Thursday, May 24, 2018

Djamil Diboune : Au - dela de l'Assurance du Chemin Solitaire.

Je me trouvais devant la 13ieme photo de l'album du 22 mai du photographe de la nature berbere, Djamil Diboune. Recuperant lentement d'une fracture partiale de ma clavicule, dans la patience epreuvee de mon corps, je me sentais attiree profondement par cette scene d'un chemin montanier, courbant silencieusement vers un horizon distant de montagnes qui se perdaient dans l'assombrissement progressif de la crepuscule. Il y avait une intimite rassurante du chemin de terre pavee, avec ses couleurs ocres et ses bordes d'herbe d'un vert riche, et l'arbre grand et solemne a la gauche de sa courbe. Je m'imagineais le bruit des petits cailloux sous mes pieds en marche, mes yeux cherchants la profondeur de l'horizon lointain et ses montagnes mysterieuses, enveloppees dans un silence solemne et eternel. Je me sentais perdue et trouvee toute a la fois, dans un moment d'abandon delicieux et tendre, avec l'oeil tolerant et discret de la camera du photographe de la nature vigilant une presence sure. Dans un moment d'innocence manquee, je m'imagineais la photo immense, comme l'ecran au cinema, et moi devant, grimpant dans la scene, comme dans une scene surreelle du film de 1985 de Woody Allen, " The Purple Rose of Cairo ", laissant derriere moi ma blessure et ses limitations doutables.
La photo de Djamil Diboune avait une beaute et paix au - dela de l'assurance de ce chemin spirituel et serein. Il y avait un equilibre parfaite dans la composition de ce tableau, avec la presence concrete de l'arbre a gauche au premier plan de la scene, et la courbe gracieuse du chemin parcouru, coupant gracieusement en deux la vue impressionnante des montagnes dans la distance, sous un ciel bleu doux avec des nuages blanches, comme faites au pinceau d'aquarelliste. La grandeur de la vallee montaniere qu'invitait la courbe du chemin a explorer avait dans son silence seduisant de son vaste vue une chaleur caressante, gentille, toute la tendresse et toute la force d'une nature purifiee dans les epreuves d'un passe qui a du pardonner tout pour ne pas perdre son ame, sa raison et droit intemporels d'etre. Je me sentais embrassee par ce tableau eblouissant, cette invitation de me perdre un beau moment dans la misericorde de ses souffrances fieres et survecues, de cette nature berbere aupres de laquelle je me sentais chez moi, toujours, irrevocablement chez moi, heureuse, acceptee, libre. Sur ce chemin grand ouvert, avec ses distances enormes, avec dans mon imagination joyeuse, mes pieds marchants sur sa terre sure et patiente, je me sentais sans regrets, sans peur, toute seule, mais aimee, entouree des esprits eprouves de tout un peuple qui me parlait de ses reves, de son courage, de son passe, de son  present et des espoirs tenaces pour son futur.
Je retournais a mon clavier, tappant avec ma main droite les mots que ma main gauche et epaule contusionnee voulaient y ajouter, rassuree au - dela de l'espoir dans ce moment magnifique du chemin solitaire qu'avait cree avec precision, vision, patience et la discipline de l'amour pour son art, le photographe de la nature kabyle Djamil Diboune. 

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