, which leaves him naked and vulnerable. These drawings made me think of the poet's and artist's insolvable dilemma, who finds himself forced by his creative energies to get naked, to take off his shell, that protects him from the cynicism and cruelty of the world. It is by coming out of his shell that he can express his talents, his passions, his visions, freed through the risk to see himself vulnerable, naked, his heart and his songs and colors visible for the eyes of tenderness, of wisdom, as much as those of evil and its army of shape shifters. Kabylie gives me a chance to express my poet's voice, my artistic visions also, to understand and free myself of an entire life inside my shell, and Kabylie , its artists, my Berber family, broke the spell, set me free, my voice liberated. The hardest moments are those when the geographical distance imposes itself, especially with the challenges of this pandemic, and at this time, the Algerian consulate here in the United States, does not give visas, not even tourist visas, to citizens of this country, so we cannot renew our tourist visas that would allow us to return to Kabylie. This causes me moments of sadness, of doubt, to think the shell may impose its spell again, and impose the chance of losing the courage necessary to continue this beautiful adventure of freeing my creative spirit, to know myself heard, visible. Kabylie and its artists and my Berber family welcomed my poet's spirit, gave me the chance to learn and find a way to express my muse and never embarrassed my vulnerability, for taking the risk of sharing the story of my life. On the contrary, she helped find me all avenues of expression, through my poems, through my articles, through my books, through the art of my embroideries, my pencil and ink drawings. At 9000 km distance between Kabylie and Olympia, one can get discouraged, because losing that connection would be unbearable. With my Berber collegues and friends, I feel free, alive, inspired with plenty of creative melodies and visions. Let's hope that my little vessel, of the vulnerable snail, with his shell full of songs for poems, will arrive once more, safe and sound, on the shores of Kabylie. For my poet's heart, it is a matter of survival, because the choice of returning to the emptiness of the shell that imprisoned me for so many years, is not a choice, it is becoming again, a poet with her heart and soul buried alive:   

Le Choix

Il etait une fois, une poete flamande, qui pour longtemps a fait des voyages, sans jamais aterrir sur terre qui lui comprenait ses chants, ses poemes. Elle a ainsi avalee un desert immense de silences, de solitudes impitoyables, jusqu'a un jour, par chance, elle a entendue une voix kabyle, venue de terre berbere. 

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * *

Elle a pris ses poemes, son courage et a fait le voyage, de faire la connaissance au coeur grand et accueillant de la Kabylie, en Algerie, elle y a trouvee une famille, de collegues, d'amis, qui lui ont entendue la voix, qui ont compris, qui ont brisee les murs de l'isolation, et ont commencee a guerir la blessure profonde de sa vie de poete, de ses peines d'etre pour si longtemps esprit errant, vagabond. 

                                                                * * * * * * * * * * * * * * * * 

Ce fut comme une fete, comme le reveil de se voir libre d'un villain sortilege, qui lui permettait de se comprendre, de se recuperer les meillieurs souvenirs de son enfance, de son adolescence, elle a trouvee sa voix, sa joie, a decouvert la lumiere, la chaleur de son coeur, de ses camarades et famille berbere, elle a appris de voir la vie a nouveau comme une celebration de courage, de dignite, d'appartenance. 

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * *   

Et voila qu'apres est arrivee a nouveau la distance, d'une pandemie et ses urgences, et voila que son coeur de poete, se trouve a nouveau sous le risque, de ne plus trouver les rives berberes, de se perdre a nouveau dans la foule et ses folies et ses mensonges, et elle continue a chanter ses poemes, a partager ses reves, a ne pas perdre le courage de chanter et partager ses chansons, ses poemes, de faire son art, leurs visions, leurs dessins, en dehors de sa coquille, parce que elle se sent encore proche a l'amour et l'accueil berbere.                                                                      

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * * 

Ne me quittes pas, ma chere Kabylie, ne me force pas a nouveau dans le vide de ma coquille, toi, qui m'as donnee la voix libre, toi qui m'a accueillie dans ton coeur, et sur ta terre. Ne me lachez pas la main, ne fermez pas tes yeux, tes fenetres, cette espace grande ou l'escargot vulnerable de mon coeur, de mon ame, vient a chanter, tout vulnerable, nue et sans defenses, pres de ton esprit genereux, eternel, qui me donne tant de joie, tant de dignite, tant de courage. 


The Choice

There once was a Flemish poet, who traveled for a long time, without ever reaching a land that understood her songs, her poems. This way, she swallowed an immense desert of silences, of merciless loneliness, until one day, she heard a Kabyle voice coming from a Berber land.

                                                               * * * * * * * * * * * * * * * * 

She took her poems, her courage and made the voyage, to get to know the big and welcoming heart of Kabylie, in Algeria, she found there a family of colleagues, of friends, who heard her voice, who understood, who broke the walls of isolation, and who started to heal the deep wound of her life as a poet, of its travails, to have been for so long a wandering, vagabond spirit.

                                                                * * * * * * * * * * * * * * * *  

It was like a celebration, like an awakening to see herself free from an awful spell, that allowed her to understand, to recover the best memories of her childhood, her adolescence, she found her voice, her joy, she discovered the light, the warmth of her heart, of her Berber comrades and family, she learned to see life again as a celebration of courage, of dignity, of belonging. 

                                                                 * * * * * * * * * * * * * * * *

And now once again, distance has imposed itself, of a pandemic and its urgency, and once again her poet's heart, finds itself once more at risk, of no longer being able to find the Berber shores, to get lost again in the crowd and its madness and lies, and she continues to sing her poems, to share her dreams, not to lose the courage to sing and share her songs, her poems, to create her art, its visions, its drawings, outside the shell, because she still feels close to the Berber love and welcome. 

                                                                 * * * * * * * * * * * * * * * * 

Do not leave me, my Kabylie, do not let go of my hand, do not force me back into the empty shell, you, who gave me my free voice, who welcomed me into your heart, and onto your land. Do not let go of my hand, do not close your eyes, your windows, this great space where the vulnerable snail of my heart, of my soul, comes to sing, all vulnerable, naked, and without defenses, by your eternal, generous spirit who gives me such hope, such dignity, such courage.    



Trudi Ralston

L'information sur l'artiste Jeremy Piquet, courtoisie de https://www.jeremypiquet.com                                 


No comments:

Post a Comment