Sunday, October 10, 2021

Bouton d'Arret: Le Moment avant le Generique du Fin - dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

              Les enfants ont une sagesse qu'une fois adulte, on cherche a recuperer pour le reste de notre vie. Cette sagesse que possede le coeur de l'enfant, est telle les petales de la fleur lotus: elle est abondante, et s'etale avec une infinite de nuances. Un de ces petales est le don de savoir vivre dans le moment, et de comprendre que la richesse du moment de joie, d'espoir, de partage, de bonheur, est precieux, et une verite que chantent ses virtus les sages depuis l'Antiquite. C'est Socrate qui a dit: " Il n'y a pas de valeur plus haute que celle du bonheur", et l'homme du XXIeme siecle se tourmente sans cesse pour son obsession avec tout ce qui est au - dela du moment, au - dela de la richesse du present, le tresor de savoir vivre dans le moment. Ceci dit, biensur, cela ne veut pas dire qu'avoir un interet et enthousiasme pour le futur n'est pas important, mais souvent la qualite de ce futur depend en part de la capacite de pouvoir voir et vivre avec joie et appreciation la beaute du moment, sans etre eveugle a ses limites, a son besoin d'etre vu avec calme, avec intention, vers une vision du futur. Il y des circonstances, dans lesquels le maintenant devient une epreuve, un chagrin, une peine, a tolerer, a survivre, une agonie, qui fait rever de sa liberation dans un futur de promesse, d'espoir. Quand ma famille a commencee a se desintegrer, a cause de stress, de maladies, de morts, d'intrigues mal intentionnees, et j'ai vu disparaitre a mes deux soeurs, ma mere, mon pere et mon frere dans une chaine tragique d'evenements que je ne pouvais pas arreter, le maintenant devint penible, et ce traume a laissee ses traces pour pas mal d'annees. Avec le temps, et l'aide d'une psychologue astucieuse et de grand coeur, qui m'a vu le coeur et esprit de poete blessee et seule, et avec la decouverte apres de la culture riche et genereuse de la Kabylie, qui m'a donnee ma famille berbere, mes collegues, camarades et amis, la capacite de vivre dans la joie du moment, avec une vue positive vers le futur, est renee, est revenue vivre dans mes energies de poete. Le maintenant retrouve depuis ses lumieres, sa chaleur, et ce n'est que rarement que l'angoisee du passe et ses pertes me touche. Il y aura toujours ces petits rappels, mais qui passent vite. 

              Les enfants savent aussi, que les beaux moments passent vite, et parfois, dans l'innocence de leur imagination, expriment le souhait q'un beau moment dure pour toujours. Je me rappelle un moment au jardin en ete, quand mon fils, qui est adulte maintenant, avait 3 ans, et m'avait cueilli une fleur, qu'il m'a apporte avec ces mots que je n'ai jamais oubliee: " Pour toi, maman, il faut que tu gardes cette fleur pour toujours et apres encore." Cela m'emotionne encore, quand j'y pense, et j'ai encore toujours la fleur, sechee, dans un petit sac, dans un effort de tenir ma promesse. L'autre jour, apres avoir vu un film bien optimiste, j'ai ressenti un grand desir de pousser le bouton d'arret, juste avant le moment du generique du fin, avant que commenceait la musique du fin du film. Je voulais garder la beaute du moment, et cela m'a fait sourire, m'a surpris. Pour moi, la culture berbere de la Kabylie, de ce grand pays qui m'a pris le coeur si decidemment, l'Algerie, qui me fascine depuis mon enfance, est la grace d'etre permis a nouveau de vivre dans le bonheur du moment, de lui avoir confiance, de lui construire un pont, avec energie tranquille, sure, envers le futur, envers demain, de retrouvailles sur terre Kabyle. La culture berbere reste proche a la terre, a la nature et ses sagesses, et c'est l'image qui me vient au coeur quand je pense au bonheur que je ressens chaque moment que je dedique de mes ecrits, et poemes, de mon art, de mes livres, a celebrer la Kabylie, ma famille, collegues et camarades et amities berberes, de qui je ressens la douceur de la sagesse, son espoir, de s'arroser les champs les jours de soleil, pour pouvoir faire la recolte qui nourrit le corps et l'esprit apres les efforts, apres le travail. C'est ca pour moi la sagesse de vivre dans la dignite, le courage du moment et ses promesse, n'importe les defis, les tempetes: cette energie calme du moment qui permet voir avec clarte les besoins et les joies, les bonheurs, les espoirs de demain. Le bouton d'arret y perd son pouvoir, son obsession, et la joie Kabyle pour mon coeur de poete me revient avec toute sa chaleur, toute sa fiere resistance, pour ecouter la musique du fin du film, qui je sais, apres, dans un suivant moment, continuera sa danse, sa chance. C'est a cette grace de la seconde chance pour le bonheur, pour la joie que m'a donnee et me donne, la Kabylie, que je dedique ce poeme:

Bouton d'Arret


C'est beau, ce moment ou tout avance, comme une chanson de guitare flamenco - gitane, qui celebre la joie de vivre la vie et tous les rythmes et melodies de ses danses. C'est si beau de se laisser bercer dans les bras chauds de ses mots de l'espoir, du bonheur, quand ils sont les danseurs qui nous invitent a leurs voix grandes qui resonnent au - dela de la pluie, des tourmentes. 

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Comme c'est beau, se perdre dans ces cadences, ses mots de passion, de secondes chances, de victoires sur les ombres qui essayent de nous chasser les reves, les courages, qui veulent nous prendre tout ce qui est beau de nos exploits, de nos visions et de leurs avances. Comme c'est beau, avoir les ailes du phenix, qui s'envole au - dela des degats des cendres. 

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Bouton d'arret, ne me tourmente pas avec tes ombres, avec tes tendances de vouloir detruire au lieu de construire, n'ai - je pas assez souffert de tes macabres desseins et urgences? 

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C'est en Afrique du Nord, en Algerie, dans le coeur chaud berbere de la Kabylie, que ton bouton d'arret a perdu son pouvoir, et que je danse, les pieds nus, sur ses plages, que je me balance dans les eaux fraiches de ses rivieres, que je cris ma liberte sur les collines de ses villages, sur la majeste de ses immenses montagnes, de qui j'ai vu et bu leur grandeur ancestrale. 

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Vive la joie de chaque moment de joie, me donnee par la terre berbere, par ma famille Kabyle en Algerie, vive l'energie de mes poemes, qui chantent a haute voix, libre de leurs chaines, vive le courage berbere, qui a su accueillir les peines de mon ame et coeur flamande - americaine, qui sans elle, sans les bras fort et charitables berberes, n'aurait jamais su casser l'ensorcelement, la cage, ou etaient emprisonnes mes reves, et tous mes espoirs de poete. 


Trudi Ralston 

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