Friday, August 13, 2021

Page Blanche: L'Espace pour L'inspiration - dans la serie "L'Esprit Vagabond" dedicacee a Nacer Amari

              Hier soir, j'ai entendue un grillon au jardin, un son qui me rappelle les etes au Texas. En fait, les temperatures ici cette ete, s'approchent et certains jours, meme depassent les temperatures dans le sud du pays, comme depuis plusieurs jours on depasse les 35 degres Celsius, et hier on a atteint 100 degres Fahrenheit, qui est 37 degres Celsius. Ceci fut moins intense que quand on a atteint  il y a quelques semaines, 108 degres Fahrenheit, ce qui est 42 degres Celsius, et une temperature historique pour le mois de juillet ici dans le nord - ouest de la region Pacifique des Etats Unis. Le grillon etait apparemment bien content de chanter chez nous au nord, a partir de maintenant. Aujourd'hui aussi, il y avait une odeur de fumee sur la brise, venant des incendies au Canada, la frontiere avec la province de British Colombia est a juste quelques heures en voiture d'Olympia. Au bord du jardin, qui mene vers la foret, etait assis une chouette barree, en plein jour, a trois heures et demie de l'apres - midi. C'etait la seconde fois cette ete, de recevoir la visite de la jolie chouette, qui est un symbole de la protection dans la culture amerindienne de la region ici. Ses yeux grands noirs se voyaient un peu deconcertants, comme venant d'un voyant, un emissaire du monde des esprits. Elle n'etait pas du tout genee par ma presence, et comme je savais qu'elle represente la protection, je lui ai demandee de proteger a ma famille berbere en Kabylie, de leur proteger contre tout le stress et traume qu'apportent les incendies dans le nord de l'Algerie, comme je l'avais demandee de proteger a ma famille berbere contre les ravages de la pandemie, le long la premiere visite du hibou au jardin. La chouette me donnait l'impression de m'ecouter, je lui ai fait ma demande a haute voix, en rythme tranquil, respectueux. Elle est restee apres ma demande, pour encore une autre demi - heure, presque immobile, sauf pour se tourner la tete quelques fois, comme a un rythme au ralenti, avec la nonchalance d'un predateur inconteste, tres sur de lui. C'etait rassurant de voir ce bel oiseau, la, dans ce vieux pommier au bord du jardin, s'envoler apres vers la foret, ses ailes aux beaux dessins marrons clairs, grandes etendues, silencieuses, et de le savoir proche, un symbole ancien, confiant, dans un monde hors d'equilibre. 

              Je pensais a ma Kabylie, a l'espace pour l'inspiration qu'elle est pour mes poemes, cette espace ouverte, qui rend visible, audible, les myriades notes et couleurs pour mes spoemes, auxquels elle me donne ainsi la vie, la liberte, comme se trouver a chaque fois face a une nouvelle page blanche, qui adoucit le bruit du monde. Un monde qui a un appetit vorace pour le chaos, pour la destruction, qui rend stupefait face au degre du desequilibre qui prend incarnation en ce moment sur notre planete. C'est a ma famille berbere courageuse et genereuse, qui vit en Kabylie, si lourdement eprouvee en ce moment, que je dedique ce poeme: 


Page Blanche


Le monde en ce moment fait beaucoup de bruit, autant ici qu'en Kabylie, tants d'innocents qui payent le prix pour l'inconscience de pouvoirs qui n'ont que de mauvaises intentions, de troubler les eaux pour toutes ces personnes courageuses et sinceres, qui cherchent a comprendre, a survivre le chaos, d'une nature violee, de l'avarice et ses culpabilites, qui font souffrir, qui tuent la decence, lui cherchent a etouffer l'esprit et le corps.  

Moi, je vis loin de mon pays de naissance, je suis une flamande qui dans ce pays grand ici, n'a que connue l'indifference envers les reves de mes poemes, de mes souhaits pour l'appartenance, pour une identite, pour une voix, pour un peu de reconnaissance, de l'espoir, loin de mes origines, et quelle grace pour ma muse, apres tants d'annees d'incertitudes, de solitudes, de trouver sur les rives de l'Afrique du Nord, en Algerie, en Kabylie, les melodies pour mes inspirations. 

                                                                 * * * * * * * * * * * * * 

La terre brule ici, au Canada, en Grece, et en Algerie, la terre est malade, un peu partout, et cette pandemie n'aide rien, rend intolerant, rend impatient, on risque d'oublier notre humanite. La solidarite kabyle est a admirer, pour aider ceux qui sont malades, qui sont sans abri, un pays qui a deja souffert tants de blessures pour tants d'annees. Quand je pense alors a l'Algerie, je pense a son courage, a son refus de se rendre au cynisme, au desespoir. 

                                                                  * * * * * * * * * * * * *

L'Algerie, et la Kabylie, sont pour moi dans les exemples de mes collegues, de mes amis, face a l'enormite des problemes qui poursuivent et tourmentent le pays, la page blanche qui me guerit le coeur de poete qui sans son accueil, n'aurait jamais trouvee son destin, son but. La page blanche, elle est pour moi, chaque jour a nouveau, du matin jusqu'au soir, qui me donne les couleurs de la joie, de l'espoir, qui me donnent la conviction que malgre le noir du monde en ce moment, c'est la lumiere qui vaincra finalement. 

                                                                  * * * * * * * * * * * * *

Ma page blanche pour mes poemes, je lui vois les couleurs berberes, le rouge, le jaune, le bleu, le vert, d'un peuple fier, et resistant, qui cherche a surmonter des defis grands et insistants, qui me donne un chez moi pour mon esprit vagabond flamand, et qui combat depuis des milliers d'annees, les contradictions d'un destin et liberte lui promis et si souvent niee. Cest l'Algerie, et la fiere Kabylie, qui sont pour mon coeur de poete si longuement seule, et oubliee, l'ultime grace, l'ultime bonheur. 


Trudi Ralston 

" Quand tu te sens loin, je m'imagine un horizon, sans besoin de mots. Je sais que je t'y trouverai, la, pres de cette lune, faite par toi, et illuminee pour moi." 

Ces mots sont ma traduction de l'espagnol, du second verset de la chanson italienne, " Por ti, volare"  ecrit en 1995, par Francesco Sartori, avec les mots de Lucio Quarantotto, et que le chanteur d'opera pop italien Andrea Bocelli (1958) a rendue fameuse dans beaucoup de pays, comme la France, l'Allemagne et la Belgique.  



  

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