Friday, September 23, 2022

Le Supplice du Silence: Un Poeme dans la serie "Les Blessures de Chiron"

           Il y a dans les douleurs du coeur, souvent une espace de grands silences, qui sait absorber les peines inexpressibles pour etre si intenses, comme si le silence sait qu'ajouter des mots aux souffrances du coeur ajoute petit a petit, tels des rochers dans une riviere, un poids qui devient trop lourd, et qui, si trop de rochers sont mis dans la riviere du coeur, lui rend inaudible, et arrete meme que puissent couler les larmes comme une eau qui se soulage. Chiron recut une blessure mortelle, une fleche empoisonnee de l'arc de Hercule, et depuis souffrait une agonie continue. Ce qui est remarquable dans la mythologie de Chiron, est qu'il chercheait a guerir, a soigner les blessures des autres. Ce poeme l'imagine a Chiron, se reposant le matin, sur une colline, voyant le soleil rouge se lever sur les montagnes et la mer, rouge comme le sang de sa blessure, rouge comme les souffrances qu'il tolerait et absorbait, comme la Kabylie m'absorbe et me guerit mes peines. Ce poeme je le dedique a Nacer Amari, pour sa patience exceptionnelle envers mon coeur qui cherche a comprendre le chemin difficile de ma vie, a travers les sensibilites de ses portraits kabyles, de ses nature mortes, ses levers et couchers du soleil, ou est toujours present un silence qui telle une sentinelle observe, ecoute, absorbe, comprend:


Le Supplice du Silence


Haut sur une colline, loin du bruit du monde, Chiron pense, se demande, est - il possible de resoudre le mystere de cette vie? Il laisse echapper un soupir, qu'un vent, une brise lui enleve de ses epaules resistantes, tout doucement. 

Chiron respire, et sa blessure lui brule, la ou la fleche d'Hercule lui a pris de surprise, et il attend, patiemment, que la lumiere du nouveau jour lui explique que tout sera bien, que tout a son but, son destin. 

Chiron reve de sa famille, de ses enfants, il attend leur rire, il pense deja a son retour le soir, ou il va embrasser sa raison de vivre, sa source d'espoir et de joie, pendant que lentement un soleil rouge lui ajoute a sa blessure un eclat brillant. 

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Ses pas de Chiron, il mesure avec patience, avec precision, il rencontre sur son chemin, ses voisins, ses amis, qui lui demandent s'il va bien, et s'il pense que le monde a la fin sera sauvable, que demain, tout sera bien. 

Chrion, le guerisseur berbere, qui vit ne pas dans le monde ancien grec, mais en Kabylie, a un coeur qui est gentil, qui est grand, avec assez d'espace pour guerir les blessures d'autrui, comme ca, en silence, comme ca, sans ego, sans demandes. 

Chiron sourit, tout tranquillement, et il avance, en silence, avec dans le coeur le soleil et sa blessure rouge qui lui accompagnent sur la traversee des differentes saisons. Il a dans la main les graines pour ses recoltes, il a dans les yeux la patience de tolerer le mystere qui ni revele, et qui ni enleve le poids qu'exige que tolere le monde des esprits l'etre humain. 

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Le supplice du silence, Chiron connait tres bien, et c'est tout un courage, qu'il sait traduire toutes les avalanches des mots et leurs caprices, qui lui envahissent le long son chemin, dans des images, dans des espoirs qui soulagent les coeurs inquiets, comme celui d'une poete flamande, a qui il laisse sa carte routiere berbere, qui a toute sa confiance, pour aujourd'hui, et pour demain.   


Trudi Ralston 

 

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